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AG/EF/3238

Les délégations relèvent que la Deuxième Commission entame son débat général dans un contexte de crises multiples et qu’un grand poids pèse sur ses épaules

05/10/2009
Assemblée généraleAG/EF/3238
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

2e & 3e séances – matin & après-midi


LES DÉLÉGATIONS RELÈVENT QUE LA DEUXIÈME COMMISSION ENTAME SON DÉBAT GÉNÉRAL DANS UN CONTEXTE DE CRISES MULTIPLES ET QU’UN GRAND POIDS PÈSE SUR SES ÉPAULES


C’est dans un contexte de crises mondiales que s’est ouvert ce matin le débat général de la Deuxième Commission: crises économique et financière, crises énergétique et alimentaire, mais aussi crise due aux changements climatiques.  Autant de questions distinctes, et pourtant liées entre elles en raison de leur impact sur le développement, et auxquelles la Commission est chargée de trouver et proposer des solutions au niveau multilatéral, aux termes de ses travaux présidés cette année par M. Park In-Kook, Représentant permanent de la République de Corée auprès des Nations Unies.  La Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Mme Asha-Rose Migiro, a, en cette occasion cruciale, pris part à l’ouverture du débat général de la Deuxième Commission, chargée des questions économiques et financières.


Qualifiant d’« alarmantes » les conséquences des crises mentionnées plus haut, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Sha Zukang, a fait observer qu’en 2009, les échanges commerciaux au niveau mondial ont connu un ralentissement notable pour la première fois depuis 27 ans, tandis que le chômage a augmenté partout à travers le monde, parallèlement à une baisse généralisée du produit intérieur brut des pays.


Cette année, du fait des crises qui affectent le monde en matière économique et financière, un grand poids pèse sur les épaules de la Commission économique et financière, a laissé entendre le Secrétaire général adjoint.


En outre, d’après le dernier rapport en date sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), cette année, entre 55 et 99 millions de personnes de plus seront précipitées dans la pauvreté par la crise économique et financière, a souligné le Vice-Ministre des affaires étrangères du Sri Lanka, M. Hussein Bhaila, en indiquant que cela provoquerait un recul inévitable des progrès enregistrés vers la réalisation des OMD, dont la date butoir est fixée à 2015.  Comme l’a rappelé le représentant de l’Égypte, dans la plupart des régions pauvres de la planète, ces progrès étaient déjà fort mitigés avant que la crise n’éclate et il ne reste plus que cinq ans pour inverser la tendance.


Plusieurs nations en développement ont fait écho à ces préoccupations en insistant qu’il est plus que jamais nécessaire que les pays développés portent comme prévu le niveau de l’aide publique au développement (APD) à 0,7% de leur produit intérieur brut.  Les délégations ont noté que le montant de l’APD s’était contracté cette année, au même titre que les envois de fonds des migrants et des travailleurs expatriés vers leurs pays d’origine.


S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, la délégation du Soudan a appelé les pays industrialisés du Nord à aider ceux en développement, notamment en créant de nouvelles sources de mobilisation de fonds pour le financement du développement.  La plupart des pays du Sud ont jugé insuffisantes les mesures préconisées par le G-20.


Le représentant de la Suède, qui est intervenu au nom de l’Union européenne, a réitéré l’engagement de celle-ci à respecter les objectifs qu’elle s’est fixés en matière d’APD, tout en soulignant la nécessité d’améliorer l’efficacité de cette aide, c’est-à-dire la manière dont elle est coordonnée et apportée par la communauté des donateurs.


Reprenant la parole cette fois-ci au nom du Groupe des pays arabes, la délégation du Soudan a appelé la communauté internationale, comme tant d’autres délégations aujourd’hui, à procéder à une réforme du système financier international sur la base de la Déclaration adoptée lors de la Conférence des Nations Unies sur la crise économique et financière de juin dernier.  Ces propos ont été largement appuyés, en particulier par le représentant de la Jamaïque, qui s’exprimait au nom des États de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).


Celui-ci a par ailleurs souligné que la Conférence de Copenhague sur les changements climatiques devait aboutir à la conclusion d’un accord prévoyant notamment davantage d’aide aux pays en développement, en particulier les petits États insulaires et les pays sans littoral, qui sont les premiers à subir les effets néfastes du réchauffement de la planète.  Ce défi est d’autant plus difficile à relever pour ces pays qu’il se pose dans un contexte de crise économique et financière aigüe, a relevé le représentant du Pakistan.


À l’instar de la Vice-Secrétaire générale, de nombreuses délégations ont appelé la Deuxième Commission à faciliter les négociations sur un régime de contrôle et de réduction des émissions de gaz à effet de serre post-Protocole de Kyoto, en prévision de la Conférence qui se tiendra à Copenhague du 7 au 18 décembre prochain.  La délégation de la Fédération de Russie, qui a rappelé que son pays avait pris l’engagement de baisser de 10 à 15% ses émissions de gaz à effet de serre par rapport au niveau qu’elles atteignaient en 1990, a formé le vœu que les pays les plus développés fassent de la Conférence de Copenhague un succès.


La Deuxième Commission poursuivra son débat général, demain, mardi 6 octobre, à partir de 10 heures.



DÉBAT GÉNÉRAL


M. PARK IN-KOOK (République de Corée), Président de la Deuxième Commission,a rappelé que les travaux de la Deuxième Commission se déroulent cette année dans un contexte marqué par des crises multiples.  Il a noté les appels au multilatéralisme lancés lors du débat général de l’Assemblée générale. « Notre responsabilité est très lourde et nous devons être à la hauteur des attentes placées en nous.  Laissons de côté nos divergences pour défendre le développement durable », a-t-il recommandé.  « La tâche de la Deuxième Commission est redoutable, mais nous devons profiter de l’élan donné par l’Assemblée générale à nos travaux », a dit M. Park, 


Le Président de la Deuxième Commission a ensuite abordé les enjeux qui vont être discutés lors des travaux de la Commission.  En premier, il a évoqué la question des changements climatiques.  C’est la plus importante de l’heure, a-t-il précisé.  Évoquant la prochaine Conférence de Copenhague, il a relayé l’appel lancé par le Secrétaire général pour qu’un accord soit conclu à l’issue de ce Sommet.  La crise financière, a-t-il poursuivi, est le deuxième enjeu majeur.  Elle est loin d’être achevée en dépit de la relance actuellement observée, a indiqué M. Park.  Nous devons lancer un message clair en vue d’en sortir et d’assurer au monde l’établissement d’un système financier plus stable.  Le Président a estimé qu’il s’agit de créer un effet de synergie avec toutes les initiatives qui ont été prises à cette date.


Le troisième enjeu, a-t-il poursuivi, est celui de la lutte contre la pauvreté.  Cette année, a-t-il relevé, marque un moment crucial dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Nous devons renforcer notre attachement et notre soutien aux OMD, surtout dans le contexte actuel de crise, a-t-il déclaré, en exhortant les pays à respecter les engagements pris à cet égard.  Enfin, a dit M. Park, la sécurité alimentaire est le quatrième enjeu dont la Commission économique et financière doit se saisir.  Il faut trouver, face à ce problème, une riposte humanitaire plus efficace, tout en analysant cette question à long terme sous l’angle du développement économique durable, a-t-il souligné.  Le Président a enfin évoqué les divers évènements spéciaux qui auront lieu au cours des travaux de la Deuxième Commission, et a souhaité que toutes les délégations participent de manière constructive aux débats.


M. SHA ZUKANG, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a rappelé que cette session de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) se déroulait dans un contexte de crises multiples, qui portent atteinte au développement, ainsi qu’à la paix, à la sécurité et aux droits de l’homme.  Les implications des crises économique et financière, mais aussi énergétique et alimentaire, et des changements climatiques, sont alarmantes, a-t-il souligné.  Ainsi, en 2009, le commerce mondial a ralenti pour la première fois depuis 27 ans, a noté Sha Zukang.  Le chômage a augmenté partout dans le monde, parallèlement à une baisse des produits intérieurs bruts des pays.  En outre, un nombre supplémentaire de près de 100 millions de personnes sombreront dans la pauvreté du fait des crises que le monde vient de connaître.  Une pression supplémentaire sera exercée sur les ressources naturelles, déjà largement exploitées, a poursuivi le Secrétaire général adjoint, en prévenant que des reculs inévitables vont se produire en ce qui concerne les progrès qui avaient été enregistrés dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  En dépit d’une coopération internationale sans précédent, et de quelques signes de relèvement, nous ne pouvons pas céder à la complaisance, a dit M. Sha Zukang, pour qui il y a six fronts sur lesquels il faut se battre simultanément.


Tout d’abord, la communauté internationale doit œuvrer au retour d’une croissance durable et respectueuse de l’environnement, qui passe par l’établissement d’un « New Deal » en faveur du développement durable.  La réponse à la crise doit donc s’appuyer sur des investissements de long terme dans les énergies propres, la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté dans les pays en développement, a préconisé le Secrétaire général adjoint.  Ensuite, il est indispensable de se pencher sur les causes profondes de la crise actuelle et de redoubler d’efforts pour réformer l’architecture financière internationale, et à cet égard, les mesures proposées par le G-20 doivent maintenant se traduire par l’adoption de projets de loi à l’échelle nationale.  Par ailleurs, des progrès sont nécessaires dans la réforme de la gouvernance économique mondiale, pour permettre aux pays en développement de mieux faire entendre leur voix au sein des institutions financières multilatérales, a-t-il recommandé.  Conclure le Cycle de négociations commerciales de Doha en 2010 est le meilleur moyen de se prémunir du protectionnisme.  Il n’est pas simplement nécessaire de permettre aux pays pauvres de prendre part aux bienfaits de la mondialisation, mais il faut aussi que ceux-ci y contribuent pleinement.  De ce point de vue, le maintien et le renforcement de l’aide publique au développement revêtent donc une importance capitale.  Enfin, il faut mettre l’accent sur l’emploi et la protection sociale, afin d’endiguer les effets négatifs de la crise et réaliser les OMD, a préconisé Sha Zukang.  Les Nations Unies ont pris, pour leur part, des dispositions pour relever ces défis au travers de neuf nouvelles initiatives conjointes, qui forment le cadre stratégique du système onusien, que la Deuxième Commission contribuera à renforcer au cours de cette session, a conclu le Secrétaire général adjoint.


M. ABDALMAHMOOD ABDALHALEEM MOHAMAD (Soudan), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a fait remarquer que les effets de la crise économique et financière mondiale continuent d’être durement ressentis dans les pays en développement et posent de graves défis aux économies et aux populations de ces pays.  Notant que les taux de chômage resteront élevés à travers le monde en 2009, il a noté qu’ils le seront encore plus dans les pays en développement.  La faim, a-t-il poursuivi, touchera plus de personnes dans les pays en développement, qui sont aussi les pays qui sont les plus touchés par les impacts d’une crise dont ils ne sont pourtant pas responsables.  Davantage d’efforts doivent être déployés pour promouvoir une reprise solide et durable et prévenir d’autres crises, a noté le représentant.  Il a appelé à consacrer plus de ressources financières à la relance des économies des pays en développement.


Reprenant les conclusions de la Conférence consacrée à la crise économique et financière et ses impacts sur le développement, il a estimé que les pays industrialisés du Nord doivent aider ceux en développement, notamment en créant de nouvelles sources de mobilisation de fonds pour le financement du développement.  Il a appuyé l’appel à la réforme du système économique et financier international.  Le Groupe des 77 et la Chine, a-t-il indiqué, va poursuivre leurs efforts dans ce sens lors des travaux de cette Deuxième Commission.  Le représentant du Soudan a estimé que mettre fin aux subventions, notamment agricoles, dans les pays du Nord, et y faciliter l’accès aux marchés pour les produits des pays du Sud sont des enjeux importants dont devra débattre cette Commission.


Le représentant du Soudan s’est félicité, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, de la tenue du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire en novembre à Rome, de même que de celle d’autres sommets du même type, qui auront lieu dans l’avenir.  Évoquant la question du Cycle de négociations commerciales de Doha, il a appelé les pays riches à faire preuve de souplesse afin que celles-ci aboutissent bientôt.  Il a exhorté ces pays à respecter leurs engagements.  Parlant de la Conférence de Copenhague, il a réitéré l’appel lancé par les pays du Groupe des 77 et de la Chine aux pays développés, qui doivent prendre des engagements ambitieux en matière de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre et de soutien à l’adaptation aux effets des changements climatiques.  Il les a également appelé à mieux soutenir les efforts des pays en développement face aux défis des changements climatiques.  Ces défis font partie de ceux qui se posent au développement de nos pays, a-t-il dit.  Il a relevé que les pays du Groupe des 77 et de la Chine se sont engagés à travailler en vue de parvenir à des résolutions et à des décisions devant mener à des actions concrètes, face aux défis urgents qui se posent.


S’exprimant au nom de l’Union européenne (UE), M. PER ÖRNÉUS (Suède) a réaffirmé l’engagement des pays membres de l’Union à soutenir le relèvement durable des pays en développement, en particulier les pays africains.  Réitérant la volonté de l’Union européenne de respecter les objectifs qu’elle s’est fixés en matière d’APD, il a souligné l’importance de l’efficacité de cette aide, mais aussi de la lutte contre le protectionnisme, de la libéralisation du commerce mondial et de l’intégration complète des pays en développement au système commercial multilatéral au travers de la conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha en 2010.  Évoquant ensuite la question des changements climatiques, le représentant a souligné qu’il était temps pour la communauté internationale de s’engager à limiter ses émissions de gaz à effet de serre de manière à ce que la température du globe n’augmente pas de plus de 2ºC au cours des prochaines décennies.  Le consensus, atteint lors du Sommet du 22 septembre dernier, doit maintenant se traduire par une accélération du rythme des négociations en vue de conclure un accord à Copenhague, a souligné M. Örnéus.


Alors que tant d’enfants pauvres ont des difficultés à avoir accès à des soins de santé et à une éducation dignes de ce nom, en raison du manque de documents officiels attestant de leur existence, nous devons œuvrer à l’émancipation juridique des pauvres pour renforcer leur capacité à sortir de leur condition, a poursuivi le représentant de la Suède.  Il s’est aussi félicité de l’entrée en vigueur, il y a quatre ans, de la Convention des Nations Unies contre la corruption, qui a été ratifiée par 137 pays, ce qui démontre la détermination de la communauté internationale à lutter contre ce fléau.  Renforcer l’égalité entre les sexes contribue également au respect des droits de l’homme, à la réduction de la pauvreté et à la stimulation de la croissance économique, et l’Union européenne soutient à cet égard l’appui apporté par l’Assemblée générale à l’établissement d’une nouvelle entité chargée de ces questions au sein du système des Nations Unies.  Un des domaines dans lesquels nous pouvons contribuer à réaliser à temps les OMD, c’est en renforçant et en finançant mieux à l’avenir les activités opérationnelles des Nations Unies dans les pays en difficulté, a conclu le représentant de la Suède.


M. RAYMOND WOLFE (Jamaïque), au nom des États de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a déclaré qu’il apportait le soutien des pays de la CARICOM à la déclaration faite par le représentant du Soudan au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  La CARICOM s’associe aussi à la déclaration du Groupe de Rio, a dit M. Wolfe.  Dans un monde interdépendant, nul n’échappe aux effets de la crise, a-t-il noté.  Pour les pays de la CARICOM, a-t-il dit, l’impact de la crise est encore plus durement ressenti qu’ailleurs.  Le déclin du tourisme, la chute des montants des transferts de fonds, la contraction du secteur financier, la chute des cours des matières premières et l’augmentation du chômage sont quelques-uns des effets ressentis dans nos pays, a-t-il ajouté.  Pour nous, a-t-il noté, le pire est encore à venir.  M. Wolfe a souhaité que des politiques qui prennent en compte la situation vulnérable des pays de la CARICOM soient mises en œuvre.  Nous avons besoin d’une stratégie commune, a-t-il ajouté.


Évoquant le récent Sommet du G-20, il a estimé que les solutions proposées par ce Forum ont des effets très limités pour les pays de la CARICOM.  En temps de crise, nos pays sont négligés par la communauté internationale qui estime que nous n’avons pas besoin d’aide, a-t-il noté.  Le produit intérieur brut (PIB) par habitant n’est pas un indicateur fiable de notre situation économique, a dit M. Wolfe, en regrettant que cette donnée soit toujours prise pour mesure-étalon de la situation économique des États insulaires des Caraïbes.  La CARICOM, a-t-il en outre indiqué, se félicite des conclusions du Sommet de l’Assemblée générale sur la crise économique et financière et ses impacts sur le développement.  Cette rencontre a permis aux pays de la CARICOM d’avoir voix au chapitre, s’est-il félicité.  Il a soutenu un rôle plus important pour les Nations Unies en ce qui concerne l’indispensable réforme du système économique et financier international.  Il a lancé un appel pour que plus de soutien soit apporté aux pays insulaires en développement, notamment par le transfert de ressources financières accrues. 


Abordant les enjeux des changements climatiques, M. Wolfe a noté que les pays de la CARICOM sont à l’avant-poste des défis qu’ils posent.  Copenhague doit mener à un accord prévoyant notamment davantage d’aide aux pays de la CARICOM face à ce problème, a-t-il souhaité.  Il a par ailleurs lancé un appel aux pays industrialisés pour qu’ils réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre.  Le représentant de la Jamaïque s’est enfin félicité de la tenue à Rome d’un sommet consacré à la sécurité alimentaire et a précisé l’engagement des pays de la CARICOM à travailler de manière constructive avec les autres délégations lors des travaux de la Deuxième Commission.


      S’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), M. MADHU RAMAN ACHARYA (Népal) a déclaré que la réalisation des OMD ne devrait pas être compromise à cause de la crise économique et financière mondiale.  Les propositions faites jusqu’à présent, notamment par le G-20, sont insuffisantes pour permettre aux pays les moins avancés de relever les défis qui se posent aujourd’hui.  C’est pourquoi le Programme d’action de Bruxelles en faveur des PMA pour la période 2001-2010 doit être pleinement mis en œuvre, a souligné le représentant.  Selon lui, il est tout aussi important en matière de changements climatiques, de conclure un accord à Copenhague, qui prenne en compte les besoins spécifiques des pays comme le Népal, que ce soit en matière d’adaptation, d’atténuation et d’assistance technologique et financière.  En outre, a poursuivi M. Acharya, le processus préparatoire de la Quatrième Conférence des pays les moins avancés (PMA IV), doit mettre l’accent sur un programme d’action tangible en faveur de ces pays au cours de la prochaine décennie.  Il est devenu aussi indispensable de relever le défi de la crise alimentaire mondiale, qui touche en particulier les PMA, a relevé le représentant, en estimant qu’il doit être mis fin aux pratiques commerciales actuelles qui sont préjudiciables à ces pays.  Le Sommet qui se tiendra à Rome en novembre doit être l’occasion de se pencher sur cette impasse, a suggéré M. Acharya, pour qui il faut enfin relancer les négociations en cours au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et améliorer le fonctionnement des institutions financières internationales.


      M. MARTY M. NATALEGAWA (Indonésie), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est(ANASE), a apporté le soutien des pays de l’ANASE à la déclaration faite par le représentant du Soudan au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Il a relevé le contexte de crises dans lequel se déroulent les travaux de la Deuxième Commission.  En plus des crises économique et financière, nous devons faire face à l’épidémie de grippe A(H1N1), a-t-il noté.


M. Natalegawa a estimé que les travaux de la Commission doivent aider le monde à sortir des crises actuelles.  Ses causes profondes restent à définir, a-t-il noté.  Pour les pays de l’ANASE, a précisé le représentant de l’Indonésie, les travaux de la Deuxième Commission doivent en premier lieu se soucier du sort des pauvres, qui ont été les plus touchés par cette crise.  La voix des pays en développement doit être entendue, a-t-il souligné.  Deuxièmement, une réforme du système financier international doit être entreprise, a-t-il poursuivi.  Troisièmement, les travaux de la Deuxième Commission doivent contribuer à mettre en œuvre un système d’alerte pour prévenir d’autres crises du type de celles que vit le monde en ce moment. 


Notant les efforts de coopération qui existent entre les pays de l’ANASE, le représentant de l’Indonésie a appelé à davantage de coopération au niveau mondial.  Il s’est félicité de ce qu’en dépit de la crise économique, les questions d’alimentation restent présentes dans l’agenda de la Deuxième Commission.  En analysant cette question, a-t-il fait remarquer, il faudra tenir compte de l’impact des changements climatiques sur l’agriculture.  L’ANASE, a-t-il relevé, estime que la sécurité alimentaire est un enjeu majeur et permanent.  Cette question doit être abordée de manière globale a-t-il précisé.  Évoquant la prochaine Conférence de Copenhague sur les changements climatiques, il a rappelé le principe de responsabilité commune mais différenciée qui doit être respectée face à ce défi.  Il a souhaité que la question de la protection des forêts et des océans soit intégrée dans les débats sur les changements climatiques.  Face aux catastrophes récentes, il a noté les initiatives prises au niveau de l’ANASE.


Des progrès ont été notés dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, a-t-il ajouté, tout en regrettant que la crise actuelle remette en question ces progrès.  Il a espéré que lors des prochaines rencontres sur la coopération Sud-Sud, le rôle des Nations Unies soit réaffirmé.  Il a enfin espéré que les travaux de la Deuxième Commission mènent à des décisions applicables, prises dans le cadre d’un processus inclusif.


M. HUSSEIN BHAILA, Vice-Ministre des affaires étrangères du Sri Lanka, a indiqué que selon le dernier rapport en date sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), « en 2009, entre 55 et 99 millions de personnes de plus vivront dans la pauvreté à cause de la crise économique et financière mondiale.  Il est évident, a-t-il déclaré, à la lumière de cette statistique, que la chute du prix de certains produits de base ne s’est pas traduite par une amélioration des conditions de vie des populations défavorisées.  Un sixième de la population mondiale souffre aujourd’hui de malnutrition, a-t-il ajouté, ce qui démontre la nécessité d’adopter de toute urgence une feuille de route sur la sécurité alimentaire et le développement agricole.  Sous l’égide du Président Rajapaska, le Gouvernement sri-lankais a ainsi lancé une campagne pour étendre la superficie des terres arables du pays, ainsi qu’un Programme intitulé « Green Sri Lanka », qui entend intégrer les préoccupations environnementales à toutes les initiatives nationales de développement.


À cet égard, le soutien financier et technique des pays développés est indispensable, a souligné le Vice-Ministre, qui a rappelé également le besoin de respecter le principe de responsabilité commune mais différenciée dans la lutte contre les changements climatiques.  Il a encouragé les États Membres à conclure, lors de la Conférence de Copenhague, un accord ambitieux qui puisse prendre en compte les besoins de tous les pays et peuples.  Suite au passage du tsunami qui avait frappé l’Asie du Sud et du Sud-Est, le Gouvernement sri-lankais a établi un réseau d’alerte d’urgence contre les catastrophes naturelles, a fait valoir M. Bhaila.  Se félicitant ensuite du consensus autour de la réforme de l’architecture financière internationale, il a rappelé le besoin d’une croissance accélérée et d’une assistance en matière de commerce pour les pays comme le Sri Lanka, afin de leur permettre de pouvoir lutter contre les effets toujours prégnants de la crise économique et financière.  Un traitement différencié devrait être privilégié dans les négociations qui se tiennent dans le cadre du Cycle de Doha, a-t-il estimé.  Il a jugé que les envois de fonds des migrants ne devraient pas être considérés comme un substitut à l’aide publique au développement.  Après avoir souffert du terrorisme, le Sri Lanka se concentre sur la réunification et la stabilisation de son territoire et, à cet égard, l’assistance des pays donateurs est cruciale, a conclu le Vice-Ministre.


M. SHIGEKI SUMI (Japon) a souligné que, suite à l’appel à agir face aux crises actuelles, lancé par le Secrétaire général lors des travaux de l’Assemblée générale, son pays s’engage à contribuer de manière constructive aux débats de la Deuxième Commission.  Le représentant du Japon s’est cependant inquiété du risque de répétition entre les travaux de la Commission et ceux du Groupe ad hoc mis sur pied par l’Assemblée générale, de même qu’entre les travaux de la Deuxième Commission et ceux du Conseil économique et social (ECOSOC).  Au vu du programme et des évènements prévus dans le cadre des travaux de la Deuxième Commission, il a exhorté le Président à veiller à éviter toute redondance et tout double emploi.


Évoquant la crise économique actuelle, le représentant du Japon a noté qu’en dépit de la relance, l’avenir reste incertain.  Les populations vulnérables sont les plus affectées par cette crise et les chiffres du chômage continuent de grimper, a-t-il regretté.  Il a évoqué les efforts du nouveau Gouvernement japonais du Premier Ministre Yukio Hatoyama, qui vont être déployés en vue de réussir une relance économique solide.  L’Asie, a-t-il ajouté, qui connaît la croissance économique la plus forte au monde, et qui a l’expérience la plus récente d’une crise économique, peut contribuer à la relance de l’économie mondiale.


Évoquant l’enjeu des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), le représentant du Japon a estimé qu’en dépit de la crise, les pays riches devraient respecter leurs engagements afin que les progrès réalisés dans le cadre des OMD ne soient pas remis en cause.  Le Japon, a-t-il indiqué, est résolu à continuer à soutenir et renforcer l’Initiative de Tokyo pour le développement de l’Afrique (TICAD).  De même, a-t-il ajouté, le Japon s’engage à redoubler ses efforts dans le cadre de la réalisation des OMD.  Le représentant a cependant relevé que chaque pays doit prendre en main, en priorité, son propre développement.  Le Japon, a-t-il dit, est en faveur des initiatives Sud-Sud.


Abordant les retards pris dans le cadre de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, M. Sumi s’est dit favorable à l’accroissement des investissements dans le secteur agricole.  Il s’est félicité de ce que, lors de manifestations récentes, diverses agences des Nations Unies aient estimé que l’investissement dans l’agriculture faisait partie d’un enjeu central dans le cadre de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. 


Le représentant du Japon a en outre évoqué les efforts de son pays dans le cadre de la lutte contre le paludisme, du sida et de la tuberculose, de même que ceux entrepris contre l’épidémie de grippe A(H1N1).  Face à tous ces défis, a-t-il précisé, le Japon soutient une plus grande cohérence du système des Nations Unies et est favorable à une plus grande parité au sein du système.  Il a appelé à éviter la multiplication des fonctions, mais à promouvoir plutôt plus d’efficacité dans l’action.  Rappelant l’engagement récent du Japon à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 25% par rapport à leur niveau de 1990, il a appelé les grandes économies notamment à s’engager également sur cette voie.  L’engagement du Japon ne pouvant pas suffire à lui seul, a-t-il noté.  De même, il a appelé les pays riches à soutenir les pays en développement dans la lutte contre les changements climatiques.


Le représentant du Japon a par ailleurs évoqué la tenue prochaine à Nagoya, au Japon, de la Cop10 qui examinera la question de la biodiversité.  Il a espéré que cette rencontre permettra de prendre des actions ambitieuses et réalistes en vue de mieux protéger la biodiversité après 2010.  Il a, pour conclure, rappelé l’engagement de son pays en faveur de la sécurité humaine.


      M. LIU ZHENMIN (Chine), jugeant que les perspectives d’un redressement économique mondial n’étaient toujours pas claires, a estimé que la communauté internationale devait accorder une priorité à la question du développement et de la coopération pour le développement.  Les pays développés devraient en particulier renforcer leur assistance au développement, éliminer les barrières artificielles qui empêchent les transferts de technologie, et aider les pays en développement à accroître leur capacité à assurer leur propre développement durable, a dit M. Liu.  Les parties concernées doivent maintenant prendre des mesures pour relancer leurs économies tout en promouvant la réforme de l’architecture financière internationale, a préconisé le représentant.  Les capitaux promis par le G-20 doivent être utilisés pour réduire les disparités et augmenter l’assistance au développement, a-t-il recommandé.  La communauté internationale doit également se garder de toute forme de protectionnisme et d’imposer de nouvelles mesures restrictives sur le commerce des produits de base, l’investissement et les services.  Évoquant les changements climatiques, le représentant a estimé que la communauté internationale devrait s’appuyer sur le consensus politique atteint lors du Sommet du 22 septembre dernier, tenu à l’ONU, pour faire de la Conférence de Copenhague un succès.  La Chine a par ailleurs estimé que la question de l’agriculture devrait être prise plus sérieusement en considération dans les efforts à déployer pour faire face à la crise alimentaire.  Une assistance plus importante devrait donc être fournie en ce domaine aux pays en développement et aux pays les moins avancés par les pays développés, afin de permettre aux premiers de disposer des ressources qui leur sont nécessaires, a dit M. Liu.  En conclusion, il a assuré que la Chine était engagée en faveur d’un développement durable, qui soit orienté sur les besoins de sa population de 1,3 milliard de personnes, et respectueux de l’environnement.


Mme ASHA-ROSE MIGIRO, Vice-Secrétaire général des Nations Unies, a d’abord présenté ses condoléances aux victimes des tremblements de terre qui ont touché certaines régions d’Asie-Pacifique.  Mme Migiro a noté qu’en dépit de la relance économique actuelle, la situation reste préoccupante dans de nombreux pays.  Plus de 100 millions de personnes risquent de tomber dans la pauvreté, a-t-elle noté.  Les changements climatiques, a-t-elle estimé, sont le défi majeur de notre époque.  Mme Migiro a noté les engagements pris par les pays industrialisés, notamment celui de mener la lutte contre ces défis.  Elle s’est félicitée des engagements pris par les dirigeants du monde en vue de parvenir à un accord sur le climat lors de la prochaine Conférence de Copenhague.


Mme Migiro a souhaité une plus grande coordination entre le G-20 et le système des Nations Unies.  Elle a évoqué les initiatives des Nations Unies dans divers domaines, et a à cet égard, cité celles menées dans le secteur de la sécurité alimentaire, de même que celles prises en vue de favoriser la conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha; ainsi que celles destinées à favoriser une économie verte ou encore celles contre le chômage.


Évoquant la cohérence du système des Nations Unies, Mme Migiro a indiqué que l’Organisation a besoin d’améliorer sa gouvernance, de davantage de financements, et de meilleurs résultats.  Elle a noté la résolution adoptée le 14 septembre dernier par l’Assemblée générale en ce sens.


M. ABDULLAH HUSSAIN HAROON (Pakistan) a exprimé le soutien de son pays à la déclaration faite par le représentant du Soudan au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Il a noté qu’en dépit de la relance économique enregistrée par certains pays, pour beaucoup d’autres, la situation reste préoccupante.  C’est pourquoi, a-t-il noté, il est urgent de redoubler d’efforts afin de relever les défis auxquels le monde est confronté aujourd’hui.  Il a regretté que la « rupture » des négociations du Cycle de Doha ait privé la communauté internationale de l’opportunité d’utiliser le commerce comme moyen de stimuler la consommation et la production, et de promouvoir l’emploi.  Le représentant a également exprimé sa préoccupation devant les signes grandissants de protectionnisme, soulignant que de telles mesures allaient à l’encontre des perspectives de croissance des pays en développement et n’auguraient rien de bon pour le succès du cycle de Doha.  M. Haroon a également dit que pour le Pakistan, un pays à faible revenu, le double défi d’assurer un développement durable tout en répondant aux défis des changements climatiques avait de quoi intimider.  « C’est pourquoi nous nous tournons vers Copenhague avec une détermination accrue à atteindre le consensus », a-t-il dit, ajoutant que pays développés et pays en développement devaient jouer chacun leur rôle dans la lutte contre ce phénomène.  Le représentant a aussi plaidé pour la mise en place, au sein des Nations Unies, d’un mécanisme efficace de suivi pour surveiller la mise en œuvre des programmes destinés à permettre d’atteindre les objectifs agréés au niveau mondial en matière de développement.  Se félicitant enfin que la question de l’agriculture fasse désormais pleinement partie de l’ordre du jour de la Deuxième Commission, M. Haroon a souhaité qu’il en soit de même à l’avenir pour celle de la santé.


      M. VITALY CHURKIN (Fédération de Russie) a noté que dans un contexte marqué par le souci de parvenir à des décisions prises collectivement, le G-20 est devenu un des cadres internationaux les plus importants dans le débat sur les enjeux économiques de l’heure, tels que la régulation financière ou la réforme de l’architecture financière et économique mondiale.  M. Churkin a cependant souhaité une plus grande collaboration entre le G-20 et les autres pays du monde.  Les Nations Unies, a-t-il indiqué, représentent le forum le plus légitime et le mieux indiqué pour l’harmonisation des intérêts. 


M. Churkin a noté qu’il appartient à la Deuxième Commission d’établir des bases solides pour les décisions que l’Assemblée générale devra adopter lors de sa session de 2010.  Les décisions de cette Commission, a-t-il poursuivi, doivent renforcer l’engagement autour des Objectifs du Millénaire pour le développement, en poursuivant les conclusions de l’Agenda de Monterrey pour le financement du développement.  La Commission doit éviter, cependant, d’être redondante face aux travaux menés ailleurs, a-t-il noté.


Abordant l’enjeu des changements climatiques et la tenue en décembre de la Conférence de Copenhague, il a souhaité que les pays les plus développés s’engagent à en faire un succès.  En annonçant l’ambition de la Fédération de Russie de baisser de 10 à 15% ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à son niveau de 1990, il a dit espérer que son pays contribue ainsi à un accord à Copenhague.  La Fédération de Russie, a-t-il déclaré, entend jouer un rôle important dans l’élaboration de nouveaux mécanismes en faveur de la protection du climat.  M. Churkin s’est félicité du consensus autour de l’importance de la question de la sécurité alimentaire.  Il a évoqué les initiatives entreprises dans ce domaine et souhaité l’implication de l’Assemblée générale.


M. Churkin a noté l’importance des travaux de la Deuxième Commission dans le contexte actuel de crises.  Il a fait état des efforts entrepris par la Fédération de Russie face à ces crises, notamment la décision du Gouvernement russe d’investir dans divers domaines tels que les transports et les infrastructures.  Le représentant de la Fédération de Russie a enfin émis l’espoir que les travaux de la Deuxième Commission, auxquels son pays s’engage à contribuer, ne se limitent pas à être des débats théoriques, mais qu’ils mènent à l’identification d’actions concrètes à mener.


Mme NADIA OSMAN (Soudan), qui s’exprimait au nom du Groupe des pays arabes, a apporté le soutien des États arabes à la déclaration faite par le Groupe des 77 et la Chine.  Face aux crises multiples auxquelles le monde fait face, les pays arabes, a-t-elle relevé, ont pris diverses initiatives visant notamment à réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Elle a estimé que les crises actuelles sont le fait d’un système vieux de plus de 60 ans, système auquel fait défaut le souci de justice et d’équité.  Elle a regretté que les résolutions prises récemment l’aient été en l’absence des pays en développement.  Les pays arabes, a-t-elle ajouté, appellent à une réforme du système financier international, en droite ligne notamment de la Conférence des Nations Unies sur la crise économique et financière et ses impacts.


Elle s’est dite préoccupée par la baisse de l’aide publique au développement.  Les pays riches doivent respecter leurs engagements d’affecter 0,7% de leur PNB aux pays en développement, ainsi que ceux pris à Monterrey.  De même, elle a appelé les pays développés à respecter les conclusions de la Conférence de Doha sur le financement du développement.  Elle a appelé à une meilleure intégration de l’Afrique dans l’économie internationale par le biais du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  Toujours à propos de l’Afrique, elle a rappelé la nécessité de trouver une solution au problème de la dette.  Le développement économique et social, et le respect du climat doivent être traités de manière intégrée, a-t-elle ajouté.  Le Groupe des États arabes, a-t-elle fait remarquer, se félicite de la tenue il y a quelques jours du Sommet sur les changements climatiques.  Il appelle les pays riches, a-t-elle dit, à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, mais aussi à soutenir les pays du Sud face aux défis des changements climatiques.  Notant que les pays arabes souffrent des effets des changements climatiques, elle a espéré que Copenhague aboutisse à un accord.


Notant la tenue prochaine du sommet sur la sécurité alimentaire, la représentante du Soudan s’est félicitée des initiatives du Secrétaire général et a souhaité que celles-ci se réalisent en coordination avec les actions menées par les pays arabes notamment.  Abordant la question de la coopération Sud-Sud, elle a noté que celle-ci ne doit pas supplanter la coopération Nord-Sud.  Elle s’est félicitée de la tenue prochaine à Nairobi, au Kenya, d’une rencontre consacrée à la coopération Sud-Sud.  Enfin, sur la question des territoires palestiniens occupés, elle a appelé tous les pays « à condamner les pratiques et les politiques illégales de l’État d’Israël ».   Elle a noté à ce titre la confiscation des terres et des propriétés, la démolition de maisons et d’infrastructures, ainsi que la construction de colonies par Israël sur les terres palestiniennes.  « Aucun État », a-t-elle conclu, « ne devrait permettre à Israël de poursuivre ses politiques destructives »


M. PHILIP PARHAM (Royaume-Uni) a attiré l’attention de la Commission sur quatre thèmes: les progrès à accomplir pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), la cohérence à l’échelle du système des Nations Unies, la lutte contre les changements climatiques et la nécessité de protéger les pauvres contre l’impact de la crise économique et financière mondiale.  S’agissant du premier point, il a rappelé l’engagement pris par le Premier Ministre britannique, qui a annoncé que le Royaume-Uni consacrerait, d’ici à 2013, 0,7% de son produit national brut (PNB) à l’aide publique au développement.  Si nous voulons vraiment améliorer les conditions de vie des populations les plus pauvres, l’argent à lui seul ne suffira pas, a prévenu le représentant, qui a expliqué qu’il fallait impérativement changer la manière dont cette aide est apportée et coordonnée par les donateurs bilatéraux et multilatéraux.  C’est la raison pour laquelle le Royaume-Uni attache de l’importance à la résolution sur la cohérence à l’échelle du système adoptée par l’Assemblée générale lors de la soixante-troisième session de ses travaux, a indiqué M. Parham.  Le représentant a ensuite invité tous les États Membres à s’appuyer sur ce qui a été fait lors du Sommet du 22 septembre sur les changements climatiques pour faire de la Conférence de Copenhague un succès.  Rappelant enfin que les populations les plus pauvres étaient les plus vulnérables à la crise économique et financière, il a réitéré le soutien de sa délégation au nouveau Dispositif mondial d’alerte vulnérabilités et impacts (GIVAS), créé par les Nations Unies.


M. RODOLPHO BENITEZ (Cuba) a apporté le soutien des pays arabes à la déclaration faite par le Groupe des 77 et de la Chine.  Il a noté la complexité des travaux qui s’ouvrent.  Évoquant la Conférence de Copenhague, il a déclaré que « le monde en attend des résultats concrets contre les changements climatiques ».  Sur l’enjeu de la crise économique et financière, le représentant de Cuba a estimé que la relance annoncée par certains pays n’est pas vécue par tous les autres.  M. Benitez a notamment souligné que 50 millions de personnes perdront leur emploi dans un futur proche.  Le nombre de pauvres augmentera, et des millions d’enfants mourront du fait de l’extrême pauvreté, a-t-il encore prévenu.  Relevant la récurrence du concept du nouvel ordre économique dans les discours tenus lors du débat général de l’Assemblée générale, M. Benitez a réitéré l’appel à lancer cette réforme tant invoquée.  Seulement, a-t-il noté, ceci ne sera possible que « si les pays riches font preuve de la volonté politique nécessaire et s’ils renoncent au langage des conditionnalités ».  M. Benitez s’est en outre réjoui de ce que, pour la première fois, la Deuxième Commission traitera des questions de sécurité alimentaire.  Il s’est félicité du fait que la Commission abordera la question de l’utilisation des mesures économiques unilatérales comme moyen de pression économique ou politique contre les pays en développement.  Il a regretté la poursuite de l’embargo américain contre Cuba, soulignant que celui-ci n’empêche cependant pas Cuba de continuer à offrir sa modeste contribution au Tiers Monde ou au dialogue Sud-Sud notamment.


M. GONZALO GUTIERREZ REINEL (Pérou) a déclaré que pour trouver une solution à la crise économique et financière, il fallait aller au-delà des simples règlementations et envisager une refonte totale de l’architecture financière mondiale en prenant en considération la voix des pays en développement.  Il a également préconisé une ouverture effective des marchés et l’élimination des subventions et des barrières tarifaires.  Le représentant s’est ensuite dit préoccupé par les énormes sommes consacrées à l’armement, année après année, alors que cet argent pourrait servir aux pays pour lutter contre la faim et la pauvreté.  Le Pérou estime qu’il est devenu indispensable d’adopter des objectifs concrets et de prendre des engagements contraignants concernant les transferts de technologie afin de lutter contre les effets néfastes des changements climatiques.  Pour sa part, le Pérou s’est engagé à adopter des objectifs nationaux volontaires et des programmes sectoriels pour éviter que la température de la planète ne s’élève de plus de 1º8 C.  Des investissements ont été entrepris dans la production d’énergies propres et pour la réduction de la dépendance aux hydrocarbures, a fait observer M. Reinel, avant d’expliquer que le Gouvernement péruvien s’efforce de modifier la matrice énergétique en mettant l’accent sur les énergies renouvelables.  Enfin, a-t-il dit, à partir de 2010, tous les véhicules roulants au Pérou devront être hybrides.  Le représentant a également souligné que son pays mettait un accent particulier sur la lutte contre les plantations illicites de coca, étant donné que cette culture détruit les forêts, trois hectares boisés étant détruits pour planter un hectare de coca.


M. SHIN BOO-NAM (République de Corée) a noté que la communauté internationale est à un moment charnière.  Des décisions doivent être prises par rapport aux changements climatiques.  La date butoir de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) approche, et tout ceci a lieu dans un contexte de crise.  Mais, a-t-il noté, nous devons être optimistes.  Sur l’enjeu que représentent les changements climatiques, il a annoncé que d’ici à la fin de l’année, son pays rendrait publics ses objectifs ambitieux de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre pour l’année 2020.  M. Shin a ensuite évoqué les actions prises par la République de Corée, et notamment un plan de cinq ans pour la promotion d’une « croissance verte ».  Abordant la question des Objectifs du Millénaire pour le développement, il a appelé à davantage d’efforts.  L’aide publique au développement (APD) doit être accrue, a-t-il noté.  D’ici à 2015, la République de Corée triplera sa contribution à l’APD, a-t-il noté.  Il a fait état de diverses initiatives dont son pays est partenaire.  Parmi celles-ci, M. Shin a noté celle des « villages du Millénaire ».  Revenant sur la question de la crise financière, M. Shin a dit l’engagement de son pays à contribuer aux discussions sur cet enjeu.  La République de Corée abritera notamment un sommet du G-20 l’année prochaine, a-t-il noté.  Il a espéré la conclusion, au courant de l’année 2010, du Cycle de négociations commerciales de Doha.  Face aux défis posés par la gestion de l’eau, M. Shin a souligné les initiatives de son pays en la matière tout en appelant la communauté internationale à s’engager elle aussi sur cette voie.


M. EDUARDO MEÑEZ (Philippines) a déclaré que, comme ceux du tsunami, les effets de la crise économique et financière n’étaient pas ressentis de la même façon par tous les pays et que la Deuxième Commission avait beaucoup de travail devant elle pour trouver des solutions pour les pays en développement.  Revenant sur les interventions faites dans la matinée, le représentant a appuyé la référence faite par le représentant de la Jamaïque au poids de la dette, qui se fait également ressentir sur les pays à revenu intermédiaire.  Puis, il a remercié la Vice-Secrétaire générale d’avoir mentionné les neuf initiatives conjointes du Conseil des chefs de secrétariat des Nations Unies.  Se félicitant des thèmes retenus pour les évènements spéciaux, M. Meñez a tout particulièrement exprimé son intérêt pour la question des changements climatiques, dans la mesure où il s’agit d’une cause commune qui implique non seulement l’avenir de la communauté internationale, mais aussi celui des générations futures.


M. ERTUĞRULAPAKAN (Turquie) a rappelé, qu’il y a un an déjà, les impacts des diverses crises auxquelles le monde fait face se faisaient ressentir alors même que la Deuxième Commission ouvrait les travaux de sa soixante-troisième session.  Au moment où elle commence sa soixante-quatrièmesession, a noté M. Apakan, plus que jamais, l’interdépendance des pays entre eux exige que soient entrepris des efforts collectifs et coordonnés.  De même, a-t-il poursuivi, plus que jamais, le développement durable s’avère fort pertinent.  M. Apakan s’est félicité de la tenue en 2010 d’un sommet consacré à l’examen des progrès accomplis dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il a appelé à plus d’efforts en vue de réaliser ces objectifs à l’horizon 2015.  Relevant que les pays en développement sont ceux qui affrontent les défis les plus importants, il a appelé la communauté internationale à renouveler l’engagement en faveur de l’éradication de la pauvreté.  M. Apakan a souligné l’urgence de conclure le Cycle de négociations de Doha.  La Turquie, a-t-il poursuivi, pays membre du G-20, estime que l’aide publique au développement (APD) est un des principaux outils à utiliser en vue de réaliser les OMD.  M. Apakan a rappelé le rôle central des Nations Unies dans la réalisation des objectifs internationaux de développement.  Il s’est dit favorable à une meilleure intégration de l’Organisation dans les processus mondiaux de réflexion et de prise de décisions.  Évoquant la question des changements climatiques, il a relevé que si le combat est commun, les responsabilités doivent être différenciées.  Il faut notamment tenir compte, a-t-il précisé, des besoins des pays en développement.  M. Apakan s’est félicité de la tenue récente du sommet sur les changements climatiques et a espéré qu’il puisse favoriser le succès de celui de Copenhague en décembre prochain.


M. MAGED ABDELAZIZ (Égypte) a estimé que la plupart des pays en développement n’étaient pas sur la bonne voie avant même le début de la crise économique et financière.  Tout au long de la session, nous devrons donc mettre au point une approche globale à la crise assortie d’objectifs concrets en matière de développement et placer nos discussions dans le cadre de résolutions partant de ce qui a été convenu à l’issue de la Conférence d’examen du Consensus de Monterrey sur le financement du développement, qui a eu lieu à Doha l’an dernier, a-t-il préconisé.  De nouveaux défis se sont posés depuis l’adoption de la Déclaration de Doha, provoquant la contraction de l’aide publique au développement et des envois de fonds des migrants, a fait observer le représentant, qui a souhaité que le Dialogue de haut niveau des 23 et 24 novembre puisse être l’occasion de débattre de ces questions.  Soulignant à son tour la gravité du problème des changements climatiques, il a rappelé l’importance pour cette Commission, de préparer le terrain pour conclure à Copenhague un accord fondé sur le principe de la responsabilité commune mais différenciée.  S’agissant de la sécurité alimentaire, il a formulé l’espoir qu’il serait possible d’adopter lors de cette session une résolution de fond portant sur ce sujet et d’examiner ces questions lors du Sommet mondial de la FAO sur la sécurité alimentaire des 16 et 17 novembre.  M. Abdelaziz a également préconisé la mise en place d’un mécanisme efficace de transfert des technologies énergétiques vers les pays en développement pour les aider à relever le défi des changements climatiques.  Enfin, il a réitéré l’importance de conclure le Cycle de négociations commerciales de Doha par un accord qui prenne en compte les besoins de développement spécifiques de l’Afrique.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a estimé que même si le pire a été évité, pour les pays en développement en particulier, il est nécessaire de mettre en œuvre un plan de relance économique durable.  Les menaces que posent l’insécurité alimentaire et les changements climatiques restent pour l’heure sans réponse, a-t-elle poursuivi.  L’ONU, a souligné Mme Viotti, constitue le cadre d’action indiqué face à ces défis.  Tout en notant les mesures prises par diverses instances, dont le récent G-20, Mme Viotti a estimé que beaucoup reste à faire.  Le Brésil estime que les pays en développement doivent bénéficier de ressources additionnelles, que les marchés financiers doivent être davantage régulés, que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale doivent être réformés, et que l’emploi doit être mieux protégé, celui des pauvres notamment, dit Mme Viotti.  Abordant la question de l’insécurité alimentaire, la représentante du Brésil a appelé à aider ceux qui souffrent de la faim et à s’attaquer aux causes profondes de cette situation.  Elle s’est félicitée de la tenue à Rome en novembre prochain d’un sommet consacré à la sécurité alimentaire.  Rappelant les Conférences de Rio, tenue en 1992, et de Johannesburg, organisée en 2002, elle a souligné qu’elles étaient toutes deux consacrées au développement durable, un enjeu qui reste d’actualité, a-t-elle ajouté.  Mme Viotti a appelé la communauté internationale à mettre en œuvre les mesures qu’elles préconisaient.  Elle s’est en outre félicitée de la mobilisation en vue de lutter contre l’impact des changements climatiques.  Les changements climatiques et le développement sont liés, a-t-elle noté.  Elle s’est enfin félicitée de la tenue en 2012 d’une troisième Conférence sur le développement durable. 


M. NASSIR ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a estimé que cette session de la Deuxième Commission, a lieu à un moment critique, un an avant le sommet consacré à l’examen des progrès réalisés dans le cadre de l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  La crise économique et financière, a-t-il poursuivi, a remis en question les progrès réalisés par de nombreux pays en développement pour réaliser les OMD.  Le représentant du Qatar a dit qu’il fallait trouver des solutions innovantes en vue de soutenir le développement.  Observant que la crise, née dans les pays du Nord, aura davantage de conséquences dans les pays en développement, il a souhaité une réforme de l’architecture économique internationale qui prenne en compte les besoins des pays du Sud.  Cette réforme, a-t-il souligné, doit permettre de créer un flux de ressources davantage orienté vers le Sud, sous la forme de dons ou d’annulation des dettes notamment.  Évoquant le dialogue Sud-Sud, enjeu qui sera au centre d’un sommet à venir à Nairobi, au Kenya, le représentant du Qatar s’est félicité de la mobilisation de la communauté internationale sur cet enjeu.  Afin de réaliser les OMD, il a souligné l’importance de conclure positivement le Cycle de négociations commerciales de Doha.  Les pays développés, a-t-il noté, doivent faire preuve de « bonne foi et de flexibilité » afin que Doha réussisse.  Sur la question du développement durable, M. Al-Nasser a déclaré l’engagement de son pays à respecter les conclusions des sommets de Rio en 1992 et de Johannesburg en 2002.  Il s’est félicité de la tenue en 2012 du troisième sommet consacré à cette question.  Le représentant du Qatar a enfin évoqué la tenue, du 9 au 13 novembre prochain, de la Conférence des États parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption.


M. KAIRE M. MBUENDE (Namibie) a mis l’accent sur deux problèmes essentiels auxquels doivent, aux yeux de la Namibie, répondre les Nations Unies: les changements climatiques et la crise économique et financière.  Soulignant l’urgence d’agir contre le premier de ces phénomènes, il a regretté qu’à l’occasion du Sommet sur les changements climatiques du 22 septembre, il n’ait pas « observé le même sens de l’urgence de la part des dirigeants du monde pendant leurs délibérations ».  Or, a-t-il assuré, seule une action au niveau multilatéral sera de nature à lutter efficacement contre le réchauffement planétaire.  « Un échec à Copenhague n’est pas une option », a-t-il lancé, avant de dire que les engagements pris en faveur de la fourniture de ressources appropriées aux attentes des pays en développement constituaient la clef d’un accord couronné de succès à Copenhague.  Évoquant la crise économique, M. Mbuende a affirmé que la communauté internationale avait l’occasion de mettre fin à ce phénomène de « la bulle financière qui finit par éclater ».  Il a lancé un appel aux négociateurs du Cycle de pourparlers commerciaux de Doha pour qu’ils redoublent d’efforts et concluent un accord pour libérer le potentiel d’un commerce international inclusif et équitable.


      Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a noté qu’en dépit d’importants progrès économiques et technologiques enregistrés au cours des 60 dernières années, le fossé entre riches et pauvres ne cesse de s’agrandir à travers le monde.  La crise actuelle, a-t-elle poursuivi, rappelle l’urgence de faire face à cet enjeu.  Mme Aitimova a rappelé, à ce titre, la pertinence de divers conférences et sommets organisés sur le financement du développement et la crise financière notamment.  Faisant état des défis et des progrès que son pays a relevés et accomplis dans le cadre de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), la représentante du Kazakhstan a appelé à une adaptation de ces objectifs à chaque pays.  Dans le contexte actuel, a-t-elle ajouté, marqué par des crises diverses, la pertinence du système des Nations Unies est plus que jamais d’actualité.  Abordant la question de la vulnérabilité des pauvres, phénomène aggravé par la crise actuelle, elle s’est félicitée de ce que l’enjeu de la protection légale à laquelle cette catégorie de la population doit avoir droit fasse partie des points à l’ordre du jour des travaux de la Deuxième Commission.  Mme Aitimova a en outre évoqué les efforts déployés par son pays pour faire face aux défis de l’insécurité alimentaire, ainsi qu’à ceux posés par la gestion de l’eau, de la sécheresse et de la désertification.  Elle a annoncé que d’ici à 2050, le Kazakhstan s’engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 25% par-rapport au niveau de 1990.  Abordant les questions de coopération régionale, Mme Aitimova a enfin fait état de la participation de son pays à divers groupes de pays.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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