LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ENGAGE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE À RÉPONDRE À L’APPEL DE FONDS HUMANITAIRE CONSOLIDÉ DE 3,8 MILLIARDS DE DOLLARS POUR L’ANNÉE 2008
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LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ENGAGE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE À RÉPONDRE À L’APPEL DE FONDS HUMANITAIRE CONSOLIDÉ DE 3,8 MILLIARDS DE DOLLARS POUR L’ANNÉE 2008
Vous trouverez ci-après le texte intégral des observations du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à l’occasion de l’Appel humanitaire consolidé pour 2008, à Genève le 23 janvier:
J’ai le privilège de prendre part au lancement de l’Appel global pour 2008 en m’adressant à vous, qui êtes les piliers de la communauté humanitaire mondiale. Votre générosité a permis de sauver un nombre incalculable de vies et de donner espoir à des millions d’êtres humains.
Nous sommes réunis aujourd’hui au nom de ceux que le monde a trop souvent oubliés, à savoir les faibles, les défavorisés et les victimes des conséquences du changement climatique, de la violence, des catastrophes et de la maladie. Ceux que nous nous efforçons d’aider font partie du « milliard le plus pauvre de l’humanité » et tentent de survivre avec moins d’un dollar par jour dans le chaos et des conditions d’inégalités criantes.
Aujourd’hui, nous avons l’occasion de manifester notre réelle volonté de les aider à surmonter des épreuves qu’il nous est difficile d’imaginer, ici, à Genève.
Dans le monde interdépendant qui est le nôtre, il est aujourd’hui plus que jamais évident que le sort d’un individu est lié à celui de tous les autres. Nous avons le devoir, à titre individuel et collectif, d’aider ceux d’entre nous qui vivent dans la misère, car nous sommes tous humains.
Il y a six semaines, l’ONU a lancé son Appel humanitaire pour 2008, c’est-à-dire, de fait, 10 appels globaux concernant des urgences particulières, visant à recueillir 3,8 milliards de dollars pour venir en aide à 25 millions d’individus répartis dans plus de 20 pays.
Les généreuses promesses de dons que vous allez faire aujourd’hui permettront de faire en sorte que tous ces individus reçoivent l’aide dont ils ont besoin, ni plus ni moins, et nous rapprocheront de l’objectif d’un monde plus sain et plus équitable.
Avec cet objectif à l’esprit, j’engage la communauté internationale à appuyer l’appel humanitaire de cette année et à agir dès maintenant. Il n’est pas possible de mettre sur pied des initiatives humanitaires tant que vous n’avez pas pris de décisions en ce qui concerne vos contributions. Le versement rapide des fonds permet aux institutions de lancer des programmes à temps pour que l’aide arrive vite et soit maintenue en fonction des besoins. En revanche, les retards de versement ne font qu’alourdir les coûts à long terme dans la mesure où les conditions empirent. Or, ces coûts se traduisent notamment par la perte de précieuses vies humaines, ce que nous ne pouvons pas nous permettre.
L’année dernière, des millions d’êtres humains ont souffert à la suite de catastrophes ou en raison de conflits en Somalie, dans les territoires palestiniens occupés, au Soudan, en République démocratique du Congo ou dans d’autres endroits où les appels doivent servir à apporter une aide.
Pour tant et tant d’individus qui font partie du « milliard le plus pauvre de l’humanité », les fonds destinés à l’action humanitaire représentent ce qui sépare la vie de la mort.
Il est bon de rappeler que le financement de l’aide humanitaire ne se fait pas à perpétuité. Cette année, nous comptons ainsi moins d’appels qu’en 2007. Le Burundi, par exemple, est sur la voie d’un relèvement et d’un développement durables, ce qui nous dispense de collecter des fonds d’urgence pour ce pays.
Les conséquences du changement climatique suscitent toutefois de nouvelles préoccupations. L’an passé, un nombre plus important d’inondations, d’ouragans, de cyclones et de sécheresses a donné lieu au lancement de 15 appels éclairs au total, soit, de loin, le plus grand nombre d’appels de ce type jamais enregistré. À l’heure où je vous parle, nous savons que des crues menacent l’Afrique australe. Le fait qu’autant de catastrophes soient liées au changement climatique a des incidences majeures sur les activités humanitaires à venir.
Nous relevons de nouveaux défis tout en améliorant la façon dont nous menons nos activités. En outre, nous faisons tout notre possible pour tirer le meilleur parti de tous les fonds que vous nous confiez, et nous y parvenons. Aujourd’hui, nous vous demandons davantage de ressources, tout particulièrement pour les régions oubliées.
L’effort financier doit être réparti équitablement. Pourtant, certaines initiatives d’urgence obtiennent la quasi-totalité des fonds demandés, alors que d’autres ne semblent guère susciter d’intérêt. Ainsi, l’année dernière, nous avons reçu la totalité des fonds dont nous avions besoin pour le Tchad, mais seulement 55% de ceux demandés pour la Côte d’Ivoire et 56% de ceux demandés pour le Zimbabwe et l’Afrique de l’Ouest. La réponse donnée aux appels éclairs que nous avons lancés est également restée inégale tout au long de l’année dernière. Pour Madagascar, nous avons reçu 94% du montant demandé; pour le Nicaragua et pour la République dominicaine, en revanche, nous avons dû nous arranger avec 37% du montant global de l’appel, ce qui est tout simplement insuffisant.
Toutes les parties concernées manifestent leur volonté de venir en aide à ceux qui sont dans le besoin grâce à ces appels globaux. Cela est particulièrement vrai des gouvernements des pays touchés par des catastrophes, qui parfois hésitent à demander une aide internationale. On peut sans doute le comprendre. Il n’y a toutefois aucune honte pour un gouvernement à demander de l’aide lorsqu’il ne peut pas faire face à une crise.
L’Assemblée générale s’est montrée du même avis dans une résolution de 1991 par laquelle elle a invité les organisations internationales à appuyer les efforts entrepris par les gouvernements des pays touchés par une catastrophe ou une crise humanitaire de grande ampleur. Elle a également ajouté que cet appui devait notamment se matérialiser par l’organisation d’appels globaux.
Dans les situations de ce type, il s’agit de mobiliser les efforts internationaux pour appuyer l’action que mène un gouvernement.
Cette année, 188 organismes humanitaires ont proposé des initiatives concrètes fondées sur un certain nombre de principes. Ils sont conscients que leurs efforts réunis sont plus grands que la somme des différentes initiatives.
Il faut également que les donateurs agissent de façon concertée, de sorte que nous puissions ensemble répondre à tous les besoins de façon équilibrée et synergique.
J’approuve résolument cet appel et je vous engage vous, qui êtes nos partenaires, ainsi que tous les bailleurs de fonds humanitaires, à coopérer en vue de sauver des vies et de faire en sorte que chaque être humain puisse recouvrer un minimum de dignité.
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