AG/EF/3095

POUR LE GROUPE DES 77, LES SOURCES NOVATRICES DE FINANCEMENT ET LE MICROCRÉDIT SONT IMPORTANTS DANS LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ

15/11/2004
Communiqué de presse
AG/EF/3095


Deuxième Commission                                        

32e séance – après-midi                                    


POUR LE GROUPE DES 77, LES SOURCES NOVATRICES DE FINANCEMENT ET LE MICROCRÉDIT SONT IMPORTANTS DANS LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ


La Chine et l’Union européenne expliquent

leur stratégie de lutte contre la pauvreté devant la Deuxième Commission


(Publié le 16 novembre 2004)


« Les sources novatrices de financement du développement peuvent jouer un rôle crucial dans la lutte contre la faim et la pauvreté », a déclaré cet après-midi le représentant du Qatar, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, en rappelant l’importance du Sommet tenu à cet égard à New York le 20 septembre dernier sur l’initiative des Présidents du Brésil, de la France, du Chili, et du Premier Ministre de l’Espagne.  Le Groupe des 77 et la Chine accordent une place centrale au microcrédit et à la microfinance dans l’éradication de la pauvreté, la promotion de l’équité entre les sexes, l’autonomisation des groupes les plus vulnérables, et le développement des communautés rurales.  


Intervenant au cours du débat de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) consacré cet après-midi à l’élimination de la pauvreté et d’autres questions de développement, le représentant de la Chine a indiqué que son pays avait obtenu des résultats satisfaisants dans la lutte contre la pauvreté en faisant passer en 25 ans le nombre de pauvres de 250 millions à 29 millions.  « Au cours de cette période, en zone rurale, le Gouvernement de la Chine a réduit le pourcentage de pauvres de 30,7% à 3% », a précisé le représentant.  Déclarant qu’une Conférence internationale sur la réduction de la pauvreté au niveau mondiale s’était tenue au mois de mai dernier à Shanghaï, il a annoncé que le Gouvernement chinois travaillait en ce moment, en partenariat avec le PNUD, pour créer un Centre international pour la réduction de la pauvreté dont l’objectif sera, entre autres, de faciliter l’échange d’information et d’expériences entre les pays tout en les aidant à renforcer leurs capacités de lutte contre la pauvreté.


Dans son intervention, le représentant des Pays-Bas, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a estimé pour sa part que la clef de la lutte contre la pauvreté résidait dans la création de partenariats.  Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) sont un cadre intégré qui pourrait permettre de réduire la pauvreté, a-t-il indiqué.  Le représentant néerlandais a ajouté que l’Union européenne était prête à respecter les engagements qu’elle avait pris en matière de démantèlement des barrières tarifaires, d’augmentation de l’aide au développement, et de réduction de la dette, conformément au Consensus de Monterrey.


Au cours de sa séance de cet après-midi la Deuxième Commission a adopté par consensus un projet de résolution relatif à la Stratégie internationale de prévention des catastrophes dans lequel elle se félicite des préparatifs de la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes, qui doit se tenir à Kobé, au Japon, du 18 au 22 janvier 2005.  En début de réunion, la Commission avait achevé l’examen du point de son ordre du jour portant sur la souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles.


Outre les représentants déjà cités, les représentants des pays suivants ont pris la parole: Bahreïn, Jordanie, République arabe syrienne, Liban, Indonésie, et République islamique d’Iran.  Le représentant de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) s’est également exprimé devant la Commission qui a aussi entendu le Haut Représentant pour les PMA, les petits États insulaires en développement et les pays sans littoral.


La Commission économique et financière poursuivra ses travaux demain, mardi 16 novembre, à 10 heures.


SOUVERAINETÉ PERMANENTE DU PEUPLE PALESTINIEN DANS LE TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPÉ, Y COMPRIS JÉRUSALEM-EST, ET DE LA POPULATION ARABE DANS LE GOLAN SYRIEN OCCUPÉ SUR LEURS RESSOURCES NATURELLES


Fin du débat général


M. KHALIFA ALAUJAN (Bahreïn) a déclaré qu’Israël, puissance occupante, n’avait pas respecté à ce jour le droit international et les obligations qui lui incombent dans le territoire palestinien occupé.  Bien au contraire, a estimé le représentant, Israël a constamment posé des obstacles à la paix au Moyen-Orient et a ignoré les droits fondamentaux des Palestiniens en exploitant ou en détruisant les ressources naturelles de leur territoire.  Les conditions politiques, économiques et sociales des Palestiniens n’ont jamais été plus déplorables qu’elles le sont aujourd’hui, a estimé le représentant.  Il a ensuite accusé Israël de se mettre en marge du droit international et des nombreuses résolutions adoptées par les Nations Unies sur la question du Moyen-Orient.  Malgré l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de Justice (CIJ) au mois de juillet dernier, Israël continue d’ériger un mur qui divise la bande de Gaza en dégradant les conditions de vie du peuple palestinien, a indiqué le représentant.  Le rapport soumis par le Secrétaire général à la Commission montre bien la gravité de la situation, a-t-il estimé en notant qu’il y a aujourd’hui 1 200 000 réfugiés vivant dans les camps de réfugiés de la bande de Gaza et de la Cisjordanie.  Actuellement, 70% des personnes en âge de travailler sont au chômage, a-t-il ajouté en déplorant les restrictions imposées à la libre circulation des personnes et « la mainmise israélienne sur les recettes fiscales de l’Autorité palestinienne ».  L’établissement de la paix au Moyen-Orient doit se faire sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, sur l’application de la Feuille de route du Quatuor, et dans le cadre de l’initiative lancée par la Ligue des États arabes lors du Sommet de Beyrouth, a souligné le représentant.


M. BASHEER ZOUBI (Jordanie) a fait remarquer que les répercussions de l’occupation israélienne allaient au-delà des dimensions économique et sociale, comme le confirment tous les domaines et indicateurs étudiés dans le rapport de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO).  Il a rappelé que le 26 octobre dernier marquait le dixième anniversaire de la signature du traité de paix entre la Jordanie et Israël et que ce débat devant la Deuxième Commission ne devait pas être l’occasion d’attaquer Israël mais simplement de soulever des inquiétudes quant aux conséquences de la poursuite de politiques israéliennes.  Nous pensons, a-t-il poursuivi, que de telles politiques pourraient avoir un grave impact négatif sur la paix et sur une solution fondée sur la vision de deux États, comme le stipule la Feuille de route du Quatuor.  Ces conséquences, a-t-il ajouté, sont exacerbées par le mépris d’Israël à l’égard des résolutions pertinentes des Nations Unies.  Enfin, le représentant jordanien a souligné la fermeture d’au moins 498 écoles au cours de l’année scolaire 2002-2003 en raison de la restriction de mouvement et de la destruction ou dégradation de 269 écoles par les forces israéliennes, tout en s’inquiétant du sort de ces élèves. 


M. BASSAM SABAGH (République arabe syrienne) a affirmé que le rapport de la CESAO montrait que les populations palestinienne et du Golan syrien occupé étaient privées de leurs droits les plus élémentaires parce que la puissance occupante continuait d’ignorer les résolutions pertinentes des Nations Unies ainsi que des principes de justice internationale.  Faisant référence à la déclaration du représentant d’Israël sur cette question devant la Deuxième Commission, il a fait observer que ce dernier avait oublié de mentionner, au nombre des contributions de son pays pour le développement des territoires occupés, la question du déracinement des arbres, de la spoliation des ressources en eau ou la transformation des territoires occupés en terres inaptes à la culture.  Qualifiant les pratiques israéliennes de machine de guerre, il a indiqué qu’Israël persistait à imposer la logique de la guerre face aux droits des revendications des Palestiniens, notamment par le pillage des ressources naturelles dans les territoires occupés.  En outre, il a affirmé qu’Israël persistait à construire le mur de séparation raciste au mépris de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice, qui a réaffirmé son illégalité.  Les pratiques israéliennes ont des répercussions non seulement sur la vie quotidienne dans le Golan syrien occupé et le territoire palestinien occupé, a-t-il insisté, mais posent également obstacle sur la voie de la réalisation de la paix alors même que la partie arabe fait de son mieux pour instaurer une paix juste et durable. 


M. PRAYONO ATIYANTO (Indonésie) a indiqué que l’occupation israélienne avait engendré des effets négatifs graves en raison de sa durée très longue et du fait qu’elle était complètement contraire à la volonté de la population palestinienne.  Il a affirmé qu’on ne permettait pas aux Palestiniens de contribuer à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et que cette situation était contraire à l’esprit de mondialisation actuel.  Il a expliqué que les populations civiles étaient les plus vulnérables et les plus affectées par cet acte territorial unilatéral.  En conséquence, a-t-il poursuivi, il est important d’adhérer aux résolutions de l’Assemblée générale demandant de respecter la souveraineté des États et de ne pas recourir à des mesures extraterritoriales coercitives.  L’Indonésie réaffirme les droits inaliénables du peuple palestinien et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles, y compris les terres et l’eau, a-t-il conclu.


M. MEHDI MIRAFZAL (République islamique d’Iran) a estimé que les mesures imposées par Israël dans les territoires occupés sont des gestes délibérés d’agression visant à rendre impossible tout règlement juste de la question du Moyen-Orient.  Israël veut rendre les territoires occupés inhabitables, a estimé le représentant.  La communauté internationale doit tout faire pour obliger Israël à respecter les résolutions adoptées par l’ONU sur la question du Moyen-Orient, a-t-il déclaré.  La délégation iranienne, a-t-il poursuivi, estime qu’aucun pays ou entité ne doit déroger aux normes internationales, et elle demande donc à la Deuxième Commission de contribuer au respect du droit international en condamnant sans ambiguïté le comportement d’Israël.


M. SUED SHAHID HUSAIN, Observateur de l’Organisation de la Conférence islamique (OIC), a dit partager la recommandation du rapport de la CESAO visant à relancer le processus de paix au Moyen-Orient sur la base des résolutions 242 (1967), 338 (1973), 425 (1978) et 1397 (2002) du Conseil de sécurité et sur le principe de la « terre pour la paix ».  Il a appelé Israël, conformément à la résolution 2003/59 de l’ECOSOC du 24 juillet 2003, à ne pas exploiter ou mettre en danger les ressources naturelles du territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem et dans le Golan syrien occupé.  Soulignant la grave situation de l’économie palestinienne, il a indiqué que l’occupation avait engendré une perte colossale des investissements étrangers qui sont passés de 1,45 milliard de dollars en 1999 à 150 millions de dollars en 2002.  L’OIC, a-t-il ajouté, est gravement préoccupée par l’occupation israélienne qu’elle juge intolérable et inacceptable.  En outre, la construction du mur crée une réalité injuste pour les frontières de l’État palestinien et entrave la mise en oeuvre de la Feuille de route.  C’est pourquoi, il a plaidé pour la reprise des négociations de paix ainsi que pour des mesures concrètes et un calendrier précis pour la création d’un État palestinien souverain, avec Jérusalem comme capitale.  La levée de l’occupation du territoire palestinien, et du Golan syrien occupé, a-t-il conclu, constituerait une base pour une paix et une prospérité durables, non seulement pour la Palestine mais pour tous les pays de la région. 


M. ABDULMALIK MOTAHAR A. ALSHABIBI (Yémen) a déclaré que le rapport du Secrétaire général n’était pas le seul document relatant les souffrances imposées par Israël au peuple palestinien.  Il est inacceptable qu’au XXIème siècle, à un moment où on parle tant de droits de l’homme et de légalité internationale, les Palestiniens soient traités comme s’ils n’avaient aucun droit, a dit le représentant.  Le Yémen partage les vues du Secrétaire général qui demande de régler les problèmes portant atteinte à la survie et à la dignité du peuple palestinien, a-t-il indiqué.


Adoption du projet de résolution sur la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (A/C.2/59/L.31)


Par ce projet de résolution, adopté sans vote, l’Assemblée générale noterait avec satisfaction que le Gouvernement japonais s’est généreusement engagé à couvrir les coûts de la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes, qui doit se tenir à Kobé du 18 au 22 janvier 2005.  Elle soulignerait qu’il importe que les institutions compétentes coopèrent étroitement entre elles, en particulier au sein du système des Nations Unies, et avec d’autres organisations internationales compétentes, aussi bien en ce qui concerne la préparation que le suivi de la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes.  L’Assemblée soulignerait également qu’une coopération et une coordination constantes entre les gouvernements, le système des Nations Unies, d’autres organisations, les organisations régionales, les organisations non gouvernementales et d’autres partenaires, s’il y a eu lieu, sont jugées essentielles pour la recherche de solutions efficaces aux conséquences des catastrophes naturelles. 


L’Assemblée générale recommanderait l’application des textes issus de la deuxième Conférence mondiale sur les systèmes d’alerte rapide, tenue à Bonn (Allemagne) du 16 au 18 octobre 2003.  Elle appellerait les gouvernements à mettre en place des plates-formes ou des points de contact nationaux pour la prévention des catastrophes, encouragerait les plates-formes à échanger des informations sur les normes et pratiques et encouragerait également les gouvernements à renforcer les plates-formes là où il en existe déjà.  Par ce texte, l’Assemblée demanderait au Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, en sa qualité de Président de l’Équipe spéciale interinstitutions pour la prévention des catastrophes, d’examiner chaque année le travail effectué par ses groupes de travail.  Elle engagerait la communauté internationale à verser les ressources financières nécessaires au Fonds d’affectation spéciale de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes.


ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ ET AUTRES QUESTIONS DE DÉVELOPPEMENT


Rapport du Secrétaire général sur la mise en oeuvre de la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (1997-2006) et préparatifs de l’Année internationale du microcrédit (2005) (A/59/326 et Add.1)


En prélude à la célébration en 2005 de l’Année internationale du microcrédit, ce rapport traite essentiellement de la contribution du microcrédit et de la microfinance à la mise en œuvre de la Décennie.  Il présente une analyse du rôle que peuvent jouer le microcrédit et la microfinance dans la lutte contre la pauvreté, des obstacles à leur futur développement, et de la responsabilité incombant aux gouvernements et à la communauté internationale d’ouvrir aux populations pauvres l’accès aux services financiers.   Dans la deuxième section de ce document, le Secrétaire général décrit les préparatifs en cours concernant l’Année internationale du microcrédit et met en évidence les principales initiatives et activités prévues par les Etats, le système des Nations Unies et d’autres parties prenantes pour célébrer l’Année. 


Dans ses observations, le Secrétaire général recommande à l’Assemblée générale d’encourager les gouvernements à prendre des mesures en vue de faciliter l’expansion des institutions de microcrédit et de microfinance, de manière à répondre à l’importante demande insatisfaite de services financiers parmi les pauvres, notamment en identifiant et en mettant en œuvre les mécanismes propres à promouvoir un accès durable aux services financiers ; en éliminant les obstacles institutionnels et règlementaires; et  en adoptant des mesures incitatives à l’intention des institutions de microfinance qui respectent les normes établies en ce qui concerne la fourniture de services financiers de ce type aux pauvres.  Kofi Annan recommande également à l’Assemblée d’encourager les gouvernements à élaborer et promouvoir des principes et des normes réglementaires garantissant le respect de la bonne gouvernance et de la transparence parmi les institutions de microfinance, en tenant compte de lignes directrices telles que les principes directeurs adoptés par le Groupe consultatif pour l’aide aux plus pauvres (CGAP) pour la réglementation et la supervision de la microfinance, et à promouvoir parmi les institutions de microcrédit et de microfinance une plus large diffusion des bases de données sur les pratiques efficaces.


Rapport du Secrétaire général relatif à l’Étude mondiale sur le rôle des femmes dans le développement (A/59/287)


Dans ce rapport, le Secrétaire général actualise l’Étude mondiale sur le rôle des femmes dans le développement en se penchant  sur la question de la femme et des migrations internationales et les questions liées à ce sujet comme la main-d’œuvre et la formation, la réunification des familles, les droits des femmes migrantes, des réfugiés et des personnes déplacées ainsi que la traite des femmes et des jeunes filles.  Le Secrétaire général explique que l’inégalité entre les sexes peut être un puissant facteur d’accélération des migrations lorsque les femmes ont des aspirations d’ordre économique, politique et social qui ne peuvent être satisfaites dans leur pays et alors que la mondialisation les a sensibilisées aux autres choix possibles à l’intérieur et à l’extérieur de leur pays.  Afin d’autonomiser les femmes migrantes, de promouvoir et de protéger leurs droits humains et de réduire les risques d’exposition à des abus, Kofi Annan fait une série de recommandations aux gouvernements.  Parmi celles-ci, il suggère de ratifier et suivre activement la mise en œuvre de tous les instruments juridiques internationaux qui visent à promouvoir et protéger les droits des femmes et des jeunes filles migrantes ou de permettre aux femmes requérantes d’asile d’être interrogées séparément de leur mari ou d’autres hommes de la famille en vue de déterminer leurs droits à l’obtention du statut de réfugié.  De plus, il encourage les gouvernements à élaborer des politiques qui reconnaissent les contributions apportées par les femmes migrantes aux pays de destination et leur assurent la reconnaissance de leurs qualifications professionnelles ou une formation. 


Par ailleurs, le Secrétaire général recommande aussi aux gouvernements, aux organisations internationales et notamment aux Nations Unies ainsi qu’aux ONG, au secteur privé et aux autres parties prenantes d’élaborer des politiques qui améliorent les possibilités d’emploi des femmes migrantes, leur accès à un habitat sûr, à l’éducation, à l’apprentissage de la langue, aux soins de santé et autres services dans les pays d’accueil.  Il suggère aussi la mise en place de programmes afin d’informer les femmes migrantes sur leurs droits et responsabilités.  Enfin, il recommande d’améliorer l’accès des femmes et des jeunes filles réfugiées aux services de soins de santé en matière de procréation, notamment à des programmes visant à traiter les problèmes de violence à caractère sexuel et sexiste, les traumas provoqués par la fuite et les conflits, et les maladies sexuellement transmissibles y compris le VIH/sida.


Note du Secrétaire général transmettant le rapport du Directeur général de l’ONUDI sur la coopération pour le développement industriel (A/59/138)


Par cette note, le Secrétaire général, M. Kofi Annan, transmet le rapport du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) sur le bilan du Forum mondial sur la biotechnologie qui s’est tenu à Concepción, au Chili), du 2 au 5 mars 2004.  Le Directeur général rend compte des services offerts et autres activités menées par l’ONUDI au cours des deux dernières années dans le contexte des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Dans ce document, il souligne le rôle essentiel de la productivité, facteur central pour obtenir une croissance soutenue, elle-même indispensable à la réduction de la pauvreté.  Les pays les plus pauvres, notamment ceux d’Afrique sub-saharienne, a fait remarquer le Directeur général de l’ONUDI, se heurtent à de graves difficultés pour parvenir aux taux nécessaires à la réalisation des OMD.  Par ailleurs, il insiste sur la place capitale du développement industriel: une industrialisation réussie stimule le développement de services modernes et donc crée les emplois dont les pays pauvres ont besoin à mesure qu’ils libèrent une partie de la main-d’œuvre du secteur agricole.  Pour favoriser la diversification économique, le Directeur général de l’ONUDI soutient qu’il faut renforcer les capacités de production et, en particulier, les stratégies de développement du secteur privé.  Enfin, il rappelle que l’ONUDI continuera à promouvoir une plus grande cohésion des politiques dans le domaine du développement économique.  La mise en place d’un plan d’action commun permettrait notamment de remédier au manque de certains biens collectifs concernant l’efficacité du marché, les connaissances et la protection de l’environnement.


Présentation de rapports


Mme GLORIA KAN, Chef des Services sociaux du développement au Département des affaires économiques et sociales (DESA), a déclaré en présentant le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (1997-2006) et sur l’Année internationale du microcrédit (2005) que la principale difficulté que rencontrait la communauté internationale était l’isolement des pauvres.  Étendre les services de micro-crédit et de microfinancement permettrait d’offrir aux pauvres les moyens dont ils ont besoin pour se prendre en charge.  Le rapport du Secrétaire général fait un certain nombre de recommandations sur cette question, a indiqué Mme Kan.


Mme CAROLYN HANNAN, Directrice de la Division de la promotion de la femme, a présenté le rapport du Secrétaire général relatif à l’Étude mondiale sur le rôle des femmes dans le développement.  Elle a indiqué que les inégalités qui entravaient la promotion des femmes et leur pleine participation au développement économique persistaient à travers le monde.  Les relations entre les hommes et les femmes jouent un rôle décisif dans la division du travail, les revenus, la richesse, l’éducation et les biens et services publics, a-t-elle expliqué, précisant que l’inégalité entre hommes et femmes existait dans l’accès et le contrôle des ressources, les opportunités économiques ou encore le processus de décisions politiques.  Rappelant que le rapport du Secrétaire général se penchait particulièrement sur les questions liées aux migrations des femmes, elle a affirmé que depuis 2000, 49% de tous les migrants internationaux sont des femmes ou des filles.  La plupart des migrantes se déplacent volontairement, a-t-elle poursuivi, mais certaines y sont forcées notamment par les conflits, la persécution et les catastrophes naturelles.  Mme Hannan a aussi souligné que les inégalités liées au sexe pouvaient précipiter les migrations des femmes lorsque leurs aspirations ne sont pas remplies chez elles.  Par ailleurs, elle a déclaré que les femmes migrantes contribuaient au développement économique de leur pays de destination à travers leurs compétences et à celui de leur pays d’origine par l’envoi de fonds.  Elle a souligné les problèmes particuliers des femmes et filles déplacées ou réfugiées, comme leur vulnérabilité à la violence sexuelle.  De plus, elle a rappelé que le trafic des femmes et des filles pour la prostitution et le travail forcé était une des activités criminelles internationales qui augmentait le plus vite. 


Mme Hannan a estimé que l’Étude sur le rôle des femmes dans le développement fournirait une contribution importante pour l’examen décennal de la mise en œuvre de la Plate-forme de Beijing, en 2005. Les perspectives sexospécifiques doivent être définies dans le développement de stratégies pour réaliser les OMD dans les domaines de la pauvreté et de la faim, de l’éducation, de la mortalité infantile et maternelle, du HIV/sida et d’autres maladies ainsi que dans les partenariats pour le développement.  Elle a affirmé que les travaux de la Deuxième Commission fournissaient l’occasion d’élargir et de renforcer cette attention et a souhaité qu’une recommandation soit faite afin d’incorporer la perspective sexospécifique dans l’examen à mi-parcours de la Déclaration du Millénaire et le deuxième Dialogue de haut niveau sur le financement du développement, tous deux prévus pour 2005. 


M. YOUSSEF SABRI, Directeur adjoint du Bureau de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) à New York, a fait une présentation du rapport du Directeur général de l’ONUDI sur la coopération pour le développement industriel.  À cet égard, il a déclaré que les conclusions et recommandations contenues dans ce rapport seraient utiles lors de l’évaluation de la mise en œuvre des engagements de la Déclaration du Millénaire.  Ce rapport met l’accent sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il relève l’augmentation des activités de l’ONUDI, qui résultent de la mise en oeuvre d’une stratégie de soutien au développement industriel.  L’industrie, qui est le principal de promotion de la croissance, peut apporter un appui solide à la réalisation des OMD, a déclaré M. Sabri.  La gouvernance industrielle et les statistiques; l’investissement et la promotion de la technologie; la compétitivité industrielle et le commerce; le développement du secteur privé; les agro-industries; l’énergie durable et les changements climatiques; le Protocole de Montréal; et la gestion de l’environnement  sont les huit modules choisis par l’ONUDI pour faire une évaluation de ses programmes de travail et de ses partenariats.


Débat interactif


Ouvrant le débat, le représentant du Chili a indiqué que son pays, qui avait accueilli le Forum mondial sur les biotechnologies, se félicitait du rapport de l’ONUDI.  Le Chili remercie l’ONUDI d’avoir inclus les conclusions de ce Forum dans le rapport qu’elle a soumis à la Commission, a dit le représentant.  Le Président de la Deuxième Commission, M. MARCO BALAREZO (Pérou) a fait observer que la question de l’augmentation des capacités de production n’était pas mentionnée dans le rapport de l’ONUDI.  Est-ce un choix volontaire? a-t-il demandé.  Pour sa part, le représentant du Burkina Faso a estimé que sur la question de la Célébration de l’Année internationale du microcrédit, il était nécessaire de faire participer les institutions financières aux différentes phases des préparatifs de cet évènement.  Pourquoi le rapport ne l’indique pas?  Concernant le rapport de l’ONUDI, il a voulu savoir ce que fait cette Organisation pour faciliter le transfert de technologies qui est , a-t-il souligné, nécessaire au développement industriel.


À ces remarques, M. SABRI a répondu que les Chefs d’État africains avaient adopté des recommandations concernant le renforcement des capacités de production dans le cadre du NEPAD.  L’ONUDI est consciente de l’importance de la technologie pour les pays en développement.  Elle dispose à cet égard d’un département qui travaille avec les entreprises du secteur privé, a indiqué M. Sabri.


Mme KAN a pour sa part précisé que le Groupe de travail chargé d’explorer les moyens pour une meilleure aide aux pauvres avait élaboré une série de directives en vue de soutenir la création de structures efficaces de microcrédit.  Les banques peuvent être guidées par ces directives, a-t-elle estimé.  


M. ANWARUL CHOWDHURY, Secrétaire général adjoint et Haut Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays sans littoral en développement et les petits États insulaires en développement, a indiqué que l’expérience des PMA montrait que le microcrédit et la microfinance étaient des instruments efficaces dans l’éradication de la pauvreté et dans la promotion de la femme.  Il a notamment expliqué que le microcrédit avait été inclus dans la stratégie de développement du Bangladesh et était devenu un de ses moteurs les plus puissants dans la réalisation des OMD concernant l’éradication de la pauvreté.  Convaincu que partout dans le monde, les pauvres pouvaient raconter leur succès grâce au microcrédit, il a insisté sur le rôle du microcrédit dans le renforcement des capacités de production des communautés locales, dans la participation des pauvres aux flux financiers, dans la croissance des marchés locaux et la création d’emplois.  Il a toutefois noté les que l’accès au microcrédit demeurait limité et qu’il ne devait pas être considéré comme le seul outil pour réduire la pauvreté.  Ainsi, a-t-il poursuivi, son potentiel ne peut se réaliser qu’en allant de pair avec d’autres interventions comme les programmes de protection sociale, l’éducation et la formation.  Il a indiqué que pour les PMA, le microcrédit était plus qu’un simple outil de développement et représentait un moyen de générer des revenus et de sortir de la marginalisation.  Par ailleurs, il a indiqué que l’Année internationale du microcrédit serait lancée le 18 novembre prochain et que c’était là une occasion unique de partager les connaissances et les meilleures pratiques dans ce domaine. 


Concernant la participation des femmes au développement, M. Chowdhury a expliqué que dans les PMA, les efforts sont souvent axés sur la stabilité macro-économique et le développement durable alors que malheureusement le développement des femmes demeure secondaire.  Renforcer les capacités des femmes pour l’accès à l’éducation et la formation, le crédit, le savoir et les informations, a-t-il ajouté, améliorera les conditions économiques des sociétés, facilitera l’autonomisation des femmes et contribuera au bien-être des familles et des foyers.  Par ailleurs, il a rappelé que beaucoup de PMA sortant de situations de conflit comptait sur les femmes comme soutien familial.  Leur participation réelle dans les efforts de règlement des conflits et au sein des communautés contribuera à assurer une paix et un développement durables, a-t-il conclu. 


Déclarations


M. SULTAN AL-MAHMOUD (Qatar), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné le rôle important que pourraient jouer les sources novatrices de financement du développement dans la lutte contre la faim et la pauvreté.  Le Groupe des 77 et de la Chine se félicite à cet égard du Sommet convoqué à New York le 20 septembre dernier sur l’initiative des Présidents du Brésil, de la France, du Chili, et du Premier Ministre de l’Espagne.  Le Groupe des 77 et de la Chine, a poursuivi le représentant, reconnaît le rôle crucial que peut jouer le micro-crédit dans l’éradication de la pauvreté, la promotion de l’équité entre les sexes, l’autonomisation des groupes les plus vulnérables, et le développement des communautés rurales.  Nous encourageons les gouvernements à adopter des politiques qui facilitent l’expansion des organismes de microcrédit et de microfinance, a ajouté le représentant.  Il est impératif de trouver des solutions aux questions touchant à la place des femmes dans le développement, et nous estimons que l’Assemblée générale devrait se saisir de cette question qui devrait être traitée dans le cadre de ses travaux sur les questions économiques et financières.  Les femmes restent encore trop souvent exclues des sources d’accès au crédit, a indiqué M. Al-Mahmoud.  Dans de nombreux pays, la législation en vigueur ne leur reconnaît pas de droits successoraux et elles reçoivent , à travail égal, un salaire inférieur à celui des hommes.  Les femmes migrantes sont les plus vulnérables, a déclaré le représentant en indiquant qu’elles subissaient de nombreuses discriminations qui les empêchent de pleinement prendre part au développement de leurs pays d’origine.  Le Groupe des 77 et de la Chine pense que la migration internationale doit être aussi abordée sous un angle tenant compte de la perspective sexospécifique.


S’agissant de la coopération pour le développement industriel, le représentant du Qatar a indiqué qu’il était important de donner une priorité à la promotion des petites et moyennes entreprises.  La communauté internationale devrait à cet égard fournir aux pays en développement des moyens de formation, d’éducation et de renforcement des capacités, avec un accent particulier dans le secteur de l’agro-industrie, qui est importante dans les zones rurales.  Il faut aussi reconnaître l’importance des transferts de technologies, sans lesquels il sera difficile aux pays du sud de réaliser les OMD, a déclaré le représentant.


M. GERTON VAN DEN AKKER (Pays-Bas) a déclaré qu’il ne sera possible de réduire la pauvreté de manière durable que lorsque les pauvres pourront participer à la croissance économique et avoir la possibilité et la capacité d’y contribuer et d’en bénéficier.  Il a affirmé qu’il fallait établir des conditions pour améliorer l’accès au microcrédit et à la microfinance, en particulier pour les femmes.  Par ailleurs, il a souligné le rôle primordial des partenariats pour lutter contre la pauvreté et a indiqué que l’Union européenne était sur la bonne voie en ce qui concerne les engagements de ses États membres en matière d’aide publique au développement (APD).  Soulignant que les pays en développement devraient prendre en charge leurs programmes de développement, il a déclaré que l’Union européenne, comme les autres donateurs, devrait faire face au défi d’élaborer, en consultation avec les autres partenaires de développement, une feuille de route pour améliorer la coordination et réduire les coûts des transactions, notamment en faisant bon usage des systèmes nationaux. 


Par ailleurs, au vu des indicateurs récents, le représentant a regretté que la communauté internationale n’ait pas réussi à enrayer la propagation du VIH/sida par des programmes de prévention.  Insistant sur la dramatique propagation du VIH/sida chez les femmes et les filles dans certaines régions d’Afrique, il a noté que la dimension sexospécifique devait faire l’objet de stratégies novatrices et de mesures spéciales de prévention.  Il a estimé que les efforts pour réduire la pauvreté et améliorer les conditions de vie étaient entravés par l’impact négatif à long terme de cette pandémie puisqu’elle touchait souvent les groupes les plus productifs de la population.  Il a également souligné les problèmes liés à la santé reproductrice, tels que les maladies sexuellement transmissibles ou les grossesses non désirées.  Ces problèmes, a-t-il précisé, résultent souvent de la pauvreté et de l’inégalité entre les hommes et les femmes.  C’est pourquoi, il a appuyé sans réserve le Programme du Caire de 1994 et a indiqué que sa pleine application exigeait de renforcer les partenariats entre le secteur privé et le secteur public, éléments essentiels pour réaliser ces objectifs et répondre au besoin urgent de ressources supplémentaires.  Pour réaliser les OMD , il est essentiel de créer des partenariats solides sur la base de la Déclaration du Millénaire, du Consensus de Monterrey, du Plan de mise en œuvre de Johannesburg et des autres principaux sommets et conférences des Nations Unies, a-t-il conclu. 


M. ZHANG YISHAN (Chine) a déclaré qu’il était indispensable que la mondialisation s’accompagne de la mise en place de structures et de règles commerciales transparentes, justes et équitables.  Cet esprit doit aussi régir les normes financières et les investissements internationaux, a recommandé le représentant en indiquant que l’objectif final devrait être d’assurer la pleine participation de tous les pays à l’économie mondiale et un partage équitable des fruits de la mondialisation.  Les pays développés ont une responsabilité historique et doivent l’assumer, a déclaré le représentant en estimant que ces pays avaient une obligation d’aider les pays en développement en respectant les engagements pris dans les domaines de l’APD, des transferts de technologie, de la réduction de la dette, et du commerce.  En ce qui les concerne, les pays en développement devraient adopter des politiques orientées vers l’action et l’obtention de résultats, a dit M. Zhang Yishan.  La première responsabilité dans la lutte pour l’élimination de la pauvreté et de la faim incombe cependant aux pays pauvres eux-mêmes, a-t-il ajouté.  En ce qui la concerne, la Chine a obtenu de grands succès dans ces domaines.  Le nombre de pauvres qui était de 250 millions en 1979 est passé à 29 millions aujourd’hui, a indiqué le représentant.  La pauvreté rurale est passée de 30,7% à 3%.  Au mois de mai dernier, la Chine, a indiqué M. Zhang Yishan, a accueilli à Shanghaï une Conférence mondiale sur la réduction de la pauvreté, co-parrainée par la Banque mondiale.  Un programme, l’Agenda de Shanghaï sur la réduction de la pauvreté, a été adopté à la fin de la rencontre.  Pour le suivi de cette Conférence, notre pays travaille avec le PNUD pour la création d’un Centre international pour la réduction de la pauvreté, destiné à faciliter les échanges d’informations et d’expériences dans la lutte contre la pauvreté.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.