AG/EF/3323

Les délégations de la Deuxième Commission souhaitent que la question de la promotion de l’habitat décent soit inscrite dans l’Agenda de Rio+20

1/11/2011
Assemblée généraleAG/EF/3323
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission                                       

30e & 31e séances – matin & après-midi                      


LES DÉLÉGATIONS DE LA DEUXIÈME COMMISSION SOUHAITENT QUE LA QUESTION DE LA

PROMOTION DE L’HABITAT DÉCENT SOIT INSCRITE DANS L’AGENDA DE RIO+20


Parlant du développement durable, elles rappellent aussi le rôle central

des sources d’énergie renouvelables dans l’optique du passage à l’économie verte


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a examiné aujourd’hui le point de son ordre du jour relatif à l’application des décisions prises par la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II), et sur le renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat)*.


Dans un rapport consacré à ces questions, le Secrétaire général relève que depuis la deuxième Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II), qui s’est tenue en 1996 à Istanbul, Turquie, un certain nombre de bouleversements sont intervenus en matière d’établissements humains.  Il cite entre autres les changements climatiques, la sûreté et la sécurité des zones urbaines, et la pauvreté croissante des populations urbaines.  


Le rapport note que 828 millions de personnes dans le monde vivent encore dans des taudis, et qu’on estime que près de 60 millions de nouveaux habitants viennent s’ajouter à ce chiffre chaque année.  Le Secrétaire général indique également dans ce rapport qu’avec plus de la moitié de la population mondiale vivant actuellement dans des villes, et vu la contribution des centres urbains au réchauffement planétaire, il ne fait aucun doute que les politiques adoptées et les mesures prises au niveau des centres urbains influeront de plus en plus la promotion du développement durable.


Au cours du débat de la Deuxième Commission, la représentante de la Norvège a souligné qu’aucun pays n’a connu de croissance économique sans urbanisation.  Elle a précisé que l’urbanisation est une conséquence logique de la croissance économique, et elle a indiqué que l’augmentation de la densité de population en milieu urbain doit être l’occasion de rendre l’urbanisation durable.  Pour le représentant de l’Indonésie, qui s’exprimait au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), il serait opportun de construire des logements urbains décents pour tous.  Il a souhaité que les familles et les individus les plus pauvres puissent également avoir accès à des logements décents à travers l’octroi de crédits pour l’acquisition de logements et l’adoption d’autres mesures allant dans le sens de l’atténuation des charges liées à l’habitat urbain.  Le représentant de l’Union européenne a abondé dans le même sens en affirmant que des villes sans taudis permettraient de respecter le droit au logement décent pour tous les êtres humains. 


La Deuxième Commission a également poursuivi son débat sur la question du développement durable et sur certaines thématiques connexes, qui avait été entamé hier.  Des délégations ont insisté sur la promotion des sources d’énergie renouvelables comme solution pour la mise en œuvre du développement durable et la croissance de l’économie verte qui l’accompagne.  Ces sources d’énergie propre, telles que l’énergie éolienne, la géothermique, l’énergie hydraulique, ou l’énergie solaire sont encore trop chères, mais leurs coûts d’exploitation baissent rapidement, ont relevé des délégations. 


Les sources d’énergie renouvelables sont au centre de l’action menée à l’échelle mondiale pour amorcer une mutation fondamentale en faveur de l’économie verte, de l’élimination de la pauvreté et du développement durable sur le long terme.  Mais, leur mise en œuvre demeure inaccessible aux populations des pays en développement, à cause des coûts prohibitifs qui y sont liés, et aussi du fait des questions de droits de propriété intellectuelle qui entourent d’éventuels transferts de technologie.  De nombreuses délégations ont souhaité voir cette question inscrite dans l’agenda de la Conférence Rio+20.


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, mercredi 2 novembre, à 10 heures, en organisant une table ronde sur le thème « Sécurité alimentaire et énergétique et utilisation rationnelle de l’énergie ».  Le point de l’ordre du jour sur le développement durable sera de nouveau examiné par la Commission jeudi, le 3 novembre, à 15 heures.


*(A/66/8), (A/66/281), (A/66/282), (A/66/326) et (A/66/388)


DÉVELOPPEMENT DURABLE


Suite du débat général


Mme ARNA A. M. SALIH (Soudan) a souligné qu’il est extrêmement urgent de promouvoir le développement durable, y voyant une question de survie pure et simple pour la planète et ses habitants.  La nature ne fait pas de différence entre ceux qui ont de l’argent, des technologies et des capacités, et les plus démunis, a-t-elle fait remarquer.  Mais ce sont pourtant ces derniers qui en souffrent le plus, a regretté la représentante.  Le Soudan estime que la Conférence Rio+20, prévue l’an prochain, est essentielle pour prendre des décisions importantes.  Mais les chances de succès dépendent de la capacité de la communauté internationale à prendre des engagements concrets.  Le transfert de technologie et le renforcement des capacités sont les premiers pas à faire pour aider les pays les plus défavorisés dans la réalisation des trois piliers du développement durable, a-t-elle fait valoir.  Elle a aussi souligné les difficultés qui se posent au Soudan concernant l’agriculture, la désertification et l’accès aux financements.


M. DONALD KALPOKAS (Vanuatu) a relevé que Vanuatu fait partie du Groupe des petits États insulaires en développement du Pacifique, un statut qui indique la vulnérabilité particulière des pays qui en font partie face aux changements climatiques.  Il a souhaité que les soutiens technologies nécessaires puissent être débloqués pour aider les pays en développement à promouvoir leurs mécanismes d’adaptation et d’atténuation des effets du réchauffement de la planète.  Il a invité les Nations Unies à s’engager davantage pour permettre aux États insulaires à s’engager sur la voie du développement durable.  Il a évoqué des obstacles environnementaux qui se posent à l’essor de Vanuatu, tels que des cyclones, l’augmentation du niveau des mers et l’acidification des océans.  Il a insisté sur le fait que ces phénomènes et les changements climatiques sont étroitement liés.  Il a rappelé la nécessité de promouvoir le concept d’« économie bleue » qui met en exergue les richesses marines comme socle de développement des États insulaires.


Mme MAYTE MASOT PLANAS (Cuba) a indiqué que le monde a des défis clairs à relever, citant la crise alimentaire et humanitaire, sur fond de changement climatique qui affecte la planète et ses habitants.  Elle a évoqué la souffrance des populations des pays en développement, qui font face à des catastrophes naturelles, à la désertification et à l’insécurité alimentaire, comme dans la région de la corne de l’Afrique.  Elle a souligné le manque de ressources financières dont souffrent les pays en développement et le fait que les pays développés ne tiennent pas leurs engagements en matière d’aide publique au développement (APD).  Elle a jugé que les négociations sur le climat sont au point mort, et a exhorté les États à opérer un changement de modèle économique et instaurer un nouvel ordre économique international, en faveur d’une économie durable.  La représentante de Cuba a aussi mis en exergue la dette historique qu’ont les pays développés envers les pays en développement, estimant que les premiers se doivent par conséquent d’aider les seconds.  La représentante a averti que la Conférence Rio+20 ne doit pas être l’occasion pour certains pays développés de mettre sur la table un agenda qui ne conviendrait qu’à leurs propres intérêts.  Il faut que cette Conférence œuvre concrètement pour une coopération et un partenariat Nord-Sud accrus, avec des modalités effectives sur la question du transfert de technologie.


M. AMOS RADIAN (Israël) a jugé qu’il n’a jamais été aussi urgent pour la communauté internationale de recadrer ses priorités sur le développement durable.  Il a rappelé les contraintes naturelles auxquelles fait face Israël et son manque de ressources naturelles, avec un territoire couvert à 60% par des étendues désertiques, et combien Israël a toujours été à la pointe en terme de technologie permettant la gestion de l’eau et de l’énergie.  M. Radian a dit l’engagement d’Israël à réduire sa dépendance aux hydrocarbures et à promouvoir les énergies renouvelables, en particulier l’énergie solaire.  Le représentant a aussi évoqué les capacités de son pays à recycler 74% de ses eaux usées et l’objectif d’atteindre un objectif de 0% d’enfouissement des déchets d’ici à 2020, grâce au recyclage.  Il a aussi cité la vitalité du secteur privé en Israël concernant l’économie verte, et l’« Initiative pour l’énergie renouvelable Eilat-Eilot », qui a créé une région totalement indépendante sur le plan énergétique dans la région du Negev.


M. THEMBELA NGCULU (Afrique du Sud) a relevé que la pauvreté et la vulnérabilité dans le monde sont exacerbées par le fait que la communauté internationale ne respecte pas les engagements majeurs qu’elle prend dans le cadre des processus intergouvernementaux.  Il a souhaité que la Conférence des Nations Unies sur le développement durable de 2012 (Rio+20) soit une opportunité de « changer de tactique et d’approche » pour apporter des changements dans la vie des personnes nécessiteuses, vivant dans les pays en développement.  Le représentant a réaffirmé que le passage à l’économie verte ne doit pas faire oublier les engagements de la communauté internationale au sujet de l’amélioration des indicateurs socioéconomiques des pauvres.  Il a précisé que « l’économie verte ne doit pas induire des conditionnalités imposées à certains États, et qui pourraient aggraver la pauvreté et renforcer le sous-développement ».  Il a ajouté que le monde a besoin d’un modèle économique transparent et équitable, et il a mis en garde la communauté internationale contre des mesures protectionnistes sous le couvert de l’économie verte.  M. Ngculu a rappelé que l’Afrique du Sud accueille, du 28 novembre au 9 décembre à Durban, la dix-septième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 17), et il a exhorté la communauté internationale à soutenir son pays, afin que la COP 17 puisse produire des résultats importants.


Mme ALESSANDRA GREGG (Liechtenstein) a déclaré que des modes de production et la consommation insoutenables ont accru la pression sur les ressources naturelles de la planète Terre et forcé les limites de régénération de ressources de la nature.  Le savoir-faire existe pour s’attaquer à cette crise fondamentale, mais la volonté politique fait cruellement défaut, d’où l’importance qu’offre la Conférence Rio+20 en terme de réorientation du paradigme économique actuel.  Mme Gregg a estimé que cette Conférence devrait aboutir à un engagement politique, au plus haut niveau, aux fins de l’accélération et de l’élargissement de la transition mondiale vers une économie verte qui promeut le développement durable et contribue à l’élimination de la pauvreté.  Cette rencontre devrait envoyer un message clair et un signal unifié à tous les peuples que le développement durable est un modèle unique de développement et que les dimensions économique, sociale et environnementale de ce développement sont interdépendantes et se renforcent mutuellement. 


Rio+20 devrait reconnaître l’importance de la démocratie, de la bonne gouvernance et du respect des droits de l’homme pour atteindre un développement durable, a-t-elle souligné, en indiquant que cette Conférence devrait aussi rappeler aux gouvernements leur responsabilité majeure dans la garantie et la promotion du droit de leur population au développement.  Elle a estimé que l’adoption d’un texte court à l’issue de la Conférence serait le meilleur moyen de catalyser efficacement la volonté politique.  Mme Gregg a appelé de ses vœux un document final orienté vers le futur et l’action, guidé par les objectifs de développement internationalement agréés, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement, d’Action 21, et le Plan de mise en œuvre de Johannesburg.  Elle a également appuyé les propositions en vue de l’établissement d’une feuille de route sur l’économie verte qui contiendrait des objectifs communs, des mesures et des échéanciers concrets, une plateforme des bonnes pratiques et exemples, ainsi qu’un mécanisme de suivi.    


Mme EIMAN AL-SHAABAN (Koweït) a indiqué que son pays contribuait aux efforts internationaux en vue d’aider les pays en développement à réaliser un développement durable, à travers le Fonds du Koweït pour le développement économique arabe, créé en 1961.  Plus de 104 pays ont bénéficié à ce jour des prêts et des projets du Fonds, notamment dans les secteurs des transports, de l’énergie, de l’agriculture, et des ressources en eau.  D’autres contributions sont faites par le Fonds de développement de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et par l’État koweïtien à la Banque africaine de développement, a indiqué Mme Al-Shaaban.  Le Koweït consacre 1,04% de son produit national brut (PNB) à l’aide publique au développement, a-t-elle précisé.


En outre, le Koweït a adopté un plan national de développement (2010-2014) pour un montant de 100 milliards de dollars en vue de développer tous les secteurs du pays, qu’il s’agisse des infrastructures, de l’éducation ou de la santé, et de réduire sa dépendance vis-à-vis du pétrole.  Son pays ambitionne de devenir un centre financier et commercial plein de vie, a poursuivi la représentante.  La préservation de l’environnement et de la biodiversité font également partie de ses priorités.  Un Comité national permanent pour la biodiversité a ainsi été créé, ainsi que des réserves naturelles, a ajouté la représentante.  Le Koweït espère que la prochaine Conférence des États Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques produira des résultats positifs.


M. JAKKRIT SRIVALI (Thaïlande) a parlé des multiples crises que le monde traverse aujourd’hui, ce qui en dit long sur le caractère « durable » des économies fondées sur le modèle qui a prévalu jusqu’aujourd’hui.  Il est donc nécessaire de revoir la définition du développement durable, a dit le représentant.  Il faut trouver un nouveau modèle de développement et de production, qui s’éloigne de la consommation excessive et soit animé par un souci de croissance inclusive, équitable et durable.  Il a indiqué que son pays souhaite l’établissement d’une coopération renforcée au niveau international, afin de garantir notamment une meilleure cohérence entre les politiques économiques et sociales menées.  Le représentant a, à cet égard, souligné l’importance du rôle des Nations Unies pour superviser cette coopération internationale, et pour s’assurer également du transfert effectif des technologies vers les pays en développement.  Il a réaffirmé l’engagement de son pays à concourir au succès de la Conférence Rio+20.


M. RAZZAQ KHLEEF MANSOOR AL SEEDI (Iraq) a noté que la désertification est un phénomène qui détruit les écosystèmes de son pays et de nombreux autres pays à travers le monde.  Il a relevé que la désertification est un phénomène environnemental et économique qui mine le développement, et a exhorté la communauté internationale à mettre en place de politiques claires et adéquates pour faire face à ce phénomène et aux problèmes qui en découlent.  Il a ajouté que toutes actions en la matière ne seraient efficaces qu’après que des études scientifiques sérieuses aient été menées afin de cerner l’origine du phénomène.  Le représentant a ensuite souhaité que la désertification et la dégradation des terres occupent une place de première importance dans l’agenda de la communauté internationale.


Mme THILMEEZA HUSSAIN (Maldives) a estimé qu’une mise en œuvre fructueuse du développement durable passe par des partenariats.  Il est important que le processus et la Conférence Rio+20 apportent des éléments concrets: il faut combler les lacunes existantes et agir concrètement, a dit Mme Hussain.  La représentante a rappelé que l’« économie bleue » est le moteur de la croissance de son pays.  Elle a parlé de la menace qui pèse sur les écosystèmes des océans et de la fragilité que cela entraine pour son pays.  La représentante des Maldives a, par conséquent, demandé que la préservation des océans soit prise en compte dans les travaux de Rio+20.  Elle a aussi demandé que soient déployés des efforts accrus en termes de transferts de technologie. 


M. N. K. SINGH (Inde) a rappelé que l’équité et le respect mutuel devraient guider les rapports et les accords entre pays.  Il a relevé que les inquiétudes environnementales ne semblent plus être mises au devant de la scène politique mondiale en ce moment, à cause sans doute des problèmes financiers que rencontrent de nombreux pays.  M. Singh a souligné que la communauté internationale doit mettre en place des programmes et des actions afin de renforcer les cadres  d’atténuation et d’adaptation des pays aux effets des changements climatiques.  Le représentant a invité la communauté internationale à accorder une place centrale aux problèmes que rencontrent les petits États insulaires en développement.  Pour financer ces plans, il a indiqué qu’il faut encourager la recherche scientifique et continuer à explorer la création de taxes environnementales, comme par exemple une taxe sur les émissions de carbone.  « Le développement durable et l’environnement doivent redevenir des priorités de l’agenda international », a de nouveau rappelé M. Singh.  Nous devons faire tout ce qui est nécessaire pour réduire notre empreinte écologique, a-t-il conclu.


M. JUN YAMAKAZI (Japon) a jugé nécessaire d’accélérer les préparatifs de la Conférence Rio+20 sur le développement durable.  Il s’est déclaré convaincu que le meilleur moyen de réaliser le développement durable serait de privilégier une économie verte, sujet qui devrait être mis en exergue lors de Rio+20.  Cette Conférence devra également fournir, a-t-il dit, une contribution utile aux discussions sur l’agenda mondial de développement au-delà de l’échéance de 2015, qui marque le début de l’après Objectifs du Millénaire pour le développement.  Pour sa part, le Japon a formulé neuf propositions en vue de réaliser le développement durable dans des domaines aussi divers que la réduction des risques de catastrophes, l’énergie et la sécurité alimentaire, domaines dans lesquels il a une certaine expérience à faire valoir, a souligné M. Yamakazi.  « Nous avons notamment proposé d’organiser en 2012 une conférence internationale pour partager les meilleures pratiques en termes de réactions aux catastrophes naturelles, après le grand séisme qui a frappé l’Est du Japon.  Notre pays se propose aussi d’accueillir la troisième Conférence mondiale sur la réduction des catastrophes », a dit le représentant.  Enfin, a-t-il précisé, le Japon a élaboré un concept de ville du futur, basé sur de faibles émissions de carbone et le recyclage de tout ce qui est utilisé par ses habitants.


M. IDIBEK KALANDAROV (Tadjikistan) a parlé du problème de la fonte des glaciers, qui menace la sécurité des populations et leur sécurité alimentaire.  Il a indiqué que son pays avait l’intention de défendre ce point lors des travaux de la Conférence Rio+20.  Il a rappelé les catastrophes écologiques qui ont dégradé la mer d’Aral, et a exhorté les États Membres et notamment ceux frontaliers avec la mer d’Aral, à prendre des mesures durables pour préserver les ressources en eau du bassin de l’Aral.  Le représentant a aussi indiqué que le Tadjikistan soutient l’initiative d’un partage global des ressources de biens publics essentiels et d’énergie, en particulier en ce qui concerne l’eau.


M. NICOLAS CHIBAEFF (France) a qualifié d’essentielle l’échéance internationale de la Conférence des Nations Unies pour le développement durable (Conférence Rio+20) car le modèle de développement actuel n’est plus soutenable.  La gouvernance internationale de l’environnement n’est plus à la hauteur des grands défis environnementaux qui menacent notre planète, a-t-il déclaré, en faisant observer que le pilier environnemental international était fragile, fragmenté, émietté et souvent peu efficace.  C’est aujourd’hui le parent pauvre de la gouvernance internationale, a souligné le délégué, en considérant que si les choses continuent ainsi, le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) ira en s’affaiblissant, et son autorité et ses moyens déclineront.  « Ce serait une très mauvaise nouvelle pour l’environnement, et aussi pour le système multilatéral en général », a-t-il affirmé, en mettant en garde contre le fait que les tensions croissantes sur les ressources naturelles et les matières premières, et les conflits sur l’environnement, se résoudront par des rapports de force bilatéraux.  Il a recommandé, pour éviter cette perspective peu souhaitable, de faire du PNUE une vraie organisation, dotée d’une personnalité juridique, où tous les États soient représentés, et qui soit une source d’une autorité politique reconnue et dotée de ressources stables.  Le représentant a souligné que ce renforcement de la gouvernance internationale de l’environnement devait naturellement prendre place dans un renforcement plus global de la gouvernance du développement durable dans ses trois dimensions: économique, sociale et environnementale.


Après avoir mentionné la feuille de route sur l’économie verte dans le contexte du développement et de l’éradication de la pauvreté, présentée par l’Union européenne, il a déclaré que cette feuille de route mobiliserait les Nations Unies afin de venir en appui aux pays volontaires pour élaborer des stratégies de transition équitable vers une économie verte, adaptée aux spécificités de chaque nation.  L’économie verte n’est que l’opérationnalisation de la notion de développement durable, le moyen de faire mieux comprendre que la croissance, l’emploi et la protection de l’environnement sont les trois aspects d’une même réalité, a-t-il dit, en ajoutant notamment qu’une attention particulière doit être portée à l’Afrique qui a beaucoup à gagner à une réforme ambitieuse de la gouvernance de l’environnement.  


M. FAIÇAL SOUISSI (Maroc) a exhorté les pays développés à honorer les engagements qu’ils ont pris de consacrer 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) à l’aide publique au développement (APD).  Le représentant a souhaité que le Sommet de Busan, en République de Corée, sur l’efficacité de l’aide, qui a lieu en ce mois de novembre, puisse permettre de réaffirmer les engagements de la communauté internationale en matière de financement du développement.  Il a indiqué que le Maroc a initié le lancement d’un « méga projet solaire qui devrait permettre de produire 2 000 mégawatts d’électricité d’ici à 2019, grâce à des investissements de l’ordre de 9 milliards de dollars.  Il a aussi noté que son pays vient de se doter d’une Charte du développement durable qui servira de document de référence aux politiques environnementales du pays. 


Mme DIANA AL-HADID (Jordanie) a évoqué les conséquences du changement climatique, notamment la désertification.  Elle a appelé à un renforcement de la stratégie internationale de gestion et de prévention des catastrophes naturelles.  Elle a évoqué les questions relatives aux ressources naturelles de son pays et les mesures nationales qui ont été prises pour y protéger l’environnement, la biodiversité, et promouvoir le développement durable.  Au titre des projets récemment mis en œuvre en Jordanie, l’écotourisme a permis de générer des recettes pour le développement durable, a souligné la représentante.  Mme Al-Hadid a estimé qu’il faut réfléchir aux causes autant qu’aux conséquences des changements climatiques pour pouvoir leur apporter une réponse internationale appropriée.  Elle voit dans la Conférence Rio+20 l’occasion de trouver des réponses concrètes à ces questions, et a ajouté que la planète a besoin d’un engagement renouvelé en faveur du développement durable.


Mme SANJA STIGLIC (Serbie) a noté que la Conférence Rio+20 donne à la communauté internationale l’occasion de se remettre en question et de créer un avenir durable pour tous.  Elle a indiqué que son pays a déjà fait un pas en avant en mettant sur pied des politiques qui soulignent le besoin de considérer la préservation de l’environnement comme une priorité.  Elle a également souhaité que le PNUE puisse être transformé en une agence onusienne, de préservation de l’environnement mondial ayant une plus large sphère d’action.  La représentante a relevé que chaque pays devrait réduire ses émissions de gaz à effet de serre, et a suggéré que les stratégies de réduction puissent prendre en considération le secteur des transports qui contribue grandement à la production de ces gaz responsables du réchauffement de la planète.


M. TESFA ALEM SEYOUM (Érythrée) a indiqué que son pays est situé dans une zone aride et semi-aride, et que l’Érythrée est, de ce fait, affectée par la désertification, la dégradation des terres, la faim et la famine, et les effets négatifs des changements climatiques.  Il a relevé que l’Érythrée, en collaboration avec 10 autres pays de la région de la corne de l’Afrique et de l’Afrique de l’Est, est engagée dans le projet « Grande muraille verte » qui vise à barrer la voie à l’avancée du désert du Sahara.  Le représentant a aussi évoqué les actions lancées au niveau national pour combattre la désertification, telles que des plantations d’arbres et la construction de micro barrages pour protéger les sols et promouvoir l’irrigation des champs.


M. MILORAND SCEPANOVIC (Monténégro) a déclaré que le Gouvernement du Monténégro a pris de nombreuses initiatives en préparation de la Conférence Rio+20, dont l’organisation d’une Réunion ministérielle sur le développement durable et l’énergie dans le cadre du processus de coopération du Sud-Est de l’Europe, et la signature d’un accord avec le bureau local du Programme des Nations Unies pour le développement.  Le but de cet accord est de fournir aux pays une assistance en matière de développement durable et de tourisme.  Concernant les énergies renouvelables, le Monténégro a transformé son système en harmonisant notamment ses lois avec la politique de l’Union européenne et en adoptant une stratégie de développement de l’énergie qui donne la priorité à l’énergie durable, à la sécurité de l’offre, et à l’établissement d’un marché concurrentiel de l’énergie.  Sur ce dernier point, le Monténégro a d’ailleurs adopté des mesures législatives favorisant la concurrence dans le secteur énergétique et s’est positionné en tant que futur centre de transport de l’énergie dans la région.  Les résultats de cette approche proactive sont attendus dès 2012, a ajouté le représentant.


M. SUL KYUNG-HOON (République de Corée) a souligné les multiples crises que traverse la planète et l’impératif de trouver des modes de vie et de production durables, pour le bien-être des générations à venir.  Des engagements renouvelés sur le développement durable sont attendus à Rio+20, mais nous sommes encore bien loin d’atteindre nos objectifs, a-t-il déploré.  Le représentant a évoqué les mesures à prendre au niveau national pour faire évoluer l’économie coréenne vers les technologies vertes, et a évoqué le besoin de financements supplémentaires pour mener à terme ces programmes.  Il a plaidé pour une coopération internationale renforcée.  Le représentant a rappelé que le changement climatique représente un obstacle majeur sur la voie du développement durable, citant notamment la montée du niveau de la mer et ses conséquences.  Il a estimé que les négociations doivent être accélérées pour mettre en œuvre clairement l’agenda du développement durable.


M. ABDELGHANI MERABET (Algérie) a déclaré que la Conférence des Nations Unies sur le développement durable constituait incontestablement l’évènement majeur de l’agenda économique de la communauté internationale au cours de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale.  Il a exprimé le souhait de voir cette Conférence lancer une nouvelle ère pour le développement durable, en permettant d’identifier les lacunes et obstacles existant en ce domaine, et en prenant les mesures adéquates à la mise en œuvre des engagements antérieurs ainsi que de ceux qui seront éventuellement contractés à Rio.


Face aux crises et défis persistants, notamment la crise économique et financière, la pauvreté et l’insécurité alimentaire, et les changements climatiques, la Conférence Rio+20 devrait constituer une opportunité importante pour réaffirmer et renouveler l’engagement politique, au plus haut niveau, pour la mise en œuvre des différents engagements contenus dans la Déclaration de Rio, dans le Programme d’action pour un développement durable (Action 21), dans le Plan d’action de Johannesburg et dans toutes les décisions pertinentes prises lors des grandes conférences tenues sur le développement durable, a-t-il ajouté.  Le document final de Rio+20 devrait, par conséquent, être centré autour des principes adoptés lors de la Conférence de Rio de 1992 (Sommet de la Terre), notamment le principe des responsabilités communes mais différenciées, et renforcer les trois piliers du développement durable dans le cadre d’une approche globale, intégrée, équilibrée et synergétique, a déclaré le représentant.


Il a ensuite considéré que la notion d’économie verte devait impérativement être prise dans le contexte de l’éradication de la pauvreté et de la réalisation des engagements pris et consignés dans les documents de référence portant sur le développement durable.  Ce thème ne devrait en aucune manière constituer un outil pour imposer de nouvelles contraintes en matière d’allocations de l’aide publique au développement ou renforcer le protectionnisme commercial à l’égard des biens émanant des pays en développement, ou encore moins constituer un obstacle à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a souligné le représentant.  Il a estimé, à cet égard, qu’un accès avantageux aux technologies vertes ainsi que le renforcement de l’assistance financière aux pays en développement, demeuraient des préalables à la réalisation des objectifs en matière de développement et de l’éradication de la pauvreté.  Il a réitéré la préoccupation qu’éprouve sa délégation en ce qui concerne la nécessité de recevoir des réponses satisfaisantes sur le problème posé par la détention de brevets et de droits de propriété intellectuelle.  Ceci est crucial pour les pays en développement dans la perspective de la construction d’une économie verte.  Concernant les arrangements institutionnels pour le développement durable, il a souhaité que la Conférence Rio+20 privilégie, dans toutes les actions à entreprendre, la cohérence et la coordination, ainsi que la mise en œuvre des engagements pris à tous les niveaux.  Elle devrait également renforcer l’intégration des trois piliers du développement durable, promouvoir l’esprit du multilatéralisme, et renforcer davantage le rôle des Nations Unies dans la gouvernance économique et financière, a préconisé M. Merabet.      


M. APPOLINAIRE DINGHA (République du Congo) a déclaré que son pays avait inscrit les questions relatives au développement durable dans les priorités de sa politique de développement.  Au niveau sous-régional, le Congo et les autres pays du Bassin forestier du Congo, se sont engagés à gérer durablement leurs forêts à travers l’aménagement forestier durable, la conservation, la certification forestière, la lutte contre les coupes frauduleuses de bois, la bonne gouvernance forestière, la rationalisation progressive de l’industrie du bois et la mise en œuvre du processus de réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts dans les pays en développement (REDD).  Le représentant a appelé la communauté internationale à appuyer ces efforts à travers l’allocation de financements au titre de programmes intégrant des mécanismes de compensation.


M. Dingha a rappelé que le premier Sommet international sur les trois bassins forestiers tropicaux, à savoir l’Amazonie, l’Asie du Sud-Est et le Bassin forestier du Congo, avait été organisé à Brazzaville du 29 mai au 3 juin dernier.  Un accord de coopération entre les États des trois bassins, avec l’appui des agences des Nations Unies et d’autres partenaires, devrait être signé en juin prochain lors de la Conférence Rio+20.  Au plan national, le Congo s’attache à mettre en œuvre ses engagements internationaux en matière de développement durable, à travers une série d’actions prioritaires.  Par exemple, le Congo a créé des aires protégées sur 3 655 000 hectares, soit 11,2% de son territoire, qui sont donc dédiés à la conservation de la biodiversité.    


Mme AMINATOU AGADA (Niger) a rappelé que le Niger est un pays enclavé et durement touché par la sécheresse et la désertification.  Elle a relevé que l’ensablement du fleuve Niger, le cours d’eau qui a donné son nom au pays, est un phénomène découlant des changements climatiques.  Mme Agada a souligné que son pays a mis en place, en avril de cette année, un projet dénommé « 3N », c’est-à-dire « les Nigériens nourrissent les Nigériens », un projet qui vise à augmenter la production céréalière du pays de 3 à 5 millions de tonnes et à lui permettre d’atteindre l’autosuffisance alimentaire.  Elle a également indiqué que son pays s’est engagé à construire des infrastructures routières et à promouvoir l’hydroélectricité et l’énergie solaire, afin d’améliorer l’accès des Nigériens aux sources d’énergie.


Mme LINYI BAIDAL SEGUEIRA (Costa Rica) s’est exprimée sur le fléau des catastrophes naturelles et leurs conséquences.  Elle a déploré le fait que le monde ait dû dépenser plusieurs milliards de dollars pour faire face aux dommages causés par ces phénomènes l’an dernier.  Au cours du seul mois d’octobre, le Costa Rica a fait face à des précipitations largement supérieures à la moyenne des années précédentes, a-t-elle indiqué.  La représentante a indiqué que son pays avait besoin d’une aide financière internationale pour s’en relever, indiquant que les efforts nationaux entrepris pour faire face au changement climatique ne sont pas suffisants.  Elle a demandé que la Deuxième Commission prenne des initiatives pour que la communauté internationale puisse agir d’avantage dans la lutte contre les changements climatiques.


M. DAPO FAFOWORA (Nigéria) a mis en avant l’importance des transferts de technologie et de l’accès aux technologies permettant l’exploitation des énergies renouvelables pour le succès des efforts de développement durable des pays en développement.  Rappelant que le développement des pays les plus pauvres a besoin des ressources de l’aide publique au développement, de l’allègement du fardeau de la dette et des transferts de technologie, comme cela a été convenu dans le Plan de Bali, M. Fafowora a également insisté sur le besoin d’un meilleur accès aux marchés et d’une baisse des tarifs douaniers imposés par les pays développés aux produits des pays pauvres.  


En tant que source indispensable à la vie, l’eau est un élément essentiel du développement national au Nigéria, a indiqué M. Fafowora en inscrivant son propos dans le contexte de croissance démographique rapide et d’urbanisation accélérée que connait en ce moment la majorité du monde en développement.  Fort de ce constat, le Gouvernement nigérian a adopté une approche holistique de la réforme du secteur de l’eau en vue de pouvoir réaliser les OMD d’ici à 2015, a souligné le représentant.  Le Gouvernement du Nigéria a également pris en compte la perspective environnementale dans le développement socioéconomique durable du pays, a-t-il ajouté.  Le Nigéria lance un appel aux États Membres des Nations Unies pour qu’ils fassent preuve de la volonté politique nécessaire pour réaliser les objectifs fixés dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ainsi que dans celui la Convention sur la lutte contre la désertification, a conclu le représentant.


Mme SANJA STIGLIC (Slovénie), s’exprimant au nom du Groupe vert (Cap-Vert, Costa Rica, Islande, Singapour, Slovénie et Émirats arabes unis), a noté que les changements climatiques ont une influence sur le développement économique, car ces phénomènes ont un impact sur le cycle de l’eau et créent des dysfonctionnements dans la chaine de production alimentaire.  Elle a regretté qu’1 milliard de personnes n’aient pas accès à des sources d’énergie fiables à travers le monde, et elle a suggéré de construire des réseaux énergétiques qui soient plus efficients.  La représentante a également indiqué que les défis auquel fait face le monde sont complexes, et que l’approche à adopter pour les résoudre doit être transversale.  Elle a souhaité que lors de la Conférence Rio+20, l’engagement politique international pour le soutien au développement durable soit renouvelé.


M. WILFRIED EMVULA (Namibie) a évoqué les problèmes que posent la désertification et de la perte de biodiversité.  Le changement climatique affecte la survie de nos sociétés, a-t-il souligné, exhortant la communauté internationale à procéder à des avancées concrètes sur cette question lors de la tenue de la Conférence de Durban puis de celle de Rio+20.  Un engagement est urgemment nécessaire pour que monde dispose d’un plan d’action allant au-delà de l’échéance de 2012, date d’expiration du Protocole de Kyoto, et il nous faut déployer des efforts accrus pour y parvenir, a-t-il plaidé.  Le représentant a, en outre, appelé plus particulièrement les États Membres à déployer des moyens plus importants au niveau international pour soutenir les efforts de lutte contre la désertification, car les efforts nationaux des pays en développement à cet égard ne suffisent pas. 


M. JON ERLINGUR JONASSON(Islande) s’est inquiété de la perspective de manque de ressources alimentaires et en eau qui menace l’avenir de la planète, estimant qu’il ne sera pas possible de résoudre le problème de la faim dans le monde sans des efforts sensiblement accrus par rapport à ceux qui ont été à ce jour déployés par la communauté internationale.  Il a rappelé que les ressources naturelles de la planète sont limitées, et a souligné qu’il est impératif de trouver les moyens d’améliorer la productivité, de gérer l’eau ou encore d’enrichir les sols.  L’agriculture doit faire partie de la solution à trouver et ne doit pas être perçue comme un problème, a dit le représentant.  Il a exhorté les États Membres à prendre des mesures collectives pour protéger les sols de l’érosion et pour en faire un usage plus inclusif. 


M. YERBOLOT SEMBAYEV (Kazakhstan) a relevé que l’année 2011 marque le vingtième anniversaire de la fermeture du polygone d’essais nucléaires de la région de Semipalatinsk.  Il a regretté que malgré la fin des essais nucléaires, leurs effets restent toujours d’actualité, au vu des conséquences qu’ils ont eu pour la population.  Il a indiqué que des mesures ont été prises par le Gouvernement du Kazakhstan pour soutenir les populations qui ont souffert des radiations consécutives aux activités nucléaires dans la région de Semipalatinsk.  M. Sembayev a souligné que le Kazakhstan a engagé des fonds pour relancer la croissance économique dans la zone, et a également remercié la communauté internationale pour l’assistance apportée au développement de la région de Semipalatinsk. 


APPLICATION DES DÉCISIONS PRISES PAR LA CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LES ÉTABLISSEMENTS HUMAINS (HABITAT II) ET RENFORCEMENT DU PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LES ÉTABLISSEMENTS HUMAINS (ONU-HABITAT) (A/66/281) ET (A/66/282)


Soumis en application du paragraphe 14 de la résolution 65/165 de l’Assemblée générale, le présent rapport A/66/281décrit les activités menées par le Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) au cours de l’année écoulée, pour appliquer les décisions prises par la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) et renforcer ONU-Habitat. 


Le rapport comporte cinq sections.  La première porte sur les principales résolutions adoptées lors de la vingt-troisième session du Conseil d’administration d’ONU-Habitat; la deuxième, sur les progrès accomplis dans l’exécution des travaux de fond d’ONU-Habitat; la troisième, sur les questions budgétaires et financières; la quatrième sur d’autres grandes évolutions intervenues pendant la période considérée.  La cinquième section regroupe un certain nombre de conclusions et de recommandations.


Le Secrétaire général relève que depuis la deuxième Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II), qui s’est tenue en 1996 à Istanbul (Turquie), un certain nombre de bouleversements sont intervenus en matière d’établissements humains, parmi lesquels la prédominance croissante, sur les plans démographique et économique, des villes qui abritent désormais plus de la moitié de la population mondiale et jouent un rôle accru comme agents économiques, tant à l’échelle nationale que mondiale; l’émergence de nouveaux enjeux et de nouvelles forces et préoccupations à l’échelle mondiale, dont la mondialisation, le développement urbain durable, les changements climatiques, la sûreté et la sécurité des zones urbaines, et la pauvreté croissante des populations urbaines.  


Du fait de ces bouleversements et à la lumière des recommandations formulées par le Conseil d’administration d’ONU-Habitat, indique le Secrétaire général, il est important que les gouvernements examinent l’efficacité des politiques définies dans le Programme pour l’habitat de 1996, qu’ils adoptent un nouveau programme adapté aux nouveaux défis qui se posent, lesquels ont essentiellement trait aux zones urbaines, et qu’ils trouvent des moyens de renforcer le cadre institutionnel existant applicable au développement des établissements humains.  L’heure est venue, suggère M. Ban, pour l’Assemblée générale de se prononcer en faveur de la convocation, en 2016, d’une troisième Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat III), sur le thème du logement et du développement urbain durable.  Le rapport recommande également que les gouvernements fassent figurer le développement urbain durable et le rôle des villes et des autorités locales dans les textes issus de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, qui se tiendra en 2012.


Le Secrétaire général soutient que même si la cible énoncée dans les objectifs du Millénaire pour le développement et relative aux taudis a été atteinte bien avant l’échéance correspondante, qui avait été fixée à 2020, 828 millions de personnes dans le monde vivent encore dans des taudis, et on estime que près de 60 millions de nouveaux habitants viennent s’ajouter à ce chiffre chaque année.  De ce fait, il recommande à l’Assemblée générale d’apporter un soutien ferme à la résolution 23/9 du Conseil d’administration d’ONU-Habitat sur la mise en place de stratégies et cadres mondiaux et nationaux pour améliorer les conditions de vie des habitants de taudis au-delà de la cible énoncée dans les Objectifs du Millénaire pour le développement.


Le rapport A/66/282examine les progrès accomplis dans l’exécution d’un certain nombre d’éléments du Programme pour l’habitat et évoque d’autres questions mises en relief par l’Assemblée générale dans sa résolution 65/165, y compris l’examen à mi-parcours du plan stratégique et institutionnel à moyen terme pour la période 2008-2013, l’assainissement des taudis, les directives sur la décentralisation et le renforcement des autorités locales, les villes et les changements climatiques, la reconstruction après les catastrophes et les conflits, les questions financières et budgétaires, les rapports phares d’ONU-Habitat, les réunions ministérielles régionales et les réformes à apporter à ONU-Habitat et à ses programmes.


Le rapport relève que depuis la deuxième Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II), qui s’est tenue en 1996, un certain nombre de bouleversements sont intervenus en matière d’établissements humains, parmi lesquels la prédominance croissante, sur les plans démographique et économique, des villes qui abritent désormais plus de la moitié de la population mondiale et jouent un rôle accru comme agents économiques, tant à l’échelle nationale que mondiale. 


Le Secrétaire général remarque que, du fait de ces bouleversements et à la lumière des recommandations formulées par le Conseil d’administration d’ONU-Habitat, il est important que les gouvernements examinent l’efficacité des politiques définies dans le Programme pour l’habitat de 1996, qu’ils adoptent un nouveau programme adapté aux nouveaux défis qui se posent, lesquels ont essentiellement trait aux zones urbaines, et qu’ils trouvent des moyens de renforcer le cadre institutionnel existant applicable au développement des établissements humains.  M. Ban estime également que l’heure est venue pour l’Assemblée générale de se prononcer en faveur de la convocation, en 2016, d’une troisième Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat III), sur le thème du logement et du développement urbain durable.


Le rapport indique qu’avec plus de 50% de la population mondiale vivant actuellement dans des villes et vu la contribution des centres urbains au réchauffement planétaire et les répercussions considérables des changements climatiques sur les établissements urbains, il ne fait aucun doute que les  politiques adoptées et les mesures prises au niveau des villes influeront de plus en plus sur le développement durable.


Il est donc recommandé, souligne le Secrétaire général, que les gouvernements fassent figurer le développement urbain durable et le rôle des villes et des autorités locales dans les textes issus de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable qui se tiendra en 2012.


Le rapport note également que, même si la cible énoncée dans les Objectifs du Millénaire pour le développement et relative aux taudis a été atteinte bien avant l’échéance correspondante, qui avait été fixée à 2020, 828 millions de personnes dans le monde vivent encore dans des taudis, et on estime que près de 60 millions de nouveaux habitants viennent s’ajouter à ce chiffre chaque année.  Il est donc recommandé à l’Assemblée générale d’apporter un soutien ferme à la résolution 23/9 du Conseil d’administration d’ONU-Habitat sur la mise en place de stratégies et cadres mondiaux et nationaux pour améliorer les conditions de vie des habitants de taudis au-delà de la cible énoncée dans les Objectifs du Millénaire pour le développement, suggère le Secrétaire général.


Débat général


M. MARCELO SUAREZ SALVIA (Argentine), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a relevé que les villes connaissent de nouveaux défis tels que ceux posés par les migrations transnationales, la mondialisation et les changements climatiques.  Dans le même temps, a-t-il noté, les catastrophes naturelles et d’origine humaine se multiplient.  Le représentant a regretté l’augmentation du nombre de bidonvilles dans de nombreux pays en développement, malgré les efforts des autorités et l’aide de la communauté internationale pour améliorer la vie des personnes qui y vivent.  Il a rappelé que près de la moitié de la population mondiale vit dans les zones urbaines, et il a ainsi souhaité que les recommandations de la Conférence Rio+20 intègrent les problèmes urbains.


M. YUSRA KHAN (Indonésie), s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a estimé que le débat sur les villes renvoie au problème que pose le développement incontrôlé des bidonvilles, et à la nécessité de promouvoir la construction d’espaces urbains décents pour tous.  Il a souhaité que les familles et les individus les plus pauvres puissent également avoir accès à des logements décents à travers l’octroi de crédits pour l’acquisition de logements et d’autres mesures allant dans le sens de l’atténuation des charges liées à l’habitat urbain.  M. Khan a rappelé que l’ANASE a tenu son dix-huitième Sommet en mai dernier à Djakarta, en Indonésie, et a lancé le concours du Prix de la gestion environnementale durable des villes d’Asie du Sud-Est, afin d’attirer l’attention des populations sur l’importance de vivre dans un environnement urbain sain.  M. Khan a ensuite suggéré que le développement urbain soit l’un des thèmes de discussion de Rio+20.


M. TUMASIE BLAIR (Antigua-et-Barbuda), s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a jugé plus que jamais urgent de relever les défis posés par la mondialisation.  Il a souligné qu’il existe des liens entre la croissance de la population et la hausse du nombre de taudis et de l’insalubrité dans les grandes zones urbaines.  Le défi à relever est de savoir comment envisager la croissance des mégapoles de façon durable, a-t-il dit.  La promotion de modèles de consommation durables, tout en tenant compte du principe des responsabilités communes mais différenciées, est essentielle pour la mise en œuvre du Programme ONU-Habitat, a ajouté le représentant.  Il a évoqué plusieurs défis liés à la salubrité, qu’il est urgent de relever en milieu urbain, notamment la gestion des déchets et l’assainissement des eaux usées.  Il a aussi demandé une plus grande prévisibilité et une plus grande disponibilité des financements prévus par le système des Nations Unies à cet égard. 


M. AMERICO ZAMPETTI de l’Union européenne, a indiqué que le contrôle et la planification de la croissance urbaine sont un des défis majeurs à relever par la communauté internationale qui doit mettre en place des villes durables sur le plan environnemental.  L’Union européenne, a précisé le représentant, est engagée à améliorer la vie des habitants des bidonvilles et à œuvrer pour promouvoir des villes sans taudis.  Il a précisé que l’objectif du programme « Villes sans taudis » ne devrait pas être mis en œuvre en appliquant des mesures d’évictions forcées.  Il a tout de même expliqué que des villes sans taudis permettraient de respecter le droit au logement décent pour tous les êtres humains.  Le représentant a ensuite relevé que l’Union européenne salue les progrès enregistrés dans le plan stratégique d’ONU-Habitat, qui s’achève en 2013, et il a souligné l’importance de l’obtention de bons résultats à travers les actions de cet organisme, grâce à des partenariats avec d’autres agences des Nations Unies.  Le représentant a réitéré le souci de l’Union européenne, de voir la Conférence Rio+20 consacrer la transition des économies du monde du monde vers l’économie verte.


M. FABIO FARIAS (Brésil) a déclaré que le mauvais environnement économique actuel, associé aux changements climatiques, affecte le marché de l’emploi, ce qui a un impact également sur les conditions de vie en milieu urbain.  Les villes peuvent pourtant jouer un rôle majeur dans la lutte contre les changements climatiques et dans la promotion de conditions de vie plus équitables, a dit le représentant.  La participation d’ONU-Habitat aux programmes destinés à améliorer le milieu urbain et l’environnement résidentiel rural est essentielle et doit compléter des politiques socioéconomiques nationales.  L’objectif d’élimination de la faim et de la pauvreté est un objectif majeur, a aussi souligné le représentant du Brésil.  M. Farias a insisté sur l’importance de développer davantage la dimension sociale dans les fondamentaux du développement urbain durable.


M. JORGE LAGUNA CELIS (Mexique) a noté que l’expérience d’ONU-Habitat sur les questions urbaines est considérable et mérite d’être soulignée.  Il a invité cet organisme à travailler en priorité sur l’amélioration des infrastructures urbaines, notamment les transports, la préservation des sols, et la gestion des espaces urbains et des déchets.  Le représentant a aussi estimé que le suivi des politiques actuelles permettrait d’améliorer les performances en matière de politiques urbaines.  Il a enfin soutenu l’organisation d’une conférence mondiale sur les villes, intitulée conférence Habitat III, en 2016.  Cette conférence, a-t-il précisé, devrait permettre d’établir le rôle que le secteur privé, la société civile et tous les partenaires sociaux sont susceptibles de jouer dans le cadre du développement urbain.


M. GAO MING (Chine) s’est associé à la déclaration faite par l’Argentine au nom du Groupe des 77 et de son pays, et a déclaré que la Chine soutenait la proposition du Secrétaire général de tenir la troisième Conférence des Nations Unies sur l’habitat et le développement urbain durable en 2016.  Le représentant a rappelé que le Gouvernement chinois a toujours attaché la plus grande importance aux agglomérations et implantations humaines.  Nos infrastructures urbaines sont de plus en plus étendues, a-t-il déclaré.  « Nous faisons des efforts pour améliorer notre environnement urbain et le rendre plus écologique, et cela produit des résultats ».  Le représentant a témoigné de l’amélioration des capacités des villes chinoises.  De 1978 à 2010, l’espace habitable par tête d’habitant dans les villes de Chine est passé de 6,7 mètres carrés à 30 mètres carrés, a dit le représentant.  Qui plus est, les nouvelles constructions sont de meilleure qualité, ce qui permet de mieux vivre.  En outre, le représentant a déclaré que le Gouvernement de la Chine a renforcé les politiques d’occupation des sols et d’urbanisation dans le but de rationnaliser le développement des grandes, moyennes et petites villes.  Il a conclu en déclarant que vivre une vie heureuse est l’aspiration, non seulement du peuple chinois, mais aussi de l’ensemble des peuples du monde. 


Mme SUSAN ECKEY (Norvège) a fait valoir que les pays en développement sont actuellement au cœur d’une mutation économique unique, qui verra environ 2 milliards d’habitants supplémentaires vivre dans des zones urbaines d’ici les 20 prochaines années.  À cet horizon, 65% de la population mondiale vivront dans des villes, avec le doublement prévu de la population en Asie et en Afrique, et un doublement de la taille des plus grandes villes du monde.  Les pauvres constitueront la majorité des nouveaux résidents dans les villes.  Aucun pays n’a connu de croissance économique sans urbanisation, a rappelé la représentante.  L’urbanisation est une conséquence de ce développement, a-t-elle ajouté, et une augmentation de la densité de population en milieu urbain doit être l’occasion de rendre l’urbanisation durable.  Dans ce contexte, les travaux d’ONU-Habitat sont de la plus haute importance, car une meilleure planification urbaine peut contribuer à développer une économie plus verte, a estimé Mme Eckey.  La représentante de la Norvège a aussi noté que la question de la hausse attendue de la proportion jeune dans les tranches les plus pauvres de la population pauvre des zones urbaines était aujourd’hui négligée par la communauté internationale.  Or, a-t-elle prévenu, c’est un problème qu’il faudra traiter avec bien plus d’attention au cours des décennies à venir.


M. MARY ANNE PAN (Singapour) a souscrit à la déclaration faite par l’Argentine au nom du Groupe des 77 et de la Chine, ainsi qu’à celle de l’Indonésie, qui parlait au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).  Il a déclaré que les quelque 830 millions de personnes vivant dans des taudis à travers le monde « ne bénéficieront pas de la chaleur que nous aurons tous ce soir en rentrant dans nos maisons ».  Fournir un habitat décent à ces 830 millions de personnes est une tache difficile, a-t-il déclaré.  La mondialisation a aidé de nombreuses populations à croître, mais sans une gestion des ressources adéquates, les demandes et les coûts de leur hébergement décent vont inexorablement se multiplier.


Le représentant a expliqué que son pays a le record de la plus forte densité de population au monde, avec 7 126 personnes par kilomètre carré.  « Il nous a toujours fallu fournir des infrastructures sociales permettant de répondre aux besoins de cette population en constante augmentation », a-t-il déclaré.  Dans ce contexte, le représentant a tenu à partager l’expérience de son pays.  Tout d’abord, pour atteindre une urbanisation durable, la planification du développement urbain à plus ou moins long terme nécessite d’être constamment revue, et il faut notamment prendre en compte les nouvelles demandes en matière d’écologie.  Le représentant a aussi indiqué qu’il est essentiel pour les villes de réduire les émissions de gaz à effet de serre.  Avec une combinaison de volonté politique, de technologie et d’éthique, Singapour s’est fermement engagé sur la voie de la création de modes de vie écologiques pour ses citoyens.  Les agences des Nations Unies et les gouvernements devraient planifier des réponses et être bien préparés en cas de catastrophes, a-t-il déclaré.


M. SHATRUGHAN SINHA (Inde) a déclaré que l’urbanisation et ses dynamiques socioéconomiques constituent l’un des défis les plus pressants auxquels doivent faire face les États, aujourd’hui.  Avec plus de 50% des personnes de la planète vivant en milieu urbain, l’importance de la question du développement urbain doit être plus accentuée, a-t-il estimé.  Dans les années qui viennent, a poursuivi, M. Sinha, les efforts mondiaux déployés en vue de combattre la pauvreté, promouvoir la croissance et réduire le stress environnemental, seront de plus en plus déterminés par les efforts que nous déployons dans le développement intégré de l’habitat urbain et des zones urbaines.


Le représentant a indiqué que le Gouvernement indien a fait de l’urbanisation un des éléments clefs de son douzième plan quinquennal (2012-2017).  Il a soutenu que l’action de toute la communauté internationale face au défi de l’urbanisation est vitale pour catalyser et intégrer des actions menées aux niveaux local, national et international, « en vue de créer des solutions innovatrices et durables pour les villes du futur ».  C’est dans ce contexte qu’il a dit que l’Inde souhaite que les discussions qui seront menées à « Rio+20 » soient conformes à cette ambition.  Il a poursuivi son intervention en détaillant diverses politiques et mesures lancées par le Gouvernement indien, en matière d’habitat, notamment sa « politique nationale pour l’habitat et le logement », adoptée en 2007 », en vue de parvenir à la mise en place de « logements à des prix abordables pour tous.


Mme KESARIN PHANARANGSAN (Thaïlande) a souscrit aux déclarations du Groupe des 77 et de la Chine et de l’ANASE et a souligné la nécessité de mettre en œuvre un nouveau programme pour faire face aux défis de l’urbanisation croissante de l’humanité et pour renforcer le cadre institutionnel sur les établissements humains, comme le recommande le rapport du Secrétaire général.


La représentante de la Thaïlande a soulevé quatre questions.  Premièrement, a-t-elle dit, le changement climatique nous oblige à trouver des solutions pour renforcer la résistance et la résilience des villes face aux catastrophes naturelles.  Deuxièmement, la gouvernance du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) doit être redéfinie pour en améliorer la gestion et l’efficacité, en coopération avec les autres agences de l’ONU concernées, notamment le Programme des Nations Unies pour l'environnement.  Troisièmement, a dit la représentante, les échanges de savoirs, d’expériences et de bonnes pratiques doivent être encouragés, notamment les échanges Sud-Sud.  Quatrièmement, a-t-elle préconisé, les programmes d’action doivent inclure les habitants des villes et les communautés concernées sur le terrain pour réussir pleinement.  Dans cette optique, la Thaïlande est d’accord avec le rapport du Secrétaire général pour que le développement urbain durable et le rôle des municipalités et des autorités locales soient inclus dans les conclusions de la Conférence Rio+20.


M. TAUHEDUL ISLAM (Bangladesh) a rappelé que le Document final du Sommet mondial de 2005 a reconnu la nécessité urgente d’augmenter les ressources en vue d’« assurer à tous l’accès au logement à prix abordable », ainsi que l’accès aux infrastructures qui y sont liées.  Les défis nouveaux et émergents, particulièrement l’intensification croissante des désastres et des catastrophes, soulignent l’importance de la dimension humaine du logement, dans le cadre du développement durable.  M. Islam a, par ailleurs, relevé que la croissance rapide des bidonvilles et des installations anarchiques demeurent un problème pour beaucoup de pays en développement, particulièrement les moins avancés.  Il a poursuivi son intervention en invitant l’ONU-Habitat à lutter contre la pauvreté urbaine et les inégalités, par l’intensification de son travail de prévention de l’irruption de bidonvilles, ou d’amélioration de la qualité de vie dans ces zones.  M. Islam a d’autre part noté qu’ONU-Habitat avait accompli des progrès significatifs dans la mobilisation des ressources nécessaires à certaines de ses actions.  Cependant, a-t-il estimé, les ressources fondamentales nécessaires à la mise en œuvre de son mandat sont encore loin d’être disponibles.  « Nous devons nous assurer que cette organisation et les agences disposent de toutes les facilités dont elles ont besoin pour conduire leur œuvre » a-t-il conclu.


M. THOMAS ROHLAND, Organisation internationale pour les migrations (OIM), a souligné qu’avec 214 millions de migrants dans le monde aujourd’hui et 740 millions d’autres se déplaçant à l’intérieur des États, le phénomène des migrations doit être intégré aux stratégies de développement durable.  M. Rohland a rappelé ensuite que le Programme Action 21 prévoyait déjà des programmes intégrant la question migratoire.  Mais les défis actuels ont atteint un nouveau niveau de complexité, a-t-il indiqué.


Après avoir regretté que le Programme Action 21 ne prenne pas en considération les facteurs de mobilité des populations dans la gestion du phénomène d’urbanisation, il a estimé que sans identification et connaissance précise par les autorités des flux migratoires en provenance des campagnes, il était impossible de planifier de manière adéquate les politiques d’urbanisation. « L’anticipation et la planification sont vitales », a-t-il insisté.


Le représentant a ensuite déploré que le rapport du Secrétaire général souligne les défis liés à la sécurité alimentaire, ainsi que le lien entre environnement, pauvreté et érosion des sols, mais ne prenne pas spécifiquement en considération les problèmes qui se posent aux populations migrantes.  « Il faut prévoir des réponses adaptées et ciblées à ce genre de mouvements de population », a-t-il déclaré, ajoutant que la communauté internationale devait se préparer à assister les États qui ne possèdent pas les ressources et les capacités nécessaires pour faire face à ce problème.


DÉVELOPPEMENT DURABLE


Suite du débat général


M. ATAKLTI HAGEGE HAILU (Éthiopie) a indiqué que l’Éthiopie, comme de nombreux autres pays en développement, souffre des effets des changements climatiques et de la désertification.  Il a noté que l’économie de son pays a connu des avancées notables ces dernières années, mais que les changements climatiques tendent, malheureusement, à freiner cet élan de croissance.  M. Hagege Hailu a expliqué que le produit intérieur brut de l’Éthiopie devrait baisser de 2,5% par an à cause des changements climatiques.  Le représentant a invité la communauté internationale à mettre en œuvre les accords conclus au terme de la seizième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui a eu lieu à Cancún, au Mexique, en 2010.  Il a notamment insisté sur le financement des mesures d’adaptation aux effets des changements climatiques à verser en faveur des pays en développement.


Mme VALÉRIE BRUELL-MELCHIOR (Monaco) a déclaré que le défi à relever dans le contexte de la prochaine Conférence Rio+20 est de prouver qu’investir dans une économie respectueuse des personnes et de l’environnement à long terme représente des opportunités pour les générations actuelles et futures et pour tous les partenaires de la société, publics autant que privés.  Pour la représentante, il est essentiel d’accorder le même intérêt aux trois Conventions issues de Rio pour pouvoir relever ce défi.  La délégation monégasque soutient, en outre, l’initiative du Secrétaire général et la création d’un Groupe de haut niveau sur l’énergie durable pour tous, en vue de trouver les moyens de doubler le taux d’amélioration de l’efficacité énergétique et de multiplier par deux la partie renouvelable dans le bouquet énergétique mondial d’ici à 2030.  Le succès de la prochaine Conférence Rio+20 dépendra aussi de la prise en compte de l’importance des océans, a remarqué la représentante en estimant que les objectifs arrêtés dans ce domaine lors du Sommet mondial sur le développement durable de 2002 risquent de ne pas être atteints.  Son Excellence, le Prince Albert II, a voulu apporter une contribution particulière dans le domaine de la gestion durable des océans dans le contexte de l’économie verte et de l’élimination de la pauvreté, et a décidé d’organiser une réunion d’experts, qui se tiendra à la fin du mois de novembre, en vue de faire des recommandations concrètes sur les moyens de promouvoir la sécurité alimentaire, l’énergie et le tourisme, a précisé la représentante.


M. JORGE VALERO BRICEÑO (Venezuela) a indiqué que les pays en développement se sont efforcés depuis 20 ans de mettre en œuvre des politiques de développement durable.  Cependant les pays développés n’ont pas respecté leurs engagements, a-t-il noté.  Il a déploré le maintien forcé d’un modèle capitaliste obsolète qui maintient la planète au bord du gouffre sur le plan environnemental.  Il a critiqué les modèles de néo-dépendance financière et technologique imposés dans les relations entre pays du Nord et du Sud, plaçant ces derniers en situation de demandeurs et dans une attente sans fin face à des créanciers qui ne tiennent pas leurs promesses d’aide.  M. Valero a aussi déploré le fait que la notion d’économie verte, telle que formulée par les pays développés, fait de la nature une simple marchandise qui n’a rien à voir avec les engagements pris ces dernières années et avec les connaissances acquises en matière d’économie et de préservation de la planète.  Le représentant du Venezuela a demandé l’avènement d’un nouveau modèle de développement, qui œuvre véritablement pour le bien-être de tous les peuples et respecte les ressources planétaires en utilisant des énergies renouvelables.  Il a aussi souhaité que Rio+20 place la dimension sociale du développement durable au cœur de son agenda.


Mme RUEANNA HAYNES (Trinité-et-Tobago) a évoqué certaines difficultés auxquelles son pays fait face.  Elle a ainsi cité ente autres l’augmentation du niveau des océans et des mers et l’acidification des eaux océaniques qui ont déjà eu des impacts sur le petit État insulaire en développement qu’est Trinité-et-Tobago.  Elle a indiqué que son pays, exportateur de pétrole, a mis en place une politique de promotion des sources d’énergie propres.  Elle a ajouté que l’objectif principal de cette politique est de favoriser le développement du pays, tout en préservant l’environnement.  Elle a souligné que des stratégies nationales d’atténuation des effets des changements climatiques ont été engagées, et elle a précisé que la collaboration de la communauté internationale est importante pour pouvoir atteindre les objectifs de développement de Trinité-et-Tobago.


Le représentant du Kirghizistan a déclaré que le monde faisait face aujourd’hui à un vrai danger posé à la planète si la communauté internationale ne revoit pas son approche au développement.  Il a cité la mise en péril des ressources naturelles dont les sols et l’eau, et a évoqué le cas régional du Kirghizistan, dont l’écosystème des régions montagneuses est menacé.  Il a exhorté la communauté internationale à renouveler ses engagements en faveur de politiques tendant à rendre les ressources durables pour qu’elles servent à toutes les générations.  Certains pays en développement se sont trop concentrés sur l’aide alimentaire au lieu d’insister sur le respect des engagements concernant l’aide au développement ces dernières années, a en outre déploré le représentant, qui a demandé une évolution dans les politiques d’aide aux pays en développement.  Elle devrait se faire sous la forme d’une assistance technologique et financière, pour permettre à ces pays de progresser vers une économie verte, a-t-il estimé.


M. LUKE DAUNIVALU (Fiji) a rappelé que les être humains doivent être au centre des politiques de développement.  Il a invité la communauté internationale à chercher des solutions innovantes dans le cadre du développement durable.  Il a demandé la création d’une nouvelle catégorie de pays au sein des Nations Unies, en précisant que les petits États insulaires en développement méritent bien que ce genre de mesures leurs soient accordées, afin que leurs spécificités et leurs réalités soient reconnues, de manière à voir leurs problèmes abordés.  Le représentant a également exhorté la communauté internationale à s’engager résolument dans la mise en œuvre de mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques.  Il a indiqué que les récifs coralliens et les écosystèmes marins sont les premières victimes des changements climatiques, et a souhaité des actions urgentes dans ce cadre.


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a noté que l’action de la communauté internationale est indispensable pour répondre aux défis de notre époque.  Le multilatéralisme nous apportera la solution au gaspillage des ressources de la planète, a-t-il souligné.  Il a réaffirmé l’adhésion de son pays à la notion de développement durable.  Dans la perspective de la Conférence Rio+20, il a appelé à un nouvel engagement politique, et à la tenue de travaux en faveur d’une croissance inclusive qui tienne compte des disparités de développement entre pays.  Il a souhaité qu’il soit fait un usage accru des innovations technologiques pour que le monde parvienne à une meilleure efficacité énergétique et a estimé que de nombreux progrès restent à faire au niveau international pour gérer les catastrophes naturelles et leurs conséquences.


M. SHAHRAS ASIM (Pakistan) a rappelé que les pays industrialisés, responsables en premier de la plupart des émissions de gaz à effet de serre, devraient financer les mesures d’adaptation et d’atténuation aux effets des changements climatiques.  Le représentant a ensuite regretté que les engagements climatiques ne soient pas toujours mis en œuvre par les pays industrialisés.  Parmi les mécanismes d’adaptation aux changements climatiques, il a relevé que les transferts de technologie ont une place majeure, et ne devraient pas souffrir des obstacles inhérents à l’obligation de respect des droits de la propriété intellectuelle.  Il a estimé qu’un accord à Rio+20 devrait permettre d’aller vers la restructuration du PNUE, afin de le rendre plus efficace, et obtenir une plateforme d’action et un mandat plus solides pour les activités de cette agence des Nations Unies.


M. HENRI TACHIE-MENSON (Ghana) a dit que les défis posés par les changements climatiques menacent l’avenir de l’humanité, et qu’il est d’urgent d’unir les efforts déployés au niveau international.  Il a appelé à une hausse des financements internationaux pour venir en aide aux économies d’Afrique, dont notamment ceux de la région subsaharienne, où les populations ont des modes de vie qui les rendent très dépendantes de la terre.  Le représentant a notamment demandé qu’une aide concernant l’utilisation rationnelle et durable des sols soit fournie à ces pays, ainsi qu’une aide à la recherche et au développement, et une assistance au développement des zones rurales.  Il a indiqué que son pays plaçait ses espoirs dans les résultats des travaux de la Conférence Rio+20


M. ANDREAS PFAFFERNOSCHKE (Allemagne) a rappelé que près d’1 milliard de personnes à travers le monde n’ont pas accès à l’eau potable et ne peuvent convenablement pas participer aux efforts et au processus de développement.  Il a noté qu’avec l’augmentation de la population mondiale, le défi de l’accès à l’eau va aller grandissant, de même que celui de l’accès à une énergie fiable et propre.  Il a exhorté la communauté internationale à accorder une attention particulière à la sécurité alimentaire, à l’accès à l’eau et aux questions d’énergie.  Le représentant a ajouté que son pays organise, du 16 au 19 novembre prochain, une Conférence sur l’eau et l’alimentation.  Cette Conférence, a-t-il précisé, est une étape préparatoire à la tenue de la Conférence Rio+20.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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