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AG/EF/3096

COMMISSION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE: L’AUTONOMISATION DES FEMMES EST UN FACTEUR ESSENTIEL POUR LA RÉALISATION DES OMD, ESTIMENT DES DÉLÉGATIONS

16/11/2004
Communiqué de presse
AG/EF/3096


Deuxième Commission

33e & 34e séances – matin & après-midi


COMMISSION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE: L’AUTONOMISATION DES FEMMES EST UN FACTEUR ESSENTIEL POUR LA RÉALISATION DES OMD, ESTIMENT DES DÉLÉGATIONS


Elles réaffirment le rôle central du microcrédit dans la promotion du développement en milieu rural


(Publié le 17 novembre 2004)


« Le microcrédit est un instrument puissant dans la lutte contre la pauvreté », ont déclaré plusieurs délégations devant la Commission économique et financière (Deuxième Commission) qui poursuivait aujourd’hui son examen de la question de l’élimination de la pauvreté et d’autres questions liées au développement.  Dans cette perspective, elles ont plaidé pour que cette nouvelle option pour atteindre le développement durable soit pleinement poursuivie afin de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment en facilitant l’accès des plus vulnérables à ces crédits.  Le représentant du Bangladesh, pays dans lequel de grands succès ont été obtenus en matière de microcrédit, a rappelé que l’Année internationale du microcrédit 2005, qui doit s’ouvrir le 18 novembre prochain, sera l’occasion de sensibiliser la communauté internationale sur l’importance du microcrédit pour réduire la pauvreté et de renforcer les services financiers en faveur des pauvres.  Citant l’exemple de clients du Comité pour l’avancement rural du Bangladesh qui ont réussi à augmenter le pouvoir d’achat de leur foyer de 28% et leurs avoirs de 112%, il a affirmé que le microcrédit était un concept simple qui avait un impact positif sur les transformations sociales. 


La question de la participation des femmes au développement a été au centre des déclarations de plusieurs délégations, dont celles du Canada et de Singapour qui ont souligné le rôle crucial que jouent les femmes dans l’économie de nombreux pays en développement.  Sans une participation effective des femmes qui représentent la moitié de leur population, les pays en développement auront peu de chances de parvenir à la réalisation des OMD, ont indiqué ces délégations.  Parlant des politiques menées par son gouvernement, la représentante de Singapour a déclaré que l’enseignement primaire universel des garçons et des filles, qui est un des OMD, avait déjà été réalisé dans son pays.  Les femmes représentent 53,9% de la force de travail de Singapour, a-t-elle indiqué, en ajoutant que leur représentation dans le débat politique et dans les organes parlementaires et étatiques était fortement encouragée par le Gouvernement.  Petit pays sans ressources naturelles, Singapour a axé ses efforts sur la qualité de ses ressources humaines, a-t-elle expliqué, en précisant que 3,8% du PNB de Singapour était investi dans l’éducation.  Pour sa part, la représentante du Canada a estimé que l’égalité entre les hommes et les femmes constituait un but en soi.  Le Canada accorde, par conséquent, son appui à l’application de mesures sexospécifiques et à l’autonomisation des femmes en vue de lutter plus efficacement contre la pauvreté, la faim et la maladie et de stimuler un développement durable, a-t-elle souligné. 


Après la conclusion du débat sur l’élimination de la pauvreté et les autres questions liées au développement, la Deuxième Commission a entendu la présentation des rapports qui lui étaient soumis sur les technologies de l’information et des communications (TIC) au service du développement, et sur la formation et la recherche.  Prenant la parole sur la question des TIC, le représentant de la Tunisie, dont le pays accueillera la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) prévue à Tunis, du 16 au 18 novembre 2005, a déclaré que le premier objectif de ce Sommet (SMSI) consisterait à transformer la fracture numérique Nord-Sud en perspective numérique.  Dans son intervention, le représentant de la Suisse a rappelé que la première phase du SMSI, tenue à Genève l’an dernier, avait permis l’adoption d’une Déclaration politique et d’un Plan d’action des TIC.  Cependant, a-t-il ajouté, aucun consensus n’avait pu être trouvé sur les thèmes importants de la gouvernance de l’Internet et sur les mécanismes de financement qui permettraient de faire face aux enjeux des TIC en faveur de la promotion du développement.  Les délégations de la Tunisie et de la Suisse ont émis l’espoir que les recommandations du Groupe de travail sur les TIC et de l’équipe spéciale chargée d’étudier ces questions seront soumises à temps au processus préparatoire du Sommet de Tunis pour être adoptées par les États Membres à l’issue de cette rencontre. 


Par ailleurs, la Deuxième Commission a adopté, après un vote sur un paragraphe de son préambule, le projet de résolution relatif à la promotion d’une approche intégrée de la gestion de la zone de la mer des Caraïbes dans la perspective du développement durable.


Outre les délégations déjà citées, les délégations des pays suivants ont pris la parole: Nigéria, Kenya, Islande, Saint-Marin, Suriname (au nom de la CARICOM), Malaisie, Venezuela, Mali, Érythrée, Cambodge, Myanmar, Colombie, Népal, Burkina Faso, Indonésie (au nom de l’ANASE), Jordanie, Swaziland, République-Unie de Tanzanie, Chine, Qatar (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Koweït, Trinité-et-Tobago (au nom de la CARICOM).


La Commission a également entendu le Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays sans littoral et les petits pays insulaires en développement, ainsi que les Observateurs de l’Organisation de la Conférence islamique et de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. 


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, mercredi 17 novembre, à 10 heures. 



ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ ET AUTRES QUESTIONS LIÉES AU DÉVELOPPEMENT


Fin du débat général


M. BULUS PAUL ZOM LOLO (Nigéria) a déclaré que son pays avait créé en 1986 une Banque populaire destinée à faciliter l’attribution de crédits aux petites et moyennes entreprises exerçant notamment dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage et du petit commerce de détail.  Cette structure a cependant souffert de faiblesses structurelles et de gestion, a-t-il regretté.  De plus, les emprunteurs ont souvent eu du mal à payer à temps les traites de remboursement des fonds empruntés à la Banque.  Ces faits montrent que malgré leur potentiel, le microcrédit et la microfinance ne sont pas la seule solution qu’il faudrait envisager pour fournir une aide aux pauvres et promouvoir l’esprit d’entreprise dans les régions rurales, a estimé le représentant.  Le secteur privé, a-t-il dit, doit jouer un rôle moteur en soutenant les efforts que déploient les gouvernements en créant des organismes de microfinancement.  Nous pensons que le secteur privé est en fait plus compétent que les structures gouvernementales pour gérer les structures de microcrédit, a déclaré le représentant.  Le Nigéria organisera un sommet sur le microcrédit en 2005, a-t-il annoncé.


M. NJOGU NGARIAMA (Kenya) a souligné le rôle crucial du microcrédit dans l’éradication de la pauvreté, la promotion de l’égalité entre les sexes et dans le développement en général des communautés rurales.  Il a aussi insisté sur l’importance du secteur privé qui facilite le développement des entreprises et, en plus de fournir des emplois, constitue une source majeure de revenus gouvernementaux grâce aux taxes.  Toutefois, a-t-il poursuivi, la participation de ce secteur est limitée par le manque de services financiers efficaces, en raison des taux de prêt exorbitants des institutions commerciales.  Ainsi, il a expliqué qu’une large part de la société n’avait pu s’engager dans les entreprises et que les pauvres avaient besoin d’y accéder par le biais de garanties gratuites et de faibles taux d’intérêts.  Par ailleurs, le représentant a insisté sur les mesures prises par son pays pour promouvoir l’accès au crédit, comme la mise en place de l’Unité de microfinance de la Banque centrale en 2003.  Il a insisté sur les initiatives prises par le Kenya dans le cadre de l’Année internationale pour le microcrédit en 2005, telles que des consultations entre toutes les parties prenantes visant à faciliter l’accès à des crédits abordables.  Rappelant que plusieurs pays avaient intégré le microcrédit dans leurs stratégies de réduction de la pauvreté, il a appelé les partenaires de développement à faire du Programme de microcrédit une priorité de l’assistance afin qu’il n’entre pas en compétition avec les fonds nécessaires pour les services de base comme la santé et l’éducation.


M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) s’est félicité de l’importance accordée à l’Année internationale du microcrédit, concept qui, a-t-il estimé, fournit un nouveau paradigme de développement.  Grâce au microcrédit, les personnes vivant dans la pauvreté peuvent travailler pour sortir de cette situation.  À titre d’exemple, il a indiqué qu’une étude au Bangladesh avait montré que les clients du Comité pour l’avancement rural, participant à des programmes de microcrédit pendant plus de quatre ans, avaient réussi à augmenter les dépenses de leur foyer de 28% et leurs avoirs de 112%.  Le microcrédit dépasse les limites des facteurs de production pour inclure la créativité, la diversité et l’information, engendrant ainsi les activités économiques et améliorant la production, a-t-il poursuivi.  Il a estimé qu’afin de briser le cycle de la pauvreté, il était essentiel de construire un cycle vertueux de progrès basé sur le concept du microcrédit en incluant des partenariats entre les États, les Nations Unies, les institutions financières internationales, les ONG et le secteur privé.  Il a rappelé que le microcrédit était un outil

efficace non seulement pour éradiquer la pauvreté mais aussi pour l’autonomisation de la femme, l’amélioration des conditions sanitaires, de la santé et de l’éducation.  Soulignant les actions déjà entreprises par son pays dans le cadre de l’Année internationale du microcrédit, il a insisté sur le rôle de cet évènement afin de révéler l’importance du microcrédit dans la réduction de la pauvreté, la promotion des bonnes pratiques et le renforcement des secteurs financiers de développement qui soutiennent les services durables en faveur des pauvres.


M. HJALMAR HANNESSON (Islande) a déclaré que la migration internationale pouvait positivement contribuer au développement et à la croissance économique si elle est correctement régulée et gérée.  Si on veut réduire les effets négatifs de la migration, il faut promouvoir le respect des droits de l’homme des migrants, a dit le représentant.  La lutte contre le trafic d’êtres humains devrait constituer une priorité pour tous les États, qu’ils soient pays d’origine ou de destination des migrants.  Le Gouvernement de l’Islande est conscient du fait que son territoire sert de transit aux victimes de la traite humaine, et c’est pourquoi, il prend des mesures strictes pour combattre ce phénomène, a indiqué M. Hannesson.  L’Islande a signé la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et son Protocole, a dit le représentant, soulignant que la lutte contre le trafic des êtres humains est une priorité de l’Islande au sein de l’OSCE.


M. DANIELE D. BODINI (Saint-Marin) a estimé que le système de microcrédit, s’il est bien géré, constituait un outil puissant pour les moins privilégiés quant à leur potentiel à créer des entreprises.  Les petites entreprises font avancer l’économie mondiale en fournissant des services et des biens pour toute la communauté tout en contribuant à la stabilité de la structure sociale, a-t-il ajouté.  Le représentant a indiqué que la promotion et le renforcement des petites entreprises présentaient des avantages pour tous les pays, y compris les pays industrialisés, comme le développement des femmes et des jeunes et la réduction des flux migratoires.  La protection des emplois dans les pays développés et la création d’emplois dans les pays en développement sont une priorité mondiale, a-t-il insisté.  Il a affirmé que le microcrédit ne doit pas être confondu avec l’assistance et que les prêteurs privés, qui mettent en jeu leur capital, devraient investir conjointement avec les organismes financiers nationaux et internationaux et être responsables de la gestion des agences de microcrédit. 


M. EWALD WENSLEY LIMON (Suriname), s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a déclaré que la communauté internationale a l’obligation morale d’aider les pays en développement à réaliser les OMD.  Très peu de progrès ont été accomplis dans la lutte contre la faim et la pauvreté, a regretté le représentant.  Rappelant que les États des Caraïbes avaient récemment souffert de catastrophes naturelles, notamment des ouragans et des cyclones, il a demandé à la communauté internationale de soutenir le relèvement économique des petits États insulaires les plus touchés.  Le microcrédit peut contribuer à éliminer la pauvreté la plus abjecte, a estimé le représentant.  La CARICOM demande donc aux partenaires au développement de soutenir les États de la région à mettre en place des organismes de microcrédit efficaces.  En outre, a ajouté le représentant, les pays de la CARICOM, qui sont de plus en plus affectés par le VIH/sida, ont besoin d’une aide plus substantielle et plus soutenue pour lutter contre cette pandémie qui affaiblit leur potentiel de développement.


M. YEAN YOKE HENG (Malaisie) a appuyé pleinement l’idée que l’éradication de la pauvreté nécessite une approche multidimensionnelle appelant des actions aux niveaux national, régional et international.  L’assistance internationale est la condition clef du succès de la lutte contre la pauvreté, a-t-il insisté.  Rappelant les efforts accomplis en matière d’aide publique au développement, il a toutefois plaidé pour que les donateurs qui ne l’ont pas fait respectent leurs engagements dans ce domaine.  Par ailleurs, il a souligné les intentions exprimées par le Fonds monétaire international (FMI) en octobre dernier visant à améliorer son soutien au pays à faible revenu et a espéré que ces changements tiendraient compte des besoins spécifiques de ces pays.  Il a aussi souligné l’importance d’élaborer des politiques cohérentes dans le domaine de l’allègement de la dette des pays pauvres très endettés, convaincu qu’il faudrait redoubler d’efforts.  Soulignant l’impact positif du microcrédit, il a déclaré que la Malaisie avait pris une série de mesures pour faciliter l’accès des pauvres au microcrédit et que cette participation des pauvres avait contribué de manière significative à l’économie malaisienne et au programme national d’éradication de la pauvreté.  Ainsi, il a appelé les Nations Unies et les institutions financières internationales à continuer de renforcer leur assistance aux pays en développement afin de les aider à développer des institutions de microcrédit en faveur des pauvres. 


M. ALI HACHANI (Tunisie) a estimé que la pauvreté n’était pas une fatalité mais le produit d’un développement économique à multiples et inégales vitesses et le principal symptôme d’un ordre mondial rongé par les disparités et les paradoxes.  Il a affirmé que cette problématique devait bénéficier d’une approche intégrée associant tous les acteurs dans une logique de développement.  Il a déclaré que le développement devait être placé au centre des négociations commerciales multilatérales de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) afin de pouvoir équilibrer progressivement les échanges.  De plus, il a indiqué qu’il fallait convenir d’une approche internationale concertée et structurée pour réduire les dettes extérieures des pays en développement et respecter les engagements souscrits de consacrer 0,7% du PIB à l’Aide publique au développement (APD).  Il a également insisté sur la nécessité de garantir un financement approprié pour la mise en œuvre du Plan d’action du Caire.  Soulignant l’importance de mobiliser de nouvelles sources de financement, il déclaré que le Fonds mondial de solidarité, mis en place par l’Assemblée générale, constituait un nouvel instrument pour lutter contre la pauvreté dans les régions les moins nanties.  Enfin, il a espéré que la Deuxième Commission soutiendrait la proposition du Groupe des 77 de proclamer le 20 décembre comme Journée internationale de solidarité humaine afin de valoriser l’esprit de partage dans la lutte contre la pauvreté. 


Mme JULIA LÓPEZ CAMACARO (Venezuela) a déclaré que le Gouvernement voulait construire une société respectueuse des droits de tous ses citoyens, précisant que la lutte contre la pauvreté entre dans ce cadre.  C’est pourquoi, le Gouvernement a mis en place un programme national de microcrédit visant à stimuler la création de coopératives agricoles dans les zones rurales, a dit la représentante.  Les groupes vulnérables, et notamment les communautés autochtones, sont les premiers bénéficiaires de cette politique.  Le Gouvernement vénézuélien s’est déclaré prêt à respecter les engagements qu’il a pris dans le cadre de la Déclaration du Millénaire.  Il fera tout ce qui est possible pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a dit la représentante, en indiquant que le Président Chavez avait lui-même pris la direction de la mise en œuvre des politiques devant permettre la réalisation des OMD.  La nutrition, la santé, l’éducation et le logement, reçoivent en ce moment toute l’attention nécessaire, a indiqué la représentante.


M. BAKARY DEMBELE (Mali) a indiqué que son pays avait clairement affiché sa volonté de placer la lutte contre la pauvreté au centre de ses priorités.  Citant les actions entreprises dans ce domaine, il a déclaré qu’elles visaient à renforcer le développement humain, le développement institutionnel par l’amélioration de la bonne gouvernance et de la participation ainsi que le développement des infrastructures.  Rappelant que le Mali avait, depuis 10 ans, institué le mois d’octobre comme mois du partage et de la solidarité, il a indiqué que ces manifestations avaient pour but, à travers une large mobilisation, de contribuer à l’atténuation des inégalités et de promouvoir l’accès aux services de base pour les populations.  Par ailleurs, il a mis en lumière le rôle de la Banque de solidarité malienne qui accorde des prêts accessibles aux pauvres.  En ce qui concerne le microcrédit, il a rappelé son rôle dans la création d’activités génératrices d’emplois et de revenus ainsi que dans l’accès à un service financier minimum.  Le microcrédit représente une piste sérieuse pour la mobilisation de ressources externes et internes et pour lutter contre la pauvreté, a-t-il insisté.  Il a indiqué que l’Année internationale du microcrédit permettrait de sensibiliser la communauté internationale et de prendre des actions concrètes au profit des populations.  Enfin, il a lancé un appel vibrant au renforcement des partenariats entre pays riches et pays pauvres afin d’éliminer la pauvreté et de réaliser les OMD. 


Mme ALEXANDRA WHITE-THOPPIL (Canada) a déclaré que l’égalité entre les sexes était un but en soi et un élément essentiel de la réalisation des OMD.  Partisan de la réalisation des OMD, le Canada croit que ceux-ci établissent un cadre commun pour la collaboration de la communauté internationale avec d’autres donateurs afin de lutter contre la pauvreté dans le monde.  La politique de l’Agence canadienne de développement international (ACDI) sur l’égalité des sexes reflète le rôle essentiel du respect de la sexospécifité dans le développement durable.  Il faut promouvoir la participation des femmes, à des postes de décision, au développement durable de leurs sociétés.  Il faut aussi appuyer le rôle que les femmes et les filles doivent jouer, en promouvant le respect de leurs droits fondamentaux; et il faut réduire les inégalités entre les femmes et les hommes en ce qui concerne l’accès aux ressources et aux bénéfices du développement.  Le Canada affirme son plein soutien et son appui à la Déclaration et au Programme de Beijing, a déclaré la représentante.


M. AMARE TEKLE (Érythrée) a affirmé que la promotion d’une participation effective des personnes, surtout au niveau communautaire, était essentielle pour tout effort de développement.  De plus, il a dit partager l’idée selon laquelle la lutte contre la pauvreté passait par la création d’un climat international propice, assurant des opportunités équitables de développement.  Il a estimé que la mondialisation, le fardeau de la dette, les accords commerciaux actuels, dont ceux sur l’agriculture de l’OMC, avaient considérablement contribué à la pauvreté et à la faim.  En conséquence, a-t-il poursuivi, les pays riches doivent partager la responsabilité pour cette situation et assister les gouvernements nationaux et les institutions internationales concernées dans l’élaboration d’un système de sécurité alimentaire.  Il a toutefois précisé que les pays riches ne pouvaient être tenus que moralement responsables et qu’ils appartenaient aux gouvernements de nourrir leurs populations.  Enfin, il a déclaré que la bonne gouvernance était une condition cruciale pour le développement, affirmant que si la pauvreté et la faim étaient causées par des catastrophes naturelles ou encore la dégradation écologique, elles étaient aussi le résultat de décisions humaines.  Les politiques du gouvernement, a-t-il ajouté, peuvent alléger ou aggraver la pauvreté et la fin.  Le représentant a notamment expliqué que la décision d’entrer en conflit engendrait des conséquences sociales catastrophiques et pouvait être la cause de la pauvreté et de la faim. 


M. WIDHYA CHEM (Cambodge) a déclaré que la récente formation du troisième Gouvernement royal du Cambodge a montré que le Cambodge continuait à aller vers le renforcement de sa stabilité politique et de son ordre social.  Sur la base des progrès accomplis ces dernières années, le nouveau Gouvernement va mettre en œuvre une stratégie de développement « rectangulaire » centrée sur la bonne gouvernance.  La bonne gouvernance requiert la participation de toutes les composantes nationales, et elle doit être basée sur l’équité, la justice sociale et la durabilité des institutions et du cadre social.  Le Gouvernement du Cambodge a décidé à cet égard de combattre la corruption; de procéder à une réforme légale et judiciaire; de réformer l’administration en procédant à une décentralisation; et de procéder à une réforme des forces armées du pays en mettant un accent sur des programmes de démobilisation, a indiqué M. Chem.


M. U AUNG LYNN (Myanmar) a expliqué que son pays, dont l’économie est basée principalement sur l’agriculture, avait mis l’accent sur l’expansion de la production agricole et la diversification des produits agricoles afin de lutter contre la pauvreté.  Il a également souligné l’importance du développement industriel, indiquant que 26 zones industrielles avaient été établies pour promouvoir leur développement par le biais de la création d’emplois et la promotion du secteur privé.  Au sujet du microcrédit, il a indiqué que ce concept n’était pas nouveau dans son pays et que le dernier projet en date devrait inclure 165 000 foyers d’ici à décembre 2005.  Les opérations de microfinance au Myanmar, a-t-il poursuivi, encouragent la participation des femmes qui représentent environ 99% des prêts.  Enfin, il a souligné que son pays, membre de l’ANASE, travaillait avec les autres États membres de cette organisation pour mettre en œuvre le Plan d’action pour le développement rural et l’éradication de la pauvreté de l’ANASE. 


M. ALVARO SANDOVAL (Colombie) a déclaré que les pays en développement étaient confrontés à de trop nombreux obstacles pour pouvoir réaliser les OMD.  L’absence d’accès aux marchés des pays du Nord, la baisse de l’aide publique au développement, et l’insuffisance des ressources intérieures font partie de ces obstacles, a indiqué le représentant.  Tout en reconnaissant que les pays en développement devaient changer leurs priorités budgétaires, rationaliser l’usage de leurs propres ressources, lutter contre certaines formes de corruption, et améliorer la productivité de leurs économies, il a indiqué que même les pays qui avaient réussi dans ces différents domaines restaient incapables de réaliser les OMD.  La plupart des pays pauvres, même les mieux gérés, n’auront jamais les moyens d’éliminer la pauvreté et d’améliorer la situation en matière d’éducation et de santé de leurs populations si la communauté internationale ne leur accorde pas certains traitements préférentiels et différenciés dans les mécanismes de la mondialisation, a estimé le représentant. 


M. DURGA B. SUBEDI (Népal) a indiqué que le nombre de personnes vivant dans une extrême pauvreté dans plusieurs pays en développement continuait à augmenter.  Il a rappelé la nature multidimensionnelle de la pauvreté qui est aggravée par la faim, la malnutrition, les maladies, le manque d’éducation et le chômage.  À ces éléments, il a ajouté les effets des catastrophes naturelles ou provoquées par l’homme.  Il a déclaré que la communauté internationale devait comprendre que les efforts faits au niveau national ne pouvaient seuls atteindre les objectifs d’éradication de la pauvreté et a plaidé pour un véritable soutien en matière de ressources financières, de transfert de technologies et de développement humain.  Il a insisté sur l’importance d’un système commercial multilatéral ouvert, non discriminatoire et équitable et a appelé à l’annulation de la dette.  Par ailleurs, il a souligné le rôle du développement industriel et la nécessité de renforcer une productivité stable et prévisible.  Dans ce contexte, il a dit attaché une grande importance au microcrédit mais a affirmé que les services financiers et des entreprises n’avaient pas réussi à toucher les plus pauvres et les femmes.  En ce qui concerne le rôle des femmes dans le développement, le représentant a affirmé que l’égalité entre les sexes contribuait à l’éradication de la pauvreté mais que les marchés du travail n’avaient pas encore été adéquatement améliorés dans ce domaine.   


Mme LAI WEI LIN (Singapour) a déclaré que Singapour croyait en la promotion des femmes dans le milieu du travail.  L’économie de Singapour étant dépendante de la qualité de ses ressources humaines, le Gouvernement a mis l’accent sur l’amélioration de l’éducation pour les deux sexes.  L’an dernier, Singapour a investi 3,8% de son PNB dans ses structures d’éducation, soit 6,1 milliards de dollars de Singapour.  Le taux d’alphabétisation de la population de Singapour est aujourd’hui de 91% pour les femmes de plus de 15 ans, a indiqué Mme Lai Wei Lin.  Reconnaissant l’importance de l’éducation primaire, le Gouvernement de Singapour l’a rendue obligatoire pour les garçons et les filles.  Concernant le monde du travail, les Singapouriennes représentent aujourd’hui 53,9% de la force de travail de leur pays.  Elles travaillent aujourd’hui dans tous les secteurs, y compris ceux qui étaient traditionnellement dominés par les hommes.  Actuellement, on compte 10 femmes députées à Singapour, deux autres sont membres du Gouvernement.  Le nouveau Premier Ministre a appelé les femmes à s’impliquer davantage dans la gestion des affaires publiques et dans les structures politiques de Singapour.  Les Singapouriennes font cependant face à un dilemme, car si elles réussissent de plus en plus leur vie professionnelle, elles ont du mal à construire une vie de famille et à réussir leur vie privée.  Tentant de leur venir en aide, le Gouvernement a mis en place différents programmes de soutien à la maternité des femmes ayant un emploi, notamment en instituant un congé de maternité de 12 semaines et en permettant aux mères de jeunes enfants de s’absenter deux jours par semaine.  Mais beaucoup reste à faire, car il faut changer les mentalités non seulement des hommes mais aussi des femmes elles-mêmes, a conclu la représentante.  


M. DER KOGDA (Burkina Faso) a affirmé que les visages multiples de la pauvreté indiquaient qu’elle n’était pas seulement un enjeu économique et social mais constituait également une violation des droits humains.  La pauvreté et, plus généralement, l’inégalité mettent la stabilité sociale en danger et constitue une menace pour les libertés fondamentales au sens civil et politique, a-t-il insisté.  Il a indiqué que la lutte contre la pauvreté dans son pays, dont 92% de la population vivent en milieu rural, impliquait des actions soutenues pour la réduction des disparités d’accès aux actifs physiques tels la terre, les équipements et les moyens financiers, ainsi qu’aux actifs humains comme l’instruction, la santé et la nutrition.  Il a souligné le rôle des instruments mis en place par son gouvernement pour le microcrédit mais a regretté que leurs actions soient limitées dans leurs capacités à répondre aux besoins du public.  Au plan régional, il a déclaré que l’Afrique avait besoin du concours de la communauté internationale pour renforcer la qualité de ses choix économiques afin d’améliorer les conditions de vie de ses populations.  C’est pourquoi, a-t-il conclu, des initiatives comme le Fonds mondial de solidarité devraient être soutenues en le dotant de ressources nécessaires. 


M. THOMAS GASS (Suisse) a déclaré qu’il fallait renforcer ou modifier les lois qui s’appliquent aux conditions de séjour des femmes migrantes.  La Suisse soutient l’harmonisation des lois nationales avec les dispositions des textes et des conventions adoptés au niveau international.  Les femmes migrantes, qui généralement transfèrent plus d’argent vers leurs pays d’origine que les hommes migrants, pourraient mieux participer au développement de leurs communautés d’origine si les règlements qui régissent les virements internationaux étaient modifiés, a estimé M. Gass.  La Suisse souhaite que des directives internationales soient adoptées contre les abus et les violences que subissent les femmes migrantes.  Pour les femmes migrantes mariées, nous pensons que le renouvellement de leur permis de séjour ne devrait pas être conditionné par l’approbation de leur époux, a déclaré le représentant.   


M. PRAYOMO ATIYAMTO (Indonésie) a plaidé pour la pleine application du Consensus de Monterrey et du Plan de mise en œuvre de Johannesburg afin de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notamment en matière de réduction de la pauvreté.  Il a appelé la communauté internationale à prendre les actions nécessaires pour résoudre le problème de la dette, améliorer l’accès au marché des pays en développement ainsi que leur participation au processus de décision.  Il a indiqué que le microcrédit était une priorité de la nouvelle présidence indonésienne en raison de son rôle dans l’éradication de la pauvreté.  Il a également noté que les gouvernements devraient, avec le soutien de la communauté internationale, être encouragés à améliorer l’accès au microcrédit ainsi que le développement des institutions de microfinance.  En ce qui concerne l’Année internationale du développement, il a souhaité que cet évènement fasse partie d’un processus continu pour élaborer des approches efficaces pour le développement durable de la microfinance.  Une plus grande attention doit être portée aux capacités nationales de microcrédit et de microfinance en tant qu’instrument d’éradication de la pauvreté, a-t-il ajouté, affirmant que l’Indonésie entendait prendre pleinement part aux activités de l’Année internationale du microcrédit. 


M. BASHEER ZOUBI (Jordanie) a déclaré qu’un accord avait été signé au mois de mai dernier entre le Gouvernement de Jordanie et le Bureau du PNUD pour la région du Golfe en vue de créer un organisme de crédit destiné à la promotion d’entreprises par les pauvres.  La Reine de Jordanie a pour sa part présidé un sommet sur le microcrédit qui s’est tenu à Washington sous l’égide des institutions financières internationales.  La Reine Rania Al-Abdullah a aussi été invitée à devenir l’Envoyée spéciale au niveau mondial de l’Année internationale du microcrédit qui sera célébrée en 2005.  Elle mène en ce moment des campagnes de promotion du microcrédit visant à aider les femmes à créer de petites entreprises, a dit le représentant.


M. PATRICK V. MNISI (Swaziland) a souligné que son pays accordait une haute priorité à l’élimination de la pauvreté ainsi qu’à l’éradication du VIH/sida et à la création d’emplois.  Il s’est félicité de la coordination entre son gouvernement, les ONG, la société civile et les organisations des Nations Unies, afin de réduire le niveau de pauvreté dans le pays.  Concernant les efforts accomplis au niveau national, il a mis en lumière la Stratégie de développement du Swaziland qui est axée sur la réduction de la pauvreté.  Son pays, a-t-il ajouté, a mis en place des projets de microcrédit pour encourager la création d’entreprises et la génération de revenus chez les plus pauvres.  Toutefois, il a rappelé les problèmes auxquels doit faire face son pays, notamment la pandémie du VIH/sida, le taux de chômage élevé ainsi que la sécheresse qui a frappé le Swaziland ces quatre dernières années.  Le représentant a aussi expliqué qu’en tant que pays sans littoral en développement, le Swaziland craignait une augmentation de la concurrence pour les investissements dans la région, notamment avec l’Afrique du Sud et le Mozambique.  Enfin, il s’est toutefois dit convaincu, qu’avec le soutien de la communauté internationale et dans un esprit de partenariat, l’Afrique pouvait parvenir à la réalisation de ses objectifs et de ses initiatives et a appelé le continent à s’unir pour partager les idées qui l’aideront à éradiquer la pauvreté. 


M. S. B. LIKWELILE (République-Unie de Tanzanie) a déclaré que dans les efforts qu’il déploie pour réaliser les OMD, son pays est confronté à de nombreux défis, notamment en ce qui concerne l’élimination de la pauvreté.  Ces défis se posent non seulement au niveau national, mais aussi au niveau mondial, a dit le représentant.  La Conférence sur la réduction de la pauvreté, qui a eu lieu au mois de mai dernier à Shanghai en Chine, nous a permis de réfléchir à la manière dont les efforts de lutte contre la pauvreté pourraient être renforcés, a dit M. Likwelile.  D’autres difficultés existent, a-t-il poursuivi, dans le domaine de la mise en œuvre, du financement et de l’évaluation des politiques de lutte contre la pauvreté.  Il est donc important que tous les pays respectent les engagements qu’ils ont pris en matière de financement du développement, afin de mettre en œuvre les termes du Consensus de Monterrey et ceux du Plan de mise en oeuvre de Johannesburg.  Il est également indispensable de résoudre les questions de la dette, de l’accès aux marchés, et de l’APD, qui conditionnent la réalisation des OMD et notamment du huitième d’entre eux, qui est relatif à la réduction de moitié, du nombre de personnes pauvres dans le monde.


Mme WENDA ADRIAANSE, Observatrice de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a souligné l’importance du microcrédit dans le travail de la Fédération. Ces formes d’assistance, si elles sont menées avec soin, pourraient produire des résultats bénéfiques forts pour les communautés extrêmement vulnérables lorsqu’elles sont bien conçues et gérées.  Elle a indiqué que la transition de la charité à l’autonomisation devait être perçu comme un instrument pour aider les communautés à construire leur propre dignité et leur capacité de croissance durable.  Elle a indiqué que si les recommandations du

Secrétaire général contenues dans son rapport étaient appliquées durant l’Année internationale du microcrédit, les sociétés membres de la Fédération s’impliqueraient activement dans les partenariats nécessaires.  Par ailleurs, elle a expliqué qu’alors que les besoins et la vulnérabilité augmentaient, les fonds fournis par les gouvernements diminuaient.  Enfin, elle a souligné la nécessité d’un dialogue au niveau national sur l’élaboration et la mise en œuvre des politiques économiques et sociales visant à la réalisation des OMD. 


M. SHAHID HUSAIN, Organisation de la Conférence islamique (OCI), a déclaré que l’OCI appuyait les recommandations du Secrétaire général concernant le statut des migrants.  Les migrants doivent avoir tous leurs droits dans les pays qui les accueillent et auxquels ils apportent leur force de travail et leur créativité.  Lors de son dernier Sommet à Putrajaya en Malaisie, l’OCI s’est proposée d’apporter sa contribution à la protection des femmes migrantes contre les trafics et toutes les formes d’exploitation sexuelle.  L’OCI s’insurge contre toutes les insinuations contenues dans les rapports du Secrétariat ou dans les déclarations de certaines délégations concernant le statut des femmes dans les sociétés musulmanes, a dit le représentant.  L’Islam reconnaît l’égalité entre les hommes et les femmes, a-t-il affirmé.  Les observateurs extérieurs devraient faire l’effort de reconnaître les différences qui existent entre les cultures locales de certaines sociétés et la religion.  Le retard dans lequel vivent les femmes dans certains pays de l’OCI est le résultat des contraintes sociales locales, des traditions communautaires, et des négligences qui ont existé pendant la période coloniale, a indiqué le représentant en soulignant que ces faits n’avaient rien à voir avec l’Islam.  L’OCI appelle les gouvernements à prendre des mesures pour redresser les torts faits aux femmes, et elle se félicite de l’assistance que peuvent fournir l’ONU et les partenaires au développement bien intentionnés dans ce domaine, a dit M. Shahid Hussain.


Adoption d’un projet de résolution


La Deuxième Commission, après avoir adopté par 121 voix pour, 1 vote contre (États-Unis) et 3 abstentions (Côte d’Ivoire, Éthiopie, Japon), le 14ème paragraphe de son préambule, a approuvé l’ensemble du projet de résolution relatif à la promotion d’une approche intégrée de la gestion de la zone de la mer des Caraïbes dans la perspective du développement durable (A/C.2/59/L.34), aux termes duquel l’Assemblée générale estimerait qu’il importe d’adopter une approche intégrée de la gestion de la zone de la mer des Caraïbes dans la perspective du développement durable.  Selon ce texte, l’Assemblée encouragerait l’adoption d’autres mesures visant à promouvoir une approche intégrée de la gestion de la zone de la mer des Caraïbes dans la perspective du développement durable, conformément aux recommandations figurant dans sa résolution 54/225, ainsi qu’aux dispositions d’Action 21, au Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement, aux conclusions de sa 22ème session extraordinaire, à la Déclaration de Johannesburg sur le développement durable et au Plan d’action de Johannesburg, ainsi qu’aux travaux de la Commission du développement durable, et en conformité avec les dispositions pertinentes du droit international, notamment de la Convention sur le droit de la mer.


Explications de vote


Avant le vote, le représentant de la Barbade a exprimé la déception de sa délégation et d’un certain nombre de pays sur la demande de vote exprimée par les États-Unis.  Le 14ème paragraphe du préambule, sur lequel la délégation des États-Unis exige un vote, reflète la situation dans laquelle vivent aujourd’hui les pays des Caraïbes, de plus en plus victimes de cyclones et d’ouragans, a indiqué le représentant, en demandant aux délégations de voter en faveur du texte.  Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant de Qatar a dit que les pays de ce Groupe regrettaient la procédure de vote demandé par une délégation sur l’un des paragraphes du projet de résolution.  Le Groupe des 77 et la Chine appellent toutes les délégations à voter pour le texte, a dit le représentant.  Intervenant à son tour, la représentante des États-Unis a indiqué que sa délégation voterait contre le 14ème paragraphe du préambule du projet de résolution.  Aucune étude scientifique, selon elle, ne vient appuyer les déclarations selon lesquelles les ouragans deviendraient plus fréquents dans la région des Caraïbes du fait d’un quelconque réchauffement de la planète. 


Après le vote, le représentant du Venezuela a émis des réserves sur certains paragraphes du projet de résolution concernant la Convention sur le droit de la mer à laquelle son pays n’est pas partie, a-t-il précisé.


TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT


Présentation de rapports


M. SURBALAND KHAN, Coordonnateur exécutif du Groupe de travail sur les technologies de l’information et des communications (TIC) et Directeur de la Division de soutien et de coordination du Département des affaires économiques et sociales de l’ECOSOC, a présenté la note du Secrétaire général transmettant le rapport du Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT) qui présente les actions menées ainsi que l’avancement des préparatifs pour la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), prévue à Tunis du 16 au 19 novembre 2005.  Il a expliqué que la première phase du Sommet, tenue à Genève du 10 au 13 décembre 2003, avait abouti à deux résultats significatifs: l’adoption d’une Déclaration de principe et d’un Plan d’action.  Ceux-ci invitent notamment le Secrétaire général à établir des groupes de travail sur la gouvernance d’Internet et sur les mécanismes de financement pour combler la fracture numérique, a-t-il poursuivi.  Par ailleurs, dans la perspective de la deuxième phase du Sommet, il a souligné l’importance de conserver l’élan acquis et le consensus existant entre les parties prenantes depuis la première phase du Sommet à Genève.  Ainsi, il a rappelé que les Nations Unies s’étaient engagées à fournir l’appui nécessaire pour la deuxième phase du Sommet, comme lors de la deuxième phase et que l’Organisation travaillerait avec le pays hôte pour faire du Sommet un succès.  Il est essentiel que les gouvernements, le secteur privé et la société civile fassent preuve de leur volonté d’assurer le succès de la deuxième phase du Sommet mondial et y participent au plus haut niveau, a-t-il insisté. 


M. Khan a également présenté un rapport du Secrétaire général sur les TIC qui n’est pas disponible en français.   


M. WIJAYANANDA JAYAWEERA, Directeur de la Division du développement de la communication à l’UNESCO, a présenté le rapport du Directeur général de l’UNESCO sur les programmes de communication en faveur du développement menés par le système des Nations Unies.  La communication est un moyen de soutien à la promotion du développement durable, a dit M, Jayaweera.  Elle n’est pas une fin en soi, mais vise plutôt à sensibiliser les individus et les communautés sur la réalité qui les entoure et sur le fait qu’ils ont les moyens de se prendre en charge pour améliorer leur statut économique et social.  Une bonne communication doit se baser sur les notions d’égalité entre les gens et doit avoir foi en leur capacité à débattre intelligemment des questions sociales qui les affectent.  La communication pour le développement doit améliorer la capacité des populations à absorber des informations provenant de sources différentes pour leur permettre de faire ensuite des choix judicieux.  L’objectif est de parvenir à une plus grande implication des communautés dans les programmes de développement qui leur sont destinés et de soutenir la réalisation de ces programmes, notamment les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Les dirigeants mondiaux qui se sont réunis à Genève lors du Sommet mondial sur la société de l’information, en décembre 2003, ont reconnu que la communication, l’information, et les connaissances, sont au centre de tout progrès humain.  Le rapport du Directeur général de l’UNESCO présente les différents programmes et projets mis en place par huit agences, fonds et programmes des Nations Unies, a dit M. Jayaweera. 


Débat interactif


Après la présentation de M. Jayaweera, M. KHAN a indiqué qu’un forum mondial sur les technologies de l’information et des communications se tiendrait à Berlin dans quelques mois en vue de débattre notamment de la question du renforcement des capacités en matière de TIC dans les pays en développement.  Ce débat entrera dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations adoptées au mois de décembre dernier, à Genève, a indiqué M. Khan.


FORMATION ET RECHERCHE


Présentation des rapports


M. MARCEL A. BOISARD, Directeur général de l’UNITAR, a présenté le rapport du Secrétaire général sur l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche.  Il a expliqué que les activités maintenaient leur vitesse de croisière, à savoir la conduite de quelque 150 événements de formation et de renforcement des capacités qui bénéficiaient chaque année à près de 8 000 participants sur tous les continents.  Il a indiqué que la philosophie de l’UNITAR était de répondre à des besoins précisément identifiés, de rechercher systématiquement la coopération interinstitutionnelle, à l’intérieur et à l’extérieur du système des Nations Unies, et de tirer profit de la flexibilité de l’Institut pour faire preuve d’innovation.  Il a donné des exemples de l’action de l’UNITAR, notamment en ce qui concerne les programmes de formation et de renforcement des capacités pour la gestion de l’environnement, le programme en faveur des représentants et envoyés spéciaux ou personnels du Secrétaire général ou encore le programme de coopération décentralisée.  Par ailleurs, il a souligné le processus de réflexion et de délibération lancé avec ONU-Habitat sur le thème de « l’accès de tous aux services essentiels ».  En conclusion, il a expliqué que les points faibles de l’Institut résidaient dans le trop faible niveau des contributions volontaires au Fonds général, lui-même grevé par les frais de loyer et de maintien des bureaux occupés dans l’enceinte des Nations Unies.  Il a ainsi espéré que les États accueilleraient favorablement la requête de gratuité des locaux occupés par l’UNITAR à New York et à Genève, et qu’ils considéreraient de reprendre ou d’augmenter leurs contributions volontaires au Fonds général.   


M. HANS VAN GINKEL, Recteur de l’Université des Nations Unies (UNU), a présenté le rapport du Conseil de l’Université des Nations Unies pour la période allant de janvier à décembre 2003, et a déclaré que l’UNU continuait à travailler sur des questions critiques qui ont un impact sur des problèmes identifiés en septembre 2000 par le Sommet du Millénaire.  Deux thèmes principaux ont retenu l’attention de l’UNU, à savoir la paix et la gouvernance, et l’environnement et le développement, a indiqué M. Van Ginkel.  L’UNU mène des travaux qui lui permettront de prendre part en 2005, à l’évaluation des progrès accomplis dans la réalisation des OMD, a poursuivi M. Van Ginkel en précisant qu’il avait récemment rencontré le Secrétaire général, M. Kofi Annan, pour discuter de la participation de l’Université à la Réunion de haut niveau prévue lors de la 60ème session de l’Assemblée générale.  Concernant la paix et la gouvernance, les études menées par l’UNU portent notamment sur les conflits et la sécurité; les droits de l’homme et leur éthique; les cadres politiques internationaux, et la justice internationale.  Concernant l’environnement et le développement, l’UNU poursuit des recherches sur la gestion durable des terres dans les régions de montagne; sur la gestion durable des zones arides; sur les impacts de la mondialisation, et sur les conflits qu’elle suscite, a indiqué M. Van Ginkel. 


M. GE SONGXUE (Chine) a salué le travail de l’Université des Nations Unies (UNU), affirmant qu’elle jouait un rôle unique pour le développement de réseaux à l’intérieur et à l’extérieur du système des Nations Unies dans le cadre d’échanges académiques sur des sujets d’importance pour l’Organisation.  Il a affirmé que son pays avait toujours soutenu et coopéré avec l’UNU et a précisé que l’Institut international pour la technique de logiciel avait été établi avec l’appui de la Chine.  Il a également espéré que les partenariats entre les institutions académiques chinoises et l’UNU seraient consolidés et continueraient à se développer.  Il a estimé que l’UNU devait apporter une plus grande contribution au travail des Nations Unies tout en continuant à assurer l’efficacité et la rentabilité de ses activités. 


M. BULUS PAUL LOLO (Nigéria) s’est félicité que l’UNITAR ait pleinement retrouvé sa place au sein du système des Nations Unies.  Le Nigéria regrette cependant que les ressources de base de l’UNITAR ne soient pas suffisantes, a dit le représentant.  Les États devraient répondre aux appels du Secrétaire général, soit en reprenant leurs contributions au budget régulier de l’UNITAR, soit en les augmentant, a indiqué le représentant.  En outre, la question de la gratuité des locaux de l’UNITAR ou leur prise en charge par le budget de l’ONU, que l’Institut demande depuis un certain nombre d’années, devrait être rapidement résolue, a-t-il estimé.


M. ALI HACHANI (Tunisie) a déclaré que l’intérêt de plus en plus manifeste qu’accorde aujourd’hui la communauté internationale à la problématique numérique était à la fois une source d’appréhension et un motif d’espoir.  D’une part, a-t-il expliqué, le développement des TIC n’a pas toujours été un vecteur de croissance partagée.  D’autre part, les TIC utilisées à bon escient et adaptées au contexte local, activent le développement économique et humain et ouvrent des perspectives de partenariats et d’investissements, a-t-il poursuivi.  Rappelant que son pays avait initié le Sommet mondial sur la société de l’information afin de constituer une réponse à la problématique numérique, il a qualifié ce Sommet d’évènement historique et a appelé à élaborer ensemble une plateforme permettant d’inscrire cette question dans une perspective de partenariat stratégique et solidaire en faveur de la croissance économique, du développement humain et du dialogue entre les civilisations et d’édifier ainsi une société de l’information équilibrée et accessible. 


Le représentant a indiqué que le principal objectif du Sommet mondial était de transformer la fracture numérique en perspective numérique.  Concernant la gouvernance d’Internet et du financement de la réduction de la fracture numérique, deux sujets qui n’ont pu trouver solution à Genève, il a noté la création de deux groupes de travail sur ces sujets et a espéré que leurs conclusions seraient disponibles à temps pour être examinées en vue de leur adoption par la deuxième phase du Sommet mondial à Tunis, du 16 au 18 novembre 2005.  Insistant sur l’avancement des préparatifs, il a rappelé l’engagement de la Tunisie de tout mettre en œuvre pour réussir cette deuxième phase du Sommet mondial.  Enfin, il a espéré que le projet de résolution sur le Sommet mondial, soumis à la Deuxième Commission par son pays et par la Suisse, sera adopté à l’unanimité.   


M. SULTAN AL-MAHMOOD (Qatar), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a réaffirmé le ferme soutien des membres du Groupe au développement des TIC qui, a-t-il estimé, peuvent favoriser la mise en œuvre de connaissances et de politiques permettant de réaliser les OMD.  Le Groupe des 77 et la Chine se félicitent de l’offre faite par la Tunisie d’accueillir, du 16 au 18 novembre 2005, la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l’information.  Nous apportons tout notre soutien au projet de résolution soumis par la Tunisie et la Suisse sur la question des TIC, a indiqué M. Al-Mahmood.  Le Groupe des 77 et la Chine prennent note des résultats et des décisions adoptés à l’issue de la première réunion préparatoire du Sommet de Tunis, qui s’est tenue à Hammamet, en Tunisie, du 24 au 26 juin 2004.  Nous nous félicitons de la manière dont s’est tenue cette rencontre et des résultats qu’elle a permis d’obtenir.  Le Groupe des 77 et la Chine se félicitent également que l’UNITAR se prépare à retrouver la place qui doit être la sienne parmi les agences, fonds et programmes de l’ONU.  Ses programmes de formation et de renforcement des capacités ont en effet été renforcés, a dit le représentant.  Mais, bien que nous soutenions ces activités, nous souhaiterions que l’UNITAR établisse un calendrier qui permette aux représentants des pays en développement de mieux y participer sans avoir à sacrifier les missions qu’ils doivent en même temps accomplir pendant l’Assemblée générale et les autres réunions extraordinaires ou rencontres au sommet, a indiqué M. Al-Hammood.  Le Groupe des 77 et la Chine demandent aux autres États de faciliter le règlement de la question des loyers et des frais d’entretien des locaux de l’UNITAR, afin de lui permettre de consacrer ses ressources financières à ses activités de formation, a-t-il conclu.


M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a déclaré que les nouvelles technologies étaient des instruments puissants dans la promotion du développement et constituaient la force la plus dynamique de la mondialisation.  Malgré les progrès dans ce secteur, a-t-il poursuivi, les déséquilibres sont fréquents entre pays développés et en développement, notamment dans l’accès aux TIC.  Il a affirmé que la coopération régionale pourrait contribuer, de manière significative, au développement rapide et équitable d’une société de l’information mondiale, entre autres, grâce au renforcement des capacités nationales.  Par ailleurs, il a indiqué que les TIC pouvaient jouer un rôle de catalyseur dans la lutte contre la pauvreté.  Citant l’exemple de la politique nationale sur les TIC au Bangladesh, il a expliqué qu’elle servait comme cadre pour intégrer les pauvres ainsi que les groupes marginalisés et vulnérables dans le développement en général.  Il a aussi noté que le Bangladesh avait rejoint le consortium de 24 pays dans un réseau sous-marin de câble à fibre optique et serait bientôt relié à « l’autoroute de l’information ».  Enfin, il a indiqué que le défi était de convertir la fracture numérique en perspectives numériquess numériques pour tous.  Une assistance financière et technique adéquate est indispensable pour renforcer les capacités humaines et la construction d’infrastructure, a-t-il insisté. 


M. JEAN-ROBERT MORET (Suisse) a déclaré que l’UNITAR occupait une place unique dans le système des Nations Unies.  Ses compétences et son savoir-faire pédagogique permettent à l’UNITAR de répondre aux besoins spécifiques des pays en développement et des pays développés, a dit le représentant.  Les programmes offerts par l’UNITAR sur la préservation de l’environnement, la protection contre les effets néfastes des produits chimiques et le changement climatique n’ont pas d’équivalents, a dit M. Moret.  L’UNITAR apporte aussi une gamme d’outils de formation en ligne, concernant la question de la dette et sa gestion.  L’UNITAR mérite un meilleur soutien des États Membres, a estimé le représentant, en relevant que les frais de fonctionnement de l’Institut ne relevaient pas du budget régulier de l’ONU.  La Suisse continuera d’appuyer l’UNITAR, a dit M. Moret.


Abordant la question des technologies de l’information et des communications (TIC), il a rappelé qu’une Déclaration politique et un Plan d’action avaient été adoptés à Genève à l’issue de la première phase du Sommet mondial sur la société de l’information.  La Suisse estime que la communauté internationale a réaffirmé qu’une société de l’information implique l’application pleine et sans restriction des libertés fondamentales, telles que la liberté d’opinion et d’expression et celle de recevoir et transmettre des informations, a dit M. Moret.  Le consensus n’a cependant pu être atteint sur certaines questions, comme celle de la gouvernance de l’Internet et celle de l’adéquation des mécanismes de financement existant pour faire face aux enjeux des TIC pour le développement.  La Suisse espère que les travaux préparatoires de la deuxième phase du Sommet mondial, prévu à Tunis en novembre 2005, permettront de trouver des réponses à ces questions.


M. HJÁLMAR W. HANNESSON (Islande) s’est félicité du travail accompli par l’Université des Nations Unies (UNU) dans des domaines tels que la recherche, le renforcement des capacités et la diffusion d’activités.  Il a expliqué que l’Islande avait accueilli deux programmes de l’UNU, le Programme de formation géothermique et le Programme de formation des pêches.  Ces programmes fournissent une formation clef sur des aspects importants du développement durable, a-t-il estimé.  Le représentant a affirmé qu’au cours des années, son Gouvernement avait mis un accent particulier sur les programmes de l’UNU en Islande.  Ils font partie de la politique de développement du pays et des efforts pour honorer les engagements pris au Sommet de Johannesburg, a-t-il poursuivi, précisant que ces programmes recevaient la plus grande contribution de l’Islande à une agence des Nations Unies et que celle-ci serait considérablement augmentée cette année.


Mme CAMILLE ROBINSON-RÉGIS, Ministre du plan et du développement de Trinité-et-Tobago, a déclaré, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), que la CARICOM attendait que soit mise en œuvre la stratégie sur les TIC que l’Assemblée générale avait demandée, il y a deux ans, pour assister les pays en développement dans ce domaine.  La CARICOM se félicite de la mise en œuvre des TIC au sein du système de l’ONU, ce qui permet un meilleur accès des États aux informations que détient l’ONU.  La CARICOM apporte son appui aux travaux du Groupe de travail sur les TIC mis en place par le Secrétaire général.  Au niveau national, chaque État membre de la CARICOM, notamment Trinité-et-Tobago, a adopté une stratégie de promotion des TIC qui permettrait à sa population de s’intégrer à la nouvelle économie mondiale basée sur la maîtrise des connaissances.  Le plan national de Trinité-et-Tobago, qui est baptisé « Vision 20/20 », vise à faire de notre pays un pays émergent ou développé en l’an 2020, a dit la Ministre.  Au mois de juillet dernier, les chefs d’État des Caraïbes ont adopté un Agenda des TIC et de la connectivité dans les Caraïbes, et une Plateforme d’action qui devraient assurer à la région la maîtrise des TIC.  La Plateforme a pour objectif de promouvoir la gouvernance électronique; l’éducation publique; l’enseignement en ligne et le renforcement des capacités, a dit Mme Robinson-Régis.  Concernant l’UNITAR, elle a exhorté les donateurs à reprendre leurs contributions au fonds général de l’Institut et à accepter ses demandes de prise en charge de ses loyers et des frais d’entretien de ses locaux par le budget ordinaire de l’ONU. 


M. FAWAZ BOURISLY (Koweït) a indiqué que les défis de la mondialisation et du développement nécessitaient une base solide de coopération ainsi que le renforcement des ressources humaines.  Il a souligné le rôle central de l’Université des Nations Unies (UNU) dans ce domaine.  Il a également souligné que son pays attache une grande importance à la formation continue et à l’apprentissage, précisant que des ressortissantes du Koweït participent aux activités de l’UNITAR.  Enfin, il a réitéré l’engagement de son pays en faveur de l’UNU et de l’UNITAR tout en indiquant que sa délégation souhaite prendre pleinement part à leurs travaux. 


M. PRAYONO ATIYANTO (Indonésie) a déclaré, au nom de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), que les pays membres avaient axé leurs efforts sur la promotion de programmes de soutien au développement d’économies basés sur la maîtrise des connaissances.  L’ANASE accorde donc une place centrale à la maîtrise des TIC, a indiqué le représentant.  Après l’adoption d’une Déclaration politique et d’un Plan d’action à Genève, l’ANASE espère que la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l’information, prévue à Tunis en novembre 2005, permettra de trouver un consensus sur l’application au niveau régional des engagements pris en matière de TIC.  Nous encourageons la mise en place de règles sur gouvernance de l’Internet et sur la cybersécurité, et entendons créer un cadre de TIC unissant tous les pays de l’ANASE, a dit le représentant.  Les pays de l’ANASE renforcent leurs liens cybernétiques avec la Chine, le Japon et l’Inde, dans la perspective d’un cadre intégré électronique d’Asie du Sud-Ouest et d’Asie occidentale, a indiqué le représentant de l’Indonésie.


M. ANWARUL K. CHOWDHURY, Secrétaire général adjoint et Haut Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays sans littoral en développement et les petits États insulaires en développement (PEID), a déclaré que la Déclaration adoptée lors de la première phase du Sommet mondial sur la société de l’information, en décembre 2003, mettait en lumière une vision commune d’une société de l’information inclusive et basée sur les personnes.  Mais alors que les médias électroniques ont été reconnus comme un outil de progrès, a-t-il poursuivi, des millions de personnes vivent dans les PMA sans même bénéficier des services d’électricité de base.  Il a affirmé que l’accès au savoir était un droit humain fondamental et que les TIC ne pouvaient rester confinées à quelques pays alors que d’autres s’en trouveraient d’autant plus marginalisés.  Il a indiqué qu’une attention particulière devait notamment être portée à l’Afrique où se trouvent 34 des 50 PMA.  Il a noté que les partenaires de développement pouvaient assister les PMA en partageant ces technologies et, dans cette perspective, a soutenu le Fonds de solidarité numérique proposé par le Président Wade du Sénégal.  Soulignant que les possibilités de la technologie étaient accessibles à tous, M. Chowdhury a insisté sur la nécessité pour les PMA d’être impliqués dans les changements et transformations de ce processus mondial.  Il a appelé les pays avancés technologiquement à aider les PMA à construire leurs infrastructure et expertise technologiques.  Toutefois, a-t-il conclu, la technologie n’aura pas l’impact désiré dans le futur si l’on ne répond pas aux besoins de base des pauvres et des groupes désavantagés.


Documentation


Note du Secrétaire général sur la Science et technique au service du développement

(A/59/80-E/2004/61)


Par cette note, le Secrétaire général transmet le rapport du Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications (UIT) qui présente les actions menées ainsi que l’avancement des préparatifs pour la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), prévue du 16 au 18 novembre 2005 à Tunis.  Les dirigeants internationaux se sont rencontrés pour la première phase du Sommet à Genève, du 10 au 12 décembre 2003, et ont examiné les questions que pose la société de l’information, notamment l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) aux fins du développement, la cybersécurité, la gouvernance d’Internet, le coût de l’accès aux communications, l’infrastructure et le renforcement des capacités, la diversité culturelle et les médias.


Lors de cette rencontre, les principaux acteurs –gouvernements, organismes des Nations Unies, secteur privé et société civile- ont adopté une Déclaration de principes ainsi qu’un Plan d’action visant à édifier une société de l’information ouverte, en faveur du développement.  Le Secrétaire général de l’UIT indique que la Déclaration énonce 11 principes fondamentaux dont la nécessité d’un accès à l’information et aux connaissances à des conditions abordables, la mise en place d’un environnement propice, ou encore, l’accroissement de la confiance et de la sécurité dans l’utilisation des TIC.  Le Plan d’action, quant à lui, détaille un ensemble d’objectifs et de grandes orientations à réaliser d’ici à 2015 pour assurer un accès à l’information et aux communications pour tous les citoyens.  Il s’intéresse également aux tâches que doivent entreprendre les organismes internationaux et à l’aide qui devrait être fournie aux gouvernements.  Ainsi, indique le Secrétaire général de l’UIT, les documents issus de la première phase du Sommet insistent largement sur les avantages des TIC: leur mise en œuvre au niveaux national et international pourrait faciliter la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).


Rappelant que la phase initiale du SMSI a été qualifiée par beaucoup de succès, le Secrétaire général de l’UIT souligne toutefois que deux questions particulièrement complexes -la gouvernance d’Internet et les mécanismes de financement- n’ont pu être réglées à Genève.  En conséquence, un groupe de travail sur la gouvernance d’Internet ainsi qu’un groupe d’action sur les mécanismes de financement visant à combler la fracture numérique devraient être constitués.  Par ailleurs, le rapport invite toutes les parties concernées à poursuivre leur contribution aux préparatifs pour la seconde phase du Sommet et à appliquer le Plan d’action approuvé à Genève.  Afin de réaliser les objectifs qui y sont énoncés, conclut-il, il faut à présent tirer parti de la dynamique mise en place, de la bonne volonté de toutes les parties prenantes ainsi que du consensus international qui s’est dégagé lors de la phase de Genève.  Le Secrétaire général de l’UIT indique également qu’il est essentiel d’obtenir l’appui des gouvernements pour la seconde phase du Sommet et rappelle qu’il a déjà lancé une campagne d’appel de fonds à cette fin. 


Note du Secrétaire général transmettant le rapport du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture sur les programmes de communication en faveur du développement (A/59/207)


Par cette note, le Secrétaire général transmet le rapport du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et le développement (UNESCO) sur l’application de la résolution 50/130 de l’Assemblée générale sur la communication pour le développement.  Le texte reprend les recommandations des huit organismes, fonds et programmes des Nations Unies qui ont contribué à cet examen, et particulièrement la huitième Table ronde interinstitutions sur la communication pour le développement qui s’est tenue à Managua du 26 au 28 novembre 2001.  Suite à cette étude, le Directeur général de l’UNESCO demande la création d’un consortium international sur les stratégies de communications concernant le VIH/sida.  Il recommande également d’améliorer la formation des journalistes en renforçant les institutions d’apprentissage et d’encourager les médias à produire et à diffuser des informations locales tout en les équilibrant avec les contributions nationales et internationales. 


Le Directeur général de l’UNESCO insiste sur le rôle primordial de la communication pour le succès de toute entreprise de développement et encourage donc sa meilleure intégration dans la planification économique et sociale.  Dans ce but, des ressources plus importantes doivent être consacrées à des programmes de communication plus efficaces, note-t-il.  Au niveau national, des investissements doivent également aider au renforcement des capacités, à l’information comme à la recherche.  En outre, il recommande une collaboration renforcée entre tous les partenaires, y compris les pouvoirs publics, les ONG, les donateurs, le secteur privé et les responsables communautaires.  Les technologies de l’information étant désormais une partie intégrante du processus de développement, il appelle également les pays en développement et leurs partenaires à combler le fossé numérique actuel en maîtrisant plus efficacement les programmes nationaux et en s’assurant que les stratégies et programmes connexes soient viables.


Rapport du Secrétaire général sur l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (A/59/230)


Dans ce rapport, le Secrétaire général indique que l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) a complètement retrouvé sa place dans le système des Nations Unies et que les inscriptions ont largement augmentées au cours de la dernière décennie.  Après avoir décrit les programmes de l’Institut en cours d’exécution, il souligne le renforcement, dans le cadre de chacun de ses programmes, des partenariats entre l’UNITAR et les autres organisations et organes du système des Nations Unies.  Le Secrétaire général remarque toutefois que si l’Institut doit continuer à consolider ses programmes de formation et de renforcement des capacités, ce développement sera limité par les ressources disponibles.  Il invite les États Membres à tirer le meilleur parti des programmes de l’UNITAR et précise que, grâce au réseau mis en place, l’Institut offre de larges possibilités concernant la formation de partenariats entre les gouvernements et les institutions des pays donateurs et leurs homologues dans les pays bénéficiaires.  En ce qui concerne la question de la viabilité financière de l’Institut, Kofi Annan note que les dons versés à des fins spéciales ont atteint un niveau satisfaisant mais que le montant des contributions volontaires au fonds général demeure faible, mettant en péril certains des programmes de formation plus traditionnels de l’UNITAR.  Le Secrétaire général invite donc les États Membres à envisager de nouvelles contributions ou à les augmenter, s’ils contribuent déjà.


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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.