Les délégations de la Deuxième Commission proposent la création de mécanismes d’évaluation et de suivi de la mise en œuvre du Plan d’action d’Istanbul pour les PMA
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
Deuxième Commission
18e séance - après-midi
LES DÉLÉGATIONS DE LA DEUXIÈME COMMISSION PROPOSENT LA CRÉATION DE MÉCANISMES D’ÉVALUATION
ET DE SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN D’ACTION D’ISTANBUL POUR LES PMA
La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a terminé, cet après-midi, son débat consacré au point de son ordre du jour relatif aux groupes de pays en situation particulière. Le débat a essentiellement porté sur le suivi de la mise en œuvre du Plan d’action d’Istanbul, adopté à l’issue de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA), qui a eu lieu au mois de mai 2010 à Istanbul, en Turquie, et sur celui de l’application des mesures spécifiques recommandées par le Programme d’action d’Almaty pour répondre aux besoins et problèmes qui se posent aux pays en développement sans littoral en matière de transport, de transit et d’intégration aux échanges commerciaux mondiaux.
Au cours de la première partie des débats, qui a eu lieu hier après-midi, les délégations avaient plaidé pour l’intégration du Plan d’action d’Istanbul dans tous les programmes de développement. Au cours des travaux d’aujourd’hui, les délégations ont de nouveau reconnu l’importance du Plan d’action, et elles ont suggéré que sa mise en œuvre soit suivie et documentée rigoureusement et méthodiquement. Ces précautions se justifient, ont relevé les délégations, par le fait que de précédents engagements et accords internationaux ont été très vite oubliés et faiblement appliqués, du fait de la faiblesse du suivi et de l’évaluation de leur mise en œuvre.
Le représentant du Maroc a indiqué que la communauté internationale doit se mobiliser pour une mise en œuvre efficace des mécanismes de suivi et de surveillance, notamment ceux proposés par le Plan d’action d’Istanbul. Pour le représentant de la Turquie, de nouveaux mécanismes de suivi aux niveaux national et régional doivent être envisagés. Il a précisé que ces mécanismes doivent être indépendants de ceux mis en place par les Nations Unies, afin d’en être ensuite complémentaires.
La déléguée de l’Union interparlementaire a, pour sa part, indiqué que dans la phase de mise en œuvre de ce Plan d’action, l’Union interparlementaire envisage de mettre sur pied des points focaux, dans chaque pays, qui seront chargés d’assurer le suivi de la mise en œuvre du Plan d’action d’Istanbul au niveau national. Elle a aussi souhaité que les bureaux de pays des Nations Unies abritent également un point focal ayant le même objectif, et qui collaborerait avec le parlement national du pays hôte.
Lundi prochain, de 9 h 30 à 11 h 30, la Deuxième Commission tiendra une séance conjointe avec le Conseil économique et social, au cours de laquelle les délégations entendront un exposé sur le thème: « La situation économique mondiale et la crise de la dette souveraine ». La Commission recevra, à cette occasion, M. Joseph Stiglitz, professeur, responsable du programme d’études en affaires internationales à l’Université Columbia de New York (États-Unis) et lauréat du prix Nobel d’économie 2001.
Juste après cette séance conjointe, la Deuxième Commission entamera l’examen du point de son ordre du jour relatif au développement de l’agriculture et à la sécurité alimentaire.
GROUPES DE PAYS EN SITUATION PARTICULIÈRE
Suivi de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés ( A/66/134 etA/66/66–E/2011/78)
Mesures spécifiques répondant aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral: résultats de la Conférence ministérielle internationale des pays en développement sans littoral et de transit, des pays donateurs et des organismes internationaux de financement et de développement sur la coopération en matière de transport en transit ( A/66/205 )
Suite et fin du débat général
M. LIU MING MING (Chine) a estimé que la relance économique mondiale était incertaine et a regretté que les pays les plus vulnérables soient aussi les pays les moins avancés (PMA) qui font déjà face à des défis gigantesques. L’appui à ces pays, ainsi qu’aux pays en développement sans littoral, est indispensable, a-t-il dit. Le représentant a lancé un appel à la communauté internationale pour que cette dernière respecte ses engagements et les promesses qu’elle a faites en matière d’aide aux PMA et aux pays sans littoral. La Chine a toujours apporté un soutien aux PMA et aux pays en développement sans littoral, a poursuivi le représentant. À cet égard, il a indiqué qu’au cours de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA, qui s’est tenue en mai dernier à Istanbul, en Turquie, son pays a renforcé ses engagements à l’égard de ces pays, notamment en ce qui concerne l’allégement de la dette, l’amélioration et le développement des infrastructures, et l’éducation. La Conférence PMA IV, a ajouté le délégué de la Chine, a été l’occasion de prendre un certain nombre d’actions dans des domaines prioritaires. L’aide publique au développement (APD) représente l’aide la plus importante que ces pays reçoivent, a-t-il rappelé. Les pays donateurs doivent augmenter les contributions qu’ils versent aux PMA, et renforcer leurs actions dans les domaines de l’amélioration des infrastructures et de la promotion des politiques de coordination dans le domaine des transports, a-t-il dit.
M. AMAN HASSEN BAME (Éthiopie) a indiqué que les pays les moins avancés, dans l’ensemble, ont atteint une forte croissance économique et réalisé des progrès dans le domaine du développement, et ont enregistré des résultats positifs dans les domaines économiques et sociaux. Cependant, l’évaluation du Programme d’action de Bruxelles a aussi indiqué que des buts spécifiques du Programme d’action n’avaient pas encore été atteints, a expliqué le représentant, notant que les transformations structurelles susceptibles de mettre les PMA sur la bonne voie n’avaient pas encore eu lieu. Il faut renforcer les efforts de collaboration pour intégrer le Programme d’action dans les stratégies, plans et programmes de développement, a-t-il poursuivi. Pour la mise en place effective du Programme d’action, la tâche consistant à mobiliser les ressources adéquates reste à achever. « Par conséquent, ma délégation lance un appel à nos partenaires de développement pour qu’ils tiennent leurs engagements concernant l’aide publique au développement », a dit M. Hassen Bame. « Ma délégation pense aussi qu’en plus des engagements en matière d’aide publique au développement, des mécanismes innovants de financement jouent un rôle clef dans l’assistance fournie aux PMA ». Les ressources ainsi mobilisés viennent compléter les efforts internes des PMA, a expliqué le représentant. Par ailleurs, l’Éthiopie voudrait saisir cette opportunité qui lui est offerte pour remercier ses partenaires de développement qui ont promis durant la réunion gouvernementale du mois dernier de promouvoir le Programme d’action d’Istanbul dans tous les processus internationaux pertinents, et elle exhorte les autres États Membres à faire de même, a dit M. Hassen Bame.
M. OLEKSANDR NAKONECHNYI (Ukraine) a souscrit à la déclaration de l’Union européenne. Il a salué le Programme d’action d’Istanbul, adopté à la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins développés, ainsi que l’engagement des pays donateurs envers les PMA. Le représentant a déclaré que son pays s’est toujours impliqué dans les activités des Nations Unies dont le but est d’assurer la sécurité alimentaire du monde. Il a souligné que l’Ukraine a traditionnellement fourni de l’assistance aux pays qui souffrent de catastrophes naturelles, comme cela a été le cas en 2009 quand elle est venue en aide au peuple éthiopien, mais aussi en 2010 en Haïti, après le tremblement de terre.
Le représentant a souligné que son pays, bien avant son indépendance en 1991, formait des étudiants étrangers en provenance des pays les moins développés, et il a émis l’espoir de renouer avec cette tradition. Une première étape a été franchie avec la décision gouvernementale d’allouer 300 bourses d’État aux États africains faisant partie du Programme gouvernemental ukrainien de coopération avec l’Afrique, a-t-il déclaré. Il a affirmé que l’Afrique est une priorité de la politique étrangère de l’Ukraine et a noté avec satisfaction les progrès accomplis dans l’interaction économique entre son pays et les États africains.
M. ABDULLAH AHMAD AL-SHARRAH (Koweït) a observé que les pays en situation particulière avaient besoin d’un appui consistant de la part de la communauté internationale, notamment en matière de développement. Il a appelé les partenaires au développement à honorer leurs engagements en matière d’assistance financière, sanitaire et technologique, entre autres. Le représentant a ensuite fait savoir que l’Émir du Koweït avait émis une directive dans laquelle il faisait part de son intention de transformer le Koweït en un centre financier et commercial régional, et ce dans le cadre du Programme de diversification et de développement de l’économie koweïtienne. M. Al-Sharrah a également fait savoir que le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe appuyait plus d’une centaine de pays, en déboursant notamment en leur faveur des prêts « facilement remboursables » d’un montant total de 15 milliards de dollars.
M. HASSAN BENALLAL (Maroc) a déclaré que la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (Conférence PMA IV), qui s’est tenue à Istanbul, en Turquie, en mai dernier, a été l’occasion pour la communauté internationale de renouveler ses modestes engagements en faveur des PMA. Toutefois, les objectifs fixés à Istanbul ne sauraient être atteints sans une mobilisation significative, qui est nécessaire pour réunir les moyens financiers dont a besoin la mise en œuvre du Programme d’action, a-t-il estimé. Cette mobilisation, a-t-il ajouté, est d’autant plus cruciale alors que les crises économique, financière, commerciale, alimentaire et climatique persistent. La volatilité des prix agricoles enregistrée depuis 2010 est devenue insupportable pour les PMA, a poursuivi M. Benallal.
Il a mis l’accent sur la nécessité d’assister les PMA dans leur développement économique, notamment en réfléchissant à l’élaboration d’un cadre de traitement différencié global et équitable, en vue de permettre à ces pays de rejoindre le groupe des pays en développement. Améliorer l’efficacité de l’aide est indispensable, a-t-il dit, notamment pour permettre une utilisation optimale de ces ressources. Il a rappelé que les besoins des PMA en matière de financement ne cessent de croitre. Toutefois, les sources de financement classiques, notamment l’APD, demeurent insuffisantes, a-t-il constaté. Il a appelé la communauté internationale à porter ses regards sur les modes de financement innovants, ainsi que sur des nouveaux mécanismes financiers. Par ailleurs, il a souhaité que la communauté internationale réfléchisse à de nouvelles mesures permettant une gestion plus soutenable de la dette des PMA, notamment dans un contexte financier difficile. Le Maroc partage les préoccupations et les soucis des PMA et continue à mettre à contribution, en leur faveur, ses moyens et ses capacités. La communauté internationale doit se mobiliser pour une mise en œuvre efficace des mécanismes de suivi et de surveillance, notamment ceux proposés lors du Programme d’action d’Istanbul, a-t-il dit en conclusion.
M. CHRISTOPHER JOHN STOKES (Australie) a estimé que l’augmentation des investissements dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie, du commerce, des sciences et de l’innovation, est une condition à remplir pour donner une chance de développement aux PMA. Il a souligné le soutien de l’Australie au Plan d’action d’Istanbul et a précisé que l’Australie en est l’un des plus fervents défenseurs des PMA au sein du G-20. Le représentant a rappelé la promesse faite par l’Australie, lors des travaux de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA d’Istanbul, de consacrer 10 milliards de dollars au développement des PMA d’ici à 2015. Il a également relevé que l’Australie consacre environ de 830 millions de dollars à l’assistance au développement et à la remise de la dette pour la période allant de 2011 à 2014. Il a précisé que ce montant représente une augmentation de 30% par rapport à la précédente enveloppe consacrée par son pays à l’assistance au développement, et que cela constitue la plus grande augmentation d’APD en ce qui concerne les 12 plus grands donateurs d’aide au développement au monde. Quant aux pays sans littoral, le représentant a évoqué le soutien de l’Australie à la construction d’infrastructures de transport en République démocratique populaire lao, et il a appelé la communauté internationale à soutenir les pays enclavés.
M. ENAYETULLAH MADANI (Afghanistan) a souhaité que les pays industrialisés respectent leur engagement concernant le quota de leur PIB à apporter sous forme d’APD aux pays en développement, qui devrait être de 0,7% du produit intérieur brut des pays industrialisés. Il a précisé que cette assistance devrait se faire en respectant les particularités de chaque pays et de manière coordonnée, transparente et prévisible. Le représentant a rappelé que l’Afghanistan est un pays sans littoral, et qui souffre des obstacles causés par cet enclavement. Il a expliqué, par exemple, que l’Afghanistan manque d’infrastructures de transport, et que celles qui existaient, ont été endommagées par de longues années de conflits armés. De ce fait, a-t-il ajouté, le pays paie deux fois les coûts s’appliquant aux transports de marchandises, pour des raisons dues notamment aux transits et aux assurances. M. Madani a souhaité qu’il soit procédé à une amélioration des systèmes de transit, et il a suggéré un renforcement de la coopération entre pays sans littoral et pays de transit.
M. ALTAY ALTINORS (Turquie) a indiqué que l’intégration du Programme d’action d’Istanbul dans les plans et les stratégies de développement des PMA était essentielle. Le renforcement de la capacité productive de chaque pays reste l’orientation principale du Programme d’action, a-t-il ajouté. À cet égard, le représentant a souhaité que soient renouvelés les efforts déployés pour réduire l’extrême dépendance des PMA envers un seul ou deux produits d’exportation d’ici à 2020. Le secteur privé et les autres formes de partenariat offrent une forme d’assistance innovante à la diversification des économies, a-t-il estimé. Il a appelé les pays donateurs à respecter leurs engagements en faveur de l’aide publique au développement, tels que formulés dans le Programme d’action.
De nouveaux mécanismes de suivi aux niveaux national et régional doivent être envisagés. Ces derniers, a-t-il estimé, doivent être indépendants de ceux des Nations Unies, afin de compléter ceux mis en place par l’ONU. La Turquie va augmenter ses investissements dans les PMA, avec la participation active du secteur privé dans les 10 ans qui viennent, a dit le représentant. Ainsi, 200 millions de dollars sont alloués tous les ans par la Turquie à cette vision, a souligné le représentant. Il a ajouté que la Turquie avait mis 5 millions de dollars à la disposition des mécanismes d’application du Programme d’action d’Istanbul, et ce dans le respect des engagements pris dans le cadre du Consensus de Monterrey sur le financement du développement. Enfin, le représentant a fait part de ses préoccupations concernant les pays sans littoral. Ces derniers se trouvent isolés des marchés mondiaux, et il est important qu’ils puissent faire face au besoin d’intégrer les échanges commerciaux mondiaux. À cet égard, le représentant a conclu son propos en souhaitant le développement d’infrastructures pour permettre à ces pays d’être rattachés aux marchés mondiaux.
Mme CHRISSIE SILUMBU(Malawi) a relevé que son pays ne peut atteindre ses objectifs de développement qu’avec le soutien de ses partenaires internationaux. Dans ce contexte, elle a exhorté les pays industrialisés à respecter leurs promesses d’aide telles qu’elles ont été formulées lors du Sommet du G-8 à Gleneagles, en Écosse, en 2005. La représentante a regretté que les pays les moins avancés continuent d’être défavorisés par un système commercial international dont les règles sont injustes. Elle a, à ce propos, souhaité la conclusion du Cycle des négociations commerciales de Doha, afin, a-t-elle précisé, de permettre à tous les produits des PMA de pouvoir avoir accès aux marchés internationaux. La représentante a ensuite rappelé que le Malawi est un pays sans littoral, et qu’à cet effet, le manque d’infrastructures de transport empêche le pays de pouvoir bénéficier de facilités de transit dans ses échanges commerciaux.
M. TLEUZHAN S. SEKSENBAY(Kazakhstan) a estimé que les crises économique et financière avaient été préjudiciables aux PMA, déjà frappés par de nombreuses difficultés. Cette crise, a-t-il dit, a entrainé une diminution de l’investissement et de l’aide des donateurs, ce qui a aggravé un peu plus la situation de ces pays. Le représentant a toutefois salué les progrès enregistrés dans la mise en place du Programme d’action d’Almaty. Il est urgent que la communauté internationale accorde une aide sans conditionnalité aux pays en développement sans littoral, a dit le représentant. Le Kazakhstan s’est engagé dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty relatif à la situation des pays en développement sans littoral et adopté en 2003, a-t-il ajouté. Par ailleurs, il a précisé que son pays allait accueillir la quatrième Conférence ministérielle des pays en développement sans littoral, ainsi qu’une réunion d’examen de la mise en œuvre du Programme d’Almaty. Il est nécessaire de venir en aide au PMA et aux États enclavés, selon les objectifs fixés par le Programme d’action d’Almaty, a-t-il ajouté. Il a également estimé qu’un espace économique unifié permettra une meilleure circulation des capitaux et des marchandises en Asie centrale. À cet égard, le projet à grande échelle lancé en Chine occidentale devrait permettre d’accroître et de raffermir le commerce transfrontalier dans la région, a-t-il estimé. Il a conclu son propos en renouvelant le soutien de sa délégation aux activités des Nations Unies, notamment pour assurer la promotion de ceux des PMA qui sont aussi des États sans littoral.
M. AUNG KYAW ZAN (Myanmar) s’est félicité du succès de la Conférence d’Istanbul sur les PMA, dont le Programme d’action permettra aux pays les moins avancés de surmonter les difficultés structurelles auxquels ils se heurtent dans la lutte contre la pauvreté et dans les efforts qu’ils font pour être radiés de la liste des PMA. Pour sa part, le Gouvernement du Myanmar redouble d’efforts pour mettre en œuvre les réformes nécessaires et renforcer ses infrastructures, mais aussi augmenter les pensions sociales, réduire les droits de douane, et exonérer de taxes les produits issus de l’agriculture et de l’industrie du bois, a dit M. Kyaw Zan. En outre, le nouveau Gouvernement du Myanmar a récemment adopté un Plan national de développement rural et de réduction de la pauvreté qui sera appliqué dans huit domaines prioritaires, a indiqué le représentant. En dépit du fait que notre pays fait partie des PMA, il a reçu trop peu d’attention de la part de la communauté internationale dans ses efforts de développement, a déploré M. Kyaw Zan, qui s’est également plaint des conséquences négatives de l’isolement dont son pays est victime.
M. KANG YONG KOO (République de Corée) a exhorté la communauté internationale à mettre en œuvre, à la fois, le Plan d’action d’Istanbul et le Programme d’action d’Almaty. Au sujet du Plan d’action d’Istanbul, le représentant a souligné que l’implication des acteurs sociaux tels que les parlementaires, le secteur des affaires et la société civile, est impérative pour un plein succès de ce document. Il a ajouté que les problèmes des pays en situation particulière doivent faire partie du programme de travail des principales institutions internationales telles que les Nations Unies, le G-20, ou encore les institutions de Bretton Woods.
Le représentant a, en outre, a rappelé que la République de Corée a toujours augmenté sa contribution à l’assistance au développement des PMA, et ceci depuis l’adoption du Programme d’action de Bruxelles consacré à l’aide en 2001. Il a précisé que son pays a octroyé au PMA, au moins 35% de son enveloppe consacrée à l’assistance au développement. De même, la République de Corée consacre 30% de son budget d’assistance aux pays sans littoral, a dit le représentant. Il a souhaité que la communauté internationale accorde une attention particulière aux petits États insulaires en développement. La République de Corée, a rappelé le représentant, va abriter, le mois prochain dans la ville de Busan, le quatrième Forum de haut niveau sur l’efficacité de l’aide. Il a promis que son pays ne ménagera aucun effort pour que le Forum prenne en considération les priorités des pays en situation particulière.
M. PAUL EMPOLE LESOKO EFAMBE (République démocratique du Congo (RDC)) a prôné une mise en œuvre efficace du Plan d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins avancés, en vue d’aider ces pays à surmonter avec succès les obstacles qui se posent à leur au développement, notamment les effets conjugués de la crise alimentaire, énergétique et économique, ainsi que les changements climatiques. La réussite de la mise œuvre de ce Plan d’action ne sera possible, a-t-il dit, qu’à condition de définir des objectifs clairs et quantifiables, ainsi que la différenciation des responsabilités. De plus, il est essentiel que la volonté politique et la sauvegarde du sens de l’honneur de tous les partenaires soient une réalité, a indiqué M. Efambe.
Le représentant de la RDC a souligné qu’il était également vital de soutenir le secteur privé dans le but d’inciter les entrepreneurs à investir dans les secteurs de la technologie, notamment dans le développement de l’Internet à haut débit et du numérique. À cet effet, il a estimé que les Nations Unies et plus particulièrement le Bureau du Haut-Représentant pour les PMA, devraient s’impliquer davantage pour la mobilisation et la coordination qui sont nécessaires, de même que pour la surveillance et le suivi de la mise en œuvre des programmes, qui doit être effective à tous les niveaux. Présentant les acquis de son pays dans le secteur économique, M. Efambe a rappelé que la RDC, du fait de son statut de pays en situation postconflit, rencontrait plus de défis que d’autres pays. C’est pourquoi, il a plaidé pour que son pays figure dans les programmes prioritaires des partenaires au développement et bénéficie d’un appui international durable avec des modes d’assistance et de financement flexibles. Il a demandé qu’un accent soit mis sur l’assistance dans le secteur de la sécurité, afin de consolider la paix en RDC.
Mme HELEN BECK (Îles Salomon) a mis l’accent sur les préoccupations de son pays concernant le point à l’ordre du jour. Elle a souhaité que le Plan d’action d’Istanbul pour les PMA soit mis en place d’ici la fin de la prochaine décennie. Ce plan devrait permettre de relever des défis structurels qui se posent dans les pays les moins avancés, et faciliter une croissance économique soutenue, équitable et inclusive, notamment en vue de la réalisation des objectifs de développement, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-elle estimé. Mais, selon la représentante, la réalisation de ce plan doit passer par des partenariats de coopération et de solidarité entre les PMA et leurs partenaires de développement, afin de permettre aux PMA d’intégrer les stratégies de développement à leur propre politique.
Mme Beck a expliqué que les changements climatiques étaient également une menace pour la survie des petites États insulaires en développement. Elle a souhaité que la communauté internationale se montre plus audacieuse à ce sujet et qu’elle s’engager à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre. Elle a, par ailleurs, rappelé qu’en décembre, les États Membres devaient se prononcer en faveur de la prorogation du Protocole de Kyoto lors de la Conférence de Durban. Elle a exhorté les États Membres à prendre des décisions et à trouver des réponses rapides à la question. Au cours de son propos, la représentante a déclaré que l’économie des PMA dépendait principalement du secteur informel. Le commerce est un élément essentiel pour éliminer la pauvreté et développer les emplois, a-t-elle ajouté, notant la nécessité de renforcer les capacités des PMA pour leur permettre de prendre en main leur propre développement. Elle a souhaité que le Cycle des négociations commerciales de Doha aboutissent et garantissent l’accès aux marchés sans droit de douanes et de quotas aux produits des PMA.
Mme KOUMÉALO ANATÉ BALLI(Togo) a noté l’engagement de la communauté internationale à apporter des solutions durables au cercle vicieux créé par les problèmes auxquels sont confrontés les pays les moins avancés. Elle a affirmé que cet élan suscitait l’espoir dans ces pays. La situation dans les PMA, a-t-elle fait savoir, n’était guère reluisante en raison des crises multiples qui les affectent, notamment dans les secteurs alimentaire, financier et climatique, et ont accentué leurs vulnérabilités et accru les inégalités.
S’attardant particulièrement sur le cas du Togo, Mme Balli a décrit le pays comme traversant un contexte de pauvreté généralisée avec une croissance du PIB presque nulle, laquelle est passée de « 0,5% en 2008 à 0,4% en 2010 ». La représentante togolaise a donc lancé un appel à tous les acteurs de la mise en œuvre du Plan d’action d’Istanbul en faveur des PMA, pour l’adoption de sa feuille de route, tout en tenant compte des domaines prioritaires qui y sont définis, notamment, la capacité de production, l’agriculture, le commerce, le développement social et humain, ainsi que la mobilisation des ressources financières et la bonne gouvernance à tous les niveaux.
M. GYAN CHANDRA ACHARYA (Népal) a rappelé les défis spécifiques auxquels devaient faire face les pays en développement sans littoral, tels qu’un taux d’inflation élevé, une croissance économique anémique, la baisse des investissements directs étrangers et la volatilité des prix alimentaires notamment. Déplorant l’insuffisance des progrès enregistrés dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, il a souligné l’importance de l’examen complet en 2013 de la mise en œuvre de ce Programme d’action.
Le représentant a ensuite détaillé les handicaps économiques du Népal, qui découlent de son enclavement géographique, notamment le coût très élevé du transport des biens et marchandises. Il a ajouté que son gouvernement s’était engagé dans une amélioration des infrastructures du pays afin de faciliter les échanges commerciaux. Soulignant les conséquences néfastes pour les pays en développement sans littoral et les progrès limités enregistrés dans les négociations du Cycle de Doha, le représentant a plaidé pour que ces pays bénéficient pour leurs produits d’un accès accru aux marchés internationaux. La communauté internationale devrait également renforcer son soutien à l’Initiative « Aide pour le commerce », a-t-il ajouté. En conclusion, il a plaidé pour que les pays en développement sans littoral bénéficient d’une aide financière internationale adéquate, prévisible et ciblée.
Mme KARIN RIEDL, Union interparlementaire (UIP), a fait part de sa satisfaction que le Plan d’action d’Istanbul ait reconnu le rôle que jouent les parlements dans la facilitation de la mise en œuvre des programmes de développement. Elle a indiqué que, dans la phase de mise en œuvre de ce plan d’action, l’Union interparlementaire envisage de mettre sur pied des points focaux, dans chaque pays, qui seront chargés d’assurer le suivi de la mise en œuvre du Plan d’action d’Istanbul au niveau national. Elle a aussi souhaité que les bureaux de pays des Nations Unies abritent également un point focal ayant le même objectif, et qui collaborerait avec le parlement national du pays hôte.
Mme MICHELE KLEIN SOLOMON, Organisation internationale pour les migrations (OIM), s’est félicitée que le Plan d’action d’Istanbul reconnaisse le lien entre les migrations et le développement. Elle a prévenu qu’en plus des 214 millions de migrants que compte le monde aujourd’hui, 200 millions pourraient s’y ajouter d’ici à 2050, à cause des déplacements provoqués par les changements climatiques. Mais, a reconnu Mme Klein Solomon, les migrations peuvent également être des solutions aux impacts des changements climatiques dans les PMA. Elle a, en effet, expliqué que les déplacements de populations, quand ils sont légaux et encadrés, pourraient permettre d’éviter des catastrophes et des pertes de vie causées par des phénomènes naturelles. La déléguée a souhaité, en accord avec le Plan d’action d’Istanbul, que les coûts de transaction appliqués aux transferts des fonds des migrants soient revus à la baisse. Elle a ajouté que les migrants ne transfèrent pas seulement des devises, mais aussi leur savoir-faire et leur expertise technique, ce qui permet d’établir des ponts entre populations des pays les moins avancés et celles des pays développés.
Mme AMBER BARTH, Organisation internationale du Travail (OIT), a estimé que la promotion des capacités productives et la création d’emplois étaient à la fois, des éléments clefs pour aider à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et conduire les pays les moins avancés sur la voie du développement durable. « Il ya un besoin de mettre en place des stratégies de développement cohérentes, centrées sur la création d’emplois, et basées sur de nouveaux cadres macroéconomiques », a-t-elle déclaré.
Remettant au goût du jour le rapport de l’OIT intitulé, « Croissance, emploi productif et travail décent dans les PMA », publié en prélude à la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA, qui a eu lieu du 9 au 13 mai 2011, à Istanbul, en Turquie, Mme Barth a souligné que son contenu offrait un large éventail de propositions en vue de promouvoir la croissance intensive de l’emploi pour plus de stabilité à long terme. « La qualité de l’emploi est une dimension essentielle ayant besoin de plus de considération », a-t-elle expliqué. Il est impératif, a-t-elle dit, de régler le problème des emplois informels dans les PMA, et ce, en encourageant une transition graduelle vers un emploi productif formel. Au sujet de la résilience de l’économie de ces pays, la représentante de l’OIT a déclaré que le socle de la protection sociale offrait en la matière un complément non négligeable, visant à assurer une économie stable, tout en garantissant que les personnes ayant réussi à sortir de la pauvreté n’y retournent plus.
Mme KARIN MANENTE, Programme alimentaire mondial (PAM), a expliqué que 70% des dépenses opérationnelles du PAM allaient vers les pays les moins avancés. Cela s’élève à quelque 2,4 milliards de dollars par an et permet de venir en aide à 60 millions de personnes vulnérables vivant dans ces pays. C’est pourquoi, a-t-elle poursuivi, le PAM met l’accent sur une mise en œuvre réussie du Programme d’action d’Istanbul en faveur des PMA pour la décennie 2011-2020. Le renforcement des capacités de production est parmi les domaines d’action prioritaires contenu dans le Programme d’Istanbul, a-t-elle rappelé. Elle a lancé un appel aux gouvernements pour que ces derniers adoptent des mesures appropriées pour empêcher les populations de connaitre la famine. Les États peuvent faire face aux pressions extérieures, à partir du moment où ils se sont engagés à investir dans des programmes sociaux de protection, adit la représentante. Ces mesures sociales, a-t-elle noté, doivent inclure des systèmes de protection sociale et de sécurité sociale. Elles encourageront la croissance et réduiront les inégalités, ce qui est essentiel pour les PMA, a-t-elle insisté. Elle a, par ailleurs, rappelé la réunion du G-20 qui se tiendra prochainement à Cannes, en France. La France, présidente pour 1 an du G-20, a inscrit la question de la sécurité alimentaire à son ordre du jour, s’est-elle félicitée. L’investissement direct, la sécurité alimentaire, et l’amélioration de la nutrition des enfants sont des questions essentielles, a conclu la représentante.
Mme ANA PERSIC, Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a souligné la nécessité de créer un mécanisme de soutien scientifique et technologique dans les pays les moins avancés. L’UNESCO, a-t-elle expliqué, met en œuvre dans ses programmes des questions prioritaires contenues dans le Programme d’action d’Istanbul, à savoir: l’éducation, la parité entre les hommes et les femmes, l’assainissement, le développement durable ou encore la réduction des risques liés aux catastrophes naturelles. L’UNESCO assure la promotion de la communication et de l’information pour le développement et aide les PMA à renforcer leurs capacités dans ces secteurs, notamment grâce à l’adoption de programmes de développement de ces secteurs. Concluant son propos, la représentante a réitéré le soutien de l’UNESCO et son engagement à coopérer avec les gouvernements et les autres partenaires en vue de mettre en œuvre le Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel