La Deuxième Commission débat des répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur le peuple palestinien
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LA DEUXIÈME COMMISSION DÉBAT DES RÉPERCUSSIONS ÉCONOMIQUES ET SOCIALES DE L’OCCUPATION ISRAÉLIENNE SUR LE PEUPLE PALESTINIEN
Elle examine également la question relative au commerce international
et au développement et est saisie d’une dizaine de projets de résolution
Dans le cadre d’un débat qui a réuni une quinzaine de délégations, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a débattu ce matin des répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé.
Les États Membres étaient saisis, pour l’examen de cette question, d’une lettre du représentant de la République arabe syrienne et d’un rapport de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale qui relève que « l’occupation israélienne, les mesures de détention arbitraire, l’usage disproportionné de la force, la destruction de biens, la démolition des habitations, les considérables restrictions à la liberté de circulation, la non-délivrance de permis de construire et la politique de bouclage du territoire palestinien occupé ne cessent d’aggraver la situation économique et sociale des Palestiniens vivant dans le territoire palestinien occupé ».
« C’est à la communauté internationale d’agir rapidement et de contraindre Israël, la puissance occupante, à mettre fin aux politiques qu’elle impose au peuple palestinien, à respecter ses obligations en vertu du droit international et de la quatrième Convention de Genève, ainsi que les résolutions pertinentes des Nations Unies, à cesser son occupation de tous les territoires arabes, et à alléger la souffrance des populations palestiniennes dans les territoires palestiniens occupés et du peuple syrien dans le Golan syrien occupé, ainsi qu’à les compenser pour tous les dégâts causés, et à reconnaître le droit de ces peuples à la souveraineté sur leurs propres ressources naturelles. »
Ces propos du représentant de l’Égypte résument la teneur de la plupart des déclarations faites ce matin sur la question des conditions de vie des Palestiniens et de l’état des ressources naturelles de leur territoire sous occupation israélienne. Le représentant de l’Égypte a annoncé que sa délégation présenterait un projet de résolution à cet égard, afin de réaffirmer la souveraineté permanente du peuple palestinien sur tous les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est, et ceux de la population arabe du Golan syrien occupé sur ses ressources naturelles.
La représentante d’Israël a exprimé sa déception de voir la Deuxième Commission « perdre un précieux temps à débattre de ce point de son ordre du jour ». Selon elle, le seul mécanisme de résolution du problème israélo-palestinien est celui de la coopération qui devrait avoir lieu sur le terrain entre Israël et l’Autorité palestinienne. À cet égard, a-t-elle souligné, il
existe des commissions mixtes israélo-palestiniennes qui se réunissent à intervalles réguliers pour discuter des défis communs relatifs à l’eau, à l’environnement et à l’énergie.
Ces propos ont été rejetés par le représentant de la République arabe syrienne et par l’observateur de la Palestine, qui a affirmé, par exemple, qu’Israël contrôlait les sources des cours d’eau, dont le Jourdain, en Cisjordanie et dans le Golan, et y exploite actuellement 2 200 millions de mètres cubes d’eau, tandis que dans la bande de Gaza –« une des zones les plus densément peuplées au monde »- l’imposition du blocus complique la mise en œuvre des projets d’eau et d’assainissement dont a besoin la population.
Par ailleurs, la Deuxième Commission a tenu, cet après-midi, un bref débat, qui reposait sur l’examen de deux rapports: l’un, un rapport du Secrétaire général, portait sur les liens entre commerce international et développement, et a été présenté par le Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED), M. Supachai Panitchpakdi; l’autre document était un rapport du Conseil du commerce et du développement sur les travaux de sa quarante-neuvième session, qui a été présenté par le Président du Conseil du commerce et du développement, M. Luis Manuel Piantini Munnigh.
Dans le rapport de M. Ban Ki-moon, il est indiqué que le commerce international est un moteur de croissance économique important pour les pays en développement. Dès lors, souligne-t-il, il est indispensable de conclure avec succès le Cycle de négociations commerciales de Doha et de réformer la gouvernance économique mondiale pour la rendre plus juste et représentative. Cette conclusion du Secrétaire général a été soutenue par la vingtaine de délégations qui se sont exprimées au cours du débat.
Dans l’après-midi, le représentant du Yémen, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a présenté une série de projets de résolution sur lesquels la Deuxième Commission se prononcera ultérieurement. Ces textes étaient relatifs aux technologies de l’information et des communications au service du développement, à la marée noire sur les côtes libanaises, à la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable, et à l’application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.
Le représentant du Yémen a également présenté, pour une mise aux voix ultérieure, des projets de résolution portant sur la Décennie des Nations Unies pour l’éducation au service du développement durable; sur le nouvel ordre économique international, sur le rôle des Nations Unies dans la promotion du développement dans le contexte de la mondialisation et de l’interdépendance; et sur l’action préventive et la lutte contre la corruption et le transfert d’avoirs d’origine illicite et la restitution de ces avoirs.
Enfin, le représentant de la Bolivie a présenté un projet de résolution visant à faire de l’année 2012 l’Année internationale du quinoa.
La Deuxième Commission tiendra sa prochaine réunion le lundi 8 novembre prochain. Elle discutera du thème intitulé:« Conférence d’engagement de l’ONU pour les activités de développement ».
Les documents soumis à la Commission sont publiés sous les cotes suivantes: A/65/72–E/2010/13 et A/65/520; A/65/211; A/65/15; A/C.2/65/L.22; A/C.2/65/L.17, A/C.2/65/L.18; A/C.2/65/L.21; A/C.2/65/L.13; A/C.2/65/L.20; A/C.2/65/L.15; A/C.2/65/L.12; A/C.2/65/L.16
SouverainetÉ permanente du peuple palestinien dans le tErritoire palestinien occupÉ, y compris JÉrusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupÉ sur leurs ressources naturelles
Note du Secrétaire général transmettant le rapport de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale sur les répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe du Golan syrien occupé (A/65/72–E/2010/13 )
Le Secrétaire général note que l’occupation israélienne du territoire palestinien, y compris de Jérusalem-Est, les mesures de détention arbitraire, l’usage disproportionné de la force, la destruction de biens, la démolition des habitations, les considérables restrictions à la liberté de circulation, la non-délivrance de permis de construire et la politique de bouclage du territoire palestinien occupé ne cessent d’aggraver la situation économique et sociale des Palestiniens vivant dans le territoire palestinien occupé. Malgré les contraintes imposées par l’occupation, l’Autorité palestinienne a continué d’appliquer son programme de réforme et son plan de sécurité et de mettre en place ses institutions, est-il stipulé dans ce rapport.
De février 2009 à février 2010, note le rapport, 67 Palestiniens ont été tués et 145 autres blessés dans des opérations militaires israéliennes. Par ailleurs, des militants palestiniens ont continué de mener des attaques et de lancer des roquettes sur Israël depuis la bande de Gaza en 2009, quoique moins intensément qu’au cours des années précédentes.
De février 2009 à février 2010, les autorités israéliennes ont démoli 220 constructions appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie (en dehors de Jérusalem-Est), ce qui a provoqué le déplacement de plus de 400 Palestiniens. À Jérusalem-Est occupée, les autorités israéliennes ont démoli quelque 80 constructions appartenant à des Palestiniens entre février 2009 et mars 2010, contraignant ainsi environ 260 Palestiniens à l’exode.
Le Secrétaire général souligne que le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza, après que le Hamas se fut emparé par la force de Gaza en juin 2007, qui est entré dans sa troisième année en août 2009, compromet la reconstruction et le redressement économique de la région et aggrave la situation humanitaire. En Cisjordanie, les procédures de franchissement de la plupart des postes de contrôle situés à l’est de la barrière israélienne se sont dans l’ensemble assouplies. En revanche, le nombre de postes de contrôle volant établis pour de courtes périodes n’a cessé d’augmenter depuis novembre 2009.
Contrevenant aux obligations que lui impose la Feuille de route, relève le rapport, Israël a poursuivi ses activités de colonisation illégales en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Israël a déclaré le 26 novembre 2009 un moratoire de 10 mois sur les nouvelles constructions en Cisjordanie, qui ne s’est cependant pas appliqué à Jérusalem-Est.
Le Golan syrien est occupé par les Israéliens depuis 1967, note M. Ban Ki-moon. La décision prise par le Gouvernement israélien d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration au Golan syrien occupé a été jugée nulle et non avenue et sans effet juridique sur le plan international dans la résolution 497 (1981) du Conseil de sécurité. Cette annexion continue d’avoir des répercussions sur la vie des Syriens vivant dans le Golan syrien occupé et de porter atteinte à leurs droits humains, conclut le rapport.
Échange interactif
À la suite du représentant de la République arabe syrienne, l’Observateur de la Palestine a demandé à la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), de revenir à la pratique qui prévalait lors des sessions précédentes et consistait à distribuer des brochures sur l’état de la mise en œuvre des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale portant sur la souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles. L’observateur a par ailleurs souhaité que le nombre de victimes occasionnés par les attaques israéliennes à Gaza et en Cisjordanie soit regroupé. Enfin il a souhaité savoir si la CESAO avait des informations sur les violations qu’auraient récemment commises Israël en matière d’exploitation illégale des ressources naturelles de la Palestine. Ce à quoi le représentant de la CESAO a répondu en déclarant que le rapport soumis aujourd’hui à l’examen de la Commission reflétait des informations collectées jusqu’à la date de mars 2010, et que la nouvelle Secrétaire exécutive de la CESAO, qui vient de prendre ses fonctions recevrait les demandes et observations faites aujourd’hui par les délégations.
Débat général
M. RABII ALHANTOULI, Observateur de la Palestine auprès des Nations Unies, a assuré que les actions entreprises par la puissance occupante visaient, de « manière délibérée et systématique », à exercer une pression sur les populations palestiniennes, en particulier à Jérusalem-Est et dans les environs, pour les exproprier de leurs terres en violation du droit international et des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité. L’agriculture ne représente pas seulement le pilier le plus important de l’économie palestinienne, a-t-il rappelé, elle est aussi le pilier de la sécurité alimentaire de tout un peuple. L’observateur a donc dénoncé les « attaques barbares » perpétrées par les colons israéliens contre les fermiers palestiniens, sous la protection des forces israéliennes, comme l’ont démontré les incidents qui se sont produits récemment dans les localités de Burin et Beit Ommar.
De plus, Israël, la puissance occupante, poursuit sa campagne de confiscation des terres et de rasage systématique des champs palestiniens afin de construire ses colonies de peuplement illégales, a affirmé M. AlHantouli. Dans la zone dite « tampon » de la bande de Gaza, l’occupation israélienne empêche aussi les agriculteurs palestiniens d’avoir accès à leurs terres, dont dépendent pourtant 1,5 million de personnes, a-t-il dénoncé. En outre, au mépris du droit international et de l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de Justice (CIJ), Israël poursuit la construction du mur de séparation, dont la longueur est désormais de 732 kilomètres, a-t-il souligné. Le droit humain fondamental d’accès à l’eau continue d’être refusé aux êtres humains, aux plantes et au bétail des territoires occupés, a ajouté l’Observateur de la Palestine, qui a déploré qu’Israël contrôle les sources des cours d’eau, dont le Jourdain, en Cisjordanie et dans le Golan, et y exploite actuellement 2 200 millions de mètres cubes d’eau, tandis que dans la bande Gaza - une des zones les plus densément peuplées au monde - l’imposition du blocus complique la mise en œuvre des projets d’eau et d’assainissement, entre autres.
Le représentant a donc appelé les États Membres et la communauté internationale dans son ensemble à assumer leurs responsabilités et à contraindre Israël, la puissance occupante, à respecter le droit international et les résolutions pertinentes des Nations Unies, qui toutes plaident en faveur des droits du peuple palestinien et de ceux du peuple arabe dans le Golan syrien occupé. La crédibilité de notre système international sera menacée si Israël est autorisé à poursuivre ses pratiques illégales en toute impunité, a ajouté M. AlHantouli en conclusion.
M. Tariq K. Al-Fayez (Arabie saoudite) a noté que l’occupation illégale des territoires palestiniens par Israël et les violences commises vis-à-vis des Palestiniens sont à l’origine des troubles que connait la région du Moyen-Orient. Il a fustigé la destruction d’arbres fruitiers et de vergers palestiniens par Israël ainsi que le blocus imposé par l’armée israélienne aux territoires palestiniens. Israël impose un blocus étouffant à la population et des restrictions sur les mouvements de biens et de personnes qui asphyxient l’économie des territoires, a-t-il insisté. Ce blocus, a-t-il précisé, a causé des pénuries d’eau et de produits alimentaires et a conduit les agences humanitaires à mettre fin à l’appui et à l’aide qu’elles voulaient apporter aux populations vivant dans les territoires palestiniens, a regretté le représentant. Il a exhorté Israël à démanteler le mur de séparation afin que la paix puisse avoir des chances de se réaliser dans la région.
Mme Kartika HANDARUNINGRUM (Indonésie) a jugé déplorable que le développement durable de certains territoires soit bloqué l’occupation étrangère, comme cela est le cas dans le territoire palestinien et au Golan syrien occupés par Israël. L’occupation israélienne créée pour les populations palestiniennes des difficultés sociales et économiques, qui ne cessent de s’aggraver en raison de la poursuite de la construction du mur de séparation, du blocus imposé à l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, et de l’expansion des colonies juives de peuplement en Cisjordanie, a relevé la représentante. Convaincue qu’il est indispensable que soit créé un État palestinien, l’Indonésie souhaite y apporter sa contribution, en formant par exemple 1 000 Palestiniens à divers métiers, ce qu’elle a commencé à faire depuis 2008 et poursuivra ce programme jusqu’en 2013, a dit la représentante. Nous avons également fourni une aide à Gaza, notamment en y envoyant une équipe de médecins et en y acheminant des articles de première nécessité, a ajouté la représentante.
M. ABDULAZIZ ALOUMI (Koweït) a regretté que les forces d’occupation israéliennes aient pris le contrôle de l’eau et des terres palestiniennes. Indiquant que depuis l’année 2009, les opérations militaires israéliennes ont causé la mort de centaines de Palestiniens et en ont blessé des milliers d’autres, il a noté que la plupart des victimes sont des enfants, des femmes et des personnes âgées qui subissent les conséquences des raids aériens israéliens. Soulignant que les autorités israéliennes ont détruit 220 immeubles et maisons, ce qui a entrainé le déplacement forcé de plus de 400 personnes, il a rappelé que le blocus de la bande de Gaza est arrivé à sa quatrième année en août dernier. Évoquant l’occupation depuis 1967 du plateau du Golan par Israël et d’autres frustrations subies par le peuple palestinien, le représentant a réitéré l’engagement du Koweït à œuvrer pour la paix dans la région. La paix passe, a-t-il estimé, par le retrait total d’Israël de tous territoires occupés, y compris du plateau du Golan syrien.
M. JABER ALSHEHHI (Émirats arabes unis) a déclaré qu’en dépit de la reprise des pourparlers de paix, Israël, la puissance occupante, n’en poursuivait pas moins ses politiques et ses pratiques d’occupation qui compromettent les possibilités de paix dans la région. Le taux de chômage atteint désormais 42% dans les territoires palestiniens, tandis que le niveau de scolarisation y accuse une baisse considérable. En outre, la pauvreté ne cesse d’y augmenter en raison de la politique de bouclage systématique menée par Israël et des restrictions imposées à l’acheminement de l’aide humanitaire, a accusé le représentant, qui a également déploré la réduction des recettes fiscales qui devraient être reversées à l’Autorité palestinienne et la privation d’électricité qui frappe 60% de la population de la bande de Gaza. Il a aussi évoqué les violences, et les dommages corporels et psychologiques infligées à toute une population par la puissance occupante. Malgré les résolutions successives de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, Israël poursuit sa politique d’expansion illégale en toute impunité, comme en témoigne la construction ininterrompue du mur de séparation, a commenté le représentant. Il a condamné le fait que les infrastructures des colonies israéliennes accaparent désormais 40% de la superficie des territoires palestiniens occupés, au mépris du droit international.
M. LIZWI NKOMBELA (Afrique du Sud) a rappelé la position de son pays qui estime qu’il est possible de voir émerger un État palestinien qui occuperait les frontières qui étaient en vigueur en 1967 et qui aurait Jérusalem-Est pour capitale et vivrait en paix avec Israël. Demandant à Israël d’alléger la souffrance des populations palestiniennes en mettant fin au blocus de Gaza, il a précisé que le mur de séparation dont la construction a été lancée par le Gouvernement israélien en avril 2006 contribue à l’isolation de nombreux Palestiniens et bloque leur accès à leur terre et aux ressources en eau du territoire palestinien. Soulignant que 38% des populations des territoires palestiniens occupés vivent dans la pauvreté et l’insécurité alimentaire, le représentant a invité la communauté internationale à tout faire en vue de mettre fin à l’occupation israélienne. Rappelant que l’Afrique du Sud, ainsi que le Brésil et l’Inde, ont consacré 3 millions de dollars d’aide à la Palestine, il a invité la communauté internationale à mettre en œuvre des procédures d’allègement des souffrances qu’endurent les Palestiniens et a condamné l’attaque contre la flottille humanitaire au large de Gaza le 31 mai dernier.
M. AMAR A. I. DAOUD (Soudan) a estimé que la confiscation des terres arables des territoires occupés, l’expansion des colonies israéliennes et la poursuite de la construction du mur de séparation avaient appauvri économiquement et socialement les Palestiniens. En raison de ces pratiques illégales, a-t-il déclaré, l’insécurité alimentaire s’est installée dans les territoires occupés, une situation que les restrictions imposées au commerce international des produits en provenance de la Palestine n’a fait qu’aggraver. Il a également dénoncé les conditions de vie des populations arabes dans le Golan syrien occupé et s’est déclaré très inquiet de la poursuite des violations du droit international humanitaire dans les territoires palestiniens et au Golan syrien par la puissance occupante israélienne.
M. RABEE JAWHARA (République arabe syrienne) a noté que parmi les crimes commis par Israël, il y a le blocus imposé à plus d’un demi-million de personnes à Gaza, dont les habitants manquent d’eau, d’aliments, de médicaments. Dans le Golan syrien occupé, a-t-il affirmé, Israël, la puissance occupante, impose sa législation aux habitants du territoire et leur impose des décisions injustes telles que l’exploitation de leurs ressources naturelles, la confiscation de leurs terres la destruction de leurs vergers, et l’exploitation sauvage et destructrice de l’environnement du Golan, où Israël déverse des déchets radioactifs et même nucléaires. La Syrie a récemment envoyé une lettre au Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré le représentant, afin de l’informer des derniers développements au Golan. La Syrie y dénonçait le détournement des eaux du lac Massada, qui sont offertes gracieusement aux colons israéliens alors que les fermiers syriens doivent payer pour avoir accès à cette ressource, a déploré le représentant. Il a dit que sa délégation attendait de la Deuxième Commission qu’elle adopte des résolutions fortes qui condamnent ces pratiques afin d’envoyer un message clair à Israël.
M. ELYES LAKHAL (Tunisie) a apporté le soutien de la Tunisie à la population palestinienne et arabe et a réitéré la position de son pays, qui demande le recouvrement de tous les territoires confisqués et occupés par Israël. La plupart des études préparées par les agences spécialisées des Nations Unies, et notamment par la CESAO, reconnaissent unanimement que l’économie palestinienne fait face à des défis d’une ampleur considérable. Dès lors, la communauté internationale se doit d’accorder plus d’assistance humanitaire aux populations palestiniennes et arabes vivant sous occupation, a dit le représentant. Israël continue d’imposer des restrictions aux mouvements de personnes et de marchandises. Ces restrictions compliquent la vie quotidienne des Palestiniens, a poursuivi le représentant de la Tunisie, qui a assuré que le maintien du blocus n’avait fait qu’accroître le taux de chômage déjà élevé qui prévaut dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Ce qui se passe aujourd’hui dans les territoires palestiniens occupés et dans le Golan syrien occupé, a-t-il lancé, relève de la responsabilité de la communauté internationale, qui doit continuer à réfléchir aux conditions nécessaires à l’établissement d’un futur État palestinien indépendant. Elle se doit enfin de promouvoir le droit et la justice internationaux et elle doit inciter Israël à lever la pression imposée aux populations palestiniennes et arabes occupées, a-t-il dit en conclusion.
M. JASSER JIMÉNEZ (Nicaragua) a estimé que l’économie palestinienne ne peut véritablement se développer du fait de l’occupation par Israël des territoires palestiniens. Les populations, a-t-il relevé, ne peuvent se consacrer au développement quand quotidiennement elles doivent d’abord penser à survivre en se protégeant des attaques militaires israéliennes, qui sont incessantes. Deux cent mille enfants palestiniens ont besoin d’une école, a estimé le représentant, appelant ensuite au retour des refugiés palestiniens sur leur territoire. Il a estimé que le peuple palestinien mérite un État libre et indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale, et a demander à la communauté internationale de dénoncer Israël jusqu’à ce que le peuple palestinien retrouve tous ses droits.
Mme DIANA Al-HADID (Jordanie) a assuré que le peuple palestinien ne serait pas en mesure de réaliser d’ici à 2015 les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) tant que l’occupation se poursuivrait. Préoccupée par l’absence de perspectives de croissance économique, elle a estimé que la situation économique des Palestiniens continuait de se détériorer en raison de la politique d’entrave et de blocage systématique pratiquée par Israël à l’encontre de toute activité économique palestinienne: des restrictions sont ainsi imposées aux mouvements de biens et de personnes, sans compter les effets pernicieux du blocus de la bande de Gaza, a déploré la représentante. Soulignant enfin le lien existant entre paix et développement, elle a demandé à la puissance occupante à ses politiques actuelles afin de permettre aux Palestiniens de jouir de leurs droits fondamentaux et de travailler à la promotion du développement durable de leur territoire.
M. AHMAD MOHAMED AL-HORR (Qatar) a relevé qu’Israël continue de construire « son mur d’apartheid » sur les terres palestiniennes, en violation des valeurs humaines et des lois internationales. En plus d’être construit sur les terres fertiles palestiniennes, a-t-il indiqué, ce mur laisse voir les intentions d’Israël, qui veut purement et simplement annexer les territoires palestiniens occupés. L’achèvement de la construction de ce mur, a-t-il noté, fera que les territoires palestiniens occupés représenteront 46% de la superficie totale du territoire de la Palestine. Soulignant que de nombreuses résolutions de l’ONU, y compris celles spécifiquement élaborées et adoptés par le Conseil de sécurité, appellent Israël à démanteler ses colonies d’occupation, le représentant a dénoncé les actions des militaires israéliens, comme la destruction par le feu des arbres fruitiers des vergers palestiniens avec pour cible principale les oliviers. Relevant que les populations palestiniennes souffrent des nombreuses restrictions qui leur sont imposées, notamment concernant la liberté de mouvement, il a attiré l’attention de la communauté internationale sur des pratiques israéliennes telles que l’implantation de colonies de peuplement, l’établissement de près de 500 barrières de sécurité et le blocus de la bande de Gaza, où vivent un demi-million de Palestiniens. Rappelant que le Qatar apporte son soutien aux Palestiniens dans les domaines de l’éducation, de la santé, et que son pays paie aussi les salaires des fonctionnaires de l’Autorité palestinienne, le représentant a indiqué que Qatar ne laissera pas tomber le peuple palestinien.
M. ALI KURER (Jamahiriya arabe libyenne) a déploré le nombre de Palestiniens tués entre février 2009 et février 2010, ainsi que celui des blessés et des personnes arrêtées et détenues. Ces informations sont bien documentées et reflétées par le rapport inscrit à l’ordre du jour. Dénonçant ensuite la poursuite de la construction du mur de séparation, le représentant a prévenu des conséquences que cette décision avait sur l’économie palestinienne. Quant aux autres restrictions imposées par la puissance occupante, notamment celles s’appliquant aux mouvements de personnes et de marchandises, elles compromettent l’agriculture, mais aussi l’industrie de la pêche, dont dépend la population israélienne, a assuré le représentant. Après avoir défendu le droit au retour des réfugiés palestiniens, il a attribué aux autorités israéliennes la responsabilité des dégâts infligés à la fois aux personnes et aux biens dans tous les territoires occupés.
M. MOHAMED KHALIL (Égypte) a rappelé que le blocus de la bande de Gaza en est à sa quatrième année. Cette situation cause des désastres humanitaires et sociaux à la population palestinienne qui manque de produits de première nécessité, a déploré le représentant. Regrettant qu’Israël exploite les ressources naturelles des territoires occupés et confisque les terres des Palestiniens, il a demandé à l’État d’Israël de mettre fin à la construction du mur de séparation et de respecter les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des Nations Unies. Rappelant que les populations syriennes du Golan méritent des compensations pour les souffrances que leur impose l’occupant israélien, le représentant a annoncé que l’Égypte allait soumettre un projet de résolution visant à promouvoir le renforcement de la souveraineté du peuple palestinien sur les ressources des territoires occupés, y compris Jérusalem-Est, ainsi que la reconnaissance des droits des populations arabes du plateau du Golan à jouir de leurs ressources naturelles.
Mme SHULAMIT DAVIDOVICH (Israël) a exprimé « la déception qu’éprouve sa délégation voir la Deuxième Commission perdre son précieux temps à débattre de ce point de son ordre du jour ». Cette discussion annuelle ne promeut pas la cause palestinienne ni ne permet une quelconque avancée dans la résolution de ce problème, a-t-elle estimé. Tout en espérant, a-t-elle affirmé, que le temps consacré à cette thématique puisse être « utilisé pour des sujets d’intérêt international plus importants pour la Commission », Mme Davidovich a reconnu que le seul mécanisme de résolution du problème israélo-palestinien est celui de la coopération qui devrait avoir lieu sur le terrain entre Israël et l’Autorité palestinienne. Je voudrais rappeler, a-t-elle déclaré, qu’il existe des commissions mixtes israélo-palestiniennes se réunissant à intervalles réguliers pour discuter des défis communs relatifs à l’eau, à l’environnement et à l’énergie. Malgré « les attaques répétées des terroristes du Hamas depuis la bande de Gaza », a-t-elle indiqué, Israël permet aux produits de consommation civile d’entrer dans cette zone. En dépit de la gestion de ce territoire par l’« organisation terroriste du Hamas », a-t-elle noté, Israël a autorisé la mise en place de projets civils dans ces territoires en partenariat avec les agences des Nations Unies et d’autres partenaires, et ceci, pour le bien-être des palestiniens.
Droits de réponse
L’observateur de la Palestine a rappelé que la seule raison d’être de la réunion d’aujourd’hui était la triste réalité que voit le peuple palestinien du fait de l’occupation. Cette réunion n’a pas pour but de nous permettre de marquer des points sur le plan politique. Où serait-il possible de parler de la triste situation des Palestiniens, si ce n’est dans l’enceinte de la Deuxième Commission? Le blocus inhumain imposé par la puissance occupante aux palestiniens doit être levé, a-t-il souligné en dénonçant le terrorisme d’État imposé à 1,5 million de Palestiniens dans la bande de Gaza.
Le représentant de la République arabe syrienne s’est étonné des accusations de politisation de la question des territoires occupés lancées par la délégation israélienne. Ces accusations reflètent une position isolée au sein de l’opinion mondiale et de la communauté internationale, a-t-il estimé. Il s’agit d’une tentative de détourner l’attention du vrai problème, qui est celui de l’occupation illégale des territoires palestiniens et arabes. Tant que l’occupation israélienne persistera, le point débattu aujourd’hui par la Deuxième Commission sera maintenu à l’ordre du jour de cette instance, a assuré le représentant.
Questions de politique macroÉconomique
Commerce international et développement
Rapport du Secrétaire général sur le commerce international et le développement (A/65/211)
Dans ce rapport, le Secrétaire général note qu’une reprise mondiale solide et soutenue est indispensable à la création d’emplois, à l’atténuation de la pauvreté et au développement durable, dont la promotion améliorerait les chances de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Le regain de vigueur constaté dans les échanges commerciaux a contribué à cette reprise. Selon le Secrétaire général, le fait que la reprise soit stimulée par les pays en développement émergents reflète la multipolarité de l’économie mondiale et la montée en puissance des économies émergentes. De plus en plus, les pays poursuivent des stratégies de croissance intégrées, et adaptées à leurs besoins particuliers afin de réaliser des transformations structurelles et de diversifier leurs capacités de production.
La croissance post-crise doit trouver un équilibre entre les sources de croissance externes et internes et trouver une réponse au changement climatique, préconise le Secrétaire général. Le système commercial multilatéral est un bien commun mondial. Il a pour vocation de corriger les asymétries et les déséquilibres qui affectent les pays en développement. L’interdépendance des économies demande que la dimension de développement soit traitée de manière cohérente à tous les niveaux de la gouvernance économique mondiale, et les Nations Unies jouent un rôle fondamental à cet égard, indique M. Ban Ki-moon.
Une reprise solide et soutenue est indispensable pour placer les économies sur une trajectoire de développement plus solidaire et réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement, recommande M. Ban. Le Secrétaire général souligne que les gouvernements jouent un rôle de catalyseur dans la formulation de stratégies de réformes structurelles dynamiques, complètes et calibrées afin de constituer des capacités de production diversifiées, de créer des emplois, et de renforcer la viabilité environnementale. Un rééquilibrage mondial implique de trouver un équilibre entre les sources de croissance externes et internes, et le système commercial international doit soutenir ces efforts en créant la marge de manœuvre adéquate. Il est nécessaire de corriger les asymétries et les déséquilibres existant au sein du système commercial multilatéral en ancrant ce dernier dans une logique de développement, souligne le Secrétaire général. L’interdépendance de l’économie mondiale et la fragmentation accrue du système commercial international supposent une cohérence dans l’élaboration des politiques de développement aux niveaux bilatéral, régional et multilatéral, mais également entre les systèmes commerciaux, monétaires et financiers, conclut le rapport.
M. LUIS MANUEL PIANTINI MUNNIGH, Président du Conseil du commerce et du développement, a présenté les travaux de la quarante-neuvième réunion directive du Conseil, tenue en 2010. Il a notamment évoqué le débat de haut niveau organisé le 9 juin dernier et intitulé « Suivi du Sommet du Millénaire et préparation de la réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale sur les Objectifs du Millénaire pour le développement: nouvelles voies pour le développement ». Au cours de ce débat, ont été évoquées diverses questions telles que les stratégies de développement à l’heure de la mondialisation. Outre une implication plus importante de l’État, et un renforcement de l’aide publique au développement (APD), la coopération Sud-Sud peut compléter l’aide Nord-Sud dans un certain nombre de domaines. Cela vaut aussi bien pour les flux économiques matériels que pour l’échange d’expériences et la fourniture d’une assistance technique, a fait observer le Président du Conseil. Selon lui, la coopération Sud-Sud permettrait une approche plus intégrée de la coopération pour le développement, même si cela ne peut compenser le déficit de ressources provenant des sources traditionnelles d’APD.
M. RAYMOND WOLFE (Jamaïque), s’exprimant au nom des États de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a indiqué que les pays en développement sont défavorisés par le système commercial en vigueur en ce moment à l’échelle internationale. Il a regretté les blocages que connaissent les négociations du Cycle de Doha et a suggéré le renforcement des points relatifs aux besoins spécifiques des pays en développement dans les accords de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Dans l’optique de l’aboutissement des négociations du Cycle de Doha, M. Wolfe a invité la communauté internationale, notamment les membres de l’OMC, à s’engager pour boucler ces discussions tout en tenant compte des problèmes propres aux petites économies vulnérables.
La Jamaïque et ses partenaires de la CARICOM, a-t-il relevé, précisent que les accords commerciaux, qu’ils soient bilatéraux, régionaux ou multilatéraux, doivent tenir compte à la fois du commerce et du développement. Rappelant que l’agriculture est l’un des secteurs principaux de l’économie des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, le représentant a réclamé plus de souplesse en faveur des exportations agricoles des pays de ces régions. La CARICOM, a-t-il affirmé, considère l’initiative « Aide au commerce » comme vitale pour le développement des pays de la région des Caraïbes. Il a déclaré que la région des Caraïbes espère que se produiront des avancés dans le projet régional d’aide au commerce lors de la rencontre entre les pays de la région et l’OMC en janvier prochain.
M. MANI RATNA SHARMA (Népal) a insisté, au nom des pays les moins avancés (PMA), sur l’importance du commerce international pour leur croissance, la réduction de la pauvreté, ainsi que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Bien que les PMA soient ouverts au commerce international, ils n’ont pas encore été en mesure d’en tirer profit de manière équitable, a-t-il estimé, faisant remarquer que ces pays représentent 12% de la population mondiale, tandis que leur part du commerce mondial s’élève à 2%. Selon lui, l’une des plus importantes entraves demeure l’accès au marché, qui devrait être amélioré pour les produits en provenance des PMA. Il a également cité des facteurs externes qui minent les perspectives en matière de commerce, comme la faible demande à l’exportation, la volatilité des prix des denrées, les difficultés financières et les coûts d’accès aux mécanismes de la finance. Entre 2008 et 2009, les exportations de marchandises des PMA ont diminué de 26%, passant de 176 à 126 milliards de dollars, a-t-il notamment précisé. Dans ce contexte, il a émis l’espoir d’une conclusion rapide du Cycle de négociations de Doha, avec des résultats ambitieux et équitables, notamment des bénéfices plus substantiels en matière de mobilisation de fonds pour le développement. Il a estimé que les institutions internationales, telles la Banque mondiale et le FMI devraient reconnaître le statut particulier des PMA et leur vulnérabilité. Le représentant a encore plaidé pour une plus large participation des pays en développement, y compris des pays les moins avancés, dans les processus de décision économiques et financiers.
M. GARY QUINLAN (Australie), s’exprimant au nom des États du Groupe de CAIRNS, a indiqué que l’essor de l’économie mondiale passe par un système commercial international marqué par l’équité. Le commerce, a-t-il ajouté, joue un rôle vital dans la croissance économique, la création d’emplois et la réduction de la pauvreté. Nous devons soutenir les réformes commerciales et éviter les réflexes protectionnistes, a-t-il déclaré. En outre, la libéralisation du commerce des produits agricoles devrait être bénéfique pour la croissance économique, l’amélioration du bien-être, de la sécurité alimentaire, et elle devrait conduire au développement durable, a-t-il noté. Indiquant que l’élimination de toute forme de subvention à l’exportation d’ici à 2013 serait une avancée de grande importance, le représentant a affirmé que l’aboutissement des négociations du Cycle de Doha, avec des réformes agricoles conséquentes, marquerait un engagement fort de la communauté internationale à œuvrer pour la croissance économique. Considérant que 70% des pauvres du monde vivant en zone rurale tirent leur revenu de l’agriculture, selon les chiffres et statistiques fournis par la Banque mondiale, le représentant a de ce fait souhaité que les négociations du Cycle de Doha prennent cette réalité en considération afin de parvenir à des accords justes et équitables.
S’exprimant au nom du Groupe des États arabes, M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a souligné l’importance du rôle joué par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), qui doit veiller à rééquilibrer le système commercial multilatéral au bénéfice du développement. Certains pays en développement, a-t-il ajouté, se heurtent toujours à des barrières qui les empêchent de rejoindre l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ce qui ne les aide pas à créer l’environnement indispensable à un commerce international florissant. Seuls 11 des 22 pays du Groupe des États arabes sont actuellement membres de l’OMC, a relevé le représentant. Il a ensuite dénoncé les mesures unilatérales imposées par certains pays développés à l’encontre de pays arabes et qui ont des répercussions négatives sur leurs économies. Le Groupe des États arabe appelle donc à la mise en œuvre de la résolution 64/189 de l’Assemblée générale, qui exhorte la communauté internationale à agir de manière décisive pour mettre fin à de telles mesures. Le représentant a appelé à la conclusion des négociations du Cycle de Doha.
M. JOSÉ ANTONIO DOS SANTOS (Paraguay), qui s’exprimait au nom des pays en développement sans littoral, a rappelé que l’initiative « Aide pour le commerce » ne devait pas se substituer à l’aide officielle au développement, ni même aux mesures prises dans le cadre du Cycle de Doha. Nous réitérons notre appel aux pays développés de faire preuve de souplesse et de la volonté politique nécessaire à la conclusion des négociations du Cycle de Doha, les discussions sur les facilitations commerciales ne devant pas freiner le processus de négociations de Doha lui-même, a souligné M. Dos Santos. Poursuivant son intervention, le représentant a estimé que la communauté internationale devait tenir davantage compte des inquiétudes et besoins particulier des pays en développement sans littoral, en vue notamment d’accélérer la mise en œuvre des OMD dans ces pays vulnérables aux effets des changements climatiques. Le commerce international doit être un instrument de lutte contre la pauvreté et donner à tous les pays les moyens de s’intégrer dans l’économie mondiale, a encore souligné M. Dos Santos.
Mme WANG HONGBO (Chine) a indiqué que malgré la crise économique et financière mondiale, les prévisions de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) font voir que le commerce mondial devrait connaître une croissance de 9,5% en 2010. Rappelant que le commerce est un outil de développement important pour les pays en développement, la représentante a suggéré des mesures pour améliorer l’environnement mondial du commerce. Elle a notamment proposé la dynamisation des négociations du Cycle de Doha, le rejet du protectionniste, l’amélioration du système commercial mondial et le soutien accru aux pays les moins avancés, aux pays sans littoral et aux petits États insulaires en développement qui, ensemble, représentent à peine 1% du commerce mondial. Affirmant que la Chine est devenue le deuxième importateur mondial, elle a précisé que neuf ans après avoir été admise au sein de l’OMC, les importations de la Chine approchent les 100 milliards de dollars, et le pays applique des tarifs douaniers de 9,8%. De l’an 2000 à 2009, a remarqué la représentante, les importations de la Chine venant de l’Afrique sont passées de 5,6 milliards à 43,3 milliards de dollars avec une augmentation annuelle de l’ordre de 25%. La représentante a ensuite rappelé que le Premier ministre chinois, M. Wen Jiabao, avait annoncé, au cours du Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement de septembre dernier, que 95% de produits venant des pays les moins avancés entreraient sur le marché de la Chine sans aucun frais de douane.
M. JOÃO ALBERTO DOURADO QUINTAES (Brésil) a déclaré qu’un système commercial réglementé, transparent et équitable était essentiel pour permettre à tous les pays de réaliser leur développement durable. Le Brésil, pour sa part, demeure totalement engagé en faveur d’une conclusion réussie des négociations du Cycle de Doha, a-t-il dit. Soulignant ensuite l’importance du rôle joué par l’agriculture dans le développement, le représentant a dénoncé les distorsions du commerce international provoquées par les subventions que les pays développés accordent à leurs propres producteurs. « Tandis que le total des subventions accordées par ces pays s’élève à un milliard de dollars par jour, près d’un milliard de personnes vivent avec un dollar par jour », a lancé M. Quintaes en conclusion.
M. GRUM ABAY (Éthiopie) a reconnu que le commerce international joue un rôle majeur dans la réduction de la pauvreté et pour la réalisation d’un développement durable. Néanmoins, a-t-il précisé, la libéralisation commerciale et l’accès aux marchés ne conduisent pas forcément à la réduction de la pauvreté. Il est aussi important, a ajouté le représentant, d’établir des mesures ciblées adéquates en direction des pays les moins avancés, qui apparaissent comme les plus vulnérables dans le système commercial international. Se félicitant du classement de la Banque africaine de développement de l’année 2010, dans lequel l’Éthiopie est citée comme le pays ayant l’économie qui a connu la plus grande croissance en Afrique, le représentant a ajouté que son pays fait partie des cinq économies mondiales ayant connu l’augmentation la plus rapide de leur taux de croissance. Annonçant que l’Éthiopie est dans le processus d’adhésion à l’OMC, il a exhorté les membres de l’OMC à soutenir le processus d’accès de son pays à cette organisation.
Mme ANA CECILIA GERVASI (Pérou) a souligné le rôle déterminant du commerce international pour la croissance économique des pays en développement. Elle a préconisé l’élargissement des marchés et, à cet égard, appelé de ses vœux une conclusion réussie du Cycle de Doha. Le Pérou applique une stratégie interne en matière de développement qui met l’accent sur les petites et moyennes entreprises et le recours aux énergies renouvelables, a annoncé la représentante. Elle n’en a pas moins appelé au respect, par les pays développés, des engagements qu’ils ont pris au titre de l’aide publique au développement. Les Nations Unies, de par leur nature de forum inclusif, peuvent contribuer à un commerce international plus juste pour tous, a-t-elle affirmé en conclusion.
Mme GALINA BUBNOVSKAYA (Bélarus) a indiqué que les barrières douanières et d’autres mesures protectionnistes sont préjudiciables aux pays en développement. Elle a invité l’ONU à jouer un rôle majeur dans le contexte existant, afin que ces mesures protectionnistes n’entravent pas l’essor des pays en développement, et afin que s’instaure un dialogue international franc sur les questions commerciales. Le Bélarus, le Kazakhstan et la Fédération de Russie, s’est-elle félicitée, viennent de mettre en place un cadre unique d’échanges qui facilite la circulation d’un certain nombre de produits économiques entre les trois pays. La représentante a souhaité l’aboutissement des négociations du Cycle de Doha et a espéré une plus grande participation des institutions financières et commerciales internationales dans les débats qui ont lieu au sein des instances des Nations Unies.
Mme ILEIDIS VALIENTE DIAZ (Cuba) a appelé à la création d’un cadre de commerce international fondé sur des normes non discriminatoires, et qui puisse profiter à tous les pays. La crise économique mondiale, a-t-elle dit, a souligné la nécessité de procéder à une réforme du système commercial multilatéral. S’il semble que l’achèvement rapide des négociations du Cycle de Doha soit le remède tant attendu à la situation actuelle, il ne sera pas possible, a prévenu la représentante, de conclure ce cycle de pourparlers commerciaux sans une volonté politique véritable de la part des pays développés, ceci dans le respect des engagements pris au niveau international en matière d’élargissement de l’accès aux marchés. Dans ce contexte, elle a souhaité que l’on consente des efforts particuliers s’agissant de l’agriculture, compte-tenu de l’importance de ce secteur pour les pays en développement. À cet égard, l’engagement pris de lutter contre le protectionnisme doit être mis en œuvre de manière totale, a-t-elle jugé. L’adoption du mécanisme de sauvegarde spécial, et l’accès aux marchés étrangers de certains produits hautement sensibles comme le coton seraient également garants d’un commerce international plus juste. Enfin, tout accord à venir devrait protéger les producteurs agraires des pays du sud de la concurrence déloyale des pays développés, a ajouté la représentante en conclusion.
M. ALEXANDER ALIMOV (Fédération de Russie) a fait remarquer que le multilatéralisme contribuait grandement à créer un climat de prévisibilité, en particulier en temps de lutte contre la crise. Il a cependant estimé que le système faisait montre, à ce stade, d’un déficit en ce qui concerne son développement. Le Cycle des négociations de Doha n’est pas clos, et leur durée est sans précédent dans l’histoire du GATT et de l’OMC, a-t-il souligné. Il a émis l’espoir que la participation de son pays au système commercial multilatéral, ainsi qu’à l’amélioration de ses règles, puisse avoir un effet positif pour l’ensemble des membres de l’OMC. La Fédération de Russie aura bientôt achevé son processus d’adhésion à l’OMC, a-t-il indiqué, précisant qu’un long travail d’harmonisation de la législation nationale et de conclusion d’arrangements bilatéraux et multilatéraux avait été réalisé. Le représentant a ensuite abordé la question du lien entre commerce et développement durable, des questions qui sont indissociables, a-t-il estimé. Il a indiqué que la stratégie de la « croissance verte » présentait des risques de voir naitre de nouvelles barrières commerciales et une recrudescence d’attitudes protectionnistes, en particulier vis-à-vis des biens et des technologies qui ne relèvent pas de ce concept. La Russie pense qu’il faut également utiliser tout le potentiel analytique de la CNUCED dans le domaine des politiques commerciales et d’investissement afin d’aider les pays en développement et les pays les moins avancés à rejoindre le système commercial international, a conclu le représentant.
M. ELHIJAZI KHAIR (Soudan) a relevé que la crise économique et financière mondiale entrave la croissance dans les pays en développement. De plus, a-t-il souligné, les effets des changements climatiques affectent de nombreux secteurs de la vie économique et sociale dans les pays en développement. Prenant son pays pour exemple, le représentant a mentionné que la sécheresse et la désertification entrainent des déplacements de populations et conduisent à des tensions et des conflits dans le contexte d’une concurrence accrue entre populations pour s’assurer un accès à des ressources qui deviennent rares. Afin de relancer l’économie soudanaise, le représentant a indiqué que son gouvernement prévoit d’investir les recettes issues des ressources pétrolières et minières dans le développement de l’agriculture à travers le projet « Révolution verte » qui a pour but d’accroître la superficie de terres cultivées à travers le Soudan. Soulignant que son pays espère adhérer à l’OMC, il a regretté que des manœuvres à caractère politique soient mises en œuvre au détriment des critères techniques qui devraient être observés, ceci afin de bloquer l’adhésion du Soudan à l’OMC.
Mme KAKOLI GHOSH DASTIDAR (Inde) a fait remarquer que les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés (PMA), étaient difficilement en position d’accroître leur part d’échanges dans le commerce international en raison des difficultés d’accès au marché qui se posent à leurs produits, à la finance ou au crédit, dont l’accès leur est difficile. La part des PMA était d’environ 1% en 2009 et, si le pétrole en est exclu, elle diminuera pour atteindre 0,4%, a-t-il déploré. Pour parvenir à un régime de commerce juste et équitable, la représentante a estimé que la communauté internationale doit parvenir à prendre des solutions visant à apporter de la valeur ajoutée aux produits en provenance des pays en développement au lieu de maintenir ceux-ci dans un rôle de simple fournisseur de matières premières. À cet égard, il faut également tenir compte des besoins des petits États insulaires en développement, des pays en développement sans littoral et des PMA, a-t-il ajouté, plaidant pour une pleine mise en œuvre de mesures visant à assurer un accès libre de droits de douane et sans quotas aux produits des pays les moins avancés, conformément à la déclaration de l’OMC, faite à Hong Kong. La représentante a encore souligné que sa délégation soutenait une certaine flexibilité en ce qui concerne les accords internationaux portant sur la propriété intellectuelle (TRIPS) dans le domaine de la santé publique, estimant par ailleurs qu’une telle souplesse pouvait également concerner les transferts de technologies relatives aux changements climatiques.
Mme HANNA PROROK (Ukraine) a attiré l’attention des délégations de la Deuxième Commission sur la dette, qui continue de représenter l’un des principaux obstacles au développement durable et à la stabilité des pays en développement. Elle a estimé que les premiers progrès obtenus en matière d’allègement de la dette, et les conséquences positives qu’ils ont entraîné, devraient inciter la communauté internationale à prendre des mesures supplémentaires en ce sens. L’Ukraine, a ajouté la représentante, continue de soutenir une réforme de la gouvernance des institutions de Bretton Woods afin de corriger les déséquilibres qui prévalent actuellement dans l’économie mondialisée. Dans ce contexte, le rôle des Nations Unies devrait être renforcé, en coopération étroite avec le G-8 et le G-20, a estimé Mme Prorok.
M. TARIQ ALI AL-ANSARI (Qatar) a lui aussi regretté l’impasse dans laquelle sont les négociations commerciales du Cycle de Doha, « au grand dam des pays en développement qui avaient placé les plus grands espoirs dans le Cycle en vue de la réalisation des OMD ». Il a ajouté qu’outre l’agriculture des pays en développement, des efforts doivent être poursuivis afin de faciliter la modernisation des moyens de développement du secteur des services dans ces mêmes pays. Il est impératif que tous les États démontrent la volonté politique nécessaire à la reprise de négociations de fond devant conduire à la revitalisation d’un système commercial multilatéral ayant pour piliers la CNUCED et l’OMC, a encore noté le représentant. Il a préconisé à cette fin que les pays en développement « aient enfin voix au chapitre dans l’élaboration des résolutions et normes internationales en matière commerciale ». Le représentant a conclu en appuyant la décision du Groupe des 77 et la Chine portant sur le lien entre développement et commerce international.
Mme DIANA AL-HADID (Jordanie) a estimé que la réussite des négociations de Doha sur le commerce mondial était d’une importance capitale pour répondre aux besoins socioéconomiques des pays en développement. La fourniture de l’aide, l’allégement de la dette et le renforcement des capacités doivent aller de pair avec le respect des engagements internationaux pris au titre, entre autres, de la Déclaration ministérielle d’Hong Kong et du Consensus de Monterrey, a-t-elle ajouté. Évoquant l’action de son pays, la représentante jordanienne a notamment mis l’accent sur les efforts en cours, qui visent la libéralisation de l’économie par le biais de la promotion active du secteur privé. Cela a été rendu possible grâce une réforme en profondeur du contexte et du cadre d’accueil des investisseurs étrangers, a-t-elle précisé.
M. CHRISTOPHE DE BASSOMPIERRE (Belgique), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a relevé que l’Union européenne accorde une importance majeure à l’ouverture de ses marchés aux pays les moins avancés (PMA). Toutes les exportations venant des ces pays, a-t-il affirmé, bénéficient des facilités d’accès sur le marché européen grâce à l’initiative « Tout sauf les armes » de l’Union européenne. Afin de tirer avantage des facilités qu’offre la mondialisation, a suggéré le représentant, les PMA doivent créer un environnement économique compétitif et susceptible d’attirer les investissements étrangers. L’aide au commerce joue un rôle important de soutien aux capacités de production et pourrait favoriser la participation des pays bénéficiaires au commerce international, a estimé le représentant. À ce propos, il a mentionné que l’Union européenne participe à près de 50% de son montant à l’aide mondiale au commerce afin de permettre que la mondialisation soit aussi profitable aux pays en développement, notamment les PMA. Cette aide de l’Union européenne est estimée à 2 millions d’euros par an, a-t-il précisé. Les négociations du Cycle de Doha doivent faire partie de nos priorités pour les prochains mois, a indiqué le représentant qui a ajouté que l’Union européenne espère voir ces négociations aboutir en 2011.
M. QAZI SHAUKAT FAREED, Conseiller spécial du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a affirmé que les exportations des pays en développement ne sont pas compétitives sur le marché international du fait que ces produits ne respectent pas les normes décrétées par les pays industrialisées. Pour y remédier, il a suggéré la prise d’un certain nombre de mesures: l’identification des secteurs et des produits qui ont un fort potentiel de compétitivité sur la scène internationale; l’assistance dans l’amélioration des procédés de fabrication dans les secteurs d’exportation prioritaires pour les pays en développement; et l’assistance de l’ONUDI dans la diffusion des technologies à travers le Centre de réseau de technologies de l’ONUDI. L’ONUDI va assister les pays qui viennent d’adhérer à l’Organisation mondiale du commerce ou qui sont en voie de le faire, afin qu’ils développent les infrastructures adéquates leur permettant de respecter les directives de l’OMC en matière de commerce internationale, a annoncé le Conseiller spécial. Il a cité le cas de la Zambie qui a bénéficié des fonds de la coopération norvégienne et du soutien technique de l’ONUDI et de l’OMC pour mettre en place des procédés respectant les exigences du marché international. Il a aussi fait mention du cas de la Côte d’Ivoire qui a reçu une assistance similaire pour résoudre le problème de ses exportations de cacao et de café quand ses produits se sont trouvés souillés par l’ochratoxine A, un champignon qui affecte certains végétaux.
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