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AG/AB/3698

CINQUIÈME COMMISSION: DES DÉLÉGATIONS S’INQUIÈTENT DE LA PROPORTION CROISSANTE DE MANDATS FINANCÉS PAR DES RESSOURCES EXTRABUDGETAIRES

26/10/2005
Assemblée généraleAG/AB/3698
Department of Public Information • News and Media Division • New York

CINQUIÈME COMMISSION:  DES DÉLÉGATIONS S’INQUIÈTENT DE LA PROPORTION CROISSANTE DE MANDATS FINANCÉS PAR DES RESSOURCES EXTRABUDGÉTAIRES


La deuxième journée de débat de la Cinquième Commission (administrative et budgétaire) consacré à l’examen du Projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2006-2007, a été l’occasion pour la plupart des délégations intervenues ce matin d’exprimer leurs préoccupations face au nombre croissant d’activités financées sur la base de ressources extrabudgétaires.   


En effet, au cours du prochain exercice biennal, des fonds extrabudgétaires d’un montant estimatif de 5,6 milliards de dollars, pour un projet de budget ordinaire de 3,6 milliards, serviront à financer diverses activités d’appui, activités de fond et activités opérationnelles, notamment dans les domaines du règlement des conflits, du rétablissement de la paix, de l’assistance électorale, de la lutte anti mines, de l’action en faveur de la diffusion et d’une compréhension plus large du droit international, des services centraux d’appui et des activités décentralisées des centres régionaux pour le désarmement*.


Le représentant de la Chine s’est inquiété d’un niveau de ressources proposé pour le budget 2006-2007 qui pourrait dépasser les 4 milliards de dollars, avant l’examen des implications financières de la réforme.  Il a exigé que les prochaines augmentations et croissances soient clairement justifiées.  De son côté, le représentant du Ghana a souhaité que la rigueur budgétaire ne s’impose au détriment de l’efficacité de l’Organisation. 


Par ailleurs, les représentants de l’Algérie, de l’Iran, du Ghana et du Cameroun ont regretté la stagnation du niveau de financement du Compte pour le développement, reconstitué sur la base d’économies réalisées par les Nations Unies (ONU).  Tandis que le représentant du Ghana a noté que le niveau de ce compte était actuellement au plus bas, à savoir 13 millions de dollars, celui du Cameroun s’est inquiété qu’il n’ait pu rassembler que 65 millions de dollars depuis sa création en 1997, résultat estimé faible à l’aune des moyens de l’ONU.  L’ensemble des délégations africaines a mis l’accent sur le rôle de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) en matière de promotion du développement économique et social sur le continent, en demandant à l’ONU d’examiner rapidement les insuffisances dont souffre cette institution, notamment les difficultés logistiques empiétant sur son efficacité. 


Dans le cadre du processus d’examen des produits anciens, les délégations ont émis le souhait que l’élimination de 3 019 produits proposés par le Secrétaire général s’effectue conformément aux règles régissant la planification des programmes.  À cet égard, les délégations africaines se sont notamment inquiétées que la plupart des produits que l’on propose de supprimer, soit 2 800, concernent des activités liées au développement. 


La Cinquième Commission poursuivra demain matin 27 octobre à 10 heures son débat sur le Projet de budget biennal 2006-2007.  


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* La répartition de ces fonds est indiquée au tableau 8 du rapport A/60/6


Projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2006-2007


Prévisions révisées concernant les chapitres 1er, 8, 28A et 35 et le chapitre premier des recettes du projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2006-2007 (A/60/303)


Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (A/60/7, A/60/7/Corr.1 et A/60/7/Add.1)


Rapport du Comité du programme et de la coordination (A/60/16 et A/60/16/Corr.1)


Suite du débat général


M. XUDONG SUN (Chine) a souligné que le niveau de ressources proposé pour le budget 2006-2007 représentait environ 3 milliards 804 millions de dollars et que ce niveau passerait certainement à plus de 4 milliards.  Il a espéré que ces augmentations seraient clairement justifiées, en insistant sur une utilisation efficace de ces ressources et la nécessaire diminution draconienne des dépenses d’administration par le biais d’une bonne gestion des ressources humaines.  Il a noté que le rapport du CCQAB contenait de nombreuses recommandations sur la gestion qui aiderait l’Organisation à remédier à de graves lacunes en matière de gestion et permettrait de réaliser des économies supplémentaires substantielles.  Il a exhorté l’Organisation à lutter contre le gaspillage et a souligné la nécessité d’une utilisation cohérente et raisonnable de ces ressources.


M. ABDELATIF DEBABECHE (Algérie) a souscrit pleinement à l’idée de la création d’un fonds de réserve destiné à couvrir les dépenses supplémentaires occasionnées par les fluctuations des taux de change et de l’impact de l’inflation.  Il a cependant appelé l’Organisation à une plus grande rationalisation de ses méthodes de travail et a déploré l’attitude figée dans la mise en place des moyens et dans la mise en oeuvre du processus.  Il a regretté que le compte de développement continue à stagner alors que le développement en Afrique est une priorité avérée.  À ce même titre, il a insisté sur les difficultés de financement auxquelles devaient faire face l’ONU pour s’acquitter de ses mandats et a regretté que la majorité des 3000 produits dont la disparition est proposée soit liée au développement.  Il s’est interrogé sur la ventilation des budgets récupérés par la suppression de ces lignes et a exprimé sa surprise devant la faiblesse de la progression du budget général relevant de la coopération régionale pour le développement, qui n’est que de 0,2%.  Il a jugé intolérable que les retards des contributions aux missions des tribunaux internationaux et aux opérations de maintien de la paix mettent en danger leurs activités et a critiqué les retards de remboursement de l’Organisation vis-à-vis des pays contributeurs en troupes et en matériels.  Il a noté que les contributions extrabudgétaires croissaient de façon inquiétante, mettant en danger le processus de décision de l’ONU.  En conclusion, il a déploré les retards pris par le plan-cadre d’équipement.


M. MIRMOHAMMAD (Iran) a estimé que le recours aux ressources extrabudgétaires était trop important, insistant sur l’utilisation optimale des ressources disponibles pour améliorer l’efficacité de travail de l’Organisation.  Il a souligné que les réaffectations de ressources ne devaient pas nuire aux priorités en matière de développement et a prié le Secrétaire général d’éviter les taux de vacances de postes trop élevés, en particulier dans les commissions régionales.  Le représentant a également estimé que le compte pour le développement avait besoin d’un nouvel élan, en rappelant qu’il était principalement financé par les économies réalisées par l’Organisation, et a souhaité que les économies recensées grâce aux recommandations du BSCI y soient réaffectées.  Il a regretté que la plupart des 3000 produits potentiellement éliminables soit liée au domaine du développement.


S’agissant des TIC, il a appelé à une plus grande cohérence entre les bases de données qui sont incompatibles et a noté la proposition de création d’une réserve pour financer les différences liées à des facteurs comme les fluctuations des taux de change.  Il a déploré les doubles emplois et autres chevauchements entre le CPC et le CCQAB, en rappelant la mission de chacun de ces organes.  En conclusion, il a insisté sur le besoin de neutralité, d’indépendance et d’intégrité des membres du CCQAB.


M. EKORONG A DONG (Cameroun) a souhaité que l’ONU soit dotée de ressources humaines, matérielles, et financières suffisantes pour lui permettre d’exécuter des projets bien ciblés dans le respect d’une croissance budgétaire mesurée, d’une rationalisation de la gestion, et d’une allocation de ressources au financement du développement.  Il a déclaré que la proposition du Secrétaire général pour l’exercice biennal 2006-2007, d’un montant de 3 milliards 803 788 900 dollars contre 3 milliards 621 900 000 pour l’exercice 2004-2005, représentait un taux de croissance relatif de 5,4%.  Il a estimé que cette croissance représentait un pas dans le bon sens, prévenant des conséquences incalculables et néfastes qu’aurait un taux négatif de croissance du budget sur la crédibilité et l’efficacité d’une Organisation aux prises avec de multiples défis: la lutte contre la pauvreté, la lutte contre le terrorisme et le maintien de la paix.  Il s’est félicité des résultats obtenus par le Secrétaire général dans son vaste programme de réforme. 


Relevant certaines zones d’ombre, il s’est inquiété que le Compte pour le développement n’ait pu rassembler que 65 millions de dollars depuis sa création, pour un faible résultat à l’échelle des moyens de l’Organisation.  Il a souhaité que la relocalisation des centres d’information des Nations Unies tienne compte de la situation spécifique de l’Afrique.  De même, il a jugé nécessaire une évaluation des moyens alloués aux missions politiques spéciales  S’agissant de la coopération économique, il a souhaité qu’une attention particulière soit portée aux commissions régionales, surtout à la Commission économique pour l’Afrique (CEA).  En ce qui concerne les droits de l’homme, il a demandé qu’un accent particulier soit mis sur l’Afrique, notamment l’Afrique centrale, en proie à des situations tendues.  Il a estimé que le Centre des droits de l’homme et de la démocratie, le Comité consultatif permanent sur les questions de paix et de sécurité, tous situés en Afrique centrale, méritaient des ressources adéquates et à la hauteur de leurs ambitions. 


M. TACHIE MENSON (Ghana) a estimé que les propositions budgétaires du Secrétaire général représentaient une bonne base de discussion.  Il s’est dit conscient de l’objectif de l’Organisation d’obtenir les meilleurs résultats avec le minimum de ressources, en notant une énorme pression exercée sur le budget, souhaitant que la rigueur budgétaire ne se fasse pas au détriment de l’efficacité de l’Organisation.  Il a jugé très importantes les opportunités qu’offre la réévaluation des priorités et des ressources vers des domaines de priorités plus élevés en matière de gestion du budget et a invité les organismes des Nations Unies à canaliser des ressources croissantes en direction du NEPAD.  Il s’est inquiété que le poste de conseiller spécial de l’Afrique soit vacant depuis plus de quatre mois.  Il a par ailleurs mis l’accent sur les difficultés financières qu’éprouve la Commission économique pour l’Afrique en matière de promotion du développement économique et social sur le continent et a prié les Nations Unies d’examiner avec urgence les carences qui affaiblissent cette institution.  Il a regretté que le Compte pour le développement soit à son niveau le plus bas, inférieur même à son montant initial et s’est dit inquiet qu’un nombre croissant de mandats soit financé sur la base de montants extrabudgétaires. 


M. NGUYEN DINH HAI (Viet Nam) a noté avec satisfaction que le projet de budget du programme biennal 2006-2007 était présenté dans un cadre plus logique que le précédent.  Dans une logique de budgétisation axée sur les résultats, a-t-il estimé, il est très important que l’on respecte les résolutions afférentes de l'Assemblée générale en matière de présentation de budget.  À cet égard, il a souhaité que soit respectée à la lettre la résolution 55/231 de l'Assemblée générale et a souligné, à l’instar du CCQAB, la nécessité de mesures concrètes à l’endroit du personnel de façon à renforcer sa responsabilisation et son efficacité.  Il s’est inquiété du nombre croissant de mandats financés sur la base de ressources extrabudgétaires et a demandé que soit augmenté le montant des ressources destinées aux domaines économique et social et pour répondre aux difficultés particulières des pays en développement.  S’agissant du coût du personnel consultant, il a fait siennes les recommandations du CCQAB selon lesquelles il faudrait justifier ces ressources au cas par cas et les limiter aux activités spécifiques. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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