En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/3251

La Deuxième Commission tire l'alarme sur l'impact de la crise économique sur les pays les moins avancés et les pays en développement sans littoral

20/10/2009
Assemblée généraleAG/EF/3251
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

14e& 15eséances – matin & après-midi


LA DEUXIÈME COMMISSION TIRE L’ALARME SUR L’IMPACT DE LA CRISE ÉCONOMIQUE

SUR LES PAYS LES MOINS AVANCÉS ET LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT SANS LITTORAL


C’est à la situation dans laquelle se trouvent les pays les moins avancés (PMA) et des pays en développement sans littoral que la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a consacré aujourd’hui son attention, préoccupés que sont les États Membres par l’impact sévère qu’a eu la crise économique et financière sur ces deux catégories de pays déjà particulièrement défavorisées.


La Deuxième Commission était saisie, sur cette question, de deux rapports du Secrétaire général, présentés par le Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, M. Cheick Sidi Diarra.  L’un* de ces documents évaluait les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs fixés par le Programme d’action de Bruxelles en faveur des PMA pour la décennie 2001-2010; tandis que l’autre** faisait le point sur les progrès enregistrés dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, dont les recommandations visent à créer une réponse pertinente aux besoins particuliers des pays en développement sans littoral.


Dans le premier rapport, le Secrétaire général affirme que « les crises alimentaire et énergétique ont mis en péril le développement des PMA, alors que la crise financière a eu des conséquences limitées sur ces pays en raison du faible degré de développement de leur système financier et de l’état réduit de leurs liens avec le reste du monde » .  Les PMA ont également été relativement épargnés au cours des phases initiales du ralentissement économique mondial du fait que leur participation au commerce des produits manufacturés reste limitée, ajoute le Secrétaire général dans ce document.


De nombreuses délégations, en particulier celles de pays appartenant à l’une ou l’autre de ces catégories –ou aux deux, comme le Mali- ont toutefois prévenu, notamment par la voix du Groupe des 77 et de la Chine, que la crise économique et financière continuerait d’avoir des répercussions sur les économies des PMA, « bien après le redémarrage apparent de l’économie mondiale », dont 53,4% de la population vivent toujours avec moins de 1,25 dollar par jour.


La plupart des délégations de PMA et d’États sans littoral se sont en outre alarmées de la nette baisse des niveaux d’aide publique au développement (APD) cette année, qui est contraire à l’engagement pris par les pays développés, qui avaient promis de porter le niveau de cette aide à 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB).


La représentante de la Suède a plaidé en faveur des actions entreprises par l’Union européenne, « qui reste le plus important partenaire commercial des PMA et des pays en développement sans littoral », tandis que son homologue des États-Unis a rappelé que l’Administration Obama s’était engagée à verser sur trois ans au moins 3,5 milliards de dollars pour promouvoir le développement agricole des pays en développement.


D’après le rapport du Secrétaire général sur l’état de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, le manque d’accès à la mer, l’éloignement par rapport aux grands marchés internationaux, la lenteur des procédures de transit, et l’insuffisance des infrastructures de transport sont les principaux facteurs qui déterminent le coût élevé des transactions du commerce extérieur des pays en développement sans littoral.  En outre, poursuit le document, la vulnérabilité structurelle de ces pays les expose particulièrement aux effets néfastes de l’actuelle crise économique mondiale, ainsi qu’aux problèmes de sécurité alimentaire et aux conséquences des changements climatiques, qui pourraient remettre en question les progrès que ces nations ont accomplis à ce jour en matière de développement.


Un certain nombre d’intervenants ont fait part d’initiatives de coopération Sud-Sud, qui parient sur la solidarité régionale pour surmonter les problèmes particuliers auxquels se heurtent les pays sans littoral.  C’est le cas du Kazakhstan, dont la représentante a évoqué la création d’une union douanière, qui, dès le 1er janvier 2010, permettra d’harmoniser les normes et tarifs douaniers entre son pays, la Fédération de Russie et le Bélarus, créant ainsi un marché élargi pour les produits de ces trois pays.


De son côté, le représentant de l’Ouganda a indiqué que son pays avait organisé en octobre de l’année dernière un sommet tripartite au cours duquel ont été évoquées les modalités de création d’une future zone de libre-échange couvrant les espaces du Marché commun de l'Afrique orientale et australe, de la Communauté d'Afrique de l'Est et de la Communauté de développement de l’Afrique australe, qui à eux trois, comptent près de 500 millions de personnes.


Mais ces projets aux niveaux régional ou sous-régional ne pourront aboutir sans un soutien renouvelé de la communauté des donateurs, multilatéraux et bilatéraux, ont estimé certains orateurs.  Le Paraguay a rappelé à cet égard que la coopération Sud-Sud, aussi nécessaire soit-elle, ne saurait se substituer totalement à la coopération Nord-Sud et à l’APD, dont les niveaux doivent être maintenus.


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, mercredi 21 octobre, à partir de 10 heures.


* A/64/80-E/2009/79

**A/64/268


GROUPES DE PAYS EN SITUATION PARTICULIÈRE


Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (A/64/80-E/2009/79)


Rapport du Secrétaire général sur l’application du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2001-2010


Ce rapport présente un examen de l’impact de la crise financière et économique actuelle sur les pays les moins avancés (PMA).  Il donne un bref aperçu des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs énoncés dans le Programme d’action de Bruxelles en faveur des PMA et met en évidence quelques conséquences que les crises pourraient avoir dans ce domaine.  Il évoque enfin les préparatifs de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA IV).


Le Secrétaire général estime dans ce rapport que les crises successives qui ont débuté il y a un an ont différemment affecté les PMA.  Les crises alimentaire et énergétique ont mis en péril le développement des pays les moins avancés, alors que la crise financière, apparue dans quelques pays développés, a eu un effet et des conséquences limités sur les PMA en raison du faible degré de développement de leurs systèmes financiers et de l’état réduit de leurs liens avec le reste du monde.  Les PMA ont également été relativement épargnés au cours des phases initiales du ralentissement économique mondial du fait que leur participation au commerce des produits manufacturés est limitée.  Jusqu’en 2008, les PMA exportateurs de pétrole et de produits de base ont fortement bénéficié de la flambée des prix de ces matières premières.  Le rapport note que l’investissement direct étranger (IED) dans les PMA subit également les effets de la crise.


Dans ce contexte, poursuit l’étude, les PMA aimeraient pouvoir suivre l’exemple des pays développés, c’est-à-dire assouplir leur politique monétaire et adopter des mesures budgétaires anticycliques.  Mais leur marge de manœuvre est plus limitée que celle de la plupart des autres pays, et ce type de mesures y serait moins efficace qu’ailleurs.  Le rapport s’inquiète du fait qu’il existe un grand risque de voir les progrès accomplis en vue de la réalisation du Programme de Bruxelles et des Objectifs du Millénaire pour le développement réduits à néant pour des raisons indépendantes de la volonté des pays les moins avancés.  D’après le rapport, qui cite des études de la Banque mondiale, la hausse des prix des produits alimentaires a créé 200 millions de nouveaux pauvres dans le monde, et la moitié de ces pauvres le resteront en 2009.


Pour faire face à la situation, le rapport préconise diverses pistes: dans l’immédiat, le premier souci doit être d’atténuer les effets de la récession mondiale sur les PMA.  En deuxième lieu, il faudra s’efforcer de renforcer leur capacité de résistance aux secousses provoquées par leur intégration croissante dans l’économie mondiale, ce qu’exige toute perspective de développement.  En troisième lieu, les pays les moins avancés doivent, avec l’appui de leurs partenaires de développement, incorporer dans leurs stratégies nationales de développement des mesures qui atténueront les effets prévisibles des changements climatiques.



Mesures spécifiques répondant aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral: résultats de la Conférence ministérielle internationale des pays en développement sans littoral et de transit, des pays donateurs et des organismes internationaux de financement et de développement sur la coopération en matière de transport en transit (A/64/268)


Rapport du Secrétaire général sur l’application du Programme d’action d’Almaty: « Répondre aux besoins particuliers des pays en développement sans littoral et créer un nouveau cadre mondial pour la coopération en matière de transport en transit entre les pays en développement sans littoral et de transit » (A/64/268)


Dans ce rapport, le Secrétaire général analyse les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty et de la Déclaration sur l’examen à mi-parcours de l’application dudit programme.  Dans ce document, le Secrétaire général indique que le manque d’accès à la mer, l’éloignement par rapport aux grands marchés internationaux, la lenteur des procédures de transit et l’insuffisance des infrastructures de transport demeurent les principaux facteurs qui déterminent le coût élevé des transactions de commerce extérieur pour les pays en développement sans littoral.  En outre, poursuit-il dans ce document, la vulnérabilité structurelle de ces pays les expose particulièrement aux effets néfastes de l’actuelle crise économique mondiale, aux problèmes de sécurité alimentaire, et aux conséquences des changements climatiques, qui pourraient remettre en question les progrès accomplis à ce jour.


Le rapport note qu’au cours de la période considérée, les pays sans littoral et de transit ont poursuivi leurs efforts pour mettre en œuvre les mesures spécifiques préconisées dans le Programme d’action d’Almaty, avec le soutien du système des Nations Unies et d’autres partenaires de développement.  Des réformes politiques importantes ont été adoptées pour atténuer les effets des obstacles physiques et autres à leur participation efficace au commerce international.  Cependant, le Secrétaire général note dans cette étude que des déficits financiers importants continuent de faire obstacle à une plus grande connectivité et à la mise en place des infrastructures nécessaires, c’est-à dire de l’ossature requise pour soutenir le développement économique et social des régions sans littoral du monde.  Il constate aussi que les organismes du système des Nations Unies et d’autres partenaires de développement du Programme d’action d’Almaty ont renforcé leur appui technique et financier aux efforts des pays en développement sans littoral pour accélérer la mise en œuvre dudit programme.


Enfin, le Secrétaire général recommande notamment, dans ce rapport, que l’on s’emploie à suivre des politiques propres à renforcer la compétitivité intérieure des pays en développement sans littoral en investissant dans le renforcement des capacités productives et en réduisant la dépendance de leurs économies envers les produits de base; mais aussi en améliorant les infrastructures du transport en transit; en réformant les politiques relatives au transit; en libéralisant les services de transport, et en mettant en œuvre des mesures de facilitation du commerce aux niveaux national et régional.  De même, souligne encore le document, dans le contexte actuel marqué par diverses crises, il est urgent que la communauté internationale apporte un soutien supplémentaire et prévisible au développement, sous forme de prêts assortis de conditions libérales et à décaissement rapide, pour aider les pays en développement sans littoral à combler leur déficit financier.  De telles mesures se justifient d’autant plus que l’aide publique au développement reste la principale source de financement extérieur pour les pays en développement sans littoral.


Le rapport préconise également d’accorder une attention toute particulière aux pays en développement sans littoral dans le cadre de l’« Initiative Aide pour le commerce ».  Les donateurs bilatéraux et multilatéraux sont encouragés à fournir des aides supplémentaires au commerce afin d’accéder aux demandes de renforcement des capacités en matière d’échanges, et de favoriser la mise en œuvre de mesures de facilitation du commerce dans les pays en développement sans littoral.


Débat général


Mme SOPHIE BELFRAGE BECKER (Suède), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne (UE) et des pays candidats à l’accession, a relevé l’importance de la mise en œuvre des Programmes d’action de Bruxelles et d’Almaty dans le cadre de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Abordant la situation des pays les moins avancés (PMA), elle a souligné les conclusions du rapport du Secrétaire général sur l’application du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2001-2010 (A/64/80-E/2009/79) qui note l’impact négatif des crises financière, énergétique, alimentaire, et des changements climatiques sur ces pays.  53,4% des populations des PMA vivent toujours avec moins de 1,25 dollar par jour, a-t-elle regretté. 


Tout en rappelant que chaque pays est en premier responsable de son développement, la représentante de la Suède a relevé qu’en plus de la croissance économique, la bonne gouvernance et l’appropriation nationale étaient des éléments importants en vue de le réaliser.  Elle a ensuite évoqué les efforts déployés par l’Union européenne en vue de venir en aide aux PMA, et notamment l’ambition des pays membres de l’UE de consacrer de 0,15% à 0,20% de leur produit intérieur brut (PIB) à l’aide à ces pays.  L’Union européenne, a-t-elle souligné, reste le plus important partenaire commercial des PMA et des pays en développement sans littoral. Enfin, évoquant l’impact des changements climatiques sur les PMA, les États insulaires en développement (EID) et les pays africains, Mme Becker a noté que les efforts d’adaptation nécessitent des ressources internes et externes, et publiques autant que privées. 


S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. AMAR DAOUD (Soudan) a déclaré que l’impact de la crise actuelle continuerait d’avoir des conséquences douloureuses pour les PMA et les pays en développement sans littoral bien après le redémarrage apparent de l’économie mondiale.  Il a déploré l’absence de progrès dans la facilitation du commerce avec les PMA, qui devraient bénéficier d’accès au marché sans franchise de droits.  Ceux-ci ont consenti suffisamment d’efforts pour mettre en œuvre le Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2001-2010, a affirmé le représentant, pour qui le soutien de la communauté des donateurs est désormais indispensable.  Or, la tendance que l’on observe est celle d’une baisse de l’aide publique au développement (APD) et d’une chute des investissements directs étrangers dans ces mêmes pays, au moment même où ils en ont plus que besoin, a-t-il fait observer. 


Quant aux pays en développement sans littoral, ils continuent d’être marginalisés par rapport au commerce international et de se heurter à des difficultés à mettre en place des réseaux de transit qui leur permettraient d’être compétitifs à l’exportation, a constaté M. Daoud.  Le Groupe des 77 et de la Chine a donc encouragé les pays donateurs à respecter les engagements qu’ils ont pris pour aider ces pays à se développer, rappelant que les objectifs de développement agréés au niveau international ne seraient atteints que si les besoins spécifiques de ces pays étaient pris en compte, a souligné le représentant.


S’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), M. HASAN KLEIB (Indonésie) a rappelé que la régression sociale et économique provoquée par la crise économique et financière remettait en question la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans les pays les moins avancés et les pays en développement sans littoral.  Seul un partenariat véritable entre les Gouvernements de ces pays et leurs partenaires de développement pourra leur permettre d’inverser cette tendance, a assuré le représentant, qui a formé le vœu que la quatrième Conférence sur les pays les moins avancés (PMA IV), prévue en 2011, joue un rôle déterminant à cet égard.  Abordant la situation particulière des pays en développement sans littoral, M. Kleib a déclaré qu’en dépit de quelques progrès dans la mise en œuvre du Programme d’Almaty, ils continuent d’être tenus en marge du commerce international, qui pourrait pourtant être le moteur de leur croissance économique.  L’ANASE estime cependant que ce Programme demeure le meilleur instrument pour renforcer les partenariats et répondre aux besoins spécifiques de ces pays.  À cet égard, a suggéré le représentant, le Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement devrait jouer un rôle plus actif dans le domaine de la coordination interagences et de la mobilisation des ressources.  Pour sa part, l’ANASE s’efforce de renforcer les réseaux logistiques de ses États membres pour faciliter leur développement au travers du commerce, a indiqué M. Kleib. 


M. AMRIT BAHADUR RAI (Népal) qui s’exprimait au nom des pays les moins avancés (PMA), a noté que le rapport du Secrétaire général sur l’application du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2001-2010 (A/64/80-E/2009/79) dresse un portrait contrasté des progrès réalisés dans la mise en œuvre des Programmes d’action de Bruxelles et d’Almaty, dont il a appelé à la mise en œuvre des recommandations.  Ceci nécessite, a-t-il suggéré, le renforcement du partenariat entre les Nations Unies, les institutions financières internationales et les pays partenaires notamment.  Le représentant du Népal a lancé un appel à honorer les engagements internationaux pris en faveur des PMA en dépit du contexte actuel de crise, regrettant lui aussi que les pays développés n’aient toujours pas réussi à consacrer de 0,15% à 0,20% de leur PIB à l’aide aux PMA. 


En outre, il a plaidé en faveur de la conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha, de l’allègement de la dette et de la mise en œuvre des conclusions de la Conférence de Doha sur le financement du développement.  Face aux changements climatiques, les PMA, les pays en développement sans littoral et les États insulaires en développement ont besoin de davantage de soutien international, a-t-il encore relevé.  Notant que selon le Programme alimentaire mondial (PAM), 24 PMA comptent parmi les 36 pays les plus affectés par le renchérissement des prix des denrées alimentaires, le représentant du Népal a appelé à une mobilisation globale pour mettre fin à la crise alimentaire.  Enfin, abordant la situation des pays en développement sans littoral, M. Rai a souhaité que plus d’efforts soient consacrés à la construction d’infrastructures régionales de transport visant à les désenclaver.


M. MUYAMBU SIPANGULES(Zambie) qui s’exprimait au nom des pays membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a noté que parmi les pays membres de cette organisation, huit sont des PMA et six sont des pays en développement sans littoral.  Tous, a-t-il poursuivi, ont subi les impacts des crises actuelles.  Les secteurs minier et pétrolier ont connu en 2009 des performances en dessous des niveaux connus en 2006.  En République démocratique du Congo, en Zambie, en Afrique du Sud ou au Botswana, ceci a entraîné la perte de centaines de milliers d’emplois, a-t-il encore regretté.  M. Sipangules a noté que le taux de croissance de la SADC sera de 0,1% en 2009 alors qu’il avait atteint 5,9% l’année précédente.  La crise, a-t-il souligné, remet en cause les progrès économiques réalisés au cours des cinq dernières années de même que les avancées effectuées dans le cadre du Programme d’action de Bruxelles. 


En outre, le représentant de la Zambie a regretté qu’en dépit de l’accord général sur l’aide qu’il faudrait apporter aux PMA, les actions se fassent attendre.  Il a noté à ce titre que l’objectif de consacrer à l’aide aux PMA de 0,15 à 0,20% du PIB des pays donateurs n’est toujours pas atteint.  De même, l’aide au commerce qui leur a été promise n’est toujours pas disponible, a-t-il précisé.  Abordant la question de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, M. Sipangule a noté la vulnérabilité des pays les moins avancés, importateurs nets de denrées alimentaires, face à ces défis ainsi qu’à ceux des changements climatiques.  Le représentant de la Zambie a enfin fait état des efforts des pays de la SADC dans la mise en œuvre du Plan d’action d’Almaty, mais a noté les nombreux obstacles qui se dressent devant ces pays.  La communauté internationale doit soutenir ces pays, a-t-il conclu, afin qu’ils accèdent au statut de pays à revenu moyen.


S’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. WILLIAM EXANTUS (Haïti) a déclaré que les mesures prises par la communauté internationale en 2008 pour aider les pays les plus touchés par les crises alimentaire et énergétique attendaient encore d’atteindre leur plein effet quand la crise économique et financière est venue les frapper de plein fouet.  Il a rappelé qu’au début de cette crise, d’aucuns pensaient que « le faible degré d’intégration des PMA dans le secteur financier des économies développées allait les mettre à l’abri ».  Il n’en a rien été, a poursuivi le représentant, qui a cependant affirmé qu’il était possible de renverser la tendance actuelle en procédant à un examen sérieux du Programme d’action de Bruxelles.  Dans ce contexte, M. Exantus a lui aussi estimé que la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA IV) représenterait une occasion unique d’activer les chantiers du développement économique et social de ces mêmes pays.  Comme le souligne le rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) sur les PMA, les tendances à court et à moyen termes des flux financiers extérieurs se révèlent d’une importance cruciale, a-t-il relevé.  L’APD deviendra donc un élément important de l’évolution de la situation des PMA, puisqu’il est prévu une nette diminution de l’investissement direct étranger, lequel se concentre surtout dans l’exploitation des ressources naturelles et du secteur des industries extractives de ces pays.  La délégation d’Haïti, porte-parole de la CARICOM, s’est félicitée à cet égard des mesures multilatérales prises par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) en avril dernier et a formé le vœu qu’elles seront complétées par le respect par tous les partenaires bilatéraux de l’engagement de porter l’APD à hauteur de 0,7% de leur produit national brut (PNB).


M. N’GOLO FOMBA (Mali) a relevé qu’en raison des contraintes spécifiques de transport et de transit auxquelles doivent faire face les pays en développement sans littoral, la compétitivité de leurs marchandises sur les marchés internationaux et nationaux est réduite.  En dépit des progrès enregistrés dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, les pays en développement sans littoral demeurent vulnérables, a-t-il ajouté.  Le représentant du Mali a noté que ces pays, dont 12 font partie de la liste des 24 pays ayant les plus bas revenus en 2009, n’atteindront pas les Objectifs du Millénaire pour le développement et il a regretté le fait qu’ils reçoivent peu d’assistance au développement et d’investissement direct étranger.  M. Fomba a enfin appelé la communauté internationale à honorer ses engagements vis-à-vis des pays en développement sans littoral, en mettant en œuvre notamment le Programme d’action d’Almaty, mais aussi en faisant preuve de flexibilité afin de conclure le Cycle de négociations commerciales de Doha.


M. SHRI T. K. S. ELANGOVAN (Inde) a noté que les PMA et les pays en développement sans littoral sont les plus affectés, entre tous les pays, par les conséquences des crises actuelles.  Il a souligné l’urgence de l’apport d’une aide multiforme aux PMA dans le contexte actuel qui a vu leur croissance économique s’effondrer après avoir atteint un taux de 6% entre 1998 et 2008.  Rappelant que les Programmes d’action de Bruxelles et d’Almaty doivent être mis en œuvre, le représentant de l’Inde a exprimé la solidarité de son pays envers les PMA et s’est félicité des conclusions du rapport du Secrétaire général sur l’application du Programme d’action d’Almaty.  Répondre aux besoins particuliers des pays en développement sans littoral et créer un nouveau cadre mondial pour la coopération en matière de transport en transit entre les pays en  développement sans littoral et de transit, comme il est dit dans le rapport publié sous la cote A/64/268, est vital.


M. LIU ZHENMIN (Chine) a déclaré que les pays les moins avancés et les pays en développement sans littoral étaient les victimes majeures de la crise économique et financière.  Selon la Banque mondiale, cette crise jettera entre 55 et 99 millions de personnes de plus dans la pauvreté et ce sont ces pays qui porteront l’essentiel de ce fardeau, a-t-il rappelé.  Aussi la Chine a-t-elle fait plusieurs propositions visant à leur venir en aide, comme le renforcement de l’aide au commerce avec ces pays, qui doivent bénéficier d’un accès élargi aux marchés.  La communauté internationale devrait accroître ses investissements dans le renforcement des capacités productives de ces pays et devrait les aider à réduire leur dépendance par rapport aux produits de base, tout en soutenant  l’amélioration de leurs infrastructures.  Les pays développés devraient également renforcer leur aide publique au développement (APD) et accélérer les préparatifs de la quatrième Conférence sur les pays les moins avancés (PMA IV), prévue en 2011, a dit M. Liu.  S’agissant des pays en développement sans littoral, la Chine est d’avis qu’il faut faire des progrès décisifs dans le Cycle de négociations commerciales de Doha, ainsi que sur la facilitation du commerce, et qu’il faut réformer les politiques relatives au transit, en libéralisant les services de transport et en mettant en œuvre des mesures de facilitation du commerce aux niveaux national et régional.  Enfin, comme pour les pays les moins avancés, M. Liu Zhenmin a préconisé d’améliorer les infrastructures et d’accroître les niveaux d’APD en faveur des pays sans littoral.


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a souligné l’impact de la crise économique et financière sur les pays en développement sans littoral.  Elle s’est déclarée également d’accord avec l’idée qu’une aide supplémentaire au développement devait être fournie à ces pays par la communauté internationale sous la forme de ressources financières prévisibles et substantielles.  Un renforcement des capacités techniques est également indispensable pour permettre à cette catégorie de pays de relever les défis qui se présentent à eux, a poursuivi la représentante.  Pour sa part, le Kazakhstan est fermement engagé en faveur de la pleine mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, après avoir entrepris des actions pour résoudre les problèmes qui se posent dans les domaines du transport et du commerce, a dit Mme Aitimova.  Elle a fait état de la participation active de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP) et de la Commission économique pour l'Europe (CEE) dans des projets d’ampleur qui contribuent à l’amélioration des infrastructures logistiques en Eurasie et au renforcement des capacités au niveau interrégional.  En outre, s’est félicitée la représentante, une « Union douanière » sera lancée à partir du 1er janvier 2010 afin d’harmoniser les normes et tarifs douaniers entre le Kazakhstan, la Fédération de Russie et le Bélarus.


Mme TATIANA ZVEREVA (Fédération de Russie) a relevé que les efforts enregistrés dans la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles pourraient être vains, et elle a appelé à maintenir le soutien aux PMA.  Elle a fait état des efforts de la Fédération de Russie en ce sens, et notamment de sa contribution au Programme alimentaire mondiale, qui est en augmentation constante depuis quelques années.  Elle a, en outre, évoqué le traitement préférentiel accordé par son pays aux pays les plus défavorisés, dans le cadre de ses relations commerciales avec les pays les moins avancés (PMA).  Abordant la situation des pays sans littoral, elle a évoqué les initiatives prises par la Fédération de Russie dans le cadre de la mise en œuvre d’infrastructures permettant de connecter 28 pays de la région Eurasie, et la construction de corridors commerciaux dans la région.


M. ERTŬGRUL APAKAN (Turquie) a déclaré que le Gouvernement de la Turquie soutenait l’appel du Secrétaire général en faveur des PMA et des pays en développement sans littoral, qui sont les premiers à subir les contrecoups de la crise, alors même que les progrès réalisés dans la mise en œuvre du Programme d’action 2001-2010 en faveur des PMA sont insuffisants.  Il a indiqué qu’il était temps que les pays en développement et les pays développés renforcent leurs partenariats et mettent en place des initiatives communes, notamment par le biais de mécanismes de coopération régionale.  Le représentant a affirmé que les Nations Unies devaient prendre la tête de ces efforts de manière efficace et collective pour faire face aux besoins et aux défis qui se posent à ces pays, tandis que ceux-ci doivent clairement définir leurs priorités nationales.  D’autre part, la Turquie est favorable à l’accélération du Cycle de négociations commerciales de Doha, qui, une fois conclu, permettra aux pays des deux catégories susnommées d’élargir leur accès au commerce.  Notre pays, a enfin rappelé le représentant, accueillera la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA IV).


M. BENITO JIMÉNEZ SAUMA (Mexique), qui s’exprimait au nom des pays du Groupe de Rio, a estimé que la vulnérabilité singulière des PMA et des pays sans littoral s’aggrave en période de crise.  Dans le contexte actuel, a-t-il poursuivi, ceci nécessite un changement de paradigme en matière de promotion du développement.  Le représentant du Mexique a estimé qu’à cause du fardeau de la dette, les PMA subiront plus durement les effets d’une crise par ailleurs responsable d’une contraction du commerce mondial de l’ordre de 9%, la plus forte depuis 1945, a-t-il encore précisé.  Face à tant de défis, M. Sauma a plaidé en faveur de la conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha et de la mise à disposition de financements additionnels et prévisibles destinés aux pays en développement.  Abordant les progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, le représentant du Mexique a relevé que ceux-ci étaient contrastés.  Il a, en outre, exprimé la solidarité des pays du Groupe de Rio avec Haïti, le seul pays membre de ce Groupe faisant partie des PMA.  Enfin, M. Sauma a appelé à la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty.


M. BELAL ABDULGABAR ALI (Yémen) a déclaré que dans le contexte actuel, il était devenu de plus en plus difficile pour les PMA de réaliser aussi bien les Objectifs du Millénaire pour le développement que ceux énoncés dans le Programme d’action de Bruxelles.  Il a souligné la nécessité de réfléchir à des mécanismes efficaces en vue de permettre à la communauté des donateurs d’honorer ses engagements.  La baisse des revenus pétroliers, conjuguée à celle de l’APD et des envois de fonds des migrants et des expatriés, a eu en effet des répercussions problématiques pour le Yémen.  Le représentant a donc appelé les pays développés à intensifier leurs efforts pour porter à hauteur de 0,7% de leur PNB le niveau de leur aide publique au développement.


Mme KUNZANG C. NAMGYEL (Bhoutan) s’est félicitée des conclusions du rapport du Secrétaire général sur l’application du Programme d’action d’Almaty: répondre aux besoins particuliers des pays en développement sans littoral et créer un nouveau cadre mondial pour la coopération en matière de transport en transit entre les pays en développement sans littoral et de transit (A/64/268).  Les progrès accomplis par les PMA sont en danger, a-t-elle cependant observé.  Mme Namgyel a enfin noté que même si son pays est en bonne voie en ce qui concerne la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, grâce au soutien international notamment, les destructions causées par les inondations et les tremblements de terre l’ayant affecté récemment accroissent ses besoins financiers.  Elle a conclu son intervention par un appel à soutenir davantage les PMA.


M. KATI O. KORGA (Togo) a rappelé que son pays sortait tout juste d’une crise sociopolitique qui a amené ses partenaires de développement à suspendre, pendant 15 ans, leur assistance financière et technique au Togo.  La crise alimentaire, énergétique et économique n’a donc pas manqué d’aggraver cette situation déjà préoccupante, a-t-il fait observer.  Malgré les efforts déployés par son Gouvernement, le Togo ne sera peut-être pas en mesure d’atteindre les objectifs du Programme d’action de Bruxelles et les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Si nous pouvons nous féliciter des résultats atteints dans le cadre de l’engagement n 2, qui concerne la gouvernance politique, institutionnelle et économique, nous ne serons pas en mesure de réaliser l’engagement no 1 qui requiert un taux de croissance de 7% sur la décennie et de porter le taux d’investissement à 25%, a déclaré le représentant.  Le taux d’investissement ne pourrait atteindre que 17,5% en 2011, a-t-il annoncé.  Il a également attiré l’attention de la Commission sur les difficultés en ce qui concerne la mobilisation des ressources financières (engagement no 7), soulignant qu’une réduction drastique de l’APD s’y était ajoutée, du fait de la crise sociopolitique.  C’est la raison pour laquelle le Togo souscrit aux vues du Secrétaire général, lorsqu’il encourage les pays développés, et même en développement, à baisser les barrières tarifaires qu’ils ont élevées contre les produits en provenance des PMA tout en réduisant les subventions qu’ils versent à leurs propres exportations et à leur production intérieure.  Par ailleurs, le principe de la responsabilité commune mais différenciée devrait s’appliquer dans le cadre des négociations sur les changements climatiques, a poursuivi M. Korga, avant d’ajouter que les pays développés devraient favoriser les flux d’investissement dans les PMA.


M. ESAYAS GOTTA (Éthiopie) a déploré à la fois la marginalisation dont sont victimes les PMA dans le cadre de la mondialisation et l’impact négatif que la crise économique et financière a sur ce groupe de pays.  Notant les efforts déployés par les PMA dans la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles, le représentant de l’Éthiopie a lancé un appel à la communauté internationale afin qu’elle soutienne ces efforts, en facilitant notamment l’accès aux marchés pour les produits en provenance de ces pays.  Les pays du Nord doivent aussi, a-t-il poursuivi, honorer leurs engagements en matière d’aide aux PMA.  Après avoir fait état des progrès enregistrés sur les plans politique et économique par son pays, M. Gotta s’est félicité de la tenue prochaine de la quatrième Conférence des Nations Unies consacrée aux PMA (PMA IV), regrettant cependant que depuis 1971, le monde soit passé de 23 à 49 PMA et que dans cet intervalle, seuls 2 PMA aient quitté ce statut pour un statut supérieur.  Le représentant de l’Éthiopie a enfin conclu son intervention en invitant la communauté internationale à procéder à la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty en faveur des pays sans littoral.


M. MOHAMED CHERIF DIALLO (Guinée) a noté qu’en dépit de la reprise de la croissance économique dans certains pays, les PMA continuent de subir les impacts des diverses crises qui ont affecté la planète, les conséquences de ces crises étant elles-mêmes aggravées par les effets des changements climatiques.  Dès lors, a poursuivi M. Cherif Diallo, l’aide de la communauté internationale est plus que jamais nécessaire pour les pays les moins avancés.  Le représentant de la Guinée a d’autre part relevé qu’en dépit des progrès enregistrés par les PMA au cours des dernières années, beaucoup reste à faire pour réaliser le Programme d’action de Bruxelles.  Il a notamment appelé les pays riches et les institutions financières internationales à procéder à l’allègement de la dette des PMA et a déploré l’impasse dans laquelle se trouve actuellement le Cycle de négociations commerciales de Doha, ce dont les PMA sont les « principaux perdants ». 


M. JEAN-FRANCIS ZINSOU (Bénin) a reconnu les efforts réalisés par la communauté internationale et les PMA eux-mêmes pour atteindre les objectifs du Programme d’action de Bruxelles, adoptés lors de la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA) qui a eu lieu en 2001, à Bruxelles, en Belgique, en vue de réduire de manière substantielle sur une période de dix ans la pauvreté extrême et la faim.  Les progrès sont notables, notamment dans les domaines de la gouvernance, du renforcement des capacités, de la réduction de la vulnérabilité et de la protection de l’environnement par les PMA, a-t-il souligné.  Cependant, a-t-il ajouté, les résultats se sont révélés éphémères face aux effets conjugués de la récente crise financière et économique qui est venue s’ajouter aux crises alimentaire et énergétique et aux changements climatiques.  L’Afrique, le continent qui compte le plus grand nombre de PMA, ne devrait enregistrer cette année que 2% de croissance économique contre un taux moyen de 6% entre 2004 et 2008, a-t-il relevé.


Les PMA continuent d’être marqués par l’extrême pauvreté, et leurs économies restent fortement tributaires de l’exportation des produits de base dont les cours sont actuellement en chute libre, a observé M. Zinsou, mentionnant aussi les effets désastreux pour les PMA des catastrophes naturelles de ces dernières années.  L’Afrique pâtit de la baisse tant de l’aide publique au développement que des transferts de fonds des migrants, a-t-il ajouté.  Il a regretté que l’Afrique soit obligée de se soumettre à des conditionnalités drastiques pour bénéficier du soutien des institutions financières internationales, alors que les pays développés peuvent à loisir avoir recours aux mesures anticycliques pour la relance de leurs économies.  Le représentant a donc jugé urgent de repenser les conditions de l’insertion de l’Afrique dans l’économie mondiale.  Il a aussi appelé les partenaires des PMA qui ne l’ont pas fait à respecter leurs engagements à l’égard de ces pays et, en particulier, a demandé aux pays développés de participer activement à l’organisation de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA, qui permettra d’évaluer l’exécution du Programme d’action pour la décennie 2001-2010 et de proposer de nouvelles stratégies.


M. PHOLOGO GAUMAKWE (Botswana) a rappelé que les pays en développement sans littoral d’Afrique assumaient des coûts de transport d’un tiers supérieur à ceux de n’importe quel autre pays au monde.  Dans notre sous-région, les arrangements bilatéraux existants visant à simplifier et harmoniser les règlementations relatives au transport et aux douanes sont déterminants pour notre économie, a expliqué le représentant.  Aussi a-t-il exprimé la reconnaissance de son Gouvernement à tous les pays voisins qui laissent le Botswana utiliser leurs ports et leurs réseaux ferroviaires et routiers.  Bien que des progrès considérables aient été faits dans la mobilisation des ressources par les partenaires de développement, un soutien renforcé de la communauté internationale s’avère plus que jamais indispensable.  Ceci est nécessaire en ce qui concerne la promotion et la construction d’infrastructures régionales, a déclaré M. Gaumakwe.  En outre, une plus grande attention devrait être accordée aux pays sans littoral pour leur permettre de développer leur commerce et se diversifier économiquement, a-t-il ajouté.


            Mme IRUTHISHAM ADAM (Maldives) a souhaité la mise en application complète du Programme d’action de Bruxelles et a déploré les obstacles structurels et conjoncturels qui contrarient les efforts déployés par les PMA en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement.  Les efforts entrepris par les Maldives au cours de la période transitoire, ouverte en 2004, en vue de sortir du statut de PMA en 2011 doivent être soutenus, a-t-elle souligné.  Madame Adam a d’autre part plaidé en faveur de la conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha et du redoublement des efforts déployés pour faire face aux changements climatiques.  Enfin, après avoir fait état des diverses initiatives entreprises par son pays dans le contexte actuel, marqué par diverses crises, la représentante des Maldives a appelé à un soutien international plus accru en faveur des PMA en général.


M. DAVID CARBAJAL (États-Unis) a mis l’accent sur trois exemples de l’engagement de l’Administration américaine, sous la présidence de M. Barack Obama, envers des pays les moins avancés.  Tout d’abord, les États-Unis consultent régulièrement leurs partenaires des PMA sur les efforts collectifs à déployer pour surmonter cette crise, comme cela a été notamment le cas avant et après le Sommet du G-20 de Pittsburgh.  En outre, le Président Obama a récemment annoncé que son Gouvernement s’engageait, à hauteur d’au moins 3,5 milliards de dollars pour les trois prochaines années, en faveur de la promotion du développement agricole des pays en développement, a dit M. Carbajal.  Le leadership des États-Unis a par ailleurs permis de générer un élan au Sommet du G-8 organisé à L’Aquila, en Italie, qui s’est traduit par des promesses de contribution d’un montant de 20 milliards de dollars, toujours au service du développement agricole de ces mêmes pays, a précisé le représentant.  Enfin, nous avons lancé une initiative majeure en ce qui concerne la santé, en affectant 63 milliards de dollars à la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose, le paludisme et la poliomyélite, et au renforcement des systèmes de santé publique dans les pays qui en ont besoin, a conclu M. Carbajal.


M. GUILHERME DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) s’est félicité des conclusions du rapport du Secrétaire général sur l’application du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2001-2010 (A/64/80-E/2009/79), dont il a estimé qu’il indique le chemin sur lequel il convient de s’engager.  Il a regretté l’impact qu’a eu sur les PMA la hausse des prix des denrées alimentaires et l’instabilité des préférences commerciales qui sont accordées à ce groupe de pays.  Sur ce point précis, le représentant du Brésil a exprimé sa préférence envers une libéralisation complète et a appelé à la conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha.   Face à la crise, a-t-il en outre précisé, ce qui importe, ce sont les protections sociales mises en œuvre par les pays.  Évoquant la question de l’aide internationale, le représentant du Brésil a déploré le fait qu’en dépit des progrès enregistrés, la communauté internationale n’a toujours pas honoré ses engagements internationaux.  Il s’est félicité des efforts déployés par les Nations Unies, notamment en vue de favoriser davantage la coopération Sud-Sud et de ceux visant à attirer l’attention sur les besoins des pays les moins avancés.  Il a indiqué qu’il en est de même des progrès enregistrés dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty en faveur des pays sans littoral.


M. BENEDICT LUKWIYA (Ouganda) a rappelé que son pays faisait partie des deux catégories de pays dont la Deuxième Commission examine aujourd’hui la situation, et que la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles en faveur des PMA pour la décennie 2001-2010 et du Programme d’action d’Almaty était une priorité pour l’Ouganda.  L‘Ouganda est convaincu que la coopération aux niveaux sous-régional et régional, y compris la coopération Sud-Sud, offrent un potentiel immense pour l’éradication de la pauvreté dans les pays les moins avancés et les pays en développement sans littoral, a dit M. Lukwiya.  À cet égard, notre pays a fermement appuyé le cadre de coopération qui a conduit à l’établissement de la Communauté d’Afrique de l’Est, a précisé M. Lukwiya.  Considérant l’intégration économique comme étant le meilleur moyen de renforcer ses capacités, l’Ouganda a organisé en octobre de l’année dernière un Sommet tripartite pour discuter de la création d’une zone de libre-échange couvrant trois des principales communautés économiques d’Afrique, a expliqué le représentant: le Marché commun de l'Afrique orientale et australe, la Communauté d'Afrique de l'Est et la Communauté de développement de l’Afrique australe.  Ce sont près de 500 millions de personnes qui seront desservies une fois cette zone de libre-échange créée, ce qui représente un PNB cumulé de 624 milliards de dollars, a noté le représentant.


M. HATEM TAG-ELDIN (Égypte) a noté que la vulnérabilité particulière des PMA et des pays sans littoral les empêche de profiter pleinement des avantages du commerce international.  Pour cette raison, a-t-il poursuivi, le Cycle de négociations commerciales de Doha doit être mené à son terme et la coopération Sud-Sud renforcée.  Il a estimé que la crise actuelle complique la situation de ces pays et qu’une assistance internationale supplémentaire leur est nécessaire.  Le représentant de l’Égypte a appelé les pays riches à respecter leurs engagements internationaux en matière d’aide au développement.  Il a, en outre, évoqué les initiatives prises par son pays envers les PMA.  Abordant enfin la question de la lutte contre les conséquences des changements climatiques, il a rappelé le soutien de son pays au principe de la responsabilité commune mais partagée, insistant particulièrement sur les responsabilités historiques des pays développés en ce qui concerne la pollution de l’atmosphère terrestre.


M. JOSÉ ANTONIO DOS SANTOS (Paraguay) a déclaré que le Gouvernement paraguayen allait investir près de 450 millions de dollars dans le cadre de son programme de renforcement des infrastructures nationales.  Il a ensuite rappelé que l’aide publique au développement demeurait la principale source de financement du développement pour les pays tels que le Paraguay, qui sont privés de littoral.  Pour le Gouvernement du Paraguay, la coopération Sud-Sud est prioritaire, mais elle ne saurait se substituer à la coopération Nord-Sud, a poursuivi le représentant, qui a réitéré l’engagement de son pays à mettre pleinement en œuvre le Programme d’action d’Almaty, avec la conviction qu’il constitue le cadre approprié pour l’établissement des relations commerciales internationales plus justes et équitables.


M. ASAD MAJEED KHAN (Pakistan) a noté que les progrès réalisés par les PMA et les pays sans littoral sont remis en cause par la crise économique et financière actuelle et a appelé les Nations Unies ainsi que les institutions financières internationales à mener une étude d’ensemble de la situation de ces pays en vue de leur venir en aide.  Il s’est félicité de la tenue prochaine d’une conférence des Nations Unies qui sera consacrée aux PMA et autres pays en situation particulière, et a exprimé l’engagement de son pays à mettre en œuvre le Programme d’action d’Almaty, notamment en sa qualité de pays de transit.  Abordant enfin l’enjeu des changements climatiques, le représentant du Pakistan a suggéré une approche scientifique pour soutenir les efforts des pays les plus vulnérables.


M. WALI NAEEMI (Afghanistan) a déclaré que, depuis 2001, le Gouvernement afghan, agissant en partenariat avec la communauté internationale, avait pris d’importantes mesures pour atteindre les objectifs du Programme d’action de Bruxelles.  Ainsi, sept millions d’enfants ont été de nouveau scolarisés, tandis que 85% des Afghans ont désormais accès aux services de santé de base et que le taux de mortalité infantile a chuté et est passé de 85 000 décès par an à 40 000.  En outre, en 2008, 343 puits d’eau ont été creusés dans les régions du sud, qui sont les plus durement touchées par la sècheresse.  Le Gouvernement d’Afghanistan a également pris de nombreuses mesures pour prévenir la dégradation de l’environnement, a plaidé le représentant, qui a cependant regretté que seulement 23% de la population aient accès à l’eau portable.  Même si la croissance économique a été significative depuis 2001, il n’en reste pas moins que l’Afghanistan est l’un des pays les plus pauvres du monde, avec près de 70% de sa population vivant dans la pauvreté, a relevé le représentant.  C’est la raison pour laquelle M. Naeemi a exprimé sa préoccupation devant l’engagement insuffisant de la communauté internationale en faveur de la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles en faveur des PMA.  Il a donc formé le vœu que la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA IV) redonne un nouvel élan à cette question.


Mme MARINA GARDE (Union interparlementaire) a noté que l’Union interparlementaire (UIP) s’est notamment donnée pour objectif d’encourager une plus grande implication des parlements dans la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles.  « Des parlements faibles favorisent des démocraties faibles qui à leur tour ne contribuent pas au développement », a-t-elle analysé.  Mme Garde a cependant estimé que, de manière générale, les parlements s’étaient peu approprié le Programme d’action de Bruxelles à l’élaboration duquel, a-t-elle précisé, ils n’avaient pas contribué.  Cependant, a-t-elle ajouté, l’UIP travaille désormais à faire changer cette situation.  Elle a espéré une plus grande implication des parlements nationaux dans le processus préparatoire de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA (PMA IV).  Cette Conférence, a-t-elle conclu, sera décisive, notamment pour la mise en œuvre d’un nouveau cadre d’action relatif au développement de ces pays au courant de la prochaine décennie.


M. RICHARD KENNEDY, Observateur de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a déclaré que l’aide de la communauté internationale est plus que jamais nécessaire aux PMA, en dépit des progrès enregistrés dans ces pays au cours des dernières années.  Il a relevé que le niveau de l’impact de la crise économique et financière sur ces pays n’est pas encore clair, d’où le souci qu’a l’ONUDI de mieux le comprendre par le biais de rencontres et d’études à venir.  D’ores et déjà, l’ONUDI vient en aide aux PMA, a-t-il poursuivi, en consacrant 70% de ses ressources en formation à ces pays.  Il a enfin appelé la communauté internationale à garantir un soutien permanent aux PMA.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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