AG/EF/3319

Des délégations de la Deuxième Commission demandent que les ressources des territoires occupés profitent d’abord aux Palestiniens

26/10/2011
Assemblée généraleAG/EF/3319
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

23e & 24e séances – matin & après-midi


DES DÉLÉGATIONS DE LA DEUXIÈME COMMISSION DEMANDENT QUE LES RESSOURCES

DES TERRITOIRES OCCUPÉS PROFITENT D’ABORD AUX PALESTINIENS


Abordant la question de l’Internet et du développement, elles exhortent les pays riches

à tenir leurs engagements concernant la réduction de la fracture numérique


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a examiné aujourd’hui le point de son ordre du jour relatif à la « Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles »*. 


Pour rappel, les documents dont était saisie la Commission indiquent que le 5 juin 1967, les hostilités éclatèrent entre Israël, l’Égypte, la Jordanie et la Syrie.  Lorsque le cessez-le-feu, demandé par le Conseil de sécurité, prit effet, Israël occupait le Sinaï égyptien, la bande de Gaza, la rive occidentale du Jourdain (Cisjordanie), y compris le secteur oriental de Jérusalem, et une partie des hauteurs syriennes du Golan.  Cette occupation continue depuis lors, malgré des décennies de négociations infructueuses.  L’actualité la plus récente du conflit est la demande de reconnaissance d’un État de la Palestine par l’ONU, en tant qu’État Membre de plein droit, une demande qui a été faite par le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, le 24 septembre dernier.


Cette demande de reconnaissance de la souveraineté territoriale palestinienne sous la forme d’un État contrôlant ses frontières et les ressources de son territoire, a été soutenue aujourd’hui par la plupart des délégations qui se sont exprimées au cours du débat de la Deuxième Commission.  Pour le représentant du Qatar, qui s’exprimait au nom du Groupe des États arabes, les Palestiniens doivent être dédommagés pour les souffrances qu’ils subissent depuis trop longtemps de la part d’Israël, et ils doivent jouir de leur souveraineté.  Les représentants de la Malaisie, de l’Arabie saoudite ou encore des Émirats arabes unis, entre autres, ont demandé aux Nations Unies de reconnaître l’État de Palestine dans les frontières précédant le conflit de 1967 et d’exiger qu’Israël se plie aux règles du droit international et aux nombreuses résolutions adoptées par le Conseil de sécurité sur la question du Moyen-Orient.


Des délégations ont également regretté que l’occupation israélienne des territoires palestiniens, et du Golan syrien, s’accompagne d’une exploitation effrénée des ressources naturelles de ces régions, dont notamment l’eau, mettant ainsi à mal l’économie des populations palestiniennes et arabes de ces territoires.  Le représentant de la Libye a, par exemple, déploré « la spoliation et le gaspillage des ressources naturelles » appartenant au peuple palestinien, alors que celui de la Syrie relevait que l’exclusion des Palestiniens et des Syriens de l’accès à ces ressources empêche toute reconstruction dans les territoires occupés, ce qui y aggrave encore plus la situation humanitaire.  La représentante de la Jordanie, quant à elle, a regretté que les Palestiniens ne puissent pas contrôler l’exploitation et la mise en valeur de leurs ressources naturelles, et elle a regretté que les populations en soient réduites à vivre d’assistance. 


Le représentant d’Israël a, par contre, estimé qu’il est regrettable que la Deuxième Commission « perde une nouvelle fois son temps sur une question qui n’a aucune pertinence quant à son mandat ».  Le représentant a mis en exergue « l’engagement de son pays envers la promotion du bien-être des peuples du Moyen-Orient » et les techniques innovantes mises sur pied par Israël dans l’agriculture et la gestion des ressources dans une région qui est peu dotée en ressources naturelles.  « Israël a fait fleurir le désert », a-t-il affirmé.  Ce à quoi l’Observateur de la Palestine a rétorqué en indiquant que les réalisations technologiques d’Israël, notamment dans le secteur agricole, n’ont été possibles que grâce aux fruits des exactions commises par les Israéliens à l’endroit des populations palestiniennes.  Il a ajouté que les techniques de développement, dont parle Israël, « ne sont en fait que des techniques mises en place pour dérober et piller les ressources des territoires palestiniens ». 


Dans l’après-midi, la Deuxième Commission a examiné le point de son ordre du jour relatif aux technologies de l’information et des communications (TIC) au service du développement**.


Des délégations ont reconnu que ces technologies jouent un rôle prépondérant dans la promotion du développement.  À ce propos, la fracture numérique est un obstacle que doivent franchir les pays en développement, ont-elles noté.  Le représentant du Nigéria a regretté que les promesses de développement que font miroiter les sciences et les technologies, dont les TIC, restent en grande partie non tenues pour les pays du Sud.  Il a cité le taux d’accès à l’Internet qui, en Europe, était possible pour 65% de la population à la fin de 2010, alors qu’en Afrique subsaharienne, il atteignait à peine 9,6%.  


Pour la représentante de l’Argentine qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, il est indispensable que les engagements et recommandations issus des deux phases du Sommet mondial sur la société de l’information, qui ont lieu à Tunis et à Genève, soient tenus et appliqués et donnent les résultats escomptés, notamment au bénéfice des peuples en développement.  Elle a également souligné le besoin d’améliorer le fonctionnement du Forum sur la gouvernance d’Internet. 


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, jeudi 27 octobre à 10 heures, par l’examen du point de son ordre du jour relatif au commerce international et au développement.  Dans l’après-midi, la Commission organisera un débat conjoint avec le Conseil économique et social sur le thème: « Investir dans les capacités productives pour une croissance riche en emplois ». 


*(A/66/78–E/2011/13)

**(A/66/64–E/2011/77), (A/66/67–E/2011/79) et (A/66/77–E/2011/103)


SOUVERAINETÉ PERMANENTE DU PEUPLE PALESTINIEN DANS LE TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPÉ, Y COMPRIS JÉRUSALEM-EST, ET DE LA POPULATION ARABE DANS LE GOLAN SYRIEN OCCUPÉ SUR LEURS RESSOURCES NATURELLES


Note du Secrétaire général sur les répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé (A/66/78–E/2011/13)


L’occupation israélienne du territoire palestinien, y compris Jérusalem-Est, notamment le recours constant par l’armée israélienne à des mesures de détention arbitraire, l’usage excessif de la force, l’expansion des colonies de peuplement, la destruction de biens, la démolition d’habitations, les restrictions à la liberté de circulation, la non-délivrance de permis de construire et la politique de bouclage, continue de faire obstacle à l’existence et au bon fonctionnement des institutions de l’Autorité palestinienne, et d’aggraver la situation économique et sociale des Palestiniens, déclare le Secrétaire général dans ce rapport.


Entre le 1er février 2010 et le 29 mars 2011, les Forces de sécurité israéliennes et les colons israéliens ont tué 98 Palestiniens et en ont blessé 1 871.  Au cours de la même période, le conflit a fait 5 morts et 82 blessés du côté israélien.  Selon des estimations, 6 000 Palestiniens, dont 213 enfants et 210 personnes, qui font l’objet d’un internement administratif sans inculpation ni jugement, étaient détenus à la fin de 2010.  En 2010, on a enregistré un plus grand nombre de démolitions qu’au cours de n’importe quelle autre année depuis 2005.  Au moins 431 constructions palestiniennes, dont 137 habitations, ont été démolies à Jérusalem-Est occupée et dans la zone C en Cisjordanie, ce qui a provoqué le déplacement de 594 personnes et a privé 14 136 autres de leurs moyens d’existence, est-il stipulé dans ce rapport.


Le Gouvernement israélien a annoncé sa décision d’assouplir le blocus imposé à la bande de Gaza le 20 juin 2010.  Cette décision y a provoqué un accroissement des importations de biens de consommation.  Toutefois, la plupart des paramètres fondamentaux du blocus israélien: restrictions frappant la liberté de circulation, importation de matières premières et de matériaux de construction de première nécessité destinés uniquement à des projets sous supervision internationale et exportation de seulement quelques catégories de produits, demeurent en place, note le Secrétaire général.  


En Cisjordanie, les Palestiniens continuent d’avoir difficilement accès à Jérusalem-Est occupée et à leurs terres, situées essentiellement dans la vallée du Jourdain, et aux zones se trouvant derrière le mur et dans le voisinage de colonies israéliennes.  Au milieu de 2010, 517 774 colons israéliens, dont environ 200 000 à Jérusalem-Est occupée, vivaient dans 144 colonies de peuplement dans le territoire palestinien occupé.  Leur nombre a plus que doublé depuis le lancement du processus de paix d’Oslo en 1992. 


L’occupation et la fermeture hermétique du point de passage donnant accès à la République arabe syrienne constituent les obstacles les plus importants au développement économique et à la normalisation de la vie sociale dans le Golan syrien occupé, indique d’autre part Ban Ki-moon.  Les citoyens syriens qui souhaitent maintenir leur identité arabe syrienne se heurtent à de grandes difficultés et voient leurs possibilités d’entreprendre des activités génératrices de revenus très gravement restreintes, constate le Secrétaire général.


Réactions des délégations après la présentation du rapport du Secrétaire général


Le représentant de l’Égypte a souligné que le rapport présente avec détails les souffrances du peuple palestinien, les diverses violations qui sont commises, et la baisse des indicateurs économiques et sociaux dans les territoires occupés.  La Deuxième Commission doit se pencher sur cette question, a-t-il souligné.  Nous sommes d’accord avec les recommandations du rapport, car elles pourraient permettre, si elles étaient appliquées, de mettre un terme à la souffrance quotidienne du peuple palestinien, a-t-il ajouté.  


L’Observateur de la Palestine a demandé comment le rapport pourrait être utilisé à bon escient dans le cadre de la résolution des questions liées à l’occupation et au territoire palestinien occupé.  Paraphrasant certains termes du rapport, il a ajouté que la Palestine est devenue « l’otage d’Israël ».  


Le représentant de la Syrie a, pour sa part, fait remarquer que ce rapport devrait comporter des recommandations plus précises sur ce que doit faire la communauté internationale pour aider le peuple palestinien à protéger les ressources naturelles de son territoire et le soutenir en matière de développement économique.  Il a demandé que des moyens de communication supplémentaires soient accordés à la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) afin qu’elle puisse mieux évaluer les souffrances du peuple palestinien.  Il a également demandé pourquoi il n’est pas possible d’utiliser les rapports que fait la CESAO au cours des réunions du Conseil de sécurité.


Mme RIMA KHALAF, qui a pris la parole au nom du secrétariat de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), et en réponse aux interpellations des délégations, a indiqué que le rapport se focalise surtout sur ce que peut faire la communauté internationale.  La solution aux problèmes que rencontrent les Palestiniens serait de mettre un terme à l’occupation elle-même, a-t-elle relevé.  Ce qui se passe dans les territoires occupés, en matière d’exploitation de leurs ressources, contrevient à toutes les résolutions internationales et à toutes décisions du Conseil de sécurité, a-t-elle ajouté.  Nous sommes convaincus que les autorités israéliennes doivent être tenues pour responsables des violations en cours, a dit Mme Khalaf.  En attendant une résolution sur cette question, les agences des Nations Unies continueront d’aider le peuple palestinien, mais la seule solution à long terme reste la fin des violations des lois internationalement adoptées sur la situation du peuple palestinien, de ses territoires, et des ressources qu’il contient, a-t-elle conclu. 


Débat général


M. RABII ALHANTOULI, Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, a relevé que cela fait 44 ans que les territoires palestiniens sont occupés par Israël, et que la communauté internationale laisse la « force d’occupation » faire tout ce qu’elle veut.  Cette force d’occupation, a ajouté le représentant, se considère au-dessus des lois et continue de violer le droit international, ainsi que les résolutions pertinentes des Nations Unies sur la question de la Palestine.  M. Alhantouli a ensuite dénoncé les actes posés par la « force d’occupation » à l’encontre des populations palestiniennes.  Il a de ce fait cité, entre autres, les assassinats de civils palestiniens, les arrestations arbitraires, la confiscation de terres et les démolitions d’habitations.  Il a également affirmé qu’Israël, la « force d’occupation », persiste dans sa tentative de changer la composition démographique des territoires occupés, y compris Jérusalem-Est, par la construction permanente de colonies de peuplement, et la construction d’un mur de séparation, qui a été jugé illégal par la Cour internationale de Justice (CIJ) en 2004.


L’Observateur de la Palestine a relevé que le développement économique de la Palestine est compromis par le contrôle, par Israël, des ressources en eau, qui sont utilisées, a-t-il expliqué, en priorité par le demi-million de colons israéliens installés dans les territoires occupés.  M. Alhantouli a par la suite cité des rapports du Bureau de la coordination des affaires humanitaires portant sur la situation des territoires palestiniens occupés qui indiquent que les colons israéliens ont brulé plus de 8 000 oliviers depuis le début de cette année, y compris 900 plants la semaine dernière.  Il a souligné que plus de 100 000 Palestiniens tirent leur revenu de la culture des olives.  L’Observateur de la Palestine a, en outre, noté que l’Autorité palestinienne a mis en place un programme intitulé « Palestine: fin de l’occupation, établissement d’un État », avec le soutien de partenaires internationaux.  Ce programme apporte une assistance aux zones affectées par les activités israéliennes, par des actions de reconstruction, notamment à Jérusalem-Est et dans la vallée du Jourdain.


M. Alhantouli a poursuivi son intervention en indiquant que le blocus de la bande de Gaza, par Israël, empêche les agriculteurs et pêcheurs de Gaza de mener leurs activités, alors que 38% de la population de la zone vivent sous le seuil de la pauvreté.  L’Observateur de la Palestine a exhorté la communauté internationale à inviter Israël à se conformer au droit international en se retirant des territoires palestiniens et du Golan syrien occupés.  Il a enfin émis le vœu de voir les populations palestiniennes jouir de leur souveraineté sur leur territoire et sur ses ressources.

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M. ABDULRAHMAN YAAQOB YA AL-HAMADI (Qatar) s’est exprimé au nom du Groupe des États arabes.  Il a souligné que le rapport de la CESAO fait état de la poursuite de l’occupation des territoires palestiniens et des souffrances du peuple palestinien, alors qu’Israël continue de violer le droit international.  Cet état de choses continue de représenter une violation des décisions de l’ONU et, ce, sous les yeux de la communauté internationale.  L’occupation israélienne, les colonies illégales, les bouclages des territoires, contribuent aux souffrances quotidiennes des Palestiniens et les empêchent d’accéder aux ressources naturelles de leur territoire, a-t-il souligné.  Le blocus illégal de Gaza se poursuit, ce qui aggrave la situation au quotidien et empêche la reconstruction de la bande de Gaza, a dit le représentant. 


La pollution des territoires se poursuit parce qu’y sont déversés des déchets parfois toxiques.  Plus encore, Israël a tendance à enterrer ses déchets nucléaires sur une partie des territoires occupés, a déploré le représentant.  Les autorités d’occupation poursuivent leurs activités de colonisation et de peuplement illégal dans la région du Golan occupé, au mépris du peuple syrien du Golan.  Le représentant a aussi souligné que le mur édifié par les Israéliens empêche les Palestiniens d’accéder à leurs ressources naturelles, les privant de fait de la souveraineté qu’ils doivent exercer sur ces ressources.  Sur le Golan syrien occupé, le peuple syrien est également privé de l’accès aux ressources.  Les Israéliens vendent notamment l’eau plus chère aux Syriens qu’aux colons israéliens implantés sur place, a dénoncé le représentant du Qatar.  Des violations flagrantes du droit humanitaire et des droits de l’homme sont commises par Israël, a-t-il insisté.  Le peuple palestinien est privé de ses droits les plus élémentaires, y compris du droit à l’alimentation en raison des activités de bouclage, a-t-il indiqué.  Il a appelé la communauté internationale à veiller au respect des résolutions prises par les Nations Unies et du droit international pour que soit mis un terme à l’occupation.  Les Palestiniens doivent être dédommagés pour les souffrances subies et ils doivent retrouver leur souveraineté, a-t-il souligné. 


M. AMAR DAOUD (Soudan) a noté qu’Israël a entravé le travail des agences humanitaires, dont des agences de l’ONU, dans les territoires occupés, leur bloquant l’accès aux populations de Gaza, avec comme conséquence l’augmentation de la souffrance de ces populations.  Il a affirmé qu’Israël utilise 91% des ressources hydriques des territoires palestiniens, et il a ajouté que la santé publique s’est détériorée considérablement dans les territoires palestiniens, à cause notamment du blocus de Gaza.  Le représentant a regretté les exactions dont sont victimes les populations palestiniennes et les populations arabes du Golan syrien.  Il a déclaré que ces actes commis par Israël constituent des violations des droits de l’homme.  Il a invité, de ce fait, la communauté internationale à prendre ses responsabilités, en imposant à Israël le respect du droit international, et en l’obligeant à se retirer des territoires palestiniens et syriens occupés.  Israël doit aussi dédommager les populations palestiniennes et arabes des territoires occupés pour les dommages qu’il leur fait endurer.


Mme ZALWANI ZALKAPLY (Malaisie) a relevé les statistiques contenues dans le rapport et relatives aux brutalités subies par les Palestiniens.  Elle a rappelé que la communauté internationale attend un règlement légal de la question palestinienne, et que 180 résolutions ont été prises à ce jour en ce sens, résolutions qui n’ont pas été respectées.  Il est regrettable que nous, peuples du monde, ne soyons pas capables de donner ses droits au peuple de Palestine, a-t-elle déclaré, ajoutant qu’Israël fait peser de graves dangers sur les générations à venir.  La représentante a indiqué que son pays appelle les parties et la communauté internationale à trouver un règlement pacifique à la question du Moyen-Orient afin de mettre fin aux malheurs économiques et sociaux du peuple palestinien.  La Malaisie exprime son soutien à la demande de reconnaissance faite par les Palestiniens en vue d’avoir un État palestinien pleinement membre des Nations Unies, a dit la représentante. 


Mme MUNA ALMEAINI (Émirats arabes unis) a relevé que les actions militaires d’Israël ont conduit à de nombreux décès et blessés du côté palestinien, notamment de femmes et d’enfants.  Elle a ajouté que la pauvreté et le chômage ont atteint des taux très élevés depuis le blocage de la bande de Gaza par Israël.  Elle a ensuite soutenu que les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale stipulent clairement qu’Israël doit se retirer des territoires occupés.  Mais, a-t-elle regretté, Israël continue son occupation des territoires palestiniens et syriens, avec, a-t-elle précisé, des tentatives visant à changer le caractère arabe des territoires occupés.  Elle a affirmé que les Émirats arabes unis soutiennent les populations palestiniennes affectées par l’occupation israélienne, et reconnaissent également le droit de la Syrie à récupérer le Golan.  La représentante a souligné que les Émirats arabes unis soutiennent aussi les efforts du Président de l’Autorité palestinienne, dans son initiative visant la proclamation d’un État palestinien indépendant.  Elle a évoqué les soutiens financiers et matériels que les Émirats arabes unis apportent aux Palestiniens et a dit souhaiter un règlement juste et équitable de la question palestinienne.


M. RABEE JAWHARA (République arabe syrienne) a souligné que le rapport de la CESAO fait la lumière sur les préjudices subis par le peuple palestinien et rapporte « le comportement barbare d’Israël » au mépris du droit international.  Les peuples palestinien et syrien vivant sur les territoires occupés sont privés de leur dignité et de l’accès aux ressources, a-t-il souligné, ajoutant que « les meurtres de ces populations sur ces territoires se font dans l’indifférence du monde ».  Le blocage de l’accès aux ressources empêche toute reconstruction sur ces territoires, ce qui y aggrave encore plus la situation humanitaire.  Le travail d’aide humanitaire est lui-même entravé, a estimé le représentant.  Il a énuméré le non-respect de plusieurs résolutions et la poursuite de facto de l’occupation israélienne, notamment sur le territoire syrien du Golan. 


Israël exploite et gaspille les ressources naturelles du Golan, détruit l’environnement naturel en y versant ses déchets nucléaires, et écrase la population sous le poids d’impôts très élevés, a-t-il insisté.  Une catastrophe économique sans précédent est subie par les Syriens, et le contrôle des ressources hydriques fait partie de la stratégie d’occupation d’Israël, a-t-il encore ajouté.  Les discussions devant la Deuxième Commission ont une importance particulière, a fait remarquer le représentant syrien: elles envoient un message clair à tous les peuples du monde sur le fait que l’occupation par la force est contraire à toutes les normes internationales édictées par toutes les civilisations depuis des milliers d’années.  Le représentant a exprimé son étonnement face à l’attitude de certains pays, sans citer de nom, qui se déclarent « grands défenseurs des droits de l’homme, et qui débattent des droits des peuples sous occupation » alors qu’il leur suffirait plutôt de faire appliquer et respecter les résolutions qui ont été prises.  Le peuple palestinien devrait être dédommagé pour les préjudices qu’il subit depuis plusieurs décennies, a aussi ajouté le représentant.  


Mme THILMEEZA HUSSAIN (Maldives) a estimé que la seule option possible aujourd’hui pour la question des ressources des territoires occupés soit résolue, est la reconnaissance formelle au niveau international d’un État de Palestine vivant en paix aux côtés d’Israël.  Ceci permettra l’établissement d’une normalité sociale, d’une égalité juridique, d’opportunités économiques et d’un développement durable.  Les Maldives ont salué la décision d’Israël d’assouplir l’an dernier le blocus de Gaza, ce qui a permis de faire entrer plus de biens dans les territoires palestiniens.  Toutefois, Gaza reste un territoire occupé, et il existe toujours plus de 500 points de contrôle qui font obstacles aux déplacements et au transport dans la zone.  Des restrictions élevées sont posées à la circulation dans et à travers les territoires, dont la Cisjordanie et sur le fleuve Jourdain, une zone qui a pourtant un fort potentiel économique pour les Palestiniens, a relevé Mme Hussain. 


Les Maldives ont réaffirmé leur préoccupation, concernant l’expansion des colonies israéliennes, qui se fait à une vitesse alarmante, et qui prive les Palestiniens de l’accès à l’eau, à la terre et à l’énergie, a dit la représentante.  Elle a notamment parlé du « mur illégal » qui a été construit en Cisjordanie et qui a isolé des terres cultivables d’une valeur de 38 millions de dollars.  Ce sont aussi quelque 50 millions de dollars de terres arables qui sont isolées à Gaza, a-t-elle fait remarquer.  D’autre part, les Palestiniens souffrent d’un manque à gagner de 26 millions de dollars sur les produits de la pêche, a souligné la représentante, qui a déploré également que la population palestinienne souffre de la pollution des sols et de l’eau dont elle a besoin en raison des déchets et des eaux usées déversées par les colons.  Elle a conclu qu’il est temps de progresser sur cette question, et qu’il faut reconnaitre un État palestinien qui soit responsable de construire des infrastructures sur son territoire et d’assurer une stabilité économique et sociale à sa population.


M. ABDULAZIZ ALOUMI (Koweït) a souligné que l’occupation des territoires palestiniens, par Israël, constitue une violation flagrante du droit international.  Il a regretté que les destructions d’habitations et de vergers d’oliviers palestiniens n’aient pas cessé.  Il a expliqué que ces actions visent, à terme, à « judaïser » les terres occupées par les colons israéliens.  L’État du Koweït, a noté le représentant, dénonce la décision d’Israël de ne pas respecter le moratoire sur le gel de l’implantation des colonies, qui apparaît comme un obstacle au processus de paix.  Il a ensuite regretté les restrictions posées à l’accès à l’eau, dont sont victimes les Palestiniens, sur leur propre terre. 


M. Aloumi a, en outre, indiqué que les activités industrielles, et les déchets toxiques déversés par les Israéliens sur les terres palestiniennes, constituent de graves atteintes à la préservation de l’environnement dans les territoires palestiniens occupés.  M. Aloumi a dénoncé le blocus de Gaza, qui en est à sa cinquième année, et qui constitue une punition collective à l’endroit des populations de Gaza, et conduit à la détérioration des conditions de vie dans la bande de Gaza.  Le représentant a invité la communauté internationale à poursuivre ses efforts, afin de permettre aux Palestiniens de jouir de leur droit à l’autodétermination.  Il est du droit des Palestiniens d’établir un État sur leur territoire, avec Jérusalem-Est comme capitale, a déclaré le représentant.  Il a aussi souhaité qu’Israël se retire des territoires palestiniens et du Golan syrien occupés.


M. FAISAL HASHEM (Arabie saoudite) a souligné que le conflit israélo-arabe continue de prévaloir sur toutes les autres questions du Moyen-Orient.  Il n’y a pas de conflit aujourd’hui qui ait plus d’impact sur la paix internationale que celui-ci, a-t-il estimé.  Il a déploré la poursuite de la colonisation et de l’annexion de terres et de ressources palestiniennes et arabes par Israël.  Le Gouvernement israélien continue de priver le peuple palestinien de ses droits essentiels, faisant fi des résolutions internationales.  Les colons israéliens utilisent la moitié des ressources hydriques du peuple palestinien.  Il est impossible de laisser faire ceci sans sanctions contre Israël, s’est indigné le représentant.  Il convient maintenant d’adopter une position collective qui traduirait cette conscience de la communauté internationale concernant les violations commises, a-t-il `proposé.  Le représentant a aussi évoqué le mur israélien, construit en toute illégalité, comme l’a dit la CIJ, et a qualifié la construction de ce mur « d’acte raciste » qui en outre ne privilégie que les colons israéliens.  Il a décrit Gaza comme « une prison à ciel ouvert ».  Il a demandé au Conseil de sécurité d’être à la hauteur de la situation et a demandé aux Nations Unies de reconnaître un État palestinien et que celui-ci devienne État Membre à part entière des Nations Unies.


M. AWAAH BIN SAID AL SHANJARI (Oman) a indiqué que son pays a toujours encouragé les négociations entre Palestiniens et Israéliens.  Mais, il a regretté que ces efforts aient été vains.  Il a ajouté que la reconnaissance de l’État palestinien, établi sur les frontières de 1967, apparaît juste dans le contexte actuel.  Il a indiqué qu’il est injuste qu’un État puisse abattre des arbres et des vergers alors que dans le même temps, les Nations Unies essayent d’augmenter le couvert végétal dans le monde.  Il a ensuite noté qu’il est injuste de détruire des habitations et d’empêcher des populations de tirer profit de leurs ressources naturelles, alors que les Nations Unies s’emploient à lutter contre la pauvreté.  Le représentant a exhorté la communauté internationale à adopter des mesures concrètes afin que le peuple palestinien puisse réaliser son indépendance


M. RAZZAQ KHLEEF MANSOOR AL SEEDI (Iraq) a souligné que l’occupation israélienne entrave tout succès dans les négociations et travaux visant à régler le conflit, et augmente les souffrances du peuple palestinien.  Il a évoqué la politique de bouclage et l’interdiction des permis de construire pratiqués par Israël et qui empêchent le développement du peuple palestinien.  Il a aussi cité les morts et les détentions à déplorer du côté palestinien, mais aussi les démolitions de bâtiments résidentiels que mènent les forces israéliennes, et qui ont mis de nombreux Palestiniens dans la rue et en ont fait des sans abris, tandis que des permis de construire étaient accordés aux colons israéliens.  Le représentant a évoqué l’impossibilité de reconstruire le tissu social palestinien en raison de la politique inhumaine pratiquée par Israël.  La paix est hors de portée, a-t-il estimé, parce qu’Israël s’obstine à faire du territoire palestinien un champ de bataille et y impose un blocus inhumain.  Israël œuvre sans relâche pour saborder tout espoir de bien-être pour le peuple palestinien, a accusé le représentant, qui a appelé au respect des résolutions du Conseil de sécurité et à l’application du plan de paix arabe avec la création d’un État palestinien aux côtés de l’État israélien.


Mme DIANA AL-HADID (Jordanie) a relevé que le droit au développement se fonde sur le droit des peuples à exercer leur souveraineté sur l’utilisation des ressources de leur territoire, afin de pouvoir, a-t-elle expliqué, se prévaloir d’exercer leurs droits économiques et civiles.  Elle a regretté que les Palestiniens ne puissent pas contrôler leurs ressources naturelles, et elle a estimé que les territoires palestiniens ont une économie basée sur la seule assistance.  La représentante a noté que la confiscation des terres, la pollution des bassins hydriques, la destruction d’habitations et les humiliations diverses imposées aux Palestiniens, sont autant de violations flagrantes du droit international par Israël.  Elle a souhaité la fin de ces souffrances et invité la communauté international à être à la hauteur de ses responsabilités sur la question palestinienne.  Elle a émis, en outre, le vœu de voir un État palestinien indépendant, et qui jouisse pleinement de ses ressources naturelles.  


M. ALI KREK (Libye) a souligné que le rapport de la CESAO ne montre aucun changement dans les pratiques israéliennes.  Au contraire, il fait état de la poursuite des violations des résolutions des Nations Unies.  Il a demandé qu’un terme soit mis aux activités de destruction et de pollution auxquelles se livre Israël.  Il a déploré la dégradation de l’économie des territoires palestiniens, le niveau de souffrance et de répression que subit le peuple palestinien, et la manière dont les Palestiniens sont privés de la jouissance de leurs terres et de leurs ressources naturelles.  Il a réitéré la demande concernant la destruction du mur israélien et le respect des résolutions des Nations Unies.  Le représentant a aussi souligné les conséquences dramatiques qu’entraîne le blocus des territoires occupés sur les conditions de vie du peuple palestinien.  Il a déploré la spoliation et le gaspillage des ressources naturelles du peuple palestinien.  Il a exhorté le Conseil de sécurité à se comporter de façon responsable pour faire appliquer et respecter les résolutions déjà prises et le droit international.


Mme TUTI W. IRMAN (Indonésie) a regretté que certains peuples ne puissent pas encore jouir de leur territoire et de leurs ressources de manière souveraine.  Elle a également regretté le non-respect, par Israël, du moratoire sur le gel de la colonisation dans les territoires palestiniens occupés.  Elle a relevé que son pays est fermement ouvert à l’idée d’un territoire palestinien indépendant.  Elle a évoqué les actions de l’Indonésie lancées à l’endroit des Palestiniens dans le domaine humanitaire, et a annoncé la construction future d’un hôpital cardiologique à Gaza par le Gouvernement de l’Indonésie.  La représentante a prôné la solution de deux États aux Palestiniens et aux Israéliens, relevant que cette option est la meilleure pour une paix durable au Moyen-Orient.


M. AMOS RADIAN (Israël) s’est dit déçu que la Deuxième Commission « perde une nouvelle fois son temps sur une question qui n’a aucune pertinence quant à son mandat ».  Au lieu de se concentrer sur des sujets revêtant une importance d’une portée mondiale, « la Commission a cédé aux demandes hostiles de certains États Membres dont le seul propos est de salir Israël », a-t-il déclaré.  Il a déploré que la Commission « adopte d’une année à l’autre des résolutions incendiaires contre Israël » et a souligné que son pays avait pour sa part montré son engagement en faveur du progrès pour la société palestinienne au travers d’actions concrètes pour développer l’économie et les infrastructures palestiniennes.  Le représentant a aussi fait valoir qu’en dépit des critiques ouvertes émanant de plusieurs États Membres, ces derniers ne peuvent que reconnaître, à voix basse, qu’ils bénéficient des innovations et des technologies de pointe d’Israël, qui sont utiles au monde entier.  « À cet égard, force est de constater qu’Israël est un pays totalement dévoué aux objectifs de la Deuxième Commission », a-t-il affirmé.


Le représentant a mis en exergue l’engagement de son pays en faveur de techniques innovantes d’agriculture et de gestion des ressources afin de faire un usage optimal de l’eau, de la terre et de la force de travail dans une région qui est peu dotée en ressources naturelles.  « Israël a fait fleurir le désert », a insisté le représentant, grâce à des technologies qui ont depuis été exportées pour soulager les populations qui souffrent d’un manque de ressources en eau et en nourriture.  Il a affirmé qu’Israël partage les intérêts de ses voisins quant à la protection de l’environnement naturel, et que cet intérêt se traduit par plusieurs projets de développement communs dans l’agriculture, la sécurité alimentaire, le reboisement, le dessalement et la gestion de l’eau.  Il a relevé que ces efforts seraient mieux mis en valeur si l’Autorité palestinienne exécutait les nombreux projets qui ont déjà été approuvés conjointement.  Il a affirmé que le large éventail de projets israélo-palestiniens existant en termes de ressources naturelles contredit les idées véhiculées par le débat d’aujourd’hui.  Il a estimé « mystérieux » que les défenseurs du projet de résolution sur la Palestine ignorent ces nombreux projets.  C’est l’Autorité palestinienne qui refuse actuellement de participer à ces projets, a accusé M. Radian.  Le représentant a conclu que la résolution sur la reconnaissance du droit des Palestiniens à jouir de leurs ressources naturelles était « une politisation des débats qui n’améliore en rien la vie des Palestiniens », ni n’aide à mieux comprendre les partenariats régionaux entre les deux parties.


Droit de réponse


L’Observateur de la Palestine a relevé que, malgré les faits contenus dans le rapport, et les messages des divers intervenants, le représentant d’Israël n’a pas eu une réaction positive face aux différentes interpellations à lui adressées.  Il a souligné que personne n’attaque Israël, mais, qu’on lui demande juste de mettre fin à l’occupation des territoires palestiniens.  Il a indiqué que les réalisations technologiques d’Israël, notamment dans le secteur agricole, n’ont été possibles que grâce aux fruits des exactions commises par les Israéliens à l’endroit des populations palestiniennes.  Il a ajouté que ces techniques de développement dont parle Israël, ne sont en fait que des techniques mises en place pour dérober et piller les ressources des territoires palestiniens.  Il a ensuite remercié les intervenants pour leur soutien à l’endroit des Palestiniens.


Le représentant de la Syrie a estimé que le représentant d’Israël s’efforce de dénaturer les travaux de la Deuxième Commission en insinuant que la Commission ne devrait pas débattre de la question des ressources des territoires occupés par Israël.  Il a estimé que la liste des violations du droit international commises par Israël ne cesse de s’allonger.  Il a, par la suite, trouvé ironique que l’usage des ressources en eau des territoires occupés par Israël, soit présenté comme vecteur de création de technologies agricoles de pointe, comme l’a présenté le représentant d’Israël.  Il a enfin estimé que ces activités d’Israël empêchent les populations palestiniennes et arabes vivant sous occupation de jouir pleinement des ressources de leur territoire.


LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT


Rapport du Secrétaire général sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre et le suivi des résultats du Sommet mondial sur la société de l’information aux niveaux régional et international (A/66/64-E/2011/77)


Ce rapport a été élaboré à la demande du Conseil économique et social qui, dans sa résolution 2006/46, avait prié le Secrétaire général d’informer la Commission de la science et de la technique au service du développement de la mise en œuvre des textes issus du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI).


Le document passe en revue les progrès accomplis dans la mise en œuvre des résultats du Sommet mondial aux niveaux international et régional, et recense les obstacles et les problèmes rencontrés.  Il a été établi par le secrétariat de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) d’après les renseignements fournis par 19 organismes du système des Nations Unies et d’autres entités sur les activités menées en 2010 pour donner suite au Sommet mondial, le but étant de partager des bonnes pratiques et des enseignements.


Dans ses conclusions, le rapport souligne notamment que la réalisation de l’objectif d’un accès universel aux technologies de l’information et des communications (TIC) de base a continué de progresser en 2010.  La croissance rapide de la téléphonie mobile depuis 2005 est telle que l’une des cibles du Sommet mondial − faire en sorte que « plus de la moitié des habitants de la planète aient à leur portée un accès aux TIC » − a déjà été atteinte.  L’intérêt de la téléphonie mobile a encore été renforcé par de nouveaux services et applications, y compris la santé mobile et les transactions mobiles, et une rapide expansion de l’accès à l’Internet mobile est en cours. 


Il en résulte que nombreux sont ceux qui dans les pays en développement ont maintenant un accès personnel direct aux services TIC − y compris l’administration en ligne, la gestion commerciale électronique et les services de proximité.  Cette évolution ouvre de nouvelles perspectives de développement, tout en imposant une réévaluation des stratégies nationales et régionales existantes en matière de TIC.  Pour autant, la croissance des communications mobiles ne signifie pas qu’il ne faut plus se préoccuper de la fracture numérique, mais pose de nouveaux problèmes concernant le caractère de cette fracture.


M. MONGI HAMDI, de la Division de la technologie et de la logistique de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a présenté le rapport du Groupe de travail sur les améliorations à apporter au Forum sur la gouvernance de l’Internet (publié sous la cote A/66/67-E/2011/79).  Ce rapport a été établi par le Président de ce Groupe de travail, et rend compte de la mise en place et des résultats des deux réunions tenues par le Groupe de travail au début de l’année 2011.  Le Groupe a examiné les contributions des États Membres et des parties prenantes sur les améliorations à apporter au Forum sur la gouvernance de l’Internet, dans le cadre du mandat énoncé dans l’Agenda de Tunis. 


L’abondance de l’information, la complexité et le caractère politiquement sensible du sujet, et les fortes divergences de vues entre les États Membres sur un certain nombre de propositions concrètes n’ont pas permis au Groupe, dans le court délai qui lui était imparti pour s’acquitter de sa tâche, d’élaborer la version définitive de la série de recommandations relatives aux améliorations à apporter au Forum sur la gouvernance de l’Internet.  Il a donc été suggéré que le Groupe de travail poursuive ses délibérations au-delà de la quatorzième session de la Commission de la science et de la technique au service du développement, a indiqué M. Hamdi.


Rapport du Secrétaire général sur le renforcement de la coopération sur les questions de politiques publiques nationales concernant Internet (A/66/77-E/2011/103)


Dans sa résolution 2010/2, le Conseil économique et social a invité le Secrétaire général à tenir des consultations ouvertes et sans exclusive, auxquelles tous les États Membres et toutes les autres parties concernées seront conviés, sur les questions de politiques publiques internationales concernant Internet, et a demandé que le résultat de ces consultations soit communiqué, par l’entremise du Conseil, à l’Assemblée générale à sa soixante-sixième session.  Ce rapport est soumis en réponse à cette demande.


Des consultations ont été organisées par le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales pendant la période comprise entre septembre et décembre 2010.  Les personnes qui y ont participé ont émis des idées sur les questions de politiques publiques justifiant une attention particulière, sur les mécanismes de coopération internationaux à envisager pour aborder ces questions, et sur le rôle que les Nations Unies et d’autres entités peuvent jouer pour faciliter le processus de renforcement de la coopération dans ces domaines.


Le rapport comprend cinq parties: Contexte général; Organisation des consultations ouvertes sur le renforcement de la coopération tenues en application de la résolution 2010/2 du Conseil économique et social; Questions de politiques publiques à prendre en considération; Mécanismes de coopération internationaux; Rôle du Secrétaire général


Sur ce dernier point, il est précisé que l’Agenda de Tunis attribue un rôle important au Secrétaire général dans la promotion du renforcement de la coopération sur les questions de politiques publiques concernant Internet.  Des organisations intergouvernementales telles que l’Organisation des Nations Unies ont pour mission de faciliter la coordination des activités se rapportant aux questions de politiques publiques concernant Internet, est-il stipulé dans ce rapport.


Débat général


Mme NATALIA HANDRUJOVICZ (Argentine), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que les technologies de l’information et des communications (TIC) sont essentielles aux pays en développement pour qu’ils puissent bénéficier de la mondialisation.  Les TIC ont ainsi un rôle fondamental à jouer dans la promotion d’une croissance inclusive et du développement.  En dépit de l’explosion des nouvelles technologies ces dernières années, les perspectives de développement pour les pays pauvres ne se sont pas produites, a regretté Mme Handrujovicz.  La représentante a exprimé la préoccupation des États du Groupe des 77 et la Chine envers le fossé grandissant entre les pays développés et ceux en développement en termes de haut débit et d’accès à l’Internet.  Elle a dit que le Groupe des 77 et la Chine souhaitait que les engagements et recommandations issues des deux phases de Genève et de Tunis du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) soient tenus et appliqués et donnent les résultats escomptés pour le bénéfice des peuples.  Elle a souligné le besoin d’améliorer le fonctionnement du Forum sur la gouvernance de l’Internet.  Elle a exhorté le système des Nations Unies à assurer le respect des engagements relatifs aux transferts des technologies destinées à réduire la fracture numérique.


M. MANI PRASAD BHATTARAI (Népal), s’exprimant au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), a noté qu’en dépit des progrès accomplis dans la téléphonie mobile et dans l’usage croissant de l’Internet à travers le monde, les PMA font face à des difficultés croissantes pour rendre les TIC accessibles à leurs populations, en particulier dans les zones rurales.  Les PMA n’ont pas été en mesure de bénéficier des innovations créées par les TIC en raison de plusieurs contraintes, dont un manque d’investissements et de ressources de financements à opérer dans les infrastructures et la construction de capacités.  Il a souligné l’importance de la fracture numérique, qui s’élargit entre pays riches et pauvres et a demandé que soit mis en œuvre urgemment le Plan d’action adopté en 2003 lors du Sommet mondial sur la société de l’information, ainsi que les recommandations de la deuxième phase du Sommet, qui a eu lieu à Tunis.  Il a appelé les partenaires au développement à fournir des aides techniques et financières accrues pour le développement des TIC dans les PMA, et a souligné que la communauté internationale et les Nations Unies devraient mettre davantage l’accent sur la mise en œuvre concrète de l’assistance promise aux pays pauvres.


M. YUSRA KHAN (Indonésie), s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a fait part de sa crainte de voir la fracture numérique s’élargir davantage du fait de la crise économique et financière internationale.  Il a affirmé que pour l’ANASE, la coopération régionale et la coopération internationale, de même que le partenariat public-privé, pourraient permettre de développer et promouvoir le secteur des technologies de l’information et des communications, en termes d’infrastructures et de services, ceci au le bénéfice des communautés.  Le représentant a rappelé que cela fait 10 ans que l’ANASE a lancé sa coopération dans le cadre des technologies de l’information et des communications.  Il a relevé que des améliorations et des succès sont visibles dans les domaines de la télémédecine, de l’éducation numérique, ou encore du commerce électronique.  Il a, par exemple, noté que plus de 78% de la population de l’ANASE utilisent maintenant les TIC dans leur vie quotidienne.  Dans le même cadre, les industries du domaine des TIC emploient 11,7 millions de personnes dans la région, avec plus de 32 milliards de dollars de revenus annuels.  M. Khan a estimé que la coopération Sud-Sud et la coopération Nord-Sud sont utiles pour réduire la fracture numérique, et il a apprécié le rôle que certaines agences des Nations Unies jouent à cet effet.


Mme RUEANNA HAYNES (Trinité-et-Tobago), s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a relevé que pendant que l’usage des TIC se répand dans les pays en développement, leur application, dans les domaines des services, de la lutte contre la pauvreté et de l’égalité des genres, semble évidente aujourd’hui.  Elle a rappelé qu’en 2005, un Comité de réflexion de la CARICOM sur les TIC avait été mis sur pied.  Dans ce cadre, une stratégie régionale de développement numérique a été lancée, avec comme objectif majeur d’explorer les possibilités de mise en œuvre du commerce électronique au sein de la région des Caraïbes.  La stratégie régionale ambitionne également, a-t-elle précisé, de promouvoir la participation des Caraïbes sur la toile mondiale grâce à des contenus culturels et éducatifs, avec en toile de fond, l’objectif d’établir les bases d’un développement durable des Caraïbes par l’usage approprié des TIC.  La représentante a regretté que cette ambition se heurte au déficit technologique de la région en matière de TIC, et au besoin de renforcement de capacités des populations de la CARICOM.  Elle a, à ce propos, souhaité un partenariat plus dynamique entre la CARICOM et la communauté internationale, afin de renforcer les capacités des populations de la région et de faciliter le transfert des technologies pour le développement numérique des Caraïbes.


M. ONG SZE WANG (Singapour) a rappelé les statistiques de l’Union internationale des télécommunications (UIT) selon lesquelles 80% des pays du monde avaient aujourd’hui des stratégies nationales pour l’Internet.  Il a présenté l’approche adoptée par Singapour pour intégrer les technologies de l’information et des communications (TIC) dans sa feuille de route pour le développement.  En tant que plateforme financière, Singapour tire profit des avantages offerts par les TIC, et plus particulièrement du commerce électronique, qui permet de réduire les frais des transactions et d’accélérer leur traitement, sans aucune utilisation de papier, a dit M. Ong.  Il a également mis en avant le fait que les frontières géographiques et physiques disparaissent sur l’Internet grâce aux réseaux sociaux.  À la lumière de ces développements, Singapour n’a ménagé aucun effort pour faciliter l’accès à l’Internet à ses citoyens et a développé toute une panoplie de services publics offerts via l’Internet.  Dans le domaine de l’environnement, le défi de l’innovation pour créer des centres de collecte de données vertes a été lancé en vue d’inciter cette branche de l’industrie à introduire des pratiques plus écologiques dans son mode de fonctionnement, a-t-il encore expliqué.  M. Ong a également mis l’accent sur le fait que les investissements dans les infrastructures des TIC devraient s’accompagner du développement de nouveaux logiciels adaptés aux besoins spécifiques du pays ou de la région.


M. FABIO FARIAS (Brésil) a souligné que les TIC doivent être un outil au service du développement et de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  L’Internet et les réseaux sociaux jouent un rôle important dans la mobilisation des communautés dans la vie politique et accroissent la transparence des gouvernements, a-t-il relevé, en précisant que le Brésil était en train de développer son e-gouvernement.  Reconnaissant les progrès accomplis dans le développement des TIC depuis la phase de Tunis du Sommet mondial sur la société de l’information, le représentant a estimé que davantage doit être fait par la communauté internationale pour réduire la fracture numérique.  Il a suggéré l’élaboration de politiques spécifiques relatives au coût d’accès à l’Internet, à l’éducation ou encore à la promotion de la diversité culturelle.  Il a aussi plaidé pour des investissements supplémentaires dans les infrastructures de l’Internet à haut débit et dans des services générateurs d’emplois et de revenus.  M. Farias a, par ailleurs, estimé que la gouvernance de l’Internet devrait être multilatérale, transparente et démocratique, avec un engagement réel de toutes les parties prenantes.


M. TAUHEDUL ISLAM (Bangladesh) a soutenu que dans ce monde globalisé, les TIC représentent l’épine dorsale qui permet d’atténuer les effets négatifs des forces de la mondialisation.  Il a affirmé que la technologie moderne et les innovations scientifiques pourraient réduire la fracture numérique.  Il a souligné, néanmoins, que le défi actuellement posé au monde est de se servir de la société de l’information pour promouvoir le développement.  Il a ajouté que pour transformer la fracture numérique en avantage numérique, le Sommet mondial sur la société de l’information avait eu lieu, en 2005 à Tunis, en Tunisie.  Il a évoqué des recommandations de ce Sommet telles que le transfert de technologie, et l’usage adéquat des TIC dans des domaines comme la santé, l’éducation et l’agriculture, qui pourraient favoriser l’essor des pays en développement.


Pour M. XIE XIAOWU (Chine), les développements rapides des applications de l’Internet aux domaines économique et social ont permis d’augmenter la productivité et ont profondément changé les modes de production et de vie des êtres humains.  Le Gouvernement chinois attache un intérêt particulier aux technologies de l’information et des communications et à l’industrie des TIC, secteur qui est devenu stratégique pour l’économie nationale.  Avec 1,211 milliard d’utilisateurs de téléphones portables, 80,51 millions d’utilisateurs de 3G et 142 millions d’utilisateurs de bandes à haut débit, la Chine a investi dans la mise à niveau de son réseau Internet à haute vélocité.  Dans un avenir proche, elle a l’intention de mettre en place un réseau d’information d’une nouvelle génération et de promouvoir l’innovation dans le secteur des TIC. 


M. Xie a cependant rappelé le droit souverain des États à prendre des décisions ayant trait aux politiques publiques relatives à l’Internet.  Il a également invité les Nations Unies à jouer un rôle actif dans la gouvernance de l’Internet.  Il a plaidé en faveur du multilinguisme dans les noms de domaines de l’Internet et d’une plus grande coopération internationale pour répondre aux questions de sécurité en rapport avec le réseau.  Le représentant a estimé qu’il ne fait pas de doute que les TIC peuvent être mises au service du développement et de la reprise économique.  Par conséquent il faut permettre à chaque citoyen du monde de pouvoir tirer profit des avantages de la société de l’information, a-t-il préconisé.


M. SAVIOUR F. BORG (Malte) a estimé que l’avenir social et le développement économique de Malte sont étroitement liés aux capacités du Gouvernement à fournir à la population un accès aux TIC, qui soit à moindre coût.  Il a évoqué des programmes de renforcement des capacités des populations en rapport avec le secteur des TIC, comme cette initiative de financement d’ONG qui offre des cours de soutien aux adultes.  Il a également relevé que Malte, en partenariat avec le Commonwealth, a mis en place le programme COMNET en 1995, afin de promouvoir l’usage des TIC au sein du Commonwealth.  M. Borg a souligné qu’à travers ce programme, le Gouvernement de Malte a contribué au développement des capacités des gouvernements de pays en développement en ce qui concerne les TIC.


M. DUSHYANT SINGH (Inde) a déclaré que la gouvernance de l’Internet, en tant qu’instrument global qui véhicule les valeurs de la démocratie, du pluralisme, de l’inclusion et d’ouverture et de transparence, devrait, elle aussi, se faire sur la base de ces principes et valeurs.  Cela a été reconnu et recommandé dans l’agenda de Tunis en 2005.  Pourtant six ans se sont écoulés, et aucune initiative substantielle n’a été prise par la communauté internationale pour donner effet à ce mandat, a regretté le représentant.  Rendre le mandat de Tunis opérationnel ne devrait pas être vu comme une prise de contrôle, une régulation ou une circonscription de l’Internet, a-t-il poursuivi, estimant aussi que la gouvernance de l’Internet ne pourrait être crédible, efficace et fonctionnelle que si tous les acteurs pertinents étaient associés ou consultés dans le cadre de ce processus.


Dans ce contexte, a dit M. Singh, l’Inde propose la création d’un mécanisme institutionnel au sein des Nations Unies dont le mandat serait notamment de développer des politiques publiques en vue d’assurer la coordination et la cohérence des questions transversales liées à l’Internet, de faciliter les négociations en vue d’élaborer des traités, conventions et accords sur les politiques liées à l’Internet, ou encore de promouvoir la protection de tous les droits de l’homme, en particulier les droits civils, politiques et économiques et celui au développement.  Cet organe pourrait s’appeler le comité des Nations Unies pour les politiques liées à l’Internet, a proposé le représentant.


M. ELYES LAKHAL (Tunisie) s’est réjoui du choix de la thématique, « Les technologies de l’information et des communications (TIC) au service du développement », d’autant plus que la révolution opérée dans son pays a démontré que les TIC pouvaient être « un puissant moyen d’émancipation des peuples », pourvu, a-t-il dit, que leur usage soit approprié.  « En faisant usage de l’Internet, des téléphones portables et des medias sociaux, les jeunes tunisiens ont réussi à briser le mur de la peur pour ensuite renverser une dictature en place depuis 23 ans et par la même de communiquer leurs aspirations légitimes au monde entier », a précisé le représentant.


Se référant au rapport du Secrétaire général de l’ONU sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre et le suivi des résultats du Sommet mondial sur la société de l’information, le représentant tunisien a noté que la fracture numérique était bien réelle et traduisait une évolution à deux vitesses, tant aux plans économique que technologique.  Aussi, a-t-il plaidé pour que soient favorisées les conditions d’établissement d’un partenariat numérique mondial basé sur une vision commune de solidarité, de complémentarité et de coopération, l’accent devant être mis, a-t-il ajouté, sur le transfert, le développement et la diffusion des TIC aux pays en développement.


M. ADAMU EMOZOZO (Nigéria) a noté que les promesses de développement incarnées par les sciences et les technologies, dont les TIC, restent en grande partie non tenues pour les pays en développement.  Il a cité le taux d’utilisation de l’Internet en Europe, qui représentait 65% de la population à la fin 2010, pour le comparer à celui de l’Afrique subsaharienne, qui atteint à peine 9,6%.  Il a demandé une meilleure représentation des pays en développement au sein du Forum sur la gouvernance de l’Internet.  Le représentant a, en outre, fait état de progrès dans l’installation d’infrastructures Internet en Afrique, citant notamment le cas de l’Afrique occidentale et centrale dont les pays sont connectés à l’Internet grâce à des câbles sous-marins de fibre optique, ce qui fait que les réseaux nationaux améliorés offrent des services dont les tarifs sont en baisse.  Il a toutefois exprimé sa préoccupation pour le fossé entre pays en termes d’accès au haut débit, et a plaidé en faveur d’un accès universel au haut débit. 


M. MOHAMED KOOHEJL (Bahreïn) a rappelé que la promotion des TIC faisait partie des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a affirmé que son pays a fait des efforts dans l’utilisation des TIC, avec des projets concernant leur application notamment dans l’éducation nationale et dans le secteur de la santé.  Le taux d’utilisation des TIC à Bahreïn est passé de 7% en 2008 à 47% en 2011, a-t-il dit, et des services d’e-gouvernement sont aujourd’hui en place.


M. AARON HOLTZ (Royaume-Uni) a souligné qu’en dépit des opportunités, notamment économiques et sociales qu’offraient les technologies de l’information et des communications (TIC), il était du devoir des États d’en assurer la bonne gouvernance et la réglementation pour en garantir un bon usage.  À cet égard, M. Holtz a fait part des préoccupations qu’éprouve le Royaume-Uni concernant la cybercriminalité, qui, a-t-il dit, coûte 1 trillion (1 000 milliards) de dollars à l’économie mondiale par an.  Dans le même temps, des gouvernements répressifs pourraient se servir de certains outils de contrôle pour violer les droits à l’expression de leurs citoyens, a-t-il déclaré.  Ce sont autant de questions auxquelles la Conférence de Londres sur le cyberespace, qui s’ouvre la semaine prochaine, tentera de répondre, a déclaré le représentant du Royaume-Uni.  Notant également l’importance du Forum sur la gouvernance de l’Internet comme cadre de discussions des parties prenantes sur les questions liées à l’évolution de l’Internet, M. Holtz a salué la décision de l’Assemblée générale d’en renouveler le mandat pour les cinq prochaines années.


Mme HUSNIYYA MAMMADOUA (Azerbaïdjan) a indiqué que les TIC créent de vastes opportunités d’interactions entre États et sociétés.  Elle a ajouté que les TIC permettent de jeter les bases d’un développement économique durable tout en améliorant le bien-être social de chaque citoyen.  La représentante a souligné que les avancées de l’Azerbaïdjan, en matière des TIC, ont été saluées par la communauté internationale, notamment à travers le rapport 2010-2011 sur les technologies de l’information dans le monde.  Elle a, dans cette lancée, rappelé que l’Azerbaïdjan est l’un des promoteurs du projet de mise en place d’une très large bande passante entre l’Europe et l’Asie, connue sous son vocable anglais « Trans-Eurasian Information SuperHighway ».  Cette initiative, a expliqué Mme Mammadoua, devrait permettre de relier les deux grandes places commerciales que sont les villes de Frankfort, en Allemagne, à Hong Kong, en Chine.  Il s’agit, a-t-elle ajouté, d’établir un long réseau de fibre optique, qui devrait faciliter les échanges commerciaux entre l’Europe et l’Asie, et aider à désenclaver les pays sans littoral d’Asie centrale.


M. MILORAD SCEPANOVIC (Monténégro) areconnu l’importance de la société de l’information comme condition préalable à la poursuite du développement.  Il a expliqué que son pays s’était engagé à adopter et à mettre en œuvre des lois pertinentes, notamment en vue d’accélérer l’harmonisation avec les normes de l’Union européenne.  M. Scepanovic a aussi indiqué que le Monténégro avait pris d’importantes mesures afin d’améliorer son réseau de communications, y compris celui de la téléphonie numérique, lequel a été libéralisé et ouvert au marché, a-t-il ajouté.  Cette décision a eu pour effet de réduire le coût des communications, faisant ainsi du Monténégro le pays ayant le taux de pénétration en téléphones mobiles le plus élevé de la région.  L’objectif du Monténégro, a-t-il souligné, est de devenir le pays le plus doté en matière de services électroniques, lesquels facilitent et favorisent le fonctionnement de tous les segments de la société, et, ce, par le biais d’une stratégie de développement des technologies de l’information, a dit M. Scepanovic.


M. ERIK RINGBORG (Suède) a fait part des « grandes évolutions observées dans le monde » cette année, qui ont beaucoup à voir avec les forums de discussions que permet l’utilisation de l’Internet.  À mesure que l’Internet évolue, il faut trouver un équilibre dans la gouvernance mondiale en tenant compte de la présence de tous les pays, a-t-il souligné.  La participation de toutes les parties prenantes est essentielle au déploiement de l’Internet, a également indiqué le représentant, qui a cité la nécessité de faire participer les gouvernements, la société civile et le secteur privé à cette gouvernance de la Toile.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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