AG/EF/441

DEUXIEME COMMISSION: DES DELEGATIONS RECLAMENT LE RESPECT DES ENGAGEMENTS DU PLAN ACTION 21, DU SOMMET DE JOHANNESBURG ET DU PROGRAMME DE LA BARBADE

20/10/03
Communiqué de presse
AG/EF/441


Deuxième Commission

15ème & 16ème séances – matin & après-midi


DEUXIEME COMMISSION: DES DELEGATIONS RECLAMENT LE RESPECT DES ENGAGEMENTS DU PLAN ACTION 21, DU SOMMET DE JOHANNESBURG ET DU PROGRAMME DE LA BARBADE


«S’agissant du Plan Action 21, le problème auquel nous sommes confrontés ne tient pas au manque d’objectifs, de cibles ou de cadres d’action, mais bien au non-respect des engagements pris», ont estimé aujourd’hui le Groupe des 77 et la Chine en entamant l’examen de la mise en œuvre de ce Programme d’action adopté à l’issue de la Conférence internationale sur l’environnement et le développement - Sommet de la Terre - qui s’est tenue en 1992 à Rio de Janeiro, au Brésil.  Malgré les conclusions adoptées et les recommandations faites, en septembre 2002, dans le Plan de mise en œuvre de Johannesburg, les Etats du Groupe des 77 et de la Chine ont, par la voix de leur Président, en l’occurrence le représentant du Maroc, relevé la persistance d’insuffisances liées à l’absence de ressources financières; à des lacunes dans le transfert de technologies écologiquement saines; et au manque d’assistance au renforcement des capacités humaines et institutionnelles. 


Arguant de l’interdépendance entre les trois piliers du développement durable que sont la croissance économique, le développement social et la protection de l’environnement, le représentant du Pakistan a exhorté les pays du Nord à reconnaître la pauvreté comme le défi le plus grave auquel est confronté le monde.  Il a aussi demandé que soient reconnus le principe de responsabilité commune mais différenciée face à la conservation des ressources naturelles; la nécessité de méthodes novatrices de financement pour combler le déclin de l’aide publique au développement (APD); la place des programmes d’allègement de la dette comme partie intégrante du concept global de développement et d’élimination de la pauvreté; et l’importance d’un élargissement effectif de l’accès des produits des pays du Sud aux marchés du Nord.  


L’urgence de ces questions, ont rappelé le Groupe des 77 et la Chine, a été soulignée dans le Plan de mise en œuvre de Johannesburg, après l’avoir été dans le Consensus de Monterrey en 2002, ainsi que dans le Cycle du développement de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001 et dans les Objectifs de développement du Millénaire (ODM) en 2000.  Comme l’a résumé le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. José Antonio Ocampo, «l’échec de l’OMC à Cancùn a démontré l’incapacité de la communauté internationale à répondre aux besoins des pays pauvres».


«Ni le niveau, ni la qualité de l’aide ne permettent actuellement aux petits Etats insulaires en développement (PEID) de mettre en place un environnement favorable au développement durable», a tranché, à son tour, le représentant de Maurice qui s’exprimait au nom de l’Alliance des PEID.  En prévision de l’examen décennal de la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade de 1995 sur le développement de ces pays, qui doit se dérouler à Maurice en août 2004, le représentant du futur pays hôte de cette réunion d’évaluation, a souhaité l’adoption d’un document final prévoyant une action dynamique, un calendrier précis et des moyens réels.  La Déclaration politique qui sera adoptée devra énoncer le ferme engagement de tous les partenaires du développement durable, a insisté le représentant en souhaitant que Maurice accueille une réunion qui soit véritablement organisée en faveur des PEID.


Des priorités claires devront, à cet égard, être établies, a ajouté, le Secrétaire général adjoint et Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral, et les petits Etats insulaires en développement, M. Anwarul Chowdhury.  Au titre de ces priorités, de nombreuses délégations ont, compte tenu du phénomène de la montée du niveau des mers, appelé à une ratification urgente de la Convention sur le changement climatique et de son Protocole sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre - Protocole de Kyoto.  Pour ces délégations, la Réunion de Maurice devra énoncer des mesures ambitieuses pour aider les petits Etats insulaires à s’adapter aux changements climatiques extrêmes et prévoir, en la matière, des mécanismes de contrôle et de suivi des décisions prises. 


En l’occurrence, de nombreuses délégations ont considéré la Commission du développement durable (CDD) comme le mécanisme de suivi intergouvernemental par excellence, celle-ci étant  désormais dotée d’un programme de travail pluriannuel couvrant la période 2004-2017, résolument «tourné vers l’action», et susceptible d’améliorer la coordination entre les efforts nationaux, régionaux et internationaux.  L’année 2004, a par exemple expliqué le représentant de la République islamique d’Iran, est celle d’une nouvelle expérience qui verra la Commission identifier, à partir de rapports nationaux, les obstacles dans la mise en œuvre d’Action 21 et du Plan de mise en œuvre de Johannesburg, et ce, dans les domaines de l’eau, de l’assainissement et de l’habitat. 


La volonté de définir un thème principal, pour chaque cycle de travail, et de donner aux régions un rôle plus important dans la préparation des travaux de la CDD facilitera un débat plus approfondi et plus fructueux, a prédit le représentant de la Suisse.  Pour ce faire, a estimé le représentant des Etats-Unis, la prochaine session de la CDD devra être ouverte aux experts et à tous les acteurs de la société civile et devrait être consacrée non pas à des discours sans fin, mais à des échanges dynamiques d’idées et d’expériences.


Outre les intervenants cités et les 33 autres orateurs, la Commission a entendu la déclaration du représentant de l’UNESCO, venu rendre compte des préparatifs de la Décennie des Nations Unies pour l’éducation en vue du développement durable (2005-2015), ainsi que le Secrétaire exécutif du Secrétariat de la Convention sur la lutte contre la désertification.  En fin de réunion, la Commission a d’autre part entendu la présentation, par le représentant du Maroc, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, d’un projet de résolution sur la mise en œuvre de la Première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (1997-2006).


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, mardi 21 octobre à partir de 10 heures, par une table ronde la coopération internationale dans les domaines de la fiscalité, de la fuite des capitaux, et de la création de cadres institutionnels. 


MISE EN OEUVRE D’ACTIOIN 21, DU PROGRAMME RELATIF A LA POURSUITE DE LA MISE EN OEUVRE D’ACTION 21 ET DES TEXTES ISSUS DU SOMMENT MONDIAL POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE


Activités entreprises dans le cadre de la mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des conclusions du Sommet mondial pour le développement durable (A/58/210)


Ce rapport donne un aperçu des mesures initiales de suivi prises par les gouvernements, les organismes des Nations Unies et les grands groupes, ainsi que des décisions récemment adoptées par les organes intergouvernementaux pertinents.  Il passe en revue les activités effectuées et les propositions formulées par diverses parties prenantes en vue de réaliser les buts et les objectifs adoptés au Sommet mondial.  Il souligne la nécessité d’identifier les obstacles et difficultés rencontrées dans l’application du Plan d’action 21, d’échanger des données d’expérience et de confronter les pratiques optimales à tous les niveaux. 


Dans les conclusions de ce rapport, le Secrétaire général estime que la diversité des mesures et des initiatives de partenariat mises en œuvre aux niveaux national, régional, et international, traduit la nécessité de renforcer la coopération et la coordination au sein du système des Nations Unies et entre les organismes des Nations Unies et d’autres institutions internationales.  Il souligne l’importance de la Commission du développement durable, en tant qu’organe intergouvernemental de haut niveau chargé du développement durable à l’échelle du système, et du cadre important que cet organe représente pour examiner les progrès réalisés dans l’application du Plan.  Parmi les quatre recommandations du Secrétaire général à l'Assemblée générale, figure celle d’exhorter les gouvernements à continuer de participer activement à l’application d’Action 21, du programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et du Plan d’application de Johannesburg.  Dans le même ordre d’idées, il recommande à l'Assemblée générale d’inviter les gouvernements à soutenir pleinement la Commission du développement durable dans le cadre de son cycle biennal d’application pratique. 


Lettre datée du 14 juillet 2003 adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Maroc auprès de l’Organisation des Nations Unies (A/58/204)


Cette lettre adressée par le Représentant du Maroc et Président du Groupe des 77 au Secrétaire général contient en son annexe le texte du communiqué final et de la déclaration adoptés à la 34ème réunion des présidents et coordonnateurs des sections du Groupe des 77 qui s’est tenue à Genève les 26 et 27 juin 2003.  Le communiqué final réaffirme notamment l’appui sans réserve que le Groupe des 77 apporte au Programme d’action de La Havane et à la Déclaration du Sommet du Sud qui «sont les deux documents directeurs du Sud exprimant les intérêts et préoccupations des pays en développement».


DECENNIE DES NATIONS UNIES POUR L’EDUCATION EN VUE DU DEVELOPPEMENT DURABLE


ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE


Poursuite de la mise en oeuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement


Présentation et débat général


M. JOSE ANTONIO OCAMPO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a présenté les rapports du Secrétaire général portant respectivement sur les suites données au Sommet de Johannesburg (A/58/210), et sur la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits Etats insulaires.  Il a défini le Sommet de Johannesburg comme un grand pas en avant en matière de développement durable, par l’identification qu’il a faite d’objectifs clairs de développement et de 25 cibles spécifiques à atteindre dans ce domaine.  Le Plan d’action de Johannesburg, s’est-il félicité, a non seulement intégré les objectifs de la Déclaration du Millénaire, mais est même allé au-delà de ces objectifs.  Il a salué l’implication grandissante du secteur privé dans le processus de développement durable, et le développement de partenariats entre les différentes parties concernées.  Il a souligné les mesures importantes prises, notamment à travers la mise en place d’un Cadre décennal de soutien à des modes de consommation et de production viables.  Il a défini l’échec des négociations de Cancùn comme un pas en arrière, parce que cet échec est la démonstration de l’incapacité de la communauté internationale à trouver une réponse aux difficultés des pays pauvres, notamment en ce qui concerne l’accès de leurs produits agricoles sur les marchés mondiaux.


Abordant la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade pour le développement durable des petits États insulaires en développement, M. Ocampo a présenté un aperçu des activités menées aux niveaux national, régional et international en préparation de la Réunion internationale d’évaluation qui doit se tenir à Maurice en 2004.  Il a souligné la responsabilité, en matière de mise en œuvre de ce Programme, du Département des affaires économiques et sociales et des Commissions régionales des Nations Unies, auxquels s’associe le Bureau du Haut Représentant des pays les moins avancés, des pays enclavés sans littoral et des petits États insulaires en développement.  Il a souhaité que la réunion préparatoire qui aura lieu dans le cadre de la 12ème session de la Commission du développement durable, ainsi que le sommet qui se tiendra à Maurice en 2004, soit l’occasion réaffirmer les engagements pris en matière de développement durable des petits Etats insulaires, dont certains pourraient disparaître si une réponse n’est pas trouvée aux problèmes climatiques responsables de la montée du niveau des mers. 


Présentant le rapport sur la Décennie des Nations Unies pour l’éducation en vue du développement durable, M. JONES KYAZZE, Représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a d’abord indiqué que l’UNESCO avait été chargée, par une résolution de l’Assemblée générale, de diriger et de coordonner les activités relatives à la Décennie.  Devant commencer le 1er janvier 2005, la Décennie aura comme textes fondateurs des documents tels que le Cadre d’action de Dakar, issu du Forum mondial pour l’éducation de Dakar, le Programme d’action de la Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation, les Objectifs de développement du Millénaire (ODM) ou encore le Plan de mise en œuvre de Johannesburg.  La Décennie, a-t-il ajouté, doit viser à réorienter les systèmes d’éducation, les politiques, et les pratiques, de façon à ce que chacun puisse prendre des décisions conformes à sa culture et à son contexte socioéconomique, pour relever les défis de l’avenir de l’humanité.


Le Représentant de l’UNESCO a ensuite expliqué le projet de programme d’action de la Décennie élaboré par son Organisation, en collaboration avec les autres partenaires du système de l’ONU, les organisations internationales pertinentes, les gouvernements, les ONG et les autres parties prenantes.  Il en a énoncé les principes en citant, entre autres, la tenue de consultations élargies et transparentes; le maintien d’un équilibre entre les activités de coordination ayant un effet catalyseur, d’une part, et les mesures prises par les gouvernements et les groupes de la société civile, d’autre part; la création de partenariats nationaux, régionaux et internationaux, entre différents secteurs; et l’amélioration d’indicateurs locaux et nationaux de durabilité.


La complexité et la difficulté des défis du développement durable incitent à la mise en place de nouveaux partenariats, a-t-il poursuivi en s’attardant sur les partenariats nécessaires entre les ministères de l’éducation, de la santé, de l’environnement, des ressources naturelles, de la planification, de l’agriculture ou encore du commerce.  Les partenariats doivent aussi se faire entre gouvernements, universités, communautés scientifiques et médias, a-t-il encore précisé.


M. ANWARUL CHOWDHURY, Secrétaire général adjoint et Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays enclavés sans littoral, et les petits Etats insulaires en développement, a salué l’étape qui consistera, en 2004 à Maurice, à procéder à l’évaluation décennale de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement, adopté à la Barbade.  L’Alliance des petits Etats insulaires(AOSIS) est à l’avant garde des préparatifs de cette réunion, précisé M. Chowdhury, en notant que cela se faisait en collaboration avec son Bureau et avec le Département des affaires économiques et sociales.  Une importante grande participation des Etats Membres, notamment des pays donateurs, est nécessaire pour réussir cette réunion.  Il a souligné la nécessité d’un ordre du jour bien défini et comportant des priorités claires.  Il est essentiel, a-t-il ajouté, que cette Réunion parvienne à conclusions réalisables qui incluent des arrangements de surveillance et de suivi de la mise en œuvre du Programme de la Barbade. 


Cette réunion de Maurice, a-t-il insisté, devra être l’occasion de se concentrer sur les problèmes spécifiques des petits Etats insulaires en développement, et notamment sur les objectifs d’élimination de la pauvreté; l’accès à l’eau douce; la protection des ressources halieutiques; le commerce; l’accès aux marchés mondiaux, et la pandémie du VIH/sida.  En outre, il a invité les membres de l’AOSIS à mieux collaborer pour pouvoir saisir l’occasion que représentent les futurs rencontres internationales à venir, à savoir: le Dialogue de haut niveau sur le financement du développement, la Réunion de Marrakech sur la coopération Sud-Sud, les négociations commerciales dans le cadre du Cycle de Doha, le Sommet sur la société de l’information, ou encore la 11ème Session de la CNUCED. 


M. HAMA ARBA DIALLO, Secrétaire exécutif du Secrétariat de la Convention sur la lutte contre la désertification, a indiqué qu’à ce jour la Convention comptait 190 ratifications et que son financement était désormais assuré par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM).  Il a ajouté, à cet égard, que le Fonds s’est vu doté d’un nouveau sous-programme, qui concerne la dégradation des sols.  Toutes ces décisions, a-t-il précisé, ont été avalisées par la sixième Conférence des Parties qui s’est tenue à la Havane du 25 août au 5 septembre.  A l’issue de cette Conférence, 14 Chefs d’Etat et de Gouvernement, et plus de 100 ministres présents ont adopté une Déclaration réitérant leur volonté politique de mettre en œuvre la Convention sans plus de délais.  M. Diallo a néanmoins déploré le faible niveau de représentation des partenaires des pays développés.  Il a d’autant plus déploré que le partenariat est le fondement même de la mise en œuvre de la Convention.


Revenant à la question des ressources financières, M. Diallo a fait part de la décision de la Conférence des parties de demander au Secrétariat de la Convention d’entamer des consultations avec le FEM pour conclure un Mémorandum d’accord concernant les modalités de leur collaboration.  Après la phase de plaidoyer, a-t-il dit, celle de la mise en œuvre effective dans laquelle entre désormais la Convention exige le ferme appui de tous les partenaires qui se sont manifestés jusqu’ici.  Cette nouvelle phase exigera peut-être davantage de ressources, non seulement pour augmenter les capacités des pays en développement et relever les défis institutionnels auxquels ils sont confrontés, mais aussi pour traiter des problèmes intersectoriels comme la pauvreté, la manque d’accès aux services de santé, l’absence de sécurité alimentaire ou encore les problèmes liés à la migration, aux personnes déplacées, ou encore à la dynamique démographique.


Répondant à une question du représentant d’Antigua-et-Barbuda sur le manque de transparence dans la mise en œuvre de la Convention, le Secrétaire exécutif a invoqué les différents rapports d’audits qui n’ont jamais constaté un quelconque manquement en la matière.  La dernière Conférence des Parties a été de toutes les conférences celle qui a fait l’objet des discussions préalables les plus détaillées pour que chacun puisse contribuer à son organisation.  Si les délégations «accusatrices» estiment que le moment est venu de mettre en «sourdine» les activités de plaidoyer et de passer à la mise en œuvre effective, elles n’ont qu’à faire montre d’une volonté politique réelle d’être les véritables partenaires des quelque 100 pays qui ont déjà préparé leur plan d’action national, a-t-il dit.  


Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. MOHAMMED ARROUCHI (Maroc) s’est déclaré inquiet des conséquences des changements climatiques, qui déstabilisent des dizaines de pays pauvres, où un milliard de personnes souffrent toujours de la faim, de la pauvreté et du manque d’accès à l’eau potable.  Il a rappelé l’importance d’assurer le lien entre le développement économique, le développement social, et la protection de l’environnement, qui sont des éléments interdépendants dans la mise en œuvre du développement durable.  Il a rappelé la nécessité d’un financement stable et durable pour permettre la réalisation des Objectifs du Millénaire.  Il faut améliorer l’accès aux marchés, les termes de l’échange, l’accès aux technologies, le renforcement des capacités des pays en développement, et aussi amener les pays développés à respecter leurs engagements. 


Evoquant la mise en œuvre du Programme d’action 21, il a invité la Commission du développement durable(CDD) à veiller à une mise en œuvre quantifiable de ses différentes recommandations.  Le Groupe des 77 et de la Chine, a-t-il ajouté, espère que la Deuxième Commission fera tout son possible pour favoriser la mise en oeuvre d’Action 21 en évitant tout débat normatif.  Il a souhaité un appui spécifique aux petits États insulaires en développement, pour leur permettre de faire face à leurs vulnérabilités. La baisse des cours des produits de base, celle de l’aide publique au développement(APD) et des flux d’investissements direct étrangers(IED), et la propagation de la pandémie du VIH/sida, constituent des obstacles majeurs aux aspirations de développement des petits Etats insulaires en développement, a souligné le représentant. 


Le représentant du Maroc a ensuite souhaité un renforcement du Service en charge des petits États insulaires en développement su sein du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU (DESA), en vue de mieux préparer la Réunion prévue à Maurice et de soutenir son processus préparatoire.  Il s’est inquiété des conséquences dramatiques de la désertification sur la réalisation des Objectifs du Millénaire, notamment la lutte contre la faim et la pauvreté.  Il a appelé à une action immédiate à tous les niveaux, avec des moyens fiables à long terme, pour faire face à l’ampleur de ce phénomène.  Il a souhaité l’élaboration aux niveaux national et régional d’une base de données sur les conséquences à long terme de la désertification.  Il a ensuite demandé aux fonds et programmes des Nations Unies, aux institutions de Bretton Woods et aux autres institutions ou organisations spécialisées, d’intégrer dans leur programme d’action les dispositions de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans l’intérêt de la lutte contre la pauvreté et contre la faim dans le monde. 


M. DON MACKAY (Nouvelle-Zélande), qui s’exprimait au nom du Forum du Pacifique, a espéré que la Réunion «Barbade + 10» serait l’occasion pour les Etats Membres des Nations Unies de réitérer leur attachement à la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade, de la Déclaration du Millénaire, du Consensus de Monterrey et du Plan de mise en œuvre de Johannesburg.  Rejetant toute tentative de renégocier le Programme d’action de la Barbade, il a souhaité que la Réunion d’évaluation décennale de Maurice reconnaisse et identifie clairement les mesures qui restent à prendre pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement (PEID).  Il importe, a-t-il précise, que la Réunion «Barbade + 10» traite des questions liées au changement climatique et envoie un message clair aux principaux pollueurs sur l’urgence qu’il y a à ce qu’ils réduisent substantiellement leurs émissions de gaz à effet de serre.  La Réunion doit aussi traiter de la nécessité de mettre au point des modalités d’adaptation aux changements climatiques extrêmes, et doit appeler à un appui régional et national, par le biais notamment du Fonds pour l’environnement mondial (FEM). 


Nous devons tenir compte de la vulnérabilité des PEID et devons leur permettre de participer au système commercial mondial, a insisté le représentant.  En conclusion, il a indiqué que la principale tâche du Forum avait été le lancement de partenariats régionaux de type II dans des domaines tels que le renforcement des capacités; la bonne gouvernance; les énergies nouvelles et renouvelables; la biodiversité, ou encore les océans.  Ces initiatives ont bénéficié de l’appui financier de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, a-t-il dit en encourageant les autres donateurs à faire de même.


M. YURIY ISAKOV (Fédération de Russie) a souligné la nécessité de garantir un fonctionnement efficace de la Commission du développement durable et d’y permettre autant que possible la participation des ONG.  Il a insisté sur l’importance de partenariats aux niveaux international, régional et local, pour favoriser la mise en oeuvre des objectifs de développement durable de Johannesburg.  Il a présenté la question de la santé comme une composante importante du développement durable.  Il a ensuite souligné la nécessité de renforcer le mécanisme de surveillance et de lutte contre les maladies contagieuses en vue de faire face aux conséquences de la pandémie du VIH/sida et des autres maladies contagieuses.  Il a salué la proposition du Tadjikistan de faire de la période 2005-2015 la décennie internationale de l’eau douce.  Il s’est également félicité des résultats de la réunion internationale d’experts qui s’est tenue en juin 2003 à Marrakech sur le thème de la production et de la consommation durables, qu’il a présentée comme une contribution importante à la réalisation des objectifs du développement durable.   


M. MARCO BALAREZO (Pérou) a pris la parole au nom du Groupe de Rio, et a estimé que l’effort qu’exige la mise en œuvre d’Action 21 serait vain s’il n’était pas accompagné des moyens nécessaires à l’obtention de résultats tangibles.  Il a cité, à cet égard, la nécessité d’un meilleur appui financier; du renforcement des capacités humaines et de celui de la coopération scientifique et technique.  L’on ne peut passer sous silence, a-t-il ajouté, le fait que la viabilité du développement exige un système commercial stable, juste et démocratique.  Il a donc plaidé pour la facilitation de l’accès aux marchés, l’élimination des obstacles tarifaires et non tarifaires, et la suppression des subventions agricoles dans les pays du Nord.  La Commission du développement durable (CDD), a-t-il poursuivi, doit jouer le rôle essentiel d’organe et d’instrument intergouvernemental chargé de surveiller la mise en œuvre des engagements pris à Johannesburg.  Avec les accords obtenus lors de sa dernière session, la CDD a renforcé ce rôle, s’est réjoui le représentant en se félicitant des programmes de travail futurs de la Commission qui sont beaucoup plus «orientés vers l’action».  Il a jugé important que la Commission garde à l’esprit les liens inextricables entre les trois piliers du développement durable que sont la croissance économique, le développement humain, et la protection de l’environnement. 


Il a aussi qualifié de précieuse la contribution apportée par les gouvernements à travers leurs rapports nationaux.  Il a enfin souligné l’importance particulière de la revitalisation du rôle des plans régionaux dans la mise en œuvre d’Action 21.  Il a suggéré, à cet égard, que les ressources dégagées grâce au démantèlement de la Commission de l’énergie et des ressources naturelles soient utilisées pour assurer la participation des pays en développement aux activités préparatoires de la CDD, au niveau régional.  Le représentant a conclu en annonçant la tenue, en 2006, au Mexique, du Quatrième Forum mondial de l’eau.


M. LIU HONGYANG (Chine) a souligné la nécessité pour la communauté internationale de déployer des efforts concertés en direction de la réalisation des objectifs du développement durable.  Il a défendu le concept de développement intégré et équilibré qui seul peut permettre une coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature.  Il a formé l’espoir que la volonté politique des pays développés se traduise par une augmentation conséquente de l’APD, un meilleur transfert des technologies de la communication, et une ouverture des marchés des pays riches aux produits des pays en développement.  S’agissant tout particulièrement de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement (PEID), il s’est félicité que certains programmes aient pu être réalisés.  Mais, a-t-il regretté, le chemin qui nous reste à parcourir pour réaliser les objectifs de ce programme est long, alors que les PEID sont confrontés chaque jour à de nouveaux problèmes.  Dans ce contexte, il a souhaité que la Réunion «Barbade+10», qui se tiendra à Maurice en 2004, soit orientée vers l’action et permette de trouver des réponses aux attentes spécifiques de ces pays.


M. SYED NAVID QAMAR (Pakistan) a estimé que, depuis la tenue du Sommet de Rio, la nouvelle dynamique de l’économie mondiale avait violemment bousculé les postulats de base d’Action 21.  Le processus de mondialisation a accentué les asymétries économiques, rendant plus inextricables encore les liens entre commerce et finance, et entre technologie et développement durable.  La polarisation de la richesse a créé à un nombre croissant de personnes vivant au bord de la famine, tout en mettant hors d’atteinte la réalisation des objectifs d’Action 21.  Il est clair, a poursuivi le représentant, qu’aujourd’hui le problème ne tient pas à un manque d’objectifs, de cibles ou de cadres d’exécution, mais bien à une absence de mise en œuvre et au non-respect des engagements pris, en particulier en ce qui concerne les ressources financières, le transfert des technologies et le renforcement des capacités.  Le représentant a souhaité que la communauté internationale adhère à certains postulats à savoir ceux reconnaissant la pauvreté comme le défi le plus grave auquel est confronté le monde; le principe de responsabilité partagée face à la conservation des ressources naturelles; l’importance de méthodes novatrices de financement pour combler le déclin de l’aide publique au développement (APD); la place des programmes d’allègement de la dette comme partie intégrante du concept global de développement et d’élimination de la pauvreté; et l’élargissement nécessaire de l’accès aux marchés.


Intervenant au nom des pays membres de l’Alliance des petits Etats insulaires (AOSIS), M. JAGDISH KOONJUL (Maurice), a salué la contribution importante des pays de l’AOSIS au processus préparatoire de la future Réunion d’évaluation décennale de la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade, qui aura lieu à Maurice l’an prochain.  Il a présenté les défis spécifiques qui se posent à ces pays, et qui rendent indispensables pour leurs économies et leur survie, la mise en œuvre de stratégies de développement durable.  Il est important pour les petits Etats insulaires en développement(PEID), a-t-il insisté, de développer un cadre propice à la promotion du développement durable.  Malheureusement, a-t-il regretté, ni le niveau, ni la qualité de l’aide des pays développés ne permettent actuellement aux petits États insulaires de mettre en place un environnement favorable au développement durable.  Le représentant a également précisé que, dans le cadre de rencontres préparatoires du sommet de Maurice (Barbade+10), l’AOSIS s’était efforcée de répondre aux questions que posent la vulnérabilité des PEID.


Il a d’autre part souligné la nécessité de répondre aux problèmes spécifiques de ces pays, notamment ceux que posent la pandémie du VIH/sida; la paupérisation croissante; la drogue; la montée de l’insécurité, ou encore les obstacles à la promotion des énergies renouvelables.  En ce qui concerne la finalité de la Réunion prévue à Maurice en 2004, il a souhaité l’aboutissement d’un programme de mise en œuvre axé sur l’action, et soutenu par un calendrier précis et des moyens réels.  Il nous faut également parvenir, a-t-il ajouté, à l’adoption d’une déclaration politique contenant un engagement ferme de tous les partenaires du développement durable. Il a, en outre, souligné la nécessité d’une coordination des efforts entre tous les organismes des Nations Unies et les parties et institutions concernées par la mise en œuvre des recommandations visant à soutenir la réalisation des objectifs de développement durable.


Mme ILEANA VILLALOBOS (Venezuela) s’est dite convaincue que pour réaliser le développement durable, relever le défi de la mondialisation, lutter efficacement contre les épidémies et éliminer la pauvreté, il faut appuyer le multilatéralisme et renforcer les mécanismes de coopération au développement.  Elle s’est donc félicitée du programme de travail de la CDD pour la période 2004-2007.  Elle a voulu que la prochaine session de ladite Commission trouve une nouvelle méthode de travail permettant d’accélérer la mise en œuvre des recommandations adoptées à Johannesburg qui, a-t-elle insisté, requiert une coopération renforcée, des ressources financières substantielles et une volonté politique à toute épreuve.  La représentante a, à son tour, souligné l’importance des processus régionaux et nationaux en jugeant, à cet égard, important de renforcer les capacités nationales. 


M. AHMED AL-HADDAD (Yémen) s’est inquiété que les engagements relatifs à la mise en œuvre des recommandations ayant trait à la réalisation des Objectifs du Millénaire n’aient pas été accompagnés par des calendriers précis, par des ressources, et par le transfert des technologies nécessaires.  Il a souligné la nécessité pour tous les partenaires concernés de bien se préparer pour les sessions politiques de 2004 et 2005, relatives à la mise en oeuvre du programme Action 21.  S’agissant des initiatives prises par son pays, il a présenté le programme d’action nationale du Yémen en matière d’eau, d’assainissement et d’établissements humains.  En outre, il a défini la Commission du développement durable(CDD) comme l’instance la plus appropriée pour examiner les progrès réalisés en vue d’atteindre les objectifs de développement durable. 


M. BERTI (Cuba) a constaté que onze ans après Rio, les progrès accomplis dans le domaine de sauvegarde de l’environnement et du développement durable demeurent minimes.  Si Johannesburg a donné un nouvel élan à la réalisation des objectifs fixés, le manque de volonté politique des pays développés continue d’empêcher les progrès dans la recherche de solutions à des problèmes graves.  Le Sommet de Johannesburg, a dit le représentant, n’est pas parvenu à obtenir des engagements financiers concrets.  Or, c’est le manque de ressources financières qui compromet tout progrès.  Le taux de l’APD est insuffisant et le paiement de la dette limite davantage la capacité financière des pays en développement.  Donnant le ratio entre APD et dette extérieure, le représentant a affirmé que pour chaque dollar reçu au titre de l’APD, les pays en développement doivent six dollars au service de la dette.  Un système d’échanges commercial juste et équitable doit être mis en place, a-t-il encore estimé.


Poursuivant, le représentant a souligné que la sixième Conférence des Parties à la Convention sur la lutte contre la désertification, qui a lieu à la Havane, a mis un accent particulier sur la phase de mise en œuvre de cette Convention.  Il a salué la décision de la Conférence de faire du FEM le mécanisme financier de la Convention, et a demandé que le sous-programme du Fonds sur la dégradation des sols soit mis en œuvre le plus rapidement possible.  Le représentant a conclu en dénonçant le blocus dont son pays est victime depuis plusieurs décennies, et il a fait état des progrès que Cuba a, «malgré tout», accompli dans le domaine du développement durable.  Enumérant, une dernière fois, certaines revendications, il a demandé l’élargissement de l’accès aux marchés, la garantie d’un traitement spécial et différencié pour les pays en développement, la stabilisation des prix des produits de base, la mise à disposition de ressources financières prévisibles, l’annulation de la dette, la réalisation de l’objectif convenu en matière d’APD, le respect du principe de responsabilité commune mais différencié, et le transfert de technologies écologiquement saines.


M. PATRICK NZUSI (Kenya) a salué les progrès réalisés en matière de conservation des ressources naturelles mondiales, même si les résultats d’ensemble restent, à son avis, décevants.  Il a estimé nécessaire la volonté et l’engagement de la communauté internationale pour renforcer la mise en œuvre du Programme Action 21.  Des changements importants sont nécessaires dans notre façon de travailler, a-t-il ajouté, si nous voulons concrétiser les engagements et objectifs de Johannesburg en matière de développement durable.  Des obstacles notables doivent être surmontés, comme entre autres, la révision de nos politiques macroéconomique; la modification de nos modes de consommation non durables; les guerres civiles; et les dégradations naturelles, pour nous permettre de réaliser nos objectifs, a estimé le représentant.  Il a en outre souhaité des efforts soutenus de la communauté internationale pour permettre aux pays africains de renforcer leurs capacités et de développer un environnement favorable aux investissements étrangers.  Le Kenya, a-t-il ajouté, perçoit les partenariats comme un instrument important et complémentaire à la mise en oeuvre du Programme Action 21, et pour celle des conclusions du Sommet mondial pour le développement durable.  Mais ces partenariats ne peuvent remplacer les engagements conclus au niveau intergouvernemental, a-t-il estimé.


M. STUART W. LESLIE (Belize), qui s’exprimait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a encouragé à la communauté internationale à rester attachée aux principes consacrés lors du Sommet de Johannesburg et concernant la recherche d’une approche plus équilibrée entre les trois piliers du développement durable.  Donnant un exemple, il a dit que si l’on pouvait se féliciter de l’augmentation du nombre de zones protégées dans les Caraïbes, il fallait cependant savoir que la création de telles zones entraîne inéluctablement une insuffisance des zones d’habitat.  Le représentant a poursuivi en indiquant que les effets du changement climatique et de la montée du niveau des mers demeurent une menace pour les pays de sa région.  Les Caraïbes, a-t-il insisté, qui comptent si peu parmi les pollueurs sont pourtant la région la plus vulnérable.  Le représentant a donc exhorté la communauté internationale à ratifier le Protocole de Kyoto et à accroître son aide aux Caraïbes pour aider la région à s’adapter au changement climatique.  Il a, à cet égard, cité les domaines du renforcement des capacités, de l’amélioration des stratégies de la concurrence, de la stabilisation de l’environnement macroéconomique, et de l’amélioration des stratégies de négociations commerciales. 


M. A.C. JOSE (Inde) a déclaré que les pays en développement attendaient toujours la mise en oeuvre du Programme Action 21 et du Programme d’action de Johannesburg. Compte tenu de l’insuffisance des capacités des pays en développement, a-t-il ajouté, il est important que ces derniers puissent disposer de nouveaux moyens financiers, ainsi que de ressources technologiques et du renforcement de leurs capacités humaines, en vue de leur permettre de réaliser les objectifs de développement durable.  Il s’est félicité de la contribution de la Commission du développement durable(CDD) et notamment de la réorganisation de ses méthodes de travail.  Il a salué la participation croissante de toutes les parties concernées par la mise en œuvre du développement durable, à savoir, outre les organisations des Nations Unies, le secteur privé et la société civile, par le biais de partenariats novateurs.  Pour conclure, il a souligné le caractère incontournable de la coopération internationale pour permettre aux pays en développement d’atteindre les objectifs du développement durable. 


M. NASROLLAH KAZEMI KAMYAB (République islamique d’Iran) a souhaité que la prochaine session de la Commission du développement durable (CDD) soit l’occasion de cerner et d’identifier les réelles contraintes s’opposant à la réalisation des objectifs d’Action 21 et du Sommet de Johannesburg sur la base des rapports nationaux qui lui seront soumis.  Il a souhaité que le nouveau programme de travail de la CDD, qui a mis l’accent sur la nécessité de réduire la pauvreté, contribue à faire avancer la mise en œuvre d’Action 21 et du Plan d’application de Johannesburg.  Par ailleurs, il s’est félicité de l’établissement, par le Conseil économique et social, d’un Forum des Nations Unies sur les forêts, qu’il a défini comme le moyen idoine pour la mise en œuvre des actions arrêtées au niveau international en faveur de la protection des forêts.  Il a également estimé que ce Forum avait fourni un cadre mondial cohérent de débat sur la mise en œuvre du développement durable, et tout particulièrement sur la gestion durable des forêts.  Il est aujourd’hui de la responsabilité de la communauté internationale, a-t-il conclu, de renforcer ce Forum sur les plans administratif et financier. 


M. FERNANDO CASADO CANEQUE, Représentant de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a souligné quatre questions importantes pour le suivi d’Action 21 en citant la mise en œuvre, l’intégration avec les Objectifs de développement du Millénaire; les initiatives de partenariats; et la coordination entre les initiatives locales et régionales.  L’ONUDI, a-t-il encore indiqué, a présenté 4 partenariats concernant le transfert des technologies, les stratégies de promotion des systèmes énergétiques dans le milieu rural; l’efficacité de l’industrie énergétique; et la productivité dans l’utilisation de l’énergie pour le développement des petits Etats insulaires en développement (PEID). 


Mme ANDA FILIP, Observateur permanent de l’Union interparlementaire, a estimé que la contribution que les Parlements et de leurs membres peuvent apporter aux Nations Unies était très importante dans le domaine de la réalisation des objectifs de développement.  Elle a noté que les Parlements sont l’endroit où sont débattues les politiques fondamentales en matière de développement et où naissent les lois et les consensus nationaux.  Dans ce contexte, elle s’est dite persuadée que la coopération entre l’Union interparlementaire et les Nations Unies et ses organisations spécialisées ne pourra que contribuer à accélérer la mise en œuvre des objectifs du Sommet de Johannesburg.  Elle a encouragé les Parlements à utiliser le principe de la «comptabilité verte» dans le cadre de l’examen des budgets.  Cela exige non seulement une volonté politique, a-t-elle ajoutée, mais également un renforcement conséquent des compétences techniques et des capacités auxquelles de nombreux Parlements n’ont pas encore accès.  Elle a également estimé judicieux le recours à un rapport régulier de chaque Parlement sur la situation nationale de son pays en matière de promotion du développement durable.  


M. BHAGWAT SINGH, Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles (IUCN), a jugé essentielle la décision de l’Assemblée générale relative au financement des réunions régionales.  Il a aussi reconnu le rôle du Conseil économique et social dans la coordination des efforts liés aux trois piliers du développement durable que sont la croissance économique, le développement humain et la protection de l’environnement.  Il a aussi appuyé le travail qu’effectuent les Nations Unies en collaboration avec les institutions de Bretton Woods et l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  Le représentant a estimé qu’une politique internationale sur les forêts doit tenir compte des priorités de l’ensemble de la communauté internationale.  Les débats sur la forêt doivent être liés aux Objectifs du Millénaire tant sur le plan conceptuel que pratique, a-t-il dit en se félicitant de l’inscription à l’ordre du jour du Forum des Nations Unies sur les forêts de la question relative aux aspects sociaux et culturels des forêts.  Il a poursuivi en qualifiant de processus pertinent l’éducation en matière de développement durable, et a souhaité que ses cibles prioritaires soient les jeunes, les communautés locales et les entreprises.  En la matière, il a estimé que les conseils locaux et nationaux pourraient jouer un rôle de coordination pendant la Décennie des Nations Unies.  Le représentant a enfin jugé important de renforcer la synergie entre la Décennie et Action 21.


S’exprimant au nom du Groupe africain de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, M. BONGANI MASUKU (Swaziland), s’est félicité de voir la Facilité pour l’environnement mondial(GEF) confirmée comme le mécanisme financier de cette Convention.  Il s’est réjoui de constater que 500 millions de dollars étaient, dès maintenant, disponibles pour lutter contre la dégradation des sols, la sécheresse et la désertification.  Néanmoins, il a précisé que le Groupe africain ne partageait pas les vues exprimées par l’Union européenne devant la Deuxième Commission, quand le représentant de l’Union européenne a déclaré que les procédures de la 6ème session de la Conférence des Etats parties avaient manqué de transparence.  Il a estimé que la position européenne n’était motivée que par des motifs politiques, et a il félicité le gouvernement cubain pour «la remarquable organisation» de cette 6ème session.  Dans le même ordre d’idées, il a estimé que les commentaires négatifs entendus la semaine dernière devant la Deuxième Commission ne faisaient qu’illustrer la frustration de certaines parties qui souhaitent ralentir la mise en oeuvre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, du fait qu’ils n’ont pas été en mesure d’imposer leurs vues et positions. 


M. LAFDAL OULD ABEIH (Mauritanie) a salué la décision visant à faire du FEM le mécanisme de financement de la Convention contre la désertification.  Il a jugé incompréhensible que ce moment soit choisi par certaines délégations pour remettre en cause la pertinence de ce processus.


M. CELESTINO MIGLIORE (Saint-Siège) a souligné l’importance de l’éducation pour le développement économique et social.  Le lancement de la Décennie des Nations Unies pour l’éducation en vue du développement durable est conforme à l’objectif de développement du Millénaire (ODM) qui appelle, d’ici 2015, à l’universalisation de l’accès à l’école primaire.  Il a néanmoins souhaité que les plans et objectifs de la Décennie aillent au-delà de l’école primaire. Ces plans et objectifs doivent aussi concerner les enfants en situation d’abandon scolaire.  Car c’est là que le lien entre éducation et développement devient le plus évident, a estimé le représentant du Saint-Siège.  Pour lui, la Décennie devrait aussi mettre l’accent sur l’inégalité entre filles et garçons devant l’école et sur les quelque 900 millions d’adultes analphabètes. 


L’éducation au développement durable est un moyen de réaliser la plupart des ODM.  Elle peut contribuer à la mise en place d’un environnement favorable au développement et à l’élimination de la pauvreté.  La réalisation de ces objectifs peut prendre du temps, mais l’offre d’opportunités d’éducation aura un impact immédiat, vérifiable et quantifiable sur le bien-être des peuples du monde et du développement durable, a souligné le représentant du Saint-Siège.


M. CHOISUREN BAATAR (Mongolie) a précisé que son pays est partie à toutes les Conventions des Nations Unies ayant trait à l’environnement, et qu’il a adopté plus de vingt instruments juridiques dont l’objet est la protection de l’environnement.  Il a salué la mise en place du programme pluriannuel de la Commission du développement durable(CDD) pour la période 2004-2017 sous forme de cycles de deux ans orientés vers l’action.  Il a invité les organismes du système des Nations Unies et les organisations régionales à orienter leurs actions vers une mise en oeuvre effective.  Il a estimé que la transition à une économie de marché a contribué à accélérer la dégradation de l’environnement.  Il a précisé que 70% des pâturages de Mongolie étaient dans une situation de dégradation.  La lutte contre la dégradation des sols et la désertification, a-t-il ajouté, est une haute priorité du programme national de développement de la Mongolie, dont 40% du territoire est aride ou désertique.  En outre, il s’est félicité des résultats des récentes rencontres de la Facilité pour l’environnement mondial (GEF), du Forum des Nations Unies sur les forêts, et de la 6ème session de la Conférence des Etats Partie à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification. 


M. MASASHI MIZUKAMI (Japon) a fait part à la Commission des résultats du troisième Forum mondial de l’eau qui s’est tenu au mois de mars dernier à Kyoto.  Le Forum, a-t-il indiqué, a adopté une déclaration ministérielle et un «portefeuille sur les mesures sur l’eau».  Le Forum a aussi identifié 502 projets entrepris par 43 pays et 18 organisations internationales.  Désormais, a encore indiqué le représentant, le réseau de sites Web créé par le Forum est opérationnel.  Cette année, a-t-il poursuivi, le Japon a lancé sa propre initiative nommée «l’APD du Japon sur l’eau» et a dirigé les consultations du Plan d’action du Sommet du G8 qui s’est déroulé à Evian.  Le Japon a, en outre, participé activement au Forum international de Douchanbé, au Tadjikistan, sur l’eau douce. 


Poursuivant sa déclaration, le représentant a rappelé que le Japon est à l’origine de la Décennie des Nations Unies pour l’éducation en vue du développement durable.  Il a fait part de l’intention de son pays de présenter un autre projet de résolution demandant à l’UNESCO de finaliser le projet de schéma de mise en œuvre et d’identifier les éléments qui doivent être inclus dans les objectifs de la Décennie.  M. Mizukami a conclu en donnant trois exemples d’initiatives prises par son pays, dans le cadre de la coopération avec les pays de la région Asie-Pacifique, pour l’application du Plan de mise en œuvre de Johannesburg.


M. BOLUS PAUL ZOM LOLO (Nigéria) a estimé que la prochaine session de la Commission du développement durable constituerait un test, pour la communauté internationale en général, et les Etats Membres en particulier, en matière de mise en œuvre d’Action 21.  Les résultats auxquels nous parviendrons montreront si nous devons changer ou non nos méthodes de travail, a-t-il estimé.  Soulignant les efforts de son pays, il a indiqué que l’Agence fédérale de protection de l’environnement du Nigéria avait été mise en place suite à la découverte en 1989 de la tentative d’un pays développé de déverser des déchets toxiques sur le territoire nigérian, à l’insu des habitants et des autorités de ce pays


Le représentant du Nigéria a, par ailleurs, que l’accès à l’eau potable et la sécurité alimentaire, étaient des objectifs à atteindre dans la réalisation du développement durable. Le Nigéria se félicite de la promotion du développement durable comme activité prioritaire de l’ONU, a dit le représentant, en invitant ensuite le Conseil de coordination des chefs des organismes de l’ONU (CCS) à tout mettre en œuvre afin de favoriser une collaboration efficace entre les organismes des Nations Unies, les institutions spécialisées et les commissions et organisations régionales.  Il a salué la création du Fonds de solidarité mondiale en invitant l’Administrateur du PNUD à le rendre opérationnel aussi rapidement que possible.  Dans le même ordre d’idées, il s’est félicité du développement de partenariats entre tous les partenaires concernés par les objectifs du développement durable.  Néanmoins, a-t-il insisté, ces partenariats doivent venir compléter les engagements des gouvernements et non les remplacer.


M. STEFANO TOSCANO (Suisse) a souhaité qu’Action 21 et le Plan de mise en œuvre de Johannesburg soient mis en œuvre de manière cohérente avec les Objectifs de développement du Millénaire, le Consensus de Monterrey et le Cycle de développement de Doha.  Parlant de la Commission du développement durable, le représentant a souligné l’importance de concrétiser le nouveau mode de travail, dont l’adoption de cycles de travail de deux ans.  Il a, par ailleurs, appuyé la participation universelle au sein du PNUE et le renforcement de sa base financière, par l’élaboration d’un barème indicatif des contributions au Fonds pour l’environnement mondial.  Saluant, d’autre part, la Conférence de Marrakech sur les modes de consommation et de production, le représentant a jugé que cette Conférence devrait être la première étape vers plus de consolidation et vers la formation d’un cadre institutionnel plus formel pour l’élaboration d’un programme décennal.  Il a conclu en soulignant l’importance de garantir une certaine cohérence entre le système commercial et le système de préservation de l’environnement mondial. 


Intervenant au nom des pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), M. REZLAN IZAR JENIC (Indonésie), s’est félicité des mesures adoptés par la Commission du développement durable(CDD), afin d’accélérer la mise en œuvre des objectifs de Johannesburg.  Saluant les efforts institutionnels de la communauté internationale en faveur des objectifs de développement durable, il a déclaré que les moyens de mise en œuvre étaient décisifs pour la réalisation d’Action 21 et du Plan d’action de Johannesburg.  Il a souligné le rôle fondamental de la coopération entre les organisations régionales, et internationales, dont les organismes des Nations Unies et les institutions spécialisées, pour faciliter les échanges d’informations et les meilleures pratiques.  Dans le même ordre d’idées, il a invité les Commissions régionales à appuyer les activités de la CDD. 


Les pays de l’ANASE ont décidé d’exploiter les possibilités offertes par la coopération régionale en matière de développement durable et de mettre en commun leurs efforts dans des domaines comme la protection de l’environnement, la lutte contre les feux de forêt; la pollution transfrontalière qui s’opère par les fumées; la protection de l’environnement marin, et la gestion des forêts.  Ces différents points seront abordés lors de la 9ème rencontre ministérielle de l’ANASE qui se tiendra à Yangon, au Myanmar, en décembre 2003.  Le représentant a en outre précisé que le récent Sommet de l’ANASE, qui s’est tenu ce mois à Bali, a été l’occasion de renforcer les aspirations de ces pays au développement durable.  Les débats de Bali ont été axés sur des thèmes de politique régionale, de sécurité, de renforcement de la construction économique régionale, et de coopération socioculturelle. 


M. SURASAK SUPARAT (Thaïlande) a qualifié d’impérative une coopération étroite et concrète entre les Etats Membres des Nations Unies et la communauté internationale pour assurer un respect effectif des engagements pris dans le domaine du développement durable.  Soulignant, en la matière, le principe de responsabilité commune mais différenciée, le représentant a mis l’accent sur l’importance des partenariats régionaux, avant de parler des initiatives prises par son pays.  Il s’est aussi félicité du nouveau programme de travail de la Commission du développement durable.  Le représentant s’est ensuite attardé sur la nouvelle Décennie dont la célébration a été décidée par les Nations Unies pour s’en féliciter et expliquer que durant les deux dernières années, la Thaïlande avait organisé 17 séminaires dans 16 de ses provinces pour renforcer la coopération entre les parties prenantes au développement durable et renforcer leurs réseaux.


S’exprimant au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), Mme JEANNETTE NDHLOVU (Afrique du Sud) a rappelé que le Sommet de Johannesburg avait insisté sur la nécessité du multilatéralisme comme élément décisif de la mise en oeuvre des programmes de développement durable.  Elle a salué la portée du Plan de mise en oeuvre de Johannesburg, qui a fixé un nouveau cadre de développement, en précisant que les avantages de la mondialisation n’étaient pas partagés de façon équitable et que la protection de l’environnement était un élément incontournable du développement.  La SADC, a-t-elle ajouté, estime que les résultats du Sommet mondial devraient figurer dans toutes les initiatives et programmes de développement des membres de la communauté internationale.  Elle a exhorté la communauté internationale à renforcer ses efforts pour que la vision de Johannesburg se transforme en réalité.  Elle a ensuite précisé que la majorité des pays les moins avancés (PMA) sont situés en Afrique, et elle a demandé des interventions substantielles en faveur des pays africains.  Seule une aide de la communauté internationale, a-t-elle prévenu, permettra au continent africain de réaliser les Objectifs de développement du Millénaire. 


Par ailleurs, la représentante de l’Afrique du Sud s’est félicitée de la nouvelle méthode de travail adoptée par la Commission de développement durable (CDD), qui lui permettra d’évaluer la mise en oeuvre du programme Action 21 et celle des objectifs de Johannesburg de façon régulière.  Elle s’est dite persuadée que les réunions régionales, qui ont été approuvées lors de la dernière session de la CDD, aideront à des avancées décisives dans la réalisation des objectifs de développement. La représentante a d’autre part souligné les défis particuliers auxquels font face les petits Etats insulaires en développement.  A cet égard, elle a souhaité que le sommet «La Barbade+10», qui se tiendra à Maurice en 2004, soit l’occasion de répondre aux attentes spécifiques des ces Etats.  


Mme NORMA TAYLOR ROBERTS (Jamaïque) a souhaité que la Réunion prévue à Maurice serve à raffermir la volonté politique pour pouvoir faire avancer les objectifs de développement durable des petits Etats insulaires en développement, et qu’elle puisse accélérer la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade.  En conséquence, a-t-elle dit, cette Réunion doit stimuler la mobilisation de ressources additionnelles, le transfert de technologies écologiquement saines, le renforcement des capacités, et le développement des institutions.  Au titre des priorités, la représentante a cité la finalisation des indices économiques, sociaux et de vulnérabilité à la dégradation de l’environnement; l’appui aux efforts de lutte contre la pauvreté; l’instauration d’une gestion durable des pêcheries; le développement des programmes sur la biodiversité marine et côtière, l’amélioration de l’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication; et le règlement des problèmes liés au changement climatique et à la montrée du niveau des mers.  Les besoins des petits Etats insulaires doivent également être pris en compte dans l’élaboration du programme de travail de l’OMC sur la manière dont le commerce a un impact sur les petites économies.  Il est temps que l’économie mondiale soit gérée d’une manière favorable aux intérêts des petits Etats insulaires en développement, a encore dit la représentante avant de relater le processus préparatoire de la Réunion de Maurice et s’en féliciter.


M. RASHID ALIMOV (Tadjikistan) a déclaré que «la paix et la stabilité, que le Tadjikistan a connu depuis la fin de la guerre civile en 1997, nous ont permis de mettre en place une stratégie nationale de promotion du développement, même si nous subissons encore les contrecoups de ce conflit».  Il s’est dit heureux de noter un regain de dynamisme dans la réalisation des décisions du Sommet mondial de Johannesburg et s’est félicité de la contribution de la Commission du développement durable (CDD), qui a su adapter son programme de travail aux nouvelles ambitions en matière de développement durable.  Il s’est dit persuadé que les préparatifs de la Décennie de l’éducation et du développement durable, sous l’impulsion du Japon, contribueront à accélérer la réalisation des objectifs du Plan d’action de Johannesburg.  Il a salué l’importance de l’Année internationale de l’eau (2003), notamment à travers la célébration de la Journée internationale de l’eau le 22 mars dernier, qui a été l’occasion de souligner l’importance de la solidarité internationale dans le domaine de l’eau potable.  Il a présenté la gestion de l’eau comme une activité très importante non seulement en matière de promotion du développement, mais aussi de maintien de la paix et de la stabilité. 


Mme SUSANA RIVERO (Uruguay) est intervenue au nom du Mercosur, et a dénoncé les politiques de certaines organisations non gouvernementales qui cherchent, sans disposer des informations nécessaires, à vendre à l’opinion publique une idée négative de l’exploitation des forêts.  Concernant la question de la sécurité chimique et des polluants organiques, elle a attiré l’attention de la Commission sur l’engagement des Etats membres du Mercosur de promouvoir les principes d’une gestion sûre des substances chimiques, en travaillant ensemble à la réalisation des objectifs de Johannesburg.  Compte tenu de l’entrée en vigueur du Protocole attaché à la Convention de Stockholm sur les polluants organiques, le Mercosur estime que la première conférence des parties devrait se tenir en Uruguay.


Mme JUNE CLARKE (Barbade) a rappelé toute la pertinence du Programme d’action de la Barbade, adopté à l’issue du Sommet que son pays a accueilli en 1994, dans le souci de répondre aux attentes spécifiques et aux besoins particuliers des petits États insulaires en développement(PEID).  Elle a estimé que les PEID n’ont réalisé que 70% des mesures et actions prévues dans le cadre de ce Plan d’action.  Devant l’absence de soutien de la communauté internationale, les efforts de mis en oeuvre aux niveaux régional et national sont restés limités.  C’est pourquoi, a dit la représentante, nous formons le vœu que la Réunion d’évaluation «Barbade+10», qui se tiendra à Maurice en 2004, soit l’occasion d’exprimer un nouvel engagement politique et un soutien renouvelé de la communauté internationale au Plan d’action. 


La représentante de la Barbade a, par ailleurs, souligné l’importance de voir tous les organismes et institutions spécialisées des Nations Unies, les Commissions et organisations régionales, et tous les groupes concernés, participer pleinement à l’examen qui aura lieu à Maurice.  Elle a souhaité que puissent être intégrées dans les nouveaux objectifs en faveur des PEID, les nouvelles données socio-économiques apparues ces dernières années et qui ont accru la vulnérabilité de ces pays.  A titre d’illustration elle a cité la réduction, voire l’élimination, des marchés préférentiels dont sont victimes les PEID du fait de la mondialisation. 


M. AUNG HTOO (Myanmar) a commenté les trois questions thématiques inscrites au futur programme de travail de la Commission du développement durable.  Dans ce contexte, il a signalé qu’en tant que pays agricole, le Myanmar considère l’eau comme une ressource essentielle non seulement pour l’alimentation humaine et la production agricole, mais aussi pour la santé et l’assainissement.  Il a donc fait part des mesures prises par son gouvernement en la matière, avant d’indiquer que «seuls» 70% de la population rurale et 80% de la population urbaine ont accès à l’eau potable au Myanmar.  Il a donc explicité les décisions adoptées pour inverser cette tendance.  En concluant, le représentant a appelé à une approche plus équilibrée dans la réalisation des trois piliers du développement durable.  Il a encouragé la Commission du développement durable à assumer le rôle crucial qui lui revient, notamment dans le suivi et le renforcement de la cohérence entre les différentes initiatives, et dans celui des partenariats liés à la mise en œuvre d’Action 21.  Il a aussi appelé au renforcement de la coopération internationale.  Le renforcement des capacités, le transfert des technologies, la coopération technique, l’aide publique au développement (APD), l’investissement étranger direct (IED), et la participation des grands groupes doivent compléter les efforts nationaux, a insisté le représentant. 


M. SICHAN SIV (Etats-Unis) a insisté sur l’importance de l’adoption de mesures permettant la mise en oeuvre des objectifs de développement à tous les niveaux, afin que l’ONU réponde mieux et de façon plus pertinente aux besoins des populations les plus nécessiteuses.  Il a salué l’adoption du nouveau programme de travail de la Commission du développement durable (CDD), qui vise à donner à chaque cycle de travail de deux ans un thème prioritaire.  Il a souligné l’importance des partenariats, qu’il a définis comme un moyen d’échange d’expériences.  S’agissant de la volonté de la CDD d’adapter son programme aux nouvelles réalités, il a déclaré que ces efforts représentaient une manière nouvelle et prometteuse de travailler aux Nations Unies en vue d’encourager l’action et l’obtention de résultats.  Dans un souci de rationalisation et d’efficacité, il a également invité le secrétariat de la 12ème session de la CCD à fixer des objectifs très ambitieux, en établissant des domaines d’action prioritaire comme ceux de l’eau, de l’assainissement et du logement. 


Mme XENIA VON LILIEN-WALDAU, Représentant du Fonds international pour le développement de l’agriculture (FIDA) a fait observer que les 900 millions de personnes dans le monde qui vivent en milieu rural sont fondamentalement liées à l’environnement naturel et dépendent de ses ressources pour leur survie.  Bien souvent, ces personnes sont à l’avant-garde de la lutte contre la perte de la biodiversité, contre la désertification et contre la dégradation des ressources naturelles.  Elles détiennent la clef d’une utilisation durable des terres, de l’eau et d’autres ressources.  Malheureusement, a poursuivi la représentante du FIDA, ces personnes sont souvent enfermées dans le cercle vicieux de la dégradation de l’environnement et de l’aggravation de la pauvreté.  Le lien entre pauvreté et dégradation de l’environnement n’est jamais aussi apparent que dans le cadre de la dégradation des sols et de la désertification, a-t-elle estimé.  La représentante du FIDA a donc déclaré qu’en donnant la priorité à la mise en œuvre de la Convention sur la lutte contre la désertification, la communauté internationale contribuera à la réduction de la pauvreté absolue.  Elle a appelé toutes les parties à assumer leurs responsabilités et à respecter les engagements pris en vertu de la Convention.


Mme FLORENCE CHENOWETH, Représentante du Fonds des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a souligné les efforts déployés par la FAO pour renforcer le programme Action 21 et la mise en œuvre des recommandations relatives aux objectifs du Plan d’action de Johannesburg.  Elle a rappelé la contribution de la FAO dans des domaines comme ceux de la pêcherie responsable et de la gestion des forêts.  Elle a précisé que le programme de lutte contre la faim arrêté par la FAO lors de son dernier Sommet a constitué une contribution essentielle à la détermination des cinq domaines d’action prioritaires du Sommet de Johannesburg.  La FAO, a-t-elle également ajouté, a mis en place un partenariat avec le FIDA pour développer des technologies et des cultures agricoles adaptées aux besoins des communautés frappées par la pandémie du VIH/sida.  Dans le même ordre d’idées, la FAO a développé, en coopération avec l’UNESCO, un programme d’éducation à l’attention des populations rurales défavorisées.  


Mme JEANELLE VAN GLAANENWEYGEL (Suriname) a accueilli avec satisfaction la Décennie des Nations Unies pour l’éducation en vue du développement durable qui, a-t-elle dit, est conforme aux principes de développement durable de son pays.  Elle a souhaité qu’en la matière, les programmes incluent l’étude des impacts économiques, politiques et sociaux des politiques de développement actuelles sur la durabilité du développement.  L’approche de cette éducation doit tenir compte de l’expérience des cultures autochtones et des minorités, et faciliter leurs contributions originales et importantes au processus de développement durable.  Il est essentiel, a-t-elle conclu, que la communauté internationale prenne les mesures nécessaires pour intégrer l’éducation au développement durable dans les politiques nationales, régionales et internationales.


Mme RHODA M. JACKSON (Bahamas) a réitéré l’appel lancé par la communauté internationale pour accélérer la mise en œuvre, à tous les niveaux, du Programme d’action de la Barbade en faveur du développement des petits Etats insulaires en développement.  Elle a attiré l’attention sur l’importance des ressources de subsistance que constituent les fonds marins pour ces petits Etats.  Elle a insisté sur la nécessité d’aider ces pays à s’adapter aux changements climatiques et à faire face aux vulnérabilités que créent la dégradation de l’environnement, les catastrophes naturelles et la montée du niveau des mers.  Parmi les autres problèmes qui menacent la stabilité de ces pays, elle a cité le trafic illicite des stupéfiants et la pandémie du VIH/sida.  Soulignant l’importance de la coopération internationale pour aider les plus défavorisés à faire face à leurs besoins, elle a exhorté les Nations Unies à aider les petits Etats insulaires à réaliser les objectifs inscrits au Programme d’action de la Barbade.   


Projet de résolution


En présentant le projet de résolution sur la mise en œuvre de la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (1997-2006) (A/C.2/58/L.4), le représentant du Maroc, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a d’abord apporté quelques amendements oraux au texte.  Il a ensuite expliqué que ce texte vise à souligner la priorité que la Conférence de Monterrey a accordé à la lutte contre la pauvreté.  Le texte souligne aussi que cette lutte représente aujourd’hui le plus grand défi auquel le monde soit confronté.  Le texte reconnaît le rôle de la femme dans le processus de lutte contre la pauvreté et met l’accent sur les résultats des conférences internationales en matière de financement.  De plus, a ajouté le représentant, le texte stipule que le règlement de la question de la dette peut contribuer à l’élimination de la pauvreté et il énumère les besoins particuliers de l’Afrique, des pays les moins avancés (PMA), des pays en développement sans littoral et des petits Etats insulaires en développement (PIED).


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