AG/11084

À un an de la Conférence de Rio sur le développement durable, la notion d’économie verte est débattue à l’Assemblée générale

2/6/2011
Assemblée généraleAG/11084
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Assemblée générale

Débat thématique informel

sur l’économie verte

matin & après-midi


À UN AN DE LA CONFÉRENCE DE RIO SUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE, LA NOTION D’ÉCONOMIE VERTE EST DÉBATTUE À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


La majorité des États estiment que cette notion doit faire partie de la promotion du développement durable et de la lutte contre la pauvreté


L’Assemblée générale a organisé, aujourd’hui, un débat thématique informel autour du thème de l’« économie verte », qui a été l’occasion, pour les délégations et pour les experts, de préciser les grandes lignes d’un concept qui ne fait pas encore l’unanimité parmi les États Membres des Nations Unies.


Pour le Président de l’Assemblée générale, M. Joseph Deiss, l’économie verte est une passerelle vers le développement durable, « car elle implique de découpler la croissance économique de l’utilisation des énergies fossiles et des ressources non renouvelables ».  L’une des raisons pour laquelle il est difficile de la définir tient au fait que l’économie verte peut prendre diverses formes selon le contexte et les particularités de chaque pays, son niveau de développement, et sa localisation géographique, a-t-il précisé.


Conscient de certaines craintes qui s’expriment face au fait que la promotion de l’économie verte pourrait imposer de nouvelles conditionnalités aux États, le Président de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale a tenu à rassurer les pays en développement, qui peuvent, selon lui, saisir cette occasion pour se doter de technologies plus propres « sans commettre les erreurs qu’ont faites, par le passé, les pays développés ».


La promotion de l’économie verte peut être un succès, à condition toutefois, a ajouté le Président de l’Assemblée générale, de créer un cadre international propice au « transfert et au financement de technologies propres, ainsi qu’au renforcement des capacités des pays en développement dans le domaine environnemental ».  M. Deiss a expliqué que les subventions, taxes environnementales et achats de droits de polluer –au travers de mécanismes de marché du carbone- joueront un rôle essentiel, mais qu’il faudra également, dans le même temps, éliminer les subventions nuisibles à l’environnement et éviter de tomber dans le protectionnisme vert et autres mesures qui seraient de nature à créer des distorsions.


La Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Asha-Rose Migiro, a averti de son côté que les mesures adoptées dans le cadre de l’économie verte ne devaient pas devenir des obstacles aux capacités et aux activités d’exportation des pays en développement.  Tout en invitant les pays développés à manifester davantage de

volonté politique en ce sens, Mme Migiro a jugé que les pays en développement auraient beaucoup à gagner « en s’appropriant directement les énergies propres et renouvelables du XXIe siècle, au lieu de passer, pour leur développement, par l’usage des technologies extrêmement polluantes des siècles précédents ».


Le Président de l’Assemblée générale a également appelé à la création d’un « système de gouvernance environnementale au niveau global » qui soit efficace et inclusif, ce qu’a également appelé, de ses vœux, la Sous-Secrétaire à l’économie verte au Secrétariat d’État à l’environnement du Brésil.  La Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Migiro, a également estimé que les mesures destinées à promouvoir les transferts de technologies vers les pays en développement devraient figurer dans tout accord sur l’économie verte susceptible d’être adopté l’an prochain à l’issue de la Conférence de Rio sur le développement durable.


Dans le cadre de ce débat thématique informel, deux tables rondes ont été organisées, dont une, ce matin, sur « les promesses et les défis d’une économie verte », a été l’occasion de débattre d’une notion qui reste encore controversée pour beaucoup d’États Membres, notamment ceux regroupés au sein du Groupe des 77 et de la Chine.


Le représentant de l’Argentine, qui s’exprimait au nom de ce Groupe, a jugé que le débat d’aujourd’hui devait être replacé dans le contexte de celui sur le développement durable et de l’éradication de la pauvreté et ne devait pas être perçu comme faisant partie du processus préparatoire de la Conférence de Rio+20.


À l’instar des représentants de plusieurs autres délégations, il a insisté sur le fait qu’aucune solution « à taille unique » ne saurait s’appliquer à tous les pays, et que l’économie verte devait tenir compte des différents niveaux de développement économique et social existant d’un pays à l’autre.


Économie verte, taxe carbone, subvention aux produits pétroliers: tels étaient quelques-uns des thèmes principaux évoqués lors de la deuxième table ronde, au cours de laquelle les participants se sont interrogés sur le rôle que pourrait jouer la Conférence Rio+20 dans l’avènement d’une économie verte.


DÉBAT THÉMATIQUE INTERACTIF INFORMEL SUR LE THÈME « L’ÉCONOMIE VERTE: UNE VOIE VERS LE DÉVELOPPEMENT DURABLE »


Déclarations d’ouverture


M. JOSEPH DEISS, Président de l’Assemblée générale, a déclaré que l’économie verte était d’une importance centrale « pour notre bien-être et celui des générations futures ».  Plus nous attendrons, plus il sera difficile et coûteux de faire face aux défis environnementaux, a-t-il averti, engageant notamment les États Membres à se garder de « faire aujourd’hui des choix technologiques qui nous maintiendraient pour des années encore sur une voie intense en carbone ».


L’envolée récente des prix du pétrole et la reconsidération du risque nucléaire suite au tremblement de terre et au tsunami qui ont frappé le Japon nous rappellent la vulnérabilité de l’approvisionnement énergétique et l’urgence de réduire notre dépendance énergétique, de développer les énergies propres et d’améliorer l’efficacité énergétique, a-t-il souligné.


M. Deiss a ensuite évoqué la croissance de la population mondiale, l’émergence de nouvelles classes moyennes, ainsi que le recul considérable de la pauvreté au cours des dernières décennies.  Il a averti que satisfaire les aspirations légitimes des populations défavorisées à de meilleures conditions de vie avec le modèle économique actuel allait engendrer « une pollution et une surexploitation des ressources naturelles qui seraient suicidaires ».


Pour le Président de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale, la question fondamentale est de savoir si « nous tous, sur cette planète, allons être capables de faire preuve de sagesse et d’adopter des comportements qui préviendront la catastrophe ».  L’économie verte, a-t-il poursuivi, nous offre une passerelle vers un développement durable, car elle implique de découpler la croissance économique de l’utilisation des énergies fossiles et des ressources non renouvelables.  Il faut rendre les activités existantes plus vertes et développer des technologies propres, et les biens et les services « verts », a préconisé le Président de l’Assemblée.  La tâche peut paraître immense, mais nous savons quelle est la bonne direction à suivre, a-t-il indiqué, précisant que l’élément central de la promotion de l’économie verte « est que les prix donnent des signaux qui soient corrects et qui incitent les producteurs et les consommateurs à des comportements respectueux de l’environnement ».


À cet égard, M. Deiss a expliqué que les subventions, les taxes environnementales et les achats de droits de polluer –à travers des mécanismes de marché du carbone- allaient jouer un rôle essentiel, mais qu’il faudra également éliminer les subventions nuisibles à l’environnement et éviter de tomber dans le protectionnisme vert et autres mesures qui créent des distorsions.  Il va falloir combiner les instruments de marché avec des règlementations, des normes et des mesures pour simuler la recherche et le développement.  Une meilleure information des consommateurs va aussi être nécessaire, a-t-il ajouté.


« L’économie verte peut prendre différentes formes, cela dépend du contexte de chaque pays, de son niveau de développement et de sa localisation géographique notamment », a poursuivi M. Deiss.  Il a ensuite indiqué que les initiatives déjà prises en la matière avaient montré que la protection de l’environnement et la conservation des ressources apportent des bénéfices économiques « quel que soit le niveau de développement ».


M. Joseph Deiss a en effet pris note de certaines craintes selon lesquelles la promotion de l’économie verte pourrait devenir une nouvelle conditionnalité imposée aux États, cette conditionnalité entravant alors le développement de certains pays.  Pour le Président de l’Assemblée générale, l’économie verte doit être au contraire mise au service du développement.  Il a notamment affirmé que les pays en développement, dont les économies sont riches en ressources naturelles et qui rendent de nombreux services écologiques au monde entier, pourraient en sortir gagnants si leurs biens et services environnementaux étaient échangés et rémunérés à leur juste valeur.  L’économie verte, c’est aussi la possibilité pour ces pays de faire un saut technologique et d’adopter directement des technologies plus propres, sans commettre les erreurs qu’ont faites dans le passé les pays développés, s’est-il par ailleurs félicité.


Pour promouvoir l’économie verte, M. Deiss a réclamé un engagement ferme et une action résolue de la communauté internationale.  « Il faut que toutes les parties coopèrent, que ce soit les États, les acteurs du secteur public, du secteur privé ou de la société civile », a-t-il insisté.


M. Deiss a reconnu que mobiliser l’attention du public et des décideurs politiques sur les questions environnementales pouvait s’avérer difficile.  « Adopter des modèles économiques plus verts va nécessiter des changements structurels, avec des pertes d’emplois dans certains secteurs, et des gains dans d’autres », a-t-il indiqué.


Évoquant ensuite les craintes que suscite l’économie verte dans les pays en développement, M. Deiss a estimé indispensable qu’une vraie coopération internationale, « basée sur le principe d’une responsabilité commune mais différenciée », se mette en place.  Il faut créer un cadre international qui facilite le transfert et le financement de l’adoption de technologies propres, ainsi que le renforcement des capacités des pays en développement dans le domaine environnemental, a-t-il précisé.  Le Président de l’Assemblée générale a également appelé à la création d’un système de gouvernance environnementale au niveau global qui soit efficace et inclusif.  La discussion qui se tiendra l’an prochain dans le cadre du deuxième pilier thématique de la Conférence de Rio sur le développement durable (Conférence Rio+20) sera très importante à cet égard, a-t-il ajouté.


Mme ASHA-ROSE MIGIRO, Vice-Secrétaire générale de l’Organisation des Nations Unies, a évoqué les progrès importants réalisés depuis la tenue, en 1992, du Sommet de la Terre, à Rio de Janeiro au Brésil.  Cette Conférence « historique » a notamment mis à l’ordre du jour de la communauté internationale la question de la réduction de la pauvreté, et a permis des avancées dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’égalité entre les sexes, a indiqué Mme Migiro.  Elle a également évoqué la réduction de la déforestation ainsi que l’élaboration et l’adoption du Protocole de Nagoya relatif à l’accès aux ressources génétiques et aux partages des bénéfices tirés de l’exploitation de la biodiversité environnementale.


Mme Migiro a cependant relevé que de nombreux écarts et insuffisances persistent sur la scène internationale, notamment en matière de gouvernance, de financement, de transfert de technologie, de sensibilisation du public et de mobilisation de la volonté politique en faveur d’un développement durable.  Les écarts existant entre pays et régions aggravent les défis qui se posent concernant la propagation des maladies, des épidémiques et pandémies; l’intensification des impacts des changements climatiques; et la prolongation de conflits violents qui sapent la promotion du développement.  Le monde doit adopter une nouvelle voie et sortir de sa léthargie et du train-train quotidien pour faire face à des défis, a-t-elle souligné.


La Vice-Secrétaire générale a demandé aux pays développés de faire preuve de plus de volonté politique afin que s’opèrent les changements et les évolutions dont le monde a besoin, et elle a indiqué que les pays en développement auraient quant à eux beaucoup à gagner en adoptant directement les énergies propres et renouvelables du XXIe siècle, au lieu de passer, pour leur développement, par l’usage des technologies extrêmement polluantes des XIXe et XXe siècles.


L’économie verte, a-t-elle poursuivi, doit être taillée sur mesure afin de répondre aux besoins de chaque État et d’être adaptée aux différentes circonstances nationales.  Sa promotion ne saurait se faire en adoptant une approche « à taille unique », a prévenu Mme Migiro.  Elle a indiqué, à titre d’exemple, que pour les pays pauvres, l’économie verte devait être créatrice d’emplois, tandis que, pour les pays qui dépendent de l’exportation de matériaux bruts, cette économie ne devait pas déplacer les secteurs essentiels existants, mais au contraire, créer de nouveaux secteurs de croissance.


La Vice-Secrétaire générale a averti que les mesures adoptées dans le cadre de l’économie verte ne devaient pas devenir des obstacles aux capacités et aux activités d’exportation des pays en développement, et que la communauté internationale de devait pas imposer de « conditionnalités vertes » qui limitent les perspectives commerciales.  L’économie verte doit au contraire permettre d’ouvrir les marchés, de renforcer les capacités d’exportation, et de renforcer la prospérité nationale, a-t-elle préconisé.  Mme Migiro a également estimé que les mesures destinées à promouvoir les transferts de technologies vers les pays en développement devraient figurer dans tout accord sur l’économie verte susceptible d’être adopté l’an prochain à l’issue de la Conférence de Rio sur le développement durable.


Table ronde 1 : « Promesses et défis d’une économie verte »


Animée par Mme TUNDI AGARDY, Directrice exécutive de « Sound Seas », cette table ronde a été l’occasion pour les participants au débat thématique interactif de mettre en lumière les grandes lignes d’un concept en cours d’élaboration et dont la définition a fait l’objet de nombreux commentaires.


M. SØREN SØNDERGAARD KJÆR, Vice-Secrétaire permanent à l’environnement du Danemark, a évoqué l’expérience de son pays en matière d’économie verte depuis l’adoption, en 1973, d’une loi pionnière sur la protection de l’environnement.  Depuis, a-t-il rappelé, le Danemark, dont le territoire est d’une superficie relativement restreinte, détient le seizième PNB mondial et à réussi à faire progresser son taux de croissance annuel de 2% en moyenne, tout en s’appuyant sur une économie toujours plus respectueuse de l’environnement.  L’économie danoise est une de celles dont les processus de production ont aujourd’hui le moins d’impact sur l’environnement: 20% de l’énergie dont dépend le pays est d’origine renouvelable, a indiqué M. Kjær, qui a souligné que le Gouvernement danois voulait atteindre l’objectif de 30% d’énergie renouvelable d’ici à 2020.  Selon le Vice-Secrétaire permanent à l’environnement du Danemark, l’impulsion initiale doit venir des institutions de l’État et être relayée conjointement par les milieux de la recherche et ceux du secteur privé.  Le Danemark est devenu un des leaders mondiaux en matière d’imposition, a-t-il expliqué, ajoutant que ces recettes fiscales significatives étaient réinvesties dans le développement de technologies innovantes.  « Ceci étant, nous ne considérons pas qu’il faille punir les mauvais comportements; mais il faut plutôt changer les mentalités en sensibilisant l’opinion publique à l’importance des enjeux », a-t-il précisé.  Qu’ils soient développés, émergents ou en développement, tous les pays doivent, lors de la Conférence de Rio+20, saisir l’occasion de donner effet à la notion d’économie verte, a conclu M. Kjær.


Mme SUZANA KAHN RIBEIRO, Sous-Secrétaire à l’économie verte au Secrétariat d’État à l’environnement du Brésil, a déclaré que, pour son pays, il ne saurait y avoir de croissance économique sans protection de l’environnement.  À cet égard, la Conférence de Rio+20 sera d’une importance capitale, comme le seront, au cours des années suivantes, la tenue de la Coupe du monde et des Jeux olympiques au Brésil.  Ce sont trois évènements qui nous permettront de démontrer au monde entier la réussite que constituent nos initiatives en matière de développement, a indiqué Mme Kahn Ribeiro.  Cependant, a-t-elle fait observer, l’économie verte regroupe un ensemble d’approches qui ne peuvent pas s’appliquer de manière indifférenciée à tous les pays.  Dans ce contexte, les Gouvernements doivent faire preuve de leadership, en adoptant par exemple des normes rigoureuses en matière de construction, et d’une manière générale, en œuvrant à l’harmonisation des règlementations existantes sur l’ensemble de leur territoire national, a préconisé  Mme Kahn Ribeiro.  Elle a également souligné que les nouveaux modes et mécanismes de financement du développement avaient un certain nombre de mérites.  Leurs caractéristiques doivent être adaptées à la poursuite de la promotion d’une économie verte, a-t-elle indiqué.  Elle a estimé qu’il faudrait refuser toute politique qui obligerait les pays à un choix entre la croissance économique et le respect de l’environnement.  La Sous-Secrétaire à l’économie verte du Brésil a précisé que le souhait du Gouvernement brésilien, était qu’à l’issue de la Conférence de Rio+20, il soit mis en place une gouvernance régionale en faveur de la promotion d’une économie verte.


M. HARSHA SINGH, Directeur général adjoint de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a jugé pour sa part que le commerce international pouvait offrir des opportunités concrètes dans le domaine de l’économie verte.  Il a souligné que l’OMC s’efforçait d’éviter que les mesures de lutte contre les changements climatiques ne constituent un moyen d’imposer des conditions contraignantes, sur le plan commercial, aux pays en développement.  L’OMC s’efforce aussi de faire en sorte que pour les pays développés, l’économie verte ne soit pas un prétexte de recourir au protectionnisme.  Mais les mesures adoptées par les membres de l’OMC doivent être complétées par des lois nationales, et par la mise au point de normes, notamment dans le domaine des achats publics, a souligné M. Singh.  La jurisprudence confirme que les règles de l’OMC sont d’habitude reflétées au niveau des pays par les législations nationales, s’est félicité M. Singh.  Selon lui, plusieurs des éléments du Cycle de négociations commerciales de Doha pourraient favoriser le développement d’une économie verte, comme, par exemple, les mesures qui sont prévues pour réduire certaines nuisances dans le domaine de la pêche.  Le Vice-Directeur général de l’OMC a ensuite défendu l’idée selon laquelle l’ouverture des marchés serait de nature à favoriser les transferts de technologies dont les pays en développement ont grandement besoin.  Il a jugé que le système prévalant à l’heure actuelle comprend des mesures qui sont suffisantes pour garantir la diffusion et le respect des régimes de propriété intellectuelle.  L’OMC, a-t-il ajouté, coopère étroitement avec ses partenaires, comme par exemple la Conférence de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), afin de promouvoir l’innovation dans le domaine de la lutte contre les effets des changements climatiques au niveau mondial.


L’OMC et ses partenaires sont engagés dans la recherche de solutions aux problèmes posés par ce phénomène, a souligné M. Singh.


M. CLAY NESLER, Vice-Président de l’énergie et de la viabilité à la société « Johnson Controls », a exprimé le point de vue du secteur privé dans le cadre de cette table ronde.  Membre du Pacte mondial depuis 2004, « Johnson Controls » occupe la première place, s’agissant des entreprises ayant démontré le plus haut degré de responsabilité en matière de respect de l’environnement, a indiqué M. Nesler.  Présente dans plus de 150 pays, la société « Johnson Controls », qui a 130 000 salariés, est un leader industriel et technologique qui crée des produits, des services et des solutions de qualité pour optimiser la consommation énergétique et l’efficacité d’exploitation des bâtiments, des batteries automobiles au plomb, et des batteries de nouvelle génération destinées aux véhicules à systèmes de propulsion hybrides et électriques.  L’engagement de l’entreprise dans la promotion du développement durable remonte à sa date de création, en 1885.  « Johnson Controls » avait alors inventé le premier thermostat d’intérieur électrique, a noté M. Nesler.  « Johnson Controls » s’est depuis dotée d’une chaîne logistique triangulaire qui lui permet de recycler 97% des piles qu’elle produit.  Elle a également été choisie, il y a deux ans, pour réduire de 40% la consommation énergétique du gratte-ciel de l’Empire State Building dans la ville de New York.  Nous partons du principe que l’efficacité énergétique est une condition du développement économique, et non une contrainte, a expliqué le Vice-Président, qui a lui aussi attiré l’attention sur l’importance de mettre au point des normes et des codes permettant d’optimiser l’efficacité énergétique.


Discussion interactive


Ouvrant le dialogue interactif, le représentant de l’Argentine, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que le débat autour de l’économie verte devait être placé dans le contexte de celui sur le développement durable et de l’éradication de la pauvreté.  Ce débat ne doit pas être perçu comme faisant partie du processus préparatoire de la Conférence de Rio+20, a souligné le représentant.  Il a d’emblée insisté sur le fait qu’aucune solution unique ne saurait s’appliquer à tous les pays, et que l’économie verte devait tenir compte des différents niveaux de développement économique et social existant d’un pays à l’autre. 


À cet égard, son homologue de l’Union européenne a émis l’idée d’établir une « feuille de route des Nations Unies vers l’économie verte », dont l’objectif principal serait de créer un cadre permettant de tenir compte des spécificités de chaque pays, en prévoyant une assistance technique pour ceux d’entre eux qui en auraient besoin.


Pour le représentant du Pakistan, « la crainte que nous éprouvons, c’est que « l’économie verte » se substitue au concept, désormais consacré, de « développement durable » et ouvre la voie à une forme de protectionnisme qui ne s’assume pas ». 


Il a été suivi et soutenu sur ce point par de nombreuses délégations, dont celles de la Fédération de Russie et du Maroc.  Le représentant du Maroc a précisé que l’économie verte, « instrument par excellence de création d’emplois », ne doit pas méconnaître les inégalités sociales et doit être, au contraire, mise au service de l’éradication de la pauvreté.  Il a expliqué que son pays avait lancé un programme ambitieux de promotion de l’énergie solaire, pour la période 2015-2020, d’un coût de 9 milliards de dollars, et d’une puissance de 2 000 mégawatts.  Le représentant a fait observer que la part des énergies renouvelables représenterait ainsi 42% de la capacité électrique totale du Maroc.  Dans ce schéma, le solaire, l’éolien et l’hydraulique représenteront chacun 14% de la production.


Pour sa part, le représentant du Mexique a fait plusieurs propositions concrètes, comme celles d’étendre l’adoption de normes « vertes » au milieu des affaires, ce qui permettrait aux entreprises de classer leurs produits sur une « échelle d’excellence environnementale ».  Il a également préconisé d’élargir l’accès au crédit pour les petites et moyennes entreprises désireuses d’investir dans le développement de technologies environnementales de meilleure qualité.  Pour le représentant de l’ONG ETC Group, la solution se trouve du côté de l’adoption de nouvelles politiques sociales audacieuses, afin de faire évoluer les mentalités et de sensibiliser à l’adoption de mesures permettant des changements radicaux dans les habitudes de consommation.


Table ronde 2: « Pour une transition vers l’économie verte »


Le modérateur de cette table ronde, M. JAMES LEAPE, Directeur général du Fonds mondial pour la nature, a indiqué que la consommation de ressources naturelles par la communauté internationale était déjà de 50% supérieure à la capacité de reconstitution et de renouvellement de ressources des écosystèmes de la planète.  Si l’ensemble de la population mondiale avait un mode de vie et de consommations égal à celui des Européens, il faudrait l’équivalent de trois planètes comme la Terre pour subvenir aux besoins des peuples du monde, a-t-il ajouté.  Pour M. Leape, il importe de lutter contre les inégalités fondamentales de l’économie mondiale; et c’est en cela qu’intervient l’économie verte, qui présente une alternative au modèle actuel.  Le modérateur a également insisté sur le rôle que peut jouer la société civile, en matière de sensibilisation du public notamment.


M. PAUL TOUNGUI, Ministre des affaires étrangères, de la coopération internationale et de la Francophonie du Gabon, a indiqué que pour le Gabon, la question de l’économie verte n’était pas un simple phénomène de mode, mais un compromis indispensable à faire pour assurer l’amélioration du bien-être des populations et la réduction des inégalités.  Il a expliqué que le Gabon avait donc entrepris d’orienter sa politique de développement vers le renforcement et l’amélioration de son « capital naturel », précisant que la préservation de la forêt gabonaise était au centre de tous les programmes économiques et sociaux du pays.  Il a évoqué l’existence au Gabon de 13 parcs nationaux couvrant près de 11% de la superficie du territoire national, ainsi que l’existence d’un organe, le « Conseil Climat », qui est chargé de faire des propositions pour endiguer l’incidence des changements climatiques.


Nos efforts, a-t-il poursuivi, portent aussi bien sur l’aménagement durable des forêts, que sur la mise en place de cadres juridiques institutionnels et scientifiques afin de combattre les changements climatiques, conserver de manière durable les écosystèmes de forêts, et valoriser la biodiversité et les écosystèmes naturels.  M. Toungui a également indiqué que le Gabon avait adopté un code de l’environnement, élaboré un code de la pêche, et réformé son code minier.  Il a également fait savoir que le Gouvernement du Gabon avait décidé d’interdire l’importation et l’utilisation des sacs et des sachets en plastique non biodégradable, et qu’un dispositif institutionnel et technique de « réduction, réutilisation et recyclage » était en train d’être mis en place. 


Le Ministre a ensuite appelé à une coopération internationale plus soutenue qui permette la mobilisation des ressources financières, les transferts de technologies et le renforcement des capacités des pays en développement pour y garantir l’essor de l’économie verte.


M. DU YING, Vice-Président de la Commission nationale pour le développement et la réforme de la Chine, a indiqué qu’en 1994, le Gouvernement chinois avait promulgué le Programme Action 21 de la Chine et avait fait du développement durable une stratégie nationale en 1996.  Il a expliqué que son pays accordait une attention particulière aux structures économiques, au bien-être la population et à la protection de l’environnement.  Il a évoqué les importantes avancées économiques réalisées par son pays, notamment la réduction de la pauvreté et l’amélioration de l’accès à l’eau potable pour les populations rurales.  M. Du Ying a ensuite expliqué que pour 2015, la Chine s’était donnée pour objectif de réduire de 30% sa consommation en eau par valeur industrielle ajoutée; de réduire de 16% sa consommation en énergie, et d’entre 8% à 10% les émissions les plus polluantes, entre autres.  Il a également indiqué que d’ici à 2020, la Chine ambitionnait de réduire de 40% à 45% ses émissions de gaz à effet de serre par rapport au niveau de 2005.  D’ici là, la consommation d’énergie renouvelable en Chine devrait atteindre 15% du total requis, et le couvert forestier devrait avoir une superficie supplémentaire de 40 millions d’hectares.


M. Du Ying a par ailleurs estimé que la création d’une économie verte devait viser l’élimination de la pauvreté et la promotion du développement durable.  « Il importe également de respecter les conditions nationales de chaque pays lors de l’élaboration de l’économie verte », a-t-il indiqué.  Il a appuyé l’adoption du principe de responsabilité commune mais différenciée dans le cadre de la création d’une économie verte.  Une économie verte et durable dépend de l’établissement d’un ordre économique mondial plus juste et plus et équitable, a-t-il ajouté.


M. KANDEH  K. YUMKELLA, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a insisté sur l’importance de l’accès à l’énergie durable, se félicitant notamment de l’adoption d’une résolution de l’Assemblée générale allant dans ce sens.  Il a estimé que le document final de la prochaine Conférence de Rio devait cibler trois objectifs principaux à mettre en œuvre d’ici à 2030, à savoir assurer un accès universel pour tous à l’énergie durable; améliorer de 40% l’efficacité énergétique; et faire en sorte que 30% de l’énergie utilisée proviennent de sources d’énergie renouvelable.  Si les choses ne changent pas, d’ici à 2030, plus d’un milliard de personnes n’auront pas accès à l’énergie, ce qui est inacceptable, a-t-il indiqué, soulignant l’importance que revêt l’accès à l’énergie dans le cadre de l’économie verte.  M. Yumkella a insisté sur l’importance du partenariat entre les secteurs publics et privés.  « Il faut faire pour l’énergie ce qui a été fait pour la santé des femmes et des filles », a-t-il plaidé.  Dénonçant toute mesure protectionnisme que seraient tentés de prendre certains pays sous le prétexte de l’économie verte, M. Yumkella a fait remarquer que « l’industrie verte » allait devenir un des piliers de l’économie.  Il a également recommandé que l’accès à l’énergie et l’énergie pour le développement figurent au cœur de l’ordre du jour de la Conférence de Rio+20.


Mme MARIANNE FAY, Économiste en chef du Réseau du développement durable de la Banque mondiale, a évoqué la nécessité de mettre un terme au gaspillage et d’accentuer sur la création d’emplois.  Elle a indiqué que de nombreux pays avaient déjà lancé des initiatives pour créer une économie verte.  Elle a expliqué que la Banque mondiale appuyait diverses initiatives, par exemple l’installation de panneaux solaires dans les pays d’Afrique du Nord.  Une transition dans l’infrastructure des transports publics est également importante, de même que dans la gestion des ressources naturelles, a recommandé Mme Fay.  Elle a indiqué à titre d’exemple qu’en Chine, une zone d’une superficie équivalente à celle de la France, qui était fortement écologiquement érodée, avait été entièrement reboisée.  Mme Fay a aussi évoqué la transition à opérer dans le capital humain.  « Il nous faut des ingénieurs et des scientifiques pour trouver les technologies nécessaires à la promotion de l’économie verte », a-t-elle expliqué.  Mme Fay a ensuite indiqué que la Banque mondiale avait lancé une plateforme pour la croissance verte, et que le prochain défi qu’elle se promettait de relever était de s’assurer que ses pays clients réussissent à élargir leur stratégie d’économie verte.


Discussion interactive


Quelles sont les stratégies susceptibles de contrer la perte d’emplois dans certains secteurs lors de la transition vers une économie verte? a demandé la représentante du Canada dès l’ouverture du débat interactif.  Comment mettre les taxes vertes au service d’une économie verte? a voulu savoir, quant à elle, la représentante de la Norvège.  La représentante de la Suède a estimé, quant à elle, que plus d’attention devait être accordée à l’urbanisation, notamment à l’accès en eau des populations urbaines.


Quelles sont les leçons à tirer des Conférences de Copenhague et de Cancún pour faire de Rio+20 un succès retentissant et marquer une rupture avec l’époque des énergies fossiles? a demandé, quant à lui, le représentant du Maroc.


Le représentant de l’Afrique du Sud a mis l’accent sur l’importance de modifier le comportement des consommateurs.  Il a également estimé que la transition vers une économie verte ne devait pas entraîner la création de barrières commerciales, mais encourager l’adoption de principes d’efficacité dans l’exploitation et l’usage des ressources naturelles.


Évoquant les politiques adoptées par les pays développés ces 20 dernières années, le représentant de l’Iran a relevé que des défis se posent dans le domaine des transferts de technologie et s’est interrogé sur la meilleure stratégie à adopter afin de créer une économie verte.  Son homologue de l’Indonésie a voulu savoir, quant à lui, quelle était la meilleure stratégie capable d’encourager les transferts de technologies à faible coût vers les pays en développement.


Comment peut-on abolir les subventions dont bénéficie le secteur pétrolier, et quels sont les outils les plus efficaces pour promouvoir l’économie verte? a demandé, à son tour, son homologue de l’Allemagne.  Ce dernier a, par ailleurs, fait savoir que le nombre de personnes travaillant dans le secteur de l’économie verte en Allemagne avait doublé pour atteindre 500 000.


De son côté, le représentant du Nicaragua a estimé que l’économie verte devait être développée en tenant compte des connaissances des populations autochtones et que le développement de la technologie ne devait pas entraîner une exploitation effrénée des ressources naturelles.


Le représentant du Bélarus a appelé, pour sa part, à une intensification de la coopération scientifique et technique, estimant par ailleurs qu’une attention particulière devait être accordée aux pays à revenu moyen.


Les petits États insulaires en développement se sont également fait entendre au cours de ce débat.  La représentante des Îles Salomon a notamment réclamé un nouvel engagement en matière de réduction des émissions de gaz carbonique.  C’est une question qui est particulièrement importante pour les petits États insulaires en développement, a-t-elle noté.  « L’économie bleue », c’est-à-dire celle qui s’applique aux océans et aux écosystèmes marins, doit également être intégrée aux discussions sur l’économie verte, a-t-elle souligné.


Pour les petits États insulaires, « économie verte » veut dire  « économie bleue », a renchéri le représentant de Fidji.  Il a relevé un décalage entre les instruments qui gèrent les mesures liées aux océans et les politiques adoptées, et il a souhaité que la Conférence Rio+20 sache mettre l’accent sur la gestion des ressources marines.


Quelle est la place des petits États insulaires en développement dans l’économie verte, et comment s’assurer qu’ils ne seront pas oubliés? a demandé, à son tour, le représentant des Seychelles.  De son côté, la représentante de Trinité-et-Tobago a voulu savoir s’il y avait eu « modélisation » pour les petits États insulaires en développement de différents programmes créés en matière d’économie verte.


Prenant à son tour la parole, la représentante du Royaume-Uni a fait part de l’engagement de son gouvernement à se distinguer par ses initiatives vertes.  Relevant que les défis liés au développement durable dépassent les frontières administratives des pays, son homologue du Monténégro a commenté l’importance de la coopération régionale.  L’économie verte doit nous permettre de mieux réfléchir à l’empreinte écologique, a affirmé à son tour le représentant de l’Équateur, qui a voulu que la Conférence de Rio+20 soit l’occasion de veiller à une meilleure distribution des richesses mondiales.


Également présent, le représentant de l’ONG « Via Campesina » a estimé que les petits exploitants devaient pouvoir prendre part à l’élaboration des politiques en matière d’économie verte.  Il a également appelé la classe politique et la société civile à être plus critiques, et de refuser les affirmations conciliantes des grandes multinationales qui sont à l’origine de la pollution.


Le représentant de la France a estimé qu’il ne fallait pas s’éterniser dans des débats idéologiques, mais adopter des initiatives concrètes.  Il faut également savoir mieux sensibiliser les citoyens et établir un cadre institutionnel renforcé qui mette chaque institution face à ses responsabilités, a-t-il dit.


Prenant la parole, l’experte de la Banque mondiale a estimé que la croissance verte ne concernait pas uniquement le transfert de technologie, mais qu’il importait souvent de savoir mieux utiliser les technologies existantes et de disposer de suffisamment de main-d’œuvre spécialisée, et notamment d’ingénieurs.


Le Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) a ensuite fait savoir que les subventions versées au secteur des ressources pétrolières représentaient 300 à 400 milliards par an, et qu’il était souvent difficile pour les pays pauvres de s’en passer.  Mais il est temps pour les économies émergentes d’envisager comment cesser d’en dépendre.  Rebondissant sur l’intervention de la Norvège, il a par ailleurs estimé que la taxe carbone devait être une motivation pour mener davantage de recherches dans le domaine de l’énergie renouvelable.


À son tour, l’expert de la Chine a indiqué que le charbon était la principale source d’énergie dans son pays, et qu’aucune subvention n’y existait pour le pétrole.  La Chine encourage le développement de nouvelles technologies et des secteurs de pointe, et sa politique fiscale va dans ce sens offrant des tarifs préférentiels pour l’énergie solaire et éolienne, a-t-il notamment indiqué.  Il a par ailleurs engagé les pays en développement à ne pas suivre la voie des pays développés qui, a-t-il affirmé, ont détruit l’environnement avant de s’engager à le protéger.  L’économie verte doit être un engagement commun, a-t-il souligné.


Prenant ensuite la parole, le Ministre des affaires étrangères du Gabon s’est attardé sur les problèmes que pose la subvention des produits pétroliers.  Alors qu’on parle de la lutte contre la pauvreté, on demande aussi l’élimination de certaines subventions, ce qui peut frapper de plein fouet les populations les plus pauvres d’un pays, a-t-il notamment fait savoir.  Il a ensuite indiqué que la création des parcs nationaux au Gabon avait provoqué un certain nombre de problèmes pour les populations vulnérables qui ne peuvent plus exploiter les forêts ou les mines qui s’y trouvent, et que le Gouvernement réfléchissait à la meilleure façon de leur venir en aide.  Le Ministre s’est également interrogé sur la possibilité de réorienter complètement l’économie d’un pays vers une économie verte sans la coopération internationale.


Reprenant la parole, l’experte de la Banque mondiale a estimé qu’une taxe mondiale sur le carbone était un outil financier intéressant, mais qu’il fallait d’abord examiner l’élasticité de la demande en la matière.  Il faut combiner l’imposition de taxes et l’augmentation des prix avec la fourniture de services supplémentaires, a-t-elle expliqué, évoquant l’exemple des États-Unis, où l’augmentation du prix de l’essence n’avait pas entrainé une baisse du nombre de voitures en circulation, faute de système de transports publics.


Le Directeur général de l’ONUDI a évoqué « l’économie bleue », et a parlé de la surexploitation des ressources aquatiques et halieutiques des pays en développement par des navires étrangers utilisant des filets de pêche qui ne sont pas aux normes.  Il a ensuite engagé les États Membres à être ambitieux à Rio.  Il importe, avant tout, d’identifier quels outils donneront confiance aux pays pauvres en ce qui concerne la promotion de l’économie verte, a-t-il estimé.


Déclaration de clôture


M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a passé en revue les principales préoccupations et questions soulevées au cours du débat qui a eu lieu aujourd’hui à l’Assemblée générale.  L’économie verte ne doit pas créer de nouveaux obstacles, ni creuser le fossé technologique entre pays industrialisés et pays en développement ou entraver la croissance.  Il a par ailleurs relevé que le concept d’« économie bleue » avait, lui aussi, été évoqué à de nombreuses reprises au cours du débat.  L’économie verte, a dit M. Sha pour revenir au thème du jour, doit rassembler tous les pays et non pas les diviser.  Il a ajouté que si les pays prennent l’économie verte au sérieux, les questions de transferts de technologies; le renforcement des capacités, et l’accès aux marchés devront être traitées de manière prioritaire.  M. Sha Zukang a engagé les États à faire preuve d’une véritable volonté politique en vue de surmonter les obstacles.  La Conférence de Rio+20 devra être l’occasion pour les États de reformuler leurs politiques, a-t-il estimé, ajoutant que l’économie verte devait permettre d’atteindre une certaine convergence.  Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales a enfin assuré les États Membres que le processus préparatoire à la Conférence de Rio+20 jouissait d’un important suivi.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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