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AG/EF/3097

DEUXIÈME COMMISSION: LA RÉDUCTION DE LA FRACTURE NUMÉRIQUE FACILITERAIT LA RÉALISATION DES OMD ET LA PROMOTION DU DÉVELOPPEMENT, ESTIMENT LES DÉLÉGATIONS

17/11/2004
Communiqué de presse
AG/EF/3097


Deuxième Commission

35e séance – matin


DEUXIÈME COMMISSION: LA RÉDUCTION DE LA FRACTURE NUMÉRIQUE FACILITERAIT LA RÉALISATION DES OMD ET LA PROMOTION DU DÉVELOPPEMENT, ESTIMENT LES DÉLÉGATIONS


« Dans les pays en développement et notamment en Afrique, la science de l’informatique et l’outil informatique, même rudimentaires, sont un luxe et un prestige réservés aux seuls nantis.  Le manque de ressources empêche ces pays de profiter de l’informatisation.  La deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l’information, prévue en novembre 2005 à Tunis, devra s’attacher à combler sans délai le fossé numérique qui existe entre les pays développés et les autres », a déclaré, ce matin, le représentant du Burkina Faso, exprimant ainsi un point de vue partagé par tous les pays du Sud.


La Deuxième Commission (Commission économique et financière) poursuivait ce matin l’examen des questions relatives aux technologies de l’information et des communications (TIC) et à la formation et la recherche.


Dans leurs interventions, les délégations du Pakistan, du Népal et du Bélarus ont estimé que, sans une maîtrise des technologies de l’information et des communications, les pays en développement et en transition auront peu de chances de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement et de s’intégrer aux systèmes de production et d’échanges de la mondialisation.  En tant que membre du Groupe de travail sur les TIC, le Pakistan considère que l’ONU devrait plaider en faveur de la promotion de la science et de la technologie comme outils importants du développement, a indiqué son représentant.


Parlant de la recherche et de la formation, le représentant du Japon a indiqué que son pays soutenait depuis 30 ans les travaux que mène l’Université des Nations Unies (UNU).  Le rôle de centre de réflexion et de recherche de l’UNU est plus que jamais nécessaire au système des Nations Unies et à la réflexion sur les grands problèmes auxquels fait face la communauté internationale, a estimé le représentant japonais en citant notamment les questions liées à la paix, à la gouvernance, à l’environnement, et au développement durable.  Grâce à l’usage des TIC et à la création de l’Université virtuelle internationale, s’est félicité le représentant, l’UNU participe au renforcement des capacités des pays en développement et en transition et aux échanges interuniversitaires dans le monde en développement.


En début de séance, la Commission a pris note de huit projets de résolution relatifs à différents points de l’ordre du jour de ses travaux.  Ces textes ont respectivement trait à l’assistance internationale pour le redressement économique de l’Angola; à l’assistance au Mozambique; à l’aide humanitaire à la Serbie-et-Monténégro; à l’assistance humanitaire et à l’assistance au relèvement en faveur de l’Éthiopie; à la Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés; à l’Université des Nations Unies; à la souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles; et aux mesures spécifiques répondant aux besoins et problèmes particuliers des pays en développement sans littoral.


Outre les délégations déjà citées, les représentants du Ghana et de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle se sont également exprimés.


La prochaine réunion de la Deuxième Commission sera annoncée dans le Journal.


LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT


FORMATION ET RECHERCHE


Suite et fin du débat général


M. DURGA B. SUBEDI (Népal) a souligné le potentiel et les avantages multidimensionnels des technologies de l’information et des communications (TIC) mais s’est dit préoccupé par la fracture numérique qui s’agrandit à l’intérieur des pays et entre pays.  Il a espéré que le développement des TIC puisse jouer un rôle significatif dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, notamment à travers leurs contributions dans les domaines de l’emploi, de la croissance économique et du développement durable.  Il a affirmé qu’il était nécessaire de prendre des mesures concrètes et coordonnées pour assurer un accès libre et équitable des pays en développement aux TIC.  Par ailleurs, il a expliqué que les TIC tenaient une place prioritaire dans les politiques nationales du Népal et que le pays s’employait à mettre en place les infrastructures nécessaires dans ce domaine.  Le représentant a salué les activités des commissions régionales visant à promouvoir les TIC en relation avec l’emploi, le renforcement des capacités nationales et le commerce électronique.  Enfin, il a souhaité que la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), qui doit se tenir à Tunis en 2005, contribue au développement des TIC. 


M. VADIM PISAREVICH (Bélarus) a salué les résultats obtenus lors de la première phase du SMSI, à Genève, et affirmé qu’ils contribuaient à une réflexion importante pour le développement des TIC, en particulier en ce qui concerne leur rôle dans la réalisation des objectifs de développement.  Il a souligné qu’il était essentiel, lors de la deuxième phase du Sommet à Tunis en novembre 2005, d’approfondir les décisions prises à Genève et contenues dans la Déclaration de principe et le Plan d’action.  Il faut également progresser dans l’application pratique de ces décisions, a-t-il insisté.  Toutefois, sans financement et sans création de mécanismes de financement, ces stratégies risquent de n’avoir aucun impact, a-t-il poursuivi.  Le représentant a aussi plaidé pour un suivi des actions dans le domaine des TIC, notamment par l’élaboration d’indicateurs.  Par ailleurs, il a mis l’accent sur le rôle essentiel des partenariats afin de réduire la fracture numérique.  Il a estimé que la mise en œuvre de la proposition de son pays de créer un Fonds spécial de compensation pour la fourniture de logiciels à prix réduits allait dans ce sens.  Enfin, il a conclu en affirmant que son pays entendait participer activement au processus de préparation du Sommet de Tunis.


M. KAZUO SUNAGA (Japon) a déclaré que le Japon a soutenu depuis 30 ans les travaux que mène l’Université des Nations Unies (UNU), une institution dont le rôle de centre de réflexion et de recherche est plus que jamais nécessaire au système des Nations Unies.  Le Japon se félicite de l’accent que l’UNU a mis sur deux grands thèmes qui ont aujourd’hui un impact important sur les affaires internationales: la paix et la gouvernance; l’environnement et le développement durable.  Notre pays, a dit M. Sunaga, apprécie le soutien que l’UNU apporte aux pays en développement et en transition à travers des actions de renforcement des capacités nationales et l’octroi de bourses d’études aux ressortissants de ces pays.  Notre pays soutient la création par l’UNU de l’Université virtuelle internationale (UVI) qui, à travers des programmes d’enseignement en ligne, permet à des étudiants de différentes régions du monde d’améliorer leurs connaissances dans les domaines du développement durable et de l’environnement.  L’UVI aide différentes universités à créer des partenariats et à échanger des programmes.  Aujourd’hui par exemple, des universités d’Afrique du Sud, du Ghana et de l’Ouganda contribuent au réseau de l’UVI.  En collaboration avec l’UNU, a déclaré le représentant, le Japon a soumis un projet de résolution à la Deuxième Commission, dont le but est d’exhorter les États Membres à mieux soutenir le fonctionnement de l’Université. 


M. PAUL YAW ESSEL (Ghana) a souligné le rôle de l’Institut pour les ressources nationales en Afrique (UNU-INRA), un des 13 instituts de l’Université des Nations Unies (UNU).  Il a expliqué que cet Institut, situé à Accra, avait été créé dans le but de renforcer les capacités des universités et des institutions de recherche africaines à contribuer à la recherche de solutions aux problèmes de développement de l’Afrique.  Il s’agit de développer et d’adapter des technologies qui permettraient de promouvoir la sécurité alimentaire ainsi que l’usage efficace des ressources naturelles du continent pour le développement durable, a-t-il précisé.  Rappelant les activités de l’UNU-INRA, le représentant a déploré que son budget n’atteignait pas 700 000 dollars américains, affirmant qu’il était ainsi l’Institut le moins bien financé de l’UNU.  En conséquence, il a demandé une augmentation des ressources financières de cet Institut et a appelé les États Membres, en particulier les États africains et les autres entités intéressées, à contribuer généreusement au budget de l’UNU-INRA afin qu’il puisse remplir sa mission sur le continent africain. 


M. DER KOGDA (Burkina Faso) a regretté que les pays en développement, et notamment ceux d’Afrique, restent encore en marge des bénéfices qui peuvent être tirés de l’usage des technologies de l’information et des communications (TIC).  Les administrations et le secteur privé de ces pays n’ont pas les moyens de s’offrir les technologies appropriées et de former les personnels compétents, qui leur permettraient de relever le défi du développement.  Le Burkina Faso a consenti d’énormes efforts, et entend les poursuivre, en reliant les zones rurales à la téléphonie et en modernisant son réseau national.  Les chefs lieu de départements et les grands centres urbains devraient être équipés, avec le soutien du fonds d’accès au service universel, a indiqué le représentant.  Bien que les efforts que mènent les pays en développement soient louables, le manque de ressources les empêche de s’installer dans le train de l’informatisation.  Pour y parvenir, ils ont besoin de l’aide internationale, a dit M. Der Kogda.  À cet égard, la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l’information, prévue à Tunis en 2005, devra œuvrer en vue de combler sans délai le fossé numérique Nord/Sud, a-t-il estimé.


M. ASAD M. KHAN (Pakistan) a indiqué que les progrès dans les technologies avaient malheureusement accentué la fracture numérique.  Il a affirmé qu’il était essentiel de créer un environnement international favorable et de promouvoir le transfert de ces technologies aux pays en développement dans le but d’encourager la croissance économique et le développement.  Il a estimé qu’il fallait utiliser les TIC comme un instrument stratégique pour parvenir aux objectifs de développement et renforcer l’efficacité et l’impact des programmes d’assistance et de coopération techniques du système des Nations Unies.  Soulignant que son pays était membre du Groupe de travail sur les TIC des Nations Unies, il a déclaré que le Pakistan s’employait à mettre le développement au centre des activités du groupe.  Par ailleurs, il a espéré que la deuxième phase du SMSI, à Tunis, se basera sur les résultats de la première phase du Sommet de Genève.  Il a également salué la création du Groupe de travail sur la gouvernance de l’Internet et a espéré que ses conclusions apporteront une contribution importante à la deuxième phase du Sommet.  Enfin, le représentant pakistanais a mis l’accent sur la contribution de l’UNITAR en ce qui concerne les besoins de formation et de recherche des États Membres, et particulièrement ceux en développement.  Il a toutefois regretté que les Nations Unies n’accordent pas à l’Institut des locaux gratuits et a souhaité  qu’un signal clair en ce sens serait envoyé lors de cette session de l’Assemblée générale. 


M. OROBOLA FASEHUN, Directeur du Bureau de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) à New York, a déclaré que de nombreux programmes récemment mis en place par l’OMPI concernent la protection de la propriété intellectuelle sur le Web.  L’OMPI a également lancé des initiatives visant la réduction de la fracture numérique.  Les États membres de l’OMPI ont, par exemple, adopté deux traités de régulation des activités conduites à travers l’Internet, qui sont destinés à protéger les droits de propriété intellectuelle.  Le Traité de protection de la propriété intellectuelle et le Traité sur la protection des enregistrements musicaux et des créations culturelles exigent des parties qu’elles créent un cadre législatif qui permette aux créateurs de contrôler l’usage qui est fait de leurs œuvres et d’être indemnisés quand ces œuvres sont utilisées à des fins de loisir.  Ces traités garantissent la protection des droits d’auteur des créateurs et des artistes sur l’Internet.  L’OMPI, a poursuivi M. Fasehun, a lancé en 1998 le projet OMPI-net (WIPONET), qui lie entre eux les organismes chargés de la protection des droits d’auteurs et de la propriété intellectuelle existant dans les pays membres de l’OMPI.  Pour soutenir le lancement de l’OMPI-net, nous avons organisé 22 séminaires régionaux destinés à la formation des membres des administrations nationales chargées de la protection de la propriété intellectuelle, a indiqué M. Fasehun.


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