En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/3265

La Deuxième Commission entend recommander le renforcement des partenariats entre l’ONU et le secteur privé pour faciliter la réalisation des OMD

05/11/2009
Assemblée généraleAG/EF/3265
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

32e séance – matin


LA DEUXIÈME COMMISSION ENTEND RECOMMANDER LE RENFORCEMENT DES PARTENARIATS

ENTRE L’ONU ET LE SECTEUR PRIVÉ POUR FACILITER LA RÉALISATION DES OMD


Au cours d’un bref débat, auquel ont pris part cinq délégations, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a plaidé ce matin en faveur du renforcement des partenariats mondiaux en s’appuyant sur les recommandations contenues dans le rapport* soumis sur la question par le Secrétaire général, et sur les termes d’un projet de résolution** présenté par le représentant de la Suède, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne.


Celui-ci s’est félicité des conclusions auxquelles est parvenu M. Ban Ki-moon sur le renforcement de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et le secteur privé, tout en relevant que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ne seraient réalisés qu’à condition que tous les acteurs, publics et privés, travaillent en étroit partenariat.


En application des résolutions de l’Assemblée générale, le système des Nations Unies s’efforce d’élaborer une « stratégie solide d’établissement de partenariats efficaces, durables et transparents », souligne le Secrétaire général dans son rapport.  Dans ce contexte, suggère-t-il, une approche plus cohérente du choix des partenaires doit notamment permettre d’intégrer les petites entreprises du monde développé et celles des pays à bas revenu dans le cadre de ces partenariats.


Il faudrait également envisager la mise en place d’« un nouveau processus d’évaluation et d’amélioration permanentes des points forts des partenariats et l’établissement de passerelles entre ceux-ci et les objectifs prioritaires arrêtés par les États Membres », recommande M. Ban dans ce rapport.


Le représentant de la Suède a jugé qu’il ne faudrait cependant pas permettre aux compagnies privées de se servir de leur partenariat avec les Nations Unies pour en faire un produit de leur marketing, mais plutôt les encourager à partager les valeurs et la vision d’un progrès profitable à tous.  Reprenant ces propos à son compte, le représentant de la Chine a souligné l’importance de faire preuve de « sélectivité » dans le choix des entreprises partenaires afin de protéger la réputation des Nations Unies.


Le projet de résolution présenté aujourd’hui par la Suède souhaite que soient renforcés davantage les partenariats entre les Nations Unies et le secteur privé.  Ses auteurs proposent de renouveler le mandat du Pacte mondial et de son droit d’agir, une initiative qui demande aux grandes entreprises qui y adhèrent de soutenir 10  principes dans les domaines de l’environnement, des droits de l’homme, des droits du travail et de la lutte contre la corruption.  La représentante de la Suisse a qualifié le Pacte mondial de « visionnaire », affirmant qu’il s’agissait de « la plus vaste initiative mondiale de citoyenneté entrepreneuriale ».


Le projet de résolution met également en exergue la responsabilité sociale des entreprises dans le contexte de crises financières; la reconnaissance de l’intégration des enjeux de gouvernance sociale et environnementale dans les choix d’investissement; l’encouragement à une révision des normes régissant la coopération entre les Nations Unies et le secteur privé  et enfin, le principe de la parité dans le cadre des partenariats mondiaux.


Ce projet de texte fera ultérieurement l’objet d’une décision de la Deuxième Commission, tout comme celui*** qui a également été présenté ce matin par la délégation du Soudan –s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine-, sur la Stratégie internationale de prévention des catastrophes.


Les délégations de la Deuxième Commission se réuniront lundi, à partir de 10 heures, dans le cadre de la Conférence des Nations Unies de 2009 pour les annonces de contributions aux activités de développement.


*     A/64/337

**    A/C.2/64/L.14

***   A/C.2/64/L.10


VERS DES PARTENARIATS MONDIAUX


Rapport du Secrétaire général sur le renforcement de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et tous les partenaires concernés, en particulier le secteur privé (A/64/337)


Dans ce rapport, le Secrétaire général note que l’Organisation des Nations Unies associe de plus en plus le secteur privé comme partenaire dans la réalisation de ses objectifs, notamment les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Au cours des 10 dernières années, explique le rapport, le partenariat avec le secteur privé est devenu dans le système des Nations Unies un mécanisme à la fois courant et de plus en plus perfectionné pour s’attaquer aux problèmes prioritaires.  En application des résolutions de l’Assemblée générale, dont la dernière en date est la résolution 62/211, on s’efforce constamment –au sein du système dans son ensemble et dans les organismes, fonds, et programmes divers– d’élaborer une stratégie solide d’établissement de partenariats efficaces, durables et transparents, souligne le Secrétaire général.


Le document indique que la publication des directives révisées concernant la coopération entre l’ONU et les entreprises, aujourd’hui appelées Directives concernant la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et le secteur privé, et la mise en place du nouveau site Web, « L’ONU et le secteur privé », sont des étapes marquantes de cette évolution.  Selon le Secrétaire général, l’ONU est bien placée pour franchir une nouvelle étape dans ce partenariat et accroître significativement sa contribution à la réalisation des objectifs qu’elle s’est fixés.  C’est à cette fin, suggère Ban Ki-moon, que doivent tendre les efforts déployés pour élaborer une approche plus stratégique et plus cohérente du choix des partenaires et de leur participation; intégrer les petites entreprises et celles des pays à bas revenu; établir des passerelles entre les partenariats mondiaux et les programmes de développement des pays; mettre en place un cadre favorable au partenariat; développer les capacités du personnel; renforcer les mécanismes d’échange de bonnes pratiques et améliorer l’évaluation et les études d’impact.


Il importe, poursuit-il, d’attacher une plus grande attention aux relations établies entre l’ONU et les milieux d’affaires et d’accorder l’appui et la priorité nécessaires à la mise en œuvre de ces recommandations, à la mise en place d’un nouveau processus d’évaluation et d’amélioration permanentes des points forts des partenariats, et à l’établissement de passerelles entre ceux-ci et les objectifs prioritaires arrêtés par les États Membres.  L’apport continu et accru des gouvernements permettra à l’Organisation de mieux définir ses objectifs stratégiques avec le secteur privé, note encore le Secrétaire général dans ce rapport.


En conclusion, l’étude affirme que la participation du secteur privé demeure forte au milieu du ralentissement économique mondial, bien que l’impact général de la crise sur le programme de partenariats ne soit pas encore connu.


Débat général


Prenant la parole au nom de l’Union européenne et des pays candidats à l’accession à cette instance, M. JOHAN RUTGERSON (Suède) s’est félicité des conclusions du rapport du Secrétaire général sur le renforcement de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et tous les partenaires concernés, en particulier le secteur privé (A/64/337), tout en relevant que les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ne seraient réalisés qu’à condition que tous les acteurs publics et privés travaillent en partenariat.  En raison de la légitimité dont jouissent les Nations Unies, a-t-il poursuivi, elles sont essentielles au fonctionnement de ces partenariats.  Cependant, a prévenu M. Rutgerson, il ne faudrait pas permettre aux compagnies privées de se servir de leur partenariat avec les Nations Unies pour en faire un produit de leur marketing, mais les encourager plutôt à partager les valeurs et la vision d’un progrès profitable à tous.  Dans le contexte actuel de crises, ceci doit se faire en ayant à l’esprit le souci de la protection de l’environnement, a encore ajouté le représentant de la Suède.


Tout en précisant que les Nations Unies doivent guider l’action des entreprises privées dans le cadre des partenariats avec celles-ci, notamment par la diffusion de pratiques relatives à l’éthique des affaires, de la responsabilité et de la transparence, le représentant de la Suède a annoncé la tenue la semaine prochaine à Stockholm, en Suède, d’une Conférence sur la responsabilité sociale des entreprises.  Il s’est félicité, en outre, du renforcement de la coopération entre le Pacte mondial et l’Union africaine, de même que de celle entre le Pacte mondial et l’OCDE. 


Enfin, M. Rutgerson a évoqué le projet de résolution intitulé « Vers de nouveaux partenariats » que l’Union européenne présente à l’occasion de ce débat.  Ce projet de résolution, a-t-il expliqué, tout en s’inspirant des textes qui l’ont précédé sur le même thème, souhaite renforcer davantage les partenariats entre les Nations Unies et le secteur privé.  Il inclut les éléments suivants, a souligné M. Rutgerson: le renouvellement du mandat Pacte mondial et de son droit d’agir; la mise en exergue de l’importance de la responsabilité sociale des entreprises dans le contexte de crises financières; la reconnaissance de l’intégration des enjeux de gouvernance sociale et environnementale dans les choix d’investissement; l’encouragement à une révision des normes guidant la coopération entre les Nations Unies et le secteur privé; et enfin, l’accent à mettre sur l’importance de la question de la parité dans le cadre des partenariats mondiaux.


« Le partenariat entre les Nations Unies et le secteur privé est un projet mutuellement profitable et il est important de le renforcer », a conclu le représentant de la Suède.


S’exprimant au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), M. EK NATH DHAKAL (Népal) a estimé qu’en dépit des progrès accomplis par les pays en développement vers l’appropriation nationale de leur développement, les promesses faites dans le cadre des partenariats mondiaux n’ont toujours pas été tenues par les autres parties prenantes.  Tous les engagements pris lors des sommets et conférences de New York, de Bruxelles, de Doha ou de Monterrey doivent être maintenant mis en œuvre, a souligné le représentant, qui a rappelé que les PMA ne pouvaient pas faire face seuls aux crises qui les accablent de toutes parts.  Un partenariat mondial authentique exige une responsabilité partagée entre toutes les parties prenantes, a insisté M. Nath Dhakal, soulignant l’importance du système des Nations Unies dans ce contexte.  L’esprit de partenariat mondial devrait donc guider les travaux de la quatrième Conférence des Nations Unies pour les PMA qui devrait se tenir en Turquie en 2011, a souhaité le représentant en conclusion.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a noté, elle aussi, l’importance des partenariats entre les Nations Unies et divers acteurs, dont le secteur privé, ajoutant que de tels partenariats sont mis en œuvre dans son pays.  Cependant, a-t-elle noté, il est nécessaire, dans la mise en œuvre de ces partenariats, de prêter une attention particulière à la responsabilité sociale des entreprises, en dépassant la simple exigence de transparence pour s’intéresser aussi à la contribution éventuelle des entreprises au développement et à la consolidation de la démocratie.  Mme Blum s’est félicitée du rôle du Pacte mondial dans la mobilisation des partenariats avec divers acteurs et s’est réjouie de l’ouverture à Bogota, en Colombie, du Centre régional du Pacte mondial pour l’Amérique latine et les Caraïbes.  La Colombie, a-t-elle conclut, est heureuse d’être un des coparrains de la résolution « Vers de nouveaux partenariats », présentée par la Suède, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne.


M. LI KEXIN (Chine) a déclaré que la multiplicité des crises actuelles pourrait remettre en cause la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Aussi, est-il indispensable de renforcer les partenariats mondiaux en faveur des pays en développement, qui ne seront pas en mesure de relever tous ces défis seuls, a-t-il estimé.  Le représentant a ensuite attiré l’attention sur trois questions essentielles.  Tout d’abord, les partenariats doivent être mis en place conformément aux stratégies nationales de développement des pays partenaires, a-t-il préconisé.  Ensuite, les expériences et les leçons tirées des partenariats doivent faire l’objet d’un échange afin de maximiser la coopération dans le cadre des partenariats ultérieurs.  Enfin, il est indispensable de maintenir l’indépendance et la neutralité des Nations Unies dans le cadre de ces partenariats, a ajouté M. Li Kexin.  Il a rappelé, à la suite du Secrétaire général dans son rapport, le besoin de protéger la réputation des Nations Unies lorsqu’elles collaborent avec le secteur privé, notamment en faisant preuve d’une grande sélectivité dans le choix des entreprises partenaires de l’Organisation.


Mme SEGOLÈNE ADAM (Suisse) s’est dite encouragée par l’importance croissante que revêt désormais le partenariat entre les Nations Unies et le secteur privé.  Il peut aider dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) notamment, a-t-elle souligné, avant de noter que le contexte actuel de crises semble favoriser davantage ce partenariat.  Mme Adam s’est, en outre, félicitée de la place prise par les droits de l’homme dans le cadre de la responsabilité sociale des entreprises.  Évoquant le Pacte mondial, la représentante de la Suisse a estimé qu’il était la plus vaste initiative mondiale de citoyenneté d’entreprise et qu’il joue, a-t-elle poursuivi, un rôle essentiel dans la facilitation et le renforcement de l’agenda des Nations Unies dans ce domaine.  Dix ans après le lancement de ce projet, qu’elle a qualifié de « visionnaire », Mme Adam a, en outre, exprimé le soutien de la Suisse à la résolution présentée par l’Union européenne sur cette question. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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