Les délégations de la Deuxième Commission exhortent tous les États Membres à soutenir la promotion du développement durable et à faire de Rio+20 un succès
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Deuxième Commission
28e & 29e séances – matin & après-midi
LES DÉLÉGATIONS DE LA DEUXIÈME COMMISSION EXHORTENT TOUS LES ÉTATS MEMBRES À SOUTENIR
LA PROMOTION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET À FAIRE DE RIO+20 UN SUCCÈS
La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a examiné aujourd’hui la question du développement durable, inscrite au point 19 de son ordre du jour, avec pour objectif de créer les conditions qui permettraient des avancées concrètes sur ce sujet au cours des travaux de la prochaine Conférence Rio+20, qui aura lieu à Rio de Janeiro, au Brésil, au mois de juin 2012. Présentée comme une priorité absolue pour la survie de la planète et des désormais 7 milliards d’êtres humains qui l’habitent, la question de la promotion du développement durable a fait aujourd’hui l’objet de présentation d’une vingtaine de documents et rapports* relatifs à des aspects essentiels du développement durable: développement durable dans les pays et régions vulnérables comme les petits États insulaires en développement ou les régions montagneuses; prévention des catastrophes naturelles; lutte contre la désertification et la déforestation; préservation de la diversité biologique; ou encore, promotion des énergies renouvelables.
Le Président de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, M. Nassir Abdulaziz Al-Nasser, du Qatar, qui a pris la parole devant la Deuxième Commission, a insisté sur l’importance des travaux de celle-ci pour paver la voie aux travaux de la Conférence Rio+20, dont le monde attend un succès sans faille. Vingt ans après le Sommet de la Terre de Rio, tenu sur la problématique de la préservation de la planète et du développement durable, la Conférence des Nations Unies sur le développement durable de juin 2012 « est bien plus qu’une commémoration du Sommet de 1992: il s’agit d’un tournant pour les stratégies mondiales concernant le développement durable. Je pense que la communauté internationale devrait avoir un sens de l’urgence bien plus fort et prendre une responsabilité bien plus ferme », a déclaré M. Al-Nasser. Il a plaidé en faveur de la recherche d’un consensus et d’une coopération renforcés, et a demandé que les efforts redoublés aux niveaux international et national en la matière. « Tout est fonction de la volonté politique », a souligné M. Al-Nasser. Il a prévenu que l’attentisme sur des questions telles que la gestion des catastrophes naturelles, la désertification, la déforestation et l’insécurité alimentaire, aurait des conséquences majeures sur les migrations de population et les conflits politiques.
Les officiels du Secrétariat de l’ONU qui ont présenté à la Commission les rapports dont elle était saisie ont souligné que l’urgence du développement durable est une évidence. Depuis le Sommet de la Terre de Rio, en 1992, force est de constater qu’un nombre croissant d’espèces animales et végétales ont disparu, et que la déforestation et la désertification progressent, sur fond de croissance démographique. L’écosystème de la planète est de plus en plus fragile, et si nous ne faisons rien, l’environnement de notre globe ne fera que continuer à se détériorer avec des dégâts irréversibles, sur fond d’aggravation des inégalités. Face à ce constat, les solutions doivent venir de tous, avec la volonté politique nécessaire accompagnée d’une mobilisation internationale. Dans ce contexte, les travaux de la Deuxième Commission doivent préparer ceux qui auront lieu dans le cadre de la Conférence Rio+20 sur des sujets comme la promotion des énergies renouvelables, les changements à apporter aux modèles d’agriculture et de pêche actuel; la nécessité d’assurer des transferts de technologie et d’innovations entre pays du Nord et du Sud, ou d’Orient et du Sud; ou encore l’amélioration de la gestion de l’eau, denrée qui se fera de plus en plus rare.
Les représentants des pays en développement ont tiré la sonnette d’alarme quant à l’impact beaucoup plus violent du changement climatique sur leur développement économique et social. Les pays en développement, les pays les moins avancés, les petits États insulaires en développement ont demandé une meilleure représentation dans les processus de négociation de la Conférence Rio+20.
Les pays développés, qui ont des responsabilités historiques, doivent aider les pays les plus défavorisés en respectant leurs engagements, notamment en matière d’aide au développement et en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement de la planète, ont souligné de nombreuses délégations. À cet égard, le comportement des pays développés a été critiqué par plusieurs représentants. Celui de l’Indonésie, qui s’exprimait au nom des pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a notamment fait valoir que plusieurs engagements pris en 1992 ne sont toujours pas tenus par certains pays développés concernant les réductions d’émissions de gaz à effet de serre. La délégation du Nicaragua a jugé qu’il n’est pas possible que la communauté internationale débatte de développement durable sans reconnaître que l’actuel modèle de développement, fondé sur une consommation effrénée, nous a conduits à la crise profonde que nous traversons aujourd’hui. « Nous avons dépassé de 40% les capacités de remplacement des ressources de la planète, et nous en sommes en bonne voie pour détruire la planète et aller vers l’extinction de la race humaine », a averti son représentant.
Du côté des pays développés, la délégation des États-Unis a jugé « dépassée » la notion selon laquelle « seuls les pays développés doivent prendre des mesures pour mitiger l’impact du réchauffement climatique ». Elle a indiqué les efforts faits par les États-Unis pour partager et encourager l’usage des technologies novatrices sur la gestion de l’énergie, soutenant aussi l’idée d’un centre de recherche international sur ces technologies. Le représentant de l’Union européenne a, de son côté, plaidé qu’il est important de parvenir à un consensus international sur l’économie verte lors de Rio+20, avec une feuille de route qui précise les objectifs et les actions à mener à l’échelle internationale. Il a aussi suggéré que le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) soit transformé en une agence spécialisée chargée de renforcer la gouvernance environnementale internationale.
Économie émergente, la Chine a lancé un appel à une aide financière et une coopération accrues allant des pays du Nord vers les pays du Sud, lesquels souffrent d’un manque de financement, de technologie et de capacité pour faire face aux défis du changement climatique. Rio+20 doit déboucher sur des résultats concrets, selon le principe de responsabilités communes mais différenciées, a souligné la représentante de la Chine. Le Brésil, pays hôte de Rio+20, a souhaité quant à lui que le multilatéralisme soit mis à contribution dans la recherche de solutions aux défis qui interpellent le monde.
La Deuxième Commission doit poursuivre ses travaux demain, mardi 1er novembre, à 10 heures sur la même question.
(*) A/66/87, A/66/297, A/66/298, A/66/298/Corr.1, A/66/337, A/66/388, A/66/391, A/66/287, A/66/304, A/C.2/66/2, A/66/218, A/66/278, A/66/301, A/66/291, A/66/291, A/66/291, A/66/25, Supp. No. 25, A/66/302, A/66/294, A/66/306.
ALLOCUTION DU PRÉSIDENT DE LA SOIXANTE-SIXIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Le Président de la soixante-sixième session de l’Assemblée générale, M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER a déclaré que dans 216 jours les dirigeants du monde entier se réuniront à Rio de Janeiro, au Brésil, dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Conférence Rio+20). Vingt ans après le premier Sommet de la Terre, qui a eu lieu à Rio, la Conférence des Nations Unies sur le développement durable est cependant bien plus qu’une commémoration du Sommet de 1992, a-t-il souligné. « Il s’agit d’un tournant sur les stratégies mondiales concernant le développement durable. Cette Conférence examinera les stratégies au profit du développement durable, et je pense que la communauté internationale devrait avoir un sens de l’urgence bien plus fort et prendre une responsabilité bien plus ferme », a déclaré M. Al-Nasser.
Le Président de l’Assemblée a estimé qu’à l’occasion de la Conférence Rio+20, « nous devons réaffirmer les principes et engagements du Programme d’action de Rio et de celui de Johannesburg ». Il faut étendre les bénéfices du développement durable à tous les pays et, en particulier, aux petits États insulaires en développement (PEID), aux pays les moins avancés (PMA), aux pays sans littoral et aux États africains, a-t-il ajouté. « Nous devons renforcer le consensus et la coopération. Cela est fonction de la volonté politique, de l’accès et de la mise à disposition de moyens par le biais d’efforts internationaux et nationaux », a insisté M. Al-Nasser. Il a rappelé l’appel lancé aux États Membres en mesure d’offrir un soutien financier pour qu’ils apportent une aide aux États ayant besoin de cette aide pour faire face aux défis du développement durable.
M. Al-Nasser a aussi insisté sur l’importance des travaux de la Deuxième Commission comme cadre de travail pour les préparatifs de la Conférence Rio+20. Il a prévenu que l’attentisme sur des questions telles que la gestion des situations de crise et des catastrophes naturelles, la désertification, la déforestation, l’insécurité alimentaire, pourraient avoir des conséquences majeures sur les migrations de population et les conflits politiques. Il a, à cet égard, invité la Deuxième Commission « à agir avec détermination pour faire en sorte que les questions de désertification et de déforestation soient au centre de Rio+20. Des mesures de lutte contre les changements climatiques sont nécessaires. Il s’agit de mesure d’adaptation, d’atténuation, de financement et de transfert de technologie », a précisé le Président de l’Assemblée. M. Al-Nasser a aussi encouragé les États Membres à faire en sorte que les travaux menés sur la question soient constructifs, notamment lors de la Réunion de Durban, en Afrique du Sud, qui aura lieu au mois de décembre, afin de préparer au mieux la Conférence Rio+20, qui doit être un succès.
DÉVELOPPEMENT DURABLE
Rapport du Secrétaire général sur la protection des récifs coralliens au service des moyens de subsistance et d’un développement durables (A/66/298)
À sa soixante-cinquième session, l’Assemblée générale a adopté la résolution 65/150 intitulée « La protection des récifs coralliens au service des moyens de subsistance et d’un développement durables ». Cette résolution invitait les États à prendre toutes les dispositions pratiques pour protéger les récifs coralliens et leurs écosystèmes en vue d’assurer des moyens de subsistance et un développement durables.
Le présent rapport souligne que, qualifiés souvent de « forêt ombrophiles de la mer », les récifs coralliens tropicaux, qui figurent parmi les écosystèmes mondiaux les plus riches biologiquement et les plus productifs, apportent des bienfaits sociaux, économiques et environnementaux à des millions de personnes. Pourtant, relève le rapport, malgré leur importance, les récifs coralliens se heurtent à de nombreuses menaces locales et mondiales causées par l’activité humaine et les changements climatiques.
Des pratiques de pêche non viables, l’aménagement du littoral, la pollution, l’échauffement des océans et leur acidification ont déjà endommagé irrémédiablement un cinquième des récifs coralliens mondiaux, et les prévisions pour l’avenir sont alarmantes, à moins que la situation ne change. Le Secrétaire général estime qu’il faut des efforts urgents, mondiaux, régionaux, nationaux et locaux concertés. Il propose également des mesures de protection, de renforcement de la résilience, de relèvement, de conservation et d’adaptation menées de manière intégrée et cohérente, adaptées aux besoins des communautés régionales, nationales et locales, et conduites avec la participation de toutes les parties prenantes.
Le Secrétaire général souligne que la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Conférence Rio+20) donnera l’occasion de passer en revue les progrès accomplis à ce jour ainsi que les lacunes qui subsistent dans l’application des principes de la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement et d’Action 21, ainsi que des objectifs du Plan de mise en œuvre de Johannesburg qui concerne l’océan, et des autres accords internationaux relatifs aux océans.
Rapport du Secrétaire général sur la marée noire sur les côtes libanaises (A/66/297)
Le présent rapport, présenté en application de la résolution 65/147 de l’Assemblée générale, rend compte des progrès réalisés dans l’application des résolutions 61/194, 62/188, 63/211, 64/195 et 65/147 de l’Assemblée générale, relatives à la marée noire qui a touché les côtes libanaises en juillet 2006 du fait du bombardement de réservoirs de carburant situés dans le voisinage de la centrale électrique de Jiyeh, installation civile desservant la population libanaise.
Le rapport du Secrétaire général relève que la destruction de réservoirs de carburant dans le voisinage de la centrale électrique de Jiyeh (Liban) par l’armée de l’air israélienne, le 15 juillet 2006, a entraîné le déversement d’environ 15 000 tonnes de fioul et la contamination des littoraux libanais et syrien sur environ 150 kilomètres. Le rapport indique que comme l’Assemblée générale l’a déjà souligné dans des résolutions précédentes sur le sujet, la pollution ainsi générée a entravé l’action menée pour assurer un développement durable de la région.
Plusieurs organismes des Nations Unies et d’autres entités internationales, régionales et nationales, se sont employés à évaluer les effets de la marée noire sur la santé humaine, la biodiversité, la pêche et le tourisme au Liban. Un résumé des conclusions de ces évaluations a été présenté à l’Assemblée générale dans les rapports précédents du Secrétaire général sur la question. Aucune autre étude n’a été réalisée au cours de l’année écoulée.
Le Secrétaire général rappelle qu’au paragraphe 4 de sa résolution 65/147, l’Assemblée générale a prié le Gouvernement israélien d’assumer la responsabilité de dédommager rapidement et convenablement le Gouvernement libanais et les autres pays directement touchés par la marée noire, tels que la République arabe syrienne, dont les côtes avaient été en partie polluées. À ce jour, regrette M. Ban, le Gouvernement d’Israël n’a pas encore été donné suite à cette demande.
Le Secrétaire général salue les efforts déployés actuellement par le Gouvernement libanais pour maîtriser les effets de la marée noire. Il demeure toutefois fort préoccupé par la non-application des dispositions des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale touchant à l’indemnisation et au dédommagement des gouvernements et peuples libanais et syrien touchés par la marée noire. M. Ban invite les États et la communauté internationale des donateurs à verser des contributions au Fonds de financement de la réparation des dégâts causés par la marée noire en Méditerranée orientale, dans le cadre du Fonds pour le relèvement du Liban.
Rapport du Secrétaire général sur les technologies agricoles au service du développement (A/66/304)
Le présent rapport fait suite à la résolution 64/197, dans laquelle l’Assemblée générale a demandé au Secrétaire général de lui présenter, à sa soixante-sixième session, un rapport sur les progrès accomplis pour rendre accessibles et peu coûteuses les technologies agricoles durables appropriées, notamment aux petits exploitants et pour améliorer les capacités de résistance de l’agriculture, notamment aux changements climatiques.
Le rapport note que l’intérêt pour les technologies agricoles adaptées aux petits exploitants, en particulier les femmes, a été ravivé par le nouveau renchérissement des denrées alimentaires et l’impératif de s’adapter aux changements climatiques. Pour accroître durablement sa production, explique le Secrétaire général, le petit exploitant devra s’orienter vers une agriculture à fort contenu de connaissances alliant savoir local et connaissances scientifiques de pointe en matière de durabilité écologique afin d’adapter les pratiques aux écosystèmes locaux et d’augmenter les capacités de résistance face aux changements climatiques et à la flambée des prix et autres chocs.
Le Secrétaire général indique que les agriculteurs pauvres, qui sont souvent des femmes, vivent d’ordinaire dans des milieux difficiles, mal reliés aux marchés. Il ajoute qu’un changement d’orientation radical des projets agricoles nationaux et des investissements importants sont requis pour libérer le potentiel de production du petit exploitant, ce qui contribuera à réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et stimulera la production alimentaire, l’objectif étant d’atteindre une augmentation de 70% d’ici à 2050.
Le rapport stipule que la viabilité de l’intensification des cultures et de l’agriculture restera une des grandes préoccupations de la communauté internationale, vu qu’il faut que la production de nourriture augmente de 70% dans les 38 années qui viennent, et que les investissements augmentent de 209 milliards de dollars par an.
Le Secrétaire général estime que la Conférence de 2012 sur le développement durable (Conférence Rio+20) sera une importante occasion de favoriser le lancement de partenariats conduisant à l’innovation dans le domaine de l’agriculture, à des transferts de technologie agricole et à leur adaptation, et à la mise en place de mécanismes de financement novateurs destinés à permettre à ces nouveautés de voir le jour. Il ajoute que l’intensification viable des cultures est au centre d’un des deux thèmes de la Conférence: économie verte et développement durable, et élimination de la pauvreté.
Le rapport fait également remarquer que si l’on investissait dans la réduction des déchets après récolte dans les pays en développement, on ferait un grand pas en avant sur le problème de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, en même temps qu’on économiserait de précieuses ressources naturelles. D’autres investissements dans les infrastructures et le renforcement des capacités en matière de respect des normes de certification aideraient à améliorer l’accès des petits exploitants aux marchés nationaux et internationaux, précise M. Ban Ki-moon dans ce rapport.
Le Secrétaire général suggère de s’attaquer activement à la sous-représentation des femmes dans les principaux services d’éducation, de recherche et de vulgarisation destinés à appuyer l’agriculture. Elles doivent occuper une place visible et participer sur un pied d’égalité à l’élaboration de toute intervention visant à promouvoir la sécurité alimentaire et nutritionnelle, soutient M. Ban.
Rapport du Secrétaire général sur l’examen de l’aide fournie par le système des Nations Unies aux petits États insulaires en développement (A/66/218)
L’objectif de ce rapport est d’examiner les progrès accomplis par le système des Nations Unies dans la prise en considération et l’intégration du Programme d’action de la Barbade et de la Stratégie de Maurice dans ses mandats, programmes et processus, afin de promouvoir la cohérence et la coordination de l’aide de l’ONU aux petits États insulaires en développement. Le rapport formule des recommandations visant à ce que cette aide soit davantage ciblée, efficace et effective.
Le Programme d’action pour le développement durable des PEID et la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des PEID ont tous deux souligné l’importance de l’aide du système des Nations Unies à la promotion des efforts déployés sur la voie du développement durable dans ces États. Au cours des années, la fourniture de cette aide a varié dans son approche entre les diverses entités des Nations Unies. Dans l’ensemble, ces organisations ont offert de multiples aides ciblées aux PEID en relation avec la Stratégie de Maurice dans le cadre de leurs mandats respectifs.
Toutefois, cette aide présente des lacunes et peut être améliorée, notamment dans la fourniture de programmes coordonnés et cohérents pour l’application de la Stratégie de Maurice, note le Secrétaire général dans ce document. Les organismes compétents des Nations Unies sont collectivement attachés à fournir une aide normative, analytique, et qui vienne en renforcement des capacités en faveur des PEID pour améliorer la reconnaissance internationale de leur cas particulier et aider à renforcer leur capacité d’adaptation aux multiples défis qu’ils doivent relever, souligne M. Ban Ki-moon.
Rapport du Secrétaire général (A/66/278)
Le présent rapport résume les vues et recommandations reçues des État Membres, des experts et des organismes des Nations Unies sur les divers moyens de faire face efficacement à certaines des principales vulnérabilités touchant les petits États insulaires en développement.
Le Programme d’action de la Barbade et la Stratégie de Maurice ont été adoptés pour aider les petits États insulaires en développement à atteindre les objectifs de développement durable, conformément à la mise en œuvre d’Action 21. Au cours des années qui ont suivi l’adoption de ces deux documents importants, les petits États insulaires en développement ont été confrontés à des difficultés dans leur application. Ces difficultés reflètent les désavantages structurels et les particularités de ces pays ainsi que les crises financières, alimentaires, énergétiques et écologiques mondiales qui les ont durement touchés et mis en lumière les diverses vulnérabilités dont ils souffrent.
Le Secrétaire général note que c’est la première fois que la communauté internationale demande des mesures pour remédier aux vulnérabilités des petits États insulaires en développement au lieu de se contenter de reconnaître ces vulnérabilités. Le rapport mentionne que le Programme d’action de la Barbade et la Stratégie de Maurice ont décrit les nombreux défis pesant sur les petits États insulaires en développement, qui ne leur permettent pas de parvenir aux objectifs de développement durable. Les principaux défis propres à ces États, indique M. Ban, sont essentiellement leurs particularités et leur vulnérabilité aux chocs exogènes et aux catastrophes naturelles, ainsi que leur capacité limitée de s’adapter et de résister aux effets de ces vulnérabilités.
Le rapport souligne qu’un accès élargi aux ressources financières demeure une option idéale pour permettre aux petits États insulaires en développement de renforcer l’application de la Stratégie de Maurice, de même que des études scientifiques et le renforcement des capacités techniques. Le rapport suggère, en outre, que les meilleures pratiques qui se sont révélées être une réussite dans certains petits États insulaires en développement peuvent également être élargies et appliquées dans d’autres.
Le Secrétaire général indique, dans ce rapport, que la volonté politique et la coopération internationale demeurent des facteurs cruciaux dans l’application des stratégies pour le développement durable des petits États insulaires en développement. Il évoque, à ce propos, la coopération Nord-Nord, la coopération Sud-Sud, la coopération entre petits États insulaires en développement, et les partenariats entre les diverses parties prenantes, qui présentent tous des avantages. Le rapport préconise également une approche axée sur les résultats pour faire face aux vulnérabilités spécifiques auxquelles sont confrontés les petits États insulaires en développement et pour renforcer leur résistance dans l’application de la Stratégie de Maurice.
Rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (A/66/301)
Le présent rapport offre une vue d’ensemble des progrès réalisés dans la mise en œuvre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes, en application de la résolution 65/157 de l’Assemblée générale. Le Secrétaire général y admet que, l’examen à mi-parcours du document « Cadre d’action de Hyogo pour 2005-2015: pour des nations et des collectivités résilientes face aux catastrophes », a montré que les principes du Cadre d’action ont servi de fil conducteur pour développer les capacités d’adaptation des pays vulnérables aux effets des catastrophes. Toutefois, poursuit M. Ban, il convient de renforcer davantage certains aspects fondamentaux des systèmes de gestion des risques et les mécanismes de prise de décisions aux niveaux national, infranational et international, notamment en ce qui concerne la comptabilisation des pertes dues aux catastrophes et la modélisation intégrée des risques, en vue de permettre un développement rationnel et une planification judicieuse des investissements.
La troisième session du Dispositif mondial pour la réduction des risques de catastrophe, tenue en mai 2011, a permis de souligner l’extrême urgence d’un accroissement de l’investissement en faveur de la réduction des risques. Le rapport stipule que la réduction des risques de catastrophe contribue aux mesures de protection sociale en faveur des personnes les plus vulnérables, à la croissance économique, et à la gestion des écosystèmes. Il faut donc l’intégrer davantage au développement durable et à la gestion des risques liés aux changements climatiques, propose le Secrétaire général. Il ajoute qu’en prélude au Sommet mondial sur le développement durable, « Conférence Rio+20 », l’engagement politique et financier en faveur de la réduction des risques de catastrophe doit devenir une composante fondamentale de la vision que nous avons du développement durable.
La Stratégie internationale de prévention des catastrophes va lancer, annonce le Secrétaire général, conjointement avec les mécanismes nationaux, un dispositif destiné à recueillir les expériences nationales et faire en sorte qu’un modèle viable de réduction des risques de catastrophe puisse être créé afin de favoriser une gestion optimale des risques posés par les catastrophes.
Rapport du Secrétaire général sur l’harmonie avec la nature (A/66/302)
Le présent rapport est soumis en application de la résolution 65/164, dans laquelle l’Assemblée générale a prié le Secrétaire général d’organiser, à sa soixante-cinquième session, un échange de vues sur l’harmonie avec la nature à l’occasion de la célébration de la « Journée internationale de la Terre nourricière », le 20 avril 2011, pour contribuer et aider activement et concrètement aux préparatifs de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable prévue en 2012, à Rio de Janeiro, au Brésil, et de lui présenter, à sa soixante-sixième session, un rapport sur la question.
Le présent rapport s’attache à retracer l’historique des relations que les différentes civilisations ont entretenues avec la nature, à travers notamment l’évolution du droit de l’environnement, en tenant compte des principaux points débattus lors de l’échange de vues qui a eu lieu en avril 2011, afin de promouvoir une approche globale de la notion de développement durable, et s’inspire du premier rapport du Secrétaire général sur l’harmonie avec la nature (A/65/314), avec lequel il doit être lu en parallèle.
Le rapport précise que c’est dans les années 1960, marquées par une prise de conscience accrue de la nécessité de protéger l’environnement, qu’ont été adoptés les premiers véritables instruments relatifs à l’environnement. L’intérêt grandissant du public pour l’environnement a conduit à la proclamation de la « Journée de la Terre » en 1970, poursuit le Secrétaire général dans ce rapport. La Conférence des Nations Unies sur l’environnement (Conférence de Stockholm) qui s’est tenue deux ans plus tard en 1972, a contribué à institutionnaliser l’examen des questions environnementales au sein des structures de gouvernance nationales du monde entier. Elle a aussi permis aux responsables politiques de comprendre que la dégradation de l’environnement était tout à la fois le fruit d’un excès de richesse et la conséquence de la pauvreté et qu’elle touchait, quoique de façons très différentes, les pays riches comme les pays pauvres.
Depuis l’ère industrielle, note M. Ban Ki-moon dans ce rapport, le système économique est conçu en fonction, non pas de ce qui est bon pour la population, et encore moins pour la nature, mais plutôt de ce qui est bon pour la croissance de l’économie. Ce système exploite la nature, dont nous sommes issus et dont nous tirons nos moyens de subsistance, sans tenir compte d’elle. Le Secrétaire général relève que, comme les crises financières successives ne cessent de nous le rappeler, les systèmes socioéconomiques fondés sur la croissance matérielle ne sont pas viables; et la quête d’une croissance infinie dans un monde aux ressources limitées est absurde.
M. Ban estime, dans ce rapport, que nous devons transformer notre société de façon que toutes les formes de vie y soient respectées. Seule une telle société sera réellement viable, déclare t-il. Il ajoute qu’à la veille de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, il nous faut repenser radicalement nos valeurs afin de modifier notre comportement sur la planète. Notre survie dépend de la sagesse des choix que nous ferons quant à la manière dont nous entendons coexister avec la Terre nourricière, avertit le Secrétaire général.
Rapport du Secrétaire général sur le développement durable dans les régions montagneuses (A/66/294)
Ce rapport a été établi pour donner suite à la résolution 64/205 de l’Assemblée générale, dans laquelle l’Assemblée a prié le Secrétaire général de lui rendre compte, à sa soixante-sixième session, de l’état du développement durable dans les régions montagneuses. Le rapport décrit l’état du développement durable dans les régions montagneuses aux niveaux national, régional et international, présente une analyse générale des problèmes à régler, et formule des recommandations pour examen par l’Assemblée générale sur les moyens de continuer à promouvoir et à assurer efficacement le développement dans les régions montagneuses du monde entier.
La célébration de l’Année internationale de la montagne de 2002, s’appuie sur le chapitre 13 d’Action 21 qui porte sur les questions des montagnes, et tend à la protection des écosystèmes montagneux et à l’amélioration du bien-être des populations montagnardes. L’Année internationale de la montagne a induit une action efficace et à long terme, et elle a été couronnée de succès grâce à la sensibilisation à l’importance qu’ont les montagnes pour la vie, et à la nécessité d’améliorer les environnements de montagne et le bien-être des populations montagnardes. L’Année a également permis l’adoption par l’Assemblée générale de la résolution 57/245 par laquelle elle a déclaré le 11 décembre « Journée internationale de la montagne », à compter du 11 décembre 2003, et a encouragé la communauté internationale à organiser ce jour-là des manifestations à tous les niveaux en vue de souligner l’importance du développement durable des montagnes.
Le Secrétaire général relève que les systèmes de montagne sont des modules essentiels au développement durable à long terme, à la réduction de la pauvreté, et à la transition vers l’économie verte. Dans ce contexte, il suggère à l’Assemblée générale de bien vouloir recommander aux États Membres de renouveler les efforts visant à accorder aux questions relatives aux montagnes une plus grande priorité dans les programmes et processus pour le développement axés sur la réduction de la pauvreté, la sécurité alimentaire, le changement climatique, ainsi que d’autres questions essentielles pour le développement durable dans les régions montagneuses.
M. Ban souhaite également que l’Assemblée générale propose aux États d’accroître les efforts pour renforcer l’attention portée à la gestion des risques de catastrophes dans les zones de montagne, et en particulier en ce qui concerne les éboulements, les avalanches, les débordements des lacs glaciaires, les glissements de terrain, les impacts du changement climatique. Le Secrétaire général propose aussi que l’Assemblée générale suggère aux États d’œuvrer en faveur d’un accroissement des investissements et des crédits pour le développement durable des régions montagneuses, aux niveaux mondial, régional, national et communautaire, notamment au moyen de mécanismes et de modes de financement novateurs, tels que la rémunération des services environnementaux et des facilités offertes par l’économie verte.
Rapport du Secrétaire général sur la promotion de sources nouvelles et renouvelables d’énergie (A/66/306)
Le Plan de mise en œuvre du Sommet mondial pour le développement durable (dit Plan de mise en œuvre de Johannesburg) préconise de prendre des mesures à tous les niveaux, en ayant conscience de l’urgence de la situation que vit le monde, afin d’augmenter significativement la part des sources d’énergie renouvelables à l’échelle mondiale avec pour objectif d’accroître leur apport à l’offre globale d’énergie. Dans sa résolution 65/151, l’Assemblée générale a décidé de proclamer 2012 « Année internationale de l’énergie durable pour tous ». Elle a prié le Secrétaire général d’organiser et de coordonner les activités à entreprendre durant l’Année et a engagé tous les États Membres, les organismes des Nations Unies, et toutes les autres parties intéressées, à saisir l’occasion qu’offrira la célébration de l’Année pour mieux faire comprendre qu’il importe de s’attaquer à la question de l’énergie.
En outre, l’Assemblée a prié le Secrétaire général de lui présenter, à sa soixante-sixième session, un rapport sur l’application de cette résolution, en tenant compte, notamment, des initiatives prises par les États Membres et les organisations internationales pour créer à tous les niveaux des conditions propices à la promotion et à l’utilisation des énergies nouvelles et renouvelables, y compris les mesures visant à améliorer l’accès à ces technologies.
Le rapport reconnaît que les sources d’énergie nouvelles et renouvelables sont au centre de l’action menée à l’échelle mondiale pour amorcer une mutation fondamentale en faveur d’économies vertes, de l’élimination de la pauvreté et du développement durable à terme. Certains pays, note le Secrétaire général, consentent des investissements record pour susciter des innovations, la mise au point, et la commercialisation de technologie d’exploitation des énergies renouvelables. Néanmoins, relève M. Ban, il reste encore beaucoup à faire en matière de coopération et de mesures pour augmenter sensiblement la part de ces technologies dans le système énergétique mondial. Il faudrait, ajoute t-il, arrêter une stratégie énergétique mondiale coordonnée couplée à des politiques nationales cohérentes et stables pour faire baisser le coût des technologies d’exploitation des énergies renouvelables, notamment les systèmes hors réseau, destinés aux couches les plus pauvres de la population en milieu rural.
Le Secrétaire général indique que seuls les pays développés et certains pays en développement qui décollent économiquement profitent essentiellement de cette croissance des énergies renouvelables. Dans beaucoup de pays pauvres comptant une large population rurale, regrette M. Ban, l’utilisation et la commercialisation des technologies énergétiques renouvelables ont connu une croissance relativement faible. Il mentionne également que les sources d’énergie nouvelles et renouvelables, telles que l’énergie éolienne, géothermique, hydraulique à petite échelle, ou l’énergie de la biomasse deviennent à présent concurrentielles dans certaines régions du monde. D’autres, comme l’énergie solaire photovoltaïque et l’énergie solaire concentrées sont encore trop chères, mais les coûts baissent rapidement.
Le rapport relève qu’ONU-Énergie est à la tête de l’action mondiale de sensibilisation et coordonne les activités entreprises par l’Organisation pour garantir à tous une énergie durable, accroître la part des énergies renouvelables et réduire la consommation d’énergie. Le rapport souligne également que les sources d’énergie nouvelles et renouvelables seront une question prioritaire pour la Conférence des Nations Unies sur le développement durable en 2012.
Réactions des délégations à la présentation des rapports
Après la présentation des rapports dont est saisie la Deuxième Commission pour l’examen du point de son ordre du jour relatif au développement durable, le représentant de la République-Unie de Tanzanie a demandé comment, et dans quelle mesure il serait possible pour les États Membres d’en savoir plus sur la prévention des catastrophes, à la lumière du tremblement de terre, suivi d’un tsunami, qui ont frappé le Japon en mars dernier, suivis d’un accident nucléaire dans la région de Fukushima.
Mme MARGARETA WAHLSTRÖM, Sous-Secrétaire générale pour la réduction des risques causés par les catastrophes, a répondu que le Japon analyse aujourd’hui de façon minutieuse la catastrophe dont il a été atteint. Le Japon est en train d’en faire un examen méticuleux de manière à savoir comment faire face aux défis posés par cette catastrophe et les effets qui lui sont associés. Elle a rappelé que le Japon a certainement le meilleur niveau de prévention de catastrophes au monde, au vu de sa configuration environnementale. Elle a indiqué que des succès indéniables ont été obtenus par ce pays en ce qui concerne l’adaptation de l’architecture de ses bâtiments et infrastructures aux conditions naturelles qui prévalent au Japon. Le tremblement de terre a révélé la solidité et l’adaptabilité des bâtiments construits dans le pays qui ont permis que le bilan final, que feront les autorités japonaises compétentes, ne soit pas aussi meurtrier qu’il aurait pu être. On attend encore notamment l’évaluation des suites de la catastrophe dans la région de Fukushima, a dit Mme Wahlström. La responsable a aussi souligné que de façon générale, plus la situation économique d’un pays est bonne, moins grande est sa vulnérabilité aux catastrophes naturelles.
Le représentant de la République du Kazakhstan a fait une remarque portant sur l’intérêt que présentent les rapports relatifs à la situation qui prévaut dans la région de Semipalatinsk, qui a autrefois servi de zone de tests d’armes nucléaires.
Le représentant du Ghana a demandé des clarifications sur la signification de l’objectif de « taux zéro de dégradation des sols ». À cette question, M. Luc Gnacadja, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, a répondu que ce concept signifie qu’il faut compenser les pertes de productivité venant des terres ravagées par la désertification par une amélioration de la productivité d’autres terres mises en valeur.
Débat général
M. DIEGO LIMERES (Argentine), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que le développement durable est le cadre conceptuel général que les Nations Unies ont convenu d’utiliser comme base de travail pour répondre aux nombreux défis du développement économique, social et environnemental à travers le monde. Ce cadre doit être renforcé, et ses piliers de base ne doivent pas être renégociés, a-t-il dit. Il a insisté sur l’importance d’une approche coordonnée, intégrée et équilibrée au niveau international. Dans un contexte économique et environnemental mondial fragilisé, le représentant a rappelé que pour les pays en développement, une coopération internationale efficace demeure essentielle à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Il a réitéré l’appel lancé aux pays développés d’honorer leurs engagements en matière d’aide publique au développement (APD).
M. Limeres a exprimé l’espoir que la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), qui se tient à Rio, au Brésil, en juin prochain, débouche sur un engagement renouvelé de la communauté internationale en faveur de la promotion d’un développement équilibré et respectueux des équilibres de la planète. Il a souhaité que ces engagements permettent l’accomplissement de progrès tangibles en ce qui concerne les divers objectifs fixés depuis le Sommet de la Terre de Rio, tenu en 1992. Il a suggéré qu’un accord soit trouvé au niveau de la Deuxième Commission sur l’organisation du travail de la Conférence Rio+20, qui devrait notamment voir une participation accrue des pays en développement aux travaux préparatoires de la Conférence. Le représentant a en outre abordé des questions comme celle du développement durable des petits États insulaires en développement (PEID), rappelant l’importance de l’aide de la communauté internationale pour ces pays et souhaitant que leur situation fasse partie de l’agenda de Rio+20.
M. Limeres a aussi exprimé le soutien des États membres du Groupe des 77 et de la Chine à une stratégie internationale de prévention des catastrophes et a demandé que la communauté internationale, et en particulier les pays développés, au vu de leur responsabilité historique, luttent mieux contre les changements climatiques dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et en appliquant également les mesures contenues dans le Protocole de Kyoto. Le représentant a rappelé le besoin de lancer des actions urgentes dans ce cadre, qui répondent aux causes du phénomène que représente le réchauffement de la planète et ne traite pas seulement de ses conséquences, ceci, à travers des aides financières, des investissements, des mesures d’adaptation et des transferts de technologies et de méthodes nouvelles, en particulier, dans le domaine des énergies renouvelables qui doivent être promues dans les pays en développement. Le représentant a en outre demandé une réévaluation des critères concernant le financement des programmes relatifs à la lutte contre la désertification, la dégradation des sols et la sécheresse.
M. SELWIN HART (Barbade), s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a estimé que tous les indicateurs environnementaux actuels évoluent dans la mauvaise direction. Il a déploré le fait que les émissions mondiales de gaz à effet de serre, notamment de dioxyde de carbone, progressent au rythme le plus rapide que l’on ait connu dans l’histoire du monde, ce qui va faire échouer la réalisation de l’objectif de maintenir le réchauffement du climat de la planète sous les 2 degrés Celsius. Il sera impossible au rythme actuel de limiter la hausse des températures à 1,5 degré Celsius, comme cela a été demandé par les pays en développement, a fait remarquer M. Hart.
Les pays de la CARICOM partagent le sens de l’urgence qui prévaut, et le besoin d’une action internationale, pour apporter des réponses au développement durable au niveau mondial, a dit le représentant. Il a évoqué les initiatives régionales prises par les États de la CARICOM pour protéger leurs ressources, mais a averti que ces efforts ne pourront être pérennes sans une aide internationale, non seulement dans le domaine financier, mais aussi en termes de transfert de technologies. Il a aussi souhaité une meilleure représentation des pays en développement dans les processus de décisions internationaux sur le développement durable. La Conférence Rio+20 ne doit pas être juste une autre Conférence des Nations Unies, parmi tant d’autres, où l’on cherche le plus petit dénominateur commun, a insisté M. Hart. Nous devons relever les défis mondiaux qui se posent à nous de façon concertée et en faisant preuve de plus d’ambitions, a-t-il plaidé. Il a demandé à ce qu’un « Fonds climat vert » soit lancé lors de la Conférence de Durban, prévue au mois de décembre en Afrique du Sud, et au cours de laquelle doivent aussi être renforcées les règles multilatérales en matière de protection du climat, afin que celles-ci deviennent plus contraignantes, dans le respect du Protocole de Kyoto.
M. GYAN CHANDRA ACHARYA (Népal), qui s’exprimait au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), a indiqué que les PMA accordent une place importante au développement durable et appellent la communauté internationale à adopter une approche cohérente d’intégration des trois piliers de ce concept que sont les piliers environnementaux, économiques et sociaux. Il a soutenu que la promotion du développement durable a besoin d’être renforcée dans les PMA, qui ne pourront en réaliser les objectifs sans soutien ferme de la communauté internationale. Il a estimé que dans le contexte de la préparation de la Conférence Rio+20, il serait opportun de mener des analyses pragmatiques et constructives, afin que le programme de mise en œuvre du développement durable puisse se faire de manière efficace, en prenant en compte la lutte contre la pauvreté. Le représentant a ajouté qu’afin que le concept de développement durable puisse être mis en œuvre dans les PMA, il est important que la communauté internationale applique les résolutions et recommandations contenues dans les différents accords internationaux conclus sur la question du développement, y compris les engagements relatifs à l’aide publique au développement (APD), notamment au versement de 0,7% du produit intérieur brut des pays développés à l’APD.
M. Acharya a ensuite relevé que les changements climatiques minent le développement des PMA, et inversent même les résultats positifs que ces pays avaient engrangés à grands efforts et au prix de nombreux sacrifices au cours des dernières décennies. Il a noté que ce défi apparaît plus difficile à relever dans les pays les plus pauvres, sans ressources, et qui souffrent en plus d’un niveau de vulnérabilité élevé. Dans ce contexte, il a appelé la communauté internationale à trouver un nouvel accord climatique qui devrait succéder au Protocole de Kyoto, qui expire en 2012. Il est indispensable d’assurer la mise en œuvre des engagements pris, afin de réduire de 5,2%, par rapport au niveau de 1990, les émissions de gaz à effet de serre, a souligné M. Acharya. Il a, en outre, ajouté que les PMA, au vu de leur vulnérabilité particulière, devraient être assistés de manière cohérente et prévisible afin de leur permettre de protéger leur diversité biologique. Il a aussi noté que la participation des PMA à toutes les rencontres internationales pertinentes devrait être soutenue, afin que leur voix soit entendue dans toutes les instances internationales majeures. Le représentant a ensuite souhaité que les régions de montagnes puissent faire partie des programmes de développement de la communauté internationale. Il a rappelé que le Népal est un pays de montagnes, et a cité le rôle vital que jouent les écosystèmes de montagnes, qui sont, par exemple, une source d’eau douce pour la plupart des habitants de la planète.
Mme LARA DANIEL (Nauru), qui s’exprimait au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, a indiqué que pour ces petits pays insulaires en développement, l’« économie verte » s’apparente en fait à l’« économie bleue », étant donné que ces États dépendent principalement des ressources marines et océaniques pour leur économie. C’est pour cette raison, a-t-elle noté, que les pays insulaires du Pacifique, ainsi que l’Australie, la Nouvelle-Zélande et d’autres États et institutions, ont demandé que le concept « d’économie bleue » soit intégré dans les recommandations de la Conférence Rio+20 avec trois axes prioritaires. Premièrement, permettre la réalisation des aspirations au développement des petits États insulaires du Pacifique, notamment en ce qui concerne l’usage des ressources marines et côtières. En second lieu, éliminer la surpêche et les pratiques de pêche non durables, et troisièmement, augmenter les capacités de résistance des écosystèmes marins aux effets des changements climatiques et de l’acidification des océans.
La représentante a, en outre, demandé la mise en œuvre complète du Programme d’action de la Barbade et de la Stratégie de Maurice, qui sont des accords internationaux visant à favoriser l’essor des petits États insulaires en développement (PEID). Elle a rappelé que la vie des populations de la région du Pacifique est étroitement liée aux récifs coralliens, qui sont une source de revenus pour près de 275 millions de personnes à travers le monde. Elle a tiré la sonnette d’alarme en révélant que d’ici à 2030, 90% de ces récifs devraient être affectés par les effets des changements climatiques, de l’acidification des océans et de certaines activités humaines.
Concernant les changements climatiques, la représentante a relevé que chaque jour qui passe, les habitants des petites îles du Pacifique vivent avec la peur de voir leurs habitations submergées par la montée du niveau de la mer. S’exprimant également sur les négociations internationales portant sur les changements climatiques, Mme Moses a soutenu que la communauté internationale doit s’entendre sur un mandat clair et sans ambiguïté, et sur la conclusion d’un instrument légal de gestion des émissions de gaz à effet de serre de toutes les nations parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Elle a ensuite rappelé que le développement durable ne peut se réaliser que dans un contexte de sécurité, et elle a, de ce fait, regretté que les petits États insulaires en développement du Pacifique vivent dans une insécurité constante du fait des changements climatiques. Elle a également évoqué les actions lancées par ces pays, qui ont tous adopté des mesures pour augmenter la part des énergies renouvelables dans leur consommation d’énergie.
M. YUSRA KHAN (Indonésie), s’exprimant au nom des pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a souligné la détérioration de l’environnement naturel survenue depuis le Sommet de la Terre de Rio, tenu en 1992, et a estimé que le développement durable doit être mis en œuvre non seulement dans la perspective du développement économique et socioculturel, mais aussi pour protéger l’environnement. La Conférence Rio+20 doit s’assurer de la pleine mise en œuvre de ces piliers, a-t-il dit. Le représentant a réaffirmé l’engagement des pays de l’ANASE à promouvoir une croissance verte. Il a répété l’urgence de traduire les résolutions, déclarations et plans d’actions en mesures concrètes, en particulier en ce qui concerne des engagements pris en 1992 et qui ne sont toujours pas tenus par certains pays développés.
Sachant que les défis de préservation de l’environnement sont plus élevés que jamais, le processus de la Conférence Rio+20 doit absolument apporter des solutions aux problèmes qui se posent, a dit M. Khan. Il a suggéré que les pays développés continuent de fixer des objectifs spécifiques concernant leurs émissions de gaz à effet de serre, et que l’on reconnaisse aussi les faiblesses dont souffrent les pays en développement, ainsi que leur besoin d’aide pour faire face aux changements climatiques. À ce titre, l’avenir des politiques de lutte contre les changements climatiques réside dans l’issue de la prochaine Conférence de Durban, a souligné le porte-parole des pays de l’ANASE. Durban ne peut pas échouer, a insisté le représentant de l’Indonésie. Il a, en outre, plaidé pour la promotion effective des énergies renouvelables.
M. ABDULRAHMAN YAAQOB YA AL-HAMADI (Qatar), s’exprimant au nom du Groupe des États arabes, a relevé que ces États attachent une grande attention à la réalisation du développement durable. Il a noté que les trois piliers du développement durable (économique, social et environnemental) doivent avoir le même intérêt pour la communauté internationale. Il a estimé que la Conférence Rio+20 devrait faire le bilan de la première Conférence des Nations Unies sur le développement durable de Rio –Sommet de la Terre-, tenue en 1992. Il a estimé que cela permettra de pouvoir soutenir les nations qui sont dans le besoin, et « de faire le point sur la tendance qu’ont certains États à vouloir s’éloigner des engagements qu’il ont pris en matière d’assistance au développement ». Le représentant a ensuite indiqué que les peuples qui vivent sous occupation ne peuvent pas se développer normalement. Il a ainsi évoqué le cas des territoires occupés par Israël au Moyen-Orient, et il a invité le processus de la Conférence Rio+20 à s’y intéresser particulièrement.
Le représentant a aussi abordé la question des changements climatiques. Il a soutenu que pour le Groupe des États arabes, la communauté internationale devrait se baser sur le principe de la responsabilité commune mais différenciée pour élaborer des mesures d’adaptation et d’augmentation de la résilience face à ce phénomène. Il a souhaité que la dix-septième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP17), qui se déroule à Durban, en Afrique du Sud, en décembre prochain, soit l’occasion de parvenir à un consensus à travers des négociations transparentes. Il a, en outre, relevé que le Groupe des États arabes est inquiet face à la dégradation des sols qui affecte le secteur agricole et l’élevage. Il a invité la communauté internationale à appuyer les pays qui font face à ce phénomène en leur fournissant un appui technologique adéquat. Au sujet de la diversité biologique, il a indiqué que le Groupe des États arabes reconnaissait la souveraineté des États sur leurs ressources biologiques. Il a ensuite rappelé que des bombardements de l’armée israélienne avaient conduit à une vaste marée noire sur les côtes libanaises et syriennes durant l’été 2005. Il a souhaité donc qu’Israël dédommage ces pays, qui ont souffert de cette marée noire.
M. AMERICO BEVIGLIA ZAMPETTI, de l’Union européenne, a indiqué que la Conférence des Nations Unies sur le développement durable de Rio de Janeiro, au Brésil, prévue en juin 2012 (Conférence Rio+20), devrait mettre l’accent sur le renforcement de la cohérence et du lien entre les dimensions environnementale, économique et sociale du développement durable, en même temps que sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Il a ajouté que les deux thèmes principaux de Rio+20: l’économie verte, et l’éradication de la pauvreté, constituent des opportunités uniques de discuter des défis auxquels fait face le monde actuel, car ces thèmes, a-t-il indiqué, sont au cœur de l’avenir de la planète. Le représentant a estimé que la conclusion majeure de la Conférence Rio+20 serait d’établir une feuille de route en rapport avec l’économie verte, afin d’en préciser les objectifs et les actions à l’échelle internationale.
Face aux défis environnementaux majeurs qui interpellent le monde, le représentant a souhaité que le Programme des Nations Unies pour l’environnement, soit transformé en une agence onusienne spécialisée sur l’environnement, avec pour rôle de renforcer la gouvernance environnementale internationale. Il a ensuite noté que le renforcement de l’architecture de la gouvernance internationale ayant un rapport avec le développement durable implique une meilleure coordination des actions des différentes agences des Nations Unies qui œuvrent dans divers domaines ayant un lien avec le développement durable. Le représentant a, en outre, soutenu que l’économie verte est une opportunité offerte à tous les pays qui pourraient en tirer des profits. Il a précisé que l’économie verte devrait conduire le monde vers un nouveau paradigme du développement, et un nouveau modèle de croissance. À cet effet, il a souhaité que les jeunes soient impliqués dans la préparation et le déroulement de la Conférence Rio+20, car ils représentent l’avenir. Il a aussi souhaité l’implication du secteur privé, de la société civile et de tous les acteurs du développement dans ce processus. Le représentant a affirmé que le succès de la Conférence Rio+20 passe par la mise en place de partenariats à l’échelle mondiale, et la disponibilité de moyens financiers pour la mise en œuvre des recommandations qui y seront adoptées.
Concernant les changements climatiques, le représentant a estimé que la dix-septième Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui se déroulera à Durban, en Afrique du Sud, en décembre prochain, est d’une importance majeure. Il a rappelé que l’Union européenne est ouverte à l’idée d’un second engagement en rapport avec le Protocole de Kyoto. Il a également relevé que l’Union européenne est engagée dans la ratification du Protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation. S’agissant de la désertification, il a noté que c’est une question ayant une dimension mondiale. Il a enfin réitéré le soutien de l’Union européenne à la mise en œuvre du Cadre d’action de Hyogo, qui couvre la période 2005-2015, et vise à promouvoir des nations et des collectivités résilientes face aux catastrophes.
M. KELVIN THOMSON (Australie), qui s’exprimait au nom du Groupe CANZ (Canada, Australie et Nouvelle-Zélande), a indiqué que la Conférence Rio+20 apparaît comme un moment crucial pour placer le monde sur la voie du développement durable. Il a souhaité que la Conférence puisse permettre de combler le fossé entre pays développés et pays en développement, et permettre ainsi aux plus vulnérables d’entre eux de pouvoir faire entendre leur voix. Il a ensuite relevé que des millions de personnes dépendent des ressources de la mer et des zones côtières pour leur survie. Il a précisé, à cet effet que le secteur de la pêche emploie 170 millions de personnes à travers le monde. Il a également expliqué que les récifs coralliens sont importants, car ils offrent une barrière salvatrice contre les situations de tempête ou de tsunami, et contribuent à la richesse culturelle des communautés qui en sont riveraines. M. Thomson a soutenu que les États du Pacifique promeuvent le concept d’« économie bleue », car les ressources marines et les écosystèmes marins sont le fondement de leur économie, particulièrement en ce qui concerne les petits États insulaires en développement. Il a souhaité que le processus de la Conférence Rio+20 reconnaisse la place de ce genre d’économie, afin de renforcer la conservation des ressources marines et des écosystèmes marins. M. Thomson a enfin relevé que les États membres du Groupe CANZ se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, et à augmenter leur financement dans le cadre des mécanismes d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques.
M. ALEXANDER ALIMOV (Fédération de Russie) a rappelé les engagements pris par son pays concernant le respect des grandes orientations prises sur le développement durable depuis le Sommet de la Terre de Rio, en 1992. Il s’est dit favorable à l’adoption de mesures à l’ONU visant à renforcer la coopération pour que la Conférence Rio+20 soit un succès. Il a indiqué que son pays était préoccupé par le manque d’avancées concrètes de la Deuxième Commission à ce jour sur des questions essentiellement liées au développement durable. Le représentant a estimé que cette absence de progrès notable nuit à l’image de la Commission. Il a dit que sa délégation est favorable à la mise sur pied d’un régime international de coopération sur les changements climatiques dont le cadre aille au-delà de 2012. Mais, dans sa création, il faut tenir compte des spécificités des tous les États, a-t-il précisé. Concernant la désertification, il a estimé qu’il faudrait en élargir les définitions, et il s’est aussi exprimé en faveur d’un renforcement des programmes de transferts de technologie.
Après avoir souligné que les États Membres plaçaient souvent le développement durable au sommet des priorités, Mme WU YE-MIN (Singapour) a estimé qu’il faudrait désormais que les actes s’accordent avec les mots. Estimant qu’une occasion importante se présenterait en juin prochain, avec la tenue de la Conférence Rio+20, la représentante a mis en avant trois domaines dans lesquels une réflexion est nécessaire. D’une part, il faut se pencher sur le fossé qui existe en matière d’infrastructures pouvant soutenir la promotion du développement durable, déceler les causes de l’écart existant entre pays du Nord et du Sud et identifier les solutions envisageables pour le combler, a-t-elle dit. Elle a déploré le manque de volonté politique en ce qui concerne le renforcement des prérogatives et des actions du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Il faut d’autre part, faire le bilan des initiatives qui ont fonctionné et de celles qui n’ont pas connu de succès, afin d’aller de l’avant en s’inspirant des expériences qui se sont soldées par des succès et d’éviter de répéter des erreurs. Enfin, a dit la représentante, il faut évaluer le travail accompli par la Deuxième Commission pour promouvoir le développement durable. Elle s’est interrogée sur le sens des négociations qui ont lieu chaque année sur des projets de résolutions, leur finalité et leur utilité. Font-elles avancer l’agenda du développement durable?
Estimant ensuite que c’est en posant les questions difficiles que l’on trouve les vraies réponses aux problèmes qui se posent, la représentante a mis en avant trois points qui doivent être soulevés lors de la Conférence Rio+20. Premièrement, elle a souligné que la création de nouvelles structures ou de nouveaux organes de promotion du développement durable ne pouvait être utile qu’à condition de comprendre ce qui n’avait pas fonctionné dans le cadre de travail mis en place jusqu’à présent. Deuxièmement, a-t-elle rappelé, la coordination au niveau nationale reste la clef de la cohérence dans le domaine du développement durable. Elle a, par conséquent, qualifié de « futiles » les appels à la coordination avec les institutions de Bretton Woods lancés par l’ONU, aussi longtemps que alors que les représentants des États Membres auprès de ces institutions ne tiennent pas le même langage en demandant. Il faut que les appels de l’ONU en la matière soient soutenus par les États, qui devraient eux aussi, demander à la Banque mondiale et au FMI de coordonner leurs actions et leurs politiques avec celles de l’ONU, a dit la représentante. Enfin, a-t-elle estimé, il faut que la communauté internationale retrouve l’esprit qui a prévalu à la tenue du Sommet de la Terre en 1992. Sinon, la Conférence Rio+20 ne sera pas un succès, a-t-elle prévenu. L’esprit du Sommet de la Terre, où en 1992, à Rio, les gouvernements, les hommes d’affaires, les ONG et la société civile avaient pu se retrouver autour d’une même table, doit être ravivé.
M. JASSER JIMÉNEZ (Nicaragua) a jugé « qu’il n’est pas possible que la communauté internationale débatte de développement durable sans reconnaître que l’actuel modèle de développement, fondé sur une consommation effrénée, nous a conduit à la crise profonde que nous traversons aujourd’hui ». Nous avons déjà dépassé de 40% les capacités de remplacement des ressources de la planète, et nous sommes en bonne voie pour détruire la planète et aller vers l’extinction de la race humaine, a-t-il averti. Le développement durable doit dans ce contexte garantir un accès de tous à l’eau, à la préservation des forêts, à la sécurité alimentaire, à l’éducation, à la santé et à la paix, a-t-il préconisé. Le représentant a ainsi souligné la mise en œuvre de politiques nationales dans son pays pour promouvoir le développement durable, entendu comme étant un développement au service de l’être humain. Les progrès socioéconomiques accomplis au Nicaragua ont été reconnus par les institutions de Bretton Woods, mais l’impact du changement climatique menace ces avancées, a alerté le représentant.
M. HUSSEIN HANIFF (Malaisie) a estimé que les progrès réalisés depuis le Sommet de la Terre de Rio, qui a eu lieu en 1992, avaient été lents, alors que le niveau de dégradation de l’environnement s’était quant à lui accru, ceci en dépit des efforts entrepris par la communauté internationale. Dans ce contexte, le représentant a réitéré la proposition formulée récemment par le Premier Ministre de la Malaisie pour la création d’une organisation mondiale de l’environnement (OME) calquée sur le modèle de l’OMC, pour s’attaquer aux faiblesses et aux défis rencontrés par le cadre institutionnel pour le développement durable. Il a indiqué que cette organisation mondiale de l’environnement serait un organe facilitateur consultatif, pouvant aider les pays à se conformer à leurs engagements internationaux, et qu’elle serait mandatée pour travailler avec le système des Nations Unies en appliquant le concept « Unité dans l’action » de l’ONU. L’OME pourrait agir sur le terrain en soutenant les pays en développement dans la promotion du développement durable, a dit M. Haniff. Il a précisé que l’OME serait à composition universelle, fonctionnerait sur le principe de vote d’une voix par État Membre, et serait appelée ensuite à devenir une agence spécialisée des Nations Unies disposant d’un mandat approprié et bénéficiant de fonds stables et sécurisés.
Mme REBECCA WEBBER (États-Unis) a souligné que le développement durable traite de plusieurs questions relatives au bien-être socioéconomique. Elle a exprimé le souhait de son pays de déboucher sur des mesures concrètes sur cette question. S’agissant de la Conférence Rio+20, elle a suggéré qu’il en ressorte un texte court et concret, les délégations devant se concentrer sur les éléments qui comptent le plus pour leur permettre de relever les défis qui se posent à eux. Les États-Unis souhaitent qu’on évite d’allonger le nombre de points à examiner, et que l’on soit conscient que certaines questions figurent déjà dans d’autres textes et traités, comme par exemple celles liées à l’énergie renouvelable, a indiqué la représentante. Elle a souligné que de part le monde, les populations sont soumises à des risques économiques et sociaux graves, et qu’à ce titre, aucun pays ne peut rester à l’écart des efforts à faire.
La communauté internationale a réalisé des progrès depuis 3 ans pour faire face à ces défis, a-t-elle estimé, ajoutant que les États-Unis appuient les résultats obtenus à l’issue des Conférences de Copenhague et de Cancún sur les changements climatiques. Elle a qualifié de « dépassée » la notion que « seuls les pays développés doivent prendre des mesures pour mitiger l’impact du réchauffement climatique ». En ce sens, les États-Unis soutiennent les efforts entrepris pour partager et encourager l’usage de technologies novatrices sur la gestion de l’énergie. Ils encouragent aussi la recherche, et soutiennent l’idée de la création d’un centre de recherche international sur ces technologies. La représentante a, en outre, parlé des préoccupations qu’éprouve son pays concernant la désertification et a demandé la poursuite des efforts pour faire face à ce défi. Elle a aussi suggéré de traiter les défis posés par l’expansion de l’urbanisation via une coopération renforcée entre ONU-Habitat et les gouvernements, et a souligné le rôle croissant et central que doit jouer le PNUE dans le développement durable.
Après avoir rappelé que l’accès universel à la prospérité et à un développement à long terme pouvait être obtenu en gérant les ressources de notre planète de manières responsables, Mme JEANNINE VOLKEN (Suisse) a souligné que des lacunes importantes persistent en la matière, et que le développement durable est encore loin d’être une règle universelle acceptée de tous. Dans ce contexte, elle a estimé que la Conférence Rio+20 était l’occasion de réitérer l’engagement international dans ce domaine. La représentante s’est ensuite félicitée de l’agenda thématique de Rio+20, essentiellement consacré à l’économie verte, à l’éradication de la pauvreté et au renforcement du cadre institutionnel du développement durable. Elle a ensuite rappelé que le changement des modes de consommations et de productions actuels pour aller des modèles durables était le moteur de la transition vers une économie verte. La représentante a donc jugé primordial que soient repris les acquis dans ce domaine du Processus de Marrakech, ainsi que ceux apportés par l’expertise du Programme des Nations Unies pour l’environnement et par les autres organismes onusiens œuvrant dans ce domaine. Elle a insisté sur l’importance de la résolution relative au PNUE, soulignant que ce texte devait rappeler l’importance du renforcement de la gouvernance internationale en matière environnementale.
Mme MARIA TERESA MESQUITA PESSÔA (Brésil) a relevé que l’économie mondiale est aujourd’hui portée par les mouvements de capitaux, et non plus par des échanges de biens et de marchandises. Elle a noté que la prospérité requiert des réformes majeures de la gouvernance de l’économie mondiale et une réflexion sur le développement économique global. Mme Mesquita Pessôa a notamment souligné qu’il est important de réfléchir à une augmentation des richesses qui soit en harmonie avec la protection de l’environnement et l’équité et la justice sociale. La représentante a rappelé que le Brésil, en tant que pays hôte, est engagé à faire de la Conférence Rio+20 un grand succès, et elle a souhaité que le multilatéralisme soit mis à contribution dans la recherche de solutions aux défis qui interpellent le monde. Elle a indiqué que la Conférence Rio+20 devrait tracer la voie pour un programme de développement du monde pour les 20 prochaines années, et elle a souhaité que cet évènement puisse être l’occasion de renouveler l’effort mondial en faveur de l’élimination de la pauvreté.
M. FAISAL HASHEM (Arabie saoudite) a estimé qu’il incombe à tous les États Membres de promouvoir le développement durable en s’en tenant aux principes de Rio et aux engagements pris en matière d’aides financières et de transfert de technologie. Le changement climatique fait partie intégrante des questions de développement durable et doit être inscrit dans les prérogatives et compétences des Nations Unies. Les pays développés doivent agir d’urgence pour honorer les engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre qu’ils ont pris dans le cadre du Protocole de Kyoto, a-t-il dit. Il a aussi jugé « insuffisants » les soutiens apportés à la mise en œuvre des programmes de développement adoptés au bénéfice de nombreux pays du monde en développement.
M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a noté que les changements climatiques ont un impact désastreux sur l’agriculture, et ont contribué au retour de la famine dans la corne de l’Afrique. Il a relevé que le Sommet de la Terre de Rio, tenu en 1992, avait été l’occasion de jeter les bases du développement durable, et a souhaité que la Conférence Rio+20 réaffirme les options adoptées il y a 20 ans tout en mettant sur pied des mécanismes clairs de suivi et d’évaluation. Il a indiqué que l’Égypte est préoccupée par le non-respect, par les pays riches, de leurs engagements internationaux, notamment en matière d’assistance pour le développement. M. Abdelaziz a de nouveau rappelé que les changements climatiques sont un obstacle majeur au développement des pays pauvres. Il a souhaité qu’un accord soit trouvé au plus vite sur la question, afin qu’un mécanisme plus durable soit trouvé après 2012, qui est l’année butoir pour la tenue des engagements relatifs au Protocole de Kyoto sur la réduction des émissions des gaz à effet de serre. Il a ensuite exhorté les pays industrialisés à fournir des technologies aux pays pauvres, dans le respect des engagements qu’ils avaient pris à la treizième Conférence des Parties sur la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, tenue à Bali, en Indonésie, en décembre 2008. Le représentant a, en outre, relevé que la désertification devrait être une priorité du programme de travail de Rio+20, car une grande partie de l’Afrique est en train de se transformer en désert, a-t-il regretté.
M. JORGE LAGUNA (Mexique) a souligné l’importance du développement durable pour réduire la pauvreté. Il a toutefois déploré le non-respect des engagements pris par les pays développés, notamment en ce qui concerne l’APD, et a souhaité que les pays en développement soient mieux représentés dans les négociations ayant trait aux agendas des Conférences de Durban, prévue en décembre, et de Rio+20, en juin prochain. Concernant la Conférence de Cancún, il a souligné que des avancées notables y avaient eu lieu, telles l’idée de la création d’un « fonds vert pour le changement climatique », et a souhaité que la Conférence de Durban conserve les acquis de Cancún et fasse avancer le Protocole de Kyoto en vue de parvenir à l’élaboration d’un nouvel d’un instrument juridique pour le remplacer.
M. RABEE JAWHARA (République arabe syrienne) a rappelé que la Deuxième Commission a, cette année, examiné une nouvelle fois la question de la marée noire sur les côtes libanaises et syriennes, due aux bombardements israéliens de l’été 2006. Il a relevé que son pays a mené une lutte acharnée contre cette marée noire sans aucune assistance internationale. Il a regretté que malgré des résolutions des Nations Unies sur la question, Israël n’a toujours pas versé de compensations aux gouvernements du Liban et de la Syrie. Il a indiqué qu’il s’agit là d’une violation flagrante des résolutions des Nations Unies, et a souhaité que la communauté internationale « envoie un message fort à Israël à ce sujet ». Il a ensuite invité Israël à respecter les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.
M. VICTOR MUÑOZ (Pérou) a souligné que l’accès aux ressources naturelles et celui relatif à l’énergie sont des thématiques indissociables du développement durable. Il est fondamental de pouvoir trouver des méthodes de gestion de ces ressources, ainsi que cela a été établi en 1992, a dit le représentant. Le Pérou offre différentes expériences de développement durable, a-t-il souligné. Il a ensuite parlé de la nécessité d’assurer une bonne gestion des ressources dans les différents secteurs d’activités économiques et a, à cet égard, évoqué l’expertise dont dispose son pays au niveau gouvernemental. Le représentant a répété que le développement durable est un objectif de long terme qui nécessite des avancées continuelles et progressives. Il a aussi suggéré la nécessité de mettre sur pied une coopération renforcée entre secteur public et privé pour y parvenir.
Mme NAILA ALRAEES (Émirats arabes unis) a noté que les Émirats arabes unis sont engagés dans la voie du développement durable. Par, exemple, a-t-elle révélé, le pays a diversifié son économie et ses sources de revenu en sortant de la dépendance pétrolière et gazière. Elle a indiqué que son pays a mis sur pied des projets dans le cadre des énergies renouvelables en investissant, par exemple sur le solaire, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. La représentante a souligné que d’ici à 2020, une grande proportion de la consommation énergétique des Émirats arabes unis viendra des énergies renouvelables. Elle a souhaité que la communauté internationale puisse accompagner les efforts des pays en développement dans la voie de la mise en place des technologies vertes. Elle a également émis le vœu que la Conférence Rio+20 soit l’occasion d’un nouvel engagement mondial pour la promotion du développement durable.
M. TAUHEDUL ISLAM (Bangladesh) a relevé que les pays en développement, comme le Bangladesh, qui n’ont pas causé les changements climatiques, sont aujourd’hui parmi les plus vulnérables à ce phénomène. Il a souhaité que la Conférence Rio+20 apporte des solutions concrètes aux problèmes du monde. Il a suggéré quelques pistes afin que cette Conférence soit un succès. Il a ainsi estimé qu’elle doit permettre d’établir des mesures concrètes de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ensuite, il a proposé que l’adaptation aux changements climatiques puisse occuper une place majeure dans les programmes internationaux, pour la survie et le développement des PMA en particulier, a-t-il expliqué. Enfin, il a estimé que les accords climatiques doivent établir le besoin d’effectuer un transfert de technologie en faveur des pays en développement. M. Islam a, en outre, relevé que le monde connaît de plus en plus de catastrophes, et il a souhaité l’augmentation des ressources des différents fonds relatifs aux catastrophes, ceci dans l’esprit du Cadre d'action de Hyogo en faveur de l’assistance aux pays et aux collectivités, afin de les aider à être plus résilientes face aux catastrophes, au cours de la période 2005-2015.
Mme DONG ZHIHUA (Chine) a estimé que depuis la Conférence de Rio en 1992, le développement durable mondial avait connu des avancées positives, alors que de nombreux traités internationaux ont été créés et que plusieurs formes de coopération ont vu le jour en la matière. Toutefois, les objectifs de Rio sont loin d’être atteints, a-t-elle souligné et plusieurs pays font face à des difficultés pour pouvoir les atteindre. Elle a cité chez les pays en développement un manque de financements, de technologies et de capacités, qui nécessitent des solutions urgentes, problèmes qui en plus se sont aggravés avec la crise économique mondiale, la crise alimentaire et les catastrophes naturelles.
Mme Dong a souligné que la prochaine Conférence Rio+20 est une occasion pour la communauté internationale d’établir une stratégie mondiale commune sur le développement durable. La Chine espère qu’un plan d’action y sera adopté, reprenant le processus engagé sur le sujet depuis deux décennies et poussé par une volonté politique renforcée. La représentante a rappelé l’engagement de son pays à faire progresser la Conférence Rio+20 au cours des travaux préparatoires à la rencontre. La Chine est notamment favorable au respect du principe des responsabilités communes mais différenciées, a-t-elle souligné. Elle souhaite aussi des négociations pertinentes sur des objectifs quantifiés de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour les pays développés qui sont parties ou et non parties au Protocole de Kyoto, et la conclusion d’accords sur des aides financières et technologiques à apporter aux pays en développement.
Mme CARLA ESPOSITO (Bolivie) a relevé que les modèles de consommation des pays développés créent une crise mondiale « sans nulle pareille ». Elle a estimé que le système capitaliste est la cause des problèmes environnementaux que vit le monde. Elle a noté que le monde connaît une crise du modèle de croissance actuel, responsable de la crise environnementale et climatique. Elle a ensuite affirmé que la solution ne passe pas par « l’économie verte comme on veut le faire croire ». Elle a ainsi relevé « la contradiction qui réside dans le fait de vouloir croire aux peuples du monde que le secteur privé pourrait sauver un monde qu’il a lui-même détruit ». Elle a souligné à ce sujet que les ressources naturelles ne devraient pas être privatisées et commercialisées et a ajouté que l’efficacité technologique est nécessaire, mais pas toujours efficace. La représentante a noté qu’il faudrait trouver de nouveaux paradigmes de développement, et a estimé que l’humanité devrait rétablir l’harmonie avec la nature, afin de permettre aux écosystèmes de s’adapter aux mutations du monde. Elle a insisté sur la responsabilité et la propriété que doit exercer chaque pays sur ses propres ressources.
Mme TINE MORCH SMITH (Norvège) a souligné que la mondialisation n’a pas profité à tous les pays et à tous les peuples. Nous dépendons encore trop des hydrocarbures, et le monde est sur une mauvaise voie, a-t-elle estimé. La Conférence Rio+20 nous offre une opportunité supplémentaire d’opérer un tournant sur ces questions et de relever ces défis de manière responsable, a-t-elle ajouté. L’accès à l’énergie est crucial pour l’emploi et le développement durable, a-t-elle dit, jugeant qu’il faut se mettre d’accord à Rio sur un suivi en matière de diffusion des technologies ayant trait aux énergies renouvelables. La représentante de la Norvège a aussi plaidé en faveur des bienfaits qu’aurait « une taxe verte », perçue comme un moyen efficace de générer des ressources pour financer le développement d’énergies renouvelables. Les emplois verts sont aussi une énorme opportunité pour réaliser les trois piliers du développement durable, a-t-elle assuré.
M. CHITSAKA CHIPAZIWA (Zimbabwe) a relevé que la Conférence Rio+20 devrait être l’occasion de faire le bilan de ce qui avait été décidé à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable de Rio (le Sommet de la Terre) en 1992, entre pays développés et États en développement. Il a estimé que le concept d’économie verte est perçu différemment selon les pays. Il a notamment mis en garde contre un nouveau concept mis en place pour freiner les efforts de développement des pays pauvres. Il a ensuite indiqué que malgré les contraintes économiques qui affectent le Zimbabwe, et les mesures de restrictions économiques que imposées à son pays subi, le Zimbabwe a mis en place des programmes de conservation de ses ressources naturelles, aussi bien sur son territoire qu’à l’échelle sous-régionale. Il a regretté que le déficit technologique et le manque de moyens financiers soient des freins qui minent les efforts de développent du Zimbabwe. Il a ensuite insisté sur le respect des engagements internationaux relatifs à l’aide publique au développement auxquels les pays industrialisés avaient souscrit librement.
M. SAVIOUR BORG (Malte) a souligné l’importance des récifs de corail et leur rôle dans l’économie des pays insulaires. Malte a placé la préservation de la vie marine au centre de ses préoccupations, a souligné son représentant, qui a cité notamment le respect de la propreté de l’eau de mer, le traitement des eaux usées avant d’être rejetées dans la mer, et la mise à jour de la politique nationale environnementale. Il a souligné que La Conférence Rio+20 est un rendez-vous essentiel pour toutes les parties prenantes pour pouvoir aider les pays à évoluer vers des économies vertes. Il a dit que son pays espérait que la Conférence de Durban sera elle aussi couronnée de succès.
M. OLEKSANDR NAKONECHNYI (Ukraine) s’est félicitée que la Conférence Rio+20 se concentre essentiellement aux questions relatives à la promotion de l’économie verte et à l’éradication de la pauvreté, qui doivent être les principaux objectifs de toutes politiques de développement durable. Il a indiqué que son pays jugeait qu’il était grand temps de prendre en considération un traitement plus équilibré et mieux coordonné des problèmes environnementaux au sein du cadre institutionnel onusien. Dans ce contexte, l’Ukraine défend la nécessité de prendre des décisions fortes pour renforcer l’architecture de la gouvernance environnementale, a dit le représentant. Rappelant que parmi les défis du développement durable figuraient la dégradation des terres, la désertification et la perte de biodiversité, qui menacent la sécurité alimentaire et alimentent les tensions économiques et sociales, le représentant a souhaité que la Conférence Rio+20 soit l’occasion de réitérer l’engagement international à relever ces défis.
Il a, par ailleurs, appelé à un renforcement de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, estimant qu’elle constitue un instrument clef pour la bonne gestion durable des terres au niveau mondial. Abordant aussi la question de la préservation de la diversité biologique, il a salué l’adoption du Protocole de Nagoya sur l'accès aux ressources et le partage des avantages tirés de la biodiversité, adopté à l’issue de la Conférence d’examen de la Convention sur la diversité biologique, tenue en octobre 2010.
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