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AG/EF/440

LES CATASTROPHES NATURELLES AFFECTENT LE DEVELOPPEMENT DES PAYS PAUVRES QUI SONT AUSSI LES PLUS VULNERABLES, CONSTATE LA DEUXIEME COMMISSION

17/10/03
Communiqué de presse
AG/EF/440


Deuxième Commission

14ème séance – matin


LES CATASTROPHES NATURELLES AFFECTENT LE DEVELOPPEMENT DES PAYS PAUVRES

QUI SONT AUSSI LES PLUS VULNERABLES, CONSTATE LA DEUXIEME COMMISSION


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a conclu ce matin l’examen du point de son ordre du jour relatif à l’environnement et au développement durable, en entendant des interventions sur les conséquences des catastrophes naturelles et les impacts des dégradations de l’environnement sur les efforts de développement, les politiques de réduction de la pauvreté, et les équilibres du climat mondial.


Parmi les pays en développement qui sont intervenus ce matin, des pays africains, des petits Etats insulaires en développement et des pays sans littoral, soutenus par l’Uruguay, qui s’exprimait au nom du Mercosur, ont exhorté les pays industrialisés à respecter les engagements qu’ils ont pris dans le domaine de la protection de l’environnement, notamment en ce qui concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre.


Des délégations ont estimé que la deuxième Conférence sur la réduction des catastrophes naturelles, qui se tiendra à Kobe au Japon du 18 au 22 janvier 2005, devrait être l’occasion de répondre aux attentes et aux besoins de tous les pays, en particulier les plus vulnérables aux conséquences négatives de ces catastrophes.  A cet égard, les délégations ont noté qu’un grand nombre des pays les plus affectés se trouvaient en Afrique, le représentant de l’Ethiopie rappelant aussi que les pays en développement ont été cinq fois plus touchés que les autres par les 500 catastrophes naturelles survenues en 2002. 


Concernant la promotion de nouvelles sources d’énergie, non polluantes et renouvelables, dont la Commission avait commencé à débattre hier, les délégations qui sont intervenues ce matin ont estimé qu’elles étaient indispensables à une croissance et à un développement durable, et ont salué la tenue, en juin 2004, à Bonn, d’une conférence internationale sur les énergies renouvelables.  A cet égard, le représentant de Tuvalu a indiqué que ces énergies représentaient un moyen de réduire la dépendance des économies envers des énergies fossiles et polluantes comme le pétrole, tandis que le représentant du Nigéria jugeait inopportune la mise en place d’une commission mondiale sur les énergies renouvelables, en estimant qu’elle ferait double emploi avec des structures qui existent déjà.


En début de réunion, la Deuxième Commission avait pris connaissance de deux projets de résolution sur la lutte contre la corruption, et sur la préparation de la célébration, en 2005, de l’Année internationale du microcrédit.  Ces deux projets de textes ont été présentés à la Commission par le représentant du Maroc, qui intervenait au nom du Groupe des 77 et de la Chine.


Outre les délégations ci-dessus citées, sont également intervenus ce matin les représentants des pays suivants: Canada, Népal, Azerbaïdjan, Saint-Marin, Malaisie, Zimbabwe, Israël, Australie, Andorre, et Gabon, ainsi que le représentant de l’Organisation mondiale de la météorologie.


Les représentants de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan et du Liban ont exercé leur droit de réponse.


La Deuxième commission poursuivra l’examen des points inscrits à son ordre du jour, lundi, 20 octobre, à 10 heures. 


QUESTIONS DE POLITIQUE SECTORIELLE: ACTION PREVENTIVE ET LUTTE CONTRE LA CORRUPTION ET LE TRANSFERT DE FONDS D’ORIGINE ILLICITE ET RESTITUTION DE CES AVOIRS AUX PAYS D’ORIGINE  


Présentation du projet de résolution A/C/2/58/L.2


La Commission a été saisie d’un projet de résolution sur l’action préventive et la lutte contre la corruption, le transfert de fonds et de biens d’origine illicite et la restitution desdits fonds et biens aux pays d’origine (A/C.2/58/L.2).  En présentant ce projet, le représentant du Maroc, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a indiqué que ce texte prenait note des travaux du Comité spécial chargé de négocier une Convention sur la lutte contre la corruption.  Le texte invite les Etats membres à participer à la Conférence de personnalités politiques de haut rang pour la signature de la Convention, qui doit se tenir à Merida au Mexique du 9 au 11 décembre 2003.  Le texte, a-t-il poursuivi, engage les Etats Membres à adopter des lois pour combattre et prévenir la corruption et le transfert de fonds et biens d’origine illicite, et pour faciliter la restitution de ces fonds aux pays d’origine.  Enfin, le texte se félicite de la coopération internationale pour atteindre les objectifs de la Convention.


MISE EN OEUVRE DE LA PREMIERE DECENNIE DES NATIONS UNIES POUR L’ELIMINATION DE LA PAUVRETE (1997-2006)


Présentation du projet de résolution A/C.2/58/L.3


Présentant un projet de résolution sur la préparation de l’Année internationale du microcrédit (2005), le représentant du Maroc a souligné l’importance du microcrédit comme moyen de lutter contre la pauvreté et de promouvoir les Objectifs de développement du Millénaire.  Il a encouragé les Etats Membres à créer des comités nationaux de coordination chargés de promouvoir des activités liées à la préparation de l’Année internationale du microcrédit qui sera célébrée en 2005. 


ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE (A/58/25 et A/58/204)


Suite du débat général


M. PAUL HEINBECKER (Canada) a défini la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification comme un outil efficace pour la réduction de la pauvreté et la promotion du développement durable.  Même s’il a noté avec satisfaction lors de la récente 6ème conférence des Etats Parties une évolution progressive vers la mise en œuvre de cette convention, le Canada est déçu que certaines questions institutionnelles et des différences dans les domaine des politiques continuent d’être des obstacles à l’efficacité de cette Convention.  Il a précisé que son pays restait engagé dans la promotion de la responsabilisation, de la transparence, et de l’efficience au sein des organisations internationales.  Notre soutien aux institutions de la Convention, a-t-il ajouté, dépend de leur bon niveau de gouvernance et de gestion efficace.  A cet égard, il a estimé que la Convention ne pourra répondre aux attentes de millions de personnes victimes de la désertification, si ses Etats Parties et son Secrétariat exécutif ne sont pas en mesure de travailler à un renforcement de la responsabilisation, de la transparence et de l’efficacité des mécanismes de mise en œuvre de ce texte.


M. ENELE SOPOAGA (Tuvalu) a souligné, dans le cadre du débat général sur l’environnement et le développement durable, l’importance des opportunités offertes par les énergies renouvelables aux petits États insulaires.  Ces énergies sont le meilleur moyen de réduire la dépendance de ces Etats envers les importations de pétrole et autres sources énergies polluantes.  Il s’est inquiété des conséquences des changements climatiques sur les efforts de développement et les économies des petits États insulaires.  Il est indispensable, a-t-il ajouté, d’appliquer la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques et le Protocole de Kyoto en vue de soutenir les efforts de développement des petits États insulaires.  A cet égard, il a regretté le manque d’attention des pays industrialisés envers les priorités de cette Convention et envers la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.  Il a salué la tenue à Bonn en juin 2004 de la conférence internationale sur les énergies renouvelables en espérant que cette rencontre sera l’occasion de répondre aux attentes des pays les plus démunis en ce qui concerne le développement durable. 


M. YUG NATH PAUDEL (Népal) a attiré l’attention de la Commission sur le fait que les modes de production et de consommation des pays riches continuent d’avoir des conséquences graves sur la préservation des ressources mondiales.  Faisant part des efforts de son pays, le représentant a imputé à la pauvreté la complexité des initiatives à prendre.  Près de 90% des Népalais, a-t-il indiqué, dépendent de l’agriculture, et près de la totalité de leurs sources d’énergie proviennent du bois de chauffe.  Aussi le dixième plan de lutte contre la pauvreté prévoit-il la promotion de l’énergie hydroélectrique.  Le représentant a également souligné que l’insurrection maoïste qui dure depuis 7 ans, est venue aggraver les problèmes de pauvreté et d’environnement.  Il a donc lancé un appel urgent à la communauté internationale pour qu’elle fournisse des ressources additionnelles aux pays désavantagés, par le biais de l’assistance au développement, de l’allègement de la dette, de l’ouverture des marchés et de l’élimination des subventions agricoles.  De plus, a-t-il dit, les pays les moins avancés réclament un accès en franchise de droits et sans contingentements de leurs produits aux marchés mondiaux.  La protection de l’environnement, a enfin rappelé le représentant, relève d’une responsabilité commune mais différenciée.


Intervenant au nom du Mercosur, M. FELIPE PAOLILLO (Uruguay) a réitéré l’engagement de ce Groupe de pays à l´égard de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification et s’est félicité de l’entrée en vigueur le mois dernier du Protocole de Carthagène sur la biosécurité.  Il a souhaité la création et la mise en oeuvre d’un instrument international permettant la répartition équilibrée des richesses découlant de l’exploitation des ressources génétiques et biologiques.  Il a regretté que les pays industrialisés ne respectent pas leurs engagements en matière de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.  Il a ensuite souligné l’urgence de la mise en œuvre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes, notamment en ce qui concerne celles qui sont des conséquences entraînant des changements climatiques.


Il a d’autre part estimé que la dégradation des sols et du couvert végétal des forêts a une incidence sur la productivité agricole des pays en développement.  Il a regretté les contradictions venant des pays développés qui se constatent dans la différence entre leurs discours en matière de protection de l’environnement et leur absence d’engagement concret sur ce terrain.  Il a fait le lien entre les changements climatiques et l’aggravation de la désertification et s’est félicité de la contribution du PNUE dans la promotion de la notion de droit écologique.


M. XOLISA MABHONGO (Afrique du Sud) a indiqué que son pays, dont 90% du territoire est classé comme zones arides, semi-arides ou sèches ne peut que saluer la décision de la Conférence des Parties à la Convention sur la lutte contre la désertification de faire du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) un mécanisme de financement de la Convention.  Il a ainsi demandé à la communauté internationale de renforcer son appui à la Convention en mobilisant les ressources financières appropriées pour aider les pays en développement dans la mise en œuvre de leurs plans d’action nationaux.  Annonçant que son pays a ratifié, cette année, le Protocole de Carthagène sur la biosécurité, le représentant a souhaité que la Conférence des parties à la Convention sur la biodiversité incorpore les résultats du Sommet de Johannesburg dans son programme de travail annuel et fasse avancer les négociations sur le régime international visant à garantir un partage juste et équitable des bénéfices tirés de l’utilisation des ressources génétiques. 


Le représentant a aussi indiqué que son pays a accueilli, du 8 au 17 septembre dernier, le cinquième Congrès sur les zones protégées.  Donnant le détail des résultats du Congrès, elle a appelé tous les Etats à les prendre en considération.  Appelant les Etats qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le Protocole de Kyoto, le représentant a d’autre part exprimé la ferme intention de son pays d’accroître la part des sources d’énergie nouvelles et renouvelables dans la consommation énergétique nationale.  L’Afrique du Sud, a-t-il indiqué, a d’ailleurs mené un processus consultatif pour l’élaboration d’une politique relative à cette question.  Le Document de travail actuel traite de quatre domaines, à savoir: les instruments financiers, le système juridique, le développement des technologies, et le renforcement des capacités.  En tant que membre, de la Coalition de Johannesburg sur les énergies renouvelables, l’Afrique du Sud entend participer activement à la Conférence internationale qui doit se tenir à Bonn en juin 2004, a conclu le représentant après avoir défendu la transformation de la Commission solaire mondiale en une commission mondiale sur les énergies renouvelables. 


Mme HUSNIYYA MAMMADOVA (Azerbaïdjan) a déclaré que les catastrophes naturelles étaient devenues des calamités inévitables.  L’occupation de 20% du territoire national de l’Azerbaïdjan, et des déplacements massifs de populations ont compliqué la protection de notre environnement, a déclaré le représentant.  Elle a présenté l’ambition qu’a son pays d’améliorer le bien-être de ses populations en lui assurant un développement économique respectueux de la protection de l’environnement.  Elle a souligné l’importance de la mise en œuvre des trois Conventions issues du Sommet de Rio.  Soulignant le lien entre la conservation de la biodiversité et la lutte contre la pauvreté, la représentante a insisté sur la nécessité d’une meilleure coopération technique et scientifique pour soutenir les capacités des pays en développement en matière de préservation de la biodiversité.  Elle a précisé que ses liens conflictuels avec l’Arménie ne permettaient pas à l’Azerbaïdjan de faire face à ses responsabilités en matière de développement durable.


Mme MICHELA BOVI (Saint Marin) a estimé qu’en ce qui concerne les sources d’énergie nouvelles et renouvelables, une meilleure collaboration pourrait être instaurée grâce à la création d’un organisme unique qui serait le point de référence pour la collecte et la diffusion des meilleures pratiques, et pour celle des informations relatives aux découvertes scientifiques les plus récentes.  Un tel organisme, a-t-elle expliqué, serait alors en mesure de garantir une utilisation homogène de ces sources d’énergie dans tous les pays.  La représentante a, en effet, regretté que jusqu’ici l’environnement ait occupé une place secondaire dans les activités es Nations Unies.  Elle a fermement appuyé le Programme solaire mondial et les principes de la «nouvelle éthique de conservation» consacrés dans la Déclaration du Millénaire.  Ces principes, a-t-elle espéré, bénéficieront bientôt de l’attention qu’ils méritent de la part de tous les Etats.


M. LEE KAY CHOON (Malaisie) a souligné l’importance de la Convention sur la diversité biologique en s’inquiétant des conséquences de la perte de la biodiversité.  La politique nationale de la Malaisie, a-t-il précisé, a été formulée afin de préserver les ressources biologiques de la nation et de s’assurer qu’elles sont exploitées de façon durable. Il s’est félicité des développements en matière de biotechnologie.  Il s’est félicité de l’entrée en vigueur récente du Protocole de Carthagène sur la biosécurité.  Malgré les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la Convention sur la diversité biologique, il a souhaité que la 8ème Conférence des États Parties à cette Convention, qui se tiendra à Kuala Lumpur du 9 au 20 février 2004, soit l’occasion de nouveaux progrès dans ce domaine. 


M. BONIFACE G. CHIDYAUSIKU (Zimbabwe) a, après avoir fait état des efforts déployés par son pays pour augmenter la part des sources d’énergie nouvelles et renouvelables dans la consommation énergétique nationale, souligné la nécessité de mener une évaluation complète de la mise en œuvre du Programme solaire mondial.  Il est temps, a-t-il insisté, d’identifier les qualités et les défauts de ce Programme.  Il a imputé l’impossibilité de convoquer un deuxième Sommet, aux coûts élevés prohibitifs qu’un tel événement entraînerait.  La restructuration de la Commission solaire mondiale, a-t-il poursuivi, est une tentative de la transformer en une commission qui reflète les préoccupations communes en matière d’énergies nouvelles et renouvelables.  Le représentant a donc pris note de la proposition visant à ce que la Commission soit rebaptisée «Commission mondiale sur les énergies renouvelables».  En conclusion, le représentant a annoncé l’intention de sa délégation de se porter coauteur d’un projet de résolution sur la «promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables, y compris la mise en œuvre du Programme solaire mondial 1996-2005».


M. AHMED AL-HADDAD (Yémen) a accordé une attention particulière à l’utilisation des énergies renouvelables comme moyen de lutter contre la pauvreté.  Il a souhaité la promotion de ces énergies dans l’intérêt de la réalisation des recommandations du Sommet mondial pour le développement durable.  Dans ce contexte, il a exhorté les pays développés à soutenir les pays en développement dans le renforcement des capacités, pour leur permettre de tirer les meilleurs bénéfices de la promotion de ces énergies renouvelables. 


Nous sommes parmi les PMA qui souffrent des problèmes de la désertification, a-t-il précisé.  Des étendues sablonneuses couvrent une grande partie de notre territoire.  Poussés par les vents, les sables envahissent les terres agricoles et portent atteinte à nos capacités de production agricole.  Se déclarant conscient du lien entre la protection de l’environnement et la lutte contre la pauvreté, le représentant a invité la communauté internationale à intégrer la question de la diversité biologique dans toutes ses initiatives en faveur du développement. 


M. ALI YAHYA (Israël) a informé la Commission de l’adoption par son Gouvernement d’un plan stratégique pour le développement durable qui prévoit la promotion du Plan d’action de Johannesburg.  Il a cité en exemple, le programme national de gestion de l’eau; le nouveau plan de développement électrique et la décision associée visant à élever à 10%, d’ici 2010, la part des sources d’énergie nouvelles et renouvelables dans la consommation électrique nationale.  Soulignant, par ailleurs, que son pays a accumulé une expérience et une compétence certaines dans la lutte contre la désertification, il a jugé regrettable que compte tenu de son exclusion des activités régionales et des groupes de consultations liées à la Convention sur la lutte contre la désertification, Israël soit le seul pays qui ne puisse partager son savoir-faire.  Il est important, a-t-il insisté, que les progrès, au niveau international, se matérialisent aussi dans le contexte régional.  Il a donc appelé les pays de la région à travailler ensemble par le biais de programmes d’action nationaux, sous-régionaux, et régionaux pour promouvoir le développement durable.  Les questions de l’environnement, de l’énergie, de l’eau, de l’assainissement et de la santé publique sont essentielles pour la région.  Nous devons coopérer afin d’assurer des progrès dans l’avancement de cette cause importante, a conclu le représentant.


Mme REBEKAH GRINDLAY (Australie) a souligné toute l’importance de la Convention sur la diversité biologique.  Tout en se félicitant des travaux engagés sur la question de la lutte contre l’invasion d’espèces étrangères, qui menace l’équilibre des écosystèmes, elle a regretté qu’un projet de décision ait été «imposé» sur cette question à l’issue de la 6ème Conférence des Etats Partie à la Convention.  Cette décision, a-t-elle ajouté, a été adoptée sans tenir compte des recommandations du gouvernement australien. 


Mme JELENA PIA COMELLA (Andorre) a souhaité que l’année 2003 soit consacrée à la consolidation des initiatives des comités nationaux; des politiques nationales; et de la participation de la société civile et des ONG à la mise en place d’une architecture favorable à des partenariats internationaux pour le développement des montagnes.  Elle s’est donc réjouie des résultats de la Conférence de Merano, qui a eu lieu au début de ce mois, et a émis l’espoir que l’année 2004 marque le début de la mise en œuvre de programmes de coopération en faveur des zones de montagnes. 


M. GREGOIRE LOMBA (Gabon) a, dans sa déclaration, mis l’accent sur deux points importants de la mise en oeuvre de la Convention sur la diversité biologique, à savoir: la mise en œuvre d’un régime international propre à promouvoir et à assurer un partage juste et équitable des bénéfices découlant de l’utilisation des ressources génétiques; et l’appui aux initiatives en faveur des zones biologiquement riches et des autres zones essentielles à la préservation de la biodiversité, ainsi que la mise en place de réseaux et de couloirs écologiques aux niveaux national et régional.  Il s’est réjoui que la Convention ait reconnu l’important rôle joué par la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique dans la satisfaction des besoins alimentaires, sanitaires et autres de la population de la planète.


Présentant les efforts de son pays, il a précisé que le Gabon allait créer 13 parcs nationaux qui fourniront une source de revenus aux populations locales et serviront le cadre du «plan carbone», destiné à mettre en lumière les quantités de carbone absorbées par la forêt gabonaise.  Mon pays est convaincu, a-t-il conclu, que seule une étroite coopération entre tous les acteurs et partenaires du développement nous permettra de répondre de façon coordonnée et efficace à la problématique de l’environnement.


Mme TERUNEH ZENNA (Ethiopie) a souligné que les pays en développement sont affectés de manière disproportionnée par les catastrophes naturelles qui entraînent des pertes cinq fois plus importantes que dans les pays riches, anéantissant parfois des années de progrès socioéconomiques.  Dans ce cadre, elle a accueilli avec satisfaction le programme à l’intention de l’Afrique lancé par le Secrétariat de la Stratégie internationale pour la prévention des catastrophes et a appuyé la stratégie du PNUD pour le renforcement des capacités nationales et le développement de plans d’action.  Venant à la situation particulière de son pays, la représentante a indiqué qu’en 2002, quelque 15 millions de personnes ont été menacées par la famine à la suite d’une vague de sécheresse.  Tout en reconnaissant que les Gouvernements doivent assumer la responsabilité première en la matière, elle a souligné l’importance de la coopération internationale dans les domaines du renforcement des capacités humaines et institutionnelles et de la mobilisation des ressources financières.  Elle a conclu en appuyant la convocation de la deuxième Conférence internationale sur la prévention des catastrophes qui devrait avoir lieu au Japon en 2005.  Elle a lancé un dernier appel à la communauté internationale pour qu’elle apporte son appui à la consolidation de la Stratégie internationale comme instrument essentiel du développement durable et qu’elle alimente, de manière appropriée, le Fonds d’affectation spéciale.


M. DANIEL DON NANJIRA, Représentant de l’Organisation mondiale de la météorologie (OMM), a estimé qu’il était nécessaire de mobiliser suffisamment de ressources financières pour traduire en réalité les objectifs du développement durable, et notamment les recommandations concernant la réduction des effets des catastrophes naturelles.  Dans le même ordre d’idées, il a souhaité la mise en place d’arrangements institutionnels.  Il a en outre estimé indispensable d’assister les pays en développement, notamment les plus vulnérables aux catastrophes naturelles, en renforçant leurs capacités à faire face à ces catastrophes.  A cet égard, il a estimé que la deuxième Conférence sur la réduction des catastrophes qui se tiendra à Kobe au Japon du 18 au 22 janvier 2005, sera l’occasion de répondre aux attentes et aux besoins des différents pays et continents, notamment l’Afrique.


M. BOLUS PAUL ZOM LOLO (Nigéria) a rappelé qu’à Johannesburg, la question de l’énergie a été centrée sur l’accès, le caractère abordable, l’efficacité et la durabilité.  Un consensus a pu se dégager mais si le paragraphe pertinent est le plus long du Programme de mise en œuvre, cela n’est pas un fait du hasard mais bien l’illustration des difficultés rencontrées pendant les négociations.  Des compromis délicats ont dus être trouvés avant l’adoption du libellé, a précisé le représentant.  Il a rappelé que l’amélioration de l’accès à des «services énergétiques fiables et abordables» s’est traduite dans le contexte dans lequel les chefs d’Etats et de Gouvernement ont prôné, à Johannesburg, une utilisation accrue des énergies nouvelles et renouvelables.  Il a donc espéré que ce postulat continuerait de sous-tendre la mise en œuvre du Programme de mise en œuvre de Johannesburg.  Il a donc appelé les entités des Nations Unies à s’abstenir de rouvrir les débats et de prendre de nouvelles mesures controversées.  Le représentant a ainsi jugé inopportune la mise en place de la Commission mondiale sur les énergies renouvelables.  Nous n’avons pas besoin, a-t-il dit, d’une multiplication d’organismes et encore moins de chevauchements.  Ce qu’il nous faut c’est une valeur ajoutée à la mise en œuvre des engagements pris au Sommet du Millénaire, à la Conférence de Monterrey, et au Sommet de Johannesburg, a tranché le représentant.  


Droits de réponse


Répondant aux propos de la représentante de l’Azerbaïdjan, le représentant de l’Arménie a rappelé que le territoire du Haut Karabakh était sous le contrôle d’un gouvernement élu.  Les autorités du territoire, a-t-il aussi rappelé, ont invité les observateurs internationaux à venir évaluer la situation sur le terrain.  Le représentant a donc convié l’Azerbaïdjan à la table des négociations et au déploiement de réels efforts en vue d’un règlement pacifique du conflit armé.


Reprenant la parole, la représentante de l’Azerbaïdjan a souligné que l’acte d’agression et d’occupation de l’Arménie a été reconnu dans plusieurs résolutions de l’Assemblée générale et par le Conseil de sécurité.  L’Arménie l’a toujours ignoré, et parle aujourd’hui de négociations, s’est étonnée la représentante.  Revenant aux questions examinées aujourd’hui par la Commission, elle a souligné l’incapacité de son Gouvernement à assumer ses responsabilités en matière de développement durable dans un territoire qui échappe, de facto, à son contrôle.  Pour ce qui est des élections prétendument légitimes au Haut Karabakh, la représentante a rappelé qu’elles n’ont été reconnues par aucun pays de la communauté internationale.  La région du Haut Karabakh est une partie intégrante de l’Azerbaïdjan et rien ne saurait contester cette réalité, a affirmé la représentante.


Le Haut Karabakh n’a jamais fait partie de l’Azerbaïdjan indépendant, a déclaré en réponse le représentant de l’Arménie.  Donnant sa lecture de ce qu’il a retenu des résolutions du Conseil de sécurité, il a estimé qu’elles appellent surtout les parties concernées à poursuivre les négociations dans le cadre du Groupe de Minsk et par le biais de contacts directs.  L’Arménie respecte en tout point les résolutions du Conseil, qui recommande d’user de ses bons offices auprès des autorités du Haut Karabakh.


Qu’en est-il de l’exigence du Conseil pour ce qui est du retrait immédiat et sans conditions des forces armées arméniennes du territoire azéri?  S’est interrogée la représentante de l’Azerbaïdjan.  Tant que cette disposition ne sera pas respectée, a-t-elle prévenu, la coopération économique régionale ne sera  pas possible.  Pour ce qui est du Groupe de Minsk, elle a estimé que ses activités et son efficacité dépendaient de la volonté politique de la communauté internationale.  Elle a toutefois averti que la victime et l’agresseur ne pouvaient être mis sur un pied d’égalité.


Les propos tenus par Israël ont incité le représentant du Liban à exercer son droit de réponse.  Rejetant l’appel de Tel Aviv à la coopération internationale, le représentant s’est demandé comment des pays dont des territoires sont occupés et dont les ressources naturelles sont exploitées illégalement, pouvaient coopérer avec l’entité occupante.  La Commission, a-t-il rappelé, adopte chaque année une résolution qui réaffirme la souveraineté du peuple arabe sur ses ressources naturelles dans les territoires occupés, en Palestine et dans le Golan syrien, et  qui confirme aussi le caractère illégal de l’occupation.  Le Liban est le premier à réclamer la coopération régionale, mais celle-ci doit avoir lieu dans le cadre de la paix.  Les pays arabes, a conclu le représentant, ont pris des mesures et ont fait des propositions importantes au Sommet de Beyrouth en 2002.  Nos peuples aspirent à la réalisation du développement durable et à une paix juste et durable qui assure des droits à toutes les parties, a ajouté le représentant. 


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