La Deuxième Commission recommande à l’Assemblée générale « d’adopter une solution efficace, globale et durable aux problèmes d’endettement des pays en développement »
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Deuxième Commission
38e séance – matin
LA DEUXIÈME COMMISSION RECOMMANDE À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE « D’ADOPTER UNE SOLUTION EFFICACE, GLOBALE
ET DURABLE AUX PROBLÈMES D’ENDETTEMENT DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT »
La Commission adopte cinq projets de résolution et reporte la clôture de ses travaux à une date ultérieure
La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a adopté ce matin, par consensus, cinq projets de résolution.
Parmi les textes qui étaient soumis aux délégations, le projet de résolution intitulé « Soutenabilité de la dette extérieure et développement »* a pu, comme les autres, être adopté. Alors que la communauté internationale est de plus en plus inquiète par la possibilité d’une aggravation de la crise financière et économique mondiale qui a vu le jour en 2008 aux États-Unis, la question de la dette, notamment son annulation ou son allègement, est au centre des préoccupations de tous les États. Les pays en développement, notamment ceux qui n’ont pas bénéficié des mesures d’allègement de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), n’ont pas caché qu’ils ont beaucoup de mal à assurer le service de leur dette, ce qui est relevé dans le projet de résolution adopté ce matin.
Le texte souligne que l’allégement de la dette peut contribuer de façon essentielle à libérer des ressources qui devraient être affectées à des activités favorisant l’élimination de la pauvreté, une croissance économique soutenue, le développement économique et la réalisation des objectifs de développement arrêtés au niveau international, dont ceux du Millénaire.
Ce projet de résolution que la Deuxième Commission recommande à l’Assemblée générale pour adoption relève également que la dette de certains pays à faible revenu est devenue insoutenable, et note que malgré les efforts déployés à l’échelle internationale, un grand nombre de pays les moins avancés, dont les plus pauvres du monde, continuent de devoir supporter le poids d’une dette trop lourde.
Les autres projets de résolution adoptés ce matin portaient sur les questions de politique macroéconomique, sur la mondialisation et l’interdépendance ainsi que sur le développement agricole et la sécurité alimentaire.
La clôture des travaux de la Deuxième Commission, qui aurait dû avoir lieu aujourd’hui, a été reportée au 9 décembre prochain. La prochaine réunion de la Commission aura lieu mardi, le 6 décembre.
DÉCISIONS SUR DES PROJETS DE RÉSOLUTION
Questions de politique macroéconomique
Système financier international et développement
La Deuxième Commission a adopté par consensus, et tel qu’oralement amendé, le projet de résolution intitulé « Spéculation excessive sur les marchés financiers internationaux et volatilité extrême des cours sur les marchés des produits alimentaires et les marchés connexes » (A/C.2/66/L.72). En adoptant ce texte de sa Commission économique et financière, l’Assemblée générale soulignerait qu’il convient de prendre des mesures énergiques en vue de réduire la volatilité extrême des prix des denrées alimentaires, tout en sachant que ses causes ne sont pas encore bien comprises et que de nouveaux travaux de recherche sont nécessaires, et soulignerait à cet égard qu’il faut promouvoir une plus grande transparence et la diffusion d’informations sur les marchés à tous les niveaux.
Par ce texte, l’Assemblée générale prierait également son président de convoquer, à sa soixante-sixième session, un débat thématique de haut niveau, qui se tiendra en séance plénière et auquel participeront les États Membres, des experts indépendants et d’autres acteurs concernés, en vue de promouvoir un échange de vues sur la réduction de la volatilité extrême des prix sur les marchés alimentaires et sur les marchés financiers et marchés des produits de base connexes, en tenant compte des travaux pertinents réalisés aux niveaux national, régional et international.
Explications de position après l’adoption du texte
Prenant la parole après l’adoption de ce projet de résolution, le représentant de la République dominicaine a rappelé que ce texte, présenté par sa délégation, est une nouvelle résolution qui a suscité un intérêt collectif de la part des États Membres, en particulier de la part de ceux qui font partie du Groupe des 77 et de la Chine.
Le représentant des États-Unis a quant à lui remercié le facilitateur du projet de résolution, qui était le représentant du Maroc, pour l’approche constructive dont il a fait preuve lors des négociations qui ont abouti à la confection d’un texte de consensus.
Soutenabilitéde la dette extérieure et développement
La Deuxième Commission a adopté par consensus le projet de résolution intitulé « Soutenabilité de la dette extérieure et développement » (A/C.2/66/L.73). En adoptant ce projet de résolution, l’Assemblée générale soulignerait qu’il importe tout particulièrement d’apporter en temps voulu une solution efficace, globale et durable aux problèmes d’endettement des pays en développement, afin de favoriser leur croissance économique et leur développement.
Aux termes de ce texte, l’Assemblée demanderait également que soient examinées des mesures et initiatives additionnelles propres à assurer la soutenabilité à long terme de la dette, comme l’accroissement des financements octroyés sous forme de dons et autres formes de financement à des conditions de faveur, l’annulation intégrale de la dette publique multilatérale et bilatérale pouvant l’être des pays pauvres très endettés et, s’il y a lieu et au cas par cas, l’allégement ou le réaménagement substantiels de la dette des pays en développement qui ploient sous un endettement insupportable et ne sont pas couverts par l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).
Enfin, par l’adoption de ce texte, l’Assemblée générale déciderait de consacrer une des manifestations spéciales de la Deuxième Commission pendant sa soixante-septième session aux enseignements tirés des crises de la dette et aux activités en cours sur la restructuration de la dette souveraine et les mécanismes de règlement de la dette, avec la participation de toutes les parties prenantes, y compris des institutions financières multilatérales.
Produits de base
La Commission économique et financière a adopté par consensus le projet de résolution intitulé « Produits de base » (A/C.2/66/L.70). Aux termes de ce projet de résolution, l’Assemblée générale demanderait de veiller à ce que le Cycle des négociations commerciales de Doha axées sur le développement aboutisse à un résultat qui garantisse notamment aux produits des pays en développement un meilleur accès aux marchés.
En outre l’Assemblée générale soulignerait aussi l’importance de mesures internationales et de stratégies nationales de nature à améliorer les résultats du secteur agricole, y compris le fonctionnement des marchés et des systèmes commerciaux, à aider les producteurs, en particulier les petits agriculteurs, à mieux gérer l’offre et à les inciter à prendre des risques en investissant pour augmenter et diversifier la production.
Enfin, en adoptant ce projet de résolution que lui recommande la Deuxième Commission, l’Assemblée encouragerait les pays développés qui ne l’ont pas encore fait et les pays en développement estimant être en mesure de le faire à prendre des mesures visant à offrir sans tarder à tous les pays les moins avancés un accès aux marchés en franchise de droits, sans contingent sur une base durable, conformément à la Déclaration ministérielle de Hong Kong adoptée par l’Organisation mondiale du commerce en 2005.
Mondialisation et interdépendance
Science et technique au service du développement
La Deuxième Commission a adopté par consensus le projet de résolution intitulé « Science et technique au service du développement » (A/C.2/66/L.71). Par ce projet de résolution, l’Assemblée générale engagerait la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et les autres organismes compétents à aider les pays en développement à intégrer les politiques relatives à la science, à la technique et à l’innovation dans leurs stratégies nationales de développement.
L’Assemblée générale engagerait également la communauté internationale, étant donné les différents niveaux de développement des pays, à continuer de faciliter une bonne diffusion des connaissances scientifiques et techniques et de permettre aux pays en développement de bénéficier du transfert des technologies, d’accéder à celles-ci et de les acquérir à des conditions équitables, transparentes et fixées d’un commun accord par les parties, de manière à favoriser le bien-être social et la prospérité économique dans l’intérêt de la société.
Développement agricole et sécurité alimentaire
La Commission économique et financière a adopté par consensus, et tel qu’oralement amendé, le projet de résolution intitulé « Développement agricole et sécurité alimentaire » (A/C.2/66/L.68). Par ce texte, l’Assemblée générale déciderait d’encourager un renforcement important de la recherche et de son financement dans les domaines de l’alimentation et de l’agriculture, notamment en développant l’action du Groupe consultatif réformé pour la recherche agricole internationale, en soutenant les institutions nationales de recherche, les universités et les centres de recherche publics, en favorisant les transferts de technologie, les échanges de connaissances et de bonnes pratiques et la recherche sur l’adaptation aux changements climatiques et l’atténuation de ceux-ci, et en facilitant l’accès aux résultats de la recherche et aux technologies sur les plans national, régional et international, compte dûment tenu de l’importance de préserver les ressources génétiques.
Aux termes de ce projet de résolution, l’Assemblée générale demanderait également aux États Membres et à l’Organisation mondiale du commerce de prendre des mesures pour promouvoir des politiques commerciales qui permettent de favoriser les échanges de produits agricoles, de définir les obstacles aux échanges qui frappent le plus durement les pauvres dans le monde et de contribuer à appuyer les petits producteurs et les producteurs marginalisés dans les pays en développement.
Explication de position après l’adoption du texte
Le représentant des États-Unis a déclaré que le renforcement de la sécurité alimentaire à travers le monde « était un objectif de l’administration Obama, qui s’est engagée à verser 3,5 milliards de dollars au cours des prochaines années afin de venir en aide aux pays touchés par le problème de la faim ». Toutefois, a estimé le représentant, le projet de résolution qui vient d’être adopté « parle de manière inadéquate de certaines crises alimentaires ». La délégation des États-Unis estime en effet qu’il n’y a pas de « crise alimentaire mondiale », mais que le monde fait plutôt face à des crises alimentaires localisées dans certaines régions du monde. « Ceci est d’ailleurs confirmé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) », a estimé le représentant.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel