DEUXIÈME COMMISSION: LA MISE EN OEUVRE DES PROGRAMMES DE BRUXELLES ET D’ALMATY CONDITIONNE LA RÉALISATION DES OMD DANS LES PAYS AYANT DES BESOINS PARTICULIERS
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Deuxième Commission
26e & 27e séances – matin & après-midi
DEUXIÈME COMMISSION: LA MISE EN OEUVRE DES PROGRAMMES DE BRUXELLES ET D’ALMATY CONDITIONNE LA RÉALISATION DES OMD DANS LES PAYS AYANT DES BESOINS PARTICULIERS
Des délégations souhaitent que les besoins des PMA et des pays en
développement sans littoral soient au cœur de la prochaine Réunion ministérielle de l’OMC
La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a examiné aujourd’hui le point de son ordre relatif aux groupes de pays en situation particulière en débattant de la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles en faveur des pays les moins avancés et de celle du Programme d’action d’Almaty pour les pays en développement sans littoral, qui ont respectivement été adoptés en 2001 et en 2003. Au cours du débat, la majorité des délégations a estimé que l’application de ces deux Programmes d’action avait besoin d’efforts supplémentaires, particulièrement de la part des pays développés, qui doivent honorer les engagements pris sur les questions de l’aide publique au développement, de l’allègement de la dette, de l’assistance technique et financière, et du commerce international.
Le Haut Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, M. Anwarul Chowdhury, a rappelé que pour réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans la pauvreté, comme cela est recommandé dans les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), les PMA devaient atteindre un taux de croissance annuel de 7% de leur PIB. « Seuls 11 d’entre eux y sont parvenus en 2003 », a regretté M. Chowdhury. Le représentant du Mali a noté pour sa part que si les PMA avaient respecté leurs engagements, leurs partenaires industrialisés n’avaient toujours pas atteint l’objectif de verser 0,15% à 0,20% de leur PNB à l’APD en faveur de pays les moins avancés. L’accès sans quotas et sans droits de douanes des produits des PMA aux marchés des pays développés, promis par le Programme de Bruxelles, ne s’est pour sa part pas encore réalisé, a fait remarquer le représentant du Mali.
Dans ce contexte, plusieurs délégations ont fait part de leur attachement à l’examen à mi-parcours, par l’Assemblée générale, de la mise en oeuvre du Programme d’action de Bruxelles. Intervenant au nom du groupe des PMA, la représentante du Bénin a souhaité que cet examen se tienne sous la forme d’une réunion intergouvernementale de haut niveau de l’Assemblée générale, qui se tiendrait les 19 et 20 septembre 2006, et ferait suite à une réunion d’experts de cinq jours. « Ce sera là l’occasion pour la communauté internationale de définir de nouvelles mesures et stratégies afin d’apporter les correctifs nécessaires à la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles », a-t-elle précisé.
S’agissant des pays en développement sans littoral, M. Chowdhury a insisté sur leur marginalisation en soulignant que leur part dans les exportations et les importations mondiales ne s’élevait respectivement qu’à 0,57% et 0,64%. De plus, le représentant de la République populaire démocratique lao, qui s’exprimait au nom de ce Groupe de pays, a relevé que les pays enclavés consacraient jusqu’à 13% de leurs recettes d’exportations aux transports et à l’assurance des biens et marchandises, alors que cette somme s’élève à 8% pour les autres pays en développement. Il a ainsi souligné, à l’instar de représentants du Paraguay et de la Jamaïque, qui intervenait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, l’importance de la « Plateforme d’Asunción pour le Cycle de Doha », qui a été adoptée cette année par les ministres du commerce des pays enclavés en développement. La représentante de la Jamaïque a émis l’espoir que les vulnérabilités de ces États, qui sont mises en lumière dans ce document, seraient prises en compte lors de la Réunion ministérielle de l’OMC, prévue en décembre à Hong Kong.
De même, de nombreuses délégations ont plaidé pour que la conclusion du Cycle de Doha profite aux économies les plus vulnérables. Le représentant du Royaume-Uni, qui parlait au nom de l’Union européenne, a ainsi exhorté les pays développés à consentir un accès sans droits de douane et sans quotas aux produits des pays les moins avancés à leurs marchés. Enfin, plusieurs délégations ont insisté sur l’importance d’un traitement spécial et différencié, ainsi que sur celle de la facilitation du commerce et du renforcement des capacités, pour permettre aux PMA et aux pays enclavés de surmonter leurs désavantages en matière commerciale et améliorer leur compétitivité.
Cet après-midi, en début de séance, la Deuxième Commission a entendu la présentation des huit projets de résolution dont les intitulés et les cotes de publication suivent: « Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable » (A/C.2/60/L.20); « Suivi et application de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement » (A/C.2/60/L.21); « Convention sur la diversité biologique » (A/C.2/60/L.22); « Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures » (A/C.2/60/L.23); « Rapport du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l’environnement sur les travaux de sa vingt-troisième session » (A/C.2/60/L.24); « Stratégie internationale de prévention des catastrophes » (A/C.2/60/L.25); « Code mondial d’éthique du tourisme » (A/C.2/60/L.26); et « Développement durable des montagnes » (A/C.2/60/L.19).
Les délégations et organisations dont la liste suit ont pris la parole aujourd’hui au cours des travaux de la Deuxième Commission: Burkina Faso; Jamaïque (au nom du Groupe des 77 et de la Chine); Royaume-Uni, (au nom de l’Union européenne); République populaire démocratique lao, (au nom des pays en développement sans littoral); Bénin, (au nom des PMA); Lesotho, (au nom de la SADC); Bangladesh; Azerbaïdjan; Chine; Cambodge; Norvège; Inde; Bhoutan; Paraguay; Mali; Japon; Éthiopie; Angola; Kazakhstan; Maroc; Népal; Mongolie; Indonésie; Qatar. L’Observateur de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) et la Représentante de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) se sont également exprimés. Le Haut Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement a également fait une intervention. Les délégations de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan et de la Turquie ont exercé leur droit de réponse.
La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, vendredi 11 novembre, en se prononçant sur trois projets de résolution relatifs à l’assistance économique spéciale à certains pays et certaines régions, ainsi que sur deux projets de résolutions intitulés « Année internationale de la planète Terre, 2008 » et « Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles ».
GROUPES DE PAYS EN SITUATION PARTICULIÈRE
Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés
Rapport sur l’application du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la Décennie 2001-2010 (A/60/81)
Ce rapport, présenté par le Secrétaire général, est le premier rapport annuel d’évaluation des progrès accomplis dans l’application du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés qui soit axé sur les résultats. La priorité accordée aux résultats est un des principes fondamentaux du Programme d’action de Bruxelles, qui a été conçu comme un schéma stratégique pour le partenariat entre les pays les moins avancés (PMA) et leurs partenaires de développement. Les objectifs du Programme d’action pour les pays les moins avancés, mesurables et assortis d’échéances, ne constituent pas seulement des points de repère pour mesurer les progrès accomplis, mais ils servent également d’outils efficaces pour la planification, l’élaboration des politiques, les réformes institutionnelles et la mobilisation des ressources, indique le Secrétaire général. En outre, ils sont la garantie de la transparence et de la responsabilité des parties concernées. Enfin, ils poussent les partenaires nationaux et internationaux à passer à l’action et favorisent la constitution de divers partenariats et alliances.
Le Programme d’action de Bruxelles contient 30 objectifs internationaux de développement, parmi lesquels les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il est toutefois très ardu de suivre les progrès accomplis sur la voie de leur réalisation, estime le Secrétaire général. En premier lieu, tous ces objectifs ne sont pas définis de telle manière qu’il soit possible de contrôler qu’ils ont effectivement été atteints. En second lieu, certains de ces objectifs se chevauchent, partiellement ou en totalité. En troisième lieu, le manque de ressources, de capacités en matière de statistiques et d’infrastructures nécessaires pour la collecte, le traitement et l’évaluation des données ont pour conséquence qu’on ne dispose que de peu de données relatives aux pays les moins avancés, note Kofi Annan. Compte tenu des obstacles existants, l’élaboration de la méthode de suivi de l’exécution du Programme d’action de Bruxelles a été guidée par deux principes de base: la simplification et l’harmonisation.
Ainsi, seuls des indicateurs simples ont été retenus. Les indicateurs très composites, qui exigent souvent des capacités analytiques développées, une infrastructure statistique complexe et des ressources plus importantes, ont été explicitement rejetés. En outre, en application de la résolution 2000/27 du Conseil économique et social et conformément aux recommandations de la Commission de statistique, les indicateurs sélectionnés ont été harmonisés avec les OMD, afin d’assurer la cohérence de l’ensemble de ces objectifs. Les données statistiques utilisées dans le présent rapport proviennent en grande majorité de la Base de données commune. Étant donné que certains des objectifs contenus dans le Programme d’action sont les objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire, 1990 a été utilisée comme année de référence, là encore par souci de cohérence. Chaque fois que cela était possible, les données ont été désagrégées par sexe et par zone rurale/urbaine, est-il précisé dans le rapport.
Le rapport montre du Secrétaire général que si, au plan individuel, certains des pays les moins avancés (PMA) ont notablement progressé vers la réalisation de leurs objectifs propres, en tant que groupe, ils n’ont pas gagné autant de terrain s’agissant des objectifs d’élimination de la pauvreté, de croissance viable et de développement durable énoncés dans le Programme d’action de Bruxelles. Trois des principaux obstacles identifiés dans les rapports antérieurs -appropriation insuffisante du Programme par les pays, manque de capacité et manque de ressources– continuent de nuire à la mise en œuvre du Programme d’action, d’autant plus que le manque de données statistiques rend difficiles le suivi et l’établissement de rapports à ce sujet, tant au niveau national qu’au niveau mondial, note M. Kofi Annan.
Pour que les objectifs et buts énoncés dans le Programme d’action de Bruxelles soient atteints d’ici à 2010, préconise le Secrétaire général, les pays les moins avancés devront accroître leurs efforts, l’aide publique au développement devra être revue à la hausse et la dette totalement annulée, les relations commerciales devront être équitables et l’assistance technique des donateurs devra être renforcée. Il est également impératif d’exploiter le potentiel énorme de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire. Aussi, dans ses conclusions et recommandations, le Secrétaire général reconnaît que certains pays les moins avancés ont certes fait des progrès notables s’agissant de la réalisation de certains objectifs, mais que les progrès enregistrés par ce groupe de pays pour ce qui est de réaliser la plupart des objectifs ont été lents et irréguliers et n’ont pas permis d’atteindre les objectifs du Programme d’action de Bruxelles.
La recherche de solutions aux problèmes que sont le renforcement des capacités et la mobilisation des ressources appelle le renforcement du partenariat entre les pays les moins avancés et leurs partenaires de développement, fondement même du Programme d’action de Bruxelles. Les pays développés devraient honorer intégralement et rapidement leurs engagements en matière d’aide publique au développement, d’allégement de la dette, de commerce et de transfert de technologie pour permettre aux pays les moins avancés d’atteindre les objectifs du Programme d’action de Bruxelles d’ici à 2010. Le Programme d’action de Bruxelles doit être intégré aux politiques, stratégies et programmes de développement des partenaires des pays les moins avancés, notamment pour ce qui est du suivi et de l’établissement de rapports.
Il convient de renforcer la coordination, à l’échelon national, des divers programmes de développement dans les pays les moins avancés afin d’assurer qu’il soit tenu compte de la suite donnée au Programme d’action de Bruxelles dans le suivi et l’application intégrés et coordonnés des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet organisées par les Nations Unies, suggère le Secrétaire général. À cette fin, les équipes de pays des Nations Unies devraient, à titre prioritaire, appuyer l’élaboration et l’application de stratégies nationales de développement fondées sur le Programme d’action de Bruxelles dans les pays les moins avancés. Les coordonnateurs résidents des Nations Unies devraient également traiter du Programme d’action de Bruxelles dans leur rapport annuel.
Mesures spécifiques répondant aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral: résultats de la Conférence ministérielle internationale des pays en développement sans littoral et de transit, des pays donateurs et des organismes internationaux de financement et de développement sur la coopération en matière de transport en transit (A/60/287)
Rapport du Secrétaire général
Ce rapport du Secrétaire général fait suite à la résolution 59/245 de l’Assemblée générale en date du 22 décembre 2004, dans laquelle l’Assemblée a prié le Secrétaire général de lui présenter, à sa soixantième session, un rapport sur les progrès accomplis dans l’application du Programme d’action d’Almaty: partenariats conçus pour répondre aux besoins particuliers des pays en développement sans littoral et créer un nouveau cadre mondial pour la coopération en matière de transport en transit entre les pays en développement sans littoral et de transit. À cet égard, le Secrétariat de l’ONU a demandé aux États Membres, aux organismes des Nations Unies et aux organisations internationales de lui fournir des informations concernant les activités qu’ils ont entreprises pour appliquer le Programme d’action d’Almaty.
Le rapport souligne que ceux des pays en développement qui sont sans littoral sont aussi en général les plus pauvres, avec un taux de croissance et un niveau de développement social parmi les plus faibles. Le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) par habitant du groupe des pays en développement sans littoral est passé de 2,2% en 2002 à 1,5% en 2003 (moyenne pondérée par la taille de la population), précise le rapport, indiquant par ailleurs que le faible rendement des investissements et la croissance lente des exportations ont été les principales causes de l’endettement ingérable de ces pays, qui ont enregistré en 2003 un ratio dette/exportations de 221% et un ratio dette/PIB de 67% contre 106% et 36% respectivement enregistrés par l’ensemble des pays en développement dans la même année. À la mi-mars 2005, six pays en développement sans littoral ont atteint le point d’achèvement et quatre le point de décision de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), se qualifiant ainsi pour une réduction de leur dette, poursuit le rapport, qui ajoute qu’en 2003, les 31 pays en développement sans littoral ont attiré en tout environ 8 milliards de dollars d’investissements étrangers directs, soit 1,4% des flux financiers enregistrés à l’échelle mondiale, mais plus de 65% des nouveaux investissements dans les pays en développement sans littoral sont allés à l’Azerbaïdjan et au Kazakhstan, pays riches en énergie.
Dans ses conclusions et recommandations, le Secrétaire général constate que le coût élevé des transactions commerciales est dû au fait que les pays en développement sans littoral et de transit n’ont pas accès à la mer et à leur isolement et éloignement par rapport aux marchés internationaux qui demeurent les principaux facteurs à l’origine de la marginalisation de ces pays dans le commerce international et des résultats économiques médiocres qu’ils enregistrent. Parce qu’il est ciblé et tient autant compte des intérêts des pays en développement sans littoral que de ceux des pays de transit, le Programme d’action d’Almaty n’en est que plus concret et applicable, observe le Secrétaire général, avant de suggérer que les stratégies axées sur les objectifs du Millénaire pour le développement dans les pays en développement sans littoral devraient viser à appliquer le Programme d’action d’Almaty, par l’exécution de programmes cohérents financés aux niveaux régional et national.
La communauté internationale devrait accorder un accès accru au marché pour les biens en provenance des pays en développement sans littoral afin d’atténuer l’incidence du coût élevé des transactions commerciales découlant de leur situation géographique, note le Secrétaire général dans ce rapport. Il convient d’apporter une assistance technique accrue et immédiate aux pays en développement sans littoral pour leur permettre de participer effectivement aux négociations commerciales de l’Organisation mondiale du commerce, en particulier celles relatives à la facilitation du commerce, recommande M. Kofi Annan. Le rapport ajoute que la mise en place de systèmes de transit performants passe par une coopération et une collaboration plus étroites et plus efficaces entre les pays en développement sans littoral et de transit, en utilisant pleinement les mécanismes triangulaires de promotion de la coopération Sud-Sud. Par ailleurs, les organismes du système des Nations Unies devraient redoubler d’efforts pour concevoir une méthode acceptable à l’échelle internationale pour mesurer les progrès accomplis dans la mise en place de systèmes de transport en transit efficaces. À cet égard, une attention particulière devrait être accordée à la méthode de calcul temps/coût mise au point par la CESAP.
La synergie et la coordination sont indispensables pour permettre aux pays en développement sans littoral et de transit de tirer le meilleur parti de l’assistance technique fournie par les organismes des Nations Unies et les autres organisations compétentes en matière de transport en transit, estime le Secrétaire général. À cet égard, il convient de mettre en œuvre avec détermination les mesures définies dans le plan d’application du Programme d’action d’Almaty et dans le communiqué conjoint adopté à la Réunion de haut niveau sur le rôle des organisations internationales, régionales et sous-régionales dans l’application du Programme d’action d’Almaty, tenue en mars 2005 à Almaty (Kazakhstan). L’aide publique au développement demeure la principale source d’investissement en faveur du développement des infrastructures dans les pays en développement sans littoral, constate le rapport, avant d’ajouter que les pays donateurs et les institutions de financement et de développement, en particulier la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement, la Banque africaine de développement et la Banque interaméricaine de développement, sont invités à fournir davantage de ressources financières pour les projets relatifs aux infrastructures de transport en transit dans les pays en développement sans littoral et de transit.
Les pays donateurs et les organismes internationaux de financement et de développement sont en outre invités à verser des contributions volontaires au Fonds d’affectation spéciale créé pour faciliter l’application et le suivi des résultats de la Conférence ministérielle internationale des pays en développement sans littoral et de transit, des pays donateurs et des organismes internationaux de financement et de développement sur la coopération en matière de transport en transit, tenue à Almaty (Kazakhstan) les 28 et 29 août 2003.
Introduction et présentation de rapports
M. ANWARUL CHOWDHURY, Haut Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID), a présenté les rapports du Secrétaire général relatifs au Programme d’action de Bruxelles en faveur des PMA (A/60/81-E/2005/68). Il a rappelé que ce Programme était une stratégie globale de réduction de la pauvreté spécifiquement conçue pour les PMA. Il a indiqué que la réalisation de ses objectifs dépendait de la mise en oeuvre des engagements mutuels pris par les PMA et les partenaires de développement. Dans ce cadre, il a insisté sur le principe de partenariat, y compris avec le secteur privé et la société civile, tout en notant que les PMA étaient les premiers responsables de la mise en œuvre du Programme. M. Chowdhury a indiqué que pour parvenir à réduire de moitié la proportion de gens vivant dans la pauvreté, les PMA devaient atteindre un taux de croissance annuel du PIB de 7%, mais que seuls 11 PMA y étaient parvenus en 2003. Il a regretté que l’incidence de la pauvreté demeure élevée, et atteigne 43% environ. On prévoit que le nombre de gens vivant dans l’extrême pauvreté dans les PMA passera à 471 millions en 2015, contre 330 millions en 2000, a-t-il ajouté.
M. Chowdhury a appelé la communauté internationale à porter une attention particulière aux vulnérabilités des PMA dues aux conflits et aux circonstances géographiques. La moitie des PMA connaissent un conflit ou en sortent, a-t-il poursuivi, alors que 16 d’entre eux n’ont pas de littoral et que 12 sont des petites îles. Il a identifié trois grands obstacles à la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles: l’appropriation nationale, le manque de capacités, et celui de ressources financières. Il a relevé que le rapport recommandait à tous les gouvernements des PMA, en partenariat avec le secteur privé et la société civile, d’élaborer des stratégies nationales de développement qui soient audacieuses pour avancer vers ces objectifs d’ici à 2010. Il a aussi demandé aux pays donateurs d’aligner leur aide sur les priorités des PMA et sur le Programme de Bruxelles, notamment en ce qui concerne l’aide publique au développement (APD) et le commerce. De plus, M. Chowdhury a fait état des préparatifs de l’examen à mi-parcours du Programme de Bruxelles, par l’Assemblée générale l’année prochaine. Il a affirmé que des décisions rapides, au cours de la session actuelle, encourageraient grandement ces préparatifs. Il a aussi encouragé tous les PMA à faire leur propre examen à mi-parcours au niveau national d’ici à la mi-janvier afin de se préparer à cet examen. Enfin, il s’est félicité des récents progrès accomplis, en ce qui concerne l’attention portée aux PMA, notamment par le G-8, et a salué la hausse de l’APD en leur faveur.
Le Haut Représentant a également présenté le rapport du Secrétaire général sur l’application du Programme d’action d’Almaty (A/60/287). Il a déclaré que le rythme de mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty pour les pays en développement sans littoral était satisfaisant et qu’il se faisait avec l’engagement de toutes les parties en ce qui concerne son suivi. Il a précisé que des progrès significatifs avaient notamment été accomplis dans la coordination des organisations du système des Nations Unies, dans l’implication des organisations régionales et sous-régionales, et dans le soutien des institutions financières internationales. Toutefois, il a rappelé que les pays sans littoral souffraient de leur situation géographique et étaient marginalisés, comme le démontre la lente croissante de leur PNB collectif. Il a fait part des efforts déployés par ces États pour mettre en œuvre une politique de transit pouvant rendre les transports plus efficaces et réduire leurs coûts. Il a noté que le développement d’une infrastructure de transport efficace ainsi que la facilitation du commerce étaient centraux au Programme d’action d’Almaty. Sur ce dernier point, il a fait valoir que la part des pays sans littoral dans les exportations et les importations mondiales était très modeste, et qu’elle s’élevait respectivement à 0,57% et 0,64%.
En outre, il a insisté sur l’importance de l’assistance technique et financière. M. Chowdhury a enfin souligné le rôle que doivent jouer les agences des Nations Unies et des autres organisations internationales pour fournir des ressources et de l’expertise à ces pays. Rappelant que le Sommet de septembre avait réaffirmé le soutien de la communauté internationale aux pays en développement sans littoral, il a indiqué que cette décision donnait aux agences de l’ONU un mandat pour renouveler l’attention qu’elles portent aux questions touchant les pays enclavés.
Débat interactif
La représentante du Bénin a estimé que le document cadre préparé pour la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles pour la Décennie 2001-2010 constituait un bon point de départ, mais elle s’est interrogée sur les critères retenus pour l’évaluation ainsi que sur certains indicateurs, et a également souhaité savoir quel suivi serait accordé à ce document. M. Chowdhury a expliqué que la demande avait été soumise au Bureau du Haut Représentant pour les PMA en 2002 et que le Bureau avait soumis une matrice dès 2004 aux États Membres. L’objectif à atteindre est d’obtenir des informations régulièrement et d’actualiser le document, a précisé le Haut Représentant, en estimant que, grâce aux indicateurs retenus, les indicateurs « off track », il est possible d’identifier les domaines où des mesures supplémentaires doivent être prises. Il a invité le groupe des PMA à contribuer au processus d’évaluation.
Le représentant du Burkina Faso, a souhaité que le document préparé soit traduit dans toutes les langues officielles des Nations Unies, s’interrogeant ensuite sur la contribution éventuelle du Document final du Sommet de septembre au processus de suivi du Programme d’action de Bruxelles pour les PMA. Le Document final du Sommet est un engagement politique très fort en faveur des PMA et des groupes de pays vulnérables, a répondu le Haut Représentant, indiquant que son Bureau était en train d’identifier les domaines dans lesquels il devrait adapter le document sur la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles. D’ici une semaine, nous serons en mesure de vous présenter les domaines dans lesquels nous proposerons des actions, a dit M. Chowdhury en estimant que, dans la perspective de la revue à mi-parcours, prévue en 2006, l’engagement pris en septembre 2005 revêtait une importance cruciale.
Le représentant du Paraguay a salué le travail rapide fait par le Bureau du Haut Représentant pour le suivi du Programme d’Almaty en faveur des pays en développement sans littoral. Toutefois, a-t-il dit, le manque d’infrastructures de transports et le coût élevé du transport de transit supposent que nous tenions des réunions prioritaires avec les institutions financières internationales afin qu’elles consentent à soutenir le développement d’infrastructures. Le représentant a demandé à M. Chowdhury si son Bureau pouvait coordonner de telles rencontres. Le secteur du transport a reçu une priorité particulière en ce qui concerne l’affectation de ressources provenant d’institutions comme la Banque mondiale, a répondu le Haut Représentant, qui a prôné la poursuite de réunions entre parties prenantes qui permettent de mettre en relief les besoins particuliers des pays en développement sans littoral. Le représentant de la République démocratique populaire lao, au nom du Groupe des pays en développement sans littoral, a demandé à M. Chowdhury s’il disposait de suffisamment d’effectifs pour assurer le suivi de la mise en œuvre du Plan d’action d’Almaty. Lorsque le Bureau du Haut Représentant a été créé, son mandat était unique, comparé à ce qui se faisait dans le passé, a expliqué M. Chowdhury, dans la mesure où nous sommes à la fois chargés du suivi, du plaidoyer, et de la mobilisation de ressources et de partenariats. « En dépit des restrictions budgétaires et de la taille réduite du Bureau, nous avons pu faire beaucoup et jouer un rôle de catalyseur », a-t-il ajouté.
Débat général
Mme DEIDRE MILLS (Jamaïque), qui prenait la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a remarqué que, malgré les progrès de certains PMA, les performances de ce groupe de pays dans son ensemble restaient en dessous des objectifs du Programme d’action de Bruxelles. Elle a estimé que les trois obstacles à sa mise en œuvre, à savoir la réalisation de l’appropriation nationale, du renforcement des capacités et de celui des ressources, étaient étroitement liés et qu’il fallait, pour les surmonter, établir un partenariat fort entre les PMA et leurs partenaires de développement. Mme Mills a fait valoir que ces partenaires devaient honorer rapidement leurs engagements en ce qui concerne l’APD, le commerce, les technologies et l’allègement de la dette, afin de permettre aux PMA d’atteindre les objectifs du Programme d’action de Bruxelles. Malgré des progrès ces derniers mois, a-t-elle poursuivi, les pays développés n’ont pas encore atteint la cible de 0,20% de leur PIB qui devrait être consacrée à l’APD en faveur des PMA. Notant que la mise en œuvre de ces mesures serait bénéfique à l’intégration des PMA dans l’économie mondiale, elle a espéré que la prochaine Réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce, en décembre prochain à Hong Kong, soit l’occasion de prendre en compte les besoins des PMA dans le système commercial multilatéral. Elle a demandé que soit accordée, lors de cette Réunion, une attention particulière à la question d’un accès sans quota et sans droits de douane des produits en provenance des PMA aux marchés des pays industrialisés, ainsi qu’à celle d’un traitement spécial et différencié. En outre, elle a souligné le rôle critique qui revient au système de développement des Nations Unies pour avancer les objectifs mesurables du Programme d’action de Bruxelles. Mme Mills a ensuite appuyé les recommandations visant à un suivi intégré et coordonné de la mise en œuvre des recommandations des conférences et sommets de l’ONU. Elle a aussi demandé que le Secrétaire général entreprenne des consultations avec toutes les parties prenantes pour préparer l’examen de la mise en œuvre du Programme de Bruxelles au niveau national et régional.
S’agissant des pays en développement sans littoral, Mme Mills a souligné que ces États étaient généralement parmi les plus pauvres des pays en développement. Elle a insisté sur la nécessité de réduire les coûts de transaction et d’établir un système de transport de transit efficace à travers une coordination améliorée et plus étroite aux niveaux national, régional et international. Elle a estimé que les progrès futurs dépendaient également de l’allocation de ressources adéquates pour les pays en développement sans littoral, notamment grâce à une APD augmentée et à des contributions volontaires au Fonds établi afin de faciliter le suivi et la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty. Comme pour les PMA, Mme Mills a affirmé que les besoins spécifiques des pays enclavés devaient être pris en compte par le système commercial multilatéral. À ce sujet, elle a espéré que la Plateforme d’Asuncion, adoptée au Paraguay en 2005 et qui met en lumière les difficultés de ces pays dans le cadre du Cycle de Doha, serait abordée lors de la Réunion ministérielle de l’OMC. Saluant le travail du Haut Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les PEID, elle a appelé son Bureau à mobiliser encore davantage les ressources et le soutien international en faveur de ces États.
M. ADAM THOMSON (Royaume-Uni), est intervenu au nom de l’Union européenne, et a salué les efforts de coordination du Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral (PDSL) et les petits États insulaires en développement (PEID). Intervenant plus spécifiquement sur la question des PMA, il a rappelé que l’Union européenne avait accueilli, en 2001, la Conférence de Bruxelles, et qu’elle jugeait la mise en oeuvre du Programme d’action pour les PMA pour la décennie 2001-2010 prioritaire. Se félicitant des dispositions du Document final du Septembre 2005 sur les PMA, M. Thomson s’est ensuite tourné vers la prochaine Réunion ministérielle de l’OMC à Hong Kong, en décembre 2005, plaidant pour une conclusion du Cycle de Doha qui profite aux économies les moins avancées et les plus vulnérables. L’intégration dans le système commercial multilatéral peut susciter la croissance dans les PMA, dans la mesure où le commerce est un facteur dynamique du développement, a-t-il dit. Mais les PMA doivent véritablement intégrer le commerce dans leurs stratégies de développement, et viser son appropriation, a recommandé M. Thomson. L’ouverture des marchés constitue une priorité, a-t-il dit, avant d’exhorter les pays développés à consentir un accès à leurs marchés sans droits de douane et sans quotas aux produits des pays en développement, sur le modèle de l’initiative de l’Union européenne « Tout sauf les armes ». Poursuivant sur la question de la dette, le représentant britannique a rappelé que l’Union européenne avait rejoint la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et la Banque africaine de développement dans l’initiative d’annulation de dette des pays éligibles au programme de l’Initiative PPTE. Il a ensuite rappelé que l’Union européenne s’était engagée à porter progressivement à 0,7%, d’ici 2015, la part de PNB de ses États membres consacrée à l’aide publique au développement, ce qui portera en volume cette aide à 80 milliards de dollars par an. À ce titre, il a indiqué que 0,20% à 0,25% du PNB serait consacrée à l’APD versée aux PMA, avant de souligner que, d’ores et déjà, sur les cinq pays au monde qui dépassent l’objectif de 0,7% de leur PNB consacré à l’APD, quatre sont membres de l’Union européenne. Le représentant a salué enfin les remarquables progrès réalisés par le Cap-Vert, qui a engagé un processus de reclassement pour sortir du groupe des PMA.
M. ALOUNKÉO KITTIKHOUN (République démocratique populaire lao), qui intervenait au nom du Groupe des pays en développement sans littoral, a noté les progrès accomplis dans le suivi et la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty au cours de l’année écoulée. Il a indiqué que les pays enclavés avaient avancé dans l’intensification de leur coopération mutuelle avec leurs voisins de transit, afin de mettre en place des systèmes de transport efficaces en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Il a observé que grâce à l’aide des donateurs et des partenaires de développement, de nombreux projets étaient en bonne voie, notamment en ce qui concerne le développement de l’infrastructure des transports ainsi que la facilitation commerciale et le renforcement des capacités. Ceci vise à faciliter l’intégration des États en développement sans littoral dans l’économie régionale et mondiale, a-t-il ajouté. M. Kittikhoun a toutefois rappelé que ces progrès ne constituaient qu’un début. Il a estimé que l’établissement d’un système de transport de transit efficace nécessitait un partenariat amélioré entre toutes les parties prenantes et comprenait la fourniture d’un soutien technique et financier accru. Il a ainsi appelé les donateurs et les partenaires au développement à contribuer généreusement au Fonds d’affectation spéciale pour aider les pays enclavés dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty. En outre, il a estimé que cette mise en œuvre exigeait un suivi et une évaluation des activités opérationnelles sur le terrain, comme demandé lors de la Réunion de haut niveau sur le rôle des organisations internationales, régionales et sous-régionales dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, qui s’est tenue au Kazakhstan en mars 2005. À cet égard, il a demandé le renforcement du Bureau du Haut Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les PEID.
S’agissant du commerce, M. Kittikhoun a souligné que les pays enclavés consacraient jusqu’à 13% de leurs recettes d’exportations aux transports et à l’assurance des biens et marchandises, alors que cette somme s’élève seulement à 8% pour les autres pays en développement. Il a déclaré que la Plateforme d’Asunción pour le Cycle de Doha représentait la position du Groupe des pays en développement sans littoral sur les négociations commerciales actuelles de l’OMC. Elle inclut des aspects d’importance pour notre Groupe, a-t-il précisé, comme la facilitation du commerce, le traitement spécial et différencié ou le renforcement des capacités, qui visent à surmonter les désavantages des pays enclavés et à améliorer leur compétitivité. Il a réitéré son appel pour que les négociations de l’OMC accordent une attention particulière aux produits d’intérêt spécial pour les États en développement sans littoral, ainsi qu’à leurs besoins spécifiques.
Mme FERNANDE HOUNGBEDJI (Bénin), qui intervenait au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), s’est félicitée du fait que le Sommet mondial de septembre 2005 ait réaffirmé l’engagement de la communauté internationale à répondre aux besoins particuliers des PMA et a exhorté tous les pays, ainsi que les institutions de Bretton Woods, à faire des efforts concertés et à adopter des mesures pour atteindre, dans les délais impartis, les buts et objectifs du Programme d’action de Bruxelles pour la décennie 2001-2010. L’objectif consiste à réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté et souffrant de malnutrition, a-t-elle rappelé, en précisant que ceci suppose des taux de croissance annuels de l’ordre de 7% pour les PMA, ainsi qu’un ratio investissement/PIB de 25% par an. Quatre années après son adoption, le Programme d’action de Bruxelles reste encore très faiblement mis en œuvre, a constaté Mme Houngbedji, suggérant que l’examen global à mi-parcours, prévu en 2006, soit envisagé sous la forme d’une réunion intergouvernementale de haut niveau de l’Assemblée générale, qui se tiendrait les 19 et 20 septembre 2006, à la suite d’une réunion d’experts de cinq jours. « Cette réunion donnera l’occasion à la communauté internationale de définir de nouvelles mesures et stratégies pour apporter des correctifs nécessaires », a-t-elle dit, assurant que d’ici là, des consultations régionales et des consultations au niveau des PMA eux-mêmes, associant toutes les parties prenantes, seront organisées. « L’examen à mi-parcours nécessitera du temps ainsi que des préparatifs à tous les niveaux », a-t-elle poursuivi, en citant notamment celui des organisations du système des Nations Unies qui devront entreprendre, dans leurs domaines de compétences respectifs, des évaluations sectorielles de la mise en œuvre du Programme d’action.
M. LEBOHANG FINE MAEMA (Lesotho) a pris la parole au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et a noté que cette Communauté avait parmi ses membres des PMA, des pays enclavés et des PEID. Il a réaffirmé la pertinence du Programme d’action de Bruxelles en tant que cadre global pouvant permettre aux PMA de réduire la pauvreté de leurs populations et d’atteindre le développement durable. Rappelant que le Sommet de septembre avait insisté sur sa mise en œuvre rapide, il s’est inquiété du manque de capacités financières, humaines et institutionnelles dont souffrent les PMA. Il a demandé aux pays donateurs d’atteindre rapidement la cible de 0,15% à 0,20% de leur PNB qu’ils doivent consacrer à l’APD en faveur des PMA, ainsi que d’assurer des flux d’aide prévisibles, le transfert des technologies et la fourniture d’assistance technique et financière. Il a par ailleurs insisté sur le fardeau de la dette des membres de la SADC, qui représente un total de 6,8 milliards de dollars. Il a fait valoir que ces pays dépensaient plus pour le remboursement de leur dette que pour atteindre les OMD et s’est dit déçu que l’Initiative PPTE n’ait pas réussi à assurer la viabilité de la dette. M. Fine Maema a déclaré que la seule solution à appliquer était l’annulation de la dette des PMA. En ce qui concerne le Programme d’action d’Almaty, le représentant du Lesotho a estimé que son examen à mi-parcours, l’année prochaine, serait l’occasion d’aborder les défis qui se posent dans sa mise en œuvre. Il a appelé les partenaires de développement à faciliter et à soutenir ce processus d’examen. Enfin, il a indiqué que la SADC avait déjà progressé dans la mise en place d’infrastructures et de services afin d’améliorer les systèmes de transport dans les pays enclavés et de transit.
M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a estimé que, dans la mise en oeuvre du Programme d’action pour les PMA, chaque pays devait jouer un rôle moteur et faire preuve de la volonté politique nécessaire pour parvenir à la réalisation des OMD. Pour sa part, la communauté internationale doit fournir les conditions nécessaires et créer le cadre propice, tandis que les PMA doivent renforcer la démocratie, la bonne gouvernance, lutter contre la corruption et encourager la participation des femmes au sein de la société. Le Bangladesh est parvenu à établir une démocratie stable, et reposant sur une participation élargie des femmes, et cela a permis de renforcer la bonne gouvernance et de parvenir à des résultats considérables au niveau du développement économique et social, a indiqué M. Iftekhar Chowdhury. « Nous sommes parvenus à obtenir un satisfecit des organisations internationales qui nous ont classé à un niveau de développement humain moyen », a-t-il dit, avant de plaider pour une participation élargie des pays en développement au commerce mondial. « Pour cela, il faut que les pays riches éliminent toute forme de protectionnisme contre les produits des PMA, fournissent une assistance technique et financière aux PMA, et leur accordent un financement nécessaire pour s’ajuster aux décalages en matière de compétitivité et de développement commercial », a-t-il recommandé. Il a exhorté les pays développés à soutenir les PMA par une contribution de 0,2% de leur PNB à l’aide aux PMA, en particulier pour le développement de la microentreprise et du microcrédit. Enfin, il a invité la communauté internationale à aider les PMA à atténuer les conséquences des catastrophes naturelles et à alléger le fardeau de leur dette.
M. YASHAR ALIYEV (Azerbaïdjan) s’est exprimé au nom de la Géorgie, de la Turquie et de son pays et a fait part de leur attachement au développement d’un système de transport de transit efficace. Il a indiqué que les infrastructures transrégionales demeuraient la priorité, à moyen et long terme, de leur coopération. Il a fait part de l’élaboration du couloir de transport « Europe-Caucase-Asie » sur la base d’une revitalisation de l’historique Route de la soie. Il a aussi noté que les trois pays avaient signé, en mai 2005, une déclaration conjointe pour lier leurs voies ferroviaires, un des éléments centraux du couloir énergétique Est-Ouest, afin de promouvoir la croissance économique et la stabilité de la région. Pour faire avancer ce projet, il a souligné l’importance de la participation des institutions et des structures régionales et internationales, ainsi que des investisseurs d’autres pays.
M. Aliyev a par ailleurs fait une déclaration au nom de son pays uniquement, et a fait part à cet égard des mesures prises par l’Azerbaïdjan pour mettre en oeuvre le Programme d’action d’Alamaty. Il a fait valoir que la restauration du couloir de transport « Europe-Caucase-Asie » avait permis d’augmenter les volumes d’exportations du pays. Il a aussi souligné que son pays avait adhéré à la Convention internationale de Kyoto pour la simplification et l’harmonisation des régimes douaniers. En outre, il a dit que plusieurs projets étaient mis en place pour le développement et l’entretien des infrastructures, notamment les autoroutes. Il a souhaité que les besoins spécifiques des pays enclavés soient pris en compte lors de la Réunion ministérielle de l’OMC en décembre prochain, notamment à travers l’examen de la Plateforme d’Asunción qui identifie comment surmonter la marginalisation dont souffrent ces pays.
M. YAO WENLONG (Chine) a estimé que le cadre extérieur d’échanges et de financement dont dépendent les PMA pour se développer n’avait cessé de se dégrader, que ce soit s’agissant des flux d’aide publique au développement ou des investissements étrangers. En outre, la faible participation des PMA au commerce mondial a accentué la marginalisation de leurs économies, a dit M. Yao Wenlong, en s’inquiétant de l’impossibilité d’atteindre les OMD d’ici 2015 à laquelle sont confrontés ces pays. Invitant les pays développés à honorer l’engagement pris à Monterrey, et réaffirmé en septembre dernier, de consacrer entre 0,15 et 0,2% de leur PNB à l’APD en faveur des PMA d’ici 2015, il les a invités à améliorer l’environnement du commerce extérieur pour les PMA en levant les barrières tarifaires et douanières et en annulant la pratique des subventions. De même, a-t-il dit, la mesure d’allègement de la dette, dont ont bénéficié 18 pays éligibles à l’Initiative PPTE, après la décision du G-8 de Gleneagles doit être étendue à l’ensemble des PMA. Revenant sur l’évaluation, en 2006, par l’Assemblée générale, de la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles, il a exhorté les pays développés et les Nations Unies à tenir compte de l’avis des PMA afin de procéder aux ajustements nécessaires. Il a ensuite recommandé un accroissement de la coopération et de la coordination pour la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty pour les pays en développement sans littoral, afin de faciliter, entre autres, les activités de transport de transit que la Chine s’engage à favoriser.
M. CHEM WIDHYA (Cambodge) a rappelé que son pays faisait partie des PMA en raison de l’unique destruction de sa société, générée par la guerre, le conflit et le génocide. Il a fait valoir que le Gouvernement du Cambodge avait élaboré une Stratégie rectangulaire basée sur la bonne gouvernance et qui vise à atteindre la croissance économique. Il a noté que le pays avait réduit son taux de pauvreté de 8% entre 1994 et 2004, l’incidence de ce phénomène se situant désormais à 35%. Il a aussi indiqué que le Cambodge était le deuxième PMA, après le Népal, à entrer à l’OMC en septembre 2004. Dans ce contexte, il a souligné que l’industrie du textile cambodgienne n’avait pas été affectée par l’abolition des quotas et avait même progressé pendant l’année écoulée. Il a déclaré que le Cambodge s’employait maintenant à diversifier son économie et était donc notamment confronté à la question de l’accès des produits agricoles des PMA au marché mondial. Réaffirmant la pertinence du Programme d’action de Bruxelles, il a estimé que les PMA continuaient à faire face à des difficultés économiques et a ainsi demandé aux pays développés de respecter les engagements pris à Bruxelles. Il a en outre affirmé que le système des Nations Unies possédait la structure adéquate pour une mise en œuvre réussie de ce Programme et a espéré que son examen à mi-parcours, en septembre prochain, donnerait un nouvel élan pour son application. Saluant l’initiative des États-Unis de réduire leurs subventions agricoles, ainsi que l’attention que porte l’Union européenne à cette question, il a estimé que la concrétisation de cette mesure serait un pas modeste dans la bonne direction, et a souhaité que des progrès véritables soient accomplis lors de la Réunion ministérielle de l’OMC à Hong Kong.
Mme ELISABETH DROYER (Norvège) a souligné que des progrès avaient été enregistrés en matière de développement. Mais, a-t-elle poursuivi, les pays les moins avancés et l’Afrique doivent faire l’objet d’une attention plus grande afin d’éviter que le nombre de personnes vivant dans la pauvreté extrême n’y augmente. Les PMA ont besoin de plus d’aide et d’une aide mieux utilisée et mieux canalisée, a-t-elle dit, constatant qu’en dehors de l’aide humanitaire et des mesures d’allègement de la dette, les décaissements en faveur des PMA ont reculé. La Norvège, qui dépasse depuis quelques années déjà les 0,7% de son PNB qu’elle doit allouer à l’APD, entend la porter à plus de 1% du PNB, a-t-elle dit, indiquant par ailleurs que 43% de l’APD bilatérale de la Norvège était destinée aux PMA. « Nous appuyons un élargissement de la mesure d’annulation de la dette accordée à 18 pays pauvres très endettés (PPTE) aux autres PMA, a dit la représentante en insistant sur la nécessaire ouverture des marchés du Nord aux produits des PMA, ainsi que sur l’importance du renforcement des capacités dans le domaine commercial. « Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est de volonté politique », a-t-elle déclaré, en rappelant que la responsabilité première de leur développement incombe en premier lieu aux PMA eux-mêmes.
M. HARIN PATHAK (Inde) a affirmé que la mise en oeuvre du Programme d’action d’Almaty nécessitait aussi bien la coopération des pays enclavés et de transit en développement, que celle des pays développés qui sont leurs partenaires. Il a ajouté que des ressources financières supplémentaires sont nécessaires, ainsi qu’une assistance technique améliorée, pour renforcer les capacités en matière d’infrastructures. Il a fait part des défis auxquels font face les pays de transit en développement, qui aident les pays enclavés, alors que certaines de leurs régions sont elles-mêmes isolées. M. Pathak a indiqué que l’Inde accordait une grande importance aux relations avec le Népal et le Bhoutan, notamment en ce qui concerne la coopération sur les questions de transport de transit. S’agissant du Programme d’action de Bruxelles, il a appelé les partenaires de développement à soutenir les efforts des PMA. Le représentant de l’Inde a particulièrement insisté sur le fardeau de la dette des pays à faible et moyen revenu, notant qu’il les empêche d’accélérer leur développement économique. En outre, il a déclaré que la mobilisation des ressources domestiques était une des bases du financement des besoins de développement des PMA, et a souhaité que la priorité soit donnée au renforcement des capacités. Les efforts de mobilisation de ressources doivent s’appuyer sur un environnement international favorable caractérisé par des systèmes financier, commercial et monétaire non discriminatoires, a-t-il ajouté. De plus, il a souligné le rôle important que joue l’APD tout en notant l’importance de l’appropriation nationale des programmes de développement. Soulignant l’importance de la coopération Sud-Sud, M. Pathak a indiqué que l’Inde augmentait le niveau de sa coopération avec les PMA et avec ses voisins.
M. DAW PENJO (Bhoutan) a rappelé que son pays faisait face à deux défis, dans la mesure où il est à la fois un PMA et un pays en développement sans littoral (PDSL). Un appel concerté a été lancé, en septembre dernier, pour une mise en œuvre rapide du Programme d’action de Bruxelles pour la décennie 2001-2010, pour celle du Plan d’action d’Almaty, ainsi que pour l’application du Consensus de Sao Paulo de la CNUCED, a rappelé M. Daw Penjo. « L’examen à mi-parcours, en 2006, du Programme d’action de Bruxelles, devra nous permettre de poser objectivement les enjeux et de proposer des ajustements, afin de permettre aux PMA d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement » a-t-il ajouté. « Des ressources ordinaires et supplémentaires doivent être consacrées au processus préparatoire, entre PMA, de la réunion d’examen à mi-parcours », a-t-il dit, en suggérant également le lancement de programmes de renforcement de capacités pour garantir un suivi minutieux de la mise en œuvre du Programme d’action. L’augmentation de l’APD reste une priorité, a dit M. Penjo, en insistant sur l’urgence, pour les pays développés, de consacrer 0,7% de leur PNB à l’APD, dont 0,2% aux PMA. Enfin, il a réaffirmé que la responsabilité première du développement incombait en premier lieu aux PMA eux-mêmes.
M. ELADIO LOIZAGA (Paraguay) a déclaré qu’il était difficile de mesurer les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty sans une surveillance des activités opérationnelles. Cet examen doit se faire sur la base d’indicateurs communs comme convenu, en mars 2005 au Kazakhstan, lors de la réunion du Groupe des pays en développement sans littoral. Il a noté que son pays avait accepté de coordonner les questions commerciales et de développement pour ce Groupe depuis fin 2003. Il a indiqué qu’une récente réunion tenue à Asunción avait permis de faire converger les positions des États membres du Groupe en ce qui concerne les négociations commerciales multilatérales. Le représentant a par ailleurs demandé un appui plus vigoureux de la communauté internationale en faveur des pays enclavés, afin de les aider à surmonter les obstacles que leur impose leur situation géographique. Il a fait valoir l’importance du rôle des organisations internationales et régionales dans l’assistance à chaque région. Le traitement spécial et différencié doit être reconnu au sein de l’OMC pour les pays en développement sans littoral, a-t-il plaidé. Il a aussi demandé une assistance plus efficace aux pays enclavés pour leur permettre de mettre en oeuvre ce qui a été convenu dans le domaine de la facilitation du commerce. Le représentant du Paraguay a enfin souhaité que les institutions financières internationales et régionales équilibrent leurs contributions et leur assistance afin d’offrir aux pays enclavés de nouvelles perspectives de développement, notamment par la mise en place de systèmes de transport plus efficaces, qui permettraient d’améliorer leur compétitivité.
M. N’GOLO FOMBA (Mali) a déclaré que malgré leur détermination, certains États accusaient un retard dans le développement en raison de facteurs qui échappent à leur contrôle. Rappelant les engagements pris par les PMA et leurs partenaires dans le cadre de l’adoption du Programme d’action de Bruxelles, il a constaté que, cinq ans plus tard, la plupart des pays en développement les moins avancés, dont le Mali, avaient respecté ces promesses, notamment en élaborant des stratégies nationales de développement. Il a noté qu’en revanche, les partenaires de ces pays n’avaient pas atteint l’objectif de verser de 0,15% à 0,20% de leur PNB à l’APD allouée aux PMA. Il a indiqué qu’en dépit de certaines initiatives, l’accès libre des produits des PMA aux marchés des pays développés ne s’était pas encore réalisé. M. N’Golo Fomba a en outre regretté que certains pays, dont le sien, enregistrent des pertes importantes de recettes d’exportations en raison des politiques de subventions pratiquées par les pays riches. Dans ce contexte, il a fait part de l’attachement de son pays à la tenue en 2006 de l’examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles, en souhaitant que celui-ci fasse le point sur les progrès réalisés et propose, le cas échéant, les corrections nécessaires à apporter. Il a estimé que cet examen devait bénéficier d’un soutien financier et de l’implication totale de la communauté internationale, notamment du système des Nations Unies.
M. SHAHID HUSAIN, Observateur de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), a partagé l’avis exprimé par le Secrétaire général sur la nécessité d’intégrer le Programme d’action de Bruxelles en faveur des PMA dans les stratégies des agences de développement. Alors que les PMA se sont engagés à atteindre une croissance du PIB de 7% et un ratio investissement/PIB de 25%, seuls 11 pays, dont six membres de l’OCI sont parvenus à 7% de croissance, et seuls sept pays, dont trois sont membres de l’OCI, ont atteint un ratio investissement/PIB de 25%, a noté M. Shahid Husain. « Il faut remettre l’accent sur le développement agricole et rural », a poursuivi l’Observateur de l’OCI, dans la mesure où 72% de la population des PMA en dépend. M. Husain a ensuite salué les progrès accomplis par les PMA en matière de bonne gouvernance, de démocratisation, de mobilisation de l’épargne nationale et de promotion du rôle des femmes dans les activités de développement. Il a ensuite mis en avant les actions entreprises par la Banque islamique de développement en appui à la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles, rappelant que pour la période 2004-2005, 26 PMA et quatre autres pays en développement ont reçu cumulativement 296,39 millions de dollars d’aide, tandis que les fonds alloués au cours des 27 dernières années en faveur des PMA totalisent 2,82 milliards de dollars.
M. KAZUO SUNAGA (Japon) a rappelé le soutien apporté cette année aux PMA par la communauté internationale, entre autres grâce à la décision du G-8 d’annuler la dette de 18 pays pauvres très endettés, dont 13 PMA. Le Japon, pour sa part, a-t-il poursuivi, doublera dans les trois prochaines années son APD destinée à l’Afrique, qui compte 34 des 50 PMA que compte le monde. Tout en saluant les efforts que déploient ces États pour mettre en oeuvre le Programme d’action de Bruxelles, il a toutefois constaté que les défis auxquels ils font face nécessitent une action globale. M. Sunaga a insisté sur la promotion du commerce et de l’investissement pour parvenir à une croissance durable. Il a expliqué que son pays avait encouragé les interactions entre l’Asie et l’Afrique dans le but de renforcer les liens d’affaires entre les deux continents et de renforcer les capacités. S’agissant des pays en développement sans littoral, il a salué la réunion de leurs ministres du commerce à Asunción, qui a mis en lumière l’importance des infrastructures, de la coopération régionale et internationale, et de la prise en compte de leurs besoins spéciaux afin de permettre à ces États de surmonter leurs désavantages géographiques. Il a notamment insisté sur le rôle de la facilitation du commerce pour les pays enclavés, ainsi que sur l’importance pour ces pays, d’un traitement spécial et différencié, de l’assistance technique et du renforcement des capacités.
Mme SUSAN BRANDWAYN, Représentante de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a exposé les actions entreprises par la CNUCED en appui à la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles en faveur des PMA, en particulier en termes de recherche et d’assistance technique. Le rapport du Secrétaire général publié sous la cote A/60/81 reprend certaines de ces activités, en particulier celles visant à améliorer les performances économiques des PMA et la mise en valeur des ressources humaines et le renforcement des capacités pour la négociation, la définition de politiques, le suivi des politiques commerciales, a dit la représentante de la CNUCED. « Des projets relatifs à la production du coton en Afrique de l’Ouest, ou au rapport entre exploitation minière et pauvreté en Tanzanie, ont été soutenus par la CNUCED, conjointement avec d’autres programmes, notamment ceux développés dans le cadre du partenariat ACP-UE », a-t-elle indiqué. « La CNUCED a élaboré des guides sur la mobilisation d’investissements étrangers afin de soutenir les PMA et les pays en développement et leur permettre de définir des stratégies nationales », a-t-elle dit, avant d’ajouter que des stratégies similaires avaient été initiées pour la gestion de la dette, ces stratégies reposant sur la définition d’indicateurs et la collecte de données. « La CNUCED dispose d’un fonds d’affectation spéciale consacré à l’appui au renforcement des capacités des PMA », a poursuivi la représentante en saluant les pays qui contribuent à ce fonds qui sert, entre autres, à financer des ateliers et des formations régulières. La revue à mi-parcours, prévue en 2006, devrait, selon la CNUCED, reposer sur une évaluation rigoureuse de ce qui a été fait dans la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles en faveur des PMA pour la décennie 2001-2010, a-t-elle dit. Elle a également considéré que cette évaluation devrait explorer des solutions visant à corriger les insuffisances constatées dans la mise en œuvre du Programme d’action pour les PMA.
M. FESSEHA TESFU (Éthiopie) a rappelé que les progrès des PMA, en tant que groupe de pays, sont lents et inégaux. Il a noté que son Gouvernement avait mis la réduction de la pauvreté au coeur de ses politiques de développement, et a parlé des efforts de son pays en matière de bonne gouvernance, d’appropriation nationale des politiques par les populations locales, et d’égalité entre les sexes. En outre, il a indiqué que l’Éthiopie avait donné la priorité au développement des ressources humaines en mettant l’accent sur l’éducation et le renforcement des capacités, ce, afin de promouvoir la croissance économique durable. M. Tesfu a indiqué que l’agriculture était l’épine dorsale de l’économie de l’Éthiopie et a noté l’attention accordée au secteur privé, aux institutions rurales de microcrédit et à l’amélioration du droit à la propriété des terres. S’agissant du commerce, il a demandé aux partenaires au développement de fournir plus d’appui pour renforcer la capacité de négociation commerciale des PMA. Concernant l’examen à mi-parcours du Programme de Bruxelles, le représentant a demandé que celui-ci soit global et évalue la mise en oeuvre des engagements et des actions auxquels les États ont souscrit à Bruxelles. En ce qui concerne le Programme d’action d’Almaty, il a estimé que les résultats obtenus dans sa mise en oeuvre devaient se mesurer par l’harmonisation et la simplification des règles de transit, le nombre d’infrastructures développés, ou par la manière dont le commerce a été facilité. M. Tesfu a ensuite fait part des mesures entreprises par son pays dans ces domaines et a insisté sur l’importance de construire des liens de raccordement entre les voies ferroviaires de sa sous-région. Il a estimé qu’il fallait déployer plus d’efforts dans le secteur du commerce, car les manifestations de solidarités d’Almaty ne s’étaient pas traduites en actions. Tout espoir de parvenir aux OMD dépend également de la mise en oeuvre adéquate du Programme d’Almaty, a-t-il conclu.
M. ISMAEL ABRAO GASPAR MARTINS (Angola) a estimé que la mise en oeuvre du Programme d’action de Bruxelles en faveur des PMA n’avait pas permis de répondre aux défis importants auxquels sont confrontés les PMA où 43% de la population vit encore dans des conditions de pauvreté extrême. La pertinence d’un partenariat mondial pour la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles est d’autant plus cruciale aujourd’hui que le risque de voir la pauvreté progresser est réel, a dit M. Gaspar Martins, invitant les pays développés à consentir une augmentation substantielle des flux d’APD en portant à 0,7% progressivement la part de leur PNB consacrée à l’aide. Saluant ensuite le consensus naissant vers une ouverture élargie des marchés des pays développés aux pays les moins avancés, le représentant de l’Angola a demandé la définition d’un cadre approprié pour l’annulation de la dette des PPTE, au-delà des 18 pays qui ont déjà bénéficié de cette mesure. À cet égard il a aussi demandé la remise de la dette des pays non-PPTE, en associant à cette mesure les différents pays donateurs et les institutions de Bretton Woods. Se tournant vers l’examen à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles pour la décennie 2001-2010, M. Gaspar Martins a demandé aux Nations Unies et à la communauté internationale d’y assurer la participation de toutes les parties prenantes, et leur a également demandé de faciliter l’organisation de consultations préalables aux niveaux national et régional.
M. BARLYBAY SADYKOV (Kazakhstan) a rappelé que le Programme d’action d’Almaty avait jeté les bases de l’élargissement de la coopération internationale afin d’intégrer les pays sans littoral dans l’économie mondiale par le développement d’un système de transport de transit efficace dans les pays enclavés et ceux de transit. Il a indiqué qu’en mars 2005, son pays, en collaboration avec le Bureau du Haut Représentant pour les PMA, les petits États insulaires en développement et les pays sans littoral, avait tenu une réunion de haut niveau sur le rôle des organisations internationales, régionales et sous-régionales dans la mise en oeuvre du Programme d’Almaty. Il a émis l’espoir que les résultats de cette rencontre permettent de souligner l’urgence de mettre en oeuvre le Programme d’Almaty. Rappelant que l’Asie centrale est un point de transit clef entre l’Europe, la Russie, la Chine et l’Asie du Sud, il a estimé que l’intégration de cette région dans l’économie mondiale était cruciale. Pour faire face aux problèmes des pays de la région, qui sont tous sans littoral, il a relevé que le Kazakhstan avait proposé d’établir une Union des États d’Asie centrale afin d’assurer leur développement économique. Il a fait part de l’attachement de son pays à la coopération régionale, qui permettrait notamment de mettre en place des capacités de transport efficaces, de réduire les coûts du transport et de simplifier les procédures administratives. Se félicitant de la reconnaissance des besoins spécifiques des pays en développement sans littoral dans le Document final du Sommet de septembre, il a déclaré que la mise en oeuvre du Programme d’action d’Almaty dépendait du soutien, entre autres, financier, de la communauté internationale. Enfin, il s’est dit convaincu que la participation du monde des affaires dans les projets de transit et de transports contribuerait grandement à la mise en œuvre du Programme d’Almaty.
M. OMAR BOUCHIAR (Maroc), a rappelé que le Programme d’action de Bruxelles en faveur des PMA pour la décennie 2001-2010 avait souligné l’objectif primordial de réduire de moitié la proportion de personnes vivant dans l’extrême pauvreté et souffrant de la faim d’ici à 2015. Il a déploré le fait qu’en dépit de réformes économiques et politiques entreprises par les PMA, ces derniers ne parviennent pas à atteindre les niveaux de croissance qui leur permettraient d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Sans la mobilisation des ressources financières nécessaires pour la mise en œuvre de leurs programmes et stratégies de développement, les PMA ne peuvent atteindre les objectifs fixés à Bruxelles, a assuré M. Bouchiar, qui a invité la communauté internationale à accorder une priorité absolue aux programmes de coopération avec ces pays afin d’accompagner leurs efforts de développement, notamment dans le domaine du renforcement de leurs capacités et de leurs potentiels de production et d’exportation. Il a invité les institutions de Bretton Woods à appuyer de tels efforts, avant d’encourager les pays développés à établir un calendrier pour atteindre l’objectif de verser 0,7% de leur PNB à l’APD. Il a également salué l’initiative du G-8 d’annuler la dette de 18 PPTE et a souhaité qu’une solution soit trouvée à l’endettement de l’ensemble des PMA. « Le Maroc n’a cessé de renforcer sa politique de solidarité avec les PMA et son appui total à leurs efforts de développement économique et social et de lutte contre la pauvreté dans le cadre de la coopération Sud-Sud et dans le cadre du NEPAD, notamment par le biais de l’Agence marocaine de coopération internationale » a déclaré le représentant. M. Bouchiar a ensuite annoncé que le Maroc avait décidé d’annuler la dette des PMA d’Afrique et d’accorder l’accès à son marché en franchise de droits de douane à leurs produits d’exportation.
M. MADHU RAMAN ACHARYA (Népal) a noté que le manque de capacités et de ressources entravait la mise en oeuvre effective des Programmes d’action de Bruxelles et d’Almaty. Il a estimé que les PMA et les pays en développement sans littoral avaient besoin d’un partenariat amélioré et d’efforts concertés, dont un traitement préférentiel de la part de la communauté internationale. Nous ne pourrons atteindre les objectifs si les engagements pris ne sont pas concrétisés, a-t-il insisté, en citant les domaines de l’assistance, de l’accès au marché, de l’allègement de la dette et de l’assistance technique visant au renforcement des capacités. Il a fait part des efforts de son pays pour atteindre les OMD, par le biais d’une approche centrée sur les personnes, et basée sur la bonne gouvernance et la fourniture des services de base à la population. Il a indiqué que l’allègement de la dette était essentielle à la croissance économique et a appelé le G-8 à étendre son initiative d’annulation de la dette de certains PPTE à tous les PMA. S’agissant du commerce, M. Raman Acharya a jugé crucial que l’OMC prenne en compte les besoins spécifiques des PMA et des pays sans littoral. À ce sujet, il a appelé à une meilleure assistance technique et à l’ouverture des marchés pour les produits en provenance des PMA. Enfin, il a noté que le Népal souhaitait se développer en tant qu’économie de transit entre l’Inde et la Chine, qui sont deux économies à croissance rapide. Il s’est dit convaincu que ce concept pouvait faire davantage avancer le développement économique dans la région.
Mme OCHIR ENKHTSETSEG (Mongolie) est intervenu de manière spécifique sur les défis rencontrés par les pays en développement sans littoral, et a mis en avant les contraintes rencontrées en termes de transport et de transit, qui accroissent les coûts des transactions, ainsi que les contraintes liées à l’enclavement de ces pays et au manque d’infrastructures. Appelant la communauté internationale à soutenir la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, elle a invité les pays en développement enclavés et les pays de transit à finaliser des accords et des cadres juridiques pour établir une liberté de transit à travers tout le territoire de ces pays et à harmoniser les règles, comme la Mongolie l’a fait récemment avec la Chine et la Russie, l’accord tripartite y afférent devant être prochainement signé à Oulan-Bator. L’existence actuelle d’infrastructures inadéquates suppose que la construction de routes soit perçue comme des projets prioritaires pour les gouvernements, qui ont à cet égard besoin de l’appui des partenaires bilatéraux et multilatéraux, a dit Mme Enkhtsetseg en décrivant le projet de réseau autoroutier d’Asie, qui totalisera 141 000 kilomètres répartis sur 32 pays asiatiques avec des connexions vers l’Europe. Elle a également mis en avant les besoins particuliers des pays en développement sans littoral, dans la perspective des négociations de l’OMC prévues à Hong Kong, le mois prochain, et au cours desquelles un traitement spécial et différencié devrait être reconnu aux pays sans littoral, a-t-elle conclu.
M. PRAYONO ATIYANTO (Indonésie) a rappelé que malgré son dynamisme économique, la région Asie-Pacifique abritait les deux tiers du milliard de personnes pauvres qui vivent à travers le monde. Il a souligné le rôle de la Réunion ministérielle régionale qui s’est tenue à Djakarta en août dernier et a reconnu les besoins spéciaux des pays en situation particulière. M. Atiyanto a noté que cette réunion avait appelé les partenaires de développement à prendre en compte ces spécificités et qu’une coopération internationale améliorée, incluant une mobilisation des ressources sur une base plus prévisible, était cruciale pour que ces États surmontent les défis auxquels ils font face. Il a insisté sur la nécessité de fournir un financement pour le développement de ces pays, et de mettre en place des systèmes financier et commercial internationaux qui leur soient favorables. Le représentant de l’Indonésie a aussi soulevé le rôle du soutien international dans le renforcement des capacités et dans le développement des infrastructures. Il a affirmé que l’Indonésie continuerait à porter une attention spéciale aux PMA, aux PEID et aux pays en développement sans littoral dans le cadre de la coopération technique entre pays du Sud. Il a ainsi mis en lumière les mesures prises par son pays dans ce domaine, dont l’attribution de bourses d’études.
M. ABDULLAH HAMAD AL-HADFA (Qatar) a estimé que l’évaluation à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles pour les PMA pour la décennie 2001-2010 devait s’inscrire dans le prolongement de l’évaluation de la réalisation des OMD. À ce titre, il a souhaité que le Conseil économique et social soit au cœur des préparatifs de l’évaluation à mi-parcours, avant de demander aux agences des Nations Unies d’intégrer le Programme d’action de Bruxelles dans leurs priorités nationales de développement. « La plupart des PMA ont connu une évolution lente et inégale de leur croissance économique, en dessous des 7% fixés comme objectif en 2001, alors que dans le même temps, la pauvreté augmente au lieu de reculer » a relevé le représentant. « Les ressources financières sont fondamentales pour permettre aux PMA de réaliser les OMD et faire reculer la pauvreté », a-t-il dit, en suggérant une implication plus importante de la société civile et du secteur privé. Il a ensuite recommandé une annulation substantielle de la dette des PMA ainsi qu’une ouverture des marchés des pays du Nord.
Mme HELEN BECK (Îles Salomon) a estimé que l’examen à mi-parcours du Programme d’action de Bruxelles était opportun, au moment où le Sommet de septembre avait réaffirmé la nécessité d’aborder les spécificités des PMA. Elle a aussi noté que de nouvelles questions, telles que la grippe aviaire et le SARS, avaient détourné des fonds originellement destinés à la mise en oeuvre du Programme d’action de Bruxelles. Ce Programme demeure un véhicule important pour que les PMA atteignent les OMD, a-t-elle insisté. Elle s’est inquiétée du nombre croissant de groupes de pays en situation particulière, et a affirmé que tous les PMA, peu importe leur région géographique, avaient besoin d’une attention égale. Elle a souhaité qu’un cadre de travail soit élaboré afin de définir précisément ce que les agences de l’ONU font dans la mise en oeuvre du Programme d’action de Bruxelles. S’agissant des traitements préférentiels accordés par certains pays, elle a fait valoir que les PMA ne pouvaient en profiter sans avoir la capacité de créer des produits qui conviennent à ces ouvertures spéciales de marchés. Enfin, elle a espéré que l’examen à mi-parcours du Programme d’action de Bruxelles se pencherait sur les défis émergeants auxquels font face les PMA, et a cité les questions de l’annulation de la dette, du renforcement des capacités par le biais de l’éducation, du développement des infrastructures ou encore, de la sécurité alimentaire.
M. JOSE MARIA SILVA (Cap-Vert) a considéré que l’examen complet à mi-parcours de la mise en oeuvre du Programme d’action de Bruxelles permettrait d’évaluer les progrès et les contraintes rencontrés au niveau des PMA dans l’application des objectifs définis à Bruxelles. Le Cap-Vert a fait des progrès considérables dans les principaux domaines retenus, a-t-il dit, jugeant toutefois qu’il y avait encore beaucoup à faire. « Les PMA sont confrontés au manque de ressources financières et à un faible niveau de capacités humaines, institutionnelles et technologiques » a déploré M. Silva. Prônant un renforcement de la coopération Sud-Sud, il a déclaré que celle-ci ne pouvait être envisagée comme un substitut à la coopération Nord-Sud mais devait en être complémentaire. La communauté internationale doit jouer un rôle clef en faveur du développement durable des PMA, des pays en développment sans littoral et des petits États insulaires en développement a-t-il dit ensuite, insistant en particulier sur l’accès aux marchés développés sans droits de douane des produits de ces pays, ainsi que sur la nécessaire annulation de leur dette extérieure. Le processus d’accession des PMA à l’Organisation mondiale du commerce doit être simplifié, a poursuivi M. Silva, en exhortant les pays vulnérables à surmonter les chocs extérieurs en diversifiant leur production. Évoquant le rapport du Comité des politiques de développement (CPD), le représentant du Cap-Vert s’est inquiété des critères retenus pour envisager la gradation d’un pays hors du groupe des PMA, jugeant que la seule croissance économique ne suffit pas à justifier l’aptitude ou l’inaptitude d’un pays à sortir de la catégorie des pays les moins avancés.
Droit de réponse
La délégation de l’Arménie, a exercé son droit de réponse à la suite de la déclaration faite par celle de l’Azerbaïdjan dans la matinée, et a indiqué que toute tentative de justifier le projet ferroviaire Kars-Akhalkalaki-Bakou-Tbilissi à des fins d’intégration régionale, sans qu’il y ait eu consultation avec tous les États de la région était inacceptable. Comment le projet peut-il avoir pour vocation de favoriser le transit alors même que deux pays voisins de l’Arménie, la Turquie et l’Azerbaïdjan, ont fermé leurs frontières avec notre pays? s’est interrogé le représentant, en qualifiant ce projet de contradictoire et politique. De tels projets sont contraires au Programme d’Almaty et ne feront qu’aggraver les tensions dans la région du sud Caucase, a assuré le représentant.
La représentante de l’Azerbaïdjan a déclaré que sa délégation ne voulait en aucun cas justifier un projet par rapport à des enjeux politiques. Les références mentionnées par mon collègue n’étaient pas correctes, probablement intentionnellement, a-t-elle dit, soulignant que depuis l’indépendance de son pays, il y a une occupation continue de son territoire. Nous ne sommes pas en opposition avec le Programme d’action d’Almaty et sommes prêts à promouvoir la coopération régionale, a-t-elle dit, avant d’estimer que le projet Kars-Akhalkalaki-Bakou-Tbilissi se justifiait en fonction des besoins internationaux en matière de transit, ce projet venant compléter un projet ferroviaire avec l’Asie qui désenclave par ailleurs le Détroit du Bosphore mais ne vise l’isolement d’aucun pays. Il faudrait que l’Arménie contribue effectivement à la bonne coopération régionale et n’occupe pas 20% du territoire d’un État voisin, a-t-elle dit.
La représentante de la Turquie, a déploré que le représentant de l’Arménie ait fait le choix de mal interpréter le projet de liaison ferroviaire Kars-Akhalkalaki-Bakou-Tbilissi, et a rappelé que ce projet s’inscrit dans le contexte du Programme d’action d’Almaty qui est en faveur de la coopération régionale. Par ailleurs, a-t-elle dit, aucun blocus n’existe entre l’Arménie et la Turquie et les citoyens arméniens peuvent se rendre en Turquie avec un visa, tandis que les liaisons aériennes existent. L’Arménie ne reconnaît pas les frontières entre nos deux pays telles qu’elles ont été définies en 1928, a déploré la représentante turque.
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