DEUXIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS EXPRIMENT DE VIVES INQUIÈTUDES FACE AUX NOUVEAUX DÉFIS ÉCONOMIQUES QUI SE POSENT AUX PAYS LES PLUS VULNÉRABLES
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Deuxième Commission
23e séance – matin
DEUXIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS EXPRIMENT DE VIVES INQUIÈTUDES FACE AUX NOUVEAUX DÉFIS ÉCONOMIQUES QUI SE POSENT AUX PAYS LES PLUS VULNÉRABLES
Les délégations de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) ont appelé ce matin la communauté internationale à soutenir les pays les moins avancés (PMA) et les pays en développement sans littoral dans les efforts qu’ils déploient pour parvenir à la réalisation des objectifs de développement internationalement agréés en leur faveur. Alors que les PMA et les pays en développement sans littoral font face à des obstacles persistants et aux nouveaux défis que posent les crises qui ont récemment éclaté et qui inexorablement touchent tous les pays de la planète, les délégations qui ont pris la parole ce matin ont plaidé pour que tout soit fait pour assurer la pleine mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles, adopté en 2000 pour aider les PMA, et celui d’Almaty, auquel les États Membres ont souscrit en 2003 pour sortir les pays enclavés de leur isolement et les aider à s’intégrer aux échanges de la mondialisation et au système de production qui les sous-tendent.
La crise financière qui frappe actuellement les économies développées, où elle est née, et les hausses incontrôlables des cours des denrées alimentaires et des produits énergétiques élimineront certainement les gains accomplis en matière de taux de croissance dans les pays les moins avancés, a ainsi souligné M. Cheick Sidi Diarra, le Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement. Présentant les rapports du Secrétaire général* sur les groupes de pays en situation particulière, il a rappelé que ces pays étaient dans la position la plus fragile qui soit et ne pourraient pas répondre au ralentissement économique mondial qui a démarré. M. Cheick Diarra a averti que les pays en situation particulière, qui sont le groupe de plus vulnérable parmi les États Membres, seraient les plus affectés par les chocs extérieurs et la volatilité des cours des produits de base.
Sur 49 PMA, 47 sont considérés par l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) comme étant des pays dont les populations souffrent d’un déficit alimentaire, et 20 sont en pleine crise alimentaire, a renchéri à ce propos le représentant du Bangladesh, qui intervenait au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA). De nombreux autres représentants se sont eux aussi inquiétés de la situation précaire des PMA et ont réclamé la pleine mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles, dont le respect aurait permis d’assurer aux populations des PMA des conditions de vie assez décentes à l’horizon 2010.
Dans ce contexte, plusieurs représentants ont souligné qu’il est extrêmement important que les pays développés respectent l’engagement qu’ils ont pris de consacrer 0,20% de leur produit intérieur brut (PIB) à l’aide publique au développement à apporter aux PMA. La réforme des conditions qui prévalent dans le domaine du commerce a également été jugée comme prioritaire. Les délégations ont plaidé pour que le secteur et les capacités de production des PMA soient renforcés et pour que l’on aide ces pays à procéder à la diversification de leurs exportations tout en accordant à leurs produits un accès préférentiel aux marchés internationaux, notamment ceux des pays riches. Au cours des deux dernières années qui restent pour la mise en œuvre des recommandations du Programme d’action de Bruxelles, la communauté internationale doit redoubler d’efforts et travailler sur tous les fronts, a ajouté le représentant d’Haïti qui prenait la parole au nom de la CARICOM. Il a d’autre part ajouté combien il est important de trouver des solutions satisfaisantes aux questions de la dette, du transfert des technologies, ou encore de la résilience des pays pauvres aux effets des changements climatiques. Les délégations ont aussi salué la proposition de la tenue, en 2011, de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés. Alors qu’elles doivent, lors de la session actuelle de l’Assemblée, décider des modalités de cette rencontre, elles ont souhaité que cette Conférence soit l’occasion de prendre d’autres mesures internationales de soutien au développement durable des PMA.
S’agissant de la situation du Groupe des pays en développement sans littoral, les États Membres ont salué la récente tenue de la Réunion de haut niveau consacrée à l’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Almaty, les 2 et 3 octobre derniers au Siège. Le représentant de la France, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, s’est notamment félicité de l’adoption, au terme de cette rencontre, d’un « document final équilibré, complet et débouchant sur des recommandations concrètes ».
Les pays enclavés continuent néanmoins de souffrir du poids de leur enclavement, qui est aggravé par la conjoncture économique internationale et les effets des changements climatiques, a rappelé le représentant du Mali, qui prenait la parole au nom du Groupe des pays en développement sans littoral. La représentante d’Antigua-et-Barbuda, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a demandé aux pays donateurs de faire en sorte que les montants de l’APD soient substantiels et prévisibles, et d’assurer aux pays qui sont dans le besoin une assistance technique renforcée, notamment en ce qui concerne les systèmes de transport de transit, afin que les pays sans littoral puissent s’intégrer au système commercial multilatéral.
En début de séance, les délégations de la Deuxième Commission ont entendu la présentation de deux projets de résolution** intitulés « Dette extérieure et développement : pour un règlement durable du problème de la dette des pays en développement »; et « Système financier international et développement ». Cinq projets de décision*** relatifs à l’organisation des travaux; au règlement intérieur provisoire; à l’ordre du jour provisoire; et à l’accréditation d’organisations intergouvernementales lors de la Conférence internationale de suivi sur le financement du développement de Doha, qui va avoir lieu du 29 novembre au 2 décembre 2008, ont également été présentés.
Outre celles déjà citées, les délégations suivantes ont pris la parole au cours des travaux de la matinée: Indonésie (au nom de l’ANASE), Chine, Fédération de Russie, Maroc, Arabie saoudite, Burkina Faso, Bénin, Mongolie, Japon. Le représentant de l’Union interparlementaire (UIP) est également intervenu.
La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, mardi, le 4 novembre, à 10 heures.
* documents publiés A/63/77-E/2008/61, A/63/284 et A/63/165;
** projets de résolution publiés sous les cotes A/C.2/63/L.7 et A/C.2/63/L.9
*** projets de décision publiés sous les cotes A/C.2/63/L.19 à A/C.2/63/L.23
Questions posées à la suite de la présentation des rapports relatifs aux groupes de pays en situation particulière
La représentante du Bénin a souhaité connaître la stratégie que le Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement entend mettre en place pour éviter que les préparatifs de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA (PMA IV) n’occultent le reste de la période de mise en œuvre des recommandations du Programme d’action de Bruxelles.
M. CHEICK SIDI DIARRA, Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, a précisé que le lancement formel du processus de préparation de la quatrième Conférence ne se fera qu’au cours de l’année 2009 et, qu’en parallèle, le Bureau du Haut Représentant continuera de produire les rapports habituels sur la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles. Les deux processus seront menés sans que l’un n’entrave l’autre, a-t-il assuré.
À la représentante du Soudan qui attirait l’attention sur les difficultés rencontrées par les PMA face à la crise financière, M. CHEICK SIDI DIARRA a souligné qu’il a à cœur de mettre en exergue ces problèmes et la vulnérabilité de ces pays. Il s’est, à cet égard, félicité de l’initiative prise par le Président de l’Assemblée générale de convoquer une réunion sur cette question. Il a enjoint les PMA à agir également pour promouvoir leur cause, notamment par le biais du Groupe des 77.
Débat général
Mme JANIL GREENAWAY (Antigua-et-Barbuda), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, s’est félicitée du taux de croissance annuel moyen de 6% enregistré par les pays les moins avancés (PMA) au cours des dernières années. Toutefois, elle a rappelé que ce chiffre ne rendait pas pleinement compte de la situation en matière de développement alors que cette croissance a été accompagnée de disparités sociales accrues. Elle a insisté sur la nécessité d’adopter une approche d’ensemble en faveur du développement, en portant une attention particulière à la réduction de la pauvreté. Elle a indiqué que le non-respect de l’engagement pris par les donateurs de fournir de 0,15% à 0,20% de leur revenu national brut sous forme d’aide publique au développement (APD) aux PMA constituait la principale contrainte à la mise en œuvre du Programme de Bruxelles. Appuyant les recommandations mises en avant par le Secrétaire général dans son rapport sur les PMA, elle a noté qu’en matière de commerce, il fallait augmenter les capacités productives de ces pays et les aider à diversifier leurs exportations. Elle a souhaité que la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés fasse un examen complet de la mise en œuvre des mesures internationales de soutien, surtout en ce qui concerne l’APD, l’investissement, et le commerce, et permette d’identifier des mesures d’appui supplémentaires.
S’agissant des pays en développement sans littoral, elle a rappelé que les crises multiples, qui affectent actuellement le monde, pèseraient sur les efforts de développement et de mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty. De plus, elle a fait valoir que d’autres obstacles au développement persistaient, comme les barrières commerciales, le manque de ressources pour investir dans les infrastructures, et les faibles mesures d’appui international. Elle a souligné que la Déclaration issue de la Réunion de haut niveau du 2 et 3 octobre, relative à l’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Almaty, avait identifié des mesures de soutien en faveur des pays en développement sans littoral. Parmi les secteurs prioritaires d’action, elle a cité un meilleur accès aux technologies en ce qui concerne les systèmes de transport et la qualité des produits, des niveaux prévisibles d’APD, et une assistance technique renforcée. En conclusion, elle a affirmé que les objectifs internationaux de développement ne pourraient être atteints sans que l’on porte une attention spécifique aux besoins des pays les plus vulnérables et en situation particulière. Elle a ainsi plaidé pour que davantage de progrès soient accomplis dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty et du Programme d’action de Bruxelles.
M. STÉPHANE CROUZAT (France) a indiqué que l’Union européenne, au nom de laquelle il intervenait, apportait l’un des soutiens les plus importants aux PMA et s’était engagée à leur fournir 0,15% à 0,20% de son PIB sous forme d’APD. Il a aussi noté que le dixième Fonds européen de développement était doté de 22,7 milliards de dollars des États-Unis pour la période 2008-2013, dont 90% iront aux PMA. En outre, face à la crise alimentaire, il a souligné que l’Union européenne envisageait la création d’un instrument ad hoc dit « facilité de réponse rapide à la flambée des prix alimentaires dans les pays en développement » dont le montant pourrait s’élever à un milliard d’euros. Il s’est réjoui de l’organisation d’une quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA IV), « opportunité pour tous les partenaires de développement d’évaluer ensemble la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles ». Il a précisé que cette Conférence sera aussi l’occasion de formuler des politiques et mesures appropriées en vue du développement durable des PMA et devra prendre en compte les résultats obtenus lors de la Conférence de Doha sur le financement du développement. Il a indiqué que lors de cette conférence, l’Union européenne ne ménagerait pas ses efforts en faveur d’une plus grande mobilisation en faveur des PMA et de la réalisation des OMD, et en particulier l’éradication de la pauvreté qui touche au premier chef ces pays. L’Union européenne souhaiterait que la Conférence se penche notamment sur l’importance pour les PMA de s’approprier leurs stratégies nationales de développement, d’améliorer leurs capacités productives dans le domaine agricole et de développer leurs infrastructures, a-t-il ajouté. Rappelant que la graduation de pays de la liste des PMA était une étape positive, le représentant a cependant noté le besoin d’assurer une transition en douceur aux pays qui perdent le statut de PMA. Enfin, il a dit que l’Union européenne était satisfaite de la tenue de la Réunion de haut niveau consacrée à l’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Almaty, les 2 et 3 octobre derniers, et a salué à cet égard l’adoption d’un « document final équilibré, complet et débouchant sur des recommandations concrètes ».
M. MUHAMMAD ALI SORCAR (Bangladesh) a fait remarquer que les pays les moins avancés (PMA), au nom desquels il s’exprimait, doivent encore faire face à de nombreux défis liés notamment à la mortalité maternelle, à l’accès à l’eau, à la pauvreté, et à la faiblesse des infrastructures. Soulignant que les PMA sont extrêmement vulnérables aux chocs intérieurs et extérieurs, il a fait remarquer que le contexte actuel, qui est marqué par la volatilité des prix des produits de base et la montée des prix des denrées alimentaires et du pétrole est particulièrement difficile pour ces pays. La poursuite et l’intensité de ces crises pourraient avoir un effet désastreux sur les efforts de développement de ces pays, a-t-il averti, soulignant que les PMA ne pourront faire face à d’autres chocs dans le domaine des exportations et de l’accès aux capitaux. Le représentant bangladais a fait remarquer qu’à travers le monde, la crise alimentaire a jeté 100 millions de personnes dans la pauvreté, parmi lesquelles figurent avant tout les populations des PMA. Sur les 49 PMA, 47 sont considérés par l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) comme pays souffrant d’un déficit en matière d’alimentation, et 20 sont en pleine crise alimentaire, a-t-il précisé, avant d’avertir que 50 millions de personnes supplémentaires pourraient se retrouver dans une situation de malnutrition ou même de famine en 2020. M. Sorcar a, à cet égard, attiré l’attention sur les conséquences désastreuses qu’ont les changements climatiques sur la sécurité alimentaire et l’existence des PMA. Il a demandé que des actions urgentes soient prises en la matière et que la communauté internationale fournisse les fonds nécessaires pour soutenir les stratégies d’adaptation des PMA.
Le représentant du Bangladesh a par ailleurs relevé l’importance d’investir dans le secteur agricole, de conclure le Cycle de négociations commerciales de Doha, et d’assurer un accès en franchise de droits et sans contingentement aux produits des PMA aux marchés des pays du Nord. Un renforcement des capacités commerciales des PMA est crucial, a-t-il souligné, préconisant que l’initiative d’aide au commerce aide les PMA à faire face au problème de l’érosion des préférences. Le Cadre intégré pour l'assistance technique liée au commerce devrait être correctement financé, et l’accession des PMA à l’Organisation mondiale du commerce devrait être simplifiée, a-t-il ajouté. M. Sorcar s’est également inquiété de la tendance à la baisse de l’aide publique au développement, celle-ci ayant décliné de 0,33% à 0,28% du PIB des pays donateurs. Il a dit attendre des partenaires au développement qu’ils mettent en place une vraie base objective et transparente pour l’attribution de cette aide entre les pays. Les conditions, l’allocation forcée des ressources et leur imprévisibilité entravent l’efficacité de l’aide, a-t-il averti. Il a, dans ce contexte, demandé aux pays développés d’honorer leur engagement en matière d’APD en allouant, d’ici à 2010, 0,2% de leur PIB aux PMA, et ce, de manière flexible et prévisible. Tout en se félicitant des initiatives mises en place pour l’allégement de la dette, le représentant du Bangladesh a toutefois regretté que tous les PMA ne soient pas éligibles à ces initiatives. Il a souhaité que toutes les dettes importantes des PMA soient annulées. D’autre part, il a estimé que la situation particulière des PMA n’est pas correctement reflétée dans les rapports du Secrétaire général et a, à ce titre, demandé qu’une section spéciale contenant des informations sur les PMA, soit prévue dans tous les rapports portant sur les questions économiques et sociales.
M. ARRMANATHA NASIR (Indonésie), qui intervenait au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a déclaré qu’en dépit des progrès enregistrés dans la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles, la situation économique des PMA demeurait précaire. Il a estimé qu’à la lumière des crises multiples actuelles, les PMA ne parviendraient pas à atteindre les objectifs du Programme d’action de Bruxelles. Il a rappelé que les PMA faisaient face à de nombreuses contraintes, dont une croissance rapide de la population accompagnée d’une urbanisation rapide et d’une malnutrition accrue. Il a aussi constaté que les taux d’APD étaient en dessous des engagements pris et que les investissements étrangers directs (IED) se concentraient dans les PMA riches en ressources naturelles. Dans ce contexte, le représentant a appelé à un partenariat renforcé entre les partenaires au développement et les gouvernements des PMA et s’est félicité de la tenue, en 2011, d’une quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA. En ce qui concerne les pays en développement sans littoral, il a souligné que ceux-ci continuaient à faire face aux prix élevés des transports et à être marginalisés dans le système commercial international. Il a estimé que le Programme d’action d’Almaty constituait un bon cadre pour renforcer les partenariats afin de répondre aux besoins spécifiques des pays enclavés.
M. Nasir a appuyé les résultats de la Réunion de haut niveau de l’examen à mi-parcours de ce Programme, qui a eu lieu les 2 et 3 octobre derniers au Siège. Il a insisté sur l’importance du commerce et sur celle d’intégrer les PMA et les pays en développement sans littoral au système des échanges mondiaux, notamment en les incluant à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Par ailleurs, il a constaté les différences qui existent entre les pays de l’ANASE, et a mis en avant les efforts qui y sont déployés pour accélérer l’intégration au sein de cette Association. Ces efforts visent aussi à traiter des besoins spécifiques des PMA et des pays enclavés, a-t-il dit. Il a fait valoir qu’un système de transport intégré et efficace était un élément clef pour que l’ANASE s’intègre à l’économie mondiale, améliore sa compétitivité et renforce ses flux d’IED. Il a indiqué que l’ANASE s’employait à mettre en œuvre son Plan d’action de transport pour 2005-2010 et d’autres accords pour faciliter les transports dans la région. Enfin, il a maintenu que le soutien de la communauté internationale devait appuyer les PMA et les pays en développement sans littoral pour assurer une pleine mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles et de celui d’Almaty.
M. WILLIAM EXANTUS (Haïti), qui intervenait au nom des 14 États membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a souligné le caractère spécial et les besoins spécifiques des PMA, lesquels requièrent l’attention et le soutien constants de la communauté internationale et des agences de développement du système des Nations Unies. La CARICOM insiste pour que des actions urgentes soient prises, notamment une augmentation substantielle de l’aide publique au développement (APD) dont une part raisonnable doit aller à l’agriculture, comme le recommande le Groupe spécial du Secrétaire général sur la crise alimentaire mondiale, afin de permettre aux PMA de produire suffisamment de denrées agricoles pour nourrir leurs populations, et les mettre à l’abri des soucis et des inconstances des forces des marchés mondiaux, a dit M. Exantus.
Au cours des deux dernières années qui restent pour la mise en œuvre des recommandations du Programme d’action de Bruxelles, la communauté internationale doit redoubler d’efforts et travailler sur tous les fronts, a dit le représentant haïtien en citant: le commerce, la dette, l’aide publique au développement, l’adaptation et la résilience aux changements climatiques, et les transferts de technologies. La prochaine conférence de Doha sur le financement du développement offre une excellente occasion aux partenaires de développement des PMA pour qu’ils aménagent un cadre propice leur permettant d’honorer sans délai les engagements qu’ils ont pris dans le cadre du Programme d’action de Bruxelles, a souligné M. Exantus. Il en en outre rappelé le non-respect par les pays riches de l’engagement qu’ils avaient pris d’accorder 0,20% de leur PIB à l’APD, ajoutant que si les partenaires avaient tous honoré leurs engagements, les PMA se porteraient aujourd’hui beaucoup mieux.
M. OUMAR DAOU (Mali), qui intervenait au nom du Groupe des pays en développement sans littoral, a déclaré que des résultats encourageants avaient été obtenus dans ces pays depuis l’adoption du Programme d’action d’Almaty en août 2003. A cet égard, M. Daou s’est félicité du grand intérêt manifesté par le système des Nations Unies, les organisations intergouvernementales, le secteur privé, entre autres, pour la mise en œuvre de ce Programme d’action, ainsi que pour l’engagement des gouvernements des pays en développement sans littoral à poursuivre la mise en œuvre dudit Programme. Il s’est également félicité de la mise en place de corridors entre les pays en développement sans littoral et les pays de transit, qui s’est faite avec l’appui de partenaires au développement.
Cependant, les États du Groupe des pays en développement sans littoral continuent de souffrir du poids de leur enclavement, qui est aggravé par la conjoncture économique internationale et les effets des changements climatiques, toutes choses qui les rendent encore plus vulnérables, a dit M. Daou. Ces difficultés constituent pour ces pays de sérieux obstacles à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement à l’horizon 2015, a-t-il déploré. Enfin, ces pays sont insuffisamment intégrés au système commercial mondial, malgré les réformes menées pour leurs gouvernements. Cette contre-performance est surtout liée, a-t-il dit, au délai de livraison et aux surcoûts très élevés des transports, aussi bien en ce qui concerne les biens d’exportation que les intrants qui entrent dans leur production. M. Daou a conclu son allocution en affirmant que, face à ces défis, les pays en développement sans littoral réaffirmaient leur attachement au Programme d’action d’Almaty, qui est un programme pertinent et réalisable à condition d’accélérer sa mise en œuvre et d’avoir la ferme détermination d’atteindre les priorités fixées.
M. LIU ZHEMIN (Chine) a souligné que les pays les moins avancés (PMA) et les pays en développement sans littoral subissent de plein fouet les effets des crises actuelles et voient, aujourd’hui, la poursuite de leur développement compromise. Il a dès lors souhaité que la communauté internationale accorde une attention toute particulière à ces pays et les aide à relever les défis qu’ils affrontent actuellement. Il a à cet égard précisé que la communauté internationale s’est engagée à mettre en œuvre le Programme d’action pour les PMA 2001-2010, adopté à Bruxelles. Les deux prochaines années seront cruciales, a-t-il fait remarquer, appelant la communauté internationale et plus particulièrement les pays développés, à concrétiser leurs engagements notamment en matière d’aide publique au développement. M. Liu a également plaidé en faveur d’un meilleur accès aux marchés pour les produits des PMA et d’un traitement commercial favorable à ces pays. S’intéressant ensuite à la situation particulière des pays en développement sans littoral, le représentant de la Chine s’est réjoui des résultats obtenus lors de la Réunion de haut niveau de septembre dernier sur le suivi de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty. Il a réitéré l’importance de soutenir les efforts de développement de ces pays, en leur fournissant une assistance appropriée et en amenant les organisations régionales à coordonner, ensemble, les politiques relatives au transport transfrontières. Il a conclu son intervention en soulignant que son pays s’engage en faveur du développement de ces pays. Il a notamment précisé que la Chine a annulé la dette de 49 pays très endettés et assure un accès à son marché en franchise de droits aux produits de 42 PMA.
M. ALEXANDER ALIMOV (Fédération de Russie) a estimé que les crises multiples actuelles constituaient des défis supplémentaires à relever par les groupes de pays en situation particulière. Il a appelé la communauté internationale à maintenir son soutien aux PMA. Il a mis en avant les mesures concrètes prises par la Fédération de Russie, notamment l’augmentation du montant des engagements de financement qu’elle a pris en matière de coopération. Il a précisé que ceux-ci avaient doublé en 2007 par rapport aux années précédentes et que le budget fédéral russe prévoyait une augmentation supplémentaire dans les prochaines années. Il a cité, entre autres, la participation financière de la Fédération de Russie au Programme alimentaire mondial (PAM), au projet de la Banque mondiale pour lutter contre le paludisme, ou au Fonds monétaire international en faveur des pays pauvres ayant souffert de catastrophes naturelles. Il a, par ailleurs, indiqué qu’un volume considérable de l’assistance accordée par la Fédération de Russie se faisait au nom de l’annulation de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE). Après s’être félicité des activités du Haut Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, le représentant a salué les résultats de l’examen à mi-parcours du Programme d’action d’Almaty, tenu au mois d’octobre dernier. Dans ce domaine, il a fait part des mesures prises par son pays pour développer des transports de transit dans sa région. Il a aussi souligné l’attachement de la Fédération de Russie à la réalisation des objectifs principaux d’Almaty, qui visent à trouver des réponses aux besoins particuliers des pays qui n’ont pas d’accès à la mer. Il a, à cet égard, estimé que les commissions régionales avaient un rôle important à jouer pour la mise en place des couloirs de transports internationaux.
M. TARIK IZIRAREN (Maroc) a fait remarquer que l’examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles a, en 2006, démontré combien la situation des pays les moins avancés (PMA) reste précaire. Il a affirmé que la Stratégie de Cotonou, adoptée par les PMA, contient des recommandations à même d’accélérer la réalisation du Programme d’action. Il a tenu à souligner que les PMA ont montré une réelle volonté de déploiement d’efforts pour améliorer leurs indicateurs socioéconomiques. Ces pays continuent toutefois d’affronter plusieurs défis limitant leur capacité de développement, a-t-il fait observer, attirant notamment l’attention sur leur « dette étouffante », leur faible participation au commerce international, et la faiblesse de leurs capacités productives. Rappelant que la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a estimé que le nombre de pauvres vivant dans les PMA devrait passer de 334 millions en 2000, à 447 millions en 2010, il a estimé urgent que la communauté internationale prenne des mesures en faveur de ces pays. Le représentant marocain a estimé que l’objectif premier à atteindre serait que les pays développés honorent leur engagement de consacrer 0,2% de leur produit intérieur brut à l’aide publique au développement (APD) aux PMA. Il a également relevé l’importance d’aider ces pays à diversifier leurs économies et à améliorer leurs capacités productives. Les PMA ont besoin d’une mobilisation importante de la part de la communauté internationale en matière d’APD, d’investissements étrangers directs, de transferts des technologies et d’accès aux marchés, a précisé M. Iziraren. L’enjeu consiste à créer ce cercle vertueux qui permettrait aux PMA d’entretenir leur propre développement, a-t-il ajouté. Avant de conclure, il a souligné que le Maroc a pour sa part initié plusieurs programmes de partenariat et de coopération avec les PMA d’Afrique et qu’il a, notamment, pris l’initiative d’annuler sa dette bilatérale à l’égard de tous les PMA d’Afrique.
M. TARIQ AL-FAYEZ (Arabie saoudite) a souligné l’importance du commerce international, qui est un « moteur puissant du développement ». Il a insisté sur la nécessité de mettre en place un environnement permettant aux pays en développement de faire face aux difficultés financières mondiales et a estimé que cela passait notamment par un meilleur accès aux marchés. En outre, face aux changements économiques rapides qui se produisent sur la scène mondiale, il a affirmé qu’il fallait collaborer pour établir des relations économiques équitables entre pays et une base saine pour les investissements, par l’établissement de la transparence et plus de coopération entre les pays en développement et les pays industrialisés et développés. M. Al-Fayez a indiqué que le Fonds saoudien de développement, qui s’élève à 12 milliards de dollars des États-Unis, finançait de nombreux projets de développement. En outre, il a souligné les initiatives lancées par son pays en faveur de la réduction de la dette des pays pauvres et du rééchelonnement de la dette de bon nombre de pays en développement. Notant la persistance de la pauvreté extrême, le représentant a déclaré qu’il fallait mieux harmoniser les efforts des pays donateurs dans le domaine de la lutte contre ce fléau. Étant donné la rareté des ressources, il a aussi argué qu’il fallait impliquer tous les secteurs, dont le secteur privé, dans la lutte contre la pauvreté. Par ailleurs, M. Al-Fayez a souligné le rôle que doivent jouer les Nations Unies, et particulièrement le Conseil économique et social, afin de renforcer la coopération internationale. Il s’est aussi félicité des conférences consacrées aux PMA pour les appuyer dans la réalisation des OMD. Enfin, il a plaidé pour la transparence de l’économie internationale et pour la lutte contre l’inflation.
M. REGIS KEVIN BAKYONO (Burkina Faso) a fait remarquer qu’en dépit de l’engagement ferme des pays les moins avancés (PMA) en faveur du développement, des obstacles énormes, aggravés par les crises alimentaire, financière et énergétique, continuent d’accentuer la paupérisation et de compromettre les objectifs de développement. Il a estimé urgent que la communauté internationale continue de se mobiliser pour soutenir les politiques de développement de ces pays. Tout en reconnaissant que les différentes initiatives, comme le Consensus de Monterrey, le Programme d’action d’Almaty ou les Objectifs du Millénaire pour le développement, constituent des manifestations de la volonté de la communauté internationale, il a souligné que la mise en œuvre de ces initiatives demeure problématique. Repenser les initiatives de développement en faveur des États en situation particulière est un impératif qui commande que des efforts soient consentis au niveau des partenariats, notamment en ce qui concerne le respect des engagements déjà pris, a souligné M. Bakyono. Le représentant burkinabè a ainsi appelé à la coopération, à la solidarité et à la relecture du paradigme actuel de la coopération au développement dans le sens d’un « partenariat bien compris ». Il a précisé qu’œuvrer pour une société plus équilibrée et équitable, c’est notamment prendre en compte les préoccupations réelles de ces pays en matière d’agriculture, d’infrastructures, de commerce international et d’aide au développement.
M. ALESSANDRO MOTTER, Observateur permanent de l’Union interparlementaire (UIP), a parlé du rôle joué par les parlements pour soutenir la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles. Rappelant que l’atteinte des objectifs de ce Programme dépendait en premier lieu de l’amélioration de la gouvernance dans les pays concernés, il a noté le rôle que pouvaient, à cet égard, jouer les parlements. M. Motter a toutefois regretté la faiblesse de la plupart des parlements de PMA ainsi que leur manque de ressources et de compétences. Il a indiqué que l’UIP travaillait avec les Nations Unies pour faire face à ces défis, notamment par l’établissement de coalitions de parlements. Il a aussi mis en avant un projet visant à accroître l’action des parlements en ce qui concerne la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles. Enfin, il a rappelé que l’Union interparlementaire faisait partie du processus préparatoire de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les PMA (PMA IV), qui aura lieu en 2011 et, à ce titre, faciliterait la participation des parlements aux niveaux national et régional.
Mme FERNANDE A. HOUNGBEDJI (Bénin) s’est demandée, à deux ans de l’expiration de la période de la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles, et alors que les perspectives économiques mondiales s’assombrissent, comment faire pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement dans les PMA. Elle a fait remarquer que les perturbations des marchés financiers et bancaires induisent des conséquences économiques qui anéantiront les efforts de développement des pays les moins avancés (PMA). Les risques d’aggravation de la pauvreté, et le ralentissement de la croissance économique, voire le déclenchement d’une récession économique, sont bien réels, a-t-elle averti. Elle a souligné que les dysfonctionnements des marchés financiers internationaux appellent une supervision mondiale plus efficace et des mesures préventives devant protéger l’économie mondiale. La représentante béninoise a, à cet égard, attiré l’attention sur le cas particulier du Fonds monétaire international dont, a-t-elle précisé, l’aptitude à soumettre les pays pauvres à des politiques pleines de conditionnalités pour l’utilisation de ses ressources, tranche largement avec son incapacité à faire adopter des principes de vertu à certaines économies développées dont les déséquilibres ont un impact sur le reste du monde. Le modèle de développement suivi jusque-là n’est ni viable à long terme, ni bénéfique à l’ensemble des couches sociales de nos pays, a-t-elle souligné.
Mme Houngbedji a estimé essentiel que l’accent soit mis sur le développement des capacités de production des PMA et a dit qu’il est indispensable que le Bureau du Haut Représentant pour les PMA améliore son rôle d’examen et de suivi de la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles. Les PMA ont grand besoin d’être accompagnés par la communauté internationale dans leurs efforts pour une stabilisation du cadre macroéconomique, l’accélération de la croissance économique, l’amélioration des conditions de vie des populations et l’éradication de la pauvreté, a-t-elle souligné. Elle a fait remarquer que la volonté politique démontrée face à la crise financière, et qui a permis de mobiliser en un temps record des centaines de milliards de dollars, est la preuve que le monde dispose de moyens suffisants pour affronter de manière solidaire les problèmes de développement économique de toute la planète.
M. BAATAR CHOISUREN (Mongolie) s’est félicité des résultats obtenus par la Réunion de haut niveau sur l’évaluation de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, rappelant que les États Membres ont adopté une résolution réaffirmant les besoins spécifiques de ces pays et les défis qu’ils rencontrent. Il a également relevé l’importance que revêtent les réunions menées au niveau régional pour la mise en œuvre de ce Programme d’action, soulignant à cet égard la nécessité de prendre en compte les particularités régionales et sous-régionales. Le représentant de la Mongolie a fait remarquer qu’en dépit des progrès réalisés en matière de transport, les pays en développement sans littoral restent marginalisés et laissés à la périphérie de l’économie mondiale. Il a souligné qu’une conclusion réussie du Cycle de négociations de Doha revêt une importance particulière dans ce contexte. Il a également fait observer que les négociations sur la facilitation du commerce offrent l’opportunité de définir des règles et des standards internationaux qui sont aujourd’hui cruciaux pour les pays en développement sans littoral. Il a, à cet égard, souhaité que la communauté internationale envisage de négocier un accord distinct sur les questions relatives à la liberté de transit. Le représentant mongol a précisé que la participation au commerce international des 31 pays en développement sans littoral se monte à moins de 0,5%. Les coûts de transit se montent, pour la Mongolie, à environ 8% de son PIB, a-t-il ajouté. Il a expliqué que son pays a entamé des négociations tripartites avec la Fédération de Russie et la Chine, ses deux voisins, pour améliorer et harmoniser le système de transit régional. Il a indiqué que la Mongolie veille également à créer un environnement juridique favorable pour améliorer les opérations douanières. Des procédures électroniques ont également été mises en place pour simplifier ces opérations, a-t-il ajouté.
M. MOTOYUKI ISHIZE (Japon) a fait remarquer qu’alors que la date butoir de la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles, fixée à 2010, approche, la communauté internationale doit réaffirmer sa volonté collective de répondre aux besoins spécifiques des pays en situation particulière. Il a assuré que son pays s’engage à fournir une assistance pour soutenir les secteurs qui sont primordiaux pour les économies des pays les moins avancés (PMA). Il a fait remarquer que l’efficacité de l’assistance dépend de l’appropriation nationale. La croissance promue par des initiatives en matière de commerce doit bénéficier au plus grand nombre de citoyens, a-t-il souligné. Pour lutter contre la pauvreté, le représentant japonais a estimé essentiel que la communauté internationale s’attelle à empêcher tout nouveau conflit, rappelant par là le lien qui existe entre la pauvreté et les conflits violents. Une approche holistique pour l’éradication de la pauvreté est plus que jamais nécessaire, a-t-il insisté. M. Ishize a également attiré l’attention sur la situation des pays en développement sans littoral, et s’est félicité de la Réunion de haut niveau organisée en septembre dernier sur le suivi de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty. Il a précisé que le Japon, son pays, a eu l’honneur de jouer le rôle de facilitateur pour la négociation du texte final de cet examen à mi-parcours.
Documentation
Examen de l’application du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2001-2010 (A/63/77)
Ce rapport du Secrétaire général évalue les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Programme de Bruxelles en faveur des pays les moins avancés (PMA) par rapport aux buts et objectifs convenus à l’échelle internationale qui y sont énoncés, ainsi qu’aux engagements des PMA et de leurs partenaires de développement.
Il indique qu’au cours de la période considérée, hormis dans le Pacifique, la plupart des PMA ont continué d’avoir de bons résultats économiques puisqu’ils ont atteint ou étaient en bonne voie pour atteindre le taux de croissance et le montant des investissements visés par le Programme de Bruxelles d’ici à 2010. En outre, si des progrès sensibles ont été accomplis dans la réalisation des objectifs de développement humain dans les domaines de la santé et de l’éducation, ils ont été moins marqués en ce qui concerne l’accès à l’eau et à l’assainissement. Toutefois, il semble que l’amélioration de nombreux indicateurs sociaux ne revête pas un caractère durable, poursuit le rapport en indiquant que dans la moitié des PMA pour lesquels on dispose d’information sur les tendances, près de 50% de la population vit encore dans la misère. La malnutrition semble aussi s’être aggravée, en particulier chez les enfants et les femmes.
Pour répondre à la crise alimentaire dans ces pays, le rapport préconise, à court terme, de prévoir la fourniture d’une assistance humanitaire immédiate –dont une assistance pour combler le déficit de 750 millions de dollars des Etats-Unis creusé dans le budget du Programme alimentaire mondial (PAM) par la hausse des prix des denrées alimentaires-, le lancement de programmes de protection sociale et la mise en place de dispositifs de prêts financiers et de programmes d’assurance des récoltes. À moyen terme, le rapport insiste sur l’augmentation de la productivité agricole, en facilitant notamment l’accès des exploitants aux financements et aux marchés. À long terme, il indique que les efforts des États pour promouvoir la révolution verte devraient faciliter le passage à une révolution agricole à haute valeur guidée par le secteur privé. Étant donné sa large part dans l’économie et l’importance qu’elle représente dans la vie des populations rurales, l’agriculture dispose d’un potentiel énorme pour réduire la pauvreté dans les pays les moins avancés en y améliorant la sécurité alimentaire et en offrant des emplois et un revenu aux plus pauvres, est-il souligné.
Le rapport souligne d’autre part que le programme visant à mettre l’agriculture au service du développement doit s’accompagner de la pleine libéralisation du commerce, qui pourrait entraîner une augmentation notable du prix des produits agricoles et accroître les gains de bien-être des pays les moins avancés. Enfin, le rapport relève que la crise alimentaire mondiale doit être l’occasion de s’attaquer au problème de la fécondité élevée, en particulier dans les pays les moins avancés d’Afrique, afin de réduire les pressions qui pèsent sur les PMA en ce qui concerne la sécurité alimentaire, l’occupation des terres, la dégradation de l’environnement et l’approvisionnement en eau.
Mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty: partenariats conçus pour répondre aux besoins particuliers des pays en développement sans littoral et créer un nouveau cadre mondial pour la coopération en matière de transport en transit entre les pays en développement sans littoral et de transit (A/63/165)
Ce rapport a été réalisé dans la perspective du débat de haut niveau d’examen à mi-parcours du Programme d’action. Il souligne que les pays en développement sans littoral et de transit ont, avec l’aide de leurs partenaires de développement, progressé de façon appréciable dans la mise en œuvre des mesures précises convenues dans le Programme d’action d’Almaty. Outre le fait que ces pays ont réussi à donner une place prioritaire, dans leur programme de développement, à la question du transport en transit, les besoins particuliers de ces pays sont désormais largement reconnus et leurs partenaires de développement sont beaucoup plus engagés dans le développement des moyens de transport et de la facilitation du commerce de ces pays, précise le rapport.
Le rapport explique que les pays en développement sans littoral restent marginalisés dans l’économie mondiale et dans le système commercial international. Des progrès manifestes ont toutefois été accomplis dans le développement économique d’ensemble et dans la croissance des pays en développement sans littoral en tant que groupe. Ces pays ont profité d’une conjoncture économique généralement favorable depuis l’adoption du Programme d’action en 2003. En particulier, la croissance économique des principaux pays de transit, la Chine, le Brésil, l’Inde, la Fédération de Russie, l’Afrique du Sud et la Turquie est très rapide, et les pays en développement sans littoral qui sont leurs voisins profitent des retombées de cette croissance, précise le rapport. À l’exception du Zimbabwe, tous les pays en développement sans littoral ont vu entre 2003 et 2006 leur produit intérieur brut (PIB) par habitant augmenter. Et en 2006, ces pays ont reçu 11,8 milliards de dollars des États-Unis d’investissements directs étrangers contre 8,5 milliards de dollars en 2003 et 3,9 milliards de dollars en 2000.
Dans ses conclusions, le rapport estime que les mesures qui permettraient de résoudre les problèmes en matière de transit doivent aborder l’insuffisance de l’infrastructure, les déséquilibres commerciaux, le fait que les transports sont mal organisés et la précarité des systèmes administratifs, juridiques, réglementaires et institutionnels. L’application du Programme d’action d’Almaty devrait encore être accélérée, souligne le rapport. En outre, puisque l’amélioration des systèmes de transit suppose une coopération plus étroite entre ces pays et leurs voisins de transit, le rapport préconise que le rôle des organismes régionaux et sous-régionaux dans le Programme d’action d’Almaty soit renforcé.
Enfin, la communauté internationale devrait élargir l’accès aux marchés des marchandises exportées par les pays en développement sans littoral pour alléger les coûts de transaction. Une augmentation de l’assistance technique devrait en outre être accordée à ces pays pour qu’ils puissent participer au mieux aux négociations commerciales multilatérales, en particulier celles qui ont trait à la facilitation des échanges.
Note du Secrétaire général sur les Modalités d’organisation de la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés et ses préparatifs (A/63/284)
Cette note présente les modalités d’organisation d’une quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA) dont l’objet serait de faire le bilan de la mise en œuvre du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2001-2010 et de formuler de nouvelles stratégies et un nouveau plan d’action en faveur du développement durable des pays les moins avancés au cours de la prochaine décennie.
Dans cette note, le Secrétaire général estime que la Conférence offrira une occasion unique de, notamment, s’entendre sur des mesures supplémentaires d’appui international en faveur des pays les moins avancés; de mobiliser la communauté internationale pour qu’elle apporte son appui et qu’elle agisse; et de savoir quels sont les nouveaux problèmes qui se posent et les nouvelles ouvertures qui s’offrent aux pays les moins avancés, ainsi que les moyens de s’y attaquer ou d’en tirer profit.
Le rapport précise que cette Conférence se tiendrait à haut niveau, avant la mi-2011, pour une durée de sept jours. De plus, les Gouvernements turc et autrichien ont tous deux proposé d’organiser la Conférence, à Istanbul et à Vienne, respectivement.
Dans ses conclusions, le Secrétaire général souligne que pour que les préparatifs de la Conférence commencent en temps utile, l’Assemblée générale doit décider, à sa soixante-troisième session, de convoquer la quatrième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés, et en arrêter la date et le lieu. Il décide que le Bureau du Haut-Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement servira d’interlocuteur lors de ces préparatifs. Enfin, il indique qu’il désignera le Secrétaire général de la Conférence une fois que l’Assemblée générale se sera prononcée au sujet de l’organisation de cette manifestation.
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