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AG/EF/3093

DEUXIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS TENTENT DE REMÉDIER À L’INSUFFISANCE DES PROGRÈS DANS L’APPLICATION DES PROGRAMMES D’ACTION DE BRUXELLES ET D’ALMATY

09/11/2004
Communiqué de presse
AG/EF/3093


Deuxième Commission

29e & 30e séances – matin & après-midi


DEUXIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS TENTENT DE REMÉDIER À L’INSUFFISANCE DES PROGRÈS DANS L’APPLICATION DES PROGRAMMES D’ACTION DE BRUXELLES ET D’ALMATY


La mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles sur les pays les moins avancés (PMA) et celle du Programme d’action d’Almaty sur les pays en développement sans littoral, adopté respectivement en 2001 et 2003, ont été aujourd’hui au centre des discussions de la Commission économique et financière (Deuxième Commission).  À l’instar des statistiques établies par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), le verdict des 21 délégations, qui se sont exprimées, a été clair: les progrès sont insuffisants.  « Si les tendances actuelles persistent, le nombre de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour dans les PMA passera de 334 millions en 2000 à 471 millions en 2015 », a indiqué le représentant de la CNUCED.  Ces prévisions ont d’autant plus préoccupé les délégations que l’année 2015 a été désignée par le Sommet du Millénaire comme la date butoir de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (ODM), adoptés en 2000.  Même le Bangladesh, loué par la Banque mondiale pour être l’un des rares 49 PMA susceptible de parvenir à tous les ODM dans les délais fixés, est confronté à des problèmes.  Son représentant a prévenu qu’il lui manque 7,5 milliards de dollars par an pour maintenir le rythme des avancées. 


Les perspectives ne sont guère meilleures pour les pays en développement sans littoral, ont constaté les délégations devant les informations données par le Haut Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, Anwarul Chowdhury.  Ce dernier a fait observer que les coûts de transport de ces pays représentent désormais 13% de la valeur de leurs exportations contre 8% pour les pays côtiers; ce qui réduit les bénéfices des exportations, augmente les frais d’importation et éloigne les capitaux privés et les investissements étrangers directs (IED).  La CNUCED a signalé qu’en 2003, ces pays ont reçu 7,9 milliards, soit seulement 1,4% des flux mondiaux d’IED qui se sont, en outre, concentrés dans les pays producteurs de pétrole.  Les pays en développement sans littoral, a ajouté le Haut Représentant, ne représentent que 2% du produit intérieur brut (PIB) mondial. 


Accélérer la mise en œuvre des Programmes d’action pertinents, telle a été la recommandation principale des délégations, dont celles du Bénin, au nom du Bureau de coordination des PMA et de la République démocratique populaire lao, au nom du Groupe des pays en développement sans littoral.  Pour garantir une application effective du premier Programme d’action, le représentant béninois a suggéré, entre autres, la désignation par le Secrétaire général de chefs de file pour chacun des sept engagements pris.  Pour le Programme de Bruxelles comme pour celui d’Almaty, les délégations ont insisté sur les engagements concernant l’aide publique au développement (APD), l’allègement de la dette et l’ouverture des marchés mondiaux.  Répondant à ces revendications, le représentant des Pays-Bas a rappelé les initiatives de l’Union européenne en faveur des PMA.  Il a, par exemple, expliqué l’Initiative « Tout sauf les armes », le Plan d’action sur les produits agricoles, le partenariat Union européenne-Afrique sur le coton, les engagements de Barcelone ou encore la Déclaration de Rome sur l’harmonisation des procédures de l’aide.  L’Union européenne, a-t-il annoncé, compte apporter une contribution substantielle au deuxième Forum international de haut niveau sur l’efficacité de l’aide qui doit se tenir à Paris, en 2005.  


Avec d’autres donateurs, le représentant néerlandais a souligné que la mise en œuvre effective des deux Programmes d’action dépend d’abord et avant tout de l’appropriation nationale des programmes mis en place et de la bonne gouvernance.  « Des politiques macroéconomiques saines, des institutions démocratiques fortes et répondant aux besoins des populations ainsi que des infrastructures améliorées sont les éléments essentiels d’une croissance économique soutenue, de la lutte contre la pauvreté et de la création d’emplois », s’est-il expliqué en mettant aussi l’accent sur des éléments tels que la stabilité politique et le respect des droits de l’homme. 


« L’ordonnance » des pays en développement sans littoral a été rédigée par le Haut Représentant lui-même.  Il a prescrit, outre ce qui vaut également pour les PMA, la signature d’accords de coopération entre ces pays et les pays de transit, la réforme des politiques de transit et la mise en place de conseils nationaux chargés d’examiner les questions relatives à un système efficace de facilitation du commerce et de transport de transit. 


Après avoir entendu l’Arménie et l’Azerbaïdjan exercer leur droit de réponse, la Commission a décidé de terminer son débat au cours d’une séance prévue, demain mercredi 10 novembre à 9 h 30.  Elle entamera ensuite l’examen de la question relative à la souveraineté du peuple palestinien sur ses ressources naturelles. 


GROUPE DE PAYS EN SITUATION PARTICULIÈRE


Présentation des rapports


M. ANWARUL CHOWDHURY, Secrétaire général adjoint et Haut Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID), a présenté le rapport du Secrétaire général sur l’application du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2001-2010.  Rappelant que la part des PMA dans les échanges mondiaux était de 0,6% en 2002 ou encore que leur dette extérieure avait augmenté de 137,3 milliards de dollars en 2001 à 145 milliards de dollars en 2002, il a expliqué que ces pays restaient en marge des mouvements économiques et ne tiraient pas parti de la mondialisation.  Dans le cadre du Programme d’action en faveur des PMA pour la période 2001-2010, connu sous le nom de Programme de Bruxelles, les PMA doivent atteindre 7% de croissance du PIB par an et 25% de taux d’investissement par an afin d’éradiquer la pauvreté.  Seuls sept PMA sont parvenus au premier objectif alors que sept autres pays ont atteint le deuxième, a-t-il ajouté.  Il a souligné le rôle critique de l’aide publique au développement (APD) comme source majeure de financement du développement et a rappelé que les engagements pris dans la Déclaration du Millénaire, et réaffirmés à Monterrey et Bruxelles, n’avaient pas été pleinement respectés.  Insistant sur l’importance du commerce comme moteur de la croissance économique, M. Chowdhury a aussi mis en lumière la place des infrastructures pour le secteur de la production.  Malgré des initiatives pour des traitements préférentiels, a-t-il poursuivi, celles-ci demeurent peu utilisées en raison, entre autres, d’un manque de capacités commerciales et des limites du côté des fournisseurs.  En ce qui concerne les subventions, il a souhaité que l’agenda pour le développement de Doha soit remis sur la bonne voie afin de répondre aux problèmes liés aux pratiques et politiques qui introduisent des distorsions dans le système commercial.  Par ailleurs, il a souligné le lien étroit entre les exportations et la dette, notant qu’une dette qui n’était pas soutenable poussait les PMA dans le piège de la pauvreté.  Se félicitant de la poursuite de l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE), il a toutefois insisté sur l’importance d’annuler complètement la dette des PMA pour qu’ils puissent sortir du cycle de la pauvreté.  C’est seulement en agissant dans les domaines de l’aide, du commerce et de la dette que les PMA pourront réaliser des progrès dans la réalisation des objectifs du Programme de Bruxelles, a-t-il conclu. 


Présentant ensuite le rapport du Secrétaire général sur les pays en développement sans littoral paru sous la cote A/59/208, le Haut Représentant a indiqué que ce document met l’accent sur les activités menées par l’ONU dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty.  Pour ces pays, a-t-il dit, les coûts de transport excessifs demeurent une entrave au commerce plus importante que les tarifs douaniers.  Le Fonds monétaire international (FMI) a démontré que les coûts de transport représentent 13% de la valeur des exportations contre 8% pour les pays côtiers.  Ces coûts, a insisté le Haut Représentant, rongent les bénéfices des exportations, augmentent les frais d’importation et attirent moins d’investissements et de capitaux privés.  Selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les flux d’investissements étrangers directs (IED) étaient, en 2003, de 7,9 milliards, soit 1,4% des flux mondiaux.  La plupart de ces investissements se sont dirigés vers quelques pays producteurs de pétrole.  Le Haut Représentant a aussi indiqué que 29 pays sans littoral n’ont pu attirer que quelque 2,7 milliards.  En conséquence, les pays sans littoral ne représentaient que 2% du produit intérieur brut (PIB) mondial, en 2002.  Compte tenu de cette stagnation économique, il n’est pas étonnant que les indicateurs de développement humain demeurent mauvais. 


Le Haut Représentant s’est félicité de ce que les tendances à la baisse de l’aide publique au développement (APD) bilatérale aient été inversées.  En 2002, ces pays ont reçu 10 milliards de dollars d’APD contre 7,3 milliards en 1998.  Toutefois, a-t-il prévenu, les chiffres ne donnent pas une idée complète de la situation car la plupart de l’APD a été utilisée pour répondre aux besoins d’urgence et non pas pour mettre en place les infrastructures économiques nécessaires, y compris les transports et communications.  L’écart continue de grandir entre les pays sans littoral et les autres pays en développement.  Depuis l’adoption du Programme d’action d’Alamaty, a-t-il poursuivi, une feuille de route a été adoptée par la réunion interinstitutions de février dernier.  Les domaines d’action ont été identifiés, a-t-il dit en citant l’identification des chaînons manquants en Afrique, en Asie et en Amérique latine; le lancement de projets prioritaires, au niveau sous-régional, dans les domaines des infrastructures et de la facilitation du commerce; la mise en place de conseils nationaux pour la facilitation du commerce; l’offre d’une assistance cohérente et coordonnée; la mobilisation des ressources; et la promotion des conventions internationales sur le transit et le transport.  


De plus, lors de leur cinquième réunion annuelle, qui s’est tenue en septembre dernier, les ministres de ces pays ont appelé l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à accorder une attention particulière à la question des produits pour lesquels leurs pays ont un avantage comparatif.  Le Haut Représentant a ensuite salué le travail des commissions régionales, et de la Banque mondiale et  de la CNCUED avant de se féliciter des accords conclus à Genève par l’OMC.  Il a conclu en soulignant quelques recommandations du Secrétaire général concernant l’amélioration de l’accès et des infrastructures; le renforcement de l’efficacité des systèmes réglementaires et institutionnels, la conclusion d’accord de coopération entre les pays sans littoral et les pays de transition; la réforme des politiques de transit; le renforcement de l’assistance financière, la constitution de conseils nationaux pour la facilitation du commerce; et une meilleure assistance de la part du système des Nations Unies.


Dialogue interactif


Après cette présentation, le Vice-Président de la Deuxième Commission a demandé des explications sur la relation entre les Documents stratégiques de réduction de la pauvreté (DSRP) et le Programme de Bruxelles.


En réponse, M. Chowdhury a indiqué que le premier engagement du Programme de Bruxelles portait sur le développement axé sur les ressources humaines, élément essentiel pour sortir de la pauvreté et réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Des DSRP ont été achevés, intégralement ou à titre transitoire, dans les 30 PMA qui ne l’avaient pas fait, a-t-il expliqué.  La plupart de ces Documents font mention des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Soulignant qu’il existe un lien très étroit entre le Programme d’action de Bruxelles et les OMD, M. Chowdhury s’est déclaré convaincu que la réalisation des objectifs définis dans le Programme d’action contribuera à atteindre les OMD.  Les PMA, a-t-il indiqué, ont pris l’initiative de citer les OMD et le Programme d’action de Bruxelles dans leurs Documents stratégiques de réduction de la pauvreté.


Le Vice-Président s’est aussi interrogé sur la manière de renforcer le rôle des commissions régionales en ce qui concerne les pays sans littoral en développement.


M. Chowdhury a expliqué que dans le Programme d’action d’Almaty, le rôle des organismes régionaux était vigoureusement souligné.  Ils ont de plus en plus contribué à la mise en œuvre de ce Programme, a-t-il noté.  Il a aussi déclaré qu’une conférence réunissant toutes les commissions régionales et sous-régionales pour coordonner leurs actions afin de soutenir les pays en développement sans littoral et leurs voisins de transit était prévu pour mars prochain.  Il a souhaité que ceci donne un élan fort au Programme d’action d’Almaty et a également espéré que les organismes régionaux saisiraient cette occasion pour présenter des propositions qui pourraient aider à la mise en œuvre du Programme.


Déclarations


M. SULTAN AL-MAHMOUD (Qatar), prenant la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a déclaré que, trois ans après l’adoption du Programme de Bruxelles, les résultats n’étaient pas encourageants.  Il a rappelé que l’objectif d’une APD de 0,15% à 0,2% du PIB des partenaires de développement pour les PMA était loin d’être atteint.  Insistant également sur le fardeau de la dette des PMA et l’impact négatif des subventions à l’exportation sur ces pays, il a souligné la nécessité d’appliquer pleinement les conclusions du débat de haut niveau de la session de fond 2004 de l’ECOSOC 2004 qui appelait à la création d’un environnement favorable et à une mobilisation de ressources pour la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles.  Il a déclaré que le Groupe des 77 soumettrait un projet de résolution afin d’explorer les moyens de renforcer l’application de ce programme de manière à en réaliser les objectifs rapidement. 


En ce qui concerne les pays en développement sans littoral, il a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre pleinement le Programme d’action d’Almaty, précisant que la communauté internationale devait aider à la fois les pays sans littoral et leurs voisins de transit afin d’établir des transports efficaces, des systèmes de facilitation du commerce et de promouvoir la diversification des exportations.  Ces mesures doivent être accompagnées d’une assistance technique accrue, a-t-il estimé, afin de renforcer les communications et les infrastructures institutionnelles et humaines de ces pays.  Enfin, il a appelé l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à accélérer son Programme de travail sur les petites économies qui inclut les pays en développement sans littoral ainsi qu’à porter, dans leurs négociations sur l’accès au marché, une attention particulière aux produits ayant un intérêt spécial pour ces pays.  


M. GERTON VAN DEN AKKER (Pays-Bas), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a rappelé que la Déclaration du Millénaire consacre le principe d’appropriation nationale des politiques de développement.  Il a salué la finalisation, en 2004, de trois nouveaux documents stratégiques pour la réduction de la pauvreté (DSRP).  Félicitant ainsi le Bangladesh, le Burundi et le Népal, le représentant a souligné que la bonne gouvernance est essentielle au développement durable, avant d’en rappeler les éléments.  Il est ensuite passé à la question du commerce dans le cadre de laquelle il a mis l’accent sur l’Initiative « Tout sauf les armes de l’Union européenne ».  Il a aussi indiqué qu’en avril dernier, l’Union a adopté un Plan d’action sur les produits agricoles, la dépendance et la pauvreté ainsi qu’un accord de partenariat avec l’Afrique sur le coton, conclu en juillet dernier.  Ayant déjà renoncé aux subventions à l’exportation et aux taxes sur le coton, l’Union européenne a également accepté, a indiqué le représentant, la réforme de son régime du coton qui réduira substantiellement tout appui faussant les échanges et améliorera la cohérence avec la politique de développement de la Commission européenne. 


Le représentant a poursuivi en rappelant que l’Union européenne est la plus grande contributrice d’APD et de programmes d’allègement de la dette.  L’Union, a-t-il rappelé, a décidé de parvenir au taux de 0,39% du PNB en 2006 et pour les PMA, l’objectif est de passer d’un taux de 0,15% à 0,20%.  L’Union, a-t-il encore précisé, entend réaliser les objectifs de la Déclaration de Rome sur l’harmonisation de l’aide visant à réduire les coûts de transaction.  L’Union apportera également une contribution de fond au deuxième Forum mondial sur l’efficacité de l’aide, prévue à Paris en 2005.  Se tournant vers les pays en développement sans littoral, le représentant a dit attendre beaucoup de l’issue du Cycle de négociations lancé à Doha par l’OMC.  Soulignant aussi l’importance de la coopération Sud-Sud dans la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, il a fermement appuyé le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) comme cadre pour le développement du transport régional.  Dans ce contexte, il a attiré l’attention sur la contribution qu’apporte l’Union européenne à travers ces accords de partenariat économique (EPAs). 


M. WENLONG YAO (Chine) a souligné que les difficultés auxquelles devaient faire face les PMA risquaient de les marginaliser encore plus de l’économie mondiale.  Citant les efforts fournis par les PMA pour parvenir aux sept engagements du Programme de Bruxelles, il a noté que ces pays ne pouvaient pas réaliser seuls leurs objectifs de développement.  Ainsi, il a appelé les pays donateurs à consacrer 0,2% de leur PIB à l’aide publique au développement aux pays les moins avancés.  Il a aussi demandé que ces pays développés accordent des réductions de dette, offrent un traitement spécial pour les principaux produits d’exportation des PMA et les aident à accéder au marché.  Notant toutefois que l’utilisation des mesures préférentielles demeurait faible, il a souhaité que la communauté internationale offre également une assistance technique et un renforcement des capacités afin que les PMA puissent profiter de ces mesures.  Par ailleurs, le représentant chinois a estimé que la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty exigeait des efforts communs de toutes les parties, pays donateurs, organisations au sein du système des Nations Unies, institutions internationales et pays sans littoral et de transit.  De plus, il a souhaité que les donateurs et les institutions d’assistance fournissent un soutien financier, technique et humain à ces pays enclavés.  Tout en poursuivant son ouverture sur le reste du monde et sa croissance économique, la Chine pourrait augmenter son assistance aux PMA et aux pays sans littoral en développement. 


M. EDOUARD O. AHO-GLELE (Bénin), au nom du Bureau de la coordination des PMA, a constaté que trois années après son adoption, le Programme d’action de Bruxelles reste encore très faiblement mis en œuvre.  Il a suggéré que la communauté internationale prenne des mesures concrètes afin de respecter les engagements pris.  Ces actions, a-t-il dit, pourraient comprendre la désignation par le Secrétaire général d’un chef de file pour chacun des sept engagements du Programme afin de susciter et de mobiliser dans des secteurs bien précis, les efforts des partenaires au développement dans la mise en œuvre du Programme et cela, à l’instar de la pratique observée par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à l’issue des tables rondes qu’il organise autour des programmes de développement, au niveau national. 


Le représentant a aussi suggéré de prendre les dispositions utiles pour la convocation d’une revue à mi-parcours de la mise en œuvre du Programme d’action.  Il a aussi voulu que l’évènement de haut niveau de 2005 consacré à l’évaluation à mi-parcours de l’application des Objectifs du Millénaire pour le développement indique également les progrès accomplis pour répondre aux préoccupations des PMA et des stratégies à mettre en œuvre.  Il a enfin estimé que la question des points focaux pour la mise en œuvre du Programme d’action en faveur des PMA qu’examine le Conseil économique et social demeure une nécessité impérieuse.  À cet égard, il a appelé le Secrétaire général à mettre impérativement en œuvre les dispositions pertinentes de la résolution 58/228 de l’Assemblée générale et d’assurer la participation effective des délégations concernées. 


M. WEGGER STROMMEN (Norvège) a indiqué que les PMA avaient besoin de plus d’aide et surtout de meilleure qualité.  Ils doivent également bénéficier d’une amélioration de l’accès au marché, de plus d’investissements étrangers directs (IED), de mesures pour stimuler le secteur privé ainsi que d’un allégement du fardeau de la dette.  Soulignant que la responsabilité du développement appartenait d’abord aux PMA, il a affirmé que la communauté internationale devait les soutenir dans leurs efforts pour parvenir aux objectifs du Programme d’action de Bruxelles.  La Norvège a ciblé les PMA bénéficiant de son aide publique au développement et consacre plus de 0,2% de son PIB à l’APD destinée aux pays les moins avancés.  Concernant le commerce, le représentant a insisté sur la nécessité d’accorder aux PMA un meilleur accès au marché, afin de réduire leur dette.  À cet égard,  il a souligné l’importance du Système généralisé de préférences commerciales pour promouvoir la coopération Sud-Sud.  En outre, il a préconisé de développer les capacités de production et de commerce des PMA.  Les investissements étrangers directs peuvent, selon lui, fournir savoir et technologie et accélérer le processus de développement.  Enfin, il a estimé qu’un renforcement des Nations Unies ainsi qu’une plus grande cohérence, au Siège et sur le terrain, étaient nécessaires afin d’améliorer les progrès effectués dans la réalisation des OMD. 


M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a attiré l’attention sur les progrès remarquables que son pays a enregistrés en matière de développement, en citant l’étude de la Banque mondiale selon laquelle le Bangladesh est un des rares PMA à pouvoir réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement dans les délais fixés, à savoir 2015.  Il a toutefois indiqué que la réalisation de l’objectif de réduction de la pauvreté dépend largement de l’environnement extérieur en matière d’aide, de commerce, de dette et d’envois de fonds des émigrés.  Selon une étude de l’ONU, a-t-il dit, le Bangladesh aurait besoin d’une somme supplémentaire de 7,5 milliards de dollars par an.  Or, les montants déboursés ne représentent qu’un septième de cette somme, ce qui fait que quelque 92 pays ont reçu beaucoup plus que le Bangladesh.  Concernant la question des envois de fonds dont le montant permet au pays de rembourser la dette et de maintenir la stabilité monétaire, le représentant a appelé les partenaires au développement à examiner les moyens d’engager temporairement du personnel qualifié et semi-qualifié des PMA.  Concluant sur le fait que la question de la dette des PMA nécessite une réponse globale, il a plaidé pour l’annulation. 


Mme HUSNIYYA MAMMADOVA (Azerbaïdjan) a salué les efforts de M. Chowdhury visant à mobiliser de la communauté internationale pour répondre aux besoins des PMA.  Elle a souligné l’importance des flux de capitaux et des investissements étrangers directs pour les infrastructures, essentielles aux pays sans littoral en développement.  De plus, elle a insisté sur le potentiel de la coopération régionale qui doit continuer à être renforcée dans les domaines du transport, de l’intégration régionale et du commerce.  Elle a affirmé que son pays poursuivait ses efforts pour développer des couloirs pour les transports ainsi qu’un climat propice pour le commerce.  Pour soutenir la mise en œuvre de ces initiatives, elle a appelé la communauté internationale à prendre des mesures appropriées.  Tout en saluant le travail de la CNUCED, la représentante a exprimé sa préoccupation quant à la part restreinte des PMA dans les échanges.  Une coopération plus importante est nécessaire pour renforcer les capacités de négociation de pays candidats à l’OMC, a-t-elle estimé.  Enfin, la représentante a conclu en soulignant le rôle crucial d’un suivi du Programme d’action d’Almatry.


M. BERNARD MPUNDU (Zambie) a indiqué que, dans son pays, la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles continue de se heurter au lourd fardeau de la dette.  De plus, a-t-il ajouté, les prix des principales exportations n’ont cessé de chuter en raison des termes défavorables de l’échange.  Il a ajouté, que compte tenu du statut de pays en développement sans littoral de la Zambie, les exportations sont beaucoup moins compétitives sur le marché mondial, en raison des coûts élevés de transport.  Il a donc appelé la communauté internationale à donner corps aux engagements pris dans les Programmes d’action de Bruxelles et d’Almaty.  Les PMA et les pays en développement sans littoral feront leur part, a-t-il assuré.  


M. ALOUNKÉO KITTIKHOUN (République démocratique populaire lao), s’exprimant au nom des pays sans littoral en développement, a également salué le travail de M. Chowdhury et de son Bureau et lui a demandé d’assurer le suivi de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty.  Il a souhaité que plus d’attention soit portée aux pays sans littoral en développement et à la mise en application effective du Programme d’action d’Almaty.  Il a affirmé que la feuille de route pour cette mise en œuvre était un premier pas dans la bonne direction.  Rappelant que la majorité des pays sans littoral en développement faisait partie des pays en développement les plus pauvres, il a fait remarquer que ces pays ne réaliseraient probablement pas les Objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015.  La communauté internationale, a-t-il insisté, doit continuer à assister ces pays.  Il a expliqué que les coûts de transport et de transit élevés, causés par l’éloignement de la mer, était un obstacle supplémentaire pour la compétitivité de ces pays.  Les produits exportés vers la Mongolie ou la Zambie, par exemple, doivent effectuer, a-t-il précisé, plus de 2 000 km avant d’atteindre un port.  Il a en outre souligné que le manque de ressources humaines et de cadres juridiques et institutionnels contribuait à l’augmentation des coûts des transports.  En conséquence, il a dit soutenir la proposition de l’Union européenne visant à accorder des tarifs préférentiels aux pays en développement sans littoral en matière de commerce. 


La faible compétitivité des exportations à un impact négatif sur l’investissement, a affirmé le représentant.  De plus, il a souligné la nécessité de diversifier les exportations de ces pays, car ils étaient trop vulnérables des événements extérieurs qu’ils ne pouvaient contrôler.  Par ailleurs, il a souhaité que la mise en œuvre du programme d’Almaty s’accompagne d’une assistance technique pour le renforcement des infrastructures institutionnelles, humaines et de communication dans ces pays.  Au sujet de l’OMC, il a enfin affirmé qu’elle devait accélérer son Programme de travail sur les petites économies et que ses négociations sur l’accès au marché devraient donner une attention particulière aux produits ayant un intérêt spécial pour les pays sans littoral en développement. 


M. DER KOGDA (Burkina Faso) a indiqué, à son tour, l’adoption d’une feuille de route avec l’aval des partenaires intéressés à la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty.  Parmi d’autres faits majeurs, il a rappelé les aspects commerciaux du Programme d’action d’Almaty que la représentation du Paraguay à Genève a accepté de suivre au niveau de l’OMC.  Plus récemment, a-t-il poursuivi, après de longues et difficiles négociations conduites par le Bénin, les PMA ont obtenu que le Conseil économique et social recommande à l’Assemblée générale l’adoption d’une résolution sur la stratégie de transition sans heurt pour les pays sortant de la liste des PMA.  Il a ensuite salué les initiatives annoncées par certains partenaires au développement en faveur des PMA et des pays en développement sans littoral, tout en les exhortant à plus d’impartialité et à moins de sélectivité dans la mise en œuvre de leurs engagements.  Donnant quelques exemples de projets lancés par son pays en collaboration avec le FMI, la Banque mondiale et le système de l’ONU, le représentant a regretté que des insuffisantes persistent dans la coopération avec les partenaires, notamment au niveau de la coordination des différentes interventions ainsi que de la capacité nationale de formuler, d’exécuter, de suivre et d’évaluer les projets et programmes. 


Le représentant a appuyé la proposition du Haut Représentant consistant à ce que les PMA inscrivent les sept engagements du Programme d’action de Bruxelles dans leurs programmes nationaux de développement, dans les plans-cadres et les Documents stratégiques pour la réduction de la pauvreté (DSRP).  Il a aussi souscrit à la recommandation du Secrétaire général visant la création de conseils nationaux de transport et de facilitation du commerce par les pays en développement sans littoral. 


M. BAKARY DEMBÉLÉ (Mali) a déclaré que les PMA demeuraient plus que jamais en marge du système international mais avaient multiplié les initiatives et actions pour améliorer les conditions de vie des populations.  Reconnaissant sa responsabilité première dans la définition et l’application des politiques et mesures de développement, le Mali a adopté en 2002 le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, a-t-il expliqué.  Il a noté que cette démarche volontariste nécessitait le concours de la communauté internationale.  Concernant le Programme d’action d’Almaty, il a déclaré que, dans son pays, l’éloignement des côtes constituait un handicap sérieux pour son approvisionnement adéquat et engendrait des coûts de transport excessifs, nuisant à la compétitivité de ses rares produits d’exportation, notamment le coton.  Il a indiqué que le Mali avait conclu des accords bilatéraux en matière de transports et de transit avec tous ses voisins et, parallèlement, avait fait des efforts financiers pour l’amélioration et la réalisation d’infrastructures adéquates.  En conclusion, il a déclaré que la mise en oeuvre des Programmes d’action de Bruxelles et d’Almaty constituait un gage sûr pour la réalisation des OMD par les groupes de pays en situation particulière, comme le Mali.  Il a également invité la communauté des donateurs à appuyer le Bureau du Haut Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les PEID afin qu’il s’acquitte au mieux de son mandat. 


M. KAZUO SUNAGA (Japon) a indiqué que le Fonds d’affectation spéciale pour la sécurité humaine, créé à l’instigation de son pays, est désormais alimenté à hauteur de 20 milliards de dollars.  Grâce à ce Fonds, a-t-il dit, le Japon a pu lancer des projets dans de nombreux pays en développement dont le projet NERICA sur le riz en Sierra Leone.  Le représentant a ensuite salué l’admission du Népal et du Cambodge à l’OMC, en arguant, en effet, que le système commercial international doit être plus inclusif et tenir compte des aspirations des PMA et des pays en développement sans littoral pour leur permettre de tirer profit de la mondialisation.  Concernant le Programme d’action d’Almaty, le représentant a rappelé l’existence du dialogue « Asie centrale + Japon » qui, lancé en août dernier, porte sur la mise en œuvre du Programme.  Il a conclu en soulignant l’importance, pour les pays concernés, du développement et de la réhabilitation des infrastructures, de la standardisation des normes et règles de transit, et du renforcement de la coopération régionale entre pays sans littoral et pays de transit. 


M. HABIB OUANE, Directeur du Programme spécial pour les pays en développement les moins avancés, sans littoral ou insulaires,Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a indiqué que la CNUCED considérait le soutien aux PMA, aux pays sans littoral en développement et aux PEID comme une part essentielle de son mandat.  Il a déclaré que le manque de progrès des PMA dans la réalisation des OMD appelait pour une nouvelle approche du développement.  Celle-ci, a-t-il poursuivi, devrait être basée sur la généralisation du développement et du commerce dans l’effort d’éradication de la pauvreté, l’amélioration du régime international du commerce et le besoin d’assistance technique et financière pour développer les capacités commerciales des PMA.  Sur ce dernier point, il a expliqué que le Cadre intégré d’assistance technique lié au commerce était un des domaines de travail prioritaires de la CNUCED.  Par ailleurs, il a noté que malgré des politiques d’ouverture commerciale et d’investissement, les flux de ressources vers ces pays ne s’amélioraient que modestement. 


En ce qui concerne les pays sans littoral en développement, M. Ouane a souligné l’importance des approches régionales et sous-régionales dans la recherche de solution.  En outre, il a indiqué que la CNUCED avait commencé des consultations avec le Bureau du Haut Représentant des PMA, des pays sans littoral en développement et des PIED pour une rencontre des ministres du commerce des pays enclavés pour renforcer leur participation effective aux négociations commerciales.  Au sujet des PEID, M. Ouane a estimé que la dimension économique du développement durable devait être prise en compte et reflétée dans les résultats de la Conférence de Maurice, en janvier prochain, et a assuré la contribution de la CNUCED dans ce processus.  Enfin, soulignant les limites imposées par les ressources humaines et financières disponibles, il a demandé le soutien de la communauté internationale.


M. DURGA BAHADUR SUBEDI (Népal) a déclaré que la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty avait été difficile pour certains pays en développement en raison du manque de capacités techniques et de partenariats.  Il a souligné le rôle déterminant des organisations régionales et sous-régionales du système des Nations Unies dans cette mise en œuvre et dans la coopération Sud-Sud et a, en conséquence, demandé au Secrétaire général de leur fournir les ressources supplémentaires appropriées pour appuyer leurs activités.  Il a aussi souhaité une collaboration accrue avec les autres organisations des Nations Unies.  Par ailleurs, il a estimé qu’il fallait doter les pays des capacités nécessaires pour les aider à assurer la mise en œuvre et le suivi du Programme d’action d’Almaty.  Rappelant que les PMA souffraient d’une insuffisance d’appui, du faible niveau d’IED et du fardeau de la dette, il a indiqué que les PMA sans littoral étaient encore plus vulnérables en raison de leur situation géographique qui a des répercussions négatives sur leur développement économique.  Le Programme d’action d’Almaty qui reconnaît ces barrières géographiques doit donc être pleinement appliqué, a-t-il insisté.  Son gouvernement a pris de nombreuses mesures en faveur du développement du pays et de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty, a indiqué le représentant, estimant toutefois qu’un appui extérieur était indispensable.  Nos institutions ne pourront réaliser les OMD dans les délais prévus sans cet appui, a-t-il ajouté. 


M. CHOISUREN BAATAR (Mongolie) a rappelé l’importance de la coopération du système des Nations Unies pour coordonner et surveiller les mécanismes de mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty.  Il a salué la feuille de route élaborée pour cette application et a appelé les institutions des Nations Unies à continuer de travailler dans ce sens.  Il a indiqué que son pays était signataire de l’accord intergouvernemental sur le Réseau autoroutier asiatique, instrument qu’il juge très important depuis l’adoption du Programme d’action d’Almaty.  Il s’est déclaré convaincu que le Réseau autoroutier asiatique donnera un nouvel élan à la coopération économique et au commerce de la région.  Par ailleurs, il a affirmé que son gouvernement encourageait les activités visant à renforcer les partenariats avec toutes les parties prenantes pour désenclaver son pays.  Ainsi, il a souligné l’importance des négociations sur un accord tripartite sur le transport de transit avec la Chine et la Russie et a espéré que les prochaines négociations en décembre 2004 permettront de finaliser cet accord.  En raison des dépendances à l’égard de l’agriculture et de quelques produits de base, la Mongolie juge prioritaires le renforcement de la coopération et les négociations avec les partenaires commerciaux au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a indiqué le représentant, saluant à cet égard l’Accord-cadre adopté récemment par l’OMC.


M. CELESTINE MUSHY (République-Unie de Tanzanie) a imputé la lenteur des progrès dans la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles au caractère inadéquat des ressources financières tant aux niveaux national qu’international.  Il a donc plaidé pour l’annulation pure et simple de la dette, le respect de l’engagement consistant pour les donateurs à consacrer 0,7% de leur PNB à l’APD et 0,15% supplémentaire pour les PMA.  Il a aussi plaidé pour la mise en place d’un processus de prise de décisions juste dans les domaines financier et commercial ainsi que pour la finalisation du Cycle de négociations lancé à Doha par l’OMC, et une assistance accrue pour renforcer les capacités humaines et institutionnelles et pour développer les secteurs dans lesquels les PMA ont un avantage comparatif, notamment celui de l’agriculture.  Le représentant a aussi souligné la nécessité de parvenir à la stabilisation des prix des produits de base et d’intensifier la lutte contre le VIH/sida et les autres maladies transmissibles.  Il a estimé que c’est le manque d’efforts dans ces domaines qui fait que les progrès enregistrés par son pays en matière de mobilisation de ressources internes n’ont pas encore permis d’atteindre un taux de croissance permettant de relever les défis de la lutte contre la pauvreté.  Passant en revue les réformes socioéconomiques entreprises par son pays et les résultats qu’elles ont produits, le représentant a appelé à l’aide de la communauté internationale pour appuyer la seconde phase de la Stratégie nationale de réduction de la pauvreté mise en place pour la période 2005-2010.  En tant que pays de transit, la Tanzanie estime que les problèmes liés au système de transport de transit doivent être réglés de manière coordonnée, en partant du point d’entrée au point de destination, a estimé son représentant.  Pour lui, la clef des solutions réside dans le Programme d’action d’Almaty.


M. MOHAMMAD WALI NAEEMI (Afghanistan) a appelé la communauté internationale à prendre des actions immédiates afin de renverser les situations critiques des PMA.  Il a fait remarquer que si le Programme d’action de Bruxelles n’était pas mis en œuvre, le nombre de personnes vivant dans une extrême pauvreté dans les PMA passerait de 334 millions à 471 d’ici à 2015.  Il a estimé que les PMA devaient renforcer leurs capacités de production et de commerce alors que leur économie repose essentiellement sur quelques produits.  Rappelant que la demande d’entrée dans l’OMC de l’Afghanistan était en attente depuis deux ans, il a demandé que des mesures appropriées soient prises pour l’admission de l’Afghanistan et d’autres PMA à cette Organisation et que leurs besoins spécifiques soient pris en compte.  Il a insisté sur l’importance d’une participation effective des pays en développement sans littoral aux négociations commerciales et a appelé les institutions internationales comme la Banque mondiale et les commissions régionales des Nations Unies à étendre leur assistance technique à tous les pays enclavés, y compris l’Afghanistan.  Soulignant les espoirs de paix et de stabilité dans son pays, il a noté que de nombreux défis demeuraient, particulièrement en ce qui concerne la pauvreté, mais a déclaré que beaucoup avait été accompli en trois ans.


Pour tirer parti de la mondialisation, M. KANG SEOK-HEE (République de Corée) a conseillé aux PMA de renforcer leurs capacités de production.  Il a estimé, dans ce cadre, que la communauté internationale doit créer un système commercial multilatéral plus favorable à ces pays et renforcer son appui au renforcement de leurs capacités.  Le représentant garantit, depuis janvier 2000, un accès hors taxes à quelque 87 produits des PMA.  De plus, la République de Corée est l’hôte de cours de formation sur le renforcement des capacités nationales qui ont profité, depuis 1997, à 46 ressortissants de 12 PMA.  Le représentant a ensuite indiqué que son pays a augmenté son aide publique au développement (APD) aux PMA de 19 millions de dollars en 2001 à 55 millions de dollars en 2002.  Il a souligné, en l’occurrence, que la bonne gouvernance est essentielle à une bonne utilisation de l’APD.  La République de Corée, a-t-il annoncé, accueillera donc le sixième Forum mondial sur la gouvernance en mai 2005.  Venant à la situation des pays en développement sans littoral, il les a appelés à mettre en place des systèmes efficaces de transit.  Il a rappelé le rôle de son pays dans le développement du réseau trans-asiatique et les contributions qu’il a faites au projet du fleuve Tumen reconnu comme l’un des plus réussis du PNUD dans la région Nord-Est de l’Asie.


Droits de réponse


      Le représentant de l’Arménie s’est élevé contre les accusations faites, ce matin, par le représentant de l’Azerbaïdjan.  C’est l’Arménie, a-t-il affirmé, qui, victime d’un blocus, a appuyé le Programme d’action d’Almaty.  En revanche, l’Azerbaïdjan en viole le premier principe, celui de la liberté de transit.  La situation dans le district mentionné ce matin, a poursuivi le représentant, est le résultat de la guerre menée par l’Azerbaïdjan lui-même afin d’empêcher le peuple du Nagorny-Karabakh d’exercer son droit à l’autodétermination, lequel est garanti par la Charte des Nations Unies.


Réagissant à ces propos, la représentante de l’Azerbaïdjan a estimé que le droit à l’autodétermination ne peut être exercé qu’en vertu du principe d’intégrité territoriale de l’État souverain et indépendant qu’est son pays.  Ce droit, a-t-elle insisté, ne permet en aucun cas la séparation de force d’une partie du territoire d’un État.  Elle a ajouté que l’Azerbaïdjan n’a imposé aucun blocus économique à l’Arménie comme en atteste la carte de la région qui indique clairement que l’Arménie partage des frontières avec d’autres pays et qu’elle peut donc aisément les utiliser pour le transit.  Suite à l’agression de ce pays, a-t-elle dit, de nombreuses parties de la région sont désormais coupées de l’Azerbaïdjan.  La représentante a rappelé les propositions de son pays, soutenues par l’Union européenne, pour normaliser la situation et que l’Arménie a rejetées.  L’Azerbaïdjan s’est engagé en faveur du Programme d’action d’Almaty, a-t-elle dit, avant de souligner que la coopération doit être fondée sur le principe du respect mutuel. 


Les preuves du blocus sont là, a insisté le représentant de l’Arménie qui a indiqué que son pays était disposé à rouvrir les frontières.  C’est, a-t-il accusé, l’Azerbaïdjan qui continue de lier cette question à la normalisation de la situation au Nagorny-Karabakh.  Les combats qui ont lieu dans la région ne sont pas le résultat d’une agression armée mais bien de l’exercice du droit à l’autodéfense d’une population qui veut éviter les déportations et les massacres qu’elle risque en raison de la revendication de son droit à l’autodétermination.


L’ouverture des frontières a été proposée par l’Arménie sans évoquer la question de la sécurité des biens et des personnes qui emprunteraient ses couloirs, a rappelé la représentante de l’Azerbaïdjan.  Elle a réaffirmé que c’est le droit international qui régit l’exercice du droit à l’autodétermination et que le Nagorny-Karabakh fait partie intégrante de l’Azerbaïdjan comme le reconnaissent plusieurs résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale. 


APPLICATION DU PROGRAMME D’ACTION EN FAVEUR DES PAYS LES MOINS AVANCÉS POUR LA DÉCENNIE 2001-2010


Rapport du Secrétaire général (A/59/94-E/2004/77)


Ce rapport présente une évaluation des progrès accomplis par les pays les moins avancés et leurs partenaires de développement dans l’application du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés (PMA) pour la Décennie 2001-2010, ainsi que les conclusions et recommandations visant à garantir que toutes les parties prenantes à ce processus adoptent une démarche cohérente.  Il insiste sur l’insuffisance de la prise en main du Programme par les pays, des capacités institutionnelles et humaines et des ressources internes et externes comme étant le principal obstacle à l’application effective du Programme d’action.  Dans ses conclusions, le Secrétaire général recommande aux PMA et à leurs partenaires de développement de privilégier le renforcement des capacités de production: agriculture et industrie agroalimentaire; petites et moyennes entreprises (PME); infrastructures; technologies de l’information et des communications (TIC), et énergie.  Il souligne que l’élimination de la pauvreté et la réalisation d’un développement durable dans les PMA dépendent essentiellement de la création de partenariats, de la coopération Sud-Sud, et d’une bonne gouvernance aux niveaux national et international.


APPLICATION DU PROGRAMME D’ACTION D’ALMATY: PARTENARIATS CONÇUS POUR RÉPONDRE AUX BESOINS PARTICULIERS DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT SANS LITTORAL ET CRÉER UN NOUVEAU CADRE MONDIAL POUR LA COOPÉRATION EN MATIÈRE DE TRANSPORT DE TRANSIT ENTRE LES PAYS EN DÉVELOPPEMENT SANS LITTORAL


Rapport du Secrétaire général (A/59/208)


Depuis l’adoption par l’Assemblée générale de sa résolution 50/201, qui faisait siens les résultats de la Conférence d’Almaty, les organisations et les organes du système des Nations Unies se sont largement attachés aux niveaux national, régional, et international, à faire connaître le Programme d’action d’Almaty: partenariats conçus pour répondre aux besoins particuliers des pays en développement sans littoral, et efforts de création d’un nouveau cadre mondial pour la coopération en matière de transport en transit entre les pays en développement sans littoral et de transit.  Le système de l’ONU s’est attaché à faire prendre conscience de l’importance de l’application pleine et effective du Programme d’Almaty.  Ce rapport du Secrétaire général souligne les activités initiales menées par les organisations et les organes de l’ONU dans le cadre de l’application du plan d’action.


Compte tenu du fait que les pays en développement sans littoral sont tributaires des pays de transit voisins pour accéder à la mer, la mise en place de systèmes de transit performants passe par une coopération et une collaboration plus efficaces entre ces pays et les pays de transit voisins.  Dans ce cadre, recommande le Secrétaire général, les groupements économiques régionaux et les accords de transit, ainsi que les accords bilatéraux, devraient contribuer de façon décisive à la promotion de la coopération dans le domaine du transport en transit.  Les réformes de la politique de transit visant à renforcer l’efficacité des opérations de transit et à réduire les coûts de transports, doivent être encouragés, estime Kofi Annan.  Les pays en développement sans littoral et de transit doivent notamment se pencher sur des questions telles que la réglementation des changes, le contrôle des prix, ou les systèmes des quotas visant à aider les fournisseurs de services locaux et les restrictions concernant l’utilisation de certains modes de transport.


Par ailleurs, recommande le Secrétaire général, la concurrence entre différents couloirs de transit devrait être davantage encouragée, et les pays en développement sans littoral devraient recevoir l’assistance financière qui leur est destinée, suivant les conditions les plus généreuses.  La communauté internationale devrait accorder un accès accru aux marchés pour les biens en provenance de ces pays en tenant compte des coûts élevés de transport liés à leur éloignement des principaux marchés mondiaux et de la dépendance de ces pays à l’égard d’un nombre limité de produits, recommande le Secrétaire général.  Les pays donateurs et les organismes internationaux de financement et de développement, déclare Kofi Annan dans sa dernière recommandation, devraient verser des contributions volontaires au Fonds d’affectation volontaire créé pour faciliter l’application du Programme d’action et le suivi de la Conférence d’Almaty.


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