Deuxième Commission: la promotion d’un développement durable réussi dépendra du succès de la Conférence de Copenhague, préviennent les délégations
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Deuxième Commission
29e &30e séances – matin et après-midi
DEUXIÈME COMMISSION: LA PROMOTION D’UN DÉVELOPPEMENT DURABLE RÉUSSI DÉPENDRA DU SUCCÈS DE LA CONFÉRENCE DE COPENHAGUE, PRÉVIENNENT LES DÉLÉGATIONS
La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a poursuivi aujourd’hui le débat général qu’elle avait entamé hier sur le développement durable en mettant de nouveau l’accent sur la nécessité de parvenir, lors de la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques, qui aura lieu le mois prochain, à un accord fixant des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour l’après-Protocole de Kyoto.
Un certain nombre de délégations ont plaidé pour la conclusion d’un accord qui soulignerait l’importance de préserver la couverture forestière, en particulier en Amazonie et dans le bassin du Congo en Afrique centrale, dont les forêts primaires ont la capacité de séquestrer le dioxyde de carbone, jouant ainsi le rôle de « puits de carbone ». Évoquant les actions prises en ce sens à l’échelle nationale, le représentant de la République du Congo a indiqué que son pays avait récemment adhéré au programme du Fonds de partenariat des Nations Unies pour la réduction des émissions de carbone forestier (ONU-REDD) en vue de protéger le bassin forestier d’Afrique centrale. Son homologue du Cameroun a indiqué que son gouvernement avait non seulement adopté un plan de développement et de préservation des forêts, mais aussi créé un réseau d’aires protégées de séquestration des gaz à effet de serre. Mais pour que les forêts du bassin amazonien et celles de l’Afrique centrale jouent le rôle que la communauté internationale voudrait leur voir remplir, il faudrait que les sacrifices que font les gouvernements et les populations de ces zones soient compensés par des revenus tirés de la mise en place d’un marché d’échanges de crédits de carbone dont pour l’instant, les pays du bassin du Congo sont exclus. À Copenhague, la Fédération de Russie insistera pour qu’un accord tienne davantage compte de la capacité des forêts russes à absorber les gaz à effet de serre, a, quant à lui, annoncé le représentant de ce pays.
Plusieurs observateurs ont été invités à participer à ce débat. Mettant en exergue le lien entre environnement, développement social et compétitivité, la représentante de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a assuré que l’inaction dans le domaine des changements climatiques aurait un impact désastreux sur les marchés de l’emploi. L’expérience de pays comme la Chine, l’Allemagne, la France, le Brésil et le Danemark démontre que des politiques durables cohérentes, élaborées en consultation avec les partenaires sociaux, ont permis la création de centaines de milliers d’emplois, a jugé la représentante.
Pour sa part, l’Observateur de l’Union interparlementaire (UIP) a déclaré que, quelle que soit l’issue de la Conférence de Copenhague, « ce qui comptera, ce sont les réductions d’émissions de gaz à effet de serre que les pays s’engageront à mettre en œuvre concrètement ». Et cela, a-t-il ajouté, dépendra en grande partie des réformes juridiques et fiscales auxquelles pourront procéder les États, et dans lesquelles le rôle joué par leur parlement sera crucial. Les parlements auront beaucoup à faire pour surmonter le fossé politique qui divise les partisans d’une action immédiate et ceux qui pensent encore en termes de coût, a estimé l’Observateur permanent de l’UIP.
Cet après-midi, la Deuxième Commission a été saisie de deux rapports* du Secrétaire général relatifs aux établissements humains et à l’habitat, qui ont été présentés à la Commission par la Secrétaire générale adjointe et Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), Mme Anna Tibaijuka. L’un de ces rapports portait sur l’application des décisions prises par la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) et le renforcement d’ONU-Habitat; tandis que l’autre avait trait à la mise en œuvre coordonnée du Programme pour l’habitat.
Le premier rapport suggère à l’Assemblée générale d’envisager la réunion, en 2016, d’une conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III) qui aurait pour but d’examiner, de formuler, et d’adopter des politiques, stratégies et approches actualisées afin de répondre plus efficacement aux problèmes de l’urbanisation durable et du développement urbain qui ne cessent d’évoluer.
Par ailleurs, plusieurs projets de résolution** ont été présentés aujourd’hui à la Deuxième Commission, dont un, introduit par la délégation de l’Égypte porte sur la « souveraineté permanente du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles. »
Le représentant de l’Azerbaïdjan a, quant à lui, présenté un projet de résolution relatif au « renforcement de la connectivité grâce à l’autoroute de l’information transeurasienne ». Son homologue du Soudan, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a présenté un projet de texte qui a trait à la coopération au développement avec les pays à revenu intermédiaire.
Enfin, la délégation des États-Unis a présenté un projet de résolution intitulé « Création d’une culture mondiale de la cybersécurité et évaluation des efforts nationaux visant à protéger les infrastructures essentielles de l’information ». Tous ces textes feront ultérieurement l’objet d’une décision de la Commission.
Demain, de 10 à 13 heures, la Deuxième Commission organisera une table ronde sur le thème de la protection sociale minimale, suivie, dans l’après-midi, d’un débat général autour des deux rapports présentés aujourd’hui sur ONU-Habitat.
* A/64/260 et E/2009/80
** A/C.2/64/L.12, A/C.2/64/L.11, A/C.2/64/L.13 et A/C.2/64/L.8
Développement durable
a) Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable (A/64/275, A/64/274, A/64/258, A/64/169 et A/64/301)
b) Suivi et application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement (A/64/278)
c) Stratégie internationale de prévention des catastrophes (A/64/280)
d) Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures
(A/64/202)
e) Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique (A/64/202 et A/64/379)
f) Convention sur la diversité biologique (A/64/202)
g) Rapport du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l’environnement sur les travaux de sa vingt-cinquième session (A/64/25, Supplément No 25)
h) Développement durable dans les régions montagneuses (A/64/222)
i) Promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables (A/64/277)
Suite du débat général
Mme SÉGOLÈNE ADAM (Suisse) a estimé nécessaire de consacrer au développement durable un nouveau sommet mondial en 2012. Quarante ans après Stockholm, 20 ans après Rio, 10 ans après Johannesburg, a-t-elle dit, une rencontre de haut niveau serait une précieuse occasion d’imprimer un nouvel élan à nos approches et nos solutions communes –comme nous y appelle l’urgence des défis écologiques, économiques et sociaux. Elle a déclaré que ce sommet devrait servir à évaluer la mise en œuvre des textes issus des grandes conférences précédentes sur le développement durable; détecter et combler les lacunes du régime international en ce qui concerne les problèmes environnementaux, économiques et sociaux; examiner les structures de gouvernance actuelles en matière d’environnement et de développement durable et chacun de ces trois volets. Mme Adam a déclaré que la préparation de ce sommet devra être transparente, fondée sur l’inclusion et convenablement paramétrée en fonction des résultats escomptés. Elle a estimé que la Commission du développement durable n’était pas l’organe le plus indiqué pour s’en charger, d’autant que son programme de travail est déjà fixé.
Par ailleurs, Mme Adam a également invité l’Assemblée générale à se pencher sur l’importance de la lutte contre les changements climatiques et de la réussite des négociations en cours dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). « Il faut aussi arriver à des améliorations tangibles dans la réduction des risques de catastrophes et la mise en œuvre du cadre d’action de Hyogo, car se sont deux processus indispensables à la préservation des acquis que nous avons tant de peine à tenir en matière de développement durable », a-t-elle ajouté. S’inquiétant de la perte de la biodiversité, elle a souligné l’importance de la négociation du régime international d’accès aux ressources et de partage des bénéfices de la diversité biologique. Elle s’est félicitée de la création de la plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).
M. EMILE ANGE MILO MBOU-MYLONDO (République du Congo) a exprimé le soutien de sa délégation à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine ainsi qu’à celle du Groupe africain et a relevé que depuis le Sommet de Rio en 1992, la question du climat n’a cessé d’être l’objet de réflexions et de faire partie de l’ordre du jour de différents forums internationaux. La volonté qu’il y a de réduire le niveau des émissions de gaz polluants à effet de serre doit se traduire dans les faits, mais aussi à travers le respect du principe de la responsabilité commune mais différenciée, a-t-il ajouté. M. Mbou-Mylondo a espéré que le prochain sommet de Copenhague comblera « les légitimes attentes » placées en lui et s’est réjoui, en outre, des négociations qui ont cours depuis 2005 sur la place des forêts dans les discussions relatives aux changements climatiques. Le Congo, a-t-il observé, a récemment adhéré au programme du Fonds de partenariat pour la réduction des émissions de carbone forestier des Nations Unies (ONU-REDD) en vue de protéger le bassin forestier d’Afrique centrale, qui porte son nom. Évoquant la stratégie africaine face aux changements climatiques, le représentant du Congo a précisé qu’elle est axée sur trois principes: l’adaptation, les énergies propres, et le financement.
Mme NADIESKA NAVARRO BARRO (Cuba) a souligné que les pays en développement ne pourront non seulement pas réaliser les objectifs d’Action 21, mais aussi ceux du Plan d’action de Johannesburg et les OMD, si les pays développés ne font pas preuve de volonté politique pour leur fournir l’assistance technique et financière dont ils ont besoin. La représentante a estimé que la Conférence de Copenhague de décembre prochain sera une occasion propice pour que le monde industrialisé assume ses responsabilités historiques en matière de lutte contre les changements climatiques. La représentante a ensuite soutenu la proposition du Brésil d’organiser une réunion de haut niveau sur le développement durable pour faire le suivi, 20 ans après, de la mise en œuvre des recommandations du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro. Elle a insisté sur le fait que les pays développés doivent respecter les engagements qu’ils ont pris pour renforcer l’aide publique au développement, avant de dire qu’il était maintenant temps d’agir.
Tout en exprimant son soutien aux déclarations du Groupe des 77 et de la Chine, du Groupe des États d’Afrique et du Groupe des pays les moins avancés, M. TILAHUN MAMO WOLDEAREGAY (Éthiopie) a noté qu’à moins de changer les pratiques habituelles et d’agir face aux défis posés par les changements climatiques, le continent africain subira encore davantage les conséquences dévastatrices de ce phénomène. L’Éthiopie, qui subit les cycles de sécheresse et de famine, est particulièrement exposée, a-t-il poursuivi. Dès lors, mesures d’adaptation et accès aux technologies vertes sont deux des options pouvant aider le pays à faire face aux conséquences du réchauffement de la planète, a plaidé M. Woldearegay, tout en soulignant l’urgence d’une aide internationale pour les financer. Le représentant de l’Éthiopie a enfin rappelé, comme d’autres intervenants, la nécessité de respecter le principe de la responsabilité commune mais différenciée.
MgrKURIAKOSE BHARANIKULANGARA,Observateur du Saint-Siège, a souhaité voir l’établissement d’une stratégie énergétique mondiale qui permette de faire face aux besoins en énergie durable à court terme et à long terme, d’assurer la sécurité énergétique, de protéger la santé et l’environnement et de prendre des engagements concrets pour résoudre les problèmes posés par les changements climatiques. Les progrès dans le domaine de l’énergie renouvelable sont très importants pour l’élimination de la pauvreté, a-t-il souligné. En tant que groupe, les pays en développement utilisent plus de 40% des installations en énergie renouvelable, plus de 70% des chauffe-eaux solaires et 45% de la capacité de production d’énergie par les biocarburants, a fait remarquer Mgr Bharanikulangara. Mais, a-t-il ajouté, ces nouveaux modes de production d’énergie engendrent des dépenses initiales très lourdes. Il a souligné combien l’accès à ces technologies est pourtant essentiel pour les plus pauvres, car ils en tirent des bénéfices sur les plans de la santé, de l’éducation, de la nutrition et de l’emploi. L’Observateur du Saint-Siège a invité les institutions locales à s’impliquer dans ce sens car elles sont le mieux à même de déterminer quel type d’énergie et quelle forme de financement sont les plus recommandés pour les réalités complexes d’une région.
MgrBharanikulangara a aussi appelé à tenir compte des coûts humains et environnementaux de l’usage des services et des ressources durables. Une exploitation environnementale qui ne prendrait pas en compte ses incidences à long terme pourrait entraîner une croissance économique à court terme mais aurait ensuite un prix élevé, a-t-il insisté. Ce sont, en premier lieu, les pays en développement qui en payent actuellement le prix, a-t-il observé, avant d’appeler les gouvernements, le secteur privé, la société civile et les organisations internationales à travailler ensemble pour résoudre les problèmes qui se posent. Il a aussi invité la communauté internationale à encourager un changement de mode de vie et de consommation, en vue d’une « solidarité intergénérationnelle ». Mgr Bharanikulangara a enfin souligné l’apport de la société civile et des organisations religieuses pour la sensibilisation et la promotion sociale de l’utilisation de sources d’énergie renouvelables.
M. ALESSANDRO MOTTER, Observateur de l’Union interparlementaire (UIP), a déclaré que, quelle que soit l’issue de la Conférence de Copenhague, « ce qui comptera, ce sont les réductions d’émissions de gaz à effet de serre que les pays s’engageront à mettre en œuvre concrètement ». Et cela dépendra en grande partie des réformes juridiques et fiscales, dans lesquelles les parlements joueront un rôle important, a-t-il ajouté. Les parlements ont en effet beaucoup à faire pour surmonter le fossé politique qui divise les partisans d’une action immédiate et ceux qui pensent seulement en termes de coût, a déclaré l’Observateur. Il a rappelé qu’à l’occasion de la 120e Assemblée de l’Union interparlementaire au printemps dernier, à Addis-Abeba, celle-ci avait adopté une résolution portant sur les changements climatiques, les modèles de développement durable, et les énergies renouvelables, résolution qui reflète un consensus sur plusieurs approches politiques. Ce texte reconnaît notamment la nécessité d’une action immédiate en matière de mesures d’atténuation et de transition vers les énergies renouvelables. À cette fin, souligne la résolution, des investissements seront indispensables, a rappelé l’Observateur. En outre, a ajouté M. Motter, les parlementaires ont estimé que l’énergie nucléaire ne constituait pas une source d’énergie renouvelable en raison des coûts humains et environnementaux potentiels associés à son utilisation.
M. LUCA DALL’OGLIO, Organisation internationale des migrations (OIM), a noté que les conséquences des changements climatiques sur les mouvements de population doivent être abordées à trois niveaux: celui des politiques, celui de la recherche, et au niveau opérationnel. Au premier niveau, il faut mettre en œuvre des politiques cohérentes qui lient davantage les changements climatiques aux désastres humanitaires qu’ils peuvent causer, a-t-il expliqué. Au niveau de la recherche, a poursuivi M. Dall’Oglio, il faut davantage prêter attention aux recherches menées dans différentes disciplines scientifiques, et enfin, sur le plan opérationnel, il convient de préparer gouvernements et divers acteurs à agir face aux défis humanitaires qu’entraîneront les changements climatiques. M. Dall’Oglio a, enfin, souligné la particulière vulnérabilité des petits États insulaires en développement au réchauffement de la planète et la nécessité de les assister. « Il est important », a-t-il conclu, « de comprendre que les migrations environnementales constituent un enjeu multidimensionnel auquel on ne peut faire face qu’en adoptant une approche interdisciplinaire ».
Mme MAUDE FRÖBERG, Observatrice de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a affirmé qu’il était désormais reconnu que le renforcement de la « résilience » n’était pas seulement important pour la prévention des catastrophes naturelles. En effet, a-t-il fait observer, les communautés disposant de moyens de subsistance, de niveaux élevés de soins de santé et d’accès à une société civile efficace et responsable sont davantage capables de faire face à l’adversité. Ces gains de développement doivent être préservés à tout prix des catastrophes naturelles, a poursuivi l’Observatrice, qui a précisé que 113 sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge étaient venues en aide à 13 millions de personnes en 2009. Les systèmes de réponse aux catastrophes naturelles doivent être améliorés et faire pleinement partie des mesures d’adaptation aux changements climatiques, a-t-elle souligné en conclusion.
Mme AMBER BARTH, Organisation internationale du Travail (OIT), s’est inquiétée des risques de voir des pays réduire leurs investissements dans la protection de l’environnement en attendant la fin de la crise économique et financière. Elle a précisé que l’argument selon lequel on peut investir dans l’environnement uniquement lorsque tout va bien créait un faux dilemme. Elle a précisé que les organisations d’employeurs et de travailleurs de 183 pays avaient adopté le Pacte mondial pour l’emploi de l’OIT en juin dernier. Ce Pacte précise que la promotion d’une économie verte est indispensable et urgente, et il plaide en faveur de l’établissement d’une économie à faibles émissions de carbone, plus respectueuse de l’environnement, et qui contribuera à accélérer la reprise de l’emploi, a-t-elle encore précisé. Mme Barth a indiqué que le Programme mondial de l’OIT pour des emplois verts avait comme but d’amener le monde sur le chemin d’une économie mondiale plus verte, plus équitable et plus durable. Elle a dit que la promotion d’emplois verts était porteuse de dividendes: des entreprises durables; la réduction de la pauvreté; et la reprise économique basée sur la création d’emplois. Si les emplois verts ne sont pas une panacée pour la reprise économique, ils demeurent cependant une composante clef pour un développement durable qui permettra la création d’emplois à court terme, a-t-elle dit. Mme Barth a estimé que l’expérience de pays comme la Chine, l’Allemagne, la France, le Brésil et le Danemark démontrait que la mise en place de politiques durables cohérentes, en consultation avec les partenaires sociaux, avait permis la création de centaines de milliers d’emplois. Elle a insisté sur le fait que l’inaction dans le domaine des changements climatiques aura un impact désastreux sur le marché de l’emploi.
M. RICHARD KENNEDY, Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a relevé que la question des énergies renouvelables est devenue un phénomène dominant, avant d’indiquer que l’ONUDI aide les pays en développement dans ce domaine de diverses manières, en contribuant notamment au transfert des technologies vertes vers ces pays, ainsi qu’à la formation, à la recherche, ou encore à la dissémination d’informations. En Afrique de l’Ouest notamment, avec le soutien d’une vingtaine d’acteurs du système des Nations Unies, l’ONUDI réalise ou soutient 28 projets d’accès à l’énergie renouvelable pour les populations, a-t-il ajouté. En outre, le représentant de l’ONUDI s’est attardé sur deux rencontres mondiales qui ont eu lieu récemment et qui étaient consacrées à l’énergie, à savoir: la Conférence internationale sur l’énergie, organisée à Vienne, en Autriche, en juin dernier; et le Forum mondial sur les énergies renouvelables, tenu du 7 au 9 octobre dernier à Léon, au Mexique. En conclusion, il a noté que la question qui se pose désormais est moins de savoir si le monde se convertira à l’utilisation des énergies vertes, mais plutôt à quel rythme se fera cette conversion.
M. ANDREAS BRANDSTÂTTER (Autriche) a attiré l’attention sur la Conférence internationale sur l’énergie, qui s’est tenue du 22 au 24 juin dernier à Vienne et a réuni près de 800 participants en provenance de 93 pays, qu’il s’agisse d’experts, de scientifiques, de responsables politiques ou de représentants de la société civile. La Conférence a fait plusieurs recommandations, dont la création d’objectifs pour l’accès à l’énergie d’ici à 2030, dont l’atteinte devra avoir lieu en respectant des dates butoir intermédiaires. Au cours de la Conférence, il a également été suggéré d’établir des cibles énergétiques efficaces et des mécanismes de dissémination rapide des meilleures pratiques et de renforcement des capacités. En outre, les participants ont proposé d’identifier les technologies nécessaires pour relever le défi des changements climatiques et de renforcer ONU-Énergie, a indiqué le représentant.
M. JORGE VALERO (Venezuela) a observé que face aux défis du développement durable, des mesures interdépendantes dans les domaines économique, humain et environnemental doivent être mises en œuvre. Une économie reposant sur la surexploitation des ressources naturelles est nuisible à l’environnement, a-t-il relevé, avant d’évoquer l’option prise par son pays en faveur de l’utilisation de formes d’énergies renouvelables et de l’implication des communautés. Le représentant du Venezuela a regretté la prééminence d’un modèle « irrationnel » imposé par le capitalisme qui rend l’énergie inaccessible à de nombreuses populations. La spéculation pratiquée par les compagnies pétrolières et les impôts élevés imposés par les pays riches sur les énergies fossiles contribuent également, selon le représentant du Venezuela, aux coûts prohibitifs de l’énergie. En conclusion, il a espéré qu’en dépit des difficultés qui se posent dans les négociations préparatoires, la Conférence de Copenhague sera un succès.
M. OSAMA ALI (République arabe syrienne) a affirmé que la marée noire libanaise avait été causée par le bombardement répété des réservoirs de pétrole de la centrale électrique de Jiyeh, effectué par Israël en juillet 2006. Le rapport du Secrétaire général indique qu’Israël n’a pas encore assumé sa responsabilité de dédommager le Gouvernement libanais, a relevé le représentant. Toutefois, le rapport ne note pas qu’Israël n’a pas encore dédommagé la Syrie, a déploré le représentant. En effet, par sa résolution 63/211, l’Assemblée générale avait demandé au Gouvernement israélien d’assumer la responsabilité de dédommager le Gouvernement libanais et les autres pays directement touchés par la marée noire, tels que la République arabe syrienne, dont les côtes ont été en partie polluées. Le représentant s’est étonné de voir que le rapport du Secrétaire général exhorte Israël à prendre les dispositions qui s’imposent en vue d’assumer la responsabilité de dédommager promptement et comme il convient le Liban, mais ne fait pas de même en ce qui concerne la Syrie. Il a donc proposé de fournir au Secrétariat des informations concernant l’étendue des dommages causés à l’environnement par la marée noire dans les eaux territoriales de la Syrie et sur son littoral, ainsi que celles ayant trait aux dépenses engagées par la Syrie pour remédier aux conséquences écologiques de la catastrophe.
M. URIS RESNICK (Israël) a relevé, en se basant sur l’expérience de son pays, l’importance centrale de l’agro-industrie dans le cadre des efforts de développement. De ce domaine, dépend la réussite du développement durable, a-t-il insisté. Dans le secteur agricole, et précisément en matière de gestion de l’eau dans des conditions désertiques, Israël a acquis une expérience bénéfique, a encore déclaré M. Resnick, tout en soulignant le caractère essentiel des investissements en vue de promouvoir l’innovation technologique et la recherche scientifique. C’est pourquoi, a-t-il conclu, dès la soixante-deuxièmesession de l’Assemblée générale, Israël a contribué à inscrire la question des technologies agricoles au service du développement au menu des débats de la Deuxième Commission.
M. ALAIN WILFRIED BIYA (Cameroun) a fait état de la déperdition de la biodiversité dans son pays, que ce soit dans la zone soudano-sahélienne, où la sècheresse ne cesse de s’aggraver, ou sur sa façade atlantique, touchée par l’ensablement sédimentaire, les inondations et la montée des eaux salées. Aussi le Cameroun a-t-il pris des mesures à cet égard, notamment en adoptant le Plan national de l’environnement et le Plan de développement des forêts. En outre, une loi sur le régime des forêts, de la faune et de la pêche définit le domaine forestier permanent de l’État, crée un réseau d’aires protégées de séquestration de gaz à effet de serre et règlemente l’accès aux ressources naturelles forestières, a précisé le représentant. Dans le cadre de la préservation de sa diversité biologique, le Cameroun a mis en place un réseau national d’aires protégées qui couvrent 18% de son territoire national, une performance supérieure au chiffre de 15% exigé par la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, a indiqué le représentant. Le Président du Cameroun, M. Paul Biya, a rappelé lors de ses interventions devant l’Assemblée générale que la communauté internationale devrait accorder un soutien plus accru à son pays dans les efforts qu’il déploie pour renoncer à la pleine utilisation de ressources qui sont pourtant nécessaires à son développement, a ajouté le représentant.
M. NORIHIRO OKUDA (Japon) a déclaré que son pays pouvait contribuer utilement aux débats sur le développement durable, fort qu’il est d’une expérience économique qui a vu son PIB doubler en 30 ans sans augmentation de la consommation d’énergie de son secteur industriel. Il s’est inquiété de l’impact du changement climatique sur tous les autres sujets de l’ordre du jour de la Commission du développement durable (CDD). Il a rappelé que le Japon visait une réduction de 25%, d’ici 2020, de ses émissions de gaz à effet de serre par rapport au niveau qu’elles atteignaient en 1990. Il a souligné la volonté du Japon d’appuyer financièrement les efforts d’adaptation des pays en développement les plus vulnérables, dont les petits États insulaires.
S’agissant de la perte de la biodiversité, M. Okuda a noté que le quatrième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) montrait que 30% des espèces mondiales étaient menacées d’extinction au cas où le réchauffement de la planète se poursuivrait. Il a espéré que l’Année internationale de la biodiversité, qui sera célébrée en 2010, sera l’occasion d’unir les efforts internationaux destinés à réduire le niveau de perte de la biodiversité. Le représentant a salué la proposition du Secrétaire général d’organiser un événement de haut niveau sur la biodiversité en septembre 2010. Il a précisé que le Japon accueillera en octobre 2010 la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique à Nagoya, tout en assurant que son pays était prêt à appuyer des objectifs post-2010 ambitieux, réalistes, et orientés vers l’action en matière de protection de la biodiversité. En ce qui concerne la réduction des risques liés aux catastrophes naturelles, M. Okuda a estimé que le Cadre d’action de Hyogo méritait d’être promu plus avant et mis en œuvre comme une directive utile dans l’accroissement de la résilience des communautés face aux catastrophes naturelles.
Mme CARLA ESPOSITO GUEVARA (Bolivie) a noté que 20 ans après l’adoption d’Action 21 à Rio, peu de progrès ont été accomplis dans la lutte contre la pauvreté ou encore dans celle pour la protection de l’environnement. Avec la crise mondiale, les problèmes qui se posent dans ces domaines s’aggravent, et le monde est confronté désormais à la pire crise humanitaire de l’histoire, a-t-elle ajouté. Ce qui est en cause, ce sont les modes d’accumulation et de production qui sont au cœur du système économique actuel et qui menacent les écosystèmes que les peuples autochtones du monde entier préservent de leur mieux depuis fort longtemps, a-t-elle encore précisé. Mme Guevara a rappelé que le développement durable repose sur des piliers économique, humain et environnemental. Sans ce dernier, nous risquons la catastrophe, a-t-elle averti. Elle a plaidé pour un changement d’approche qui consacre non plus l’intérêt économique, mais la vie humaine et le respect de la planète. Après la création de droits économiques, sociaux, culturels et politiques notamment, la représentante de la Bolivie a conclu en suggérant la création de droits qui protègent la planète Terre.
M. PALITHA T.B. KOHONA (Sri Lanka) a réitéré la nécessité d’axer la lutte contre les changements climatiques sur le principe de la responsabilité commune mais différenciée. Soulignant ensuite l’importance de la couverture forestière pour contenir les émissions de gaz à effet de serre, le représentant a indiqué que le territoire de son pays, en dépit de ses limites géographiques et de la densité de sa population, est couvert à plus de 20% par des forêts. En outre, notre Gouvernement a adopté un plan d’action national pour assurer le développement durable du pays, qui comprend des mesures à court, moyen et long terme afin de relever le défi des changements climatiques, a dit M. Kohona. Le secteur privé a adhéré avec enthousiasme aux nouvelles politiques du Gouvernement, s’est félicité le représentant. En outre, un Centre a été établi pour promouvoir la recherche d’énergies renouvelables et la protection de l’environnement. Enfin, à la suite du tsunami en 2004, le Sri Lanka a défini une stratégie de prévention des catastrophes naturelles et s’est doté d’un autre centre chargé de la mettre en œuvre, a précisé M. Kohona.
Tout en s’associant à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine, M. AHMAD RAJABI (République islamique d’Iran) a relevé l’importance de la diversification des sources d’énergie qui rendrait possible l’utilisation des énergies fossiles aux côtés d’énergies vertes. Pour cela, il est nécessaire d’investir davantage dans ce dernier secteur, avec le soutien international notamment, a-t-il ajouté. M. Rajabi a indiqué que l’Iran soutient le développement des énergies renouvelables par le secteur privé notamment, mais il a également souhaité que ces efforts soient soutenus à l’échelle internationale par un soutien au transfert des technologies vertes ainsi qu’au développement d’infrastructures énergétiques. Il a souligné, pour conclure, que la recherche scientifique et un accès facilité à l’énergie sont les clefs de la prospérité économique et de la stabilité politique et sociale.
Mme JENNIFER MJUWENI (Malawi) a déclaré que son pays avait réalisé des progrès dans la mise en œuvre des OMD, mais qu’il continuait de se heurter à d’énormes difficultés, qu’il s’agisse de l’insécurité alimentaire, de la pandémie de VIH/sida ou des changements climatiques. Le Gouvernement du Malawi a donc adopté des politiques efficaces pour aider les petits agriculteurs à adopter des cultures viables et pour promouvoir les énergies renouvelables. De par leur nature, le réchauffement planétaire et les changements climatiques sont une question transfrontière qui nécessite qu’on leur trouve des solutions en se basant sur le principe de responsabilité commune mais différenciée, a fait observer la représentante. Un consensus à Copenhague sera donc indispensable pour redonner sens à ce principe et définir des objectifs ambitieux concernant les réductions des émissions de gaz à effet de serre, a-t-elle ajouté.
M. IBRAHIM SIDI OUMAR (Niger) a noté que pour la majorité de la population de son pays, dont la survie dépend des ressources naturelles, l’enjeu du développement durable est d’une importance cruciale. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, le Niger a signé et ratifié toutes les conventions issues du Sommet de Rio et mis en place diverses structures et stratégies pour faire face aux défis de la désertification, de la déforestation et de la protection de l’environnement. Cependant, a regretté M. Oumar, sans les soutiens promis par la communauté internationale, les efforts nationaux n’auront pas un grand impact. Le représentant du Niger a, dès lors, réitéré l’appel lancé aux pays développés pour qu’ils financent, dans les pays en développement, les mesures d’adaptation face aux changements climatiques et les transferts de technologies vertes. Il a enfin plaidé pour que des objectifs contraignants de réductions d’émissions de gaz à effet de serre polluants soient fixés au plan international et a salué l’initiative française relative à la « taxe carbone ».
Tout en se joignant à la déclaration de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. CHRISTOPHER HACKETT (Barbade), a noté que pour un petit État insulaire en développement (PEID), la question du développement durable est l’une des plus importantes qui soit. Il s’est félicité de l’examen, prévu en 2010, des mises en œuvre du Programme d’action de la Barbade et de la Stratégie de Maurice et a plaidé afin que, face aux changements climatiques dont l’impact affecte déjà son pays notamment, la réponse soit à la mesure des recommandations scientifiques qui ont été faites. Cette réponse devrait se traduire par l’affectation des ressources financières nécessaires pour faire face aux effets des changements climatiques. Copenhague, a ajouté M. Hackett, doit permettre de sceller un accord ambitieux. Il faut encore, a-t-il noté, passer à une économie verte, et pour se faire, la promotion des énergies renouvelables doit devenir une priorité pour la communauté internationale.
M. JAIRO HERNANDEZ-MILIAN (Costa Rica) a estimé que des résultats de la Conférence de Copenhague dépendra la volonté de chaque pays de mettre en œuvre des mesures d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques ambitieuses. Il a ensuite estimé que la coopération internationale était indispensable pour donner effet aux stratégies de prévention de catastrophes naturelles, particulièrement importantes pour un pays comme le Costa Rica, pays qui est régulièrement touché par le passage des ouragans et des tempêtes tropicales. Le représentant du Costa Rica a également reconnu la nécessité de promouvoir l’utilisation des énergies renouvelables, à condition toutefois de bénéficier des ressources financières suffisantes et des transferts de technologie nécessaires.
M. MIKHAIL SAVOSTIANOV (Fédération de Russie) a souligné la volonté de son pays à soutenir les engagements internationaux en matière de développement durable et en particulier la mise en œuvre d’Action 21. Il s’est félicité des efforts internationaux visant à soutenir le développement de l’agriculture dans les pays en développement. Le représentant de la Fédération de Russie a, en outre, encouragé les efforts en cours au sein du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) en vue de le rendre plus efficace. Évoquant la problématique de la protection des forêts, M. Savostianov a espéré que les efforts actuels mènent à l’adoption des mesures qui faciliteront leur protection. La Conférence de Copenhague doit nous conduire vers l’adoption de mesures contraignantes, a-t-il encore déclaré, en parlant de la question des changements climatiques. À Copenhague, la Fédération de Russie insistera pour qu’on tienne mieux compte de la capacité des forêts russes à absorber les gaz à effet de serre, a-t-il encore relevé. Enfin, sur les enjeux de la protection de la biodiversité et de la réduction des catastrophes, le représentant a exprimé le soutien de son pays aux initiatives internationales en cours dans ces domaines.
M. SHIN BOO-NAM (République de Corée) a estimé que la croissance verte devait accompagner les efforts qui sont en cours pour promouvoir le développement durable. Croissance verte et protection de l’environnement, en allant de pair, favorisent le développement socioéconomique, a-t-il dit, ajoutant que c’est sur la base de ce principe que la République de Corée est en train de réformer sa législation en matière d’écologie. Nous avons lancé un plan quinquennal pour la croissance verte, au titre duquel le Gouvernement coréen s’est engagé à consacrer 2% du PIB de notre pays à la mise en œuvre des programmes et projets pertinents, a expliqué le représentant. Il a estimé qu’à long terme, il sera impératif de réduire la dépendance aux énergies fossiles et miser de plus en plus sur les énergies propres, cela en améliorant l’accès à ces énergies de tous les pays, en particulier les pays en développement, pour qu’ils puissent atteindre les objectifs internationaux en matière de protection de l’environnement. Le représentant a également appelé l’ONU à accorder toute la place qu’elle mérite à la question cruciale de l’eau, dont la gestion est directement liée à la mise en œuvre des programmes de développement durable initiés par l’Organisation.
M. ASAD M. KHAN (Pakistan) a estimé que les négociations relatives à l’accord devant être trouvé à l’issue de la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques devraient se concentrer sur la recherche d’un texte contraignant les principaux pollueurs à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, et ce à un taux proportionnel à leurs responsabilités respectives dans la dégradation du climat. Le Pakistan préconise une cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40% d’ici à 2020 et de plus de 85% d’ici à 2050, comparé au niveau que ces rejets de gaz polluants atteignaient en 1990, a-t-il ajouté.
Il a également souligné la nécessité que les négociateurs parviennent à s’entendre sur de nouveaux mécanismes de financement devant faciliter les transferts de technologies, et sur les modalités de renforcement du Fonds d’adaptation. Dans ce contexte, il a mis en garde contre le protectionnisme commercial, « brandi au nom de la lutte contre les changements climatiques et qui entrave en réalité l’essor des économies en développement ».
Le représentant a ensuite indiqué que le Pakistan, en tant que pays en développement émetteur de C02, ne pourrait passer rapidement à une économie plus respectueuse de l’environnement que si la communauté internationale honore ses engagements en matière d’aide. Il a fait savoir que pour l’heure, le Gouvernement pakistanais multipliait les initiatives en faveur d’une économie plus verte, comme la plantation de près d’un demi-million d’arbres à mangroves dans les environs de Karachi en une seule journée, ou encore la célébration de l’année 2009 comme Année de l’environnement au Pakistan.
M. DANIEL HIRSH (Norvège) s’est inquiété du manque d’avancée dans les discussions préparatoires au Sommet de Copenhague. Il a appelé à la prise d’engagements ambitieux sur les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et sur le financement des programmes d’adaptation pour les pays en développement. Estimant que les promesses faites à ce jour n’étaient pas suffisamment ambitieuses, il a demandé que plus de grands pays développés s’engagent dans des actions concrètes, mesurables et vérifiables. M. Hirsh a ensuite rappelé la proposition de son pays d’extraire plus de ressources financières du marché international du carbone, afin de les diriger vers le soutien aux pays en développement. La Norvège partage aussi l’idée selon laquelle un nouveau régime international sur le climat pourrait stimuler le développement des technologies de capture et de conservation du carbone à l’échelle globale.
Revenant ensuite sur les conséquences de la déforestation, qui compterait pour environ 17% des émissions de gaz à effet de serre, le représentant a expliqué qu’il n’y aurait pas de résultats dans la bataille contre le réchauffement climatique sans une action d’envergure sur ce problème. Il a donc appelé à la mise en place d’une stratégie à moyen et long terme et à des engagements fermes en faveur d’une action urgente de préservation des forêts.
Évoquant la déforestation, M. Hirsh a rappelé que son pays avait fourni plus de 500 millions de dollars par an, depuis 1993, pour des programmes de lutte contre ce fléau. Il a demandé que toutes les structures internationales impliquées dans ce problème, agences onusiennes comprises, poursuivent les efforts de coordination de leurs actions.
Abordant ensuite la question des catastrophes naturelles, M. Hirsh a souligné l’importance d’intégrer aux programmes de développement les problématiques liées au climat. Il a également rappelé qu’après une proposition conjointe de la Norvège et de l’agence onusienne chargée de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes, le Groupe d’experts gouvernementaux sur le climat était en train d’établir un rapport sur la gestion des risques en cas d’évènements extrêmes et de désastres. À propos enfin de la protection de la biodiversité, M. Hirsh a indiqué que son pays avait convié à cinq reprises depuis 1993, la Conférence de Trondheïm sur la diversité biologique. La sixième édition de cet évènement se déroulera en février prochain et se concentrera sur de nouveaux objectifs de sauvegarde pour les prochaines années, a-t-il prévenu, avant d’inviter tous les États Membres de l’ONU à y participer. Il a également souhaité que la Conférence des Parties à la Convention sur la biodiversité, organisée l’année prochaine au Japon, appuie aussi les efforts internationaux et fixent de nouveaux objectifs de protection de la diversité biologique. Pour conclure, M. Hirsh a apporté le soutien de la Norvège à l’organisation d’un événement international sur le développement durable en 2012.
Mme VALÉRIE BRUELL-MELCHIOR (Monaco) a déclaré que son pays contribuait à la promotion d’une gestion durable et équitable des ressources naturelles avec le concours d’organisations publiques ou privées, de scientifiques, d’entreprises et de citoyens prêts à œuvrer ensemble pour améliorer les conditions de vie des populations les plus vulnérables. Par le biais de ses politiques nationales, de sa coopération, ainsi que de sa Fondation, qui se consacrent aux trois grands enjeux environnementaux que sont les changements climatiques, la biodiversité et l’eau, le Prince Albert II a conduit Monaco à devenir un partenaire responsable et solidaire, a ajouté la représentante. Elle a cité des activités visant à lutter contre la désertification et la dégradation des sols, l’établissement de projets visant à promouvoir l’efficacité énergétique, ou encore la protection du thon rouge et des cétacés en mer Méditerranée dans le cadre de la préservation de la biodiversité. Elle a assuré de la volonté de Monaco de soutenir les Conventions des Nations Unies sur l’environnement. Elle s’est félicitée de l’importance du Sommet de haut niveau sur les changements climatiques, organisé par le Secrétaire général le 22 septembre 2009, et a mis l’accent sur l’importance d’aider les pays en développement à s’adapter aux effets néfastes des changements climatiques. Elle a souhaité que l’on parvienne à un accord contraignant à Copenhague, accord qui devra s’inscrire dans la continuité de l’esprit du Protocole de Kyoto. À cet égard, elle s’est félicitée de la décision de la troisième Conférence sur le climat, tenue à Genève, d’instaurer un cadre mondial pour les services climatologiques. Dans le contexte de l’Année internationale de la diversité biologique, elle a formé le vœu que la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale, prévue en septembre 2010, permette aux États Membres de se diriger vers de nouveaux objectifs lors de la dixième Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique, qui aura lieu à Nagoya, au Japon, au mois d’octobre de cette même année.
M. HAMAD FAREED AHMED (Bahreïn) a réitéré que les pays développés devaient fournir une assistance technique et financière aux pays en développement pour leur permettre de mettre au point des stratégies de prévention et d’adaptation aux catastrophes naturelles. Il s’est déclaré d’accord avec le Secrétaire général pour que l’on hâte la mise en œuvre du Cadre d’action de Hyōgo. Le représentant a enfin annoncé que les pays du Conseil de coopération du Golfe, dont fait partie Bahreïn, ouvriraient prochainement un centre de prévention des catastrophes naturelles qui aura son siège au Koweït.
M. KAMAL BASHIR M. KHARI (Soudan) a déclaré que les crises financière et économique mondiales causaient de nouvelles difficultés aux pays en développement, notamment les pays les moins avancés (PMA), en ce qui concerne l’atteinte des objectifs de développement durable. Il a souligné l’importance de la décision de la 17ème session de la Commission du développement durable (CDD-17) du 15 mai 2009 qui reconnait l’impact de la crise sur les pays en développement. S’agissant du Soudan, qui est le plus grand pays d’Afrique, il a expliqué que son écosystème fragile -dont dépend la majeure partie de sa population- faisait face à des sècheresses et inondations récurrentes avec des défis pressants en matière de sécurité alimentaire, et d’accès à l’eau et aux soins de santé. Il a estimé que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques devait rester le cadre multilatéral central pour l’action et la coopération en matière de changements climatiques. Il a rappelé que les pays qui étaient les moins responsables des changements climatiques en souffraient le plus.
Par ailleurs, il a rappelé que l’objectif d’ensemble du Programme national d’action pour l’adaptation aux changements climatiques (NAPA) était d’identifier les activités urgentes à mener en accord avec les priorités de développement économique des pays dans les trois principaux secteurs que sont l’agriculture, l’eau et la santé. Il a dit que l’expérience montrait que la question de la sécheresse et de la désertification ne pouvait être abordée indépendamment des facteurs économiques, sociaux et politiques. Alors que nous fêterons l’Année internationale de la diversité biologique en 2010, a-t-il ajouté, nous espérons que la dixième Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique, qui aura lieu à Nagoya, au Japon, du 18 au 29 octobre 2010 sera un grand succès. En outre, il a estimé que la proposition de tenir un sommet sur le développement durable au Brésil en 2012 (Rio+ 20) donnera aux États Membres l’opportunité de lancer des mesures innovantes pour répondre aux défis du développement durable.
Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a souligné l’urgence d’agir face aux défis posés par les changements climatiques et s’est félicitée de la mobilisation qui a lieu au niveau international, et notamment au sein des Nations Unies. Elle a rappelé que son pays, qui est inscrit à l’annexe 1 du Protocole de Kyoto tout en souhaitant être inscrit à l’annexe B, mène des actions guidées par divers engagements internationaux afin de protéger le climat. Ceci s’est traduit notamment par la ratification, le 17 septembre dernier, du Protocole de Kyoto, a précisé la représentante. En outre, Mme Aitimova a plaidé pour un soutien des pays développés aux efforts d’adaptation des pays en développement, avant d’indiquer qu’au cours des 14 prochaines années, le Kazakhstan, grand producteur de pétrole, s’engage à produire 5% de sa consommation énergétique en utilisant des sources d’énergies renouvelables.
M. SERGEI SERGEEV (Bélarus) a lancé un appel aux États Membres pour qu’ils établissent un ordre du jour cohérent sur la sécurité énergétique au sein de l’Organisation. Il a rappelé que son pays avait proposé un amendement à l’annexe B du Protocole de Kyoto et s’était engagé à réduire de 5% ses émissions de gaz à effet de serre. L’entrée en vigueur de cet amendement permettrait de réduire davantage ces émissions, a-t-il indiqué. Le représentant a donc demandé aux États parties au Protocole de Kyoto d’accélérer les procédures relatives à sa mise en œuvre. Il s’est dit par ailleurs intéressé par les propositions faites cet après-midi par la République de Corée et a espéré que la Conférence de Copenhague permettrait de mettre au point un nouveau régime pour succéder au Protocole de Kyoto à compter de 2013.
Tout en exprimant son soutien à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine ainsi qu’à celle de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), M. MYINT LWIN (Myanmar) a relevé que depuis le Sommet de Rio en 1992, divers engagements internationaux sont venus renforcer les efforts en vue de promouvoir le développement durable. Cependant, a-t-il observé, tous ces efforts sont désormais sérieusement menacés par la récession mondiale, ce qui rend plus nécessaire encore une mobilisation nouvelle et une coopération renforcée autour des enjeux du développement durable. La crise, a souligné M. Myint Lwin, doit cependant être une opportunité pour l’action. Il a fait état des efforts déployés par son pays avant d’insister, comme d’autres intervenants avant lui, sur la nécessité pour les pays riches de soutenir les pays en développement dans leurs efforts d’adaptation face aux impacts des changements climatiques.
M. IVAN BARBALIC (Bosnie Herzégovine) a relevé que sans soutien international, les pays en développement ne pourraient pas faire face aux conséquences des changements climatiques, avant de plaider en faveur de la promotion de l’éducation sur les enjeux de l’utilisation des sources d’énergie vertes. M. Barbalic a, en outre, souligné le fait que tout en étant partie au Protocole de Kyoto, la Bosnie-Herzégovine n’est inscrite à aucune de ses annexes et n’a donc aucun objectif quantifié à atteindre en matière de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre. En revanche, a-t-il poursuivi, la Bosnie-Herzégovine dispose d’un grand potentiel en matière d’énergie verte. Sa position géographique lui permettrait par exemple, a-t-il ajouté, de produire autour de 70,5 millions de gigawatts d’électricité par an. Pour ce faire, a conclu M. Barbalic, il faudrait cependant lui faciliter l’accès aux technologies vertes, et les Nations Unies devraient servir de canal de renforcement de la coopération internationale dans ce domaine, a-t-il suggéré.
Mme HANNA PROROK (Ukraine) a rappelé que son pays continuait de faire face aux conséquences de l’accident qui s’est produit dans la centrale nucléaire de Tchernobyl en avril 1986. Notre Gouvernement ne manifeste pas moins d’intérêt à la lutte contre les changements climatiques, comme en témoigne sa participation au plus haut niveau au Sommet organisé sur la question par le Secrétaire général le 22 septembre dernier, a-t-elle ajouté. Ainsi, l’Ukraine redouble d’efforts pour réduire de 20% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020 et de 50% d’ici à 2050, par rapport aux niveaux de 1990. En même temps, nous estimons qu’une formule différente devrait être utilisée pour calculer les réductions d’émissions de gaz à effet de serre selon qu’il s’agit des pays développés ou des pays en développement, a estimé la représentante. L’établissement d’un mécanisme de dissémination des technologies faibles en émissions de carbone et son application en Ukraine permettrait, a-t-elle estimé, de réduire encore davantage ses émissions, de 30 à 40% d’ici à 2020.
Mme WINNIE CHIBESAKUNDA (Zambie) a exprimé son soutien aux déclarations du Groupe des 77 et de la Chine, du Groupe africain, et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Elle a noté que les crises actuelles exigent un changement de paradigme économique et la promotion d’un développement durable, la mobilisation de ressources financières additionnelles et prévisibles, ainsi que la facilitation du transfert de technologies vertes. Mme Chibesakunda a appelé à une meilleure coordination internationale face aux défis que représentent les catastrophes naturelles, et a exhorté les États Membres à promouvoir la lutte contre la désertification, et à tenir compte de la nécessité de préserver la biodiversité, et d’assurer la promotion de l’agriculture et la protection du climat. Sur ce dernier point, la représentante de la Zambie a souhaité le succès de la Conférence de Copenhague en décembre prochain.
Mme MARIA TERESA MESQUITA PESSOA (Brésil) a estimé que la communauté internationale n’avait pas besoin de se doter de nouveaux paradigmes pour réaliser le développement durable, mais de passer à la phase de mise en œuvre. La fermeté de notre engagement doit être démontrée lors de la Conférence de Copenhague, a-t-elle poursuivi, ajoutant qu’il fallait conclure un régime juridiquement contraignant pour permettre aux pays en développement de se doter des stratégies d’atténuation aux effets des changements climatiques et d’adaptation à ce phénomène qui soient adéquates. Pour cela, il faut parvenir, à Copenhague, à la conclusion d’un accord s’appuyant sur les trois piliers du développement durable, a insisté la représentante. Il est donc essentiel que des moyens de mise en œuvre appropriés soient mis à la disposition des pays en développement, que l’accès aux technologies soit garanti, que les subventions agricoles soient éliminées et qu’une réforme des institutions de Bretton Woods soit entreprise afin de mettre en place une gouvernance internationale du développement durable.
M. THEODORE DAH (Côte d’Ivoire) a indiqué que son pays souscrivait aux déclarations du Soudan, au nom du Groupe 77 et de la Chine, et de la Zambie, au nom du Groupe africain. Il a ensuite regretté que les pays en développement souffrent le plus des conséquences des changements climatiques, alors qu’ils contribuent le moins aux émissions de gaz à effet de serre. Ces pays sont confrontés à un double défi: s’assurer un développement économique durable tout en participant aux efforts internationaux de lutte contre les changements climatiques, a dit M. Dah. Il a ajouté qu’en Afrique en général, ces changements menaçaient de saper les efforts déployés pour éradiquer la pauvreté, et qu’en Côte d’Ivoire en particulier, ils menaçaient l’agriculture dont l’économie du pays dépend. C’est dans ce contexte, a expliqué M. Dah, que son pays a lancé plusieurs programmes régionaux et nationaux pour atténuer l’impact humain et environnemental des changements climatiques. Il a cité les exemples de la création d’une zone franche destinée à favoriser les investissements dans la recherche, et la campagne de reboisement systématique intitulée « À chacun sa forêt ».
Le représentant ivoirien a ensuite souligné le lien entre développement et changements climatiques, estimant qu’il était impératif d’intégrer la lutte contre ces changements dans les stratégies de réduction de la pauvreté. Il a également demandé que soit inversée en urgence la tendance actuelle à la déperdition des ressources environnementales. Il a enfin insisté sur l’impossibilité de substituer le financement de la lutte contre les changements climatiques à l’aide au développement. Concluant sur les enjeux de la Conférence de Copenhague, M. Dah a appelé la communauté internationale à y mettre en place, dans la solidarité, une stratégie commune efficace de lutte contre les changements climatiques. Il a aussi demandé la création d’un cadre financier et d’un mécanisme de transfert de technologie pour permettre aux pays en développement d’être mieux préparés aux conséquences futures de ces changements.
M. SALEM ALDHANHANI (Émirats arabes unis) a relevé l’importance des trois piliers économique, social et environnemental du développement durable dans le contexte actuel marqué par diverses crises. La coopération internationale, l’accès à l’énergie et le soutien aux pays en développement sont, a-t-il poursuivi, quelques-uns des moyens à mettre en œuvre afin de réaliser les objectifs internationaux de développement. Même si les Émirats arabes unis sont un grand producteur de pétrole, ils restent engagés à accroître la capacité de leurs sources d’énergie vertes avec l’ambition de produire ainsi 7% de leur consommation énergétique à l’horizon 2020, a encore déclaré le représentant. Il a enfin souhaité la poursuite des recherches scientifiques destinées à favoriser une plus grande utilisation des énergies vertes.
Mme ANNETTE ELLIS (Australie) a estimé que les changements climatiques avaient le potentiel de déstabiliser la croissance économique, d’exacerber la sécurité alimentaire et d’éroder les gains acquis dans la réduction de la pauvreté et la recherche de la réalisation des OMD. Mme Ellis a rappelé qu’à cinq semaines seulement du Sommet de Copenhague, l’engagement des dirigeants mondiaux était essentiel pour obtenir un accord politique en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Elle a indiqué qu’il était indispensable de stabiliser le niveau de ces émissions à 450 particules par million au maximum. Si cela nécessite des efforts significatifs de la part des principales économies, il faudra aussi que des efforts particuliers soient déployés par les principales économies en développement, a-t-elle ajouté. Elle a indiqué qu’une étude australienne montrait que le revenu moyen des habitants des pays en développement pourrait être multiplié par cinq d’ici à 2050, si tous les pays coopèrent à la réalisation des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Elle a indiqué que l’Australie proposait une approche permettant de trouver des accords entre les pays en développement et les pays développés. Elle a mis l’accent sur la question du financement en réitérant l’engagement de l’Australie de soutenir les activités d’adaptation et de réduction des risques des pays les plus vulnérables. Parmi les nouvelles initiatives, a-t-elle encore dit, l’Australie propose l’introduction d’un processus de réduction de la pollution par le carbone, qui se fera à travers l’atteinte d’un objectif national d’utiliser 20% d’énergies renouvelables d’ici à 2020, et de consacrer un budget de 4,5 milliards de dollars au soutien à la recherche et aux sources d’énergies générant peu d’émissions de CO2.
M. ADAM KUYMIZAKIS (Malte) a rappelé que si les menaces que font peser les changements climatiques étaient transnationales, ce phénomène touchait cependant tout particulièrement les petits États insulaires en développement comme le sien. Dans le sud de la Méditerranée, le réchauffement planétaire devrait limiter la disponibilité des ressources en eau en raison des faibles niveaux de précipitation et de la hausse des températures. Avec des réserves aquifères limitées, Malte ne fera pas exception à la règle, a indiqué le représentant, qui a indiqué que son gouvernement avait pris des dispositions pour moderniser et améliorer son réseau de distribution d’eau et ses infrastructures de désalinisation de l’eau de mer. Le Gouvernement de Malte a également adopté des mesures fiscales pour stimuler les entreprises du secteur privé qui œuvrent dans le secteur de l’eau, a ajouté M. Kuymizakis.
S’exprimant au nom du Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), en fin de séance, M. MUNYARADZI CHENJE a estimé que le rapport du Corps commun d’inspection (CCI), présenté hier à la Deuxième Commission, permettra d’améliorer la gouvernance mondiale en matière d’environnement. Le PNUE, a-t-il précisé, a pris acte des 12 recommandations contenues dans le rapport. M. Chenje a noté, par ailleurs, que le Plan de Bali pourrait servir, à l’échelle du système, comme outil central d’action.
APPLICATION DES DÉCISIONS PRISES PAR LA CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LES ÉTABLISSEMENT HUMAINS (HABITAT II) ET RENFORCEMENT DU PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LES ÉTABLISSEMENTS HUMAINS (ONU-HABITAT) (A/64/260, A/64/8 (supplément No 8),
(A/64/317, E/2009/80 ET A/64/65)
Le rapport (A/64/260) du Secrétaire général décrit les activités du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (Programme ONU-Habitat) durant l’année écoulée entreprises en application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II), ainsi que les progrès accomplis dans le renforcement institutionnel du Programme. Il décrit également les succès enregistrés et les problèmes qui se posent, et le Secrétaire général y définit la voie à suivre pour parvenir à un développement urbain durable dans un monde qui s’urbanise toujours davantage. Le rapport fournit un aperçu général des décisions de la vingt-deuxième session du Conseil d’administration d’ONU-Habitat et des résultats de l’appui apporté au suivi de la mise en œuvre du Programme pour l’habitat.
Le rapport donne également un aperçu des progrès accomplis dans la mise en œuvre du Programme pour l’habitat aux niveaux mondial, régional et national, notamment le Forum urbain mondial et les réunions ministérielles régionales récemment instituées sur le logement et le développement urbain en Afrique, en Asie et dans le Pacifique, en Amérique latine et dans les Caraïbes. De plus, il donne un aperçu de la coopération avec les institutions et les organisations du Système des Nations Unies et avec des organisations non gouvernementales. Quelques observations sur les questions financières et budgétaires concernant l’organisation sont suivies de conclusions et de recommandations générales au sujet des mesures à prendre en matière de suivi.
Le document note en conclusion que la crise économique et financière mondiale a eu des conséquences négatives sur pratiquement tous les aspects du développement et de la gestion des établissements humains. Il explique qu’il est reconnu que les villes contribuent très largement aux émissions de gaz à effet de serre. Elles ont donc un rôle essentiel à jouer, poursuit le Secrétaire général dans ce document, dans l’atténuation des changements climatiques en favorisant l’efficacité énergétique par une meilleure planification de l’utilisation des sols, une gestion urbaine plus efficace et des pratiques de construction écologiques.
Le rapport identifie en outre plusieurs domaines dans lesquels des mesures de suivi pourraient être prises à différents niveaux. Il s’agit notamment de la nécessité pour les États Membres d’évaluer l’efficacité de leurs politiques respectives en matière de logement en faveur des pauvres et de développement urbain, et de la nécessité d’intégrer logements abordables et financement du logement afin de disposer d’un moyen essentiel pour réaliser les objectifs de développement internationalement convenus, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement.
L’étude suggère à l’Assemblée générale d’envisager la réunion, en 2016, d’une conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III) qui aurait pour but d’examiner, formuler et adopter des politiques, stratégies et approches actualisées afin de répondre plus efficacement aux problèmes de l’urbanisation durable et du développement urbain qui ne cessent d’évoluer.
Le rapport du Secrétaire général (E/2009/80) met en relief les faits majeurs intervenus dans la mise en œuvre coordonnée du Programme pour l’habitat en2008 et au premier semestre de 2009. Il souligne la sensibilisation croissante de la communauté internationale aux questions et problèmes associés à l’urbanisation rapide et, en particulier, à leurs effets sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Cette sensibilisation a suscité un accroissement et un approfondissement de l’intérêt mondial, régional et national porté à ces questions, souligne le Secrétaire général dans ce document. Le rapport fournit une analyse succincte des facteurs et processus sous-jacents, l’accent étant mis sur les produits et les résultats.
Le Secrétaire général conclut dans ce rapport que le vif intérêt manifesté récemment par les gouvernements et les partenaires du Programme pour l’habitat à l’égard de la mise en œuvre coordonnée du Programme et des objectifs connexes du Millénaire pour le développement est une forte indication de l’adhésion croissante de la communauté internationale au Programme en faveur des villes. Cette prise de conscience appelle, suggère encore le document, une décision tout aussi vigoureuse du Conseil économique et social d’adopter et promouvoir la notion d’urbanisation viable en tant que question transversale permettant de prendre des mesures de suivi plus efficaces dans le cadre des piliers social, économique et environnemental existants du développement durable. Compte tenu de la convergence des programmes d’action mondiaux et nationaux en faveur de l’environnement, ainsi que du rôle et de l’apport décisifs des villes dans l’atténuation des changements climatiques et l’adaptation à leurs effets, le Secrétaire général demande que soit convoquée en 2016 une troisième conférence des Nations Unies sur le logement et le développement urbain durable.
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