AG/EF/3325

Des délégations de la Deuxième Commission demandent que l’image et la crédibilité de l’ONU soient préservées dans ses partenariats avec le secteur privé

3/11/2011
Assemblée généraleAG/EF/3325
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

32e & 33e séances – matin & après-midi


DES DÉLÉGATIONS DE LA DEUXIÈME COMMISSION DEMANDENT QUE L’IMAGE ET LA CRÉDIBILITÉ DE L’ONU SOIENT PRÉSERVÉES DANS SES PARTENARIATS AVEC LE SECTEUR PRIVÉ


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a examiné aujourd’hui le point de son ordre du jour intitulé « Vers des partenariats mondiaux »*.  Au cours du débat que les délégations ont eu sur cette question, certaines ont insisté sur la nécessité de préserver l’image des Nations Unies, engagée, à travers le Pacte mondial, dans un grand nombre de partenariats avec le secteur privé.  Il est indispensable que l’Organisation des Nations Unies garde son indépendance et sa crédibilité, ont souligné plusieurs intervenants.


Le Pacte mondial, lancé par l’ancien Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan lors du Forum économique mondial de Davos en 1999, vise à promouvoir parmi les entreprises intéressées 10 principes convenus inhérents destinés à promouvoir l’idée de l’entreprise citoyenne.  Ces principes englobent les valeurs universelles de l’Organisation des Nations Unies dans quatre domaines: les droits de l’homme, l’emploi, l’environnement et la lutte contre la corruption. 


Le Secrétaire général, M. Ban Ki-Moon, note dans un rapport sur la question du partenariat ONU-secteur privé, que le secteur privé peut aider à dynamiser le travail de l’ONU et renforcer la pertinence de l’Organisation dans un contexte économique et politique en rapide évolution.  À cette fin, ajoute t-il, l’ONU tient de plus en plus compte de l’avis du secteur privé dans le cadre de ses travaux.  Le Secrétaire général suggère qu’étant donné que les collaborations entre les Nations Unies et le secteur privé se généralisent et deviennent plus ambitieuses, des mesures appropriées s’imposent pour éviter de mettre à mal la réputation et la crédibilité de l’ONU, d’autant plus que près de 8 700 entreprises réparties dans 130 pays sont aujourd’hui en partenariat avec les Nations Unies dans divers secteurs liés au développement.


Dans ce contexte de multiplication des partenariats entre les Nations Unies et le secteur privé, le représentant de la Chine a évoqué la nécessité de garantir l’indépendance du système des Nations Unies dans les actions qu’il mène dans le cadre de partenariats public-privé, notamment lorsqu’il s’agit de sélectionner des partenaires potentiels.  Pour le représentant de l’Indonésie qui s’exprimait au nom des pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), les engagements du secteur privé devraient avoir lieu dans un esprit de responsabilité et de respect des normes éthiques prônées par l’ONU.  Le représentant de l’Union européenne a également évoqué, à cet égard, la question de la promotion de meilleures pratiques par les entreprises, et il s’est félicité de l’augmentation du nombre de partenariats qu’a permis le Pacte mondial.  


Au cours du débat sur le point de l’ordre du jour portant sur le thème: « émancipation du citoyen et modèle de développement axé sur la paix », des délégations de la Deuxième Commission ont relevé que la paix est indissociable et indispensable au développement durable.


Le représentant de l’Argentine, parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que l’émancipation des citoyens et des populations d’un pays est essentielle pour y mettre en œuvre de manière effective des politiques de développement durable.  Il a plaidé en faveur de la promotion d’un développement qui soit conjointement visible dans les secteurs économiques et sociaux de chaque pays.  Pour le représentant de la Tunisie, pays qui a connu une révolution populaire en janvier dernier, le grand gagnant de la démocratie, c’est le peuple.  Le peuple tunisien a fait montre d’un grand civisme et d’une volonté inébranlable de mettre le pays sur la voie du progrès, de la croissance économique et du développement intégral, a estimé le représentant. 


La Deuxième Commission a également clos, aujourd’hui, son débat sur la question du développement durable.  L’examen de cette question a suscité beaucoup d’engouement de la part des délégations, dont 80 ont pris la parole, tandis qu’une dizaine d’autres se sont exprimées pour donner leur point de vue sur des sous-thèmes de cette question.  Des intervenants ont estimé que la longueur de ce débat, qui s’est étendu sur trois jours, préfigure de l’intérêt que les États Membres et l’ONU elle-même accordent à la tenue de Conférence des Nations Unies sur le développement durable de Rio de Janeiro, dite « Conférence Rio+20 », prévue au mois de en juin 2012 au Brésil. 


La Deuxième Commission se réunira de nouveau en séance plénière jeudi, le 10 novembre, à 10 heures, pour examiner et prendre des décisions sur des projets de résolutions.


* (A/66/137), (A/66/137/Corr.1), (A/66/137/Add.1), (A/66/320) et (A/66/388).


VERS DES PARTENARIATS MONDIAUX


Rapport du Corps commun d’inspection (CCI) sur les partenariats de l’ONU avec le secteur privé: rôle et fonctionnement du Pacte mondial (A/66/137)


Le Corps commun d’inspection (CCI) avait prévu dans son programme de travail pour 2009 un examen du rôle et du fonctionnement du Pacte mondial.  Cette initiative, lancée par l’ancien Secrétaire général M. Kofi Annan lors du Forum économique mondial de Davos en 1999, vise à promouvoir parmi les entreprises intéressées 10 principes convenus inhérents à l’idée de l’entreprise citoyenne, qui englobent les valeurs universelles de l’Organisation des Nations Unies dans quatre domaines: les droits de l’homme, le droit du travail, l’environnement et la lutte contre la corruption.  Ce rapport examine le rôle et le degré de réussite du Pacte mondial et les risques liés à l’utilisation du logo de l’ONU par des entreprises qui peuvent tirer parti de leur association avec l’Organisation sans avoir à prouver qu’elles se conforment à ses valeurs fondamentales et à ses principes.  Le rapport recense les meilleures pratiques, les enseignements à retenir et les défis qui restent à relever et formule des recommandations en vue d’une gestion efficace, transparente et responsable de ce type de partenariat avec le secteur privé.


Dans ses principales constatations et conclusions, le rapport note qu’initialement établie au sein du Cabinet du Secrétaire général, l’initiative relative au Pacte mondial a rapidement évolué sous l’égide du Secrétaire général pour s’intégrer dans un Bureau dûment constitué, doté d’effectifs en pleine expansion, de locaux, d’un financement, d’attributions et d’objectifs ambitieux, fonctionnant selon un « régime spécial » mais dépourvu d’un véritable cadre réglementaire gouvernemental et institutionnel.  Dans ce contexte, le Pacte mondial a réussi à élargir sensiblement son audience et à multiplier ses activités de communication à l’adresse du secteur privé en contribuant à légitimer au fil des ans l’engagement de l’Organisation auprès des entreprises.  Cependant, faute de mandat cohérent et clairement défini, son orientation et son impact restent flous; l’absence de critères adéquats d’admission et d’un système de suivi efficace pour mesurer l’application réelle des principes susmentionnés par les entreprises participantes a suscité des critiques et fait encourir des risques à la réputation de l’Organisation, tandis que la configuration particulière du Bureau va à l’encontre des règles et procédures existantes.  Dix ans après sa création, les résultats sont donc mitigés et les risques intacts.


Le CCI est d’avis que les États Membres doivent intervenir pour attribuer au Bureau du Pacte mondial un mandat clair qui lui permette de repenser et de réorienter son action.  Vu que le Bureau du Pacte mondial est financé par des contributions volontaires, les inspecteurs estiment nécessaire que l’Assemblée générale formule des directives pour aider le Secrétaire général à mieux définir les fonctions du Bureau, de façon à éviter qu’un groupe ou des acteurs extérieurs ne fassent oublier les objectifs stratégiques convenus pour promouvoir des intérêts susceptibles de nuire à la réputation de l’ONU.


Le rapport contient 16 recommandations, dont 4 s’adressent à l’Assemblée générale pour suite à donner, 5 au Secrétaire général, et 7 au Bureau du Pacte mondial.  Les recommandations portent notamment sur les mesures suivantes: établir et exécuter un mandat clairement défini et cohérent, une stratégie à long terme et des fonctions correspondantes pour le Bureau du Pacte mondial; regrouper le Bureau du Pacte mondial et le Bureau des Nations Unies pour les partenariats/Fonds des Nations Unies pour les partenariats internationaux; remédier au déséquilibre inhérent à la participation actuelle et établir un véritable processus de sélection; équilibrer et diversifier le financement provenant de sources tant publiques que privées; améliorer la transparence des informations relatives au budget global et à l’effectif réel du Bureau; procéder à un examen périodique des partenariats noués en vue de diffuser les meilleures pratiques; ou encore renforcer la structure de gouvernance du Pacte mondial.


Rapport du Secrétaire général sur le renforcement de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et tous les partenaires concernés, en particulier le secteur privé (A/66/320)


Le présent rapport est soumis suite à la résolution 64/223, dans laquelle l’Assemblée générale priait le Secrétaire général de lui présenter, à sa soixante-sixième session, un rapport sur l’application des propositions concernant les moyens de renforcer la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et tous les partenaires concernés, en particulier le secteur privé.  Le présent rapport s’inspire des cinq précédents rapports présentés par le Secrétaire général sur le même thème, et donne un aperçu des développements récents concernant les méthodes de travail avec le secteur privé privilégiées par les Nations Unies.


Le rapport note qu’alors qu’il y a une décennie, le processus de collaboration axé sur l’« apprentissage par la pratique » n’était encore qu’en gestation, nous sommes désormais au stade de la maturation: les partenariats s’avèrent être un outil qui revêt de plus en plus d’importance aux yeux des entités des Nations Unies aux fins de la concrétisation des objectifs de développement, et plus particulièrement les Objectifs du Millénaire pour le développement.


Dans le même temps, relève M. Ban, l’innovation sociale et la durabilité font de plus en plus partie intégrante des stratégies commerciales et des chaînes d’approvisionnement des entreprises des économies développées et émergentes.  Dès lors, ajoute le Secrétaire général, les intérêts des Nations Unies et des milieux d’affaires se chevauchent de plus en plus, ce qui rend une coopération particulièrement souhaitable pour fournir des produits publics tout en encourageant la stabilité des marchés ainsi que la croissance. 


M. Ban note que le secteur privé peut aider à dynamiser le travail de l’ONU et renforcer la pertinence de l’Organisation dans un contexte économique et politique évoluant rapidement.  À cette fin, ajoute-t-il, l’ONU tient de plus en plus compte de l’avis du secteur privé dans le cadre de ses travaux.  Le Secrétaire général souligne que la « piste du secteur privé », lancée à l’occasion de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, tenue à Istanbul en Turquie, constitue un jalon institutionnel majeur qui a ouvert la voie à une intégration plus efficace du secteur privé dans le cadre des principaux sommets des Nations Unies, à l’instar de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, qui se tiendra en 2012, à Rio de Janeiro, au Brésil.


Le Secrétaire général suggère qu’étant donné que les collaborations entre les Nations Unies et le secteur privé se généralisent et deviennent plus ambitieuses, des mesures appropriées s’imposent pour éviter de mettre à mal la réputation et la crédibilité de l’ONU.  La concurrence que se livrent les entités des Nations Unies pour disposer d’entreprises partenaires de valeur, relève M. Ban, apparaît comme un problème majeur au moment où les organismes, fonds et programmes onusiens adaptent leurs stratégies de partenariat.  Par conséquent, indique le Secrétaire général, il est essentiel de tenir compte de considérations plus stratégiques et à plus long terme. 


Réactions à la présentation des rapports


Après la présentation des rapports portant sur les partenariats mondiaux, le représentant du Sénégal a relevé que le Pacte mondial, qui unit les Nations Unies et le secteur privé dans un partenariat, devrait être empreint de responsabilité.  Il a souhaité savoir comment ce principe de responsabilité pourrait être respecté.


Le représentant du Bangladesh a relevé pour sa part que le huitième des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), relatif au partenariat mondial pour le développement, n’a pas d’indicateurs identifiés en ce qui concerne la manière de juger de sa réussite.  Il a donc voulu savoir comment le Bureau du Pacte mondial identifie les indicateurs de performance dans les termes de références qui lui ont été attribués. 


M. GEORG KELL, Directeur exécutif du Bureau du Pacte mondial, a souligné que les participants du secteur privé, qui sont en partenariat avec l’ONU, ont l’obligation de rendre compte régulièrement de l’évolution des activités qu’ils mènent avec les Nations Unies, dans un souci de transparence et de responsabilité.  Il a affirmé que les entreprises partenaires qui ne se soumettent pas à cette exigence de transparence sont tout simplement exclues du Pacte mondial.  Au sujet des indicateurs ayant un rapport avec les partenariats pour le développement, M. Kell a relevé que le Bureau du Pacte mondial est dans un processus permanent d’établissement d’objectifs et d’indicateurs, chose qu’il fait en coopération avec le secteur privé. 


M. PAPA LOUIS FALL, Inspecteur du Corps commun d’inspection (CCI), a reconnu que l’adhésion au Pacte mondial est volontaire et libre, et peut inciter les entreprises à vouloir s’engager dans une coopération avec les Nations Unies, afin de tirer profit des valeurs et de l’image de l’ONU.  Il a ajouté que le Bureau du Pacte mondial établit une sélection des entreprises qui aspirent à adhérer au Pacte.  De plus, il a noté qu’un suivi des activités de l’entreprise concernée, et de ses actions en rapport avec l’ONU est mené en permanence.  Il a expliqué que les Bureaux de pays des Nations Unies sont engagés dans un processus de suivi des activités des entreprises qui sont en partenariat avec les Nations Unies, afin de signaler au Bureau du Pacte mondial, toute information susceptible de contribuer à ternir l’image des Nations Unies.  Il a ajouté que des sanctions, comme la radiation de certaines entreprises de la liste des partenaires de l’ONU, sont mises en œuvre en cas de non-respect des termes de collaboration conçus par l’ONU par n’importe quel partenaire du secteur privé.


Débat général


M. YUSRA KHAN, (Indonésie), s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a estimé qu’une coopération internationale est aujourd’hui la clef pour faire face aux défis mondiaux tels que l’éradication de la pauvreté et les changements climatiques.  Il a ainsi affirmé que l’élargissement des partenariats entre l’ONU et le secteur privé doit être renforcé.  Il a relevé que l’ANASE a lancé le Programme de construction de la Communauté économique de l’ANASE, qui doit devenir effective à l’orée de l’année 2015, et créer un marché unique dans la région.  Il a relevé que le secteur privé constitue un partenaire de choix pour le développement économique de l’Asie du Sud-Est et pour l’intégration régionale.  Le représentant a souligné que l’ANASE a mis en place un Conseil consultatif commercial en 2003, avec comme objectif de promouvoir le partenariat public-privé.  Un partenariat, a-t-il précisé, qui devrait permettre entre autres de lutter contre la pauvreté et la faim, et d’améliorer la santé, l’éducation, et la vie socioéconomique des populations. 


M. Khan a estimé que le partenariat public-privé doit se faire sur une base volontaire, et ne devrait en rien se substituer aux efforts déployés par les gouvernements pour remplir leurs missions régaliennes.  Il a également noté que les engagements du secteur privé devraient se faire dans un esprit de responsabilité et de respect des normes éthiques.  Le représentant a rappelé que l’ANASE a adhéré au Pacte mondial en 2002, et il a souhaité que le partenariat grandissant entre l’ONU et le secteur privé puisse se développer dans le respect des principes de la Charte des Nations Unies, et de ceux du Pacte mondial.


S’exprimant au nom de l’Union européenne (UE), M. AMERICO BEVIGLIA ZAMPETTI a rappelé que la mise en œuvre effective des principes de la Charte des Nations Unies passera par des partenariats avec toutes les parties prenantes, dont la communauté des affaires.  Ces acteurs du secteur privé peuvent jouer un rôle crucial dans la réduction de la pauvreté et pour le développement durable, a-t-il estimé, en les appelant à s’engager en faveur des valeurs promues par les Nations Unies.  Le représentant a pris acte des progrès réalisés ces dernières années sur la question des partenariats et a indiqué qu’il prenait note du message du Secrétaire Général, qui souligne que l’adoption par l’ONU d’une démarche stratégique dans son partenariat avec le secteur privé sera nécessaire pour aller de l’avant.  Il a évoqué, à cet égard, la question de la promotion de meilleures pratiques par les entreprises et s’est félicité de l’augmentation du nombre de partenariats qu’a permis le Pacte mondial.  


M. PIO WENNUBST (Suisse) a noté qu’en 10 ans d’expérience, « le Pacte mondial des Nations Unies est devenu la plus efficace des initiatives politiques et stratégiques pour les entreprises désireuses d’aligner leurs activités et leurs stratégies sur les principes et les valeurs des Nations Unies ».  Il a rappelé que le Pacte mondial compte aujourd’hui près de 8 700 entreprises réparties dans 130 pays, et il a souhaité que le Pacte mondial puisse permettre d’intégrer le secteur privé dans le processus de passage à l’économie verte.  M. Wennubst a espéré que le Pacte mondial puisse se développer avec plus de mesures allant dans le sens du renforcement des responsabilités des entreprises, et que celles-ci respectent le devoir de rendre compte régulièrement de leurs activités, afin que les Nations Unies puissent garder leur intégrité et leur indépendance.


M. FABIO FARIAS (Brésil) a rappelé que les temps sont difficiles en ce moment pour l’économie et que le renforcement de partenariats mondiaux est essentiel pour pouvoir traverser les difficultés qui se posent aujourd’hui au monde.  Il a dit que ce renforcement faisait déjà largement partie des initiatives lancées par les Nations Unies ces dernières années.  M. Farias a réitéré l’engagement pris par son pays pour mieux impliquer le secteur privé dans la gestion des affaires courantes en termes économiques, et améliorer les meilleures pratiques dans ce domaine.  Il s’est félicité des bienfaits qu’engendre un partenariat mondial renforcé, notamment en ce concerne les efforts nécessaires pour la réduction de la pauvreté et l’amélioration de la santé publique.  


M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a suggéré qu’une stratégie sur le long terme puisse être mise en place pour établir une feuille de route claire des activités et des objectifs du Pacte mondial.  Il a, à ce propos, regretté que les activités du Pacte mondial n’aient pas été l’objet d’évaluations externes fréquentes depuis le lancement du Pacte en 2000.  L’absence d’évaluations ne permet pas aux États Membres d’appréhender la portée des actions du Pacte, a-t-il souligné.  Il a souhaité, pour plus d’efficacité, que le Bureau du Pacte mondial soit fusionné avec le Bureau des Nations Unies pour les partenariats.  Il a également suggéré qu’un mécanisme puisse être mis en place pour renforcer la responsabilité des entreprises ayant adhéré au Pacte mondial.


M. WANG QUN (Chine) a déclaré que le développement international fait face à des grandes difficultés et que la communauté internationale doit être solidaire pour faire face aux défis qui se posent.  Pour tirer profits des partenariats globaux, il faut plusieurs conditions, a estimé M. Wang, qui a cité en premier lieu le respect du rôle des Nations Unies à promouvoir et faire respecter intégralement le Pacte mondial par le secteur privé, notamment en termes de responsabilités sociales des entreprises.  Il a ensuite cité l’importance de disposer de bons partenariats entre gouvernements, ceci dans la perspective d’une harmonisation entre le Pacte mondial, les partenariats public-privé qu’il favorise, et les priorités nationales des gouvernements.  Le représentant a enfin évoqué la nécessité de garantir l’indépendance du système des Nations Unies dans ses interventions dans les partenariats public-privé, notamment lorsqu’il s’agit de sélectionner des partenaires potentiels.  Ceci devrait se faire en respectant des critères pertinents, a précisé M. Wang.  Il a assuré aux États Membres que son pays était engagé en faveur du Pacte mondial au niveau national.  230 entreprises chinoises ont en effet intégré le cadre des obligations promues par le Pacte mondial dans leur gouvernance, a souligné M. Wang.


ÉMANCIPATION DU CITOYEN ET MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT AXÉ SUR LA PAIX


Débat général


S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. MARCELO SUAREZ SALVIA (Argentine) a souligné que l’émancipation des citoyens et des populations d’un pays est essentielle pour y mettre en œuvre effectivement des politiques de développement durable.  Il a noté que, bien souvent, une croissance économique forte ne se traduit pas automatiquement par des avancées similaires sur le plan social.  Le représentant a, en ce sens, plaidé en faveur de la promotion d’un développement qui soit conjointement visible dans les aspects économiques et sociaux de chaque pays.


M. TAUHEDUL ISLAM (Bangladesh) a relevé que pendant que la Commission siège et entend de grandes déclarations, des habitants de nombreuses villes à travers le monde, y compris à New York, manifestent pour réclamer plus de justice sociale.  Le représentant a souhaité, dans ce contexte, que soit assuré le renforcement des initiatives prises en vue de réduire les inégalités, créer des emplois, ou, entres autres, lutter contre le terrorisme.  Il a regretté que la justice sociale ne soit pas pleinement établie dans toutes les sociétés, et il a ajouté que cette situation crée des entraves à la stabilité socioéconomique dans de nombreux pays.  Le représentant a ensuite affirmé que la participation de tous les citoyens à la vie publique et aux efforts que déploie un gouvernement en matière économique et sociale est importante pour son développement.  Les dirigeants politiques, a-t-il précisé, devraient mettre en place une vision politique claire, qui promeuve la participation de toutes les composantes de la population à la construction sociale, et qui permette l’émancipation de tous les citoyens.


M. ELYES LAKHAL (Tunisie) a indiqué que la paix, dans son caractère global et multidimensionnel, est une condition préalable au développement humain.  Il a rappelé que son pays a connu une révolution populaire en janvier dernier, « qui a mis fin à de longues années de dictature et a contribué à l’émancipation du peuple tunisien ».  Il a ajouté que ce peuple est sorti en masse, le mois dernier, « dans le cadre des premières élections transparentes, libres et démocratiques de l’histoire du pays ».  Le représentant a souligné que le grand gagnant reste le peuple tunisien qui, en bannissant l’exclusion et en se déplaçant en masse pour accomplir son devoir de citoyen, « a fait montre d’un grand civisme et d’une volonté inébranlable de mettre le pays sur la voie du progrès, de la croissance économique et du développement intégral ». 


DÉVELOPPEMENT DURABLE


Suite du débat général


M. DER LAURENT DABIRE (Burkina Faso) a souligné les difficultés que traverse son pays sous l’effet des multiples crises et du changement climatique, dont les impacts rendent difficile la programmation du développement.  Il a notamment parlé du manque de précipitations dans son pays, qui rend difficile la prise de décision et la planification en matière de développement agricole.  Il a ajouté que néanmoins, le Burkina Faso s’est engagé dans la mise en place d’une nouvelle politique de développement.  M. Dabire s’est, en outre, dit préoccupé par la manière dont se déroulent les débats portant sur l’économie verte, car ils ont tendance à occulter la question de l’élimination de la pauvreté.  Il a aussi suggéré que lors de la Conférence Rio+20, la question de la dégradation des terres fasse partie des débats sur la gestion durable des sols et sur la réduction de la pauvreté.  Il a aussi souhaité l’adoption d’un instrument juridique qui complète la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD).


M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a souligné que les changements climatiques apparaissent comme un défi majeur posé au monde.  Il a ainsi invité la communauté internationale à poursuivre les négociations y relatives, et à rendre opérationnel le Fonds vert pour le climat, à assurer les transferts de technologie, ainsi que l’aide dont ont besoin les pays en développement pour s’adapter aux effets des changements climatiques et pour mettre en place des mécanismes de lutte contre la déforestation.  Il a noté que la Conférence Rio+20 suscite de nombreux espoirs dans les pays en développement.  À ce propos, M. Diallo a fait part de certaines inquiétudes concernant le concept d’économie verte.  Il a affirmé que « le passage à l’économie verte ne saurait s’opérer sans une mutation profonde du système économique actuel ».  Il a ensuite demandé qu’une définition claire du concept d’économie verte soit arrêtée, et que ce nouveau paradigme soit expliqué dans le détail, notamment en ce qui concerne les stratégies de sa mise en œuvre, ainsi que les coûts, les avantages réels et les risques afférents à la promotion du nouveau paradigme.  Concernant la gouvernance environnementale, M. Diallo a souhaité la mise en place d’une structure mondiale « plus fédératrice », au lieu de voir prospérer une « multiplicité d’instances qui accroissent la confusion, et conduisent à l’inefficacité des actions prises ».


M. PAUL EMPOLE LOSOKO EFAMBE (République démocratique du Congo (RDC)) a estimé que l’ONU devrait être « un porte étendard et jouer pleinement son rôle de coordonnateur de toutes les initiatives internationales » dans les négociations relatives au climat.  Au sujet des engagements pris par les pays industrialisés sur la question climatique, il a ajouté qu’il faudrait qu’ils se « décident à libérer les fonds promis pour la lutte contre la déforestation et pour l’adaptation aux effets des changements du climat.  Les engagements internationaux ne doivent plus rester lettres mortes ou n’être que des simples rhétoriques », a-t-il souligné.  Le représentant a relevé que son pays compte la moitié des forêts et des ressources en eau douce du continent africain, ainsi que des ressources minérales estimées à 24 000 milliards de dollars.  Il a néanmoins évoqué un certain nombre d’obstacles qui minent le développement de la RDC.  Il a cité, entre autres, la déforestation et la menace d’extinction qui pèsent sur des certaines espèces animales, la pollution par les métaux lourds et la pénurie d’eau potable pour les quelques 51 millions d’habitants que compte la République démocratique du Congo.  M. Efambe a, à cet effet, souhaité le doublement de l’aide au développement destinée à son pays, indiquant que le pays a notamment besoin de 200 millions de dollars pour assurer la préservation de son environnement naturel.


M. DENIS ZDOROV (Bélarus) a parlé des questions liées aux nouvelles ressources énergétiques, estimant que des mesures au niveau international sont nécessaires.  Il a aussi plaidé pour la mise en place d’un partenariat international sur la promotion des sources d’énergie renouvelables, sous l’égide de l’ONU.  Il a souhaité la création de systèmes de distribution des énergies renouvelables, qui permettraient d’atteindre en particulier les régions qui manquent de ressources énergétiques.  Le représentant du Bélarus a ensuite proposé l’élaboration d’un mécanisme permettant de garantir l’usage de sources alternatives et renouvelables d’énergie partout dans le monde.  Il a aussi préconisé la création d’un fonds mondial unique pour les énergies renouvelables, dont les modalités de fonctionnement et la gestion seraient placées sous l’égide de l’ONU et qui se chargerait du transfert des technologies utilisés dans ce domaine aux pays en développement.  Il a enfin rappelé l’engagement de son pays en faveur de la protection de l’environnement, via la réduction des émissions de gaz à effet de serre. 


M. SOLOMON TATAH (Cameroun) a salué l’intégration de la problématique des zones montagneuses dans le débat relatif au développement durable.  Il a souligné que son pays recèle de nombreuses zones de montagnes pour lesquelles des politiques de développement ont été mises en place.  Il a ajouté qu’une approche intégrée, tenant compte de la culture et des besoins des populations des zones montagneuses, serait la meilleure façon de résoudre les problèmes auxquels ces écosystèmes spécifiques font face.  Le représentant a souhaité que la communauté internationale puisse consacrer des ressources adéquates au soutien des programmes et des politiques de développement des zones de montagnes.


Mgr FRANCIS ASSISI CHULLIKATT (Observateur permanent du Saint-Siège) a centré son intervention sur les propos tenus par le pape Benoît XVI dans son encyclique « Caritas in Veritate » sur la responsabilité collective de sauvegarde de la nature.  Soulignant que l’homme a la responsabilité de prendre en considération l’impact de ses activités sur les pauvres, les futures générations et l’humanité dans son ensemble, l’Observateur permanent du Saint-Siège a estimé que toute forme de développement devrait être caractérisée par des principes de solidarité et de justice intergénérationnels, prenant en compte l’ensemble des aspects du développement qui sont de nature économique, écologique, sociale, juridique, politique, culturelle et éthique.


Soulignant ensuite que les pays développés ont le plus contribué aux émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique, il a insisté sur la nécessité d’un partage équitable du fardeau constitué par la responsabilité de trouver des solutions à ces problèmes.  Cette responsabilité globale n’est pas limitée simplement au développement d’énergies renouvelables, a-t-il poursuivi, avant d’estimer que la responsabilité de la sauvegarde de la nature impliquait trois objectifs à atteindre.  Il s’agit d’abord de celle ayant trait à la protection de l’environnement et, à cet égard, il faut mettre un terme à l’exploitation purement mercantiliste des ressources.  Ensuite, il faut assurer à tous les peuples la jouissance entière des ressources de leurs terres, eau et air dont ils ont besoin pour survivre.  Enfin, pour pouvoir nourrir l’ensemble de la population mondiale, il faut faire un usage productif des nouvelles possibilités nées de l’utilisation saine des techniques traditionnelles ou des méthodes modernes d’agriculture.  « Tous les pays doivent prendre l’engagement de travailler ensemble vers ces objectifs, en prenant des décisions collectives », a-t-il ajouté, avant de conclure en rappelant le concept d’« écologie humaine » du pape Benoît XVI.


Mme AMBER BARTH, Bureau international du Travail (BIT), a souligné que le manque d’emplois et de travail décents pose un défi à la promotion du développement durable.  Le travail décent est un point essentiel pour parvenir à la réduction de la pauvreté, a-t-elle ajouté.  Elle a estimé que Rio+20 doit accorder une place prioritaire à l’augmentation du nombre d’emplois stables et décents.  Concernant l’emploi vert, elle a fait valoir que celui-ci doit être absolument « décent », c’est-à-dire stable, rémunérateur et sûr, tout en contribuant à favoriser une économie verte.  Cela nécessite une collaboration renforcée entre les gouvernements et les employeurs.  À ce titre, a dit la représentante, le BIT joue un rôle essentiel d’intermédiaire pour accompagner la transition des économies vers une « économie verte », elle-même créatrice d’emplois « verts », a-t-elle recommandé.  Il n’y a pas à choisir entre l’environnement, d’une part, et la croissance, de l’autre, a souligné la représentante du BIT.


Mme AMY SOMMER, prenant la parole au nom du Programme alimentaire mondial (PAM), a souligné qu’il y avait lieu de reconnaître le lien entre les catastrophes naturelles et la sécurité alimentaire, tout en y apportant une réponse globale favorisant la résilience des plus vulnérables dans chaque pays et communauté.  « Les catastrophes sont l’une des causes principales de la faim et elles affectent toutes les dimensions de la sécurité alimentaire, y compris la disponibilité et la stabilité des provisions », a déclaré Mme Sommer.


Les pertes dues aux catastrophes, a-t-elle dit, sont accentuées dans les ménages et communautés pauvres, aggravant ainsi les conséquences à long terme de ces catastrophes sur la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation et d’autres aspects essentiels du bien-être humain.  En effet, a-t-elle précisé, lorsque les familles vulnérables à l’insécurité alimentaire sont touchées par des catastrophes naturelles, elles ont recours à des stratégies préjudiciables à leur bien-être, notamment la réduction de leur niveau de consommation et des quantités de nourriture de qualité; le retrait des enfants des écoles; ainsi que la réduction des dépenses liées aux soins de santé et d’éducation.  Les changements climatiques, a également expliqué Mme Sommer, ont un impact non négligeable puisqu’ils exacerbent les risques de catastrophes, et favorise la rareté des ressources, qui constitue en elle-même un facteur de conflits.  Aussi, le PAM lance-t-il un appel aux gouvernements pour qu’ils placent en tête de leurs priorités les efforts visant à réussir le pari de la sécurité alimentaire et pour qu’ils luttent contre les risques croissants de catastrophes naturelles.


Mme AMY MUEDIN, représentante de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a rappelé qu’il y a plus de 214 millions de migrants dans le monde aujourd’hui et plus de 740 millions de personnes qui se déplacent à l’intérieur d’un certain nombre de pays, ce qui fait de la migration des populations un thème central du développement durable, et un thème dont les données n’ont jamais été aussi complexes qu’aujourd’hui.  Elle a noté que le rapport du Secrétaire général, publié sous la cote A/66/287 ne tient pas compte de la question des migrations.  Toutefois, ce n’est que lorsque les flux migratoires allant des zones rurales vers les zones urbaines sont pris en compte qu’une planification adaptée peut être mise en œuvre, a-t-elle déclaré.  Mme Muedin a lancé un appel pour qu’une aide internationale supplémentaire soit fournie pour aider les organisations internationales et les pays à construire des infrastructures et à renforcer les capacités des villes afin de leur permettre de faire face à la croissance de la population en même temps qu’elles s’adaptent aux effets et aux conséquences des changements climatiques.  Elle a par ailleurs relevé que le rapport du Secrétaire général, lorsqu’il traite de la question de la dégradation des terres, ne prend pas en compte les problématiques liées à la croissance démographique.  L’érosion des sols entraîne des migrations de population, et ce problème mérite une réponse ciblée et proactive, a dit Mme Muedin.  Elle a insisté sur l’importance d’inclure la question des migrations de population dans les stratégies de prévention des risques de catastrophes et d’adaptation aux changements climatiques.


M. RALF BREDEL, Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a rappelé qu’aujourd’hui 1,4 milliard d’individus dans le monde vivaient sans accès à l’électricité.  Il a expliqué que l’accès à l’électricité et à des sources d’énergie modernes constituait un prérequis de base pour le développement durable et l’élévation des niveaux de vie.  L’accès à l’énergie est l’un des défis les plus importants pour les pays en développement qui cherchent à développer leurs infrastructures et leurs capacités productives, a expliqué M. Bredel.  Par conséquent, il s’agit d’un thème directement lié à la croissance économique propulsée par la création d’emplois et de revenus.  Pour répondre de manière appropriée aux défis de l’accès à l’énergie et de la sécurité énergétique, il faut accorder un rôle plus important aux énergies renouvelables et aux stratégies énergétiques nationales.  M. Bredel a, par ailleurs, rappelé que les programmes de démonstration, le renforcement des moyens d’action, l’élargissement du domaine d’application des solutions d’énergie renouvelable pertinentes au niveau local sont au cœur de l’approche de l’ONUDI, a-t-il conclu.


M. MARWAN JILANI, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a indiqué qu’en dépit de progrès significatifs accomplis dans le cadre du développement, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté ne cesse d’augmenter dans le monde, notamment, en Afrique subsaharienne et en Asie occidentale.  Il a relevé qu’il est urgent de réduire les inégalités, et de mettre également sur pied des mesures de réduction des risques de catastrophes.  M. Jilani a précisé que les catastrophes peuvent, en quelques heures, détruire des années de croissance et de développement.  Il a ainsi souhaité la mise en place de stratégies intégrées, qui font le lien entre l’assistance humanitaire et l’aide au développement, afin, a-t-il expliqué, de cibler les causes profondes des vulnérabilités face aux catastrophes, et de réduire ainsi les conséquences de ces catastrophes sur les objectifs de développement.  Le représentant a également révélé que la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge suggère que 10% des fonds internationaux alloués à la cause de la lutte contre les effets des catastrophes, puissent être affectés à la réduction des risques posés par ces phénomènes.


Mme ANA PERSIC, Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a noté que beaucoup reste à faire en matière de développement durable.  Elle a appelé les États Membres à sortir de leur cadre habituel de réflexion et à ne pas réfléchir seulement en termes d’économie verte, au vu de la complexité des défis que la planète rencontre.  Il faut pouvoir apporter une réponse qui traite de façon intégrée des questions sociales, économiques et environnementales, afin de créer des sociétés vertes et équitables, a-t-elle recommandé.  À cet égard, elle a demandé une aide supplémentaire au bénéfice des États d’Afrique, c’est-à-dire une aide à la construction de capacités qui soit respectueuse des orientations des politiques nationales de ces pays.  Elle a aussi plaidé pour des investissements dans l’éducation, qui est un instrument essentiel à l’éradication de la pauvreté, a-t-elle souligné, ainsi que pour le renforcement des secteurs de la recherche et du développement, de l’innovation et des technologies, notamment dans les pays en développement.  La représentante de l’UNESCO a aussi estimé qu’« un avenir vert doit aussi être bleu », et qu’il faut en ce sens intensifier les politiques de préservation des écosystèmes marins et accroître les capacités de gestion de l’eau, pour réduire le gaspillage et la pollution de cette précieuse ressource.  L’avenir a besoin d’économies vertes, a-t-elle insisté, et à ce titre, l’éducation, les sciences, la culture, l’information et la communication ont le pouvoir de transformer nos sociétés actuelles en des sociétés vertes et vivant en paix.


Mme FIAMMA ARDITI MANZO, l’Observatrice permanente de l’ Ordre souverain de Malte, a concentré son intervention sur la mise en œuvre de la Stratégie internationale de réduction des risques de catastrophes, thème « de la plus grande importance » pour l’Ordre souverain de Malte qui concentre l’essentiel de ses activités humanitaires dans l’assistance humanitaire et les secours aux victimes de catastrophes.  Après avoir passé en revue les différents types d’actions menées par l’Organisation, Mme Arditi Manzo a insisté sur l’importance de la prévention dans la réduction des risques de catastrophes.  L’Ordre souverain de Malte mène d’ailleurs des projets dans ce domaine en Haïti, en Inde, en Indonésie, au Pakistan, au Viet Nam, au Myanmar, au Sri Lanka, en Thaïlande et au Japon, a indiqué l’Observatrice permanente.


Elle a ensuite insisté sur le rôle des campagnes de sensibilisation menées auprès du grand public en général, et des enfants et des jeunes en particulier, pour la réduction des risques de catastrophes.  Elle a ainsi cité l’apprentissage de techniques simples pour renforcer la sécurité des communautés, dont ont bénéficié ces deux dernières années quelque 2 000 familles installées dans des villages côtiers du Viet Nam, ou les efforts déployés dans la Vallée du Swat, au Pakistan, pour que les communautés mettent en place des plans de gestions de catastrophe dans la région.  Mme Arditi Manzo s’est rangée derrière les recommandations formulées par le Secrétaire général selon lesquelles il est « essentiel que ce travail de prévention des risques de catastrophes soit décentralisé et mis en œuvre au niveau des communautés locales ».


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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