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AG/EF/3234

LA DEUXIÈME COMMISSION ADOPTE POUR LA PREMIÈRE FOIS UN TEXTE SOULIGNANT LA BIODIVERSITÉ ET LA FRAGILITÉ ÉCOLOGIQUE DE LA MER DES CARAÏBES

26/11/2008
Assemblée généraleAG/EF/3234
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

30e séance – matin


LA DEUXIÈME COMMISSION ADOPTE POUR LA PREMIÈRE FOIS UN TEXTE SOULIGNANT LA BIODIVERSITÉ ET LA FRAGILITÉ ÉCOLOGIQUE DE LA MER DES CARAÏBES


Elle recommande la création d’un fonds de contributions volontaires pour la réparation des dégâts de la marée noire créée au Liban par un bombardement israélien


Pour la première fois, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a adopté un texte dans lequel elle relève que la mer des Caraïbes mérite un statut particulier, tant du fait de sa diversité biologique que de celui de la fragilité de son écosystème.  En lui recommandant d’adopter ce projet de résolution, la Commission propose à l’Assemblée générale de paver la voie à une éventuelle reconnaissance de la mer des Caraïbes comme zone spéciale dans le contexte du développement durable.  En tout, la Deuxième Commission a adopté, au cours de la réunion qu’elle a tenue ce matin, huit projets de résolution, dont six portaient sur le développement durable.


Par le projet de texte inédit qu’elle a adopté par consensus, et qui est intitulé « Vers le développement durable de la mer des Caraïbes pour les générations présentes et à venir »1, la Commission enjoint l’Assemblée générale à constater que la mer des Caraïbes est une zone caractérisée par une diversité biologique exceptionnelle et un écosystème extrêmement fragile.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée constaterait qu’il faut que les partenaires de développement concernés envisagent l’idée de faire de la mer des Caraïbes une zone spéciale dans le contexte du développement durable.  Dans la même perspective, elle prierait le Secrétaire général de lui présenter un rapport sur l’application de la résolution, comportant un chapitre consacré aux éventuelles incidences juridiques et financières qu’entraînerait le fait de définir la mer des Caraïbes comme une zone spéciale dans le contexte du développement durable, et de la désigner comme telle, sans préjudice du droit international applicable.


Concernant un autre projet de résolution, qui a été mis aux voix, c’est à l’issue d’un vote de 154 voix pour, 5 voix contre (Australie, Canada, États-Unis, Israël et Palaos) et 3 abstentions (Cameroun, Colombie et Tchad), que la Deuxième Commission a entériné un texte2 recommandant à l’Assemblée générale de demander au Gouvernement israélien d’assumer la responsabilité de dédommager rapidement et convenablement le Gouvernement libanais et les autres pays directement touchés par la marée noire survenue sur les côtes libanaises.  Aux termes de ce texte, deux ans après le désastre causé par la destruction des réservoirs de carburant de la centrale électrique d’El-Jiyeh, l’Assemblée générale se déclarerait à nouveau gravement préoccupée par les conséquences défavorables pour la réalisation du développement durable au Liban qu’a eues la destruction de ces réservoirs par l’aviation israélienne. 


Par ce texte, l’Assemblée générale déciderait en outre de créer un fonds de contributions volontaires pour la réparation des dégâts causés par la marée noire en Méditerranée orientale, en vue d’assister et d’appuyer les pays directement touchés qui s’efforcent de gérer de façon intégrée et écologiquement rationnelle cette catastrophe écologique.


Toujours en matière de développement durable, la Deuxième Commission recommande à l’Assemblée générale de décider de convoquer en septembre 2010 une réunion d’examen de haut niveau de deux jours sur les progrès de l’action menée pour réduire la vulnérabilité des petits États insulaires en développement (PEID).  Cette recommandation figure dans un projet de résolution3 sur le suivi et l’application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des PEID.  Si elle adoptait ce texte, l’Assemblée générale lancerait également un appel à la communauté internationale pour appuyer davantage les efforts déployés par ces États pour s’adapter aux conséquences néfastes des changements climatiques, notamment en trouvant pour eux des sources de financement qui leur soient spécialement destinées.


En outre, par un texte4 relatif à l’application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, la Commission recommande à l’Assemblée générale de réaffirmer sa décision de proclamer la décennie 2010-2020 « Décennie des Nations Unies pour les déserts et la lutte contre la désertification ».


Parmi les autres textes adoptés aujourd’hui, figurent également des projets de résolution5 portant sur les produits de base; la Stratégie internationale de prévention des catastrophes; et les catastrophes naturelles et la vulnérabilité.


Outre ces projets de texte, la Deuxième Commission a aussi adopté un projet de résolution6 relatif aux technologies de l’information et des communications au service du développement.  La version en langue française de ce projet de texte n’était pas disponible au moment de son adoption.


La Deuxième Commission a adopté ce matin huit projets de résolution.  Elle prolongera ses travaux au-delà du calendrier initialement fixé et prévoit une journée supplémentaire de réunion en plénière pour prendre des décisions sur les autres textes dont elle est saisie.  La prochaine réunion de la Commission économique et financière sera annoncée dans le Journal de l’ONU.


1     A/C.2/63/L.52

2     A/C.2/63/L.24/Rev.1

3     A/C.2/63/L.44

4     A/C.2/63/L.53

5     A/C.2/63/L.42, A/C.2/63/L.51 et A/C.2/63/L.50

6     Document qui sera ultérieurement publié sous la cote A/C.2/63/L.55


DECISIONS SUR DES PROJETS DE RESOLUTION


Les technologies de l’information et des communications au service du développement


La Deuxième Commission a adopté le projet de résolution intitulé « les technologies de l'information et des communications au service du développement » (A/C.2/63/L.55), dont le texte, au moment de la mise aux voix, n’était pas disponible en langue française.


Question de politique macroéconomique


La Commission a ensuite adopté un projet de résolution relatif aux produits de base (A/C.2/63/L.42), en vertu duquel elle recommande à l’Assemblée générale de prendre acte des délibérations qui se poursuivent dans le cadre du processus préparatoire de la Conférence internationale de suivi sur le financement du développement, chargée d’examiner la mise en œuvre du Consensus de Monterrey, qui se tiendra à Doha, du 29 novembre au 2 décembre 2008 prochains.  Si elle entérine ce texte en l’adoptant comme le lui recommande la Commission, l’Assemblée générale soulignerait qu’il est essentiel de poursuivre l’examen quant au fond de la question subsidiaire figurant à son ordre du jour et intitulée « Produits de base ».


Développement durable


Par un texte relatif à la marée noire survenue sur les côtes libanaises, (A/C.2/63/L.24/Rev.1), qui a été adopté tel qu’oralement amendé par les délégations de la Deuxième Commission par 154 voix pour, 5 voix contre (Australie, Canada, États-Unis, Israël et Palaos) et 3 abstentions (Cameroun, Colombie et Tchad), la Commission enjoint l’Assemblée générale à se déclarer à nouveau gravement préoccupée par les conséquences défavorables, pour la réalisation du développement durable au Liban, qu’a eues la destruction, par l’aviation israélienne, de réservoirs de carburant situés au voisinage immédiat de la centrale électrique d’El-Jiyeh.  Aux termes de ce projet de résolution, l’Assemblée considérerait que la marée noire a pollué gravement les côtes libanaises et pollué une partie des côtes syriennes, et qu’elle a eu, de ce fait, et en raison de ses répercussions sur les ressources naturelles, la biodiversité, les pêcheries et le tourisme dans ce pays, ainsi que sur la santé de la population, de graves incidences sur les moyens de subsistance et sur l’économie du Liban. 


L’Assemblée demanderait au Gouvernement israélien d’assumer la responsabilité de dédommager rapidement et convenablement le Gouvernement libanais et les autres pays directement touchés par la marée noire, tels que la Syrie, dont les côtes ont été en partie polluées; les dépenses engagées pour procéder aux opérations de nettoyage, et de remédier aux conséquences écologiques de la destruction des réservoirs.  Elle déciderait de créer un fonds de contributions volontaires pour la réparation des dégâts causés par la marée noire en Méditerranée orientale, en vue d’assister et d’appuyer les pays directement touchés qui s’efforcent de gérer de façon intégrée et écologiquement rationnelle– de la phase du nettoyage à celle de l’évacuation sans risques des déchets d’hydrocarbures– cette catastrophe écologique causée par la destruction des réservoirs de carburant de la centrale électrique d’El-Jiyeh, et prierait le Secrétaire général d’appliquer la présente décision avant la fin de la soixante-troisième session.  Par ce texte, l’Assemblée inviterait les États, les organismes intergouvernementaux, les organisations non gouvernementales et le secteur privé à verser des contributions volontaires à ce fonds et, dans cette perspective, demanderait au Secrétaire général de mobiliser l’assistance technique et financière internationale afin que le Fonds de contributions volontaires pour la réparation des dégâts causés par la marée noire en Méditerranée orientale bénéficie d’un financement approprié et suffisant.


Explications après le vote


La représentante de la France, parlant au nom de l’Union européenne (UE), a expliqué que l’UE avait voté en faveur de ce projet de résolution en raison de l’importance qu’elle attache aux conséquences de la marée noire sur les côtes libanaises.  Elle a précisé que l’Union européenne a été parmi les premiers à fournir une assistance et un appui au Gouvernement libanais pour les opérations de relèvement accéléré, de réhabilitation, et de nettoyage de la marée noire.  Néanmoins, a poursuivi la représentante, l’Union européenne est d’avis que cette résolution ne doit pas s’écarter de son objectif et de ses principes, et elle voudrait affirmer que la position qu’elle a prise cette année ne doit pas être considérée comme préjugeant de la position qu’elle pourrait prendre sur cette question l’année prochaine.


Le représentant d’Israël a jugé que la résolution portant sur la marée noire sur les côtes libanaises « politisait » un problème local, et s’ajoutait à la « litanie des résolutions » de l’Assemblée générale qui s’attaquent, de manière systématique, à Israël chaque année.  C’est là une politisation inquiétante des travaux de la Deuxième Commission, a déclaré le délégué israélien, dès lors que le langage et l’énoncé du projet de résolution et son vocabulaire ne mentionnent pas, par exemple, le kidnapping de soldats israéliens par une organisation terroriste, un fait qui s’est produit à la même époque que la marée noire.  Si le Gouvernement libanais avait rempli ses obligations internationales, a poursuivi le représentant, il n’y aurait pas eu de milices armées dans la région, ce dont Israël continue de payer le prix.  Des organismes tels que le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) sont en outre intervenus pour faire face à cette catastrophe et ont été soutenus par Israël.  Mais la résolution ne mentionne même pas cette intervention, a regretté le représentant, en constatant par ailleurs l’omission d’une attaque lancée par le Hezbollah sur le territoire d’Israël, qui n’a pas été mentionnée.  Il y a eu beaucoup de marées noires à travers le monde depuis 1991, mais jamais de décision ou de résolution des Nations Unies sur les conséquences de ces dernières.  C’est pourquoi Israël à voté contre cette résolution. 


Le représentant du Liban a remercié les délégations qui ont appuyé ce projet de résolution, saluant « leur engagement en faveur de la protection de l’environnement ».  Il a indiqué qu’en 2006, l’attaque, par l’aviation israélienne, d’installations de stockage de carburant a eu pour conséquences de polluer l’atmosphère au dessus du Liban, en raison des émissions toxiques et « très importantes » de CO2 provoquées par l’explosion des cuves.  L’ampleur des dommages infligés est colossale, a-t-il rappelé, s’inquiétant également des effets irréversibles de cette marée noire pour la faune et la flore.  Il a également fait remarquer que les efforts à déployer pour remédier aux effets de la pollution sont très importants et que la lutte contre les effets de la marée noire aura un coût économique énorme.  Le coût des opérations est estimé, a-t-il précisé, à 1% du PNB de 2006 du Liban par la Banque mondiale.  Le représentant libanais a rappelé que la Convention de Genève interdit les attaques portant atteinte à l’environnement.  Il s’est félicité que l’adoption du projet de résolution « envoie un message clair aux pollueurs ».  C’est un message traduisant l’engagement de la communauté internationale, qui dit non à ce genre d’acte.  À l’adresse du représentant israélien, il a fait remarquer que si les Israéliens avaient mis en œuvre toutes les résolutions des Nations Unies et renoncé à l’agression, la région entière ne serait pas enfermée dans un cycle de violence.  Il a rappelé que le droit international humanitaire reconnaît le droit légitime des peuples à résister à l’occupation.  Avant de conclure, il a relevé l’impact « colossal » de cette marée noire, la qualifiant de « revers sévère au développement durable au Liban ».  Il a estimé que la seule leçon que doit en tirer Israël est qu’il faut promouvoir la discussion plutôt que le déni et l’argumentation stérile, l’encre plutôt que le sang, et la dignité des peuples plutôt que l’humiliation.


Développement durable


Par le projet de résolution intitulé « Suivi et application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme  d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement » (A/C.2/63/L.44), adopté par consensus, et tel qu’oralement amendé par les délégations de la Deuxième Commission, l’Assemblée générale demanderait qu’il soit pleinement et concrètement donné suite aux engagements, programmes et objectifs adoptés à la Réunion internationale chargée d’examiner la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement, et que soient appliquées, à cette fin, les dispositions relatives aux modalités d’application prévues dans la Stratégie de mise en œuvre de Maurice.  Elle recommanderait que les petits États insulaires en développement soient consultés davantage, plus étroitement, et plus tôt, aux fins de la planification et de la coordination, le cas échéant, des activités de la Commission du développement durable consacrées à l’évaluation de l’application de la Stratégie de mise en œuvre de Maurice.


Par ce texte, l’Assemblée appellerait la communauté internationale à appuyer davantage les efforts déployés par les petits États insulaires en développement pour s’adapter aux conséquences néfastes des changements climatiques, notamment en trouvant pour eux des sources de financement qui leur soient spécialement destinées, en renforçant leurs capacités et en leur transférant des technologies permettant de faire face aux changements climatiques.   L’Assemblée demanderait aux organismes compétents des Nations Unies, dans le cadre de leur mandat, de redoubler d’efforts pour intégrer la Stratégie de mise en œuvre de Maurice dans leur programme de travail, et de désigner dans leur secrétariat respectif un interlocuteur chargé des questions touchant les petits États insulaires en développement, qui apportera un appui à la mise en œuvre concertée du Programme d’action aux niveaux national, sous-régional, régional et mondial.  L’Assemblée soulignerait qu’il importe de fournir au Groupe des petits États insulaires en développement des ressources financières adéquates, stables et prévisibles.  Elle réaffirmerait qu’il importe de veiller à ce que le Groupe des petits États insulaires en développement soit doté, sans retard et de façon durable, d’un effectif suffisant pour entreprendre les tâches très diverses qui lui ont été confiées, et elle prierait le Secrétaire général de prendre les mesures nécessaires à cet égard. 


Par ailleurs, l’Assemblée réaffirmerait sa décision d’examiner, à sa soixante-cinquième session, les progrès de l’action menée pour réduire la vulnérabilité des petits États insulaires en développement dans le cadre de la Stratégie de mise en œuvre de Maurice, et déciderait de convoquer, en septembre 2010, une réunion d’examen de haut niveau de deux jours.  De plus, elle déciderait que la réunion d’examen de haut niveau de deux jours devrait être précédée, selon que de besoin, par des préparatifs techniques aussi efficaces et structurés que possible, menés avec une large participation aux niveaux national, sous-régional et régional; et soulignerait que cet examen devrait offrir à la communauté internationale l’occasion de procéder à une évaluation des progrès réalisés, des enseignements tirés, et des obstacles rencontrés dans la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice, et de convenir de ce qu’il y a lieu de faire pour réduire davantage la vulnérabilité des petits États insulaires en développement.


Remarque d’ordre général


Le représentant du Venezuela a tenu à prendre la parole pour souligner que son pays ne pourra être lié par des obligations induites par des conventions auxquelles il n’est pas partie.


La Deuxième Commission a par ailleurs adopté, tel qu’oralement amendé, un projet de résolution intitulé « Vers le développement durable de la mer des Caraïbes pour les générations présentes et à venir » (A/C.2/63/L.52).  En adoptant ce texte, l’Assemblée générale constaterait que la mer des Caraïbes est une zone qui se caractérise par une diversité biologique exceptionnelle et un écosystème extrêmement fragile, et qu’il faut que les partenaires de développement régionaux et internationaux concernés élaborent et exécutent conjointement des initiatives régionales visant à promouvoir, entre autres, la protection et la gestion durables de ses ressources côtières et marines, et qu’ils envisagent l’idée de faire de la mer des Caraïbes une zone spéciale dans le contexte du développement durable, et notamment de la définir comme telle, sans préjudice du droit international applicable.


L’Assemblée demanderait aux organismes des Nations Unies et à la communauté internationale de soutenir, selon qu’il convient, les efforts déployés par les pays des Caraïbes et leurs organisations régionales pour protéger la mer des Caraïbes contre la dégradation résultant de la pollution par les navires, due en particulier au rejet illicite d’hydrocarbures et d’autres substances polluantes, et contre l’immersion illicite ou le rejet accidentel de déchets dangereux, notamment de matières radioactives, déchets nucléaires et produits chimiques dangereux, au mépris des règles et normes internationales pertinentes, ainsi que contre la pollution due aux activités terrestres.  Par ce texte, elle demanderait aux États de mettre en place, compte tenu de la Convention sur la diversité biologique, des programmes nationaux, régionaux et internationaux pour mettre un terme à l’appauvrissement de la biodiversité marine dans la mer des Caraïbes, en particulier d’écosystèmes fragiles comme les récifs coralliens et les mangroves.


En outre, l’Assemblée constaterait avec une vive inquiétude les graves destructions et les dévastations causées ces dernières années dans plusieurs pays par des cyclones plus violents que d’habitude dans la région des Caraïbes.  Elle demanderait instamment aux organismes des Nations Unies et à la communauté internationale de continuer à apporter un concours et une assistance aux pays de la région des Caraïbes pour les aider à exécuter leurs programmes à long terme de prévention des catastrophes, de préparation aux catastrophes, d’atténuation et de maîtrise de leurs effets, de secours et de relèvement.  Elle prierait le Secrétaire général de lui présenter à sa soixante-cinquième session un rapport sur l’application de la présente résolution qui tienne compte des vues exprimées par les États Membres et par les organisations régionales compétentes, comportant un chapitre consacré aux éventuelles incidences juridiques et financières qu’entraînerait le fait de définir la mer des Caraïbes comme une zone spéciale dans le contexte du développement durable, et de la désigner comme telle, sans préjudice du droit international applicable.


Explications de vote


Le représentant de la Turquie a tenu à se dissocier de la résolution, expliquant que ce texte faisait mention d’un certain nombre d’instruments internationaux auxquels son pays n’est pas partie.  Il a toutefois indiqué qu’il se ralliait au consensus. 


Le représentant des États-Unis a reconnu que la situation de la mer des Caraïbes est une question très importante et mérite d’être soigneusement examinée.  Il a fait remarquer que la création d’une zone spéciale dans cette région doit être faite conformément au droit international.  Toute désignation de la mer des Caraïbes comme zone spéciale suppose donc qu’on parvienne à un consensus partagé par toutes les nations des Caraïbes, a-t-il en outre ajouté.


Le représentant du Venezuela a assuré la Deuxième Commission de l’engagement de son pays en faveur de la conservation et du développement de la mer des Caraïbes.  Il a toutefois tenu à réitérer la position du Venezuela à l’égard des obligations induites par des conventions auxquelles il n’est pas partie.


La délégation de la Barbade s’est félicitée du soutien apporté par la grande majorité des délégations à ce projet de résolution qui est un document « consensuel ».  Les Caraïbes dépendent des ressources maritimes pour garantir leur développement, a expliqué la représentante de la Barbade.  Si les pays des Caraïbes prennent note des réserves exprimées par certaines délégations sur ce texte, ils tiennent cependant à assurer qu’ils feront preuve d’ouverture et de sens du dialogue dans la poursuite du processus de la création de la zone spéciale qu’ils demandent aux autres États Membres de soutenir, a-t-elle conclu.


Stratégie internationale de prévention des catastrophes


La Deuxième Commission a par ailleurs adopté un projet de résolution relatif à la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (A/C.2/63/L.51).  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale demanderait à la communauté internationale de redoubler d’efforts pour donner pleinement effet aux engagements pris dans la Déclaration de Hyogo et dans le Cadre d’action de Hyogo.  Elle engagerait les organismes des Nations Unies et inviterait les institutions financières internationales et les organisations régionales et internationales à tenir pleinement compte du Cadre d’action de Hyogo et à en intégrer les buts dans leurs stratégies et programmes, en s’appuyant sur les mécanismes de coordination existants. 


L’Assemblée estimerait qu’il incombe au premier chef à chaque État d’assurer son propre développement durable et d’adopter des mesures efficaces pour réduire le risque de catastrophe, notamment pour protéger sa population, son infrastructure et les autres richesses nationales contre l’effet des catastrophes, en particulier en assurant la mise en œuvre et le suivi du Cadre d’action de Hyogo, et elle soulignerait qu’il importe que la coopération internationale, ainsi que des partenariats internationaux, viennent étayer les efforts des États.  Elle considérerait qu’il importe de coordonner les activités d’adaptation aux changements climatiques et les mesures de réduction des risques de catastrophe et inviterait la communauté internationale à appuyer l’action que les pays en développement mènent déjà dans ce sens.


D’autre part, l’Assemblée encouragerait le secrétariat de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes à continuer d’élaborer de meilleures méthodes d’évaluation des risques multiples, portant notamment sur les aspects économiques de la réduction des risques de catastrophe et l’analyse socioéconomique des coûts et avantages des mesures de réduction des risques à tous les niveaux.  Elle attendrait avec intérêt la deuxième session du Dispositif mondial pour la réduction des catastrophes sur le thème « Catastrophes, pauvreté et vulnérabilité », qui se tiendra à Genève du 16 au 19 juin 2009 et verra la mise en train de l’examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Cadre d’action de Hyogo.  L’Assemblée prierait le Secrétaire général de présenter dans son prochain rapport des renseignements sur le Dispositif mondial. 


Enfin, elle engagerait la communauté internationale à continuer de verser des contributions volontaires suffisantes au Fonds d’affectation spéciale, afin que les activités de suivi du Cadre d’action de Hyogo puissent être financées, et elle encouragerait les États Membres à verser, le plus tôt possible au cours de l’exercice, des contributions pluriannuelles non affectées à des fins particulières.  En outre, elle prierait le Secrétaire général d’étudier tous les moyens d’obtenir des fonds supplémentaires pour que le secrétariat de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes dispose de ressources financières prévisibles et stables pour ses activités et de lui faire rapport sur la question à sa soixante-quatrième session.


Par consensus, la Deuxième Commission a adopté une résolution intitulée «  Catastrophes naturelles et vulnérabilité » (A/C.2/63/L.50).  En adoptant ce texte, l’Assemblée généraleengagerait la communauté internationale à poursuivre et à accroître son appui aux stratégies d’adaptation, en particulier dans les pays vulnérables, aux effets néfastes des changements climatiques, de façon à contribuer à l’action menée en faveur de la gestion des catastrophes.  Par ce texte, l’Assemblée encouragerait une coordination plus poussée entre les stratégies d’adaptation et les stratégies de gestion des catastrophes.  Elle soulignerait l’importance d’une coopération et d’une coordination étroites entre les gouvernements, les organismes des Nations Unies, d’autres organisations internationales et régionales, les organisations non gouvernementales et d’autres partenaires, tels que la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le cas échéant, en tenant compte de la nécessité d’élaborer des stratégies de gestion des catastrophes qui englobent la prévention, la planification préalable et l’intervention, en particulier d’établir des systèmes d’alerte rapide efficaces et axés sur la protection des populations, en tirant parti de toutes les ressources et compétences disponibles à cet effet.  L’Assemblée générale demanderait à la communauté internationale, en particulier aux pays développés, de fournir des ressources suffisantes et prévisibles et de faire en sorte que, comme convenu, les pays en développement, vulnérables aux effets néfastes des risques naturels, aient accès aux technologies et bénéficient du transfert technologique, en vue de renforcer leur capacité d’adaptation, en soulignant la nécessité de prendre des mesures de prévention et de réduction de la vulnérabilité en ce qui concerne l’ensemble des risques naturels, y compris ceux liés aux phénomènes géologiques et hydrométéorologiques.


Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique


Également par consensus, la Deuxième Commission a adopté, tel qu’oralement amendé, un projet de résolution intitulé « Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique » (A/C.2/63/L.53).  En adoptant ce texte, l’Assemblée générale réaffirmerait sa ferme volonté d’appuyer et de renforcer la mise en œuvre de la Convention pour s’attaquer aux causes de la désertification et de la dégradation des sols ainsi qu’à la pauvreté qui en résulte, notamment en mobilisant des ressources financières suffisantes et prévisibles, en procédant à des transferts de technologie, et en renforçant les capacités à tous les niveaux.  Elle réaffirmerait également sa décision de proclamer la décennie 2010-2020, « Décennie des Nations Unies pour les déserts et la lutte contre la désertification »


L’Assemblée demanderait à nouveau aux gouvernements concernés, agissant en collaboration avec les organisations multilatérales compétentes, y compris les organismes d’exécution du Fonds pour l’environnement mondial, d’intégrer la désertification et la dégradation des sols dans leurs plans et stratégies de développement durable.  Elle inviterait les pays touchés à élaborer des stratégies nationales pour une mise en œuvre efficace de la gestion durable des sols, et demanderait aux donateurs d’appuyer ses efforts, quant ils en sont priés, conformément à tous les engagements pris concernant l’efficacité de l’aide.  Elle inviterait instamment le Comité de la science et de la technologie à intensifier ses efforts pour créer des liens avec les milieux scientifiques, afin de tirer pleinement parti des initiatives pertinentes en matière de gestion rationnelle des terres et de l’eau, et prierait tous les États parties à la Convention de sensibiliser les populations locales, en particulier les femmes, les jeunes et les organisations de la société civile, à la mise en œuvre du plan stratégique décennal et de les y associer. 


Par ailleurs, l’Assemblée soulignerait la nécessité d’accélérer le processus en cours visant à ce que le secrétariat de la Convention adopte l’euro comme unité de compte pour le budget et la comptabilité et, à cet égard, prierait le Secrétaire général de faciliter l’application des décisions de la Conférence des Parties relatives à la protection du budget de la Convention contre les effets négatifs des fluctuations monétaires.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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