En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/3314

La Deuxième Commission examine la question de la mondialisation et de l’interdépendance dans le contexte actuel, marqué par des crises multiples

19/10/2011
Assemblée généraleAG/EF/3314
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission                                       

15e et 16e séances – matin & après-midi                     


LA DEUXIÈME COMMISSION EXAMINE LA QUESTION DE LA MONDIALISATION ET DE L’INTERDÉPENDANCE DANS LE CONTEXTE ACTUEL, MARQUÉ PAR DES CRISES MULTIPLES


Les délégations débattent de la coopération, des technologies et

de la culture au service d’une croissance et d’un développement durables


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a discuté aujourd’hui de la question de la mondialisation et de l’interdépendance dans le contexte de l’accroissement des incertitudes qui pèsent sur l’économie mondiale.  Cette question a fait ressortir l’urgence d’une assistance au monde en développement pour lui permettre de traverser cette crise, devenue une crise mondiale du financement, de l’emploi et de la pauvreté.  Les débats se sont appuyés sur quatre rapports dont était saisie la Commission: « Mondialisation et interdépendance » (A/66/187); « Rôle des Nations Unies s’agissant de promouvoir le développement dans le contexte de la mondialisation et de l’interdépendance » (A/66/223); « Science et technique au service du développement » (A/66/208); et « Coopération pour le développement des pays à revenu intermédiaire » (A/66/220).


La plupart des intervenants ont débattu du sens à attribuer au phénomène de la mondialisation en pleine crise économique et financière, sur fond de changements climatiques dont les effets aggravent la situation des pays aux économies déjà vulnérables.  Quelles politiques peuvent rendre la croissance durable, équitable et inclusive?  À ces questions, les délégations de l’Argentine, parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine; du Saint-Siège et du Brésil ont estimé que la mondialisation peut être un atout pour la coopération et pour la promotion d’un partage équitable des fruits du développement, mais elle peut aussi devenir une menace si les pays en développement sont exclus d’une croissance dont les fruits seraient accaparés par les seules économies développées.


À cet égard, le Népal, s’exprimant au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), a averti que dans les PMA, mondialisation et marginalisation sont allées de pair.  Soulignant l’accroissement du fossé entre riches et pauvres non seulement au niveau mondial, mais aussi à l’intérieur des PMA, et l’incapacité des PMA à tirer profit de l’expansion du commerce international, il a demandé à la communauté internationale de prendre plusieurs mesures, dont l’annulation de la dette des pays pauvres et une aide dans l’élaboration de politiques de croissance durable.


Prolongement de l’aide promise par les pays industrialisés au monde en développement, le rôle clef des Nations Unies en matière de coordination des politiques de promotion d’un développement durable a été exigé par de nombreuses délégations.  Le système des Nations Unies doit veiller à la diffusion des outils permettant une mondialisation équitable et inclusive, ont-elles souligné.  Plusieurs mesures ont été encouragées: meilleur contrôle de l’effectivité de l’aide publique au développement (APD), coopération accrue entre organismes internationaux, aide à la diffusion des connaissances et au renforcement des capacités, des ressources humaines et de la maîtrise des technologies, et soutien à l’élaboration de politiques favorables à la création d’emplois. 


L’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) a estimé que l’emploi devrait être le chantier prioritaire et a demandé aux Nations Unies de jouer un rôle proactif en soutenant et disséminant le « Pacte mondial pour l’emploi » comme cadre de travail.  Ces propos ont été relayés par l’Organisation internationale du Travail (OIT), selon qui les politiques de création d’emplois produisent une vraie croissance, une vraie demande et offrent une protection sociale aux personnes et familles tout en créant des recettes susceptibles de financer les programmes de développement.


Plusieurs intervenants ont mis l’accent sur la situation des pays à revenu intermédiaire, groupe aux réalités diverses, souvent inégales, et très vulnérable aux chocs exogènes comme les crises financières et les impacts des changements climatiques.  Ces pays abritent toujours 75% des personnes pauvres vivant avec moins de 1,25 dollar américain par jour, avec de grandes disparités de revenus entre habitants.  Les pays développés ont été exhortés à respecter les engagements pris en matière d’APD.


À l’instar des PMA, des pays de l’ANASE et du CARICOM (Communauté des Caraïbes), les intervenants ont rappelé l’importance du commerce international pour inclure le monde en développement dans une croissance durable.  Le Groupe des 77 et la Chine a plaidé pour un renforcement de la coopération internationale en matière de commerce, ce dernier étant un moteur essentiel pour parvenir à la réalisation, dans les temps impartis, des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  L’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) a évoqué la nécessité de promouvoir des aides à la compétitivité pour le monde en développement, via des programmes de développement du commerce.  Une meilleure représentation des pays en développement à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a aussi été demandée, ainsi que la conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha, dont on avait promis qu’il serait le « Cycle du développement ».


Le domaine de la culture a également été évoqué, sous l’angle de savoir comment mieux l’intégrer dans les politiques de développement.  Il a été souligné notamment par la voix du Bélarus, du Groupe des 77 et de la Chine, ou encore de l’Uruguay, que dans le contexte de mondialisation, il faut respecter et protéger les cultures et l’identité des différents peuples.  Le Pérou a souligné que la culture était « une fontaine intarissable » de création d’emplois et de revenus, notamment dans le domaine du tourisme.  Le rôle de l’Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a aussi été mis en exergue, des délégations soutenant la proposition de la tenue d’une conférence de haut niveau sur la culture et le développement en 2012 sous l’égide de l’UNESCO et de la Banque mondiale.


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, jeudi 20 octobre, à 15 heures, en séance plénière. 


MONDIALISATION ET INTERDÉPENDANCE


Rapport de la Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (A/66/187)


Ce rapport a été établi par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).  Il rend compte de l’application de la résolution 65/166 de l’Assemblée générale intitulée « Culture et développement ».  L’évolution du concept de développement, d’un modèle universel unique à un processus plus large empruntant des voies multiples et diverses, a produit une approche du développement centrée sur l’élément humain.  Cet élargissement du paradigme du développement a préparé le terrain de la reconnaissance progressive du rôle indispensable de la culture dans le développement durable.  Une vision du développement durable qui reflète mieux la complexité des sociétés et ses implications contextuelles a ainsi pu émerger.


Le rapport propose une évaluation de l’utilité et de l’opportunité d’organiser une conférence des Nations Unies sur la culture et le développement.  Il récapitule à cette fin les activités de 18 entités des Nations Unies qui démontrent l’apport de la culture au développement.  Il expose aussi les paramètres de l’organisation d’une telle conférence, dont il évalue l’objectif, la portée, le moment, le format et les incidences financières.


Dans ce rapport, la Directrice général de l’UNESCO recommande, par ailleurs, plusieurs mesures à prendre en compte pour mieux intégrer la culture dans les politiques et pratiques de développement: appuyer les efforts constants déployés par toutes les entités des Nations Unies pour mieux comprendre l’articulation entre culture et développement durable en recourant à des indicateurs, à des données statistiques et aux meilleures pratiques pour définir les politiques de développement; encourager les études qui montrent l’impact qualitatif de la culture sur le bien-être des sociétés et font apparaître le potentiel des approches culturelles centrées sur les droits de l’homme au service de la paix durable; poursuivre les efforts engagés pour assurer la mise en œuvre opérationnelle de la démarche associant culture et développement inaugurée dans les projets financés par le Fonds pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD); inviter l’UNESCO à envisager d’organiser la conférence proposée et étudier les modalités possibles, en collaboration étroite avec toutes les entités des Nations Unies concernées, afin de mieux appréhender les contributions quantitatives et qualitatives de la culture au développement équitable et durable, au profit de tous.


a) Rapport du Secrétaire général sur une croissance soutenue, équitable et sans exclusive pour une mondialisation plus juste et plus équitable pour tous, notamment par la création d’emplois ( A/66/223)


Le présent rapport a été établi par le Secrétaire général en application de la résolution 65/168 de l’Assemblée générale.  Il y passe en revue la mondialisation au lendemain de la crise financière et économique mondiale.  Il y examine la croissance économique et les politiques tendant à rendre cette croissance plus soutenue, plus équitable et sans exclusive dans le contexte général de la mondialisation.  Le rapport montre les liens entre ces questions et les objectifs du plein emploi et du travail décent, et examine les questions de croissance économique soutenue, équitable et sans exclusive, et de création d’emplois dans le contexte plus large d’une mondialisation plus juste et plus équitable pour tous.


Le rapport relève que la mondialisation a été diversement définie au fil des ans.  De façon générale, précise le rapport, elle concerne l’intégration économique – c’est-à-dire la diffusion des politiques à travers les frontières et la transmission des connaissances.  L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) définit la mondialisation comme « un phénomène d’interdépendance croissante des marchés et de la production dans différents pays par le commerce des biens et des marchandises, les flux de capitaux transfrontières et l’échange de technologie. »


La mondialisation, indique le Secrétaire général, mesurée par les échanges de marchandises et de services, notamment financiers, s’est intensifiée au cours des dernières décennies.  L’essor des communications, entraîné surtout par l’informatique, et le progrès technologique en général a accompagné et parfois approfondi ces tendances économiques.  Cela a ouvert de vastes perspectives nouvelles et entraîné des avantages nouveaux appréciables.  Mais l’interdépendance accrue qui a accompagné ces échanges laisse les pays et les populations dans une situation plus vulnérable aux chocs extérieurs et à l’insécurité économique, constate M. Ban Ki-moon.  La mondialisation s’est également accompagnée d’une aggravation de l’inégalité entre pays et dans les pays eux-mêmes, ajoute M. Ban.


Le rapport indique que l’expérience des 20 dernières années fait gravement douter de la réalité des avantages présumés de la mondialisation financière, car l’on constate des sorties nettes de capitaux des pays en développement vers les pays développés et une fréquence plus grande des crises financières, dont l’intensité s’est aggravée, tandis que l’abaissement du coût du capital ne peut être attribué sans réserves à la mondialisation financière.  


La diminution appréciable de la croissance économique mondiale, déclenchée par la crise et la récession financière et économique mondiales récentes, peut également être attribuée à la mondialisation financière, constate le Secrétaire général.  Il précise que la propagation rapide de la récession économique depuis l’épicentre vers la périphérie, rappelle dramatiquement la vulnérabilité des pays en raison de l’intégration économique toujours plus poussée causée par la mondialisation.


Le Secrétaire général estime qu’un environnement international systématiquement favorable à une croissance économique soutenue, équitable et sans exclusive, à la création d’emplois, au travail décent et à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement est essentiel si l’on veut éliminer les inégalités résultant de la mondialisation.  Il ajoute qu’un tel environnement favorable doit inclure aussi une cohérence et une coordination accrues des politiques de gestion de la mondialisation et un élargissement de la marge de décision des pays en développement.


b) Rapport du Secrétaire général sur la mondialisation et l’interdépendance: science et technique au service du développement ( A/66/208 )


Présenté en application de la résolution 64/212 de l’Assemblée générale, ce rapport dresse le bilan des activités menées par la Commission de la science et de la technologie au service du développement dans les domaines de l’agriculture, du développement rural, des technologies de l’information et des communications et de la gestion de l’environnement, ainsi que par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et les autres organisations compétentes en vue d’aider les pays en développement à intégrer leurs politiques concernant la science, la technologie et l’innovation dans leurs plans et stratégies de développement.


Ce rapport consacre un chapitre aux activités de la Commission de la science et de la technique au service du développement dans les domaines de l’agriculture, du développement rural, des technologies de l’information et des communications et de la gestion de l’environnement.  Le rapport détaille ainsi les grandes lignes de la treizième session de la Commission, qui s’est tenue à Genève du 17 au 21 mai 2010; de la quatorzième session, qui a eu lieu à Genève du 23 au 27 mai 2011, et aborde aussi les progrès accomplis depuis 5 ans dans la mise en œuvre des textes issus du Sommet mondial sur la société de l’information.


Le Secrétaire général consacre un autre chapitre de ce document aux activités de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement dans le domaine de la science, de la technologie et de l’innovation.  Il aborde la question de la recherche et du renforcement des capacités dans le domaine de la science, de la technologie et de l’innovation pour le développement durable.  Il évoque aussi des réunions d’experts sur les politiques de développement des entreprises et le renforcement des capacités pour la science, la technologie et l’innovation, et une réunion d’experts en écotechnologies et technologies des énergies renouvelables en tant que solutions énergétiques pour le développement rural.  Il se penche aussi, dans ce rapport, sur le réseau de centres d’excellence, et fait un examen des politiques relatives à la science, à la technologie et à l’innovation.


c) Rapport du Secrétaire général sur la coopération pour le développement des pays à revenu intermédiaire (A/66/220)


Le Secrétaire général présente ce rapport suite à une demande de l’Assemblée générale dans sa résolution 64/208.  Il s’agit d’un rapport complet en matière de coopération pour le développement avec les pays à revenu intermédiaire portant sur les stratégies et les mesures que le système des Nations Unies met en œuvre en matière de coopération pour le développement avec ces pays, en tenant compte des activités d’autres organisations internationales pertinentes, dont les institutions financières internationales.


Le rapport identifie les pays à revenu intermédiaire comme ceux dont le revenu national brut (RNB) par tête d’habitant est compris entre 996 et 12 195 dollars US, d’après la classification de la Banque mondiale.  En 2011, 104 pays relèvent de cette catégorie, dont 56 sont dans la tranche inférieure, avec un RNB par habitant inférieur à 3 945 dollars US.  En tant que groupe, les pays à revenu intermédiaire représentent plus de 70% de la population mondiale et près de 43% du produit intérieur brut mondial, mesuré en fonction de la parité du pouvoir d’achat.


Au cours de ces dernières décennies, les pays à revenu intermédiaire ont enregistré de remarquables avancées économiques et sociales dans maints domaines.  Toutefois, les progrès ont été inégaux et divers, et des problèmes colossaux restent encore à surmonter, relève le Secrétaire général dans ce document.  En dépit des améliorations considérables dans la lutte contre la pauvreté, les pays à revenu intermédiaire comptent encore près de 75% des personnes les plus pauvres au monde vivant avec moins de 1,25 dollar US.  Les inégalités des revenus tendent à être plus élevées au sein des pays à revenu intermédiaire que dans ceux à revenu élevé.  Parvenir à une croissance plus soutenue et sans exclusive tient du défi pour les pays qui ne sont pas parvenus à diversifier leurs économies et à les préserver de la volatilité des marchés, indique M. Ban Ki-moon.


Le système des Nations Unies et les institutions financières multilatérales ont été des partenaires et des facilitateurs majeurs de la coopération au développement internationale avec les pays à revenu intermédiaire.  Tout en reconnaissant qu’il appartient à chacun de trouver sa voie, la nécessité d’une meilleure coopération internationale se fait vivement ressentir afin d’aider les pays à revenu intermédiaire à faire face à leurs problèmes de développement, en particulier en ce qui concerne l’appui fourni par le système des Nations Unies, constate le Secrétaire général.


Débat général


Mme NATALIA HANDRUJOVICZ (Argentine), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a indiqué que la mondialisation peut être une force dynamique pour le renforcement de la coopération et l’accélération de la croissance et du développement.  Néanmoins, a-t-elle regretté, la mondialisation présente de nombreux risques et défis pour les pays en développement.  Elle a ensuite noté que les Nations Unies devraient jouer un rôle fondamental dans la promotion et le renforcement de la coopération internationale, ainsi que pour la coordination et la mise en œuvre des objectifs de développement agréés au niveau international, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Elle a précisé que cette coordination devrait se faire en collaboration avec toutes les institutions financières, commerciales, et de développement à l’échelle internationale.


Mme Handrujovicz a, en outre, relevé que le Groupe des 77 et de la Chine soutient que chaque pays est responsable, au premier chef, de son développement.  Elle a expliqué que les spécificités des pays en développement, sur les plans politique, économique et environnemental, devraient être prises en considération dans le contexte de la mondialisation.  Elle a insisté, par la suite, sur le fait que les activités de développement des Nations Unies devraient être menées dans le respect des principes de prévisibilité et d’universalité, et selon les besoins spécifiques des pays qui sont dans le besoin, y compris les pays les moins avancés (PMA) et les pays à revenu intermédiaire.  Elle a ensuite expliqué que les critères de classement, tel que le revenu par habitant, ne reflètent pas forcément la réalité et les besoins spécifiques des pays à revenu intermédiaire.  


La représentante a, en outre, soutenu que si la mondialisation doit renforcer les valeurs communes de l’humanité, elle doit aussi protéger et renforcer les traditions, les cultures et l’identité des différents peuples.  Elle a exhorté la communauté internationale à promouvoir l’apport, qualitatif et quantitatif, de la culture sur le développement.  Elle a, dans ce contexte, soutenu l’idée de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), d’organiser une conférence de haut niveau sur la culture et le développement.  La représentante a également indiqué que l’accès à la technologie permet de constater une inégalité manifeste entre pays développés et pays en développement.  Elle a affirmé que la science et la technologie devraient permettre aux pays en développement de parvenir à des succès dans les secteurs de l’agriculture, de la santé, de l’énergie, du commerce et de la protection de l’environnement.


M. SHANKER BAIRAGI (Népal), s’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), a souligné que la mondialisation n’a pas bénéficié à tout le monde et que les PMA continuent d’être marginalisés dans l’économie mondiale, ce qui accroît encore plus les écarts entre pays riches et pays pauvres.  Il a évoqué les incertitudes actuelles concernant l’évolution de l’économie mondiale, et a notamment évoqué la menace que représente la possibilité d’une double récession dans les pays développés et la crise de la dette souveraine qui frappe l’Europe.  Dans un tel contexte, les performances économiques actuelles des PMA ne sont pas durables et n’ont par ailleurs pas porté leurs fruits en termes de création d’emplois et de réduction de la pauvreté dans plusieurs de ces pays, a noté M. Bairagi.  Il s’est dit fortement préoccupé par la question de l’aide publique au développement (APD) que les pays développés ne versent pas au niveau convenu, et des implications sérieuses que cela aura sur les efforts de développement des PMA.  Ces derniers risquent de subir une pression accrue quant à leur endettement et d’être exposés à une insécurité alimentaire aggravée.


Le représentant a plaidé pour une mondialisation plus inclusive, qui aide les pays pauvres à élaborer des politiques économiques leur permettant d’avoir une croissance durable, tout en reconnaissant qu’au niveau national, les gouvernements des PMA doivent favoriser des politiques macroéconomiques favorables à la création d’emplois.  Revenant sur l’aide de la communauté internationale, il a cité la nécessité de l’orienter vers un certain nombre de priorités comme l’aide au renforcement des capacités, l’aide à la création d’emplois décents, l’annulation de la dette des PMA, l’établissement de règles de commerce international inclusives, la promotion du transfert de technologie ou encore la protection des migrants.  Il a insisté sur l’importance pour les PMA de bénéficier, comme les pays riches, des fruits de l’innovation scientifique et des nouvelles technologies.  Il a demandé qu’un soutien financier et technique accru soit fourni dans ce domaine aux PMA et a salué, à ce titre, les travaux de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).


M. YUSRA KHAN (Indonésie), s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), s’est dit confiant que la croissance de cette zone géographique se situera cette année entre 5,4% et 6,4%.  Mais il a estimé que des risques et des défis doivent néanmoins y être relevés, à commencer par la question de la création d’emplois dans un contexte de crise économique mondiale qui est aussi une crise mondiale de l’emploi, des prévisions montrant que jusqu’à 205 millions de personnes pourraient être sans emplois à l’horizon 2020.  Il a prôné la promotion de politiques qui soient en faveur de la création d’emplois et favorables aux pauvres, citant un certain nombre d’urgences, comme le développement du commerce international, l’accroissement des investissements dans le secteur agricole, la construction de meilleures infrastructures et la promotion du développement rural. 


M. Khan a souligné le rôle plus proactif que doivent jouer les Nations Unies sur cette question et a qualifié le Pacte mondial pour l’emploi de « cadre de travail cohérent ».  Concernant le rapport sur les sciences et les technologies, il a indiqué que l’ANASE était favorable à la promotion de technologies « vertes » peu coûteuses dans les pays en développement.  Il s’est aussi dit préoccupé par le rapport sur la coopération à destination des pays à revenu intermédiaire, car on y constate une baisse constante de l’aide financière et technique dont ont besoin ces pays.  Le représentant a demandé que plus de considération soit accordée à des politiques favorisant la croissance et la prospérité de ces pays.


M. CAMILLO M. GONSALVES (Saint-Vincent-et-les Grenadines), prenant la parole au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a relevé la vulnérabilité de ses États membres à la crise économique et financière mondiale, qui les affecte durement, même s’ils ne sont pas responsables des actes et décisions imprudents qui en sont à l’origine.  Des fautes commises ailleurs obligent les pays de la CARICOM à adhérer à des plans de rigueur imposés par le Fonds monétaire international (FMI), a déploré M. Gonsalves.


Dénonçant le rôle de la mondialisation dans la situation de récession que connaissent des pays de la CARICOM, M. Gonsalves a interpellé l’Assemblée générale, l’exhortant à jouer un rôle « robuste » en vue de rendre concrètes les promesses de la mondialisation, tout en minimisant les impacts négatifs qu’elle a sur les pays en développement.  « La CARICOM estime que le point de départ approprié pour un engagement de l’Assemblée générale, serait pour elle de procéder à un véritable suivi des recommandations avancées par la session de haut niveau des États Membres des Nations Unies sur la crise économique et financière mondiale et son impact sur le développement, qui a eu lieu en 2009 », a indiqué le représentant.  « Tout en se félicitant de l’orientation donnée à la coopération en matière de développement avec les pays à revenu intermédiaire, la CARICOM appelle la communauté internationale à reconnaitre la spécificité des petits États insulaires en développement et autres pays à revenu intermédiaire de la CARICOM, qui sont lourdement endettés », a souligné M. Gonsalves.


Mme EKATERINA FOTINA (Fédération de Russie) a indiqué qu’aucune société ne peut se développer si son capital humain et l’amélioration du mode de vie de sa population ne sont pas au centre de ses politiques.  Elle a annoncé que la Fédération de Russie va organiser, en 2012, une conférence internationale de haut niveau sur le travail décent.  S’exprimant sur la question des pays à revenu intermédiaire, elle a félicité les pays qui ont pu sortir de cette catégorie pour devenir aujourd’hui des bailleurs de fonds.  Elle a souhaité que les Nations Unies apportent leur assistance aux pays qui continuent de faire partie de ce groupe particulier.  La représentante a précisé qu’à eux seuls, les financements ne suffisent pas pour aider ces pays, mais qu’il serait également important d’envisager des réformes structurelles en mettant l’accent par exemple sur la promotion d’infrastructures et le renforcement des capacités institutionnelles et humaines.  Elle a souligné, par la suite, que l’aide doit être fournie en accord avec les besoins des pays qui en sont récipiendaires et dans le respect des points de vue des gouvernements.  La représentante a, en outre, reconnu le rôle de la culture dans le développement à l’échelle national et sur le plan mondial, et elle a souhaité avoir plus d’informations en ce qui concerne la proposition de l’UNESCO d’organiser une conférence sur la culture et le développement en 2012.


M. AMAR DAOUD (Soudan) a souligné que la mondialisation a transformé l’économie mondiale, mais que ses fruits restent encore à être partagés par tous.  Il faut pour cela établir un ensemble de politiques bénéficiant à tous les pays et notamment mettre en place un système commercial multilatéral inclusif et allant dans le sens du soutien à apporter aux Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il préconisé.  Le représentant a cité de nombreux défis à relever pour y parvenir, alors que la crise économique, énergétique et alimentaire aggrave la situation.  Il a parlé des efforts déployés par le Soudan pour lutter contre la pauvreté et a mentionné le secteur agricole national, où des investissements publics ont encore été faits cette année.  L’agriculture est un chantier prioritaire, a-t-il indiqué.  Il a plaidé pour « une révolution verte » au Soudan, mais a dit que malgré les efforts déployés par son pays, celui-ci n’arrivait toujours pas à devenir membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Il a demandé que l’accès à l’OMC soit facilité pour les pays en développement, et a demandé plus de transparence dans le processus d’accession.


M. WIRA HAJI IDRIS BIN HAJI HARON (Malaisie) a indiqué que son pays est une économie de taille moyenne qui a bénéficié de la mondialisation de l’économie.  Il a relevé que l’expérience de la Malaisie permet de comprendre qu’une croissance économique inclusive, équitable et durable, est la précondition nécessaire aux efforts à déployer pour faire face aux effets négatifs de la mondialisation, et pour réduire la pauvreté et atteindre un niveau de développement qui permette d’améliorer le niveau de vie des populations.  Le représentant a rappelé qu’en 2009, le Premier Ministre de la Malaisie a lancé une nouvelle politique, le « Nouveau modèle économique » (NME), qui sert de base à une feuille de route dont l’application doit mener la Malaisie au statut de pays développé à l’horizon 2020. 


M. Haron a également estimé que trois facteurs majeurs pourraient aider les pays en développement à mieux faire face aux impacts négatifs de la mondialisation.  Il a ainsi évoqué le renforcement des capacités et le transfert technologique en faveur des pays en développement.  Il a ensuite suggéré la réforme du système commercial multilatéral actuellement en vigueur à l’échelle mondiale, et a souhaité la conclusion du Cycle des négociations commerciales de Doha, qui devrait créer un environnement commercial plus équitable entre les différentes régions du monde.  Il a enfin souligné le besoin de réformer l’architecture financière internationale, afin de mettre sur pied un environnement international qui permette d’aller vers une croissance inclusive, équitable et durable.


M. JOÃO LUCAS QUENTAL NOVAES DE ALMEIDA (Brésil) a souligné que les défis posés par les changements climatiques affectent l’équilibre des bénéfices de la mondialisation.  L’accroissement des flux commerciaux, financiers et de personnes fait partie de l’évolution de notre civilisation, a estimé M. De Almeida.  Nous n’allons pas revenir en arrière, mais il faut nous assurer de faire de la mondialisation un processus équitable et juste qui n’exacerbe pas les inégalités.  Cette mondialisation représente à la fois un potentiel et des risques inouïs.  La communauté internationale peut et doit contribuer de manière positive à faire de la mondialisation un facteur de retour à une croissance durable pour tous, a-t-il dit.  À ce titre, le représentant a demandé que des efforts accrus et concertés soient faits par les institutions de Bretton Woods.


Au niveau national, il a plaidé pour la mise en place de politiques sociales actives luttant contre les inégalités, et favorisant la création d’emplois, la protection sociale et l’aide aux plus pauvres.  Il faut s’assurer que les pays en développement disposent d’un espace fiscal nécessaire pour élaborer de telles politiques sociales, a dit M. De Almeida.  Concernant les pays à revenu intermédiaire, il a mentionné le niveau actuellement très élevé des inégalités sociales dans les pays en développement et leur vulnérabilité aux chocs et aux crises.  L’aide internationale leur est nécessaire, a-t-il souligné.  Il faut les aider à renforcer leurs politiques de développement au niveau national, a dit M. De Almeida.  Il a aussi reconnu la contribution de la culture au développement, estimant que d’avantage doit encore être fait à ce niveau.  Il faut pouvoir intégrer de façon plus systématique la culture dans les politiques nationales de développement, en s’appuyant sur des politiques et des outils internationaux, a-t-il estimé.


M. ABDOURAHMANE TRAORÉ (Sénégal) a rappelé que le monde est devenu un village planétaire.  Il a indiqué que la mondialisation devrait, à plusieurs égards, être réformée.  Il a évoqué notamment les dysfonctionnements de l’économie mondiale qui devraient être corrigés, afin de permettre aux pays en développement de s’engager sur la voie du développement.  Le représentant a souligné qu’une croissance économique durable, inclusive et équitable, ne peut être atteinte que si on fait preuve d’une volonté politique ferme.  Il a ensuite relevé que le Sénégal, à travers son expérience, démontre que la culture a une grande incidence sur l’emploi, le tourisme et l’industrie.  Le représentant a ainsi soutenu que la culture est étroitement liée aux trois piliers du développement durable, qui sont ses aspects sociaux, économiques et environnementaux.


Mme TATIANA LESHKOVA (Bélarus) s’est exprimée sur la situation des pays à revenu intermédiaire, rappelant que son pays soutient « depuis le début » les propositions d’aide à ce groupe de pays, qui souffrent de nombreuses disparités dans les conditions qui y prévalent au niveau national.  Le succès des Objectifs du Millénaire pour le développement devra, en grande partie, être mesuré à l’aune de la réalisation ou non de ces objectifs au sein de ce groupe de pays, a-t-elle estimé.  La situation de ces États constitue l’indicateur du niveau des égalités qui existent dans l’ensemble du monde, estimé la représentante.  Elle a souligné la vulnérabilité de ces pays, où l’impact de la crise se traduit notamment par un fossé accru entre riches et pauvres, une crise alimentaire, la marginalisation de leurs produits dans le commerce international et une baisse des investissements.  La représentante du Bélarus a, à ce titre, plaidé pour l’apport d’une aide urgente et importante aux pays à revenu intermédiaire et a demandé entre autres la création d’un groupe de haut niveau chargé de la question de la coopération avec ce groupe de pays.


M. TAUHEDUL ISLAM (Bangladesh) a indiqué que les bénéfices de la mondialisation ont été inégalement répartis, alors qu’aujourd’hui ce sont les plus pauvres qui paient le prix le plus élevé des crises causées par les principaux acteurs et bénéficiaires de ce phénomène.  Dans ce contexte, il a souhaité que les efforts nationaux en faveur du développement soient complétés par un soutien substantiel de la communauté internationale.  Le représentant a ensuite souligné qu’étant donné que l’Organisation des Nations Unies a une légitimité internationale avérée en ce qui concerne les problèmes globaux, elle devrait jouer un rôle majeur dans la coordination de l’assistance internationale en faveur du développement.  M. Islam a, en outre, rappelé que chaque pays ayant des spécificités et des priorités qui lui sont propres, les règles des institutions soutenant la mondialisation ne devraient pas être imposées à un pays pour le pousser à changer ses priorités économiques.  À cet égard, a-t-il dit, nous devons respecter les recommandations du Programme d’action d’Accra relatif à l’efficacité de l’aide au développement.  Le représentant a également souhaité, dans le contexte de la mondialisation, que les différences culturelles soient prises en considération, et que la force de dissémination qu’est la mondialisation serve aussi à vulgariser la technologie et l’innovation scientifique.


M. XIE XIAOWU (Chine) a rappelé que diverses résolutions adoptées par les Nations Unies invitent la Commission de la science et de la technique au service du développementà assister le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) dans la mise en œuvre des décisions du Sommet mondial sur la société de l’information.  Elles l’invitent également à répondre aux besoins particuliers des États, particulièrement les pays en développement, notamment dans les domaines des technologies de l’information et de la communication.  Il y a au sein de la communauté internationale, a-t-il dit, un consensus de plus en plus croissant sur la nécessité de tirer pleinement partie du pouvoir de la science et de la technologie pour lutter contre la pauvreté, améliorer les niveaux de vie des populations, assurer la sécurité alimentaire et atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.  À 4 ans de la date butoir fixée pour la réalisation des OMD, nous devons accorder à la science un rôle clef dans la réponse à apporter aux changements climatiques et pour sortir des crises financières et économiques mondiales, a par ailleurs indiqué M. Xie.


La communauté internationale, et particulièrement les pays développés, doivent à la fois accroître leur assistance aux États en développement, et assurer le transfert de technologie au bénéfice de ces derniers, « afin de les aider à développer leurs ressources humaines », a soutenu M. Xie.  Il a d’autre part insisté sur l’importance de la coopération entre États dans le cadre de projet de recherches scientifiques majeurs, avant de souligner que la stratégie de développement de la Chine était fondée sur l’innovation et la promotion de la science et de la technologie.  Cette philosophie a été marquée ces dernières années par la création d’une variété de riz de qualité hautement supérieure, le lancement de vols spéciaux habités, des recherches sur le génome humain, et le lancement d’activités d’exploration des fonds marins les plus profonds, a-t-il conclu.


M. ALFREDO CHUQUIHUARA (Pérou) a rappelé le rôle de catalyseurs joué par les pays à revenu intermédiaire dans la coopération Sud-Sud et le soutien à une croissance équitable et durable de l’économie mondiale.  Malgré les progrès économiques et sociaux enregistrés ces deux dernières décennies, ces pays restent confrontés à de graves défis en termes de pauvreté, de santé et d’éducation, et en ce qui concerne les changements climatiques, a-t-il relevé.  Il est par conséquent nécessaire d’intensifier la coopération internationale, et d’augmenter l’aide publique au développement fournie par les pays développés, a-t-il préconisé. 


Le représentant a jugé fondamental de garantir la prévisibilité, la progressivité et l’universalité de la présence et de l’appui du système des Nations Unies aux pays en développement.  À cet égard, il a rappelé que 64% des personnes vivant en état d’extrême pauvreté se trouvent dans des pays à revenu intermédiaire, et que l’Amérique latine est le continent le plus inégalitaire du monde.  Il a déploré le fait que le système des Nations Unies continue d’utiliser le PIB par habitant comme donnée centrale pour calculer le niveau de développement d’un pays, sans tenir compte d’autres facteurs, comme la distribution géographique des revenus, ou les besoins spécifiques des pays en matière de développement.  Enfin, M. Chuquihuara a souligné que la culture était « une fontaine intarissable » de création d’emplois et de revenus, notamment pour le tourisme.  Il a donc estimé fondamental de mettre l’accent sur son impact, afin de renforcer l’autonomisation nationale pour établir un secteur culturel dynamique et innovant, dans un esprit de coopération, et de volonté de préservation des savoirs traditionnels locaux et autochtones.


M. DAVID GOVRIN (Israël) a souligné l’importance des progrès scientifiques et technologiques dans les avancées humaines, citant les contributions faites au cours des dernières décennies par son pays en ce qui concerne les nouvelles technologies et la médecine.  Israël est aujourd’hui membre du Centre européen pour la recherche nucléaire (CERN), a-t-il relevé.  Le représentant a plaidé pour la coopération dans le domaine des capacités techniques et scientifiques qui peuvent être mises au service du développement économique et de l’amélioration des conditions de vie.  Les technologies permettent aujourd’hui de répondre aux problèmes posés par le manque d’eau et par la désertification en améliorant les méthodes agricoles, a dit le représentant.  Il a cité notamment en exemple les initiatives de coopération prises par Israël dans le secteur des techniques d’irrigation, d’aquaculture, et des programmes de santé.  Pour qu’une coopération fonctionne, le seul transfert de technologie n’est pas suffisant.  Il faut aussi se concentrer sur les outils essentiels que sont l’apport des connaissances et la formation des ressources humaines.


Mme MARIANNE NUJOMA (Namibie) a noté que la mondialisation ouvre de nouvelles opportunités pour une croissance économique durable et le développement de l’économie mondiale, particulièrement dans les pays en développement.  Elle a cependant regretté que les gains et bénéfices de la mondialisation n’ont pas à ce jour été partagés équitablement entre les pays et les peuples.  En fait, la majorité des habitants de la planète n’ont pas bénéficié des fruits de ce phénomène, a-t-elle ajouté.  La représentante a rappelé que le Secrétaire général, dans un des ses rapports, identifie les pays à revenu intermédiaire comme ceux dans lesquels le revenu par habitant varie entre 996 et 12 195 dollars par an.  Ella a regretté que ce critère de classement ne soit pas juste car il ne tient pas compte des spécificités propres à chaque pays.  Mme Nujoma a également souhaité que la communauté internationale soutienne les pays qui passent du statut de pays à faible revenu à celui de pays à revenu intermédiaire, afin qu’ils ne retombent pas dans la catégorie précédente.  Elle a exhorté la communauté internationale à soutenir les efforts des pays à revenu intermédiaire en leur apportant un appui technologique et financier, et en y effectuant des investissements dans les secteurs des infrastructures et de l’énergie.


Mme ADENIKE OSOBA (Nigéria) a vu dans la mondialisation un moteur puissant pour accélérer la croissance et le développement.  Mais c’est aussi un processus qui peut être inégal et générateur de marginalisation, a-t-elle noté.  Les pays en développement doivent tout faire pour développer des stratégies et des politiques qui préservent leur droit au développement, a poursuivi la représentante.  Elle a plaidé en faveur d’un rôle accru des Nations Unies pour promouvoir le développement au moyen de la coordination et de la coopération entre États Membres.  Elle a notamment cité là cet égard la coopération juridique et l’intégration des pays en développement dans le commerce mondial.  La mondialisation doit tenter de renforcer des valeurs communes et tenir compte des disparités culturelles existant entre nations, différences qui sont le patrimoine mondial de l’humanité.


L’héritage culturel peut servir d’outil de prospérité pour les pays en développement, a estimé la représentante.  Elle a, à ce titre, parlé d’une initiative régionale lancée en 2008 et destinée à promouvoir la richesse culturelle de l’Afrique.  Elle a, en outre, souligné les obstacles au commerce que rencontrent les pays en développement et a fait remarquer que ce sont les pays développés qui ont profité de la libéralisation du commerce mondial.  Le Nigéria a réalisé des efforts immenses pour s’intégrer dans l’économie mondiale, a-t-elle souligné, afin de réduire la pauvreté, et une lutte y a été engagée contre la corruption.  Elle a aussi fait un plaidoyer pour la coopération dans le domaine des technologies et a exhorté la CNUCED à continuer de mettre en œuvre une évaluation des compétences scientifiques et technologiques dont disposent les pays en développement.  


M. FRANCESCO BANDARIN, Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a répondu à une interpellation de la représentante de la Fédération de Russie concernant la proposition faite par l’UNESCO d’organiser une conférence internationale sur la culture et le développement en 2012.  M. Bandarin a justifié la tenue d’une conférence de ce genre, qui aurait lieu 30 ans après la Conférence mondiale sur les politiques culturelles, qui a eu lieu au Mexique en 1982.  Il a ajouté que l’idée de cette conférence est pertinente, car elle permettrait de mettre l’accent sur la dimension culturelle du développement. 


M. Bandarin a indiqué que la culture est de plus en plus présente dans divers programmes mis en œuvre par les agences des Nations Unies.  Il a ainsi souligné que la Banque mondiale a investi un montant de 2 milliards de dollars dans des programmes ayant un rapport avec la promotion culturelle.  L’UNESCO coordonne l’usage de 95% de ces fonds, a noté M. Bandarin.  L’une des contributions de la conférence proposée, que la Banque mondiale veut organiser en 2012, a expliqué le délégué, sera de permettre que les objectifs de développement qui seraient arrêtés après la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, prennent en compte le volet culturel du développement.  Il a précisé que cette conférence devrait impliquer les secteurs public et privé, et qu’elle devrait durer deux ou trois jours, avec l’organisation d’ateliers et de manifestations parallèles. 


M. PRAKASH JAVDEKAR (Inde) a déclaré que la mondialisation, en tant que système socioéconomique, a procuré une destinée commune aux différents pays et peuples du monde.  Mais, a-t-il précisé, il faudrait revisiter la mondialisation et ses mécanismes, afin de créer plus d’opportunités dans un cadre caractérisé par l’équité.  Le représentant a estimé que la libéralisation de l’économie doit être accompagnée par des mesures prises par les gouvernements permettant aux plus faibles et aux marginalisés de pouvoir également bénéficier des fruits de la croissance économique.  Il a ajouté que son pays a, dans cette perspective, mis en place de vastes mesures de protection des populations, afin de combiner l’équité à la croissance.  Il a ensuite invité les Nations Unies à s’engager à promouvoir cette équité au niveau mondial.


M. Javdekar a, en outre, regretté que les pays les plus touchés par les effets de la crise économique mondiale soient ceux qui n’en sont pas à l’origine.  Il a affirmé que cette injustice, de même que l’inégalité du partage des retombées de la mondialisation, devraient être réparées par la réforme des institutions financières internationales.  Il a noté que l’Inde, en partenariat avec des pays amis, travaille au renforcement de la participation des pays en développement au fonctionnement de ces institutions.  Le représentant a estimé qu’afin que l’environnement international soit favorable à l’essor des pays en développement, il serait utile de renforcer l’aide qui leur est accordée.  Il a ensuite exhorté la communauté internationale à conclure, dans des délais les plus brefs, le Cycle des négociations commerciales de Doha.  M. Javdekar a également suggéré le transfert de technologie dans les secteurs de la santé et des changements climatiques.  Ceci, afin de permettre aux pays en développement qui n’y ont pas accès, de pouvoir en bénéficier, sans se heurter à l’obstacle des droits de propriété intellectuelle.


M. JOSÉ LUIS CANCELA (Uruguay) a déclaré que les plans et stratégies nationales destinés à l’éradication de la pauvreté et à la réduction des inégalités économiques et sociales requièrent un appui continu de la communauté internationale, et en particulier du système des Nations Unies.  Cet appui est essentiel pour accroître l’efficacité des stratégies nationales, en tenant compte de facteurs comme la haute vulnérabilité de certains pays aux multiples crises internationales, a-t-il ajouté.  L’Uruguay attache une grande importance au renforcement des capacités institutionnelles nationales, en particulier dans le secteur public, pour la planification et l’évaluation des politiques adoptées ou mises en œuvre.


M. Cancela a rappelé que son pays est très engagé dans le processus de réforme des Nations Unies en ce qui concerne la coordination et la cohérence des politiques de développement.  Il a indiqué que l’Uruguay a activement participé au projet « Unis dans l’action ».  Cependant l’Uruguay traverse actuellement une situation qui menace la présence du système des Nations Unies sur son territoire, à cause de la graduation de l’Uruguay par le Programme des Nations Unies pour le développement, qui estime que le pays n’a plus besoin de certaines aides.  Dans ce contexte, le représentant s’est déclaré préoccupé par cette classification basée sur le seul critère de revenu par habitant, qui ne reflète pas les multiples dimensions du développement d’un pays.  En conséquence, M. Cancela a plaidé pour une approche holistique, tout en soulignant la nécessité d’envisager de nouvelles modalités et de nouveaux schémas de coopération qui tiennent compte des besoins spécifiques des pays à revenu moyen en matière de développement.


M. SAUL WEISLEDER (Costa Rica) a commencé par se féliciter des récentes évolutions doctrinales en matière de coopération en faveur du développement, avant de souligner que dans le même temps, les pays à revenu intermédiaire, comme le Costa Rica, ont expérimenté la réduction drastique de l’appui financier et technique que leur octroyaient les pays donateurs.  Dans ce contexte le Costa Rica pense qu’il faut concevoir la coopération internationale comme un système intégral d’appui aux efforts de progrès économique et social des pays à revenu intermédiaire, et ceci, tout au long du processus de développement.  De même un processus d’analyse et de discussion est nécessaire, en particulier s’agissant des mécanismes et modalités de l’aide, tout en préservant les principes d’appropriation, d’harmonisation, de reddition de comptes ou de responsabilité, a ajouté le représentant.


M. Weisleder a ensuite estimé que la graduation de l’aide doit se faire en conformité avec les besoins des pays récipiendaires et pas seulement se baser sur des indicateurs économiques comme seuls critères pour la coopération en faveur du développement.  Il a aussi estimé que le temps est venu de dynamiser la coopération Sud-Sud, en tenant compte des acquis et expériences des agences internationales de coopération, comme le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), qui détiennent des exemples de bonnes pratiques, notamment pour des problèmes qui sont communs à de nombreux pays.  « Usons de ressources et outils disponibles.  Adaptons les technologies qui ont fait leur preuve.  Nous serons les premiers responsables de notre développement », a conclu le représentant.


Mme JOSÉPHINE PATRICIA NTYAM-EHYA (Gabon) a expliqué que son pays s’était doté de hautes technologies afin d’améliorer l’efficacité de son développement.  Le Gabon, a-t-elle ajouté, s’est également intéressé à la gouvernance applicable à ces outils technologiques, à travers la mise en place d’un Ministère de l’innovation technologique ayant pour mission de veiller, entre autres, à la promotion de la science et de la technologie comme outils de développement.  Par ailleurs, un centre national de recherche pour la science et la technologie, qui traduit en produits brevetables des projets techniques issus de la créativité, a vu le jour au Gabon, a dit Mme Ntyam-Ehya.  En 2010, a-t-elle poursuivi, il a été créé une agence d’étude et d’observation spatiales dont le rôle est de procéder à la surveillance environnementale assistée par satellite.  La libéralisation de la communication sans fil a également permis de faire des avancées significatives dans l’amélioration de la prévention et du traitement des maladies, a d’autre part indiqué la déléguée.


M. FERNÁNDEZ-ARIAS MINUESA (Espagne) a évoqué le thème de la culture et son apport à la promotion d’un développement humain durable.  Il a souligné la valeur ajoutée que représente la culture dans le développement et a prôné à cet égard le dialogue interculturel.  Il a vanté les travaux de l’UNESCO dans ce domaine.  Concernant les pays à revenu intermédiaire, le représentant s’est dit conscient que ce groupe de pays fait face à un nombre croissant de défis, entre chocs exogènes et poches de pauvreté extrême.  Ces pays risquent d’être rétrogradés dans une catégorie inférieure s’ils ne bénéficient pas d’une aide soutenue, a prévenu le représentant.  Ces pays ont un rôle à jouer dans leur propre développement et celui de l’économie mondiale et peuvent devenir de véritables moteurs de croissance dans leurs régions respectives, a souligné le représentant de l’Espagne, qui a vanté les bienfaits de la coopération Sud-Sud et son impact sur la croissance économique régionale.


Mme SARA LUNA (Mexique) a relevé que l’Agence mexicaine de coopération pour le développement a lancé ses activités le 28 septembre dernier.  Elle a précisé que cette agence a pour objectif de soutenir les efforts du Mexique dans la voie du développement durable.  Elle a également estimé qu’il faudrait améliorer la manière avec laquelle les projets et les activités de développement des Nations Unies sont déployés sur le terrain.  Elle a, de ce fait, souhaité une plus grande prise en compte des priorités spécifiques de chaque pays, et a lancé un appel au renforcement de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire.


M. JOSEPH-MARIE FOUDA NDI (Cameroun) a noté que le rapport du Secrétaire général a repris la classification retenue par la Banque mondiale en ce qui concerne les pays à revenu intermédiaire.  M. Fouda Ndi a estimé que cela démontre que les Nations Unies n’ont pas encore accordé une attention adéquate à la situation et à la réalité de ces pays.  Le représentant a rappelé que les pays à revenu intermédiaire représentent 70% de la population mondiale, et comptent 75% des pauvres de la planète.  Il a, ensuite, souhaité que les Nations Unies accordent un niveau de ressources suffisant et adéquat aux efforts de développement des pays à revenu intermédiaire, dans un cadre stable et prévisible.  Il a insisté sur le fait que ces ressources doivent être adaptées aux besoins spécifiques des Nations en développement.  M. Fouda Ndi a souligné l’importance de la coopération Sud-Sud, et il a également souhaité que les Nations Unies jouent un rôle plus visible dans le renforcement de la coopération internationale pour le développement.


M. FEODOR STARCEVIC (Serbie) a noté le besoin de continuer à travailler sur des réformes permettant l’avènement de sociétés démocratiques partout dans le monde.  Il a souligné que les pays à revenu intermédiaire continuent de faire face à des difficultés majeures dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement en raison de l’environnement économique actuel.  Il a évoqué l’Indice de développement humain (IDH) pour souligner que la prise en compte de l’IDH peut se heurter à des limites dans l’évaluation des critères d’avancement d’un pays.  Il a aussi abordé la question de l’emploi, et a indiqué que la Serbie souffrait d’un taux élevé de chômage, dû en partie au phénomène de désindustrialisation de la région des Balkans.  Le représentant s’est, en outre, réjoui que la Serbie ait été récemment reconnue comme candidate à l’intégration dans l’Union européenne et que le pays accède bientôt l’OMC.


M. ALI A. ALI KURER (Libye) a déclare qu’il fallait mettre en place des politiques internationales justes et cohérentes qui permettent aux pays en développement de restructurer leur économie sur une base durable.  Il a aussi souhaité que les pays en développement puissent diversifier la base de leurs économies en élargissant leurs assises, notamment en ce qui concerne les produits de bases agricoles et miniers, afin de ne pas dépendre des fluctuations des marchés extérieurs.  Il a estimé que ces pays doivent trouver le bon équilibre entre leurs priorités nationales et les réalités de l’économie mondiale.  Le représentant a également souligné le rôle important que la science et la technologie pourraient jouer dans la promotion du développement.  Il a, dans ce contexte, appelé au renforcement des transferts de technologie pour faire face aux défis que rencontrent les pays en développement, notamment les changements climatiques et la désertification.  Il a souhaité que les droits de la propriété intellectuelle ne soient pas un obstacle à ces transferts.


M. RAYMOND OSBOURNE WOLFE (Jamaïque) a centré son intervention sur les problèmes qui se posent aux pays à revenu intermédiaire, s’interrogeant sur la définition des particularités qui s’appliquent à ce groupe de pays, alors qu’ils ont chacun des réalités très diverses.  Il a jugé nécessaire de reconnaître que plus d’un tiers des pauvres du monde vivent dans ces pays, et que la réduction de la pauvreté y a été moins significative que dans d’autres groupes de pays.  Les pays à revenu intermédiaire derniers souffrent d’une extrême vulnérabilité aux chocs extérieurs, a relevé le représentant, ajoutant que des États comme la Jamaïque et les autres pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), sont aussi des petits États insulaires en développements exposés aux conséquences du changement climatique.  Il a donc évoqué les besoins spécifiques qu’ont ces pays, et a demandé à ce que la définition de « pays à revenu intermédiaire » soit revue.  Il a appelé les institutions financières à revoir leur démarche concernant l’aide à fournir à ces pays, qu’il s’agisse d’un allègement de la dette ou de l’octroi de financements à des taux préférentiels.


M. ELYES LAKHAL (Tunisie) a relevé que la mondialisation a aggravé les inégalités entre pays et à l’intérieur des pays.  Il a relevé que le taux de chômage des jeunes est de 31% en Tunisie.  Cette situation, a-t-il expliqué, est l’une des causes des soulèvements populaires que la Tunisie a connus en janvier 2011.  Il a estimé que la communauté internationale doit travailler à la mise en place d’un environnement favorable à une croissance durable, inclusive et équitable pour éviter d’autres revendications sociales.  Le représentant a noté que les phénomènes culturels n’échappent pas à la mondialisation.  Il a affirmé que la mondialisation se doit de respecter les traditions et les identités culturelles de tous les peuples, et il a dit que la Tunisie soutenait l’organisation d’une conférence internationale sur la culture et le développement par l’UNESCO en 2012.  Le représentant a exhorté les pays développés à promouvoir le transfert de technologie en faveur des pays en développement, et il a souhaité que les produits des petits pays puissent avoir pleinement accès aux marchés internationaux.


M. MARCELO SUAREZ SALVIA (Argentine) s’est exprimé sur la situation des pays à revenu intermédiaire.  Il a souligné l’importance des difficultés auxquelles se heurtent ces pays, citant notamment la crise financière, la volatilité des prix des matières premières et la question de la lutte contre la pauvreté.  Il est difficile d’évaluer de façon exacte la situation dans laquelle se trouvent les pays à revenu intermédiaire, a-t-il souligné.  Il a demandé que d’avantage de critères et d’éléments d’analyse soient arrêtés pour pouvoir évaluer la situation des pays de ce groupe.


M. MOHAMED HAMZA (République-Unie de Tanzanie) a relevé que la mondialisation offre de nombreuses opportunités, mais qu’elle crée également des défis nouveaux pour les pays en développement, dont la République-Unie de Tanzanie.  Il a estimé qu’il fallait se concentrer sur l’aspect social de la mondialisation.  M. Hamza a précisé que la dimension sociale de la mondiale devrait inciter les décideurs à mettre l’accent sur les emplois, la santé et l’éducation, c’est-à-dire sur le vécu quotidien de centaines de millions de personnes à travers le monde.  En Afrique, la dette est un fardeau insupportable, a regretté M. Hamza.  Il a souhaité que les fonds alloués à la cause du développement ne soient pas de ressources déjà comptabilisés dans les programmes de remise de dettes.  Il a ensuite indiqué que la structure et les règles actuelles du commerce international ne sont pas favorables au développement de l’Afrique.  Il a en effet expliqué que le continent est à la merci de la fluctuation des prix des matières de base et vulnérable à l’ouverture forcée de ses marchés.  Il a, par la suite, reconnu que l’ouverture des marchés pouvait être la meilleure option commerciale si elle est faite de manière équilibrée, et a précisé que ce modèle libéral devrait être conçu pour pouvoir améliorer la vie des populations.


Mgr FRANCIS ASSISICHULLIKATT, Observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies, a noté les avantages et vulnérabilités du système de la mondialisation.  La crise financière mondiale continue d’ébranler les sociétés, les gouvernements, les entreprises et les familles dans le monde entier, a dit l’Observateur permanent du Saint-Siège, qui a souligné les obligations qui incombent au monde développé par rapport au monde en développement.  Il faut en ce sens assurer la dignité de chaque personne, éviter que les différences de richesses entre pays continuent de se creuser, et pouvoir garantir des emplois à chacun, a-t-il indiqué.  Il a souligné la convergence qui doit exister entre l’application des politiques et des principes économiques et la promotion d’un développement à visage humain, ainsi que la nécessité d’appliquer un principe de justice dans la redistribution des richesses, ceci dans la perspective d’une paix entre les nations.


Mme AMBER BARTH, Organisation internationale du Travail (OIT), a relevé que 40% des personnes actives du monde vivent avec moins de 2 dollars par jour pour prendre soin de leur famille.  Elle a reconnu que les succès ne doivent pas être mesurés seulement en termes de croissance économique, mais aussi à travers la création d’emplois aux niveaux international et national.  Elle a souhaité que les politiques de création d’emplois produisent la vraie croissance, la vraie demande, et offrent la protection sociale de base dont ont besoin les populations tout en créant de substantielles ressources fiscales susceptibles de financer les programmes de développement.


M. GEORGE ASSAF, Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a indiqué que la mondialisation continue d’être le grand défi et la principale source d’opportunités au XXIe  siècle.  Il a noté que la réduction des barrières commerciales avait permis d’accroître les échanges, même si beaucoup reste encore à faire pour inclure les petites économies dans les échanges mondiaux.  Tous les pays doivent pouvoir trouver leur place dans les activités génératrices de croissance, a-t-il dit, citant les pays les plus vulnérables et les populations qui sont les plus défavorisées face à des défis comme le changement climatique, la crise alimentaire et énergétique, ou encore les migrations de population.  Les pays en développement doivent pouvoir diversifier leur production pour devenir compétitifs, a aussi souligné le représentant.


M. JOSÉ DALLO, Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a estimé que le progrès humain doit se faire dans un cadre de stabilité sociale.  Il a évoqué un ensemble de programmes mis en place par le PNUD à travers le monde, notamment la formulation de plans de développement dans les pays qui tiennent compte de l’aspect genre.  Il a également relevé que le PNUD a intégré la culture dans tous ses nouveaux programmes, et il a dit que le PNUD soutenait l’organisation, par l’UNESCO, d’une conférence internationale sur la culture et le développement.


Mme NEIMA CHEIKH, Banque mondiale (BM), a réaffirmé que la culture était un paramètre clef à inclure dans le développement pour une croissance durable.  Elle a notamment évoqué des projets d’aide menés par la Banque mondiale dans le développement urbain et le tourisme, ainsi qu’un programme d’accord avec l’UNESCO sur la conservation du patrimoine des peuples de pays en développement.


M. KAZI RAHMAN, Organisation mondiale du tourisme (OMT), a relevé que l’OMT collabore avec l’UNESCO dans le cadre de la promotion culturelle à l’échelle internationale.  Il a souligné que le code éthique mondial pour le tourisme a noté l’importance de la culture pour le développement durable.  Il a noté que le tourisme est un puissant facteur de création d’emplois dans les pays en développement.  Il a indiqué que le tourisme a émergé comme l’un des secteurs qui croît le plus, avec 919 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2010.  Le délégué a noté que le nombre de touristes augmente de plus de 3% par an, et le monde devrait connaître le chiffre historique d’1 milliard de touristes en 2012.  Il a estimé qu’il est urgent d’intégrer aujourd’hui le facteur durabilité dans le tourisme.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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