En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/3258

Deuxième Commission: des délégations aspirent à rétablir l’ONU dans son rôle de soutien à la promotion du développement et d’une mondialisation juste

28/10/2009
Assemblée généraleAG/EF/3258
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

23e & 24e séances – matin & après-midi


DEUXIÈME COMMISSION: DES DÉLÉGATIONS ASPIRENT À RÉTABLIR L’ONU DANS SON RÔLE DE SOUTIEN À LA PROMOTION DU DÉVELOPPEMENT ET D’UNE MONDIALISATION JUSTE


Les délégations de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) ont de nouveau plaidé aujourd’hui pour une réforme des institutions financières internationales et du système des Nations Unies dans leur ensemble afin de les rendre capables de promouvoir le développement dans un contexte de mondialisation et d’interdépendance.  La Commission s’est saisie conjointement de la situation des pays à revenu intermédiaire, qui sont souvent négligés, alors qu’ils concentrent les deux tiers de la population mondiale.


C’est la raison pour laquelle, à la suite du Secrétaire général dans son rapport* –présenté par Manuel Montes, Chef du Service de l’analyse et de l’élaboration des politiques du Département des affaires économiques et sociales-, plusieurs délégations ont estimé qu’en venant en aide à ces pays, il serait possible de relancer la croissance mondiale.


Ayant subi de plein fouet la baisse de 50% des flux d’investissement direct étranger en 2007, les pays à revenu intermédiaire n’ont pas d’autre recours que de s’endetter auprès du Fonds monétaire international, ce qui limite considérablement leur marge de manœuvre budgétaire et les empêche d’adopter les politiques contre-cycliques dont ils ont besoin en situation de crise, a fait observer le représentant de la Jamaïque, qui s’exprimait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).


Dans son rapport** sur la mondialisation et l’interdépendance, présenté par Nikhil Seth, Directeur du Bureau de l’appui au Conseil économique et social au Département des affaires économiques et sociales (DESA), le Secrétaire général indique que les crises des carburants, de l’alimentation et des changements climatiques ainsi que la crise économique et financière actuelle amplifient les inégalités déjà existantes entre pays et mettent en péril les acquis du développement.  M. Ban Ki-moon y plaide pour un multilatéralisme plus affirmé et la participation équitable de tous les pays, développés et en développement, aux processus de prise de décisions.


Reprenant à leur compte ces conclusions, la plupart des délégations qui se sont exprimées sur cette question ont estimé que seule une réforme du système des Nations Unies pourrait redonner à l’ONU, « principale institution de multilatéralisme sans exclusive », le rôle important qui est le sien en appui au développement.


Au cours d’un autre débat, le rapport*** du Secrétaire général sur les technologies de l’information et des communications, présenté hier, a été discuté par une vingtaine de délégations.  Si elles ont reconnu les progrès accomplis pour résorber la fracture numérique Nord/Sud, elles n’en ont pas moins souligné les disparités qui persistent entre pays développés et pays en développement dans l’accès à ces mêmes technologies, considérées comme des facteurs de développement et de facilitation à l’intégration à la mondialisation.


Enfin, la Deuxième Commission a entendu quatre délégations prendre la parole sur le thème de la mise en valeur des ressources humaines, considérées également comme des vecteurs de développement.  Le rapport****, également présenté par M. Seth, reconnaît « la relation de renforcement mutuel entre la mise en valeur de ces ressources et la croissance économique durable » et il exhorte les pays à adopter des stratégies en vue de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


Par ailleurs, deux projets de résolution**** ont été présentés aujourd’hui par la représentante du Soudan à la Deuxième Commission, l’un relatif aux produits de base, et l’autre aux modalités de la Quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés.  Ils seront mis aux voix ultérieurement.


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, jeudi, le 29 octobre, à partir de 10 heures, par l’examen du point de son ordre du jour intitulé « Commerce international et développement ».


*     A/64/253

**    A/64/310

***   A/64/64-E/2009/10

****  A/64/329

*****A/C.2/64/L.5 et A/C.2/64/L.7


LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT (A/64/64-E/2009/10)


Débat général


M. AMAR DAOUD (Soudan), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a relevé que les nouvelles technologies de l’information et des communications (TIC) recèlent un potentiel important dans la lutte contre la pauvreté.  Cependant, a-t-il poursuivi, pour les plus pauvres du monde, le fossé numérique qui les sépare des riches continue de se creuser, en dépit des résolutions prises lors du Sommet mondial sur la société de l’information.  Le représentant du Soudan a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle honore ses engagements, notant qu’une bonne utilisation des TIC peut permettre de progresser dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  « Elles sont vitales pour aider les pays en développement à participer à l’économie mondiale et à profiter de la mondialisation », a encore précisé M. Daoud.  Le représentant a, en outre, exhorté le système des Nations Unies et la communauté internationale à prendre des actions concrètes en vue de faciliter et de surveiller la mise en œuvre des recommandations du Sommet sur la société de l’information, dont celle relative, notamment, au financement du Fonds mondial pour la solidarité numérique.  Il a conclu en soulignant, une fois encore, la pertinence des conclusions des Sommets de Tunis et de Genève sur la société de l’information dans la réalisation des OMD. 


S’exprimant au nom de l’Union européenne, Mme SOPHIE BELFRAGE BECKER (Suède) a réaffirmé l’attachement de ses États membres aux technologies de l’information et des communications (TIC) et en particulier à deux questions essentielles: la bonne gouvernance de l’Internet et le fossé numérique.  L’Internet constitue en effet une partie vitale de l’infrastructure économique des pays, facilitant le travail dans des domaines aussi divers que la prévention des risques environnementaux et des conflits, l’accès aux marchés de l’information ou encore, le renforcement des processus démocratiques.  Compte tenu du retard accusé par l’Afrique subsaharienne, l’Union européenne reconnaît le besoin d’investir dans les infrastructures et les réseaux transfrontières dans cette région, a indiqué la représentante.  Le manque de fonds disponibles, aggravé par la crise financière, exige donc de mettre l’accent sur la mobilisation des ressources nationales et internationales pour développer les TIC dans ces régions.  Aussi Mme Becker a-t-elle relevé le potentiel incommensurable des câbles sous-marins en Afrique de l’Est pour développer les réseaux régionaux et réduire les coûts.  Mais si la disparité entre les régions qui possèdent l’Internet et celles qui ne l’ont pas a été le point central du débat sur les TIC pendant de nombreuses années, ce débat est devenu aujourd’hui celui du fossé qui se creuse entre les pays qui disposent du haut débit et ceux qui ne l’ont pas.  Or, ces populations sont de nouveau principalement concentrées en Afrique, a fait observer la représentante, qui a ajouté que l’Union européenne était favorable à l’établissement d’une société de l’information juste et ouverte à tous.


S’exprimant au nom des pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), Mme DEWI SAVITRI WAHAB (Indonésie) a exprimé son soutien à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine et relevé que les technologies de l’information et des communications sont essentielles à la mondialisation et au développement économique et social.  Cependant, a-t-elle aussi regretté, de nombreuses couches sociales n’en bénéficient toujours pas alors même que leur plus grand usage fait partie des OMD.  Mme Wahab a exprimé le soutien de l’ANASE aux recommandations des rencontres de Tunis et Genève sur la société de l’information. 


L’ANASE, a-t-elle en outre indiqué, a entrepris diverses initiatives en vue de développer l’usage des TIC qui constituent une priorité pour cette organisation.  Ces initiatives incluent le renforcement des capacités, la promotion de l’usage de l’Internet notamment à tous les niveaux de l’éducation et parmi les populations de femmes, la promotion de l’éducation en ligne, et le développement d’une force de travail hautement qualifiée dans ce domaine.  Un plan régional est en marche pour la période 2009-2015, a-t-elle encore noté, avant d’évoquer la place qu’occupe la promotion du haut débit dans la mise en place de la communauté économique régionale.  La représentante de l’Indonésie s’est, en conclusion, félicitée de l’action du système des Nations Unies en vue d’édifier une véritable société de l’information au niveau mondial.


S’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), M. MANI RATMA SHARNA (Népal) a déclaré que les TIC étaient des instruments efficaces de développement socioéconomique.  Mais il s’est dit préoccupé de constater que les promesses des TIC n’avaient toujours pas été tenues dans les pays les moins avancés et qu’elles avaient au contraire contribué à creuser encore davantage l’écart qui existe entre le monde développé et le monde en développement.  « Nos efforts en vue d’une création d’une société de l’information équitable seront voués à l’échec sans les investissements nécessaires dans les pays qui en ont besoin », a fait observer le représentant, qui a donc demandé un transfert des technologies à bon marché, parallèlement à la mobilisation des ressources adéquates.  De ce point de vue, les Nations Unies ont un rôle unique à jouer, notamment au travers de la coopération interagences, a estimé M. Sharna.  « Un ordre de l’information pour les pauvres, inclusif et juste, devrait être au centre des débats sur le développement et déboucher sur un accord plus large sur les transferts de technologies et la mobilisation de ressources afin de rendre les TIC disponibles pour tous », a ajouté le représentant en conclusion.


M. GONZALEZ SEGURA (Mexique), qui s’exprimait au nom des pays du Groupe de Rio, a rappelé, à la lumière des recommandations du Sommet mondial sur la société de l’information, la contribution des technologies de l’information et des communications à la lutte contre la pauvreté.  « Elles peuvent faciliter la réalisation des OMD notamment ceux relatifs à l’éducation », a-t-il ajouté.  Le représentant du Mexique a plaidé en faveur du renforcement de la coopération internationale en vue de faciliter le transfert et la dissémination de ces technologies, ajoutant qu’il était nécessaire d’assurer un accès universel et sans discrimination à ces outils. 


Le représentant s’est en outre félicité des efforts du système des Nations Unies dans la mise en œuvre des recommandations du Sommet mondial dans la région d’Amérique latine et des Caraïbes.  Il a rappelé l’importance du respect des engagements internationaux pris à Tunis et Genève avant d’exprimer sa préoccupation sur les retards dans la mise en place d’une gouvernance plus transparente, inclusive et représentative de l’Internet.  Il a enfin lancé un appel au renouvellement, pour un mandat de cinq ans, du forum sur la gouvernance de l’Internet.


M. CHEN MING (Chine) a déclaré que le fossé numérique continue de se réduire avec la moitié de la population mondiale connectée et 80% à 90% de la population mondiale couverts par un réseau cellulaire.  Rien qu’en Chine, à la fin de 2008, le nombre d’Internautes avait atteint le chiffre de 298 millions, dont 270 connectés par l’intermédiaire d’un fournisseur d’accès, s’est félicité le représentant.  En dépit des progrès enregistrés, et de la réduction progressive du fossé numérique, de nombreux défis continuent de se poser.  En effet, le nombre d’usagers dans les pays en développement ne représentant que 12% de leurs populations, comparé aux 23,6% dans le reste du monde.  Aussi, la Chine a-t-elle préconisé de renforcer la coopération et de lutter contre toutes les formes de disparité en veillant à ce que les pays développés tiennent leurs promesses d’accroître leur assistance technique et leurs contributions financières, a dit M. Chen Ming.  En outre, le représentant a recommandé de mettre l’accent sur la recherche et le développement, et de consolider les infrastructures de communication.  Enfin, il a estimé qu’il fallait renforcer la confiance mutuelle et coopérer pour garantir la sécurité de l’information, notamment contre les « hackers ».


M. ABDEL BEN LAGHA (Tunisie) a exprimé le soutien de son pays à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine et relevé le rôle de son pays dans la tenue du Sommet mondial sur la société de l’information, dont la première phase a eu lieu à Tunis.  Il a indiqué que la Tunisie a enregistré récemment un taux de pénétration du téléphone portable de l’ordre de 85% et ajouté qu’avec 26,8% de la population ayant accès à Internet, la Tunisie est le pays africain ayant connu la croissance la plus importante dans ce domaine.  La Tunisie est en outre, a-t-il indiqué, un pôle d’attraction de l’offshoring des nouvelles technologies.  C’est une tendance que le pays entend maintenir, a-t-il précisé.  Cependant, a constaté le représentant de la Tunisie, le fossé numérique s’aggrave pour les pays africains notamment qui enregistrent les plus grands retards dans le développement des technologies de l’information.  Il a conclu par un appel à la communauté internationale afin qu’elle mette en œuvre les recommandations du Sommet mondial.


M. LILIAN SILVEIRA (Uruguay) a indiqué que le Gouvernement uruguayen avait lancé un plan national pour élargir la connectivité à l’échelle du pays et faire en sorte que chaque habitant dispose d’un accès à l’Internet.  Un vaste programme prévoit également de fournir à chaque enfant uruguayen un ordinateur portable afin de garantir que tous les enfants puissent disposer d’un accès égalitaire à l’éducation, a-t-elle précisé.  Un autre projet a pour objectif d’élargir l’accès aux activités récréatives sur l’Internet, a souligné la représentante, qui a réaffirmé la volonté du Gouvernement uruguayen d’introduire dans le pays un changement profond et de favoriser la création d’une société plus inclusive et moins asymétrique.


Mme DRAGAN MICIC (Serbie), tout en rejoignant la déclaration de l’Union européenne, s’est félicitée de la réduction, il est vrai inégale, a-t-elle ajouté, du fossé numérique.  La sécurité des réseaux est une condition préalable à remplir pour le développement de l’Internet, a-t-elle encore souligné, estimant que la criminalité sur Internet ne devait pas être sous-estimée.  Mme Micic a invité la Commission à prêter une attention plus grande au traitement des adresses IP qui doivent, selon elle, être traitées confidentiellement, surtout dans un contexte ou certains moteurs de recherche disposent d’une position dominante.  La représentante de la Serbie a enfin évoqué les efforts de son pays en vue de garantir l’avènement d’une véritable société de l’information en Serbie, regrettant l’impact de la crise mondiale sur l’usage des technologies de l’information, et ceci dans les pays en développement en particulier.


M. SHIN BOO-NAM (République de Corée) a déclaré qu’un fossé persistait dans le domaine des TIC.  Tandis que 80% de la population mondiale jouissent d’un réseau de téléphonie mobile, seuls 12% disposent d’un accès au haut débit Internet, a-t-il fait observer.  Les coûts d’accès à ces technologies sont en effet particulièrement élevés, notamment pour les pays d’Afrique subsaharienne privés de ressources et situés dans un environnement difficile, a-t-il fait observer.  Soucieuse de réduire cette disparité, la République de Corée a dépensé, rien qu’en 2006, par l’intermédiaire de son Agence de coopération technique, 25 millions de dollars pour développer les TIC dans les pays en développement.  En outre, des bénévoles coréens sont partis dispenser des formations aux TIC auprès de 90 000 personnes dans 66 pays différents.  Un accès prononcé à l’information et à la communication peut soutenir des processus démocratiques plus transparents en plus de créer un environnement propice pour l’investissement, a estimé en conclusion le représentant.


Ayant exprimé le soutien de son pays aux déclarations du Groupe des 77 et de la Chine et du Groupe de Rio, M. FABIO MOREIRA CARBONELL FARIAS (Brésil) a estimé que le système des Nations Unies doit encore, en dépit des progrès réalisés, soutenir la mise en place de mécanismes de financement effectifs pour combler le fossé numérique et favoriser l’établissement d’une gouvernance démocratique de l’Internet.  Sur ces deux points, a-t-il ajouté, beaucoup reste à faire.  La gouvernance mondiale de l’Internet doit être ouverte, inclusive et démocratique, a plaidé M. Farias, estimant que les Nations Unies sont le cadre idéal dans ce domaine.  L’Internet doit être un espace public, a-t-il encore ajouté, se félicitant du rôle joué par le Forum sur la gouvernance de l’Internet.  Il s’est aussi félicité de la transition en cours vers une gouvernance de l’Internet moins dépendante de la seule ICANN.  Ces progrès, a-t-il conclu, doivent se poursuivre.


M. SANJAY NIRUPAM (Inde) a exprimé son soutien à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine et a noté la puissance de transformation des technologies de l’information, illustrée par l’usage, désormais largement répandu de l’ordinateur, du téléphone portable ou de l’Internet avec des conséquences positives pour l’économie.  Les pays en développement, a-t-il plaidé, doivent apprivoiser ces outils.  M. Nirupam a noté que le taux de pénétration du téléphone portable a atteint de 60% à 100% dans certains pays en développement et s’est réjoui de ce que son pays compte parmi ceux où des politiques publiques intelligentes ont permis de réduire les monopoles dans ce domaine.  Le représentant de l’Inde a indiqué qu’il fallait davantage investir dans les infrastructures en vue d’améliorer davantage l’usage des technologies de l’information.  Ce secteur, s’est félicité M. Nirupam, représente désormais presque 6% du PIB du pays et constitue une des dimensions de la gouvernance.  L’Inde, a-t-il poursuivi ambitionne de favoriser le développement de programmes en langues locales et d’assigner un numéro d’identification à chacun de ses citoyens.  Il a conclu en rappelant la place centrale de son pays dans le domaine des services liés à l’Internet.


Mme DHAMMIKA SEMASINGHE (Sri Lanka) a, comme les autres intervenants, déclaré que le pourcentage d’utilisateurs de l’Internet était sévèrement limité dans de nombreux pays.  Pas seulement en raison du manque d’investissements, d’infrastructures ou de ressources disponibles, mais aussi en raison du manque de diffusion de l’information dans les langues locales, a-t-elle estimé.  La reconnaissance de l’importance d’un contenu local devrait figurer au cœur des politiques de développement des TIC, a-t-elle affirmé.  Ainsi, au Sri Lanka, la volonté d’intégrer l’économie rurale dans l’économie nationale et internationale est très présente, a fait observer la représentante, qui a expliqué que des efforts étaient déployés pour réduire les disparités qui existent entre les villes et les campagnes.  Pour ce faire, diverses mesures ont été prises, comme par exemple la systématisation d’un clavier trilingue -anglais, sinhala et tamil-, sur tous les ordinateurs utilisés dans le pays.  Des centres d’appel ont également été établis afin de répondre dans les trois langues aux préoccupations des usagers, a-t-elle encore indiqué, tandis que des programmes de formation ont été mis en place au niveau des villages et des communautés.


Mme LILIT TOUTKHALIAN (Arménie) a relevé l’importance centrale des technologies de l’information et des communications dans le développement des économies des pays en développement et de l’Arménie en particulier.  Depuis une décennie, le développement de ces technologies est une priorité pour le Gouvernement de son pays, a-t-elle ajouté, avant d’évoquer les initiatives qu’il a mis en œuvre.  En Arménie, comme dans d’autres pays, l’aide internationale et celle du système des Nations Unies notamment, est plus que jamais nécessaire, a-t-elle conclu. 


M. HAMAD FAREED AHMED (Bahreïn) a déclaré que les technologies de l’information et de la communication étaient devenues indispensables au fonctionnement de toute société moderne.  Saluant les recommandations faites par le Secrétaire général dans son rapport, notamment celles qui visent à accroître la connectivité de l’Afrique à l’Internet, le représentant a indiqué que le Gouvernement de son pays avait promulgué en 2007 un décret royal visant à renforcer l’accès de la population aux TIC et à faire du Gouvernement bahreïnite le premier « e-Gouvernement » du Golfe et le cinquième de l’Asie occidentale.  Il a annoncé en outre l’organisation d’un forum des TIC par le Bahreïn dans les mois à venir.


M. FARID JAFAROV (Azerbaïdjan) a exprimé son soutien à la déclaration de l’Union européenne et rappelé le rôle central des technologies de l’information dans les processus de développement.  Bien que le fossé numérique Nord/Sud se réduise, certaines régions sont toujours à l’écart, a-t-il poursuivi, tout en souhaitant un usage plus répandu de ces technologies.  M. Jafarov a relevé le rôle que doit notamment jouer le secteur privé avant d’évoquer les initiatives menées par son pays, tant aux plans national que régional.  Le représentant de l’Azerbaïdjan a enfin encouragé les Nations Unies à poursuivre leurs efforts en vue de combler le fossé numérique. 


M. DENIS ZDOROV (Bélarus) a rappelé que la présence des TIC dans un pays dépend en grande partie du degré de développement des infrastructures locales et transnationales.  Tout en demandant aux Nations Unies de renforcer leur rôle à cet égard, le représentant a déclaré que les pays devaient aussi prendre des initiatives en faveur du renforcement de ses infrastructures.  Il a fait état de la décision du Belarus d’accueillir deux centres de formation technologiques et d’organiser un Sommet qui aura pour objectif de redonner un élan à la coopération interrégionale en matière des TIC.


Mme CHERRY ANN MILLARD-WHITE (Trinité-et-Tobago), s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a exprimé son soutien à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine avant de consacrer son propos aux initiatives mises en œuvre dans la région des Caraïbes dans le cadre du développement des technologies de l’information et des communications.  Elle a évoqué le projet régional de rendre plus accessible l’Internet par câble ainsi que les autres projets mis en place au niveau national en Jamaïque, à Trinité-et-Tobago et à la Barbade notamment. 


Dans la région des Caraïbes, a poursuivi Mme Millard-White, un projet régional dénommé « technologies de l’information et des communications pour le développement » (ICT4D) a été lancé et vise à intégrer les 14 pays membres de la CARICOM dans les réseaux mondiaux.  L’objectif est de maximiser l’accès à ces technologies, promouvoir la croissance des infrastructures dans ce domaine, développer un cadre juridique approprié et fournir les formations nécessaires, a indiqué Mme Millard-White.  Les TIC, a-t-elle conclu, peuvent fournir une voie royale vers le développement de nos pays, raison pour laquelle elles représentent désormais une de nos priorités.


M. JULIO ESCALONA (Venezuela) a déclaré que les Nations Unies devaient jouer un rôle essentiel dans la mise en place de synergies afin de réduire les disparités persistantes dans le domaine de l’accès aux technologies de l’information et des communications.  Il a estimé que les TIC participent de l’avènement d’une société à la fois plus démocratique et plus moderne.  Pour sa part, le Venezuela a lancé un processus de démocratisation de l’usage des TIC pour garantir l’accès des générations actuelles et futures à ces technologies.  Pour y parvenir, il est impératif d’élaborer des « stratégies électroniques » multilatérales et multisectorielles, a-t-il assuré.  Son pays, a-t-il ajouté, a vu le nombre d’usagers de l’Internet croître de 830% entre 1998 et 2008 et s’est doté de centres publics d’accès à l’Internet, tandis que le taux de pénétration de la téléphonie mobile a dépassé les 45%.  Plus de huit millions de Vénézuéliens possèdent désormais un téléphone cellulaire, acquis au cours des six dernières années, s’est félicité M. Escalona.


M. MODEST JONATHAN MERO(République-Unie de Tanzanie) a noté que sans préparation, il était difficile de faire face au développement des technologies de l’information et des communications.  La Tanzanie, a-t-il poursuivi, a mis en œuvre diverses initiatives en ce sens, éliminant par exemple l’imposition de taxes sur les ordinateurs importés et en augmentant l’investissement public dans le secteur des TIC.  Le nombre d’utilisateurs d’Internet et du téléphone portable, a-t-il ajouté, a nettement augmenté depuis quelques années.  Poursuivant l’évocation des efforts de la Tanzanie, le représentant s’est enfin félicité du soutien international apporté à son pays dans le développement des technologies de l’information et des communications. 


Mme ANDA FILIP, Observatrice de l’Union interparlementaire, a indiqué que lors de la troisième réunion de haut niveau du Conseil d’administration du Centre mondial pour les TIC de l’Union interparlementaire, qui s’est tenue en mars 2009, des objectifs avaient été formulés par les parlementaires afin d’améliorer l’accès à ces technologies.  Il a été notamment proposé d’établir des politiques nationales et internationales en vue de créer une société de l’information plus équitable et plus inclusive et de renforcer la connexion entre les législatures et l’électorat.  Le Conseil d’administration a également estimé que les TIC devaient améliorer l’égalité dans l’accès aux processus législatifs nationaux.  En outre, a ajouté la représentante, il faut développer un programme d’assistance technique plus robuste et mieux coordonné en ce qui concerne la promotion des TIC.


MONDIALISATION ET INTERDÉPENDANCE


Rapport du Secrétaire général sur la coopération pour le développement avec des pays à revenu intermédiaire (A/64/253)


Ce rapport du Secrétaire général note que les pays à revenu intermédiaire, qui comptent environ les deux tiers de la population pauvre du monde, sont d’une importance considérable dans le cadre des efforts de promotion de l’agenda des Nations Unies pour le développement pour tous, et notamment pour la concrétisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Ils jouent également un rôle croissant dans la promotion d’une croissance équitable et durable de l’économie mondiale.  Le document constate qu’au cours de ces deux dernières décennies, de nombreux pays à revenu intermédiaire ont enregistré de remarquables avancées économiques et sociales dans maints domaines.  Des défis colossaux se dressent cependant encore devant eux.  Le système des Nations Unies et les institutions financières multilatérales ont été des partenaires et des facilitateurs majeurs de la coopération au développement internationale avec les pays à revenu intermédiaire.  Ces efforts, souligne le Secrétaire général dans ce rapport, doivent cependant être intensifiés afin de tirer les enseignements de l’initiative « Unis dans l’action » et d’autres tentatives d’amélioration de la cohérence au niveau général du système.


L’analyse contenue dans ce rapport indique que le système des Nations Unies a, à l’heure actuelle, besoin d’un agenda mieux défini afin de pouvoir aborder les défis ordinaires et idiosyncrasiques auxquels sont confrontés les pays à revenu intermédiaire.  Elle estime que même si la mise en évidence pourrait varier en fonction des besoins domestiques, il conviendrait d’accorder la priorité aux défis de développement pérennes, dont l’éradication de la pauvreté et la stabilité financière, ainsi qu’aux nouveaux problèmes, dont notamment la lutte contre les changements climatiques.


Même si les accents peuvent varier d’un pays à l’autre, poursuit le rapport, les axes prioritaires de la coopération pour le développement avec tous les pays à revenu intermédiaire, pris dans leur ensemble, devaient être: l’éradication de la pauvreté; l’amélioration de la gouvernance; la réduction des inégalités économiques et sociales; le renforcement de la diversification nécessaire à la réduction de la vulnérabilité face aux échanges commerciaux et aux chocs de financement externes; la coopération Sud-Sud et les efforts concertés centrés sur le renforcement des mesures d’adaptation, d’atténuation, de développement et de transfert technologique, sans oublier les questions de financement, afin de permettre aux pays à revenu intermédiaire de faire face aux défis imposés par la problématique du changement climatique mondial.


Rapport du Secrétaire général intitulé « Mondialisation et interdépendance: rôle des Nations Unies s’agissant de promouvoir le développement dans le contexte de la mondialisation et de l’interdépendance » (A/64/310)


Ce rapport du Secrétaire général note que la mondialisation a souvent été vue comme une occasion et une opportunité de croissance, d’innovation et de transformation économique.  Mais, poursuit-il, la répartition de ses bienfaits était et reste sérieusement déséquilibrée, de même que ses coûts et ses conséquences préjudiciables.  Les crises des carburants, de l’alimentation et des changements climatiques ainsi que la crise économique et financière actuelle amplifient ces inégalités et mettent en péril les acquis du développement.  Selon le document, les populations les plus pauvres et les plus vulnérables des pays en développement sont frappées de plein fouet, et beaucoup commencent à douter du bien-fondé même de la mondialisation.  La crise économique actuelle est vue de plus en plus fréquemment comme une crise de la mondialisation, et plus précisément de la mondialisation financière.  Elle a déjà fait chuter les cours des matières premières et réduit les échanges commerciaux et les flux d’investissement.  Si les flux de l’aide commencent à diminuer eux aussi, l’impact sur les pays à faible revenu et les pauvres va être encore plus catastrophique.


Cette étude suggère cependant que la crise offre à la communauté internationale l’occasion rare de mettre l’économie mondiale sur les rails de la croissance et du relèvement économiques durables en s’attaquant plus efficacement aux défis de l’insécurité alimentaire et des changements climatiques.  Cet objectif peut être atteint par un multilatéralisme plus affirmé et avec la participation équitable de tous les pays, développés et en développement.  À un moment où les ressources sont rares, il faut, suggère le rapport, trouver des angles de financement innovants pour parvenir à réduire la pauvreté et assurer le développement économique durable.  Les nouvelles méthodes doivent être élaborées dans un esprit de partenariat, de coopération et de solidarité, en ayant à l’esprit aussi bien les intérêts communs que les priorités nationales de chaque pays.  L’ONU, principale institution de multilatéralisme sans exclusive, a un rôle important à jouer à l’appui de ces efforts.


Le rapport conclut enfin que la mondialisation ne doit pas être rejetée mais plutôt être mieux comprise et mieux gérée au profit des pays en développement.  Dans leurs interventions face à la crise, soutient Ban Ki-moon dans ce rapport, les pays développés doivent analyser les conséquences de leurs actions pour les pays en développement.  De leur côté, les pays en développement doivent mettre en œuvre des politiques qui leur permettent de consolider leur économie.


Débat général


S’exprimant au nom de l’Union européenne, Mme SOPHIE BELFRAGE-BECKER (Suède) a reconnu que les opportunités offertes par la mondialisation s’étaient accompagnées d’inégalités croissantes.  Comme l’observe le Secrétaire général dans son rapport, les crises des carburants, de l’alimentation et du changement climatique, ainsi que la crise économique et financière actuelle, amplifient ces inégalités et mettent en péril les acquis du développement.  L’Union européenne serait favorable à une discussion plus poussée sur la manière dont les pays sont affectés par la mondialisation et les moyens dont ils auraient besoin pour prendre part à ses bienfaits, a indiqué la représentante, pour qui une réforme des institutions de Bretton Woods serait indispensable afin de les rendre plus représentatives de l’ensemble de la communauté internationale.  Un autre aspect important soulevé dans le rapport du Secrétaire général est l’aspect social de la mondialisation et l’idée que la protection sociale est assimilée à un investissement dans les ressources humaines, a souligné Mme Belfrage-Becker.  Pour sa part, l’Union européenne a réitéré son engagement en faveur du renforcement de la dimension sociale de la mondialisation, et de la promotion de l’emploi et du travail décent pour tous, a-t-elle souligné.  Elle a dit que l’Union européenne était cependant désireuse de savoir comment les Nations Unies coopèrent avec d’autres entités du système multilatéral pour protéger les populations les plus pauvres et les plus vulnérables, notamment au travers du Dispositif mondial d’alerte contre les vulnérabilités et les impacts.  S’agissant enfin du rapport du Secrétaire général sur la coopération pour le développement avec des pays à revenu intermédiaire, la représentante a souligné les défis « ordinaires et idiosyncrasiques » auxquels sont confrontés ces pays, auxquels l’Union européenne continuera d’apporter son soutien, sans pour autant négliger les pays les mois avancés.


S’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), M. HEMRAJ TATER (Népal) a déclaré que seul un petit nombre de pays avait goûté aux fruits de la mondialisation.  « Ce qui ne signifie pas que notre groupe de pays rejette la globalisation comme un privilège réservé aux pays les riches », a précisé le représentant, qui a cependant plaidé en faveur d’une mondialisation capable d’aider les plus pauvres et de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Pour y parvenir, il est urgent de mettre en œuvre la Déclaration d’Istanbul de 2007 et que les partenaires de développement respectent leurs engagements vis-à-vis des PMA, a indiqué le représentant.  La coopération Nord-Sud pour le développement peut constituer un atout de premier plan pour faire de la mondialisation un système dans lequel tout le monde serait gagnant, a-t-il précisé.  Nous attendons aussi une coordination renforcée du système des Nations Unies pour minimiser les effets négatifs de la mondialisation sur les PMA, a conclu M. Tater.


M. JIMENEZ SAUMA (Mexique) qui s’exprimait au nom des pays du Groupe de Rio a rappelé que la crise mondiale actuelle est la conséquence de déséquilibres structurels inhérents aux économies des pays développés.  Rappelant les recommandations du rapport du Secrétaire général intitulé « Mondialisation et interdépendance: rôle des Nations Unies s’agissant de promouvoir le développement dans le contexte de la mondialisation et de  l’interdépendance » (A/64/310), le représentant du Mexique a noté l’impact disproportionné de la crise mondiale actuelle sur les pays pauvres, la nécessité de promouvoir un développement durable et celle de réaffirmer le rôle central des Nations Unies dans le contexte de crise actuel.  Il a, en outre, appelé à renforcer l’engagement politique vis-à-vis de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et contre les tendances protectionnistes tout en souhaitant le succès du prochain Sommet de Copenhague sur les changements climatiques et une plus grande coopération face aux crises alimentaire et énergétique.


Abordant l’enjeu de la coopération avec les pays à revenu intermédiaire, M. Sauma a noté que dans la mesure où ces pays représentent les deux tiers des pauvres vivant à travers le monde, une attention particulière devrait être accordée à leurs besoins singuliers par les acteurs internationaux de développement, notamment dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs internationaux de développement.  Il s’est réjoui de ce que, de plus en plus, la situation particulière de ces pays soit reconnue dans les forums internationaux.  « Certes », a-t-il observé, « ils ont accompli de nombreux progrès, mais beaucoup reste à faire ».  Notant que les pays d’Amérique latine et des Caraïbes font presque tous partie du groupe des pays à revenu intermédiaire, le représentant du Mexique à exprimé la solidarité du Groupe de Rio à Haïti –qui fait partie de celle des pays les moins avancés (PMA)– de même qu’à tous les PMA, aux pays sans littoral et aux petits États insulaires en développement (PEID).


S’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. RAYMOND WOLFE (Jamaïque) a rappelé, à la suite du Secrétaire général, que les pays à revenu intermédiaire continuaient de se débattre dans des difficultés qui sont souvent par erreur tenues pour négligeables, comme l’inégalité entre hommes et femmes, la dégradation de l’environnement, l’exclusion sociale, la pandémie de VIH/sida, ou encore le cadre institutionnel fragile.  En l’absence de capacités suffisantes, la plupart de nos pays n’ont pas d’autres choix que d’emprunter auprès du Fonds monétaire international (FMI).  C’est une situation qui ne fait qu’alimenter la crainte de ne pas pouvoir rembourser les dettes ainsi contractées, a déploré le représentant.  Figurant parmi les plus endettés au monde, certains pays sont dans l’impossibilité de consentir les investissements qui leur sont pourtant nécessaires dans des domaines critiques, comme ceux de la santé, de l’éducation et des régimes de protection sociale, a fait observer M. Wolfe.  Préoccupée par la baisse de moitié des flux de capitaux allant en direction des pays à revenu intermédiaire en 2007, la CARICOM soutient la recommandation du Secrétaire général, qui suggère que les institutions financières internationales fournissent à ces pays des liquidités suffisantes pour compenser la tendance à la baisse des flux de capitaux et veiller à ce que la dette des pays concernés soit maîtrisable.  Mais, plus que de prêts, ce dont nos pays ont le plus besoin, a souligné le représentant, c’est de ressources additionnelles afin de financer leur développement.


M. WANG QUN (Chine) a relevé que la mondialisation peut à la fois favoriser le développement et, à l’inverse, affaiblir davantage des économies qui étaient déjà fragiles.  La crise économique mondiale, qui affecte davantage les pays du Sud, aggrave le fossé qui les sépare des pays développés, a-t-il ajouté.  Dès lors, a indiqué le représentant de la Chine, il faut prendre les mesures suivantes: agir collectivement contre la crise; promouvoir un développement équilibré; assurer la représentativité des pays en développement dans les forums de gestion de l’économie mondiale; réaffirmer le rôle central des Nations Unies.  M. Wang Qun a enfin noté que l’expansion du commerce et de l’investissement, et une bonne utilisation des ressources générées par les migrations internationales peuvent contribuer à une mondialisation profitable à tous.


M. ALI ANWAR ANSARI (Inde) a déclaré que, dans un contexte de crises internationales, de nombreux pays à revenu intermédiaire n’étaient pas en mesure de stimuler leurs économies en adoptant des mesures contre-cycliques.  Pour sa part, l’Inde a mis en place une stratégie visant à accélérer « la croissance rapide et inclusive », a-t-il relaté, expliquant qu’une loi avait été adoptée pour garantir 100 jours de travail à chaque famille vivant en milieu rural tandis que des programmes de développement de l’infrastructure en milieu rural avaient permis d’étendre l’approvisionnement en eau et en électricité dans les campagnes.  De manière générale, ce qui est essentiel, a estimé le représentant, c’est de mettre en place un environnement international qui permette aux pays en développement de choisir les politiques appropriées à leurs priorités respectives.  Aussi a-t-il reconnu, à la suite du Secrétaire général, que l’un des problèmes actuels était l’absence de gouvernance mondiale efficace, ce qui exige une réforme des institutions internationales qui offrirait davantage de représentativité et de visibilité aux pays en développement.  Le représentant a également plaidé pour une réforme du régime actuel de propriété intellectuelle pour permettre à ces pays de mettre au point des technologies pour s’adapter aux changements climatiques.


M. KAIRE M. MBUENDE (Namibie) a estimé, au contraire d’autres intervenants, que la mondialisation pose davantage de problèmes qu’elle n’en résout.  La crise actuelle en est une illustration, a-t-il poursuivi, avant de plaider pour une plus grande coopération internationale, seule capable, selon lui, d’en modérer les effets négatifs.  Pour l’heure, a poursuivi M. Mbuende, de nombreux pays n’en subissent que les retombées les moins plaisantes.  Enfin, évoquant le rapport du Secrétaire général sur la coopération pour le développement avec des pays à revenu intermédiaire (A/64/253), il a appelé à soutenir davantage les pays à revenu intermédiaire qui hébergent un peu moins de 64% de la population mondiale vivant avec moins d’un dollar par jour. 


Mme ANA CECILIA GERVASI (Pérou) a déclaré que la crise actuelle n’avait fait que souligner la nécessité d’assurer une meilleure participation des pays en développement aux processus de prise de décisions au sein des institutions financières internationales.  Le rôle des Nations Unies dans la réponse à la crise économique doit être renforcé sous peine de ne pas pouvoir réaliser les OMD, a poursuivi la représentante.  Elle a ensuite réaffirmé l’importance de la coopération technique et du financement en faveur des petites et moyennes entreprises dans les pays en développement, car elles représentent un maillon essentiel du dispositif économique de ces pays.  Selon elle, la situation économique actuelle doit être considérée comme une opportunité pour les Nations Unies de renforcer la cohérence de leur système dans son ensemble.


Mme HYEO KYEONG LEE (République de Corée) a noté qu’en dépit des critiques et de l’impact de la crise mondiale actuelle, la mondialisation mérite d’être maîtrisée afin d’être profitable à tous.  D’où, a-t-elle poursuivi, la nécessité de disposer de mécanismes de régulation du système financier international, de systèmes de protection sociale, et de moyens de lutte contre l’insécurité alimentaire et les changements climatiques.  La représentante de la République de Corée a plaidé en faveur d’un multilatéralisme renouvelé sous l’égide du système des Nations Unies.  Mme Hyeo Kyeong Lee a enfin évoqué les initiatives lancées par son pays en faveur du soutien au développement des pays africains, notamment en vue de favoriser l’établissement d’une « mondialisation plus humaine ».


M. HIEW KING CHEU (Malaisie) a estimé qu’une mondialisation mieux maîtrisée exigeait que l’on pose un regard aussi objectif que possible sur ce phénomène et que l’on agisse sur chaque aspect qui en a besoin.  Il faut donc trouver les moyens d’améliorer les capacités d’analyse et de collecte de données sur la mondialisation, a-t-il estimé.  Par ailleurs, il faut promouvoir, au niveau mondial, des efforts en vue de réorienter le système financier international dans son ensemble pour lui permettre de répondre aux préoccupations de tous les pays et non pas seulement aux besoins de quelques-uns, a poursuivi le représentant.  Enfin, une plus grande attention devrait être accordée à des questions émergentes telles que la règlementation des marchés financiers.  Mais les pays doivent aussi entreprendre des réformes à l’échelle nationale afin de se doter de systèmes financiers plus efficaces et plus résistants, a-t-il préconisé.


M. MAKOTO HAYASI (Japon) a noté que si la mondialisation comporte de nombreux bénéfices, elle a cependant fait émerger de nouveaux enjeux tant au niveau national que transnational.  Reprenant les conclusions du rapport du Secrétaire général intitulé « Mondialisation et interdépendance: rôle des Nations Unies s’agissant de promouvoir le développement dans le contexte de la mondialisation et de  l’interdépendance » (A/64/310), il a noté que la mondialisation a accentué les inégalités entre riches et pauvres tout en créant de nouvelles menaces.  Notant l’importance des réponses internationales face à la crise mondiale, le représentant du Japon a cependant insisté sur la nécessité de disposer de solutions nationales intégrant les points de vue de divers acteurs et visant à assurer la sécurité humaine.


M. EDUARDO R. MEÑEZ (Philippines) a déclaré qu’en dépit de la formidable capacité des Nations Unies à collecter des données et des informations sur la mondialisation, la volonté d’entreprendre des actions directes incombait, avant tout aux Etats Membres.  « Alors que nous savons ce qu’il faut faire pour améliorer les conditions de vie des plus pauvres, pour répondre aux besoins alimentaires et pour atténuer le réchauffement planétaire, nous succombons à l’inaction, du fait de nos intérêts, qui sont rivaux tant au niveau international que national », a-t-il ajouté.  Le représentant a par ailleurs soutenu l’appel en faveur d’un endettement qui soit tolérable, lancé par le Secrétaire général en ce qui concerne les pays à revenu intermédiaire.


Tout en souscrivant à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine, M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a noté que « le partage plus harmonieux des plus-values de la mondialisation passe impérativement par l’intégration des pays en développement à l’économie mondiale ».  À cette fin, il a plaidé en faveur, notamment, de la conclusion du Cycle des négociations commerciales de Doha et du maintien de flux financiers conséquents du Nord vers le Sud.  En outre, M. Loulichki a estimé que la crise mondiale actuelle révèle la faiblesse de la gouvernance économique mondiale, et il s’est félicité des diverses initiatives internationales prises face à la crise, avant d’appeler à une gestion responsable et solidaire de l’interdépendance mondiale.  Le représentant du Maroc a enfin évoqué les engagements de son pays face à la crise et dans la protection de l’environnement.


M. DENIS ZDOROV (Bélarus) a affirmé que l’ampleur de la crise économique et financière actuelle exigeait de réformer le système international.  Il a plaidé pour le renforcement du rôle que les pays à revenu intermédiaire peuvent jouer à cet égard.  Évoquant les rapports du Secrétaire général, il a appuyé ses recommandations, soulignant qu’il convenait de se concentrer sur l’élaboration de mesures d’assistance qui pourraient être prises pour appuyer les pays à revenu intermédiaire.  Il a soutenu la proposition du Secrétaire général de créer de nouveaux mécanismes de crédit atypiques pour leur venir en aide.


M. LAURENT DABIRE (Burkina Faso) a noté qu’à l’image des autres pays les moins avancés (PMA) et des pays sans littoral, le Burkina Faso évolue dans un environnement difficile caractérisé, entre autres, par la baisse continue du volume du commerce et des flux des capitaux en direction des pays en développement.  Cependant, a-t-il poursuivi, des actions entreprises par le pays lui ont permis de stabiliser sa situation économique, même si elle reste exposée aux chocs extérieurs.  Face aux inondations qui ont fait des dizaines de victimes au Burkina Faso, M. Dabire a demandé un soutien international dont il a souhaité qu’il soit par ailleurs renforcé dans le domaine de la réalisation des objectifs internationaux de développement.


ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ ET AUTRES QUESTIONS LIÉES AU DÉVELOPPEMENT


Rapport du Secrétaire général sur la mise en valeur des ressources humaines (A/64/329)


Ce rapport du Secrétaire général, préparé en réponse à la résolution 62/207 de l’Assemblée générale, est un aperçu des stratégies de mise en valeur des ressources humaines ainsi que des progrès et défis que posent leur application et les enseignements tirés.  Y sont cités, à titre d’exemple, des pays appliquant et d’autres n’appliquant pas de stratégies de mise en valeur des ressources humaines nationales globales; et les implications des stratégies de mise en valeur des ressources humaines adoptées pour le développement économique et social de ces pays y sont expliquées.


Le rapport prend pour base un consensus croissant concernant la relation de renforcement mutuel entre la mise en valeur des ressources humaines et la croissance économique durable, et il exhorte les pays à adopter des stratégies de mise en valeur des ressources humaines globales en vue de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et la promotion du développement économique et social.  Comme stipulé lors des travaux de l’Assemblée, le rapport se concentre sur le rôle de la communauté internationale, du système des Nations Unies et d’autres entités (y compris le secteur privé) dans la promotion de la mise en valeur des ressources humaines et émet des recommandations concernant les étapes futures.  Il décrit également le rôle crucial de la mise en valeur des ressources humaines dans la répression des effets les plus néfastes de la crise économique mondiale et dans la construction d’une base pour un redressement durable.


Dans ce rapport, le Secrétaire général recommande d’établir des systèmes tripartites entre employeurs, syndicats et gouvernements afin de faciliter l’intégration de politiques et d’objectifs économiques, du marché de l’emploi et de ressources humaines à l’échelle nationale.  Il propose également de promouvoir l’adoption de politiques de renforcement des filets de sécurité existants; de protéger les groupes vulnérables et de stimuler la consommation nationale en atténuant les effets de la récession et en empêchant la pauvreté de gagner du terrain.  Le Secrétaire général suggère en outre à la communauté internationale d’aider les pays en voie de développement à formuler des politiques de mise en valeur des aptitudes efficaces conçues pour mettre en adéquation l’offre et la demande de nouvelles aptitudes et capacités.



Débat général


S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme NADIA OSMAN (Soudan) a affirmé le soutien des pays de ce Groupe à la mise en valeur des ressources humaines pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Se félicitant de la reconnaissance par le Secrétaire général dans son rapport, de « la relation de renforcement mutuel entre la mise en valeur des ressources humaines et la croissance économique durable », elle s’est dite convaincue que l’optimisation des ressources humaines pouvait être un facteur de développement.  Elle a donc encouragé la communauté internationale à aider les pays en voie de développement à formuler des politiques de mise en valeur des aptitudes efficaces conçues pour mettre en adéquation l’offre et la demande de nouvelles aptitudes.


S’exprimant au nom des pays membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. HENRY MAC DONALD (Suriname) a exprimé son soutien à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine avant de noter que la lutte contre la pauvreté est devenue un des plus grands défis de notre temps.  Il a observé que l’éradication de la pauvreté extrême à l’horizon 2015 –qui constitue le premier des huit Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)- devrait être un objectif à atteindre à tout prix.  Il a lancé un appel afin que les pays développés honorent leurs engagements internationaux en matière d’aide au développement. 


En outre, M. Mac Donald a déploré l’aggravation du problème de la faim dans le monde et a plaidé pour son élimination.  Il a souhaité que la communauté internationale trouve des financements additionnels pour faire face à l’insécurité alimentaire, et qu’elle promeuve davantage la coopération Sud-Sud et le développement de l’agriculture.  Le représentant du Suriname s’est aussi dit préoccupé par la classification arbitraire de la plupart des pays des Caraïbes dans le groupe des pays à revenu intermédiaire, ce qui les prive de ce fait de certaines aides internationales.  M. Mac Donald s’est enfin étendu sur la nécessité de la démarginalisation des pauvres par le droit et sur celle d’aider les pays de la région des Caraïbes dans la lutte contre les changements climatiques.


M. URI RESNICK (Israël) a indiqué que l’accent mis par le rapport du Secrétaire général sur le rôle de l’émancipation des femmes dans la lutte contre la pauvreté était un jalon de l’approche de son Gouvernement envers la promotion du développement durable.  Ainsi, un Centre de formation installé à Haïfa prend en compte depuis 50 ans la relation entre la condition des femmes, la réduction de la pauvreté et le développement durable.  En outre, a poursuivi le représentant, Israël a développé des stratégies d’autonomisation des femmes afin d’intensifier la prise de conscience des responsables politiques en ce qui concerne les droits économiques et sociaux des femmes.  Rappelant que son pays était pionnier dans le domaine de l’innovation agrotechnologique, M. Resnick a indiqué qu’Israël avait développé des systèmes d’irrigation et des programmes de formation à succès destinés aux jeunes les plus défavorisés.


M. TACHASIT PRASITTIRAT (Thaïlande) a exprimé son soutien aux déclarations du Groupe des 77 et la Chine et à celle de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) faite, pour cette dernière, lors de l’examen du point de l’ordre du jour portant sur l’élimination de la pauvreté il y a une semaine.  Il a ensuite fait état des succès de son pays dans la lutte contre la pauvreté, rappelant que la Thaïlande a atteint l’Objectif du Millénaire pour le développement relatif à cette question.  « Investir dans ses populations est le meilleur investissement qu’un pays puisse faire », a relevé M. Prasittirat.  L’accès à l’éducation et à la santé contribuent, a-t-il conclu, à l’élimination de la pauvreté.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.