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AG/EF/3223

LA DEUXIÈME COMMISSION PRÉCONISE UNE APPROCHE GLOBALE ET INTÉGRÉE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, SOUTENUE PAR UN VÉRITABLE PARTENARIAT MONDIAL

27/10/2008
Assemblée généraleAG/EF/3223
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission

17e et 18e séances – matin et après-midi


LA DEUXIÈME COMMISSION PRÉCONISE UNE APPROCHE GLOBALE ET INTÉGRÉE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE, SOUTENUE PAR UN VÉRITABLE PARTENARIAT MONDIAL


Les délégations s’inquiètent particulièrement des effets des changements

climatiques et des impacts des catastrophes naturelles sur les efforts de développement


Deux tiers des écosystèmes du monde sont endommagés.  Entre 5% et 20% des espèces végétales et animales sont menacées d’extinction.  La quantité d’eau potable disponible par tête d’habitant est en constante diminution, et cette année, plus de deux millions de personnes décèderont prématurément à cause des niveaux de pollution excessifs de l’air que nous respirons.  C’est le constat qu’a fait aujourd’hui M. Sha Zukang, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, en présentant les rapports* du Secrétaire général relatifs au développement durable aux délégations participant aux travaux de la Commission économique et financière de l’Assemblée générale (Deuxième Commission).


Nous devons stabiliser notre système financier international, mais il nous faut aussi investir pour protéger les écosystèmes dont les ressources soutiennent notre survie et sous-tendent notre prospérité future, a souligné M. Sha Zukang.  Pour y parvenir, il a insisté, comme l’ont ensuite fait de nombreux intervenants au cours du débat général, sur la nécessité d’appliquer une approche intégrée et globale qui permettrait de faire progresser la mise en œuvre des trois piliers du développement durable que sont la croissance économique, le développement social et la protection de l’environnement.


Notant les liens qui existent entre les différents défis auxquels les pays en développement font face, de nombreuses délégations ont en effet relevé l’importance d’adopter une telle approche, mais ont regretté que les défis principaux, identifiés lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992, n’aient pas été relevés et perdurent ou se soient même exacerbés.  Ces délégations ont donc plaidé pour l’établissement d’un véritable partenariat mondial qui donnerait à tous les pays la possibilité de réaliser les objectifs de développement durable. 


Dans cette perspective, le représentant d’Antigua-et-Barbuda, qui prenait la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et le représentant de l’Indonésie, s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), ont été parmi les nombreux intervenants qui ont mis en avant la nécessité de renforcer les capacités des pays en développement, de leur fournir un appui financier, et de les faire bénéficier de transferts de technologies propres et efficaces.  Ces mesures ont en effet été jugées essentielles pour surmonter deux des principaux défis au développement durable: l’impact des changements climatiques et celui des catastrophes naturelles sur l’environnement et sur les capacités de production des pays affectés. 


En outre, en matière de changements climatiques, de nombreuses délégations, dont celles de la Suisse et du Bénin, ont demandé que les pays développés fassent des efforts substantiels pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.  Le représentant du Kenya, qui intervenait au nom du Groupe des pays africains, a rappelé qu’il fallait en la matière, respecter le principe de la responsabilité commune mais différenciée.  Pour réussir à Copenhague, il faut dépolitiser nos débats, a pour sa part estimé le représentant du Bangladesh, qui s’exprimait au nom des pays les moins avancés, en faisant référence à la réunion prévue dans cette ville en 2009, et à l’issue de laquelle la communauté internationale espère aboutir à l’adoption d’un accord mondial sur la gestion des émissions de gaz à effet de serre et la lutte contre les changements climatiques après l’année 2012, date à laquelle expirera le Protocole de Kyoto. 


Concernant la question des catastrophes naturelles, plusieurs États Membres se sont accordés avec le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. John Holmes, qui a plaidé pour une intensification des efforts de lutte et de reconstruction, et une augmentation des ressources nécessaires à l’atteinte des mesures du Cadre d’action de Hyogo pour 2005-2015, qui vise notamment à renforcer la capacité de récupération des pays et des collectivités après une catastrophe naturelle.  Nous ne sommes pas en bonne voie pour atteindre les objectifs du Cadre d’action de Hyogo d’ici 2015, a regretté M. Holmes, alors qu’il présentait le rapport du Secrétaire général sur la prévention des catastrophes**.


Enfin, constatant les liens entre changements climatiques, diversité biologique et lutte contre la désertification, des délégations, dont celle de la France, parlant au nom de l’Union européenne, ont souhaité que soient renforcées les synergies entre les trois Conventions des Nations qui traitent respectivement de ces questions.


M. Yvo de Boer, Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques; M. Ahmed Djoghlaf, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique; et M. Luc Gnacadja, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la diversification, ont présenté les rapports*** préparés respectivement par leur secrétariat.  Les autres rapports du Secrétaire général**** examinés au titre du point de l’ordre du jour relatif au développement durable ont été présentés par M. Habib N. El-Habr, Directeur du Bureau régional pour l’Asie occidentale du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), et Mme Juanita Castano, Chef du bureau de liaison à New York du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). 


Outre ceux déjà cités, les représentants des délégations suivantes ont pris la parole au cours des débats de la journée: Mexique (au nom du Groupe de Rio), États-Unis, Chine, Belize (au nom de la CARICOM), Soudan, Colombie, Fédération de Russie, Maroc, Myanmar, Israël, Philippines, Namibie, Kazakhstan, Singapour, Algérie, Japon, Éthiopie, Norvège, Malawi, Jamahiriya arabe libyenne, Maldives, Thaïlande, Bélarus.  Le représentant de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge est également intervenu. 


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, mardi, le 28 octobre, à 10 heures.


*      A/63/304, A/63/296 et A/63/297

**     A/63/351

***    A/63/294

****   A/63/225 et A/63/25


DÉVELOPPEMENT DURABLE


a) Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œ uvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable (A/63/304 et A/C.2/63//3)


b) Suivi et application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œ uvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement (A/63/296 et A/63/297).


c) Stratégie internationale de prévention des catastrophes (A/63/347 et A/63/351)


d) Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures (A/63/294 et A/C.2/63/3)


e) Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique (A/63/294 et A/C.2/63/3)


f) Convention sur la diversité biologique (A/63/294 et A/C.2/63/3)


g) Rapport du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l’environnement sur les travaux de sa dixième session extraordinaire (A/63/25, Supplément No 25)


Débat général


M. BYRON BLAKE (Antigua-et-Barbuda), qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a fait observer qu’en 2012, la communauté internationale fêtera les 20 ans du Sommet « Planète terre » de Rio, et les 10 ans du Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg.  Une multitude d’activités, d’engagements, de conférences et d’ateliers ont été faits, a-t-il souligné, mais les défis principaux identifiés à Rio perdurent, voire se sont exacerbés.  Il a à cet égard estimé qu’un sommet « Rio + 20 » permettrait de donner un nouvel élan politique à cette dynamique et aux actions à prendre pour combler le déficit constaté dans la mise en œuvre.  Il a ainsi précisé que le Groupe des 77 et la Chine soutiennent l’offre du Gouvernement du Brésil d’accueillir un tel sommet en 2012.


M. Blake a ensuite attiré l’attention des membres de la Deuxième Commission sur la situation particulière des petits États insulaires en développement (PEID), et notamment sur leur vulnérabilité face aux changements climatiques.  Il a réitéré l’importance d’assurer un financement suffisant de l’Unité chargée des PEID au sein du système des Nations Unies.  En matière de réduction des risques des catastrophes naturelles, le représentant d’Antigua-et-Barbuda a souhaité qu’une attention particulière soit accordée aux pays les plus vulnérables, afin d’améliorer leurs capacités de préparation, d’alerte et de relèvement.  Les tempêtes, les sécheresses et les inondations sont peut-être inévitables, mais elles ne devraient pas forcément mener à une crise humanitaire, a-t-il souligné.  Il a également fait remarquer que la vulnérabilité des pays en développement est exacerbée par la combinaison de défis tels que la croissance de la population mondiale, l’urbanisation, les changements climatiques, la désertification et la perte de la biodiversité.  C’est un cercle vicieux, a-t-il déploré.


S’agissant de la lutte contre les changements climatiques, M. Blake a fait remarquer que les recherches scientifiques actuelles préconisent de consentir des diminutions de gaz à effet de serre plus importantes encore que celles définies dans le cadre du Plan d’action de Bali.  Il a estimé essentiel que les pays développés en prennent l’initiative, au nom de leur responsabilité historique en matière de pollution et d’émissions de gaz à effets de serre, et des engagements auxquels ils ont souscrits dans le cadre du Protocole de Kyoto.  Il a en outre relevé l’importance d’allouer un financement pour l’adaptation aux changements climatiques et le renforcement des capacités qui ne soit pas considéré comme une partie de l’aide publique au développement, mais bien comme une assistance supplémentaire.  Avant de conclure, le délégué d’Antigua-et-Barbuda a attiré l’attention sur les conséquences désastreuses de la désertification et de la destruction de la biodiversité.  Sur ce dernier point, il s’est réjoui de la proclamation de l’Année de la biodiversité en 2010.


M. SÉBASTIEN HUA (France) a pris la parole au nom de l’Union européenne, et a souligné l’importance qu’attachait l’Union européenne à la prochaine session de la Commission du développement durable (CDD-17) en tant que forum pour identifier des solutions concrètes afin d’accélérer la mise en œuvre des engagements pris sur les thèmes de l’agriculture, du développement rural, des terres, de la désertification, de la sécheresse et de la promotion du développement durable pour l’Afrique.  S’agissant de la biodiversité, il a constaté que le monde n’était pas en voie de respecter les objectifs arrêtés à Johannesburg en 2002, qui visent à diminuer la perte de biodiversité d’ici à 2010.  Il a fait part de la profonde inquiétude qu’a l’Union européenne de cette perte sans précédent de diversité biologique et a réitéré l’engagement de l’Europe à mettre en place des réponses politiques fortes pour atteindre les objectifs de la Convention sur la diversité biologique.  Il a encouragé la poursuite de progrès enregistrés dans la négociation du régime international portant sur l’accès aux ressources génétiques et sur le partage des avantages découlant de leur utilisation.  Constatant les liens entre perte de biodiversité, changements climatiques et dégradation des terres, M. Hua a souhaité une collaboration efficace entre les secrétariats des Conventions de Rio. 


En outre, le représentant français a indiqué que les changements climatiques étaient une question prioritaire pour l’Union européenne, rappelant l’engagement des pays membres à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’au moins 20% d’ici à 2020, par rapport aux niveaux de 1990.  Il a par ailleurs estimé que la Conférence de Bali avait été un tournant dans les négociations sur le climat.  M. Hua a ensuite insisté sur les conséquences de la désertification, qui met en danger l’existence même de centaines de millions de personnes, plaidant pour une meilleure intégration de cette question dans les politiques de développement et de lutte contre les changements climatiques.  Après avoir salué les travaux du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), M. Hua a estimé qu’outre le renforcement de ce Programme, il était nécessaire de réformer, de manière plus ambitieuse, la gouvernance environnementale internationale, notamment grâce à une structure plus intégrée s’appuyant sur des institutions existantes.  S’agissant des catastrophes naturelles, il a noté qu’une stratégie européenne pour la réduction des risques liés aux catastrophes était en cours de préparation et proposerait une nouvelle approche englobant à la fois les aspects de prévention, de préparation, d’intervention et de rétablissement. 


Il a enfin affirmé que l’Union européenne travaillerait pour la mise en œuvre effective de l’Alliance du changement climatique planétaire entre l’Union européenne et les pays en développement les plus vulnérables, dont les petits États insulaires en développement.  Il a précisé que cette alliance servirait de forum de discussion ainsi que de cadre pour des échanges ciblés dans une série de domaines clefs de la lutte contre les changements climatiques et la réduction des risques de catastrophe.


Intervenant au nom des pays les moins avancés (PMA), M. MUHAMMAD ALI SORCAR (Bangladesh), a fait remarquer que les impacts, prouvés, des changements climatiques sur les pays sont de plus en plus fréquents et sévères.  Alors qu’ils en portent la moins grande des responsabilités, les PMA sont ceux qui subissent le plus les conséquences des changements climatiques, a-t-il précisé.  Il a fait remarquer que ces pays sont très mal équipés pour affronter de telles conséquences.  Alors que le monde est plus uni que jamais pour combattre les changements climatiques, le représentant du Bangladesh a souhaité que cette unité et cet engagement soient traduits dans des actions concrètes.  Pour obtenir, lors de la Conférence de Copenhague, un consensus satisfaisant pour toutes les parties, M. Ali Sorcar a estimé essentiel que le discours sur les changements climatiques soit dépolitisé.  Des mesures drastiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre doivent être prises, a-t-il précisé, soulignant à cet égard que les pays développés doivent prendre des engagements unilatéraux, significatifs et inconditionnels allant dans ce sens.  Les pays en développement émergents devraient également consentir des engagements similaires, a-t-il ajouté. 


Le représentant bangladais a par ailleurs relevé l’importance d’investir dans des mesures d’adaptation, celles-ci restant la clef de la survie et du développement de l’humanité.  Il a regretté que le montant de ressources alloué aux besoins d’adaptation soit insuffisant, alors que des dizaines de milliards de dollars sont aujourd’hui nécessaires.  Il a rappelé une proposition formulée par les PMA, d’enjoindre les pays développés à accorder entre 0,5% et 1% de leur revenu national au financement de la lutte contre les changements climatiques.  Le délégué a, enfin, souhaité que le futur accord en la matière reconnaisse la nécessité pour les PMA d’avoir accès à des technologies « vertes » et peu coûteuses.  Pour conclure, M. Ali Sorcar a relevé l’importance d’investir, également, dans les stratégies de réduction des catastrophes.  Si la responsabilité face aux catastrophes incombe de prime abord aux gouvernements nationaux, il n’en demeure pas moins que les efforts nationaux doivent être soutenus par une assistance internationale adéquate, a-t-il précisé.


M. MARTY M. NATALEGAWA (Indonésie), qui intervenait au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a estimé qu’en traitant de la crise financière, il ne fallait pas négliger d’autres problèmes qui sont aussi urgents.  Il a affirmé que pour que le relèvement soit durable, les efforts devaient se centrer sur une croissance durable, en progressant dans la réalisation des objectifs internationaux de développement, dont les Objectifs du Millénaire pour le développement.  En outre, il a souligné qu’il fallait adopter une approche de développement dans laquelle la viabilité environnementale complémente, plutôt que s’oppose, aux besoins de développement.  Pour parvenir à cette vision, il a souligné l’importance de mettre en place une architecture financière internationale inclusive, transparente et juste.  De plus, il a indiqué que ces réformes devaient reconnaître que le développement durable ne pouvait prospérer sans sécurité alimentaire.  Il a insisté sur l’urgence de lancer une seconde révolution verte et de promouvoir la prospérité dans les campagnes.  S’agissant des catastrophes naturelles, il a déclaré que l’accent devait être mis sur le renforcement des capacités, l’investissement dans la réduction des risques, et le financement prévisible et stable des instruments qui y sont associés.  M. Natalegawa a mis en avant la nécessité de promouvoir les synergies entre les trois Conventions de Rio, l’application de ces trois textes encourageant la réduction de la pauvreté et le « développement vert ».  S’agissant des changements climatiques, il a déclaré que les pays industrialisés devaient jouer un rôle de chef de file pour faciliter l’action des pays en développement, par le biais de financement et du transfert des technologies. 


Le représentant a ensuite rappelé que lors du treizième Sommet de l’ANASE, l’année dernière, les dirigeants des pays membres avaient décidé de renforcer leur coopération régionale en ce qui concerne l’énergie, l’environnement, les changements climatiques et le développement durable.  Il a précisé que cette coopération passait notamment par la lutte transfrontière contre la pollution environnementale et par la promotion de la préservation des ressources naturelles.  Il a aussi noté que l’ANASE s’employait à traiter des défis environnementaux liés à l’urbanisation et s’employait à œuvrer pour la sécurité des communautés face aux catastrophes naturelles, sur la base des enseignements tirés du tsunami de 2004 et de catastrophes récentes, comme le passage du cyclone Nargis.


M. ZACHARY D. MUBURI-MUITA (Kenya), qui prenait la parole au nom du Groupe des pays africains, a fait remarquer que la pauvreté du continent africain est le fruit de faiblesses structurelles et de la dégradation de l’environnement.  Les défis posés par les changements climatiques sont venus affaiblir encore plus les économies africaines, a-t-il souligné.  M. Muburi-Muita s’est réjoui de ce que la Commission du développement durable ait axé ses travaux cette année sur l’agriculture, le développement rural, la sécheresse, la désertification et l’Afrique.  Il a fait remarquer qu’en dépit des crises qui frappent aujourd’hui le monde, la communauté internationale ne devrait pas oublier que le développement durable est la clef de la survie de l’humanité.  Les enjeux sont élevés, a-t-il averti, appelant toutes les parties prenantes à s’engager pour le développement durable.  Il a estimé nécessaire dans ce contexte de crises, de réaffirmer les engagements pris dans le Cadre d’Action 21 et du Consensus de Monterrey.


S’inquiétant de la fréquence et de la sévérité des catastrophes naturelles, le représentant kényen a réitéré l’importance de mettre en œuvre les dispositions du Cadre d’action de Hyogo pour la période 2005-2015.  Les conséquences des catastrophes naturelles sur les populations, sur l’environnement et sur le développement économique et social des pays touchés sont importantes et durables, a-t-il souligné.  Il faut, dès lors, améliorer les capacités de réponse, ainsi que l’assistance de la communauté internationale, a-t-il préconisé.  M. Muburi-Muita a fait remarquer que l’Afrique, bien qu’elle émette le moins de gaz à effet de serre, doit affronter des risques accrus liés aux changements climatiques. Il a rappelé l’importance de s’atteler à la question de l’adaptation aux changements climatiques, tâche qui incombe en particulier aux pays développés, au nom du principe de la responsabilité commune mais différentiée.  Le délégué kényen a clos son intervention en attirant l’attention sur les menaces posées par la désertification, qui, a-t-il précisé, coûte 42 milliards de dollars des Etats-Unis par année.  La désertification constitue un problème sérieux pour les pays en développement en raison de ses implications économiques et sociales importantes, a-t-il précisé.  Il a ainsi plaidé en faveur d’un meilleur financement de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, afin de soutenir les stratégies et plans d’action développés pour lutter contre ce phénomène.


M. CLAUDE HELLER (Mexique) a expliqué que le Groupe de Rio, au nom duquel il s’exprimait, souhaite que l’agenda international pour la protection de l’environnement et la promotion du développement durable ne soit pas relégué au second rang, alors que le monde affronte une crise financière importante.  Il a fait remarquer que des actions qui nieraient les implications sociales de cette crise ne permettront pas de combler le fossé des inégalités et pourraient même inverser les progrès réalisés dans la réduction de la pauvreté.  Chaque crise offre également l’opportunité de développer une réponse réaliste et pragmatique aux grands défis affrontés par la communauté internationale, a-t-il souligné.  Il a précisé que les questions qui intéressent la Deuxième Commission aujourd’hui n’entravent ni ne détournent les efforts de lutte contre la crise financière, mais les complètent plutôt.


M. Heller a averti que la communauté internationale devra, d’ici à deux ans, avoir réalisé l’objectif de réduire le taux actuel de perte de biodiversité.  Pour y arriver, il a préconisé que la communauté internationale renforce ses efforts à tous les niveaux et propose des mesures concrètes.  Relevant le rôle crucial que joue la biodiversité dans les activités économiques et industrielles, le représentant mexicain a souhaité que la communauté internationale s’accorde rapidement sur un régime d’accès aux ressources et de partage des bénéfices tirés de l’exploitation de la biodiversité.  Par ailleurs, il a souligné que la désertification touche un quart de la région couverte par le territoire du Mexique, avec pour conséquence une dégradation des sols sans précédent.  Il a fait remarquer qu’une réhabilitation des sols n’est possible qu’en agissant rapidement et avec détermination.  Il a également attiré l’attention de la Commission sur les impacts de la désertification sur la vulnérabilité des communautés, qui causent notamment plus de pauvreté et de migrations et menacent davantage la sécurité alimentaire.  Avant de conclure, il s’est inquiété des effets désastreux des changements climatiques sur l’avenir de l’humanité.  Soulignant que les pays développés disposent d’une plus grande capacité à s’adapter à ce phénomène, il a plaidé pour une meilleure coopération internationale, ainsi que pour un meilleur transfert de technologies, en faveur des pays en développement.  La crise financière offre une opportunité de progresser dans la lutte contre les changements climatiques puisqu’y faire face implique d’investir dans l’efficacité énergétique et les sources d’énergie renouvelables, a-t-il fait remarquer.


M. MICHAEL SNOWDEN (États-Unis) a rappelé que le développement durable intégrait de multiples questions importantes, et qui sont vitales pour les efforts continus de développement.  Il s’est félicité du travail de la Commission du développement durable (CDD), affirmant que depuis 2002, celle-ci s’était redéfinie en tant qu’organe capable de traduire des mots en actions et en résultats sur le terrain.  Qualifiant cette Commission de « success story » pour les Nations Unies, il a noté qu’elle était notamment un forum d’échanges de solutions pratiques.  Il s’est dit convaincu que le cycle actuel de la CDD, qui se penche entre autres sur l’agriculture et le développement rural, permettrait d’aider la communauté mondiale à améliorer la sécurité alimentaire à tous les niveaux et de manière durable.  Il a estimé que l’idée de tenir un sommet « Rio + 20 » pourrait perturber les cycles de la CDD et détourner l’attention des efforts continuellement déployés pour mettre en œuvre Action 21.  Il s’est aussi demandé si la tenue d’un tel sommet constituait le meilleur usage des ressources financières et humaines limitées, surtout actuellement, par la situation économique mondiale.  Dans le domaine de la gouvernance environnementale internationale, le représentant américain a constaté les progrès considérables effectués par le PNUE dans les domaines notamment d’une gestion et d’une budgétisation axées sur les résultats, de l’évaluation et du suivi de la situation environnementale actuelle. Il en est de même en ce qui concerne le renforcement de sa fonction scientifique; de la priorité donnée au renforcement des capacités, de la mise en œuvre du Plan stratégique de Bali; et de sa réforme institutionnelle visant à améliorer la transparence, l’efficacité et la coordination au sein même du PNUE.  M. Snowden a enfin fait part de l’engagement de son pays à parvenir à un accord post Kyoto qui soit efficace.  Il a exhorté la Deuxième Commission à appuyer le processus mené par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et à éviter tout jugement prématuré sur les négociations menées entre experts. 


M. LIU YUYIN (Chine) a fait observer que la fréquence des catastrophes naturelles a progressé ces dernières années et qu’il convient, dès lors, d’accorder une attention toute particulière à la réduction de ces phénomènes.  Il a également précisé que prévenir les catastrophes naturelles, tout comme y répondre, requièrent une coopération internationale et régionale accrue.  Il s’est félicité du travail effectué en la matière par le système des Nations Unies, et a préconisé que la communauté internationale continue d’améliorer sa réponse aux catastrophes naturelles, en ayant l’ONU au centre de ses actions.  Il a rappelé qu’un tremblement de terre a eu lieu, en mai dernier en Chine, dans la province de Sichuan, causant des dommages importants, et il a tenu à exprimer la gratitude de son pays face à l’aide prompte et généreuse offerte par la communauté internationale.  Le représentant de la Chine a ensuite assuré que son pays attache une grande importance à la lutte contre les changements climatiques et a, à cet égard, souligné que le Gouvernement chinois a fait de l’édification d’une « civilisation écologique » un objectif stratégique.  Un programme national sur les changements climatiques a été adopté et concrétisé dans une série de lois et mesures destinées, notamment, à assurer une meilleure conservation et une meilleure utilisation de l’énergie, et à reboiser certaines parties du territoire national chinois, a précisé M. Liu.  Il s’est également félicité qu’en 2007, le volume total des émissions de dioxyde de carbone et la demande en oxygène aient décliné, respectivement, de 4,66% et de 3,14%.  Il a par ailleurs précisé que la Chine s’est fixée pour objectif de parvenir, d’ici à 2010, à une réduction de 10% de ses émissions de polluants majeurs.


Mme PAULETTE ELRINGTON (Belize) a fait part de l’engagement continu de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), au nom de laquelle elle prenait la parole, afin de convaincre l’Assemblée générale de déclarer la mer des Caraïbes « zone spéciale de développement durable ».  Elle a rappelé que cette proposition visait à promouvoir une coopération régionale autour de cette ressource maritime, qui est la base de l’activité économique et du bien-être social de la région.  Elle a estimé que le succès des pays des Caraïbes dépendrait en large partie du soutien international et de la reconnaissance de cette mer en tant que zone spéciale de promotion du développement durable.  Par ailleurs, elle a souligné l’importance du suivi de la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade et de la Stratégie de Maurice.  Elle a indiqué que la Commission du développement durable demeurait le forum principal pour traiter des besoins concernant les petits États insulaires en développement.  Elle s’est félicitée de la décision de la Commission du développement durable (CDD) de consacrer une journée de sa session d’examen à ces îles.  Elle a demandé un renforcement de l’Unité chargée des petits États insulaires en développement au sein du Secrétariat, et une augmentation des ressources dont elle dispose, affirmant que celle-ci fournissait un rôle crucial de soutien technique dans la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice.  S’agissant des catastrophes naturelles, elle a rappelé que les États de la CARICOM étaient particulièrement affectés par ces phénomènes.  La représentante a demandé une action urgente, complète et décisive au niveau international pour traiter des questions liées aux changements climatiques.  Elle a déclaré que les enjeux des négociations actuelles dans ce domaine étaient importants.  Tout résultat autre qu’un accord mondial complet et ambitieux visant à réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre et fournir un financement nouveau et prévisible pour l’adaptation, serait inacceptable pour la CARICOM et d’autres petits États insulaires en développement, a insisté Mme Elrington.  En outre, elle a fait part des projets de réduction de la vulnérabilité entrepris par le centre sur les changements climatiques de la CARICOM, mais a noté que leur ampleur était limité par le manque de ressources.  Mme Elrington a donc appelé tous les donateurs à soutenir ce centre. 


Mme NADIA MOHAMED KHAIR OSMAN (Soudan) a expliqué que le Soudan est l’un des pays les plus touchés par les changements climatiques.  Les sécheresses et les inondations sont les principaux défis rencontrés par le pays, a-t-elle précisé.  Elle s’est, à cet égard, félicitée de l’apport de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques dans la lutte contre ce phénomène, notamment s’agissant de déterminer les mesures à prendre de toute urgence pour y faire face.  Elle a expliqué que son pays a identifié l’agriculture, les ressources en eau et la santé comme domaines d’action prioritaires.  Tout en se félicitant du Plan d’action convenu à Bali, elle a rappelé l’importance de parvenir à un accord en 2009 à Copenhague et, dans l’intervalle, de réduire les émissions de gaz à effet de serre.  Elle a fait remarquer que les pays en développement devraient pouvoir bénéficier d’une aide et que, partant, toute stratégie collective devrait contenir des dispositions à cet égard.  S’intéressant par ailleurs à la Convention sur la lutte contre la désertification, la représentante soudanaise a déploré qu’en dépit des efforts déployés à tous les niveaux, ce phénomène constitue encore une grave menace, amplifiée par l’impact des changements climatiques et la croissance de la population.  D’une manière générale, elle a assuré que son pays entend prendre toutes les mesures qui s’imposent pour lutter contre les changements climatiques et la désertification.  Avant de conclure, elle a indiqué que le Soudan, l’un des premiers pays à avoir adhéré à la Convention sur la diversité biologique, a mis en place une stratégie de préservation et de restauration des systèmes écologiques, ainsi que d’utilisation durable des ressources naturelles.


Mme CLAUDIA BLUM (Colombie) a déclaré que le défi des changements climatiques devait être traité de manière urgente et équitable, sur la base de la responsabilité commune mais partagée.  Elle a argué que les pays développés devaient fournir un engagement plus décisif et qu’un soutien accru devait être offert aux pays en développement.  Elle a indiqué que même si son pays ne représentait que 0,35% des émissions de gaz à effet de serre, il était très vulnérable aux impacts négatifs des changements climatiques.  Ainsi, elle a précisé que la Colombie avait eu la fréquence la plus élevée de catastrophes naturelles en Amérique latine ces trente dernières années.  Elle a réitéré l’engagement de son pays en faveur de la Convention-cadre sur les changements climatiques et a souligné qu’il fallait en promouvoir l’autonomie et l’indépendance.  La représentante a, par ailleurs, mis en avant l’importance de la diversité biologique pour son pays, qui s’emploie à protéger et gérer ses écosystèmes.  Elle a fait valoir qu’un soutien accru de la part de la communauté internationale était nécessaire pour appuyer les efforts financiers et humains considérables que déploient des pays comme la Colombie pour préserver l’environnement.  Elle a jugé essentiel de progresser sur le régime international d’accès aux ressources génétiques et de partage des bénéfices qui en sont tirés, dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique.  Enfin, elle a reconnu le rôle pertinent joué par les Nations Unies dans le domaine de l’environnement, plaidant pour une gouvernance internationale mieux coordonnée et plus efficace.  À cet égard, elle a estimé que le renforcement du PNUE devait être une priorité. 


M. SERGEY B. KONONUCHENKO (Fédération de Russie) s’est félicité du rôle joué dans la lutte contre les changements climatiques par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).  Son potentiel est loin d’être épuisé, a-t-il fait remarquer, précisant que son pays regarde avec intérêt les possibilités d’améliorer encore le fonctionnement du PNUE. Il s’est également félicité de la contribution fondamentale de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques dans ce domaine.  Il a assuré que la Fédération de Russie est prête à participer activement aux efforts de lutte contre les changements climatiques.  Le représentant russe a préconisé de renforcer aussi les efforts internationaux en matière de diversité biologique.  Il a par ailleurs expliqué que son pays accorde une grande importance à la coopération internationale en matière de réduction de la vulnérabilité aux catastrophes naturelles.  Il a, à cet égard, précisé qu’il est nécessaire de maintenir le caractère officieux et non politisé de la plate-forme mondiale pour la réduction des risques de catastrophes.  En outre, il est essentiel d’améliorer le partage des informations et le transfert des technologies, a-t-il ajouté.


M. SAAD BENDOUROU (Maroc) a rappelé que son pays avait engagé une politique environnementale, basée sur le principe du développement durable et qui fait de la protection de l’environnement un facteur clef du développement économique et social du Maroc.  Il a précisé que le Maroc avait engagé de vastes chantiers de réformes pour protéger l’environnement, mettant en place des institutions et un cadre juridique environnemental, ainsi que d’encourager la promotion des investissements.  Il a notamment fait part des efforts nationaux déployés pour préserver les ressources en eau, dont l’adoption d’une loi sur l’eau et la création d’un réseau de surveillance de la qualité des ressources en eau.  En outre, il a noté que dans le domaine agricole, le Maroc s’attachait à assurer un développement durable « qui produit non seulement en quantité et en qualité, mais aussi qui sauvegarde les ressources naturelles ».  S’agissant des catastrophes naturelles, le représentant a indiqué que le Maroc était exposé à des risques d’inondations, de crues torrentielles, de séismes et de glissements de terrain, ou de sécheresses récurrentes.  Il a souligné la politique de réduction de ces risques mise en place par son pays, qui repose sur le concept de développement durable et intègre le contexte national tout en respectant l’esprit de la Déclaration de Hyogo.  Enfin, il a plaidé en faveur d’un nouveau traité sur les changements climatiques qui doit faciliter l’adaptation des pays en développement aux effets dévastateurs de ce phénomène, de mobiliser des investissements additionnels et des technologies d’adaptation dans des secteurs stratégiques tels que l’énergie, l’agriculture et les forêts.  M. Bendourou a aussi préconisé la mise en œuvre d’un programme d’action focalisé sur la nécessité de recourir au système d’alerte précoce, à la cartographie des vulnérabilités et à l’évaluation des risques, afin d’identifier les priorités nationales en matière d’adaptation aux changements climatiques.


M. U THAUNG TUN (Myanmar) a souligné que le développement durable ne pourra être atteint sans que la communauté internationale ne s’attelle concrètement au règlement du problème de l’extrême pauvreté.  Il a précisé que son pays doit affronter de nombreux défis environnementaux et qu’il a, par conséquent, adopté en 1997 un agenda 21 destiné à faire en sorte que les considérations en matière de développement durable sous-tendent la formulation des politiques nationales.  Comme près de la moitié de la superficie du Myanmar est couverte de forêts, une politique a été adoptée en 1995 pour promouvoir la gestion durable des forêts et le développement, a-t-il indiqué.  Cette politique, a-t-il précisé, veille à assurer cette gestion durable sans entraver les capacités productives, en satisfaisant les besoins des communautés et en conservant la diversité biologique.  D’autre part, le représentant du Myanmar a fait remarquer que les catastrophes naturelles qui frappent le monde sont de plus en plus fréquentes.  Il s’est réjoui que les mangroves qui se trouvent le long des côtes aient protégé le Myanmar du tsunami de décembre 2004.  Néanmoins, a-t-il poursuivi, la situation a été différente lorsque le cyclone Nargis a touché les côtes du Myanmar.  Il a souligné que son gouvernement a immédiatement reconnu l’ampleur de la catastrophe et que le Comité de contrôle pour la préparation aux catastrophes naturelles a mobilisé des secours d’urgence.  Pour conclure, le représentant du Myanmar a rappelé que les changements climatiques entravent les efforts nationaux de développement.  La seule manière d’y faire face est de mettre en œuvre des actions internationales concertées, basées sur le principe de la responsabilité commune mais différentiée, a-t-il précisé.


M. ELI BEN-TURA (Israël) a rappelé l’importance que son pays attache au développement durable et a estimé qu’une action urgente était nécessaire pour garantir la protection de l’environnement et lutter contre les changements climatiques.  Il a affirmé que bien qu’Israël soit un petit pays, il était convaincu qu’il pouvait contribuer au partage des connaissances et de l’expertise pour le renforcement des capacités d’autres États et régions.  M. Ben-Tura a particulièrement insisté sur le secteur de la gestion de l’eau, soutenant qu’Israël avait élaboré différents types de gestion abordable, dont le recyclage de l’eau.  Il a aussi mis en avant les efforts nationaux pour lutter contre la désertification, rappelant que son pays avait été parmi les premiers à ratifier la Convention sur ce sujet et demeurait l’un des États les plus actifs dans ce domaine dans le nord de la Méditerranée.  Le représentant a précisé que le Gouvernement israélien avait établi un Comité directeur national sur la lutte contre la désertification qui fournit expertise et formation à d’autres pays dans le monde.  En outre, il a annoncé qu’Israël envisageait de tenir un forum sur la manière d’améliorer les synergies entre les trois conventions de Rio.  Notant le déclin des investissements dans le secteur agricole à travers le monde, M. Ben-Tura a indiqué que son pays avait continué à appuyer le rôle de l’agriculture dans le développement et continue d’y investir des ressources.  Il a ajouté qu’Israël avait développé des technologies efficaces tout en rassemblant des connaissances précieuses, notamment en ce qui concerne les petits exploitants agricoles.  Il a noté que le centre pour la coopération internationale de son pays avait signé un accord avec le PNUD-Afrique pour une collaboration dans le domaine de l’agriculture et avait aussi élaboré un partenariat avec le PNUD pour la mise en œuvre de projets liés aux Objectifs du Millénaire pour le développement.  


Mme LOREN LEGARDA (Philippines) a souligné que son pays a été pionnier dans la mise en œuvre concrète des engagements globaux en matière de changements climatiques.  Elle a rappelé que, conjointement avec le Groupe des 77 et de la Chine, les Philippines ont soumis une proposition pour corriger la situation actuelle où le financement des programmes liés aux changements climatiques est imprévisible et inadéquat.  Elle s’est dite d’avis qu’un accent plus fort devrait être mis sur l’adaptation plutôt que sur l’atténuation des effets des changements climatiques.  En effet, l’adaptation implique la réduction des vulnérabilités sous-jacentes, le renforcement des capacités et la gestion des risques, a-t-elle précisé.  Elle a fait part des mesures mises en œuvre par son gouvernement, notamment s’agissant de la lutte contre la pollution de l’air et de l’eau, et concernant la gestion du recyclage.  En outre, une loi de gestion durable des forêts a été adoptée, a-t-elle ajouté.  La représentante des Philippines a, par ailleurs, expliqué que des parlementaires de pays vulnérables aux changements climatiques se sont rencontrés à Manille il y a deux semaines pour discuter des moyens de réduire les risques de catastrophes naturelles et de mieux s’adapter au phénomène du réchauffement de la planète.  Ils ont adopté un appel à l’action pour la réduction des risques de catastrophes et en faveur de mesures de soutien à l’adaptation aux changements climatiques, dans lequel ils s’engagent à adopter des politiques en la matière et appellent les autres gouvernements à mettre également en œuvre des mesures concrètes et urgentes, a-t-elle précisé.


Mme FRIEDA N. ITHETE, (Namibie), s’est associée aux déclarations faites par le Groupe des 77 et de la Chine et par le Groupe des pays africains.  Elle a rappelé son inquiétude face à l’augmentation des prix des denrées alimentaires de base et face à la flambée des prix du pétrole, qui creusent un peu plus l’écart entre les pays développés et les pays en développement.  Face au contexte actuel, la réussite du développement durable semble remise en question, a-t-elle ajouté.  La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification est d’autant plus vitale que c’est le seul instrument qui permettra à l’Afrique de parvenir à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a expliqué Mme Ithete.  Elle s’est dite inquiète des pluies parfois trop abondantes qui surviennent après des périodes de sécheresse accrues et prolongées.   Ces pluies causent d’importants dommages pour les sols, a-t-il constaté.  La désertification a considérablement augmenté la vulnérabilité de notre peuple qui vit directement des ressources naturelles, et qui est dépendant de ces ressources, a expliqué la représentante de la Namibie.  Elle a mis l’accent sur les mesures prises par le Gouvernement namibien pour protéger la population.  Le Gouvernement a pris note du sérieux problème de la dégradation des écosystèmes, et a souhaité une intervention rapide qui permette de lutter contre ce phénomène, a ajouté la représentante.  Elle a conclu son propos en lançant un appel au Fonds pour l’environnement mondial et à la communauté internationale pour qu’ils répondent de manière durable et efficace aux problèmes que rencontre l’Afrique, notamment en augmentant les fonds alloués à ces pays pour y soutenir le développement.


Mme BYRGANYM AITIMOVA (Kazakhstan) a expliqué que son pays considère les changements climatiques et le développement durable comme deux problèmes d’une importance fondamentale.  Elle a précisé que le Gouvernement du Kazakhstan cherche à intégrer la dimension environnementale dans toutes ses politiques de développement.  Elle a d’autre part relevé l’importance de parvenir à un équilibre énergétique global et souligné à cet égard que son pays, en tant que fournisseur d’énergie, accepte cette responsabilité.  Elle a, en outre, indiqué qu’il importe de combler le retard que certains pays accusent dans le domaine technologique.  La représentante a notamment fait part de la mise en place d’un programme gouvernemental kazakh destiné à soutenir les entreprises nationales qui ont une haute efficacité énergétique et des émissions de gaz à effet de serre minimales.  En outre, l’établissement d’un centre solaire d’Asie centrale pour les ressources et sources d’énergie renouvelables fait partie des projets du Gouvernement kazakh, a-t-elle ajouté.  Mme Aitimova a également indiqué qu’en adoptant en 2007 le « Code national environnemental », le Kazakhstan a cherché à aligner ses lois nationales sur les pratiques internationales.  Pour conclure, elle a souligné que son pays, État asiatique et européen, cherche à combler le fossé entre ces deux continents.  Dans cette perspective, une conférence de ministres de l’environnement, de l’économie et de la protection sociale de la région d’Asie-Pacifique se tiendra au Kazakhstan en 2010, alors qu’une autre, réunissant ministres européens et d’Asie centrale, aura lieu en 2011, a-t-elle indiqué.


M. SCOTT LOH (Singapour) a déclaré que l’on assistait à la plus grande vague de migration des campagnes vers les villes de l’histoire de l’humanité.  Il a rappelé qu’en 1900 il y avait seulement 16 villes d’un million d’habitants au monde, contre plus de 400 aujourd’hui.  Compte tenu de la situation de Singapour, le concept de développement rural est une nécessité pour l’île-État, a-t-il ajouté.  Avec 4,5 millions d’habitants sur 700 kilomètres carrés, la demande en énergie et en eau potable va sans cesse en augmentant.  Pour faire face à la situation, Singapour a mis en place un système « judicieux » de gestion du secteur foncier et a édicté une réglementation stricte en matière d’environnement.  Le contrôle de la propreté des véhicules, la mise en place de postes de péage et un bon réseau public ont permis d’éviter l’engorgement du réseau routier, tout en minimisant la pollution de l’air, a expliqué M. Loh.  Par ailleurs, le traitement des eaux usées fait appel à des techniques d’avant-garde, tandis que le recours aux énergies renouvelables, bien qu’extrêmement limité dans ses applications à Singapour, fait l’objet d’un budget de recherche et développement d’un montant de 236 millions de dollars des États-Unis, a indiqué M. Loh. 


Aucune ville, ni aucun pays n’a réponse à tout, a-t-il ajouté. Et c’est la raison pour laquelle, Singapour a accueilli le World Cities Summit, en juin dernier en même temps que la Semaine internationale de l’eau, afin d’encourager le partage des idées entre maires et responsables gouvernementaux, réunions où plus d’une cinquantaine de pays étaient représentés.  Compte tenu de la situation économique actuelle, il peut être tentant de privilégier le développement sur sa durabilité et son caractère écologiquement « durable », a constaté le représentant de Singapour.  Il a appelé les États Membres à ne pas adopter cette démarche.  C’est dès maintenant qu’il faut agir, a-t-il conclu.


Mme BAYA BENSMAIL (Algérie) a estimé que la réalisation des objectifs de développement durable demeurait un défi pour la communauté internationale.  Elle a affirmé que la crise actuelle était la conséquence d’une agriculture négligée ou orientée vers des cultures spéculatives.  La crise est aussi due à une mauvaise politique commerciale, un dysfonctionnement systémique de l’économie mondiale, à des spéculations financières, des catastrophes naturelles et à l’impact des changements climatiques, a estimé Mme Bensmail.  Elle s’est félicitée que la CDD-16 ait mis en évidence les pratiques optimales, les obstacles à surmonter liés à l’agriculture, le développement rural, les sols, la sécheresse et la désertification.  En outre, elle a espéré que la CDD-17 serait l’occasion d’arrêter une stratégie de développement axée sur une action concertée et un mécanisme de suivi efficace pour la réalisation du développement durable.  La représentante a indiqué que, pour parvenir au développement durable, l’Algérie prenait des mesures et des dispositions concrètes à tous les niveaux et développait sa coopération internationale.  Elle a ajouté que le pays avait adopté un Plan national de développement agricole et rural de lutte contre la pauvreté, la désertification et la déforestation.  Le Plan constitue une réponse cohérente et appropriée aux objectifs assignés au secteur agricole d’amélioration des performances et de lutte contre la dégradation des milieux physiques et de protection des ressources naturelles, a-t-elle poursuivi.  S’agissant de la lutte contre la désertification, Mme Bensmail a mis en avant l’opération de classement des aires protégées et le schéma national de conservation des sols arrêtés dans son pays.  Elle a de plus rappelé que l’Algérie avait été désignée comme porte-parole en 2006 de l’Année des déserts et de la lutte contre la désertification et s’est félicitée de l’adoption, l’année dernière, par l’Assemblée générale, d’une résolution consacrant la Décennie 2010-2020 à la lutte contre la désertification.  Constatant que la désertification menaçait 2 milliards de personnes, elle a préconisé un partenariat régional et interrégional entre les pays affectés par ce défi.  Elle a aussi suggéré la recherche d’options novatrices garantissant les ressources humaines, financières et technologiques pour le relever.


M. TAKESHI OSUGA (Japon) a rappelé que les leaders du G-8 ont, lors de leur dernière réunion au Japon, souligné que les défis posés par les changements climatiques ne pourront être relevés que dans le cadre d’une réponse globale.  Reconnaissant le principe de la responsabilité commune mais différenciée, les dirigeants ont déclaré vouloir atteindre une réduction d’au moins 50% des émissions globales de gaz à effet de serre d’ici à 2050, a précisé le représentant japonais.  Il a également souligné que les dirigeants du G-8 ont reconnu que les pays pauvres sont davantage vulnérables aux impacts des changements climatiques et, partant, se sont engagés à renforcer la coopération, en particulier avec les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement.  M. Osuga a expliqué que son pays, le Japon, a mis sur pied un partenariat d’un montant de 10 milliards de dollars des États-Unis pour aider les pays en développement à diminuer leurs émissions tout en conservant une croissance économique appréciable.  Près de 60 pays sont devenus partenaires, a-t-il précisé.  Le représentant japonais a également attiré l’attention sur l’importance de l’eau et des installations sanitaires pour le développement, soulignant que son pays est le plus grand contributeur d’aide publique au développement en la matière.  Avant de conclure, il a relevé l’importance d’œuvrer pour une utilisation durable de la biodiversité.  Il s’est réjoui que la dixième conférence des États parties à la convention sur la diversité biologique se tienne dans son pays, en 2010, année de célébration de la biodiversité.


Mme HIRUT ZEMENE (Éthiopie) a rappelé que son pays était partie aux trois Conventions de Rio.  Elle a souligné que l’établissement du Plan d’action national de protection de l’environnement, il y a trois ans, avait permis de traiter des aspects multiples liés à la protection de l’environnement, à la biodiversité et à la lutte contre la désertification.  Elle a indiqué que l’Éthiopie était affectée par les effets des changements climatiques et qu’en dépit du manque de capacités et de ressources financières, le pays s’attachait à sensibiliser les populations rurales à la lutte contre la désertification et à l’usage des énergies renouvelables.  Notant que les défis environnementaux compliquaient davantage la lutte nationale contre la pauvreté, la représentante a fait valoir que le Gouvernement éthiopien accordait une attention particulière à la sensibilisation de toutes les couches de la société aux mécanismes d’atténuation de la dégradation environnementale et de conservation de la biodiversité.  Elle a estimé que les politiques et les programmes conçus et mis en place au niveau national étaient fondamentaux pour traiter des questions environnementales.  Toutefois, elle a soutenu que l’appui des partenaires de développement était également crucial pour compléter ces efforts nationaux.  Mme Zemene a enfin déclaré que le renforcement des capacités et l’apport d’assistance technique, notamment pour renforcer les techniques autochtones de protection de l’environnement, étaient indispensables.  Elle a espéré que le Plan d’action de Bali permettrait de progresser dans ce sens. 


M. DANIEL HIRSCH (Norvège) a relevé l’importance de faire en sorte que la lutte contre la pauvreté et la lutte contre les changements climatiques aillent de pair et se renforcent mutuellement.  Le monde ne doit pas avoir à choisir entre développement et environnement, a-t-il averti.  Tout en soulignant que les pays en développement ont le droit de se développer, et qu’en le faisant, ils auront besoin d’énergie, il a fait remarquer que leur objectif doit dès lors devenir la croissance économique sans augmentation des émissions de gaz à effet de serre.  Le représentant norvégien a expliqué qu’une telle entreprise implique de mettre l’accent sur les énergies renouvelables et sur l’efficacité de l’énergie.  Il est également vital de réduire les émissions de gaz à effet de serre causées par la production et l’utilisation de l’énergie fossile, a-t-il ajouté.  Il a, à cet égard, fait remarquer que le stockage de carbone constitue une technologie très prometteuse qui pourrait, selon des estimations de l’Agence internationale de l’énergie, assurer 20% des réductions globales d’émissions qui devraient être réalisées d’ici à 2050.  Il a précisé que son pays s’est lancé dans un programme ambitieux en la matière, et qu’il fait partie des quelques pays à disposer d’une expérience importante dans le stockage du dioxyde de carbone.  Le monde développé a la responsabilité de mettre au point ces technologies et de les rendre accessibles aux pays en développement, a-t-il ajouté.  D’autre part, rappelant que la déforestation compte pour presque 20% des émissions de gaz à effet de serre, il a expliqué que la Norvège entend allouer plus de 500 millions de dollars des États-Unis par an à une initiative visant à réduire les émissions causées par la déforestation.  Il a dit qu’il pensait que cette source d’émissions devrait être inclue dans le prochain accord sur les changements climatiques qui devrait être conclu à Copenhague en 2009.


M. J. KALILANGWE (Malawi) a souligné que même si des progrès étaient enregistrés pour atténuer l’impact du réchauffement de la planète et pour s’adapter aux effets du changement climatique au niveau international, son pays était convaincu qu’il restait beaucoup à faire, en particulier pour doubler l’assistance, à la fois financière et technique, fournie aux pays les moins avancés pour les aider à lutter contre les changements climatiques.  Il a émis l’espoir que la prochaine quatorzième Conférence des parties à la Convention sur les changements climatiques, qui doit se tenir en Pologne en décembre de cette année, donnerait à la communauté internationale l’occasion de réfléchir encore plus à ses engagements concernant l’assistance aux pays pauvres.  Il s’agit de les aider à faire face aux effets des changements climatiques et à parvenir à un développement durable et profitable à leurs populations. 


Le représentant du Malawi a précisé que son pays avait lancé un programme de reforestation, en collaboration avec ses partenaires au développement, en vertu duquel les paysans se chargent de planter des arbres.  Ce programme est complété par un programme national de plantation d’arbres s’appuyant sur les collectivités locales, celles-ci étant encouragées à reboiser et à gérer leurs plantations d’arbres en fonction de leurs besoins immédiats tout en protégeant leur environnement.  Nous croyons que ces initiatives feront avancer le développement de futurs marchés d’échange de carbone au bénéfice des populations locales, a-t-il conclu.


M. MOHAMED A. A. ALAHRAF (Jamahiriya arabe libyenne) a rappelé la nécessité pour les pays et les institutions financières d’augmenter leur assistance et leur financement pour que les pays en développement puissent parvenir au développement durable.  Il a constaté que les progrès réalisés n’étaient pas suffisants et a relevé l’importance d’honorer les engagements du Consensus de Monterrey, précisant que la prochaine Conférence de Doha donnerait l’occasion d’établir un mécanisme de suivi à cet égard.  Il a, par ailleurs, estimé qu’il fallait poursuivre les efforts pour réaliser les objectifs de la Convention sur la lutte contre la désertification, ce qui est un des défis les plus importants à relever.  Dans cette perspective, il a appelé au renforcement des capacités des pays souffrant de ce phénomène ainsi qu’à l’accélération des transferts de technologie en faveur des pays en développement.  Il a aussi mis en lumière le rôle à jouer par les Nations Unies pour appuyer les efforts des pays dans la lutte contre la désertification, notamment en ce qui concerne la formation des ressources humaines.  S’agissant des changements climatiques, il a noté leur impact négatif sur le développement durable et a argué que la lutte contre ce phénomène nécessitait une pleine participation de tous les acteurs.  Il a aussi souligné la nécessité de répondre aux besoins des pays vulnérables, comme les pays les moins avancés, afin de leur permettre de mettre en place des projets viables en matière d’adaptation et d’atténuation.  Il a précisé que l’établissement de systèmes d’alerte précoce et le partage des expériences étaient très importants dans ce cadre.  Enfin, il a déclaré qu’il fallait mettre en place un véritable partenariat mondial pour traiter des questions débattues par la Commission et réaliser le développement durable.


M. AHMED KHALEEL (Maldives) a fait remarquer qu’en dépit des progrès réalisés dans la croissance économique, le développement social et la conservation de l’environnement, les petits États insulaires en développement (PEID) restent limités par leur taille, leur isolement et leur vulnérabilité aux changements climatiques.  Il a expliqué que les Maldives ont réussi à atteindre un certain niveau de croissance économique ces trente dernières années et que le pays est maintenant près d’atteindre la majorité des Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015.  Mais ce potentiel remarquable de développement est sans cesse limité par les effets de la dégradation mondiale de l’environnement, a-t-il déploré.  Il a fait valoir que les changements climatiques ne sont pas, pour son pays, une possibilité distante, mais bien une réalité de tous les jours.  Il a ainsi expliqué que les Maldives doivent affronter la montée du niveau des eaux, le blanchissement des coraux, et des variations météorologiques extrêmes.  Alors que les Maldives et les autres PEID ont le moins contribué au réchauffement planétaire, ce sont eux les plus touchés, a-t-il regretté, précisant que les changements climatiques menacent l’existence même des petites îles.  Relever les injustices causées par les changements climatiques est une obligation pour la communauté internationale, a-t-il insisté.  M. Khaleel s’est, à cet égard, réjoui que le Conseil des droits fondamentaux ait, cette année, reconnu le lien entre les droits fondamentaux de l’homme et la lutte contre les changements climatiques.  Un débat sur cette question est d’ailleurs prévu en mars 2009, a-t-il indiqué.


Mme FERNANDE A HOUNGBEDJI (Bénin) a espéré que la crise financière n’occulterait pas les autres crises dans lesquelles restent plongés la plupart des pays. Elle a, à cet égard, notamment cité la crise alimentaire, celle de l’environnement, ainsi que la crise de l’endettement, et celle causée par la grande pauvreté.  Elle a estimé que le type de volonté politique qui a suscité un sursaut face à la crise financière, était la preuve que le monde disposait de moyens importants pour affronter de manière solidaire les problèmes de développement économique de la planète.  Elle s’est dite confiante que les partenaires au développement feraient la preuve de leur engagement sans faille à l’égard des Principes de Rio en renforçant leur soutien aux efforts déployés par les pays en développement pour la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable.  Elle a affirmé qu’il fallait lier les questions de désertification et de diversité biologique à celles posées par les changements climatiques afin de répondre aux fortes pressions exercées sur les ressources naturelles.  La représentante a rappelé que la protection de l’environnement était inscrite dans la Loi fondamentale du Bénin, et que le Plan d’action environnemental faisait partie intégrante de la politique nationale de développement.  Par ailleurs, elle a insisté sur le rôle de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, seul instrument universel juridiquement contraignant qui traite de la dégradation des sols.  Elle a, à cet égard, appelé à une augmentation des ressources en faveur de la mise en œuvre des termes de cette Convention, qui est la moins bien dotée des trois Conventions de Rio.  Rappelant la vulnérabilité du Bénin aux impacts des changements climatiques, Mme Houngbedji a déclaré que tous les pays développés, y compris les États-Unis, devaient faire des concessions afin de permettre l’adoption d’engagements quantitatifs relatifs à la réduction des émissions de gaz à effet de serre au-delà de l’année 2012.  Elle a ajouté que dans la perspective de ces négociations, le Gouvernement du Bénin et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avaient organisé une conférence sous-régionale pour développer une vision commune et élaborer une stratégie régionale en Afrique de l’Ouest.


M. WORAPONG WARAMIT (Thaïlande) a exprimé son inquiétude concernant les changements climatiques qui ont affecté la vie de centaines de millions de personnes.  Le cyclone Nargis, qui a soufflé sur le Myanmar, et le tremblement de terre survenu en Chine l’an passé, ont été les deux plus grosses catastrophes de l’année et ont causé des dommages très importants, a rappelé le représentant.  Nous ne pouvons éviter ces phénomènes naturels, a-t-il déploré, mais nous pouvons prévenir les tragédies et minimiser les dommages grâce à une assistance accrue.  M. Waramit a souhaité que l’Organisation des Nations Unies s’engage davantage et joue un rôle actif dans la lutte contre les effets des catastrophes naturelles.  Il a mis l’accent sur les changements climatiques récents, qui accentuent la sévérité et la fréquence des catastrophes naturelles et ont un réel impact sur le développement durable.  Dans ces conditions, certains pays rencontrent des difficultés dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-il prévenu.  Il a souligné l’importance vitale des efforts déployés conjointement entre les pays développés et les pays en voie de développement, notamment dans la réalisation des OMD.  Pour préserver le développement durable, le Gouvernement de la Thaïlande a souhaité l’établissement de partenariats mondiaux et leur application sur le terrain, a conclu le représentant de la Thaïlande.


M. SERGEI A. RACHKOV (Bélarus) a souligné que son pays accroît sa contribution à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement tant au niveau national qu’au niveau international.  Il a fait remarquer que de nouvelles priorités sont apparues sur l’agenda international, comme la lutte contre les changements climatiques et pour la promotion de la sécurité énergétique.  Soulignant le caractère mondial de ces problèmes, le représentant a indiqué que les régler impliquera d’élaborer un partenariat mondial.  Le représentant du Bélarus a précisé que son pays a été le premier à proposer un amendement au Protocole de Kyoto, en vertu duquel il s’engageait à réduire ses émissions de gaz à effet de serre.  Cet amendement n’a été ratifié que par neuf États, a-t-il déploré, avant d’appeler toutes les parties à terminer au plus vite la mise au point de leurs procédures nationales pour permettre l’entrée en vigueur de cet amendement.  Il a souhaité que l’accord qui remplacera le Protocole de Kyoto prévoie un mécanisme plus souple permettant aux États de prendre par eux-mêmes les engagements qu’ils désirent.  Dans le cas contraire, il y a un risque de revivre la situation actuelle dans laquelle un État prêt à prendre des engagements ne peut pas le faire pour des raisons bureaucratiques, a-t-il averti.  Le représentant du Bélarus a par ailleurs expliqué que son pays a pu réduire ses émissions de gaz polluants en réduisant sa consommation d’énergie, en augmentant l’efficacité énergétique, en promouvant l’utilisation du gaz naturel et du bois, et en encourageant l’usage de technologies propres.  En outre, l’accent a été mis sur la modernisation des installations de production et sur le recours à des sources d’énergies renouvelables, a-t-il ajouté.  Pour conclure, il a souhaité que la communauté internationale élabore un système de mesures efficaces pour l’adaptation et le transfert des technologies, comprenant, entre autres, des normes claires et un système d’évaluation et de surveillance.


M. THOMAS GASS (Suisse) a rappelé l’importance des travaux de la CDD-17 qui doit établir une série de recommandations en vue de maîtriser la crise alimentaire et de minimiser l’apparition de nouvelles crises dans l’avenir. Il a jugé urgent d’augmenter la production alimentaire ainsi que les investissements dans le développement rural et agricole, en donnant la priorité aux productions locales.  S’agissant des changements climatiques, il a argué qu’il fallait désormais concrétiser la feuille de route de Bali et son Plan d’action, précisant que tous les pays devaient s’engager sur le principe de responsabilité commune mais différenciée.  Il a ajouté que les pays développés et autres grands émetteurs de gaz à effet de serre devaient faire des efforts substantiels afin de réduire leurs émissions et reconnaître que les pays les plus pauvres ont besoin de soutien en la matière.  En outre, il a déclaré que rendre opérationnel le Fonds d’adaptation de Kyoto est une des priorités immédiates à respecter dans ce domaine.  Il s’est dit convaincu que ce Fonds jouera un rôle clef dans l’octroi de l’aide aux pays les plus vulnérables.  Il a rappelé la proposition faite par son pays, dans le cadre de la Convention-cadre sur les changements climatiques, de mettre en œuvre un mécanisme de financement de l’adaptation, alimenté par la levée d’une redevance globale sur les émissions de CO2.  En ce qui concerne la stratégie internationale pour la prévention des catastrophes, M. Gass a dit que ses mécanismes devaient être renforcés, tant au niveau de sa gouvernance que de sa mise en œuvre au niveau national.  M. Gass a indiqué qu’il fallait assurer une augmentation substantielle des investissements en faveur du Cadre d’action de Hyogo, par les contributions des partenaires en développement et les partenariats publics et privés notamment.  Enfin, il a plaidé pour un renforcement du PNUE et s’est félicité de la volonté de ce Programme d’améliorer sa gestion et à l’axer sur l’obtention de résultats.  Il a, par ailleurs, salué les efforts déployés par le PNUE pour promouvoir un régime international cohérent pour les produits chimiques et des déchets dangereux, domaine dans lequel le Programme dispose de compétences clefs et d’une expertise qui peuvent contribuer à la formulation d’un cadre politique. 


M. GREG VICKERY, Représentant de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), a expliqué que l’approche adoptée par la FICR à l’égard du développement durable vise à réduire et à gérer les risques tout en promouvant une certaine résilience aux effets des catastrophes naturelles au niveau des communautés.  Il a précisé que le développement durable est central pour la réduction des risques de catastrophes naturelles.  En effet, sans une protection environnementale appropriée, les impacts des catastrophes érodent la résilience sociale et renforcent la vulnérabilité aux changements climatiques et à d’autres formes de dégradation de l’environnement, a-t-il expliqué.  M. Vickery a de ce fait indiqué qu’une stratégie de réduction des risques devrait figurer dans tous les agendas gouvernementaux.  Le représentant de la FICR a rappelé, à titre d’exemple, que la mangrove plantée en bordure de mer permet de réduire les risques et la vulnérabilité aux raz-de-marée, aux grosses vagues, aux vents et aux ouragans.  Il a indiqué que la Croix-Rouge vietnamienne a, ainsi, entrepris de planter des kilomètres de forêts de mangrove le long de ses côtes.  Il a, par ailleurs, attiré l’attention sur une autre approche mise en œuvre par la société de la Croix-Rouge népalaise pour lutter contre les effets des catastrophes sur la santé des plus vulnérables.  Le point commun de ces stratégies, a-t-il expliqué, est l’accent mis sur le renforcement de la viabilité des communautés par le biais de programmes qui protègent la dignité des individus et contribuent à la prospérité de la nation.  M. Vickery s’est réjoui de la dynamique actuelle, en vue de la préparation de la Conférence de Copenhague, et a assuré que la FICR continuera d’œuvrer pour un plus grand engagement des programmes en faveur de la préservation du mode de vie des communautés.


Rapports


Lettre datée du 14 mars 2008, adressée au Président de l’Assemblée générale par le Représentant permanent du Soudan auprès de l’Organisation des Nations Unies (A/63/66)


La lettre transmet le texte de la Déclaration ministérielle arabe sur les changements climatiques, qui a été adoptée par le Conseil des ministres arabes de l’environnement en décembre 2007.


Aux fins de ce texte, les ministres et chefs des délégations participant à la dix-neuvième session du Conseil des ministres arabes de l’environnement ont déclaré leur volonté d’accomplir ce qui suit: l’intégration des mesures de lutte contre les changements climatiques dans les politiques nationales et régionales de développement durable, d’une manière qui soit compatible avec une croissance économique soutenue et les efforts visant à éliminer la pauvreté; l’adoption de plans d’action nationaux et régionaux traitant des questions liées aux changements climatiques, afin d’en évaluer les effets potentiels et d’élaborer des programmes d’atténuation et d’adaptation; et l’orientation des programmes d’atténuation vers la production et l’utilisation de combustibles plus propres, une exploitation plus efficace de l’énergie dans tous les secteurs et la diversification des sources d’énergie, compte tenu de la situation économique et sociale.


Les ministres et chefs de délégations arabes ont appelé les pays développés à: accroître leur engagement en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs, compte tenu de leur responsabilité directe, historique et actuelle à l’égard des changements climatiques; et à fournir l’appui nécessaire au transfert de technologie, au renforcement des capacités et au financement, en vue d’entreprendre une évaluation globale approfondie des effets potentiels des changements climatiques sur les pays en développement les plus vulnérables, notamment arabes, en vue de définir les priorités, appliquer des programmes d’adaptation et d’atténuation des changements climatiques et de mesurer les effets des mesures d’atténuation.


Enfin, ils ont appelé la treizième Conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques à: accélérer la création des trois fonds prévus par les Accords de Marrakech et demander qu’on accélère la mise en place du Fonds d’adaptation, qui sera géré de façon indépendante; de développer et transférer les technologies propres, notamment en vue de la production de carburants propres, en captant et en stockant le dioxyde de carbone et en œuvrant à adopter ces techniques dans le cadre des mécanismes pour un développement propre; et d’établir des centres d’étude et de recherche sur les changements climatiques dans les pays en développement et notamment dans la région arabe.


Rapport du Secrétaire général sur les produits nocifs sur la santé et l’environnement (A/63/76)


Le présent rapport expose les points de vue des États Membres et des organismes intergouvernementaux compétents sur la mesure dans laquelle la Liste récapitulative des produits dont la consommation et/ou la vente ont été interdites ou rigoureusement réglementées, ou qui ont été retirés du marché ou n’ont pas été approuvés par les gouvernements demeure utile pour les États Membres.


Dans ce rapport, le Secrétaire général rappelle que l’établissement de la Liste a été demandé en 1982 afin de diffuser le plus largement possible les informations dont disposait le système des Nations Unies sur les produits nocifs pour la santé et l’environnement.  Pendant des années, elle a très bien servi cet objectif, ajoute-t-il.  Toutefois, ces derniers temps, comme indiqué dans le rapport triennal de 2007, où figurait un examen de la Liste (voir A/62/78-E/2007/62), les secrétariats des conventions juridiquement contraignantes relatives aux matières chimiques (Rotterdam, Stockholm et Bâle) ont été en mesure de fournir des informations plus détaillées et plus accessibles, par voie électronique ou autre.


Une note verbale a ainsi été envoyée à tous les États Membres en janvier 2008, afin d’obtenir leurs vues sur l’utilité de la Liste, et aux organismes intergouvernementaux compétents.  Le rapport constate que le fait que seul huit États Membres et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) aient répondu à ces lettres, et qu’aucune des réponses ne soit vraiment positive, montre combien la Liste a perdu l’importance qu’elle avait il y a plus de 20 ans.  Il conseille donc au Conseil économique et social de recommander d’arrêter la mise à jour régulière de la Liste, qui était prescrite dans la résolution 37/137 de l’Assemblée générale.


Rapport sur la Marée noire sur les côtes libanaises (A/63/225)


Le rapport rend compte des progrès réalisés dans l’application des résolutions relatives à la marée noire survenue sur les côtes libanaises à la suite du bombardement, par l’aviation israélienne, de la centrale électrique de Jiyeh, qui est une installation civile desservant les populations. 


Le rapport rappelle que le Programme des Nations Unies pour l'environnement a réalisé une évaluation environnementale postconflit au Liban en octobre 2006 et a conclu que la marée noire causée par le bombardement de la centrale électrique a considérablement pollué le littoral libanais et a eu un grave impact sur les fonds marins dans cette zone.  Les ports, les anses, les grottes et les petites baies naturelles ont été particulièrement touchés, dans la mesure où les hydrocarbures déversés avaient tendance à y rester piégés, est-il noté dans ce rapport.  L’évaluation du PNUE souligne par ailleurs que les opérations de nettoyage ont produit de grandes quantités de matières liquides et solides, de débris et de sols contaminés, et que l’élimination de ces déchets suscite une vive préoccupation du fait que le Liban ne dispose pas d’installations répondant aux normes écologiques recommandées pour l’élimination de tels flux de déchets.  Il faut donc solliciter l’assistance technique internationale et le soutien des donateurs pour mettre en place des solutions d’élimination écologiquement acceptables, est-il recommandé dans le rapport.


Pour conclure, le rapport souligne que la réaction de la communauté internationale a certes été prompte, mais qu’il faut que les États Membres, les organisations internationales et régionales, les organisations non gouvernementales et le secteur privé continuent d’apporter leur appui au Liban dans ce domaine particulier en vue de la création d’un Fonds destiné au financement de la remise en état après la marée noire survenue en Méditerranée orientale.  Il faut également que le Gouvernement israélien prenne les dispositions qui s’imposent en vue d’assumer la responsabilité de dédommager promptement et comme il convient le Gouvernement libanais, préconise ce rapport.


Note du Secrétaire général sur l’application des conventions des Nations Unies sur l’environnement (A/63/294)


Par cette note, le Secrétaire général transmet à l’Assemblée générale les rapports présentés par les secrétariats de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique, et de la Convention sur la diversité biologique.


S’agissant du rapport du Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, l’Assemblée générale est invitée à prendre acte des résultats de la treizième session de la Conférence des Parties à la Convention et de la troisième session de la Conférence des Parties à la Convention agissant en réunion des Parties au Protocole de Kyoto, qu’a accueillies le Gouvernement indonésien du 3 au 14 décembre 2007.  Il lui est aussi recommandé de promettre son appui au processus de négociation établi par la feuille de route de Bali.


En ce qui concerne la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, il est suggéré à l’Assemblée qu’elle pourrait souligner l’importance de la Convention lorsqu’elle abordera les questions relatives aux changements climatiques. En conséquence, l’Assemblée pourrait préconiser que les modalités postérieures au Protocole de Kyoto prennent dûment en compte le potentiel des terres qui constituent des réservoirs d’entreposage de carbone et dont la gestion durable contribue à l’adaptation aux changements climatiques, en atténue les effets, et renforce la résistance des pays en développement affectés.  Le rapport indique que l’Assemblée pourrait préconiser que la Convention devienne un instrument, dont la communauté internationale pourrait tirer parti, pour apporter des solutions à long terme et assurer, par exemple, une production alimentaire plus importante en faveur de populations plus nombreuses et ce, grâce à la remise en état des terres arides et dégradées ainsi qu’aux nouvelles possibilités qui s’ouvrent aux populations pauvres vivant dans ces zones.


Parmi les recommandations relatives à la Convention des Nations Unies sur la biodiversité, l’Assemblée générale pourrait être invitée à convoquer une réunion spéciale de haut niveau à la veille de la soixante-cinquième session de l’Assemblée générale, avec la participation des chefs d’État ou de gouvernement, pour célébrer l’Année internationale de la diversité biologique en 2010 et réaffirmer leur détermination de réduire la perte de diversité biologique.  Il est aussi indiqué que l’Assemblée pourrait inviter tous les principaux organes de l’Organisation des Nations Unies, y compris les comités fonctionnels, ainsi que les organismes, fonds et programmes, et commissions régionales de l’Organisation, à envisager d’organiser une manifestation spéciale ou à porter une attention particulière aux liens entre la diversité biologique, l’atténuation de la pauvreté et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement dans leurs principales réunions en 2010.  Enfin, le rapport recommande de prier les États qui ne l’ont pas encore fait de ratifier la Convention et d’y accéder pour en faire ainsi un instrument universel.  Il recommande aussi de demander aux Parties à la Convention qui ne l’ont pas encore fait de ratifier au plus tôt le Protocole de Cartagena ou d’y accéder.


Rapport relatif au Suivi et à l’application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement (A/63/296)


Le rapport présente un examen approfondi des mesures prises par le système des Nations Unies, la communauté internationale, et les petits États insulaires en développement (PEID) pour traduire sur le plan opérationnel la Stratégie de Maurice.  Il expose également ce qui a été fait dernièrement pour intégrer la Stratégie aux plans de développement durable de ces États.


Récapitulant les travaux entrepris à l’occasion de la journée d’examen consacrée aux PEID, dans le cadre de la seizième session de la Commission du développement durable, le Secrétaire général indique qu’il a été rappelé à quel point les PEID sont vulnérables, en particulier en raison des effets cumulatifs des changements climatiques, tels que la montée du niveau de la mer, le blanchissement du corail dû au réchauffement des mers, les menaces croissantes sur l’approvisionnement en eau douce, la propagation d’espèces étrangères envahissantes, et l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des cyclones, ouragans et autres phénomènes climatiques extrêmes.  La vulnérabilité des PEID face à l’augmentation du cours des denrées alimentaires et de l’énergie a également été relevée.  Associées à l’augmentation des cours sur les marchés mondiaux, la dégradation des terres et la baisse des rendements agricoles peuvent véritablement empêcher les pays d’atteindre nombre de leurs objectifs de développement, a-t-il été souligné.


Entre autres recommandations, le Secrétaire général préconise de continuer de fournir un appui à la conception et à la mise en œuvre de stratégies nationales de développement durable dans les petits États insulaires du Pacifique.  En outre, la possibilité de réaliser des projets similaires dans d’autres régions sera activement examinée.  Le Secrétaire général indique par ailleurs que les travaux supplémentaires sur la mise au point d’un cadre pour l’intégration et le suivi de l’application de la Stratégie de Maurice se poursuivront.  Une attention particulière sera accordée aux défis en matière de capacité que les PEID continuent à rencontrer dans leurs efforts pour mettre en œuvre la Stratégie.  Enfin, le Secrétaire général estime que la décision prise par l’Assemblée générale d’examiner à sa soixante-cinquième session les progrès réalisés pour traiter des vulnérabilités des PEID grâce à la mise en œuvre de la Stratégie de Maurice est pertinente et opportune.


Rapport intitulé « Vers le développement durable de la mer des Caraïbes pour les générations présentes et à venir » (A/63/297)


Dans ce rapport, le Secrétaire général rend compte de l’éventail de mesures prises et d’activités menées aux niveaux régional et national dans la région des Caraïbes afin de protéger la mer des Caraïbes contre la dégradation, la pollution et la perte de biodiversité marine.  Il présente aussi les évolutions récemment intervenues dans l’appui fourni par les partenaires régionaux et internationaux qui s’emploient à promouvoir le développement durable des ressources de la mer des Caraïbes pour les générations présentes et à venir.


Le Secrétaire général explique dans ce rapport que l’Association des États de la Caraïbe a continué de s’acquitter activement de son mandat d’appui à la démarche que mène la région pour que la communauté internationale reconnaisse la mer des Caraïbes comme étant une zone spéciale dans l’optique de la promotion du développement durable.  À cette fin, l’Association a créé, en septembre 2006, la Commission de la mer des Caraïbes pour doter l’initiative de la mer des Caraïbes d’une structure qui assure une supervision politique, des ressources techniques et des moyens de recherche, afin de promouvoir l’action régionale en faveur de la préservation et de l’utilisation rationnelle de la mer des Caraïbes.  De plus, le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), par l’entremise de son Programme pour l’environnement des Caraïbes, continue de jouer un rôle actif dans l’initiative de la mer des Caraïbes et participe pleinement à des programmes relatifs à la lutte contre les déversements en mer et la pollution, ainsi qu’à l’instauration de mesures de conservation des écosystèmes, des habitats, de la faune et de la flore, ainsi qu’à la formation. 


En guise de conclusion, le rapport souligne que les contributions reçues des entités du système des Nations Unies, d’organisations régionales et de pays donateurs, témoignent de leur vif intérêt pour les efforts visant à protéger la mer des Caraïbes et ses ressources.


Rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable (A/63/304)


Dans ce document, le Secrétaire général rend compte des dernières mesures prises par les gouvernements, les organismes des Nations Unies et les grands groupes pour progresser dans la réalisation des buts et objectifs du développement durable, y compris par le biais de partenariats dans ce domaine.


Il constate que l’application des principes, la réalisation des objectifs et la mise en œuvre des politiques de développement durable se poursuivent à tous les niveaux, mais que la crise alimentaire, les problèmes énergétiques ou liés aux changements climatiques qui sévissent actuellement ont montré que pour accélérer ce processus, il fallait adopter une démarche intégrée et globale, qui mette l’accent sur les liens entre les différents éléments, afin de permettre au plus grand nombre d’y participer, et de prendre des mesures concrètes et ciblées.


Entre autres conclusions, le Secrétaire général recommande que l’Assemblée générale demande aux gouvernements, aux organismes des Nations Unies et aux grands groupes de s’attacher davantage à atteindre les objectifs de développement durable, en redoublant d’efforts pour mettre en œuvre Action 21, le Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et le Plan de mise en œuvre de Johannesburg et, en particulier, de continuer d’en accélérer la mise en œuvre en partageant les enseignements tirés de leurs expériences et de leurs meilleures pratiques.  Il suggère aussi aux gouvernements de continuer d’apporter leur appui à la Commission du développement durable et d’organiser des activités entre les sessions, en tenant compte du module thématique de questions que la Commission doit examiner en 2008-2009, et de souligner qu’il importe que la Commission aboutisse à un consensus et que ses sessions directives soient orientées vers l’action.  Enfin, il propose de demander aux gouvernements donateurs et aux institutions financières internationales de fournir aux pays en développement un appui financier pour les aider à éliminer les obstacles et contraintes identifiés au cours de l’année considérée dans les domaines de l’agriculture, du développement rural, des terres, de la sécheresse, de la désertification et de la situation générale de l’Afrique. 


Rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (A/63/351)


Le rapport souligne que les catastrophes majeures survenues récemment en Asie attestent de la nécessité de redoubler d’efforts en vue de s’investir de façon accrue et plus systématique dans la réduction des risques de catastrophe.  Il indique qu’au cours de la période allant de juillet 2007 à juin 2008, 364 catastrophes, provoquées par des aléas naturels, ont touché plus de 212 millions de personnes, en ont tué plus de 240 000, et ont provoqué des dégâts estimés à plus de 77 milliards de dollars des États-Unis.  Plus de trois ans se sont écoulés depuis l’adoption du Cadre d’action de Hyogo pour 2005-2015 et malgré les progrès accomplis sur divers fronts, le monde n’est pas pour autant en voie de réduire sensiblement les risques de catastrophe d’ici à 2015, objectif de ce Cadre d’action, est-il souligné dans le document. 


Le rapport présente un aperçu de la mise en œuvre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes et examine les tendances actuelles en matière de catastrophes et de risques de catastrophe, la coordination qui se met en place, les directives adoptées, et la mobilisation de ressources.  Il souligne qu’à l’heure actuelle, 45 États ont établi des cadres nationaux multipartites de réduction des risques de catastrophe et qu’au moins 10 autres sont bien avancés dans leurs préparatifs.  Au total, 120 gouvernements ont désigné des organismes officiels de coordination chargés de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation des progrès du Cadre d’action de Hyogo. 


Le Secrétaire général constate que malgré cette évolution favorable, les ressources financières et humaines font généralement défaut, et nombre de pays continuent d’éprouver des difficultés à affermir leur mécanisme de coordination multipartite ou à investir concrètement dans des mesures de réduction des risques au-delà des stratégies et de la coordination institutionnelle, avec l’appui juridique nécessaire.  Il précise par ailleurs que le secrétariat de la Stratégie a continué à appuyer l’action de nombreux partenaires dans la réduction des risques de catastrophe et que des institutions spécialisées et programmes des Nations Unies ont aussi continué à s’engager plus résolument en faveur du Cadre d’action de Hyogo.


Le Secrétaire général conclut que les catastrophes entraînent de plus en plus de pertes sur le plan des vies humaines, des biens matériels et des modes de subsistance, du fait de pratiques de développement irrationnelles, de l’urbanisation rapide, de la dégradation du patrimoine naturel et du nombre important de personnes vulnérables.  En outre, les changements climatiques accroissent la fréquence et la gravité des phénomènes météorologiques extrêmes.  Le Secrétaire général estime, dès lors, fondamental que les États Membres renforcent leur coopération au moyen des dispositifs existants du système de la Stratégie.  Entre autres recommandations, il préconise d’assurer une synergie entre l’adaptation aux changements climatiques et la réduction des risques de catastrophe, d’investir dans la réduction des risques de catastrophe et de renforcer les arrangements pour le financement de la Stratégie.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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