En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/3283

Deuxième Commission: le léger déclin du financement des activités opérationnelles de développement de l’ONU inquiète les États Membres

13/10/2010
Assemblée généraleAG/EF/3283
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

10e séance – matin


DEUXIÈME COMMISSION: LE LÉGER DÉCLIN DU FINANCEMENT DES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES

DE DÉVELOPPEMENT DE L’ONU INQUIÈTE LES ÉTATS MEMBRES


« L’année 2009 a été marquée par une baisse légère des contributions globales versées aux fins du financement des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies », a annoncé ce matin M. Nikhil Seth, du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, lors de l’examen par la Commission économique et financière (Deuxième Commission) du point de son ordre du jour consacré à la question.  Venu présenter un rapport du Secrétaire général sur les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies*, M. Seth a déclaré que cette tendance devrait se poursuivre en 2010.


Dans son rapport, le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, indique qu’en 2008, les contributions versées par les États Membres à la mise en œuvre des activités opérationnelles de développement du système de l’ONU ont atteint environ 22,2 milliards de dollars, ce qui est « le montant le plus élevé qui ait jamais été enregistré » et traduit une augmentation de 10% en valeur réelle par rapport à l’année 2007.  Cette hausse a été unanimement saluée par les délégations qui ont pris part au débat.


À l’instar de celle du Malawi, qui s’exprimait au nom du Groupe africain, plusieurs autres délégations se sont également félicitées de l’élargissement de la base de financement de ces activités au cours de la période considérée.  La part des contributions en provenance des pays non membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) est ainsi passée de 7% à 12%, tandis que celle ayant pour origine des instances intergouvernementales, non gouvernementales et privées, a elle aussi augmenté, passant de 13% à 26% du total des ressources mobilisées, ont relevé avec satisfaction les États Membres.


À la suite du Secrétaire général, ils ont cependant exprimé leur préoccupation devant le fait que la croissance enregistrée dans les contributions au système des Nations Unies au cours des cinq dernières années pourrait stagner, voire même, s’inverser en 2010, « du fait de l’incidence négative de la crise économique mondiale », qui a éclaté en 2008, mais dont les effets continuent de se faire ressentir.


Alors que M. Ban relevait dans son rapport que les activités opérationnelles de développement sont concentrées dans un petit nombre d’entités des Nations Unies, cinq d’entre elles comptant pour 75% des dépenses effectuées en la matière en 2008, les délégations ont pour leur part, souhaité que soient harmonisés les modes et les sources de financement des activités opérationnelles de développement.  La dispersion des efforts de mobilisation de fonds est en effet contraire aux principes de renforcement de l’efficacité de l’aide tels qu’ils sont articulés dans le Programme d’action d’Accra, ont relevé des intervenants.


Pour le représentant de la Belgique, qui a pris la parole au nom de l’Union européenne, « un financement stable, cohérent, prévisible et adéquat des activités opérationnelles de développement est indispensable ».  Comme son homologue du Yémen, qui est intervenu au nom du Groupe des 77 et de la Chine, il a relevé les disparités qui existent entre les ressources de base et les contributions volontaires, dont la part grandissante génère des coûts de transaction et des lourdeurs administratives problématiques qui ralentissent l’apport de l’aide.


De ce point de vue, les délégations, qu’elles soient de pays développés ou d’États en développement, ont estimé que le concept « Unis dans l’action », énoncé et mis en œuvre dans le cadre de la réforme du fonctionnement de l’Organisation, demeure le moyen le plus approprié d’améliorer les prestations des Nations Unies au niveau national, notamment en matière de développement.  La création, en juillet dernier, d’ONU-Femmes, qui absorbe désormais toutes les entités onusiennes ayant pour mandat l’amélioration de la situation des femmes et du respect de leurs droits, a été saluée comme un premier pas important vers une plus grande cohérence du système.


Présente au cours du débat, la Directrice du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), un des organes qui est désormais une composante intégrée d’ONU-Femmes, a présenté une note** du Secrétaire général faisant le bilan des activités d’UNIFEM au cours de sa dernière année d’existence.


La prochaine réunion de la Deuxième Commission aura lieu demain, jeudi 14 octobre, à partir de 10 heures.  Elle sera consacrée à la question du financement du développement.


*           A/65/79

**          A/65/218


Activités opérationnelles de développement: activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies


Note du Secrétaire général sur les activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) (A/65/218)


Dans ce rapport, le Secrétaire général fait le point sur les progrès accomplis dans l’exécution du programme du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), tel qu’il a été défini dans son plan stratégique pour 2008-2013.  Il en donne une vue d’ensemble et fournit des exemples des résultats concrets de l’assistance que le Fonds a fournie aux pays en 2009. Ce rapport est aussi le dernier du genre, étant donné qu’UNIFEM a été dissous et fait désormais partie de l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme (ONU-Femmes), créée par l’Assemblée générale dans sa résolution 64/289 en tant qu’entité composite.


Dans ses recommandations finales, le Comité consultatif d’UNIFEM, souligne qu’UNIFEM est un élément essentiel du dispositif des Nations Unies relatif à la problématique hommes-femmes, recommande que le Fonds continue de participer activement aux processus visant à renforcer et à rendre plus cohérent le dispositif des Nations Unies relatif à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes.  À cet égard, il se félicite de la résolution 63/311 de l’Assemblée générale qui demande, entre autres, la création d’une entité composite chargée de promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.


Le Comité consultatif félicite UNIFEM pour sa campagne de sensibilisation « Non à la violence à l’égard des femmes », qu’il mène actuellement à l’appui de la campagne pluriannuelle du Secrétaire général intitulée « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes », et pour sa participation à d’autres activités de coordination interinstitutions visant à éliminer la violence à l’égard des femmes.


Le Comité se félicite du lancement du Centre virtuel de connaissances en ligne consacré à la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles et encourage UNIFEM à développer davantage cette plate-forme en ligne et à explorer les possibilités d’en élargir la portée à d’autres domaines thématiques.  Le Comité se félicite aussi de ce qu’UNIFEM ait dépassé les objectifs de mobilisation de ressources fixés pour 2009 et établi de nouveaux partenariats avec des donateurs bilatéraux, des organisations de la société civile et des partenaires du secteur privé.  Il encourage le Fonds à continuer d’élargir le cercle de ses donateurs et à constituer des partenariats plus solides pour atteindre les objectifs de mobilisation de fonds fixés dans son plan stratégique 2008-2013, et souligne qu’il importe de s’assurer d’un financement volontaire prévisible.


Le Comité souligne enfin qu’il importe d’atteindre l’objectif de 100 millions de dollars d’ici à 2015, tel qu’il a été établi pour les versements annuels du Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies à l’appui de la lutte contre la violence à l’égard des femmes dans le cadre d’action de la campagne pluriannuelle du Secrétaire général ayant pour thème: « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes ».  Le Comité encourage enfin UNIFEM et ses organisations partenaires à redoubler leurs efforts de mobilisation de ressources.


Rapport du Secrétaire général sur l’analyse du financement des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies pour 2008 (A/65/79)


En 2008, indique le Secrétaire général, les contributions aux activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies se sont élevées à quelque 22,2 milliards de dollars, le montant le plus élevé qui ait jamais été enregistré, ceci montre aussi une hausse de 10% en valeur réelle par rapport à 2007.  Environ 61% du financement étaient consacrés aux activités de développement à long terme contre 39% dévolus aux activités d’assistance humanitaire.


Au cours de la période allant de 1993 à 2008, poursuit M. Ban, le total des contributions aux activités opérationnelles de développement a augmenté à un rythme plus élevé que l’ensemble des flux d’aide publique au développement (hors allégements de dette) en provenance des pays membres du Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).  La base de financement s’est élargie au cours de la période, la part des pays non membres du CAD passant de 7% à 12% et celle en provenance de sources intergouvernementales, non gouvernementales et privées, de 13% à 26%.  De ce fait, la part des contributions directes des pays membres du CAD dans le financement des activités opérationnelles de développement est passée de 80% à 62%.


Il est à craindre que la croissance enregistrée dans les contributions au système des Nations Unies au cours des cinq dernières années ne stagne, voire ne s’inverse en 2010, du fait de l’incidence négative de la crise économique mondiale, s’inquiète le Secrétaire général.  En 2008, le total des dépenses était de 18,6 milliards de dollars, dont 63% étaient consacrés aux activités ayant trait au développement et 37% à l’aide humanitaire.  L’Afrique a obtenu 32% des dépenses consacrées au développement et 50% de l’aide humanitaire.


La concentration des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies a changé au cours de ces dernières années, avec plus de 50% des dépenses au niveau des pays effectuées dans les pays les moins avancés en 2008 contre 39% en 2003, précise le Secrétaire général.  En 2008, environ 82% des ressources de base ont été dépensés dans des pays à faible revenu contre 73% des autres ressources.  Cette différence semble confirmer la mesure dans laquelle l’utilisation et l’affectation des ressources de base et des autres ressources varient en fonction des mandats et des priorités établis par les organes directeurs et sur lesquels elles sont alignées.


Les activités opérationnelles de développement sont concentrées dans un petit nombre d’entités des Nations Unies, cinq d’entre elles comptant pour 75% des dépenses en 2008, note le Secrétaire général.  Les fonds et programmes comptaient pour 77% de ces dépenses en 2008, et les institutions spécialisées et autres entités pour 23%, ajoute en conclusion M. Ban.


Débat général


M. Mohammed Abdullah Al Hadhrami (Yémen), qui a pris la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a relevé que les Nations Unies ont connu une augmentation de 10% des ressources dévolues aux activités opérationnelles de développement des agences du système onusien au titre des contributions des États Membres en 2008, ce qui a porté la somme totale de ces ressources à 22,2 milliards de dollars.  M. Al Hadhrami s’est néanmoins inquiété du déséquilibre existant entre les contributions de base et les contributions volontaires et non essentielles.  Cette situation de déséquilibre devrait être résolue, a-t-il souligné, ajoutant que cette incohérence dans le système des Nations Unies conduit à des inégalités dans la mise en œuvre des programmes de développement dans les pays qui en sont récipiendaires.


Le Groupe des 77 et la Chine, a-t-il noté, rappelle certains préalables importants relatifs aux activités opérationnelles de développement de l’ONU: les activités de terrain doivent être menées au bénéfice des pays en tenant compte de leurs politiques et priorités nationales; les reliquats de fonds d’activités menées par les Nations Unies dans un pays tiers doivent être reversés dans la mise en œuvre d’autres activités de l’ONU; chaque État Membre à la liberté de choisir en toute souveraineté ses priorités de développement, ses partenaires, ainsi que le type de relation qu’il souhaiterait développer avec les Nations Unies.


S’exprimant au nom de l’Union européenne, M. Pierre Charlier (Belgique) a rappelé que les activités opérationnelles de développement des Nations Unies constituaient un flux de ressources substantiel vers les pays en développement, avec un total de 22 milliards de dollars en 2008, soit l’équivalent de 18% des ressources totales de l’aide publique au développement fournie par les pays du Comité d’aide au développement.  Il a noté une augmentation globale substantielle de ces flux au travers du système des Nations Unies au cours des 10 dernières années, ce qui constitue un progrès notable par rapport à la stagnation observée dans les années 90.  Mais cette aide continue d’être apportée au sein d’un système des Nations Unies complexe et fragmenté, ce qui entraîne des coûts élevés de transaction et des procédures administratives très lourdes qui ralentissent l’apport effectif de cette aide.


C’est la raison pour laquelle l’Union européenne soutient les objectifs qui permettraient d’aboutir à un financement stable, cohérent, prévisible et adéquat des ressources destinées aux activités opérationnelles de développement, a expliqué le représentant.  Si les ressources « non essentielles », lorsqu’elles sont alignées sur les priorités nationales et les plans stratégiques des fonds, programmes et agences spécialisées des Nations Unies, peuvent jouer un rôle complémentaire de celui joué par les ressources de base, l’Union européenne estime en revanche que ces contributions non essentielles entrainent une hausse des coûts de transaction pour toutes les parties prenantes.  En outre, plus de 98% des ressources des trois principaux Fonds basés à New York sont fournies par les pays du Comité d’aide au développement, et nous nous demandons si cette base de financement ne devrait pas être élargie, a dit M. Charlier.


L’Union européenne, a-t-il poursuivi, reste convaincue que l’approche « Unis dans l’action » demeure la plus appropriée pour améliorer la livraison des ressources des Nations Unies au niveau national.  À cet égard, le représentant s’est félicité de la création d’ONU-Femmes, qui constitue un premier pas dans la direction d’une plus grande cohérence du système onusien.  Il a également salué le travail mené par l’ONU pour mettre en œuvre la Déclaration de Paris et l’Agenda d’Accra.  Il faut réduire la charge de travail que représente la rédaction des rapports et faciliter la synergie entre les différentes entités du système des Nations Unies.  Cette tâche est d’autant plus nécessaire dans un contexte de crise économique et financière, qui rend le renforcement de l’efficacité de l’aide, a ajouté le représentant belge.


M. ADE PETRANTO (Indonésie) s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a indiqué que les Nations Unies, à travers leurs activités opérationnelles, ont un rôle prépondérant à jouer dans le cadre de la mise en œuvre du huitième des Objectifs du Millénaire pour le développement relatif au partenariat mondial pour le développement.  Afin d’assurer le succès de l’assistance au développement en cette période de sortie de crise, a t-il déclaré, il est important de renforcer les activités de développement du système des Nations Unies.


L’Association des Nations d’Asie du Sud-Est, a-t-il soutenu, met beaucoup d’espoir dans l’approche « Offre Unique » mise en œuvre à travers le programme pilote « Une ONU » qui est en cours d’expérimentation dans  plusieurs pays du monde parmi lesquels le Viet Nam.  M. Petranto a déclaré le soutien de l’ANASE à la coopération Sud-Sud ainsi qu’aux activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, tout en se réjouissant du fait que les activités de développement ont connu un financement record en 2008.  L’ANASE, a-t-il déclaré, s’engage à mobiliser des fonds conséquents pour combler le déficit de l’aide au développement, afin de permettre un investissement dans les secteurs sociaux importants pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a ajouté que l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est s’implique afin que le Sommet entre l’ANASE et l’ONU prévu à la fin du mois à Hanoï, au Viet Nam, soit un succès.


S’exprimant au nom du Groupe des pays les moins avancés (Groupe des PMA), M. GYAN CHANDRA ACHARYA (Népal) a indiqué que les PMA faisaient face à de nombreux défis, qui rendent particulièrement pertinent le renforcement du « pilier développement » du mandat des Nations Unies, et en particulier des activités opérationnelles de développement, qui représentent 64% de l’ensemble des activités du système de l’ONU.  Il a vivement encouragé le système à aligner ces activités sur les besoins de développement des pays, tels qu’ils sont articulés dans leurs programmes nationaux.  L’approche qui consiste à proposer une solution supposée être adaptée à tous les pays n’est pas viable, a-t-il prévenu.  Par ailleurs, si les activités opérationnelles de développement ont connu une hausse en 2008, pour atteindre 22,2 milliards de dollars, soit 10% de plus qu’en 2007, il n’en reste pas moins, a estimé le représentant, qu’il existe une disparité entre les ressources de base et celles qui ne le sont pas.  Ces dernières représentant en effet 71% des contributions totales, et ceci crée un déséquilibre qui exige que l’on crée plus de cohérence dans les modes de financement du système des Nations Unies, a affirmé M. Acharya.  Il a également plaidé en faveur d’une augmentation des contributions financières versées à l’ONU, ainsi que d’une meilleure planification de ces contributions, pour permettre aux pays les moins avancés de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


M. PETER VAN DER VLIET (Pays-Bas) a pris la parole au nom du « Groupe des 7 », et s’est réjoui de l’initiative prise par l’ONU afin d’encourager les pays donateurs à augmenter leurs ressources et le niveau de leur participation aux efforts de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Cependant, a-t-il rappelé, il est tout aussi important que les reliquats des fonds initialement alloués aux activités de terrain soient reversés et réinvestis dans les programmes de soutien au développement des États Membres qui sont dans le besoin.  Affirmant que les évaluations portant sur la qualité des tâches accomplies par le système de l’ONU laissent voir une amélioration de l’efficacité des activités de terrain, le représentant a invité les Nations Unies à poursuivre la mise en œuvre des projets initiés dans le cadre de l’approche « Une ONU» qui permet d’éviter la compétition entre les agences du système et les doublons.  Des améliorations restent à faire au niveau des procédures suivies par les différents sièges et bureaux principaux de l’ONU pour leur permettre de mieux soutenir les réformes en cours au niveau des pays, a préconisé le représentant.  À ce propos, il a souhaité que les représentants résidents et coordonateurs pays de l’ONU aient la possibilité de gérer les programmes au niveau du pays où ils sont en poste avec plus de pouvoir d’action et de responsabilité.  « Il est important d’avoir les bonnes personnes aux bonnes places », car, a-t-il reconnu, le succès de l’ONU dépend de la qualité de son personnel.  À ce propos, Il s’est félicité des réformes en cours au sein des instances ayant en charge la gestion des ressources humaines de l’Organisation.


S’exprimant au nom du Groupe africain, M. BRIAN BOWLER (Malawi) a jugé encourageante la tendance à la hausse des contributions versées en faveur des activités opérationnelles de développement de l’ONU entre 2007 et 2008, et plus généralement sur la période s’étalant de 1993 à 2008.  Il s’est également félicité de l’élargissement de la base des contributeurs, puisque la participation des pays non membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et du Comité pour l’aide au développement est passé de 7 à 12% et celle des organisations intergouvernementales, non gouvernementales ou du secteur privé de 13 à 26%.  Mais le représentant a également exprimé sa préoccupation devant le fait que la croissance observée ces cinq dernières années pourrait stagner, ou possiblement devenir négative, en raison de la crise économique et financière, ce qui est un vrai motif d’inquiétude pour les pays africains.  Il s’est dit également inquiet du déséquilibre croissant entre les ressources de base et les autres au cours des 17 dernières années.  Enfin, pour le Malawi, le principe de l’appropriation nationale devrait guider les activités opérationnelles de développement, qui devraient également être canalisées de manière plus cohérente, stable et prévisible, a indiqué le représentant.


M. WANG MIN (Chine) a rappelé que les cinq prochaines années apparaissent cruciales pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Les recommandations du document adopté à l’issue du récent Sommet de haut niveau sur les OMD devront être mises en œuvre avec la plus grande urgence et avec responsabilité, a-t-il noté.  Insistant sur le fait que des priorités doivent être établies dans les activités de développement, le représentant de la Chine a invité les Nations Unies à accorder une importance majeure au soutien à l’Afrique.  Au sujet du financement des opérations de terrain, il a reconnu que la disponibilité des ressources de base est cruciale pour le succès des activités.  Néanmoins, a noté M. Wang, l’inconstance dans le versement des ressources, et le manque de prévisibilité rendent incohérente l’assistance aux pays en développement et la solution qui devrait  être apportée à ce problème, a-t-il estimé.  Il est impératif que les engagements pris en matière de versement des ressources d’aide au développement soient tenus par les pays donateurs, a souligné M. Wang.  


La coopération Sud-Sud est un moyen par lequel les pays en développement peuvent mettre en commun leurs efforts dans l’optique de l’amélioration de la mobilisation des ressources destinées à la promotion du développement, a relevé le représentant de la Chine.  Ajoutant que ce genre de partenariat ne remplace cependant pas la coopération Nord-Sud, il a noté que la solidarité et la collaboration entre pays du Sud a gagné le respect de la communauté internationale.  Dans la même veine, M. Wang a rappelé que le Gouvernement de la Chine attache une importance particulière à la coopération technologique et économique avec l’Afrique et le monde arabe.  Le Centre international de réduction de la pauvreté a été ouvert à Beijing, en Chine, en 2005, a-t-il indiqué, tout en réitérant la disponibilité du Gouvernement chinois à travailler avec tous les partenaires disposés à faire avancer la coopération Sud-Sud.


M. FÁbio FARIAS (Brésil) s’est félicité du travail accompli par le système des Nations Unies pour rationaliser et harmoniser ses activités opérationnelles de développement.  Ces efforts se sont traduits par la création d’ONU-Femmes et la nomination de Michelle Bachelet à sa tête, a estimé le représentant.  Il a rappelé les tâches qui incombent à l’ONU en matière de soutien au développement, telles qu’elles sont exposées dans les dispositions de la résolution 64/289 de l’Assemblée générale, qui encourage aussi les États Membres à renforcer la cohérence du système des Nations Unies.  Le représentant a enfin jugé que le Document final adopté au terme des débats de la Réunion de haut-niveau convoquée par le Secrétaire général sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) constituait une « feuille de route » adéquate dont le respect peut  permettre aux fonds et programmes des Nations Unies de mener à bien la mise en œuvre de leurs mandats de manière plus cohérente.


M. MARCO ROSSI (Suisse) a estimé que des avancées louables et véritables avaient été faites sur la question du genre et sur celle de l’autonomisation des femmes à travers la création d’ONU-Femmes.  Il a ensuite exprimé la satisfaction de la Suisse, après l’évaluation conduite sur la mise en œuvre du concept « Unis dans l’action », qui a permis de favoriser et de mettre en exergue le leadership des gouvernements locaux dans la mise en œuvre, sur le terrain, des programmes relevant des activités opérationnelles de l’ONU.  M. Rossi a aussi souligné la valeur du rôle joué par le Conseil économique et social (ECOSOC) qui offre un cadre concret de discussions annuelles pour l’examen des activités opérationnelles de développement de l’ONU.  Soutenant le renforcement du rôle des coordonnateurs résidents des Nations Unies dans l’accompagnement des processus nationaux de développement, M. Rossi a souhaité une plus grande autonomisation et une plus grande mobilité du personnel des Nations Unies opérant surle terrain.


M. YOSEPH KASSAYE YOSEPH (Éthiopie) s’est dit convaincu que l’approche « Unis dans l’action » est de nature à aider les Nations Unies à améliorer leur prestations de soutien au développement, notamment à travers l’apport aux pays de l’aide dont ils ont besoin.  « Unis dans l’action » est également une bonne base de lancement d’actions pouvant positionner le système onusien, de manière plus stratégique que dans le passé, dans les pays récipiendaires des activités opérationnelles de développement.  C’est la raison pour laquelle l’Éthiopie s’est déclarée prête à prendre le leadership dans la mise en œuvre de l’agenda de rationalisation des activités onusiennes au niveau national, a dit M. YOSEPH.  Le représentant a également souhaité le renforcement des mécanismes de financement multidonateurs, qui jouent un rôle de plus en plus important dans le financement des activités opérationnelles.


Mme Nadieska Navarro Barro(Cuba) a déclaré que les pays les plus pauvres continuent de subir les conséquences de la crise mondiale, ceci malgré la prétendue « fin » de cette crise, qu’ont décrétée certains pays.  Cette crise économique et financière, a poursuivi la représentante, ne doit pas être un prétexte pour les pays développés pour ne pas respecter les engagements qu’ils ont pris en matière de soutien au développement.  Ces engagements doivent être tenus par les pays industrialisés, notamment en contribuant au financement des actions de développement menées par le système des Nations Unies.  Ces ressources sont la pierre angulaire des activités de terrain de l’ONU, a souligné la représentante.  À cet effet, il est important de combler le déficit existant entre le versement des ressources de base et celui des ressources volontaires et non prévisionnelles car, ce comportement est la cause principale de l’incohérence et de l’inefficacité qui affectent la mise en œuvre des activités sur le terrain, a-t-elle regretté.  Cuba, a-t-elle souligné, rejette une fois de plus toute tentative de soumettre l’assistance économique et financière internationale à des conditionnalités, ainsi que toute démarche qui voudrait enlever à des États la liberté de choisir eux-mêmes ce qui est bon pour eux et leur peuple, a conclu la représentante.


M. Bovonethat DOUANGCHAK (République démocratique populaire lao) a exprimé l’inquiétude de sa délégation face à la diminution possible des contributions aux activités opérationnelles de développement du système de l’ONU, après la croissance qui a été observée ces cinq dernières années en la matière.  Aussi a-t-il plaidé, à la suite de nombreux autres orateurs, pour le renforcement de la collaboration et de la coopération au sein du système des Nations Unies et de ses différents fonds, programmes et agences spécialisées, et en faveur d’un alignement plus systématique des activités opérationnelles sur les priorités nationales des pays destinataires de l’aide.  Dans ce contexte, la coopération Sud-Sud demeure un élément important et complémentaire de l’aide publique au publique au développement, a-t-il estimé.  Les Nations Unies ont réussi à harmoniser leurs activités à travers la mise en place du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement, qui sert de feuille de route à l’Équipe de pays des Nations Unies en République populaire démocratique lao, a indiqué le représentant.  Cette réussite renforce la conviction selon laquelle l’ONU devrait mener à bien la réforme qu’elle doit entreprendre dans le cadre de l’approche « Une ONU » et « Unis dans l’action », a ajouté le représentant.


M. SERGEI SERGEEV (Bélarus) a relevé le besoin de renforcer la coopération internationale ainsi que les activités opérationnelles de développement mises en œuvre sur le terrain par le système de l’ONU afin de pouvoir réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Notant que les mesures entreprises pour rendre plus efficaces l’exécution des programmes de développement nationaux semblent porter des fruits, le Bélarus encourage l’appropriation des projets de développement par les acteurs nationaux afin de les rendre plus responsables, a souligné le représentant.  Des questionnaires périodiques doivent être adressés aux États Membres, a-t-il proposé, afin d’évaluer leur niveau de satisfaction envers les différentes formes de soutiens que leur apporte l’ONU, a-t-il ajouté.  Il a souhaité que les efforts de financement des activités de terrain soient accrus et que le versement des fonds non prévisionnels soit rendu plus transparent.  Les pays donateurs doivent beaucoup faire plus confiance aux pays en développement, a t-il conclu.


M. Abulkalam ABDUL MOMEN (Bangladesh) a estimé que les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies devraient être conduites de manière à répondre aux besoins des États Membres dans le respect de l’appropriation nationale.  En outre, la neutralité, le multilatéralisme, l’altruisme et le volontarisme des Nations Unies devraient être les principes de base guidant leur action, a poursuivi le représentant, pour qui le système des Nations Unies dans son ensemble, de même que ses partenaires, devraient élaborer les activités opérationnelles dans le respect du Programme d’action d’Accra.  Enfin, le système de l’ONU devrait encourager et soutenir les programmes innovants lancés par les États Membres, en particulier ceux initiés par les pays les moins avancés, pour relever les défis posés par les changements climatiques et les crises alimentaire et énergétique, a dit M. Momen.  Il a ajouté, en conclusion, que les Nations Unies devaient intervenir pour que soit comblé le fossé qui existe entre les promesses de contribution et la concrétisation de ces engagements.


Mme TATIANA A. ZVEREVA (Fédération de Russie) a salué la création de l’entité composite « ONU-Femmes » et a dit que la Fédération de Russie était satisfaite des accords qui ont été conclus sur le fonctionnement et la forme de cette nouvelle structure onusienne.  L’approche commune promue par le concept « Unis dans l’action » semble avoir permis au système de l’ONU de remporter de nombreux succès, a relevé la représentante, soulignant néanmoins que ces succès sont encore trop récents pour pouvoir servir de modèle immuable aux différents projets de l’ONU à travers le monde.  Nous sommes favorables, a-t-elle affirmé, au suivi de toute initiative en matière de réforme de l’ONU et, nous sommes ouverts aux questions liées à l’amélioration de l’efficacité du système des Nations Unies.


Une plus grande prévisibilité et une stabilité sur le long terme des ressources consacrées aux activités de terrain sont souhaitables, a ensuite indiqué la représentante de la Fédération de Russie en regrettant la diminution des ressources de base consacrées aux activités de terrain, qui sont évaluées à 30% de l’ensemble des fonds consacrés à ces programmes.  La représentante de la Fédération de Russie s’est dite favorable au renforcement de la coopération Sud-Sud et a souhaité que l’ONU accorde plus d’attention à cette question.  Elle a enfin rappelé que l’ONU est le plus important forum de discussions portant sur les questions de développement.  La Fédération de Russie estime à cet égard que le rôle imparti à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ne semble pas être à la hauteur des attentes et ne répond pas vraiment aux besoins des différents groupes de pays.


M. Nozomu Yamashita (Japon) a déclaré qu’aucun doute ne subsiste sur la nécessité de renforcer les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.  Le système de l’ONU doit donc s’engager dans un processus visant à améliorer la cohésion et l’efficacité de son travail en ce domaine, a-t-il recommandé.  Le représentant a ensuite rappelé l’engagement du Gouvernement japonais à verser cinq milliards de dollars sur les cinq prochaines années, à compter de 2011, au titre du financement des activités opérationnelles de développement de l’ONU.  Le Japon reste par ailleurs favorable au renforcement des coopérations Sud-Sud et triangulaire, a indiqué le représentant.


Mme CLAUDE LEMIEUX (Canada) a dit que le Canada accorde une grande importance aux activités opérationnelles de développement menées sur le terrain par les agences, fonds et programmes du système des Nations Unies.  Relevant que les bureaux de pays de l’ONU semblent plus ouverts aux préoccupations des États qui les accueillent en ce qui concerne la mise en œuvre de ces activités, la représentante du Canada a néanmoins souligné que des efforts restent à faire dans la coordination des programmes et qu’une plus grande attention doit être accordée à une approche qui devrait être centrée sur l’obtention de résultats.  Elle a poursuivi son intervention en suggérant que plus de responsabilités soient données aux coordonnateurs résidents du système de l’ONU, et la gestion des projets menés sur le terrain soit améliorée en se servant des leçons apprises dans le passé.


M. Juan Felipe Rengifo (Colombie) a indiqué que la Colombie est particulièrement attachée au suivi, au cours des prochaines années, de la mise en œuvre des recommandations et des engagements issus du Sommet de haut niveau sur les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a ajouté que le succès des activités de développement menées sur le terrain par le système de l’ONU dépend de la cohérence des politiques nationales de développement de chaque pays qui en est récipiendaire et de la coopération entre les agences de l’ONU et les pays hôtes.  Au lieu de mettre en œuvre de nombreux petits projets sur le terrain, a-t-il suggéré, il serait plus utile de se focaliser sur des projets ayant un impact social important et qui, favorisent la participation des populations ciblées au niveau communautaire.  Rappelant que la Colombie fait partie des cinq pays d’Amérique latine classés comme pays à revenu intermédiaire qui contribuent le plus aux activités de terrain de l’ONU dans leur région, le représentant du Brésil a exprimé le soutien de sa délégation à la coopération Sud-Sud et à la coopération triangulaire.


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