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AG/EF/3256

La Deuxième Commission engage un dialogue avec les commissions économiques régionales de l'ONU sur l'impact économique des changements climatiques

27/10/2009
Assemblée généraleAG/EF/3256
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Deuxième Commission

Dialogue interactif - matin


LA DEUXIÈME COMMISSION ENGAGE UN DIALOGUE AVEC LES COMMISSIONS ÉCONOMIQUES RÉGIONALES DE L’ONU SUR L’IMPACT ÉCONOMIQUE DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES


À l’occasion de son dialogue annuel avec les cinq commissions économiques et sociales régionales des Nations Unies, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a entendu ce matin leurs Secrétaires exécutifs présenter une perspective régionale concernant les conséquences des changements climatiques.  Ces exposés ont été suivis d’un échange entre les Secrétaires exécutifs et les représentants des États Membres.


Le réchauffement planétaire aura des coûts économiques pour les pays d’Europe, a déclaré le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Europe (CEE), M. JAN KUBIS.  En effet, dans la mesure où une masse terrestre plus importante est concentrée dans l’hémisphère Nord du globe, la hausse des températures y sera plus importante que dans le reste du monde, a-t-il expliqué.  Outre un impact sur les bassins montagneux, le cycle des précipitations y sera perturbé, avec des conséquences pour l’agriculture, la sécurité alimentaire, les ressources en eau, les écosystèmes, la santé et le logement.  Les 56 économies de la Commission économique pour l’Europe représentent environ 51% du produit intérieur brut (PIB) mondial et 49,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, a fait observer M. Kubis.  Il a également expliqué que, dans cette région économiquement très diverse, la plupart des sous-régions s’étaient engagées en faveur de baisses significatives de leurs émissions, plusieurs d’entre elles ayant déjà mis en œuvre des initiatives allant dans cette direction.  Ce sont les États membres de l’Union européenne qui ont pris la tête des efforts d’atténuation des effets du réchauffement de la planète à la veille de Copenhague, a précisé le Secrétaire exécutif de la CEE.  Aussi la Commission économique pour l’Europe a-t-elle, entre autres, coopéré avec les autres agences des Nations Unies opérant sur le continent dans le cadre du Mécanisme de coordination régionale, ceci afin de préparer une feuille de route en prévision de Copenhague et de concevoir un plan d’action régional pour les activités d’atténuation et d’adaptation, a indiqué Jan Kubis.


M. ABDOULIE JANNEH, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a rappelé que ce continent africain était de loin le plus vulnérable à l’impact des changements climatiques alors qu’il n’est responsable que de moins de 4% des émissions de gaz à effet de serre.  Le coût économique de ce phénomène sera ressenti à tous les niveaux, qu’il s’agisse de la production agricole, de la filière énergétique, de la sécurité alimentaire, et de la santé et du logement, a-t-il prévenu.  En effet, l’agriculture pluviale contribue à 30% du PIB de la plupart des pays africains et emploie 70% de la population, a relevé M. Janneh.  L’Afrique dépend par ailleurs à 80% de la biomasse pour la satisfaction de ses besoins énergétiques, tandis que le paludisme est en train de se répandre pour la première fois dans les zones situées en haute altitude.  On estime qu’une hausse de la température de 2°C pourrait se traduire par une baisse de 5% du PIB des pays africains, principalement en raison de pertes occasionnées par les insuffisances et les baisses qui seront enregistrées dans la production agricole.  Une hausse d’un peu plus de 2,5% des températures pourrait plonger dans la faim et les pénuries alimentaires les plus sévères 128 millions de personnes, tandis que la montée du niveau des mers et des océans provoquera des dégâts inévitables pour les villes côtières, sans compter les risques sécuritaires qui pourraient découler des migrations « climatiques », a ajouté M. Janneh. 


Le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique a par ailleurs rappelé que l’adaptation aux changements climatiques imposera des coûts additionnels estimés à entre 5% et 10% du PIB des pays.  Pour éviter de dépasser le seuil critique de 2°C en ce qui concerne l’augmentation des températures moyennes de la planète, des objectifs ambitieux doivent être atteints lors de la Conférence de Copenhague, a-t-il préconisé.  Il a expliqué que l’Afrique présentera à cette occasion une position commune sous le leadership du Premier Ministre de l’Éthiopie.  Pour sa part, la CEA a soutenu les délégations africaines dans leurs préparatifs pour les négociations, coopérant avec la Commission de l’Union africaine et la Banque africaine de développement pour établir le programme « Clim-Dev Africa », qui vise, entre autres, à renforcer les capacités des institutions et des parties prenantes concernées et à harmoniser les données et les informations disponibles d’un pays à l’autre.  La Commission a par ailleurs ouvert un Centre politique du climat en Afrique pour faciliter la mise en œuvre du programme « Clim-Dev Africa », a précisé le Secrétaire exécutif.


Mme ALICIA BÁRCENA, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a axé sa présentation sur le « droit à l’avenir » dans les Caraïbes et en Amérique latine dans une ère d’après-crise économique.  La région, a-t-elle expliqué, possède un secteur agricole important, mais vulnérable, comme dans les autres régions, aux variations de températures et à l’humidité, sans compter les catastrophes naturelles auxquelles elle est exposée.  Mme Bárcena a indiqué que la région Amérique latine et Caraïbes avait aussi des atouts uniques pour lutter contre le réchauffement planétaire.  Elle a fait état des progrès significatifs enregistrés dans le domaine de l’efficacité énergétique.  Mme Bárcena a attiré l’attention des délégations sur le potentiel offert par les énergies renouvelables, la couverture forestière, et les changements observés dans l’usage des sols.  La CEPALC a lancé des études sur l’impact économique des changements climatiques, qui ont permis de définir des mesures d’adaptation et d’atténuation cohérentes d’un pays à l’autre et de concevoir des stratégies de développement faibles en émissions de carbone, a indiqué la Secrétaire exécutive.


M. ANHAR HEGAZI, Directeur de la Division du développement durable et de la productivité à la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a déclaré que la réalisation du développement durable se heurtait à des défis importants dans la région couverte par la CESAO, tels que l’instabilité politique, la rareté de l’eau, une production et des schémas de consommation non viables, et des ressources financières inadéquates.  Comme l’Afrique, l’Asie occidentale est l’une des régions qui émet le moins de gaz à effet de serre, mais en subit pourtant le plus les conséquences, a-t-il rappelé.  La hausse des températures, la désertification accrue, la détérioration des sols, et la montée du niveau des mers auront un impact inévitable sur la production agricole, le tourisme et l’exploitation des hydrocarbures, notamment.  Pour faire face à cette menace grandissante, la CESAO a, lors de sa vingt-cinquièmesession ministérielle, adopté une résolution aux termes de laquelle la Commission a été chargée de préparer une étude sur l’impact des changements climatiques dans la région, en particulier sur les réserves aquifères.  La CESAO, a poursuivi M. Hegazi, est également chargée de prendre toutes les mesures nécessaires pour coopérer avec chaque État Membre afin de discuter des actions à entreprendre.  En outre, la résolution enjoint la CESAO, en partenariat avec la Ligue des États arabes et les organisations régionales pertinentes, à élaborer un Plan-cadre d’action arabe sur les changements climatiques.  La CESAO continuera par ailleurs à fournir une assistance technique à ses États membres sur les préparatifs des stratégies nationales et la formulation de mesures pour lutter contre ce phénomène, a annoncé Anhar Hegazi.


M. K. V. RAMANI, Conseiller principal à la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a relevé que le succès économique des pays d’Asie et du Pacifique s’accompagne d’une augmentation des émissions de gaz à effet de serre: quatre pays parmi les huit plus grands pollueurs sont en Asie, et le continent compte 10 des 12 villes côtières les plus vulnérables aux inondations, a-t-il indiqué.  La croissance économique ayant facilité l’urbanisation et l’usage d’automobiles personnelles comme moyen de transport, l’Asie a vu son niveau de pollution augmenter plus vite que celui du reste du monde, a-t-il ajouté, précisant que pour la seule période 2004-2005, la consommation d’énergie a augmenté de 10% dans la région, et la pollution de 8%.  Cette tendance, a-t-il prévenu, devrait se poursuivre, en particulier au moment ou le monde connaît une relance économique à laquelle l’Asie contribuera.  À ce rythme, a observé M. Ramani, les conséquences dévastatrices des changements climatiques affecteront gravement les régions de l’Himalaya, celles d’Asie centrale, du Sud-Ouest et du Sud notamment.  Tout en rappelant qu’au cours des deux dernières décennies, l’impact cumulé des catastrophes naturelles en Asie a été évalué à 20 milliards de dollars, M. Ramani a averti de ce que, à cause de la multiplication de ces évènements extrêmes, les pays du sud-est du continent pourraient perdre autour de 67% de leur PIB.  Enfin, s’il a reconnu que l’Asie aura toujours plus besoin d’énergie en vue d’éradiquer la pauvreté notamment, M. Ramani a jugé qu’investir davantage dans les énergies vertes devrait permettre de limiter l’utilisation des énergies fossiles.  Il faudrait par ailleurs, a-t-il conclu, réduire l’inégalité d’accès à l’énergie, en encourageant la réduction de la consommation chez les plus privilégiés afin que les populations vulnérables y aient droit elles aussi.


Au cours d’une brève discussion interactive, le représentant de l’Éthiopie a rappelé, tout comme celui de l’Indonésie, que les pays développés devaient impérativement ramener à des seuils acceptables le niveau de leurs émissions de gaz à effet de serre.  Il s’est donc félicité de la position commune adoptée par les pays africains, qui demandent à la communauté internationale de leur fournir des ressources financières et une assistance technique adéquates pour les aider à relever le défi posé par les changements climatiques.  Les commissions régionales doivent faire de leur mieux pour œuvrer à l’élaboration d’objectifs communs, a-t-il ajouté.


Le représentant de la Fédération de Russie a reconnu le rôle important que les commissions économiques régionales pouvaient jouer dans le cadre de la lutte contre le réchauffement planétaire, notamment au travers du Mécanisme de coordination régionale.  Mais il a déclaré qu’il ne faudrait pas non plus que les commissions axent leurs travaux uniquement sur ce sujet, dans la mesure où de nombreuses autres entités en ont déjà été chargées.  Aussi, a-t-il estimé que la Deuxième Commission n’était pas l’enceinte adéquate pour engager avec les commissions régionales une « discussion politique » sur les changements climatiques. 


La représentante de la Grenade s’est, quant à elle, demandée pour quelles raisons les Caraïbes n’étaient pas suffisamment représentées dans les projections et modélisations proposées par la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), quand on sait, par exemple, que le simple passage d’un ouragan a exigé que son pays engage des dépenses atteignant 233% de son PIB pour en surmonter les conséquences.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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