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AG/EF/3141

LA DEUXIÈME COMMISSION SUSPEND SA SESSION EN ADOPTANT DES TEXTES SUR LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT, LA PAUVRETÉ, ET L’AUTONOMISATION DES FEMMES

19/12/2005
Assemblée généraleAG/EF/3141
Department of Public Information • News and Media Division • New York

Deuxième Commission AG/EF/3141

39e séance – après-midi


LA DEUXIÈME COMMISSION SUSPEND SA SESSION EN ADOPTANT DES TEXTES SUR LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT, LA PAUVRETÉ, ET L’AUTONOMISATION DES FEMMES


La Commission recommande à l’Assemblée générale de convoquer une conférence de suivi de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey en 2008 ou en 2009 au Qatar


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a conclu la première partie des travaux de son ordre du jour de la soixantième session de l’Assemblée générale en adoptant cet après-midi trois projets de résolution relatifs au financement du développement; à l’élimination de la pauvreté; et à la participation des femmes au développement.  La Commission transmettra ces projets et tous ceux qu’elle a précédemment adoptés, à la plénière de l’Assemblée générale pour examen et adoption. 


Au chapitre du financement du développement, allant dans le prolongement de la Conférence de Monterrey, tenue en mars 2002, la Commission a recommandé à l’Assemblée de fixer la date exacte de la tenue d’une conférence internationale de suivi de la mise en œuvre des textes issus du Consensus de Monterrey sur le financement du développement lors de la 61ème session de l’Assemblée générale.  Cette conférence de suivi, qui pourrait se tenir en 2008 ou en 2009 au Qatar, aurait pour but de faire le point de l’application du Consensus de Monterrey et des progrès accomplis; de réaffirmer les buts et engagements convenus; d’échanger les pratiques optimales et les enseignements tirés de l’expérience; et de recenser les difficultés et les obstacles rencontrés.


Toujours dans le domaine du développement et aux termes d’un projet de résolution relatif à la mise en œuvre de la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (1997-2006), adopté par consensus par la Deuxième Commission et transmis à l’Assemblée, cette dernière prierait instamment les pays développés qui ne l’ont pas encore fait de prendre des mesures concrètes pour atteindre l’objectif d’une contribution de 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement (APD) en faveur des pays en développement, dont 0,15% à 0,20% iraient aux pays les moins avancés (PMA).  Par ce texte, l’Assemblée se féliciterait de l’augmentation de ressources résultant de l’adoption d’échéanciers, par certains pays développés, visant à parvenir à verser 0,7% de leur PNB à l’APD d’ici à l’année 2015, avec un objectif de 0,5% en 2010.  Reconnaissant par ailleurs la nécessité de mettre en place des sources novatrices de financement, notamment par le biais du microcrédit et de la microfinance, l’Assemblée se féliciterait également de l’établissement de la Facilité de financement internationale et de la « contribution de solidarité » sur les billets d’avion. 


Sensible, par ailleurs, au renforcement du rôle des femmes dans le développement économique et social, en particulier dans les pays en développement, la Commission économique et financière a adopté cet après-midi un texte relatif à leur participation au développement.  Aux termes de ce projet de résolution, l’Assemblée générale engagerait tous les gouvernements à élaborer et à promouvoir des stratégies qui permettent d’intégrer une démarche soucieuse d’équité entre les sexes dans la conception et la mise en œuvre des politiques économiques et des politiques de développement.  En adoptant ce texte, elle demanderait instamment aux gouvernements et à toutes les autres parties concernées de consentir plus d’efforts pour régler le problème des écarts salariaux entre les hommes et les femmes et d’améliorer les conditions d’emploi et la sécurité du travail des femmes dans tous les secteurs de l’économie.


En fin de séance, la Deuxième Commission a adopté son programme de travail provisoire pour 2006, aux termes duquel elle devrait de nouveau notamment se pencher sur les questions relatives au développement durable; au commerce international et au développement; au système financier international et à la crise de la dette extérieure; et à la mondialisation et à son influence sur le développement.  Le Vice-Président de la Commission, Juraj Koudelka, de la République tchèque, qui présidait cette séance de suspension des travaux de la Deuxième Commission, a suggéré que lors de la reprise de session, les événements parallèles soient organisés au moment où les délégations examinent les rapports et non pas pendant les consultations et les négociations sur les projets de résolutions. 


Tous les projets de résolution transmis à l’Assemblée générale par la Deuxième Commission devraient être examinés par cette dernière jeudi, le 22 décembre 2005. 


MISE EN ŒUVRE ET SUIVI DES TEXTES ISSUS DE LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT


Par le projet de résolution relatif à lamise en œuvre et suivi des textes issus de la Conférence internationale sur le financement du développement (A/C.2/60/L.72), adopté sans vote et tel qu’amendé par la Deuxième Commission, l’Assemblée générale demanderait aux pays développés de continuer à mettre au point des mesures relatives aux pays d’origine afin de favoriser et de faciliter les flux d’investissements étrangers directs, et demanderait aux pays en développement et aux pays en transition de poursuivre leurs efforts pour créer un climat interne propice aux investissements, en particulier un environnement transparent, stable et prévisible, garantissant le respect des clauses contractuelles et des droits de propriété.  L’Assemblée déciderait de prendre en temps voulu des mesures concrètes et efficaces pour donner effet à tous les engagements convenus concernant l’efficacité de l’aide, en arrêtant une procédure de contrôle claire et des délais précis, et notamment en continuant d’aligner l’assistance sur les stratégies des pays, en faisant des progrès en ce qui concerne le déliement de l’aide, en améliorant la capacité d’absorption et la gestion financière des pays bénéficiaires ainsi qu’en mettant davantage l’accent sur les résultats du développement.


Sur recommandation de la Deuxième Commission, l’Assemblée générale déciderait, en adoptant ce projet de texte, d’examiner plus avant la question de techniques et mécanismes novateurs de financement du développement en s’adressant à toutes les sources, qu’elles soient publiques ou privées, nationales ou étrangères.  Elle soulignerait également l’importance des investissements dans l’infrastructure économique et sociale de base et, à cet égard, demanderait que l’on continue de renforcer l’appui en matière de prestation de services liés aux infrastructures et que l’on élimine les obstacles dans ce domaine afin de répondre aux besoins des pays en développement, conformément aux stratégies nationales de développement.  Elle demanderait à nouveau au Secrétaire général de consulter le Directeur général de l’Organisation mondiale du commerce en vue de renforcer la coopération actuelle entre les deux organisations pour les questions relatives au financement du développement. 


De plus, l’Assemblée déciderait, conformément au paragraphe 73 du Consensus de Monterrey, de tenir, en 2008 ou en 2009, une conférence internationale de suivi sur le financement du développement, en vue de faire le point de l’application du Consensus, et, à cet égard, se féliciterait de l’offre faite par le Gouvernement du Qatar d’accueillir cette conférence.  Elle déciderait également que la conférence de suivi devra faire le point des progrès accomplis, réaffirmer les buts et engagements convenus, échanger les pratiques optimales et les enseignements tirés de l’expérience et recenser les difficultés et les obstacles rencontrés, les interventions et initiatives propres à les surmonter et les principales mesures à prendre pour aller de l’avant, ainsi que les défis et problèmes nouveaux.  Elle déciderait en outre de commencer les préparatifs de la conférence, notamment de fixer sa date exacte, lors de sa soixante et unième session.


Explications de position


En se joignant au consensus sur l’adoption du texte, le représentant des États-Unis a réaffirmé son appui au Consensus de Monterrey, tout en soulignant que le processus de suivi de la Conférence de Monterrey pouvait se faire dans le cadre des mécanismes existants.  Il a souhaité que les échanges sur ce point se poursuivent lors de la soixante et unième session de l’Assemblée générale.


Le représentant du Canada, qui intervenait au nom du Groupe de Cairns, a déploré qu’un texte sur le suivi de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey ne se penche pas sur la question des flux financiers provenant des migrants.  Il a indiqué qu’en 2004, ces transferts de fonds s’étaient élevés à 365 milliards de dollars, complétant largement dans certains cas les fonds d’aide au développement.  Le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande « en appellent à la cohérence et au bon sens », a-t-il dit, car « ces flux financiers peuvent contribuer à atténuer la pauvreté ». 


Pour l’Union européenne, le Consensus de Monterrey revêt une importance clef, a déclaré le représentant du Royaume-Uni, avant d’ajouter que la conférence de suivi de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey devrait se tenir le plus vite possible.  Il a déploré les amendements de dernière minute apportés au projet de résolution. 


Le représentant du Mexique s’est, en saluant le projet de résolution, félicité du dynamisme dont fait preuve la communauté internationale pour faire avancer la question du financement du développement.  Il s’est ensuite félicité de l’offre du Qatar d’accueillir la conférence de suivi, en 2008 ou 2009.


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, la représentante de la Jamaïque a salué l’esprit de souplesse et de compromis qui a permis de parvenir à l’élaboration du projet de résolution et à son adoption.


ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ ET AUTRES QUESTIONS LIÉES AU DÉVELOPPEMENT


La Deuxième Commission a adopté, sans vote, et tel qu’oralement amendé, le projet de résolution sur la mise en oeuvre de la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (1997-2006) (A/C.2/60/L.73).  Divisé en quatre chapitres relatifs à l’action mondiale en vue de l’élimination de la pauvreté; aux politiques d’élimination de la pauvreté; aux initiatives spécifiques pour lutter contre la pauvreté; et à l’ONU et la lutte contre la pauvreté, ce texte réaffirme que la bonne gouvernance au niveau international est une condition fondamentale à l’élimination de la pauvreté.  En adoptant ce projet de résolution qui lui est recommandé par la Commission économique et financière, l’Assemblée générale réaffirmerait la volonté d’associer plus étroitement et plus largement les pays en développement et en transition à la prise de décisions et à l’établissement de normes au niveau international, dans les domaines économiques.  L’Assemblée soulignerait donc, aux termes de ce texte, combien il est important de poursuivre les efforts de réforme de l’architecture financière internationale tout en réaffirmant qu’un système commercial multilatéral, universel, fondé sur la règle de droit, ouvert, non discriminatoire et équitable, assorti d’une véritable libéralisation des échanges commerciaux, est susceptible de stimuler le développement.


Réaffirmant également que la bonne gouvernance au niveau national est indispensable à l’élimination de la pauvreté et que la lutte contre la corruption est une priorité, elle soulignerait que, conjuguée à des politiques internes cohérentes et homogènes, la coopération internationale est essentielle pour compléter et soutenir les efforts des pays en développement.  L’Assemblée se féliciterait de l’augmentation des ressources résultant de l’établissement d’échéanciers, par plusieurs pays développés, afin d’atteindre l’objectif de verser 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement (APD) en faveur des pays en développement d’ici 2015, avec un plancher de 0,5% à l’horizon 2010, et de consacrer entre 0,15% et 0,20% de cette aide aux pays les moins avancés (PMA) au plus tard en 2010.  Par ce texte, l’Assemblée prierait instamment les pays développés qui ne l’ont pas encore fait de prendre des mesures concrètes pour atteindre cet objectif conformément à leurs engagements.  Elle reconnaîtrait, par ailleurs, qu’il est important de mettre en place des sources novatrices de financement, à condition qu’elles n’imposent pas aux pays en développement un fardeau excessif, notamment la Facilité de financement internationale et la « contribution de solidarité » sur les billets d’avion.  Elle ferait valoir que l’allégement de la dette peut jouer un rôle crucial en libérant des ressources et se dirait consciente du rôle crucial que le microcrédit et le microfinancement pourraient jouer dans l’élimination de la pauvreté.  Elle se dirait également consciente des possibilités qu’offrent les technologies de l’information et des communications. 


Par ce projet de résolution, l’Assemblée déciderait solennellement de rendre opérationnel le Fonds de solidarité mondial qu’elle a créé.  Elle inviterait les États Membres, les organismes des Nations Unies, les organes régionaux et les organisations internationales à mettre en œuvre le « Cadre d’action de Hyogo pour 2005-2015: renforcer la capacité de récupération des pays et des collectivités face aux catastrophes », adopté lors de la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes tenue à Kobe du 18 au 22 janvier 2005.  L’Assemblée engagerait, en outre, les gouvernements et partenaires concernés à honorer pleinement les engagements pris dans le Programme d’action sur les PMA, celui en faveur des petits États insulaires en développement et celui d’Almaty en faveur des pays sans littoral. 


Explication de position


Le représentant des États-Unis s’est joint au consensus lors de l’adoption du texte et a indiqué que pour son pays, le droit au développement ne devait pas être compris de façon restrictive. 


PARTICIPATION DES FEMMES AU DÉVELOPPEMENT 


Cet après-midi, la Deuxième Commission a également adopté, par consensus, et tel qu’oralement amendé, un projet de résolution concernant la participation des femmes au développement (A/C.2/60/L.64).  Par ce texte, l’Assemblée générale demanderait aux gouvernements, au système des Nations Unies et aux autres organisations internationales et régionales, à tous les secteurs de la société civile, ainsi qu’à chaque femme et à chaque homme de s’engager pleinement à appliquer la Déclaration et le Programme d’action de Beijing ainsi que les textes issus de sa vingt-troisième session extraordinaire, et d’accroître leurs contributions à cet effet.  L’Assemblée engagerait par ce texte tous les gouvernements à élaborer et à promouvoir des stratégies qui permettent d’intégrer une démarche soucieuse d’équité entre les sexes dans la conception et la mise en œuvre des politiques économiques et des politiques de développement.  Par ce projet de résolution l’Assemblée générale demanderait instamment aux gouvernements et à toutes les autres parties concernées de consentir des efforts supplémentaires pour régler le problème des écarts salariaux entre les hommes et les femmes et de la segmentation du marché du travail par sexe, et améliorer les conditions d’emploi et la sécurité du travail des femmes dans tous les secteurs de l’économie.


À travers ce texte, sur recommandation de la Deuxième Commission, l’Assemblée générale demanderait instamment aux gouvernements d’intégrer une démarche soucieuse d’égalité des sexes dans leurs politiques relatives aux migrations internationales, notamment en protégeant les femmes migrantes contre la violence, la discrimination, l’exploitation, et les mauvais traitements.  Elle prierait les gouvernements de veiller à ce que les femmes participent pleinement et en toute égalité à la prise des décisions ainsi qu’à l’élaboration et à l’application des politiques.  Par ailleurs, elle demanderait instamment aux gouvernements de veiller à ce que les femmes aient les mêmes droits que les hommes et aient pleinement accès, à égalité avec eux, à l’éducation, à la formation, à l’emploi, aux technologies et aux ressources économiques et financières, y compris au crédit. 


Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale demanderait à la communauté internationale de s’employer à atténuer les effets d’une instabilité économique excessive et des perturbations économiques, qui pèsent surtout sur les femmes, et d’ouvrir davantage les marchés aux pays en développement afin d’améliorer la situation économique des femmes.  Elle prierait instamment les donateurs bilatéraux et demanderait aux institutions financières internationales, dans le cadre de leurs mandats respectifs, ainsi qu’aux banques régionales de développement, d’étudier et d’appliquer des politiques à l’appui des efforts nationaux visant à garantir que les femmes bénéficient de davantage de ressources.  Enfin, l’Assemblée demanderait à nouveau au Secrétaire général d’actualiser l’Étude mondiale sur le rôle des femmes dans le développement et de la lui présenter à sa soixante-quatrième session, et déciderait que le thème de la prochaine étude sera « la maîtrise des ressources économiques et l’accès des femmes au financement, y compris au microfinancement ».


Explications de position


      La représentante des États-Unis s’est jointe au  consensus et a mis en avant les efforts déployés par son Gouvernement pour aider les femmes à s’autonomiser et à lutter contre les discriminations et les violences en tous genres, jugeant toutefois que le « Cadre de Beijing » ne saurait être contraignant pour les États et ne saurait créer de nouveaux droits, en particulier le droit à l’avortement.  Les États-Unis ne renoncent en aucun cas à appuyer le principe de la liberté de choix en matière de planification familiale, mais ne considèrent pas l’avortement comme une méthode de promotion de la santé génésique, a-t-elle insisté. 


Le représentant de l’Argentine a salué le fait que les textes soumis à la Commission aient enfin été tous adoptés, mais a déploré que les projets de résolution n’aient pas été disponibles dans toutes les langues officielles.  Il a souhaité que cette méthode de travail, exceptionnelle, ne soit pas un précédent qui créé une habitude. 


REVITALISATION DES TRAVAUX DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


Enfin, les délégations ont adopté sans vote le programme de travail provisoire de la Deuxième Commission pour 2006 (A/C.2/60/L.66).


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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