AG/EF/439

DEUXIEME COMMISSION: LA GOUVERNANCE ECOLOGIQUE MONDIALE DOIT REPOSER SUR LE PRINCIPE DE RESPONSABILITES COMMUNES MAIS DIFFERENCIEES

16/10/03
Communiqué de presse
AG/EF/439


Deuxième Commission

12ème & 13ème séances – matin & après-midi


DEUXIEME COMMISSION: LA GOUVERNANCE ECOLOGIQUE MONDIALE DOIT REPOSER SUR LE PRINCIPE DE RESPONSABILITES COMMUNES MAIS DIFFERENCIEES


Après sa consécration à Johannesburg lors du Sommet mondial pour le développement durable, qui a eu lieu au mois de septembre 2002, le concept de «gouvernance écologique mondiale» a reçu aujourd’hui un appui ferme de la part des membres de la Commission économique et financière, qui ont insisté sur l’urgence de trouver une solution à cette question, compte tenu de la relation entre la dégradation de l’environnement et la montée du niveau de pauvreté.  La Deuxième Commission examinait les questions relatives à l’environnement et au développement durable, dont, notamment, la mise en œuvre des trois Conventions de 1992 issues du Sommet de la Terre de Rio; de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes naturelles; et des décisions relatives à la promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables.  


Des trois textes issus de Rio, c’est la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique et son Protocole sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, plus connu sous le nom «Protocole de Kyoto», qui ont suscité le plus de réactions de la part des délégations.  Le lien présumé entre le changement climatique et la multiplication des catastrophes naturelles a conduit de nombreuses délégations à exiger que, comme pour les autres Conventions, le principe de la responsabilité commune mais différenciée sous-tende la coopération scientifique, technique et financière internationale.  A la veille de la neuvième Conférence des Etats Parties à la Convention, qui doit se tenir à Milan en décembre 2003, plusieurs délégations, dont celle de l’Italie, s’exprimant au nom de l’Union européenne, ont appelé à une universalisation rapide du Protocole pour que son application soit «crédible». 


Répondant à cet appel, le représentant de la Fédération de Russie, dont le pays a accueilli, en juillet 2003, une conférence internationale visant à «sauver le Protocole de Kyoto», a indiqué que le Parlement russe étudiait toujours la ratification de ce texte.  Les préoccupations qui continuent d’entourer la mise en œuvre du Protocole de Kyoto ont cédé la place à un certain optimisme quand la question de l’application du Protocole sur la prévention des risques biotechnologiques – Protocole de Carthagène sur la biosécurité - , a été abordée.  Entré en vigueur le 11 septembre dernier, ce Protocole a été décrit comme le «seul instrument contraignant qui réglemente le transport transfrontalier des matières vivantes», dont, entre autres, les organismes génétiquement modifiés (OGM). 

Ce texte, s’est réjoui le Pérou dont le représentant parlait au nom du Groupe de Rio, renforce la sécurité des pays importateurs d’OGM.  Le Protocole est lié à la Convention sur la diversité biologique, dont la mise en œuvre a suscité beaucoup de commentaires de la part des délégations.  En prévision de la Conférence des Etats Parties à cette Convention, qui doit se tenir à Kuala Lumpur en Malaisie en février 2004, les pays en développement ont rappelé leurs revendications.  Le Brésil et l’Inde, qui détiennent une part importante de la biodiversité de la planète, ont, par la voix de leurs représentants, réitéré la recommandation de Johannesburg visant la mise en place d’un régime international chargé de veiller à un partage juste et équitable des bénéfices tirés de l’utilisation des ressources biologiques et des ressources génétiques. 


Assignant des tâches précises à ce régime international, le représentant du Pérou, relayé par ses homologues du Venezuela et de l’Iran, a cité l’indispensable reconnaissance de la souveraineté des populations locales sur ces ressources biologiques et génétiques et la protection des droits qu’elles ont sur leurs connaissances traditionnelles.  Pour le représentant de l’Inde, le régime des droits de propriété intellectuelle ne devrait pas exclure les pays en développement du cadre de concurrence pour les confiner dans le rôle de simples pourvoyeurs de matières premières.  Aux côtés de la Convention sur la diversité biologique, la Convention sur la lutte contre la désertification a été perçue comme celle qui illustre le mieux le lien entre dégradation de l’environnement et pauvreté. 


Depuis l’entrée en vigueur de cette Convention en 1996, près de 130 millions d’hectares de terres arables ont été perdus de manière irrémédiable, a déploré le représentant du Maroc, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Compte tenu de l’aggravation du phénomène, il a demandé la mise en place d’une structure mondiale pour mieux comprendre et contrôler la désertification et ses conséquences.  Commentant ces propos, le représentant de l’Italie, au nom de l’Union européenne a estimé qu’une mise en œuvre effective de la Convention exige l’intégration de ses objectifs et instruments dans les politiques nationales de lutte contre le phénomène de désertification et contre la pauvreté. 


Le représentant de l’Italie a estimé que la sixième Conférence des Etats parties, qui s’est tenue à la Havane le mois dernier, aurait pu être une source de progrès si elle avait été organisée dans un esprit de réel partenariat et de coopération et avec un appui plus marqué du Secrétariat de la Convention.  Comme l’ont rappelé certaines délégations dont celle de l’Algérie, l’Année internationale des déserts et de la désertification proclamée en 2004 devrait donner un nouvel élan aux efforts dans ce domaine.  Concernant la promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables, les délégations ont dit attendre une impulsion nouvelle de la tenue de la Conférence internationale sur les énergies qui doit avoir lieu à Bonn en juin 2004.  Quant à la prévention des catastrophes naturelles, le représentant du Japon a proposé la tenue d’une conférence internationale sur ce sujet à Kobe, du 18 au 22 janvier 2005. 


Devant l’ampleur des défis à relever, plusieurs délégations ont réitéré leur confiance au Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) en le «nommant» à la tête de la gouvernance écologique mondiale.  Avec d’autres délégations, l’Union européenne s’est prononcée en faveur d’un passage du Programme au rang d’institution spécialisée des Nations Unies, dotée d’un mandat élargi.  A cet égard, le représentant de la République démocratique du Congo (RDC) a défendu l’élargissement, à tous les Etats membres, du Conseil d’administration du PNUE.  


Outre les délégations citées et les représentants des Secrétariats des Conventions et du Secrétariat de l’ONU qui ont présenté les rapports dont était saisie la Commission, 21 autres intervenants ont pris la parole.  La Deuxième Commission poursuivra l’examen de ces questions demain, vendredi 17 octobre, à partir de 10 heures.


ENVIRONNEMENT ET DÉVELOPPEMENT DURABLE (A/58/25 et A/58/204)


Programme des Nations Unies pour l’environnement- Rapport du Conseil d’administration à sa 22ème session (3-7 février 2003), (A/58/25)


Ce document contient le rapport des travaux de la 22ème session du Conseil d’administration/Forum ministériel mondial sur l’environnement, qui s’est tenue au siège du PNUE, à Naïrobi, du 3 au 7 février 2003.  Le rapport a été adopté par le Conseil à sa 11 séance, le 7 février 2003.


Lettre datée du 14 juillet 2003 adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Maroc auprès de l’Organisation des Nations Unies (A/58/204)


Cette lettre adressée par le Représentant du Maroc et Président du Groupe des 77 au Secrétaire général contient en son annexe le texte du communiqué final et de la déclaration adoptés à la 34ème réunion des présidents et coordonnateurs des sections du Groupe des 77 qui s’est tenue à Genève les 26 et 27 juin 2003.  Le communiqué final réaffirme notamment l’appui sans réserve que le Groupe des 77 apporte au Programme d’action de La Havane et à la Déclaration du Sommet du Sud qui «sont les deux documents directeurs du Sud exprimant les intérêts et préoccupations des pays en développement».


Promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables, y compris la mise en œuvre du Programme solaire mondial 1996-2005 (A/58/164)


Dans ce rapport, le Secrétaire général estime que l’importance qu’il y a à accroître l’utilisation des sources d’énergie nouvelles et renouvelables est motivée par des préoccupations relevant de cinq domaines d’action.  Il cite à cet égard la lutte contre la pauvreté, les changements climatiques, les pollutions localisées, la demande croissante d’énergie, et l’épuisement, à terme, des réserves de combustibles fossiles.  Concernant le premier domaine d’action, le Secrétaire général explique, entre autres, qu’à l’heure actuelle plus de 2 milliards d’êtres humains n’ont pas accès à des services modernes de fourniture d’énergies; la plupart d’entre eux vivant dans des zones rurales où ils sont tributaires de sources d’énergie non commerciale. 


Le Secrétaire général tire la sonnette d’alarme en déclarant que l’objectif du Millénaire consistant à réduire de moitié d’ici 2015 la proportion de la population pauvre ne pourra être réalisé que si cette population peut arriver à obtenir des services énergétiques modernes afin de pourvoir à ses besoins et s’assurer un revenu.  Aussi, le Secrétaire général voit-il dans les techniques énergétiques décentralisées basées sur des sources d’énergie renouvelables une solution de remplacement viable par rapport aux extensions de réseau, fort coûteuses.  Concernant le deuxième domaine d’action - changements climatiques - le Secrétaire général cite le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui, dans son rapport intitulé «Le changement climatique en 2001: la base scientifique», attribue une part importante de l’augmentation de la température mondiale moyenne relevée ces 50 dernières années aux concentrations accrues dans l’atmosphère de gaz à effet de serre résultant d’activités humaines. 


Pour ce qui est du troisième domaine d’action – pollutions localisées- le Secrétaire général estime que le remplacement des combustibles fossiles par des sources d‘énergie renouvelables entraînerait une forte baisse et parfois la disparition pure et simple, des émissions de gaz à effet de serre et de polluantslocalisés provenant de la combustion des combustibles fossiles.  Après ces généralités, le Secrétaire général ouvre un chapitre sur les rapports avec le développement durable et le Plan d’application du Sommet mondial pour le développement durable, avant de passer au chapitre consacré à l’action internationale de promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables. 


Le Secrétaire général y fait état des activités de l’ONU et des organisations qui en relèvent comme l’UNESCO, animateur du Programme solaire mondial; la Banque mondiale, le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), le PNUD, le PNUE, l’ONUDI, la FAO, ou encore les Commissions régionales de l’ONU et le Département des affaires économiques et sociales.  Le Secrétaire général cite d’autres organisations internationales, comme l’Agence internationale de l’énergie, et des ONG telle que la Société internationale de l’énergie solaire. 


Parlant de quelques perspectives d’avenir, Kofi Annan affirme que les mesures prises au niveau international témoignent d’une nette prise de conscience de l’intérêt des sources d’énergie renouvelables et d’un soutien sensiblement accru en faveur de la mise en œuvre de technologies pour l’utilisation de ces sources d’énergie.  Non seulement, ajoute-t-il, les mesures adoptées sont plus nombreuses et plus importantes, mais, en outre, le nombre d’intervenants a nettement augmenté et les activités entreprises sont à la fois plus variées et plus novatrices.  Le Secrétaire général se félicite que l’initiative en faveur de partenariats pour le développement durable ait suscité un intérêt non négligeable en faveur des technologies d’exploitation des sources d’énergie renouvelables. 


Parmi les autres faits marquants, le Secrétaire général cite la création de la «Johannesburg Renewable Energy Coalition» et l’invitation du Gouvernement allemand d’accueillir à Bonn en juin 2004 une conférence internationale sur les sources d’énergie renouvelables.  Le Secrétaire général conclut en disant qu’on ne saurait sous-estimer combien il importe d’accroître davantage les ressources financières pour la mise au point, la diffusion, l’utilisation et la commercialisation de technologies d’exploitation des sources d’énergie renouvelables, d’autant plus que les initiatives qui ont été lancées dans le cadre du Sommet mondial doivent encore faire la preuve de leur efficacité.


Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique (A/58/158)


Le Secrétaire général décrit les activités menées par le Comité chargé de l’examen de la mise en œuvre de la Convention dont le mandat est d’aider la Conférence des Parties à examiner régulièrement l’application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification.  Il fait aussi état des activités du Groupe de personnalités éminentes, créé par le Département des affaires économiques et sociales et le secrétariat de la Convention, chargé d’étudier les liens entre l’environnement et la pauvreté dans le contexte de la mise en œuvre de la Convention.  Le Secrétaire général énumère à cet égard les conclusions du rapport du Groupe, intitulé: «La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification: un instrument utile pour le développement durable et la réduction de la pauvreté».


Les activités du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) sont également explicitées, le rapport relevant notamment l’adoption du Programme d’opérations sur la gestion durable des sols comme schéma directeur pour faire entrer le domaine d’intervention «dégradation des sols» dans sa phase opérationnelle.  Le Secrétaire général conclut son rapport par une description des efforts de coopération entre les trois Conventions de Rio, et entre la Convention sur la lutte contre la désertification et d’autres Conventions telles celle sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, et celle dénommée «Convention de Ramsar», relative aux zones humides.


Convention sur la diversité biologique (A/58/191)


Dans cette note, le Secrétaire général transmet à l’Assemblée générale le rapport établi par le Secrétaire exécutif de la Convention sur al diversité biologique.  Ce dernier indique d’abord qu’au 16 juin 2003, 187 Etats étaient Parties à la Convention, tandis que 103 avaient signé le Protocole de Carthagène sur la prévention des risques biotechnologiques et que 51 l’avaient ratifié.  Il indique aussi que le Protocole est entré en vigueur le 11 septembre dernier et que la première réunion de ses Etats Parties doit se dérouler en marge de la septième réunion de la Conférence des Parties, en février 2004 à Kuala Lumpur en Malaisie.  Le Secrétaire exécutif parle ensuite des grandes réunions de la Convention en s’attardant sur le Sommet mondial pour le développement durable; à la Réunion intersessions sur le programme de travail pluriannuel de la Conférence des Parties jusqu’en 2010; à la Huitième réunion de l’Organe subsidiaire chargé de fournir des avis scientifiques, techniques et technologiques, et à la Réunion sur le thème des enjeux de la diversité biologique mondiale à l’horizon 2010.


Cette réunion, qui s’est tenue à Londres du 21 au 23 mai 2003, a réuni plus de 150 participants.  Elle était organisée pour donner suite à la décision, adoptée par la Conférence des Parties, par laquelle elle a adopté un Plan stratégique pour la Convention qui engage les parties à mettre en œuvre, de façon plus efficace et plus cohérente, les trois objectifs de la Convention afin de ralentir de manière notable, d’ici à 2010, le rythme actuel d’appauvrissement de la diversité biologique sur les plans mondial, régional et national.  Après avoir décrit le déroulement de la réunion, le Secrétaire exécutif en vient aux recommandations en qualifiant de principale celle concernant les corrélations entre diversité biologique et réduction de la pauvreté et la nécessité de systématiser les objectifs de diversité biologique, dans le cadre des stratégies, des politiques sectorielles, des stratégies et plans d’action nationaux, des initiatives régionales et mondiales de développement et de l’action du secteur des entreprises.  


Au titre des recommandations, le Secrétaire exécutif cite aussi celle concernant les indicateurs.  Les participants, explique-t-il, ont reconnu qu’un ensemble peu nombreux d’indicateurs couvrant les multiples objectifs relatifs à la diversité biologique et au développement serait utile pour apprécier les progrès accomplis vers l’objectif fixé à la date butoir de 2010 et plus précisément pour faire le bilan et évaluer les tendances de la perte de diversité biologique, les facteurs sous-jacents qui expliquent cette perte ainsi que les activités entreprises pour en ralentir le rythme.  Les participants ont néanmoins refusé d’envisager l’investissement nécessaire au développement d’un indicateur unique de la diversité biologique en arguant qu’un tel indicateur ne serait pas réalisable avant l’objectif de 2010.


S’attardant aussi sur la coopération de la Convention avec le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), le Secrétaire exécutif passe ensuite au chapitre de la coopération avec les organismes des Nations Unies, les organisations internationales et des conventions telles que les deux autres Conventions de Rio, la Convention de Ramsar relative aux zones humides, la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, la Convention internationale pour la protection des végétaux, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI).  Dans ses recommandations à l’Assemblée générale, le Secrétaire exécutif rappelle, entre autres, l’engagement de négocier un règlement international destiné à promouvoir et à sauvegarder le partage juste et équitable des recettes découlant de l’utilisation des ressources génétiques. 


Mise en œuvre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (A/58/277)


Dans le chapitre consacré aux activités menées à l’appui de la Stratégie, le Secrétaire général explique comment l’Equipe spéciale interinstitutions sur la prévention des catastrophes naturelles et le secrétariat de la Stratégie, principaux mécanismes institutionnels de la Stratégie, ont continué à raffermir leur rôle.  Ainsi, afin d’aider à mobiliser les ressources nécessaires et de fournir au secrétariat de la Stratégie le soutien dont il a besoin, un groupe officieux d’appui à la Stratégie, constitué de donateurs et dirigé par le Gouvernement suisse, a été créé avec l’appui du Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires.  Cette initiative, estime le Secrétaire général, a permis de rallier davantage de pays à cette cause et, par conséquent, d’accroître le nombre de pays contribuant au Fonds d’affectation spéciale pour la prévention des catastrophes. 


Le Secrétaire général explique d’autre part les progrès réalisés par certains des partenariats lancés lors du Sommet mondial pour le développement durable dans le domaine des systèmes d’alerte rapide et de la planification préalable dans le contexte de la Stratégie.  Il fait ensuite part de l’évaluation des travaux de l’Equipe spéciale; de l’examen mondial des initiatives de prévention des catastrophes naturelles, des progrès accomplis depuis la Stratégie de Yokohama de 1994, des nouveaux partenariats internationaux et régionaux, et des autres activités, dont le renforcement des capacités et la sensibilisation du public. 


Le Secrétaire général termine son rapport sur un chapitre intitulé «Incidences négatives des phénomènes climatiques extrêmes et des catastrophes naturelles qui en découlent sur les pays vulnérables».  Il y explique, entre autres, les travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).  Ce Groupe a notamment prévenu que le climat de la planète allait très probablement changer au cours des décennies à venir, suite à une augmentation de la concentration atmosphérique des gaz à effet de serre causée par les activités humaines.  Cela provoquera, prévient le Groupe, la hausse des températures, le relèvement du niveau des mers et la multiplication des phénomènes climatiques extrêmes.  Ces mêmes évaluations, concède toutefois le Secrétaire général, n’ont mis en évidence que des changements minimes et peu probants des facteurs météorologiques dominants lors des catastrophes.  


Pour le Secrétaire général, la deuxième Conférence sur la prévention des catastrophes, qui devrait se tenir à Kobe au Japon, doit être l’occasion pour les Etats Membres et les institutions spécialisées compétentes, d’examiner et d’adopter une série de principes et d’activités de fond pour 2005-2015.  De plus, cette année, la deuxième Conférence internationale sur les systèmes d’alerte rapide devrait lancer un programme de fond pour faciliter le dialogue et la coopération. 


Résultats de la huitième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations sur les changements climatiques (A/58/308)


Dans cette note, le Secrétaire général transmet à l’Assemblée générale le rapport du Secrétaire exécutif de la Convention sur la huitième session de la Conférence des Parties, qui s’est tenue à New Delhi du 23 octobre au 1er novembre 2002, et qui a abouti à l’adoption de la Déclaration ministérielle sur les changements climatiques et le développement durable.  Donnant la teneur de la Déclaration, le Secrétaire exécutif de la Convention-cadre explique ensuite que la Conférence s’est félicitée des progrès accomplis grâce à la prompte mise en place du mécanisme pour un développement propre, lancé dans le cadre des Accords de Marrakech adoptés en 2001.  La Conférence a, en outre, achevé l’établissement des directives visées aux articles 5,7 et 8 du Protocole de Kyoto et des normes relatives aux systèmes de registres qui sont des éléments fondamentaux à une mise en œuvre crédible du Protocole de Kyoto. 


La Conférence a, par ailleurs, déterminé des directives destinées au Fonds pour l’environnement mondial (FEM), mécanisme financier de la Convention quant aux opérations liées aux deux nouveaux fonds établis en faveur des pays en développement, à savoir le Fonds pour les PMA et le Fonds spécial pour les changements climatiques, créés tous deux à Marrakech.  Elle a, de plus, achevé le deuxième examen de l’efficacité du mécanisme de financement qui a permis de conclure que si certains aspects opérationnels des travaux du FEM devaient être améliorés, le Fonds avait cependant joué efficacement son rôle d’entité chargée d’assurer le fonctionnement du mécanisme financier de la Convention.  La Conférence a, en outre, souligné l’importance qu’il y a à appliquer les mesures arrêtées concernant le renforcement de la capacité des pays en développement à faire face aux problèmes posés par les changements climatiques, et elle a adopté le programme de travail relatif à l’article 6 de la Convention portant sur l’éducation, la formation, la sensibilisation du public, l’accès du public à l’information, la participation du public et la coopération internationale sur ces questions.


Année internationale de la montagne 2002, (A/58/134)


Dans cette note, le Secrétaire général transmet le rapport du Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).  Dans son rappel des faits, ce dernier affirme que depuis que le chapitre 13 d’Action 21, intitulé «Gestion des écosystèmes fragiles: mise en valeur durable des montagnes», a été adopté à la Conférence de Rio en 1992, l’importance des populations montagnardes et des écosystèmes est de plus en plus manifeste.  Le Directeur général de la FAO souligne qu’occupant environ un quart des terres émergées, les montagnes pourvoient directement à la subsistance de 12% de la population mondiale et offrent des biens et des services à plus de la moitié de l’humanité. 


Pour lui, la décision de l’Assemblée générale de célébrer une année internationale de la montagne a offert une chance unique d’étudier la complexité, la diversité et l’importance des questions relatives à la montagne.  Le problème, précise-t-il, est de savoir comment appuyer et mettre à profit les nombreux efforts faits jusqu’à présent pour protéger et mettre durablement en valeur les montagnes et, en particulier, axer la célébration de l’Année sur une action

susceptible, à long terme, d’améliorer les conditions de vie des montagnards et de protéger les régions montagneuses fragiles.  Aussi, au lieu de se résumer à une série de manifestations et d’activités, l’Année visait-elle à servir de tremplin pour entreprendre et renforcer la mise en valeur et la préservation durables des montagnes.


Le Directeur général de la FAO passe ensuite en revue les activités des 78 comités nationaux qui ont été créés à travers le monde, avant de s’attarder sur les actions entreprises au niveau mondial.  Il fait ainsi part des objectifs du Partenariat international pour le développement durable des régions montagneuses, qui a été créé lors du Sommet mondial pour le développement durable par une coalition de gouvernements, d’organismes de l’ONU et d’ONG dont entre autres, la Suisse, la FAO et le PNUE.  Ce Partenariat, ajoute-t-il, a été renforcé par le Programme d’action de Bichkek adopté à l’issue du Sommet mondial sur la montagne qui s’est tenu dans cette ville du 28 octobre au 1er novembre.


Toujours au titre des grands évènements mondiaux, le Directeur de la FAO décrit les décisions prises et les recommandations faites par les 10 conférences et sommets qui se sont déroulés en 2002.  Poursuivant, il donne une vue d’ensemble des projets de communication qui ont été entreprises par un grand nombre d’organisations à l’échelle mondiale afin de sensibiliser le grand public; des réseaux et des échanges d’information; et des nombreux projets et programmes qui ont reçu un élan supplémentaire grâce à l’Année.  Après avoir résumé les réalisations de l’Année, le Directeur de la FAO explique pourquoi l’engagement des pays et l’appui aux partenariats demeurent les principales difficultés que pose la promotion de l’action à long terme nécessaire à la mise en œuvre du chapitre 13 du Programme de Rio et du Plan d’action de Johannesburg.  Dans ses recommandations, il appelle, entre autres, l’Assemblée générale à renforcer la collaboration interinstitutions et à encourager l’élaboration, au niveau national, de plans stratégiques, de politiques, de lois, de programmes et de projets pour la mise en valeur durable des montagnes.


Présentation et débat général


Mme. JOKE WALLER-HUNTER, Secrétaire exécutif de la convention des Nations Unies sur les changements climatiques, a rappelé que la 8ème session des Etats parties à cette convention s’est tenue en novembre dernier en Inde et a précisé que la 9ème session des Etats Parties se tiendra à Milan en décembre 2003.  Elle a présenté les perspectives d’entrée en vigueur du Protocole, initialement prévue en 2003, les progrès accomplis dans la création du mécanisme d’application et les liens entre les différentes Conventions.  Elle a indiqué que la Convention-cadre entrera en vigueur lorsqu’elle aura été ratifiée par les pays industrialisés qui représentaient au moins 55% des émissions de CO2 en 1990.  Actuellement les 199 pays qui ont ratifié le Protocole représentent 44,2% des émissions de CO2.  La ratification de la Fédération de Russie qui est jugée indispensable est attendue pour l’entrée en vigueur de ce Protocole.


En ce qui concerne les relations avec les pays les moins avancés (PMA) qui sont les plus vulnérables aux changements climatiques, elle a indiqué que des profils étaient entrain d’être établis pour savoir comment s’attaquer aux problèmes de ces pays et aux conséquences qu’ils subissent à cause des changements climatiques.


M. HAMDALLAH ZEDAN, Secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique, a rappelé que cette année marque le dixième anniversaire d’une Convention qui a presque atteint le statut d’universalité.  Les Etats Parties, a-t-il indiqué, ont adopté un certain nombre de programmes qui couvrent les principaux domaines de la biodiversité.  Beaucoup de mesures sont déjà en place, et le mécanisme financier a fourni, cette année, 1,6 millions de dollars aux pays en développement pour la réalisation de projets.  Des sommes analogues sont prévues pour des financements à venir.  La biodiversité, s’est réjoui le Secrétaire exécutif, est désormais reconnue comme un élément crucial du développement durable et de l’élimination de la pauvreté.  Le rapport présente d’ailleurs les efforts déployés à la suite du Sommet de Johannesburg.  Il a espéré que la Convention deviendrait un instrument essentiel de la réalisation des objectifs de croissance économique.


Rappelant que le Protocole sur la biosécurité est entré en vigueur le 11 septembre 2003, il a souligné qu’il s’agit là du seul instrument contraignant qui réglemente le transport frontalier de matières et d’espèces vivantes.  La première Conférence des Etats Parties se tiendra en Malaisie au mois de février 2004 après la réunion des Etats Parties à la Convention.  La Conférence des Etats Parties au Protocole se prononcera sur le régime d’application et sur la documentation qui devra accompagner le transport des matières biologiques vivantes. 


Quant au suivi du Sommet pour le développement durable, le Secrétaire exécutif a indiqué qu’une réunion des Etats Parties au Protocole a eu lieu à Montréal pour analyser les retombées du Sommet.  Les recommandations de cette réunion, dont celle tendant à ce que l’accent soit mis sur l’exécution des décisions prises, seront examinées en Malaisie. La Conférence des Etats Parties adoptera son Programme de travail pluriannuel jusqu’à l’année 2010, a encore indiqué le Secrétaire exécutif avant de faire état des efforts visant à établir une meilleure collaboration avec les autres organismes des Nations Unies.


Mme CAROLYN MCASKIE, Coordinatrice adjointe des efforts en matière de secours d’urgence du Bureau des affaires humanitaires, a présenté les grandes lignes de la mise en oeuvre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes en rappelant que 200 millions de personnes en moyenne sont affectées chaque année par les catastrophes naturelles.  L’année dernière se sont 600 millions de personnes qui ont été affectées par 500 catastrophes naturelles qui ont causé des dégâts évalués à 55 milliards de dollars.  Elle a précisé que la Stratégie internationale de prévention des catastrophes est mise en œuvre grâce à la contribution de nombreux acteurs internationaux. 


Elle a par ailleurs précisé que le rapport du Secrétaire général sur la question souligne l’importance des partenariats mis en place au cours de l’année écoulée, et aborde les impacts de ces phénomènes sur les pays vulnérables.  A titre d’illustration, elle a souligné les partenariats en cours en Afrique, dans le cadre du NEPAD, entre les institutions de l’ONU et les organisations sous-régionales africaines pour réduire la vulnérabilité des plus démunis à ces catastrophes.  A cet égard, elle a insisté sur la nécessité de voir les objectifs de réduction des effets des catastrophes naturelles intégrés aux processus de développement comme cela est que précisé dans le Plan d’action de Johannesburg.  En outre, elle a indiqué que la réduction de la vulnérabilité exige des actions aux niveaux local, national, régional et international.  


M. WALTER SHEARER, Chef adjoint du Service de l’énergie et des transports de la Division du développement durable du Département des affaires économiques et sociales, a estimé que les mesures importantes prises au niveau international montraient que l’appui au développement des sources d’énergie nouvelles et renouvelables s’était renforcé ces deux dernières années.  Il a attiré l’attention de la Commission sur la décision de l’Allemagne d’accueillir une Conférence internationale pour soutenir les efforts découlant du processus du Sommet de Johannesburg.  Il a, à cet égard, jugé essentiel d’augmenter les ressources financières pour promouvoir le nouvelles sources d‘énergie renouvelables. 


Présentant le rapport sur l’Année internationale de la Montagne 2002, Mme FLORENCE CHENOWETH, Représentante du Bureau de liaison du Fonds des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture à New York, s’est félicitée de la prise de conscience concernant la nécessité de protéger la biodiversité des montagnes et de mettre en œuvre des stratégies pour appuyer le développement durable dans les régions montagneuses.  Elle a fait remarquer qu’une grande partie des 800 millions de personnes vivant en situation de pauvreté chronique vivaient dans des zones montagneuses.  Elle a présenté l’impact des mécanismes nationaux qui ont été mis en place dans le cadre de l’Année de la montagne en vue de coordonner des activités de sensibilisation de l’opinion publique et de lancer un certain nombre de programmes visant à célébrer les écosystèmes des montagnes.  Au terme des festivités liées à la célébration de l’Année des montagnes, les comités nationaux ont été invités à trouver des solutions durables aux problèmes qui affectent ces écosystèmes pour placer les besoins de leurs populations parmi les priorités de développement des nations concernées. 


Mme Chenoweth a ensuite salué la portée du Partenariat international pour le développement durable des zones montagneuses, appelé «Partenariat pour la montagne» et qui a été mis en place à l’issue du Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg en 2002.  En octobre 2003, s’est-elle félicitée, 38 pays, 15 organisations intergouvernementales, et 38 groupes, ont, entre autres, adhéré à ce Partenariat qui est une alliance modulaire ayant pour but de traiter de la question des montagnes et de renforcer la coopération entre toutes les parties concernées.  La représentante s’est ensuite réjouie de la célébration, le 11 décembre prochain, de la première «Journée internationale de la montagne, source d’eau douce» qu’elle à défini comme la manière la plus appropriée de faire le lien entre l’Année internationale de la montagne, de 2002, et l’Année internationale de l’eau douce, célébrée cette année.


M. ADNAN AMIN, Directeur au Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), s’est dit encouragé par le fait que la Commission ait reconnu le défi auquel la communauté internationale est confrontée, à savoir le terrorisme doux que représente le spectre de la dégradation des systèmes écologiques mondiaux.  Ce spectre, a-t-il dit, prend vie jour après jour, compte tenu de sa relation avec l’accroissement de la pauvreté.  Il a ensuite indiqué que les domaines prioritaires qui ont été examinés par le Conseil d’administration du PNUE ont été l’information écologique; le renforcement de la coordination entre les Conventions écologiques et le développement d’instruments politiques; l’eau douce; le transfert des technologies et l’industrie, et l’appui à l’Afrique.  La session a tenu compte du concept de gouvernance écologique internationale auquel a souscrit le Sommet de Johannesburg.  Le Conseil, a-t-il encore indiqué, a adopté 24 décisions s’articulant notamment autour de la question de l’alerte rapide et de la surveillance.  Et concernant plus particulièrement le renforcement de la base scientifique du PNUE, a dit M. Amin, les décisions adoptées par le Conseil sont relatives à l’eau; aux produits chimiques; à la promotion des modes de production et de consommation durables; et à la gouvernance et au droit. 


Le trait dominant des travaux a été la détermination des Etats membres à insister sur les dispositions d’exécution à tous les niveaux.  Le PNUE est donc devenu membre à part entière du Groupe des Nations Unies pour le développement, a-t-il conclu en notant avec satisfaction le fait que le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales ait qualifié la bonne gestion écologique de condition préalable à un développement économique durable. 


Mme HARRIET SCHMITT, Représentante du Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, a salué les efforts de la communauté internationale en matière d’application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.  Elle s’est inquiétée des impacts croissants et négatifs de la désertification ces 20 dernières années, notamment sur les pays les moins avancés (PMA).  Elle a mis en relief les liens entre la désertification et la lutte contre la pauvreté, en notant que la pauvreté frappe particulièrement les zones arides.  Dans ce contexte, elle a notamment souligné l’importance de mesures visant à préserver la fertilité des sols et des forêts. 


Elle a également précisé que le Sommet mondial pour le développement durable a été l’occasion de réaffirmer les besoins en assistance des PMA pour lutter contre le phénomène de la désertification.  Elle a souligné l’importance de la mise en œuvre de mesures tangibles pour aider ces pays à faire face au problème de la sécheresse et de la désertification.  En 2002 la Facilité mondiale pour l’environnement a organisé une conférence en Tanzanie pour accélérer la mise en place de directives nationales de soutien à l’application des objectifs de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, a-t-elle déclaré en insistant ensuite sur l’urgence de réduire la dégradation de terres arables. 


S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. MOHAMMED ARROUCHI (Maroc), a présenté la dégradation de l’environnement et l’accroissement de la pauvreté au niveau mondial comme les deux processus les plus dévastateurs sur les pays en développement et sur leurs capacités à promouvoir un développement durable.  L’impact de la désertification est tel que depuis l’entrée en vigueur de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, près de 130 millions d’hectares de terres ont été perdus de manière irrémédiable, a-t-il précisé.  Le défi à relever consiste concerne l’établissement de stratégies opérationnelles et adaptées et la création de moyens d’exécution fiables. 


Le représentant a souhaité avoir des précisions sur les activités que le PNUE souhaite conduire en faveur des pays en développement pour en préserver l’environnement tout en contribuant à la lutte contre la pauvreté, qui est le plus grand défi à relever.  Dans ce contexte, il a exhorté les pays à respecter leurs engagements en matière d’application de la Convention susmentionnée.  Il a souligne la question de l’énergie et du développement durable, et a estimé que la mobilisation des ressources humaines et financières et l’appui technique sont des conditions préalables à la mise en œuvre, d’ici 2005-2006, du Programme solaire mondial par les pays en développement.  Il a d’autre part souligné la nécessité de la création d’une structure mondiale pour mieux comprendre et contrôler la désertification et ses conséquences, qui entravent gravement les efforts de promotion du développement durable des pays en développement.


S’agissant de la Convention sur la diversité biologique, il a tenu à réaffirmer le droit souverain qu’ont les Etats sur leurs ressources biologiques.  Il a aussi estimé importantes les synergies qui devraient exister entre les secrétariats des trois Conventions de Rio, en formant le vœu qu’elles soient renforcées.  Compte tenu de l’ampleur et des conséquences désastreuses de la dégradation de l’environnement, il a souhaité la mise en place de stratégies à long terme de lutte contre ce phénomène, qui seraient appuyées par des moyens d’exécution fiables.  Dans ce contexte, il a invité la Deuxième Commission à énoncer des directives claires en la matière.


M. ANTONIO BERNARDINI (Italie), qui prenait la parole au nom de l’Union européenne, des pays adhérents et des pays associés, a souligné l’importance d’une entrée en vigueur rapide du Protocole de Kyoto et a dit attendre avec intérêt la prochaine conférence des Etats Parties à la Convention sur le changement climatique, qui doit se tenir à Milan en décembre 2003.  Il a aussi souligné l’importance de la coopération internationale dans les domaines scientifiques et technologiques pour assurer l’adaptation des capacités nationales aux impacts des conséquences négatives du changement climatique.  Ce type de coopération, a-t-il ajouté, est aussi essentiel aux progrès qui doivent être accomplis dans la prévention des catastrophes naturelles, en ce qui concerne en particulier les capacités d’alerte rapide. 


Abordant ensuite la question de l’élimination de la pauvreté qu’il a liée, à l’instar du Sommet de Johannesburg, à la préservation de l’intégrité des écosystèmes, le représentant a souhaité que les stratégies adoptées en la matière tiennent compte de la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de fournir des services énergétiques durables, économiquement viables, socialement acceptables et écologiquement sains.   Faisant part de la détermination de l’Union européenne à développer des partenariats dans ce domaine, le représentant a appuyé la tenue de la conférence internationale sur les énergies renouvelables prévue à Bonne en juin 2004. 


Regrettant, par ailleurs, la perte de la biodiversité, il a réitéré l’engagement de l’Union européenne à inverser les tendances en la matière d’ici 2010.  Il a rappelé, à cet égard, l’entrée en vigueur le 11 septembre dernier, du Protocole de Carthagène au sein de l’Union européenne, en se félicitant de la tenue de la réunion des Etats Parties prévue en Malaisie en février 2004.  Quant à la mise en œuvre de la Convention sur la lutte contre la désertification, le représentant a préconisé l’intégration de ses objectifs et instruments dans les politiques nationales de lutte contre ce phénomène et contre la pauvreté.  Il a estimé, dans ce contexte, que la sixième Conférence des Etats Parties, qui s’est tenue à la Havane, aurait pu accomplir davantage de progrès si elle avait été organisée d’une manière plus efficiente, dans un esprit de plus grand partenariat et de coopération, et avec un appui plus transparent du Secrétariat de la Convention.


Après avoir accueilli avec satisfaction les résultats de la première Réunion internationale des membres du Partenariat pour les montagnes qui s’est tenue à Merano en octobre 2003, le représentant a exprimé la disposition de l’Union européenne à identifier des stratégies et des mécanismes pertinents.  Il a conclu en rappelant l’engagement de l’Union européenne en faveur du renforcement de la gouvernance écologique mondiale, ainsi que le processus lancé, en 2002, pendant le Forum ministériel sur l’environnement.  Il a estimé qu’une telle initiative pourrait conduire à une élévation du PNUE au statut d’institution spécialisée des Nations Unies qui serait dotée d’un mandat élargi sur les questions de l’environnement. 


S’exprimant au nom du Forum des Iles du Pacifique, M.  DOM MACKAY (Nouvelle-Zélande), a indiqué que les membres du Forum des Iles du Pacifique ont insisté de manière unanime, lors de la dernière réunion du Forum qui s’est tenue à Auckland du 14 au 16 août 2003, sur la nécessité de mesures urgentes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.  A cet égard, le Forum des Iles du Pacifique demande que soient pris de nouveaux engagements au niveau international pour réduire ces émissions, comme le prévoient les objectifs de la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques.  «Il faut déterminer et mettre en oeuvre toute une gamme d’options pour faire face aux conséquences des catastrophes naturelles», a déclaré M. Mackay.  Tout en se félicitant des progrès accomplis par la communauté internationale dans le domaine de la lutte contre les effets des changements climatiques, il a souligné la nécessité de mieux prendre en compte les défis particuliers auxquels font face les petits Etats insulaires. 


Mme WANG LING (Chine) a souligné que les pays en développement demeuraient confrontés à des difficultés dues au changement climatique.  Elle a donc demandé une mise en œuvre effective de la Convention-cadre et du Protocole de Kyoto.  Le changement climatique étant une question d’intérêt mondial, a-t-elle dit, la communauté internationale doit renforcer sa coopération de manière dynamique, conformément au principe de responsabilités communes et différenciées.  Toute tentative de modifier ce principe serait erronée et contre-productive, a-t-elle insisté en rappelant les responsabilités «contemporaines et historiques» des pays développés quant à la réduction des effets des gaz à effet de serre.  La communauté internationale doit fournir une assistance financière et technique aux pays en développement et rendre le Fonds d’affectation spécial opérationnel le plutôt possible.  La question du changement climatique, a encore estimé la représentante, doit être replacée dans le contexte plus large du développement durable.


Quant à la promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables, elle a exprimé un optimisme prudent.  Sur ce point, elle a souligné l’importance de la coopération scientifique et technique, au niveau international.  La représentante a conclu en faisant état des efforts que déploie son pays pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et promouvoir les nouvelles sources d’énergie. 


M. YURIY N. ISAKOV (Fédération de Russie) a salué la portée des trois Conventions issues du Sommet de Rio.  Il a indiqué que son pays était devenu, cette année, partie à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.  Il a également déclaré qu’il attachait une grande importance à la mise en œuvre de la Convention sur la diversité biologique, en vue de parvenir, d’ici 2010, à une réduction sensible de la perte de biodiversité.  La Fédération de Russie examine actuellement la possibilité d’adhérer à cette Convention, et en ce qui concerne, le suivi de l’Année internationale de la montagne, célébrée en 2002, il est temps de passer à la réalisation pratique du plan de Johannesburg en ce qui concerne la protection des montagnes et de leur diversité, a déclaré le représentant.


Pour ce qui est de la promotion des sources nouvelles et renouvelables d’énergies, il a présenté les efforts que déploie la Russie en ce domaine en précisant que les énergies renouvelables devraient représenter 10% de l’énergie utilisée en Russie en 2020.  Il a estimé que la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques était un bon exemple de coopération internationale.  La Conférence internationale sur les changements climatiques qui s’est tenue cet été à Moscou est devenue une grande référence dans ce domaine, a-t-il estimé.  Il s’est ensuite félicité que son pays ait pu réduire de 32% ses émissions de gaz à effet de serre au cours de la dernière décennie compensant à hauteur de 40 % les augmentations d’émissions d’autres pays.  En conclusion, il a déclaré que la réduction des effets des catastrophes naturelles constituait un élément important du développement durable et a remercié le Japon d’accueillir au début de 2005 la seconde Conférence mondiale sur la réduction des effets des catastrophes, qui devrait permettre de mettre en place un Programme d’action plus complet sur la question.


M. JOSE ANTONIO DOIG (Pérou), qui s’exprimait au nom du Groupe de Rio, a souligné l’urgence d’augmenter de manière substantielle la part mondiale des énergies nouvelles et renouvelables dans la consommation énergétique en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre.  Il a fait part des efforts du Groupe de Rio qui a, entre autres, tout mis en œuvre pour appliquer le Programme solaire mondial.  Toutefois, a-t-il noté, ces efforts continuent de se heurter à l’insuffisance des ressources financières et aux carences techniques, ce qui montre l’importance de la coopération internationale sur cette question.  A cet égard, le représentant a jugé important que le secteur privé vienne compléter les efforts publics. 


Passant à la question des catastrophes naturelles, il a voulu qu’elle soit traitée de manière intégrée à celle du changement climatique.  La vulnérabilité des pays à ces deux phénomènes doit être abordée par la communauté internationale dans son ensemble, compte des coûts élevés qu’implique la lutte à mener.  Le représentant a jugé que l’universalisation du Protocole de Kyoto et de son principe de responsabilités communes et différenciées peut permettre de trouver une issue définitive aux problèmes qui se posent.  Il a, par ailleurs, appuyé l’évaluation de la mise en œuvre de la Stratégie et du Plan d’action de Yokohama sur les catastrophes naturelles, avant de se féliciter de l’entrée en vigueur du Protocole de Carthagène qui, a-t-il dit, accroît la sécurité des pays importateurs et exportateurs d’organismes génétiquement modifiés (OGM).


Il a aussi jugé urgent de prendre des mesures pour garantir aux populations locales l’accès aux bénéfices découlant de l’utilisation durable des fruits de la diversité biologique.  Il a voulu une ferme reconnaissance de la souveraineté de ces populations sur la biodiversité et les ressources génétiques locales en insistant sur la nécessité de répartir de manière juste et équitable les bénéfices en découlant.  Il a également jugé important de garantir la protection des droits de ces communautés relatifs à leurs connaissances traditionnelles.  Le représentant a conclu en saluant les travaux du Groupe des Nations Unies sur les forêts, et les activités liées à l’Année internationale des montagnes, dont il a expliqué le profond impact dans les pays membres du Groupe de Rio.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil), a fait part de la volonté de son pays de poursuivre son développement de manière durable.  Elle a déclaré que le développement de sources d’énergie renouvelables constituait une des priorités du Brésil, en précisant que son pays travaillait à développer des technologies utilisant des sources d’énergie propres.  C’est dans ce contexte que le Brésil accueillera les 29 et 30 octobre prochains la Conférence régionale sur les énergies renouvelables pour l’Amérique latine et les Caraïbes, en vue d’assurer la pleine contribution de ces pays à la future Conférence internationale sur les énergies renouvelables qui se tiendra à Bonn, en Allemagne, en juin 2004. 


La représentante a ensuite indiqué que son pays, dont le territoire contient la zone semi-aride la plus peuplée du monde, attachait une grande importance à la mise en oeuvre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.  En tant que pays détenteur de 22% de la diversité biologique de la planète, le Brésil soutient la nécessité d’un partage équitable des bénéfices provenant de l’exploitation de ces ressources naturelles.  A cet égard, la représentante a souhaité la mise en place d’un régime international régissant ce

partage, instrument qu’elle a défini comme un moyen de lutter contre la pauvreté.  Elle a salué les efforts de la communauté internationale en matière de lutte contre les effets des catastrophes naturelles, et a tout particulièrement félicité le Japon d’avoir accepté d’accueillir, en 2005, la deuxième Conférence internationale sur cette question.  S’agissant des objectifs de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, elle a défendu le principe des responsabilités communes mais différenciées. 


Mme ILEANA VILLALOBOS (Venezuela) a imputé la détérioration de l’environnement à la perpétuation d’un ordre économique injuste.  En dépit de cela, a-t-elle affirmé, le Venezuela a enregistré des progrès notables en matière de développement durable.  Après avoir décrit la teneur des politiques mises en œuvre par son pays, la représentante a énuméré quelques mesures que son gouvernement juge importantes.  Elle a d’abord plaidé pour le renforcement du mandat du PNUE et pour un appui financier à la mise en œuvre de la Convention contre la désertification.  Elle s’est félicitée de la décision du Fonds mondial pour l’environnement de créer un programme sur la dégradation des terres.  La représentante a aussi appelé à une coopération technique et financière pour la mise en œuvre de la Stratégie internationale des catastrophes naturelles.  Elle a appuyé la Conférence de 2005, prévue à Yokohama, avant de demander des ressources financières nouvelles et additionnelles pour la lutte contre la perte de biodiversité.  A son tour, la représentante a encouragé sur un régime international pour sauvegarder les bénéficies découlant de l’utilisation de la diversité biologique.  Elle a conclu sur la nécessité d’une assistance technique et financière aux pays vulnérables aux catastrophes naturelles en prenant la défense d’une approche multilatérale en matière de protection de l’environnement. 


M. JOSE RAMON LORENZO (Mexique) a parlé des défis que représentent les catastrophes naturelles et leurs conséquences sur les objectifs du développement durables.  L’atténuation des effets de ces catastrophes, a-t-il ajouté, est un élément important pour parvenir à un développement durable, au vu des préjudices qu’elles causent aux infrastructures économiques et sociales des pays en développement.  C’est dans ce contexte que le gouvernement mexicain a adopté une nouvelle stratégie mettant l’accent sur la prévention, ceci dans le cadre d’un programme national de protection civile.  Les autorités cherchent à promouvoir un esprit de responsabilité partagée en sollicitant la participation active de tous les acteurs sociaux, et en développant une culture d’autoprotection.  Le représentant a ensuite souligné l’importance et le bien-fondé de la coopération régionale pour répondre aux conséquences des catastrophes naturelles. 


Mme IRENA ZUBCEVIC (Croatie) a appelé à une mise en œuvre rapide et effective des Conventions issues de Rio.  Elle a appelé à une meilleure coordination pour éviter les doubles emplois, en particulier en ce qui concerne la surveillance et l’élaboration des rapports.  La représentante a aussi défendu la promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables en plaidant pour une assistance aux pays en développement et aux pays à économie en transition.  Saluant la teneur du Programme solaire mondiale, elle a souligné que son pays, qui a un grand potentiel en matière d’énergies nouvelles, a sollicité l’aide de ses partenaires au développement.  A ce propos, elle a fait observer que le changement climatique aura un impact certain sur l’exploitation de ses ressources hydriques.  Elle a aussi fait part des efforts que son pays déploie pour mettre en œuvre le Protocole de Kyoto et le Protocole de Carthagène. Elle a, par ailleurs, appuyé une

mise en œuvre vigoureuse de la Convention contre la désertification, de la Stratégie pour la prévention des catastrophes naturelles et des mesures liées à l’Année internationale des montagnes.  Pour elle, cette année devrait être un catalyseur pour des actions à long terme visant le développement des régions montagneuses.  Elle a conclu en plaidant, une nouvelle fois, pour une réelle synergie entre la mise en œuvre des différentes Conventions, pour parvenir aux objectifs de développement internationaux. 


M. WANJUKI MUCHEMI (Kenya) a estimé que la dégradation de l’environnement constituait un frein à la lutte contre la pauvreté en Afrique.  Il a expliqué que les conséquences de la dégradation environnementale touchent particulièrement les pays pauvres, dont la grande majorité de la population est rurale et dépend par conséquent de la préservation des ressources naturelles.  Face à cette dégradation, il a salué la portée de la Convention sur la diversité biologique.  Il a défini la mise en place de stratégies complémentaires aux niveaux national, régional et international, comme une condition préalable à la réalisation des objectifs de Johannesburg en matière de préservation de la biodiversité.  C’est dans ce contexte que le Kenya a développé un plan d’action et une stratégie nationale de préservation de sa biodiversité.  


S’agissant de la question de l’énergie, le représentant a exhorté la communauté internationale à continuer à soutenir les initiatives de l’UNESCO dans le domaine de la mise en œuvre du Programme solaire mondial (1996-2005); et à promouvoir l’éducation et la formation à l’utilisation des énergies renouvelables, notamment en Afrique.  En ce qui concerne les réponses à trouver en vue de réduire les effets des catastrophes, il a souhaité le renforcement de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes.  Dans le même ordre d’idées, il s’est félicité de la mise en place à Nairobi d’un centre de suivi de la sécheresse en soulignant le caractère indispensable de la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.  Il a ensuite encouragé les Etats qui ne l’auraient pas encore fait à ratifier la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques.


M. HJALMAR W. HJALMARSSON (Islande) a souligné l’importance de la question de l’accès à l’énergie.  Il a fait observer que la fourniture de combustibles fossiles aux 2 milliards de personnes qui, dans le monde, n’ont pas accès à l’énergie, n’est pas une solution viable et aurait un impact désastreux sur l’environnement.  L’Islande, a-t-il indiqué, est le seul pays du monde occidental qui tire 100% de son électricité de ressources d’énergie renouvelables.  La politique menée en Islande consiste à accroître le recours à ce type d’énergie en offrant le pays comme site d’industries énergétiques propres pour réduire la pollution mondiale causée par l’usage d’énergies polluantes dans d’autres pays.  L’Islande recherche aussi les moyens d’alimenter ses véhicules et ses navires en énergie propre.  Le but est d’aller vers une société dont les besoins énergétiques seraient assurés par l’usage de l’hydrogène.  Des ressources hydriques abondantes et une prise de conscience nationale ne suffisent cependant pas à ouvrir l’ère de l’«hydroéconomie», a reconnu le représentant en soulignant l’importance de la coopération avec les autres pays et les sociétés multinationales.  Cette coopération est essentielle à la réalisation d’un consensus international sur des solutions énergétiques saines; à l’accélération des innovations techniques; et à la baisse des coûts de production.  


M. NASROLLAH KAZEMI-KAMYAB (République islamique d’Iran) a salué la contribution croissante du PNUE dans la réalisation du développement durable par le biais de la mise en oeuvre des décisions et résolutions des Nations Unies.  Il a soutenu le projet de Programme solaire mondial (1996-2005) et sa diffusion dans les pays disposant d’un climat favorable à son développement.  Il a salué la contribution de la récente conférence des Etats Parties de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, qui s’est tenue à la Havane, et qui a insisté sur la menace mondiale que constitue la désertification.  Dans ce contexte, il a salué la mise en oeuvre du processus faisant de la Facilité mondiale pour l’environnement(GEF) le mécanisme financier de cette Convention.  


Abordant la question de la protection de la diversité biologique, il a souhaité la mise en place d’un mécanisme international pour un partage équitable des avantages tirés de l’exploitation des ressources biologiques.  Il a encouragé la poursuite d’une collaboration entre les différentes Conventions portant sur les questions de biodiversité.  Il s’est félicité de la récente entrée en vigueur du Protocole de Carthagène sur la biosécurité, qui témoigne de l’évolution de la communauté internationale en ce qui concerne la prise en compte de cette question.  Le représentant a aussi formé le vœu que la deuxième Conférence sur la prévention des catastrophes naturelles mettra en évidence l’importance de la création de systèmes d’alerte rapide contre les catastrophes naturelles dans les pays en développement. 


M. BELKACEM SMAILI (Algérie) a estimé qu’aucun pays ne pouvait répondre seul aux exigences de la lutte contre la désertification et la sécheresse.  Le Sommet de Johannesburg, a-t-il rappelé, a reconnu que la Convention adoptée sur cette question était un instrument indiqué pour la promotion du développement durable et l’éradication de la pauvreté.  L’apport de la communauté internationale, par la mise à disposition de ressources financières adéquates; le renforcement des capacités, et le transfert des technologiques en la matière, a donc été jugée essentielle par le représentant.  Il s’est félicité de la décision de la Conférence des Etats Parties à la Convention de faire du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) un mécanisme de financement de la Convention.  Toutefois, a-t-il prévenu, les moyens dont dispose le Fonds doivent être accrus.  La Convention a besoin de bénéficier d’autres sources de financement, aussi bien multilatérales que bilatérales.  Le représentant a conclu en saluant la décision des Nations Unies de proclamer l’année 2004 «Année internationale des déserts et de la désertification».


Mme XENIA VON LILIEN-WALDAU, Représentante du Fonds international pour le développement agricole (FIDA), a présenté les résultats de la Conférence des Etats Parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, qui s’est tenue à La Havane le mois dernier, et qui a été l’occasion d’évaluer le mécanisme mondial de la mise en œuvre de cette Convention. Le mécanisme mondial ne peut agir seul, a-t-elle prévenu en soulignant la nécessité d’un engagement de toutes les parties concernées.  Dans ce contexte, elle a appelé les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux à faire de la mise en œuvre de cette Convention une des priorités de leurs politiques.


Soulignant les efforts de son organisation, elle a indiqué que le FIDA a consacré 50% de ses moyens au cours des 25 dernières années, soit un total de 3,5 milliards de dollars, à la lutte contre la dégradation des sols.  Chaque année, a-t-elle ajouté, le FIDA affecte 75 millions de dollars à des projets de gestion des sols, ce qui représente plus du tiers de son budget annuel de 200 millions de dollars.  En ce qui concerne les liens entre la désertification et la pauvreté, elle a déclaré que l’accès au microfinancement, à l’eau, et aux marchés, pour les populations rurales des pays en développement, est une condition préalable et incontournable au succès de la lutte contre la pauvreté.


Mme IRENE FREUDENSCHUSS-REICHL, Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a plaidé pour qu’une aide soit accordée aux pays en développement afin de les rendre capables de répondre à leurs besoins énergétiques.  A ce sujet, elle a défendu la promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables en disant attendre avec impatience la conférence internationale de Bonn.  L’ONUDI, a-t-elle poursuivi, a élaboré des projets qui mettent l’accent sur les zones rurales des PMA.  Les initiatives incluent l’élaboration de projets de coopération afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, et d’augmenter le rendement énergétique en même temps que l’on promeut les énergies nouvelles et renouvelables.  Les programmes d’énergie de l’ONUDI concernent l’énergie solaire, l’énergie hydraulique, l’énergie éolienne et les biomasses.  Des projets de coopération technique sont également mis en place pour évaluer les besoins, renforcer les capacités, faciliter le transfert des technologies, ou encore promouvoir l’industrie énergétique locale. 


La représentante a appuyé la Convention-cadre sur les changements climatiques en indiquant que l’ONUDI participait activement aux efforts visant à assurer une application effective du Protocole de Kyoto.  L’Organisation travaille d’ailleurs à la mise en place d’une technologie industrielle favorable à la sauvegarde des équilibres climatiques.  En l’occurrence, la représentante a fait part des différents partenariats privés et publics établis par l’ONUDI. 


M. THAMIR AL-ALAWI (Oman) a déclaré que les problèmes très complexes que pose la protection de l’environnement pourront être résolus uniquement dans le cadre d’une coopération de la communauté internationale dans son ensemble, et notamment à travers des partenariats Nord-Sud.  A cet égard, il a appelé les pays développés à permettre le transfert des technologies nécessaires pour aider les pays en développement à faire face à leurs obligations en ce qui concerne la protection de l’environnement.  Le représentant a particulièrement souligné la portée de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, en ajoutant que la mise en œuvre de cette Convention ne sera pas suffisante sans des efforts complémentaires et une contribution décisive des pays donateurs.


M. MARTIN ANDJABA (Namibie), qui s’exprimait au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC)a fait observer que la désertification contribuait à la paupérisation des populations africaines.  Il a donc demandé la pleine mise en œuvre des décisions prises par la sixième Conférence des Etats Parties qui s’est tenue à la Havane, et en particulier celle visant à faire du FEM un mécanisme de financement de la Convention contre la désertification.  Faisant part des efforts régionaux, il a indiqué que la SADC avait désigné le Centre de recherches de la Namibie comme Centre d’excellence pour former les citoyens à la lutte contre la dégradation des sols et la désertification.  Il a appelé la communauté internationale à appuyer l’élaboration des programmes d’action nationaux et l’Initiative du NEPAD sur l’environnement.  Il a, à son tour, lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle mette en place un mécanisme opérationnel visant à élaborer des stratégies sur tous les aspects de la sécheresse et de la désertification.


M. RIM SONG CHOL (République populaire démocratique de Corée) a indiqué que 2,5 milliards de personnes n’avaient pas accès à l’eau potable et souffraient toujours de la faim et de la pauvreté.  Il a exhorté la communauté internationale à favoriser l’émergence d’un environnement politique international favorable au développement durable dans les pays en développement.  Il a regretté que certains pays essaient d’imposer leurs valeurs au reste du monde sous prétexte de la promotion des droits de l’homme.  Il a souligné la responsabilité morale qu’ont les pays développés de soutenir les efforts des pays en développement.  Il a, de ce fait, exhorté les pays riches à apporter aux pays en développement un soutien sous forme d’assistance technique et de renforcement des capacités pour les aider à atteindre leurs objectifs de développement durable.


M. A. C. JOSE (Inde) a indiqué qu’étant l’un des 12 «méga-pays détenteurs de biodiversité», l’Inde a pris une série de mesures pour la conservation et l’utilisation durable des ressources de sa biodiversité.  Il a souligné l’importance de la coopération internationale pour le contrôle des actes de «biopiratage» et l’établissement de mécanismes visant à assurer un partage équitable des bénéfices tirés de l’utilisation des ressources biologiques et génétiques.  Dans ce contexte, il s’est félicité de la décision du Sommet de Johannesburg de négocier un régime international chargé de la question.  Il a appuyé un système «sui generis», effectif et crédible sur la protection de la biodiversité et des connaissances traditionnelles qui lui sont associées.  La protection du régime des droits de propriété intellectuelle ne pas doit écarter les pays en développement de la compétition et les transformer en de simples pourvoyeurs de matières premières, a-t-il estimé, et la protection des ressources biologiques et l’accès à ces dernières ne saurait leur être niée.


Parlant de la question du changement climatique, le représentant a rappelé la tenue à New Delhi de la huitième Réunion de la Conférence des Etats Parties à la Convention-cadre et l’adoption à son issue d’une Déclaration ministérielle.  Le représentant a conclu en réitérant son appui à la mise en œuvre effective des décisions recommandant un plus grand recours aux énergies nouvelles, et il a exprimé son soutien à la Convention contre la désertification.  


Mme FERNANDE AFIAVI HOUNGBEDJI (Bénin) s’est dite heureuse de constater la prise de conscience croissance de la communauté internationale sur les effets destructeurs de la désertification et de la sécheresse sur les efforts de développement des plus démunis.  La dégradation des terres, a-t-elle ajouté cause la pauvreté de nombreuses populations à travers le monde et touche à la sécurité alimentaire et aux ressources en eau.  Elle a salué le processus qui a abouti à faire de la Facilité mondiale pour l’environnement (FEM) le mécanisme financier de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.  Tout en se félicitant de l’implication et de la contribution précieuse de la FEM, elle a estimé que de nombreux efforts restent à faire pour mobiliser des ressources décisives pour la préservation des terres et des ressources en eau.  C’est pourquoi, elle a rappelé l’appel lancé au secteur privé, et pays exportateurs de pétrole, en vue d’obtenir un soutien financier décisif à destination des pays qui souffrent de la désertification. 


M. EMPOLE LOSOKO EFAMBE (République démocratique du Congo) a souligné l’urgence, concernant la mise en œuvre de la Convention sur le changement climatique, d’une plus grande coopération internationale fondée sur le principe des responsabilités communes mais différenciées.  Il a demandé, à cette fin, l’élargissement à tous les Etats Membres des Nations Unies, du Conseil d’administration du PNUE.  Il a aussi voulu que cette coopération internationale privilégie la diffusion de technologies novatrices.  Les pays du Nord, a-t-il insisté, ont la responsabilité morale d’assister financièrement et scientifiquement les pays en développement dans l’élaboration de stratégies nationales efficaces et appropriées de développement durable.  Dans ce contexte, il a insisté sur la question de l’éducation. 


Evoquant la situation de sept parcs nationaux de son pays, dont quatre ont été déclarés patrimoine mondial de l’humanité, le représentant a rappelé l’appel lancé par son Gouvernement visant la création d’un Fonds des Nations Unies pour la réparation des destructions causées par la guerre qui a secoué la RDC.  Poursuivant, il a fait remarquer que son pays détient 50% des ressources en eau douce de l’Afrique et la plus grande superficie des forêts tropicales du continent, représentant 6% des réserves tropicales mondiales et 12,5% de la forêt humide tropicale mondiale.  Il a donc estimé que le financement par la communauté internationale de projets locaux et nationaux pour lutter contre la pauvreté des populations qui vivent dans cet environnement serait une juste reconnaissance des bienfaits que génère, au niveau mondial, cet écosystème.


M. DER KOGDA (Burkina Faso) a indiqué que les conséquences de la dégradation des sols, qui concerne un tiers de la surface terrestre, touchent 900 millions de personnes, la plupart vivant dans les pays les plus pauvres, et notamment en Afrique.  Pays sahélien, le Burkina Faso est confronté aujourd’hui à une problématique de développement et se trouve dans une situation de dégradation accélérée de ses ressources naturelles, causée par les sécheresses répétitives.  Conscient du fait que les équilibres socioécologiques contribuent en partie au développement durable de la production agricole, sylvestre et pastorale, le Gouvernement accorde une priorité au secteur de l’environnement à travers la lutte contre la désertification, la gestion durable des ressources forestières, et la préservation de l’environnement dans son ensemble. 


En complément des efforts nationaux, il a souligné le caractère indispensable du soutien de la communauté internationale, notamment par le biais de la mise en oeuvre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.  L’action internationale, a-t-il estimé, devra s’orienter principalement vers le renforcement des capacités et l’appui financier aux pays touchés, en particulier les pays africains.  En outre, il a salué l’engagement financier consenti par le Fonds de l’environnement mondial et a encouragé la promotion des synergies pour la mobilisation des ressources à l’appui des trois Conventions issues du Sommet de Rio.  En conclusion, il a accueilli favorablement la recommandation du Conseil d’administration du PNUE visant à promulguer le plus tôt possible l’Année internationale des déserts et de la désertification. 


M. KOICHI ITO (Japon) a qualifié les catastrophes naturelles de «plus grand ennemi» du développement durable.  Il a donc proposé que l’Assemblée générale adopte une résolution autorisant la tenue d’une conférence internationale sur la prévention des catastrophes naturelles en vue d’évaluer la Stratégie de Yokohama, renforcer les principes directeurs de sa mise en œuvre, et identifier les mesures politiques qui devraient fonder cette mise en œuvre.  Il a ajouté que son pays était prêt à accueillir cette conférence, à Kobe, du 18 au 22 janvier 2005.  Venant à la question du changement climatique, le représentant a appelé à une entrée en vigueur rapide du Protocole de Kyoto.  Il a demandé l’élaboration d’un régime de règles communes qui seraient respectées par tous les pays pour accélérer la réduction des émissions de gaz à effet de serre.  Il a en outre jugé que, compte tenu de l’avance prise par les pays en développement dans ce domaine, un tel régime contribuerait à renforcer la confiance entre ces derniers et les pays développés.   


M. K. BHAGWAT-SINGH,Représentant de l’Union internationale pour la conservation des ressources naturelles (IUCN) a souligné l’importance des zones protégées en souhaitant que leur conservation soit intégrée dans le cadre d’un programme mondial.  Il a souligné le besoin d’identifier et de combler les lacunes de la protection de ces zones, notamment en concertation avec les populations autochtones ou migrantes.  Parmi ses recommandations, figurent la nécessité de reconnaître l’importance de la participation de toutes les parties concernées à la protection de telle ou telle zone, et la reconnaissance de la valeur de la biodiversité des écosystèmes. 


M. SHIN BOO NAM (République de Corée) a estimé que la dégradation de l’environnement posait le défi le plus sérieux aux objectifs internationaux de développement économique et social.  Il a salué les efforts de la communauté internationale pour promouvoir l’utilisation des énergies renouvelables.  Ces efforts incluent les 23 partenariats conclus à l’issue du Sommet de Johannesburg pour le développement durable.  S’agissant des énergies renouvelables, qu’il a définies comme un des meilleurs moyens de promouvoir le développement durable, il a estimé qu’elles sont aussi un moyen d’améliorer l’accès des pauvres aux services énergétiques modernes et de réduire les émissions de gaz à effet de serre et les effets des combustibles polluants.


Il s’est inquiété des déséquilibres mondiaux actuels, qui voient 15% de la population mondiale consommer 56% des ressources extraites de la planète, tandis que les 40% les plus pauvres de la population mondiale n’ont accès qu’à 11% de la consommation mondiale.  Séoul accueillera les 6 et 7 novembre prochains une Réunion régionale des experts d’Asie-Pacifique en vue d’examiner le cadre des programmes relatifs à la consommation et à la production durables.  En ce qui concerne les efforts de son pays en matière de protection de l’environnement dans le contexte du développement durable, le représentant a indiqué que la République de Corée se préparait à ratifier le Protocole de Cartagène sur la biosécurité, et avait déposé, en août dernier, ses instruments de ratification de la Convention de Rotterdam sur le transport international des produits chimiques dangereux et des pesticides.   


M. STEFANO TOSCANO (Suisse) a souligné que les changements climatiques qui s’opèrent au niveau mondial constituaient un danger transfrontalier pour tous et pour les générations futures.  Il a donc attiré l’attention de la Commission sur l’importance de la coopération internationale, avant d’inviter les pays industrialisés qui ne l’ont pas encore fait, à ratifier le Protocole de Kyoto.  Donnant des détails sur les lois nationales de la Suisse en la matière, le représentant a fait observer que les objectifs qui y sont fixés sont pratiquement les mêmes que ceux fixés par le Protocole de Kyoto.  Liant la question à la promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables, il a fait part du programme national de son pays, en soulignant qu’au niveau international, la Suisse fait partie de la Coalition de Johannesburg pour les énergies renouvelables. 


Venant à la question des catastrophes naturelles, il s’est félicité des mémorandums d’accords institutionnels signés à travers la Stratégie internationale.  Il a rappelé la réunion sur la gestion des risques organisée à Genève après le tremblement de terre qui a secoué l’Algérie.  Se déclarant, par ailleurs, préoccupé par la multiplication des catastrophes dues aux phénomènes climatiques extrêmes, il a appelé la communauté internationale à approfondir sa coopération en la matière.  Poursuivant, il a dit avoir constaté avec préoccupation la dégradation des écosystèmes dans toutes les régions de la planète.   Il a donc plaidé pour la mise en place d’un plan de travail au sein de la Convention pertinente.  Le représentant a salué l’entrée en vigueur du Protocole de Carthagène en promettant de suivre avec intérêt les négociations sur un régime international sur le partage équitable des ressources biologiques et génétiques.  


Il s’est félicité que l’Année internationale de la montagne soit inscrite à l’ordre de la Commission.  Le partenariat lancé à Johannesburg avec le PNUE et la FAO offre des perspectives encourageantes, a-t-il confié en attirant l’attention sur la dernière réunion de tous les membres du partenariat qui a montré la volonté des parties de développer un partenariat novateur, transparent, flexible et participatif.  Le développement des régions montagneuses doit rester dans l’Agenda politique au-delà de l’Année internationale, a-t-il conclu en souhaitant qu’un projet de résolution soit présenté à ce sujet.


M. CHARLES DI LEVA, Représentant de la Banque mondiale, a souligné les efforts de la Banque mondiale pour appuyer au mieux les conventions relatives à la protection de l’environnement, en vue d’aider les pays les plus démunis à atteindre leurs objectifs en matière de développement durable.  La Banque mondiale, a-t-il ajouté, a arrêté trois stratégies visant à accroître les fonds destinés à la protection de l’environnement.  Il s’agit notamment, a-t-il précisé, de privilégier deux domaines prioritaires, dont celui de la lutte contre la désertification.  Illustrant la portée de la contribution de la Banque mondiale, il a fait part d’efforts en cours visant à aider les pays africains à se débarrasser de 50 000 tonnes des pesticides toxiques.  Dans le même ordre d’idées, il a indiqué que la Banque mondiale constituait aujourd’hui la principale source de financement des projets de promotion de la préservation de la biodiversité, 85 pays ayant à ce jour bénéficié d’un soutien total de 3,2 milliards de dollars sous forme de dons ou de prêts.


M. LUIS GALLEGOS CHIRIBOGA (Equateur) a fait remarquer que la région des Andes tropicales est l’épicentre mondial de la biodiversité qui aujourd’hui est menacé par le déboisement; la destruction des habitats et des écosystèmes; l’introduction d’espèces exogènes; la pollution de l’eau, du sol et de l’air; la surexploitation de la faune, de la flore et des ressources halieutiques.  Pour inverser ces tendances, a-t-il indiqué, la Communauté andine a mené des consultations qui ont abouti, au mois de juillet 2002, à l’adoption de la Stratégie régionale de la biodiversité.  Cette Stratégie, a expliqué le représentant, se fonde sur le droit souverain des populations locales sur leurs ressources biologiques, et sur l’idée selon laquelle l’utilisation du patrimoine biologique exige des politiques concertées et communautaires encourageant une répartition équitable des bénéfices qui en sont tirés.  Après avoir explicité les cinq lignes d’action principales de la Stratégie, le représentant a indiqué qu’en juin 2003, la Communauté andine et l’ONG «Conservation internationale» ont souscrit à un mémorandum d’accord pour la mise en œuvre de la Stratégie andine.  Venant à la prévention des catastrophes naturelles, il a déploré leur multiplication et leurs conséquences économiques et sociales.  Il a, à cet effet, indiqué que récemment les pertes économiques occasionnées sont passées de 30 milliards de dollars par an à 70 milliards; et que le nombre de personnes affectées est passé de 147 millions à 211 millions. 


Etablissant le lien entre pauvreté et aggravation des effets des catastrophes, le représentant a jugé qu’une réaction purement humanitaire ne suffisait plus.  Il a proposé l’adoption d’une stratégie globale et intégrée, à l’instar de celle qui sous-tend l’action du Comité andin de prévention des catastrophes (CAPRADE).  La stratégie, a-t-il précisé, tient compte de la dimension transfrontalière des dangers et de l’importance des systèmes d’alerte rapide.  A cet égard, le représentant a souligné le caractère essentiel de la coopération internationale en jugeant que la conférence qui prévue à Kobe en 2005 devrait viser à donner un nouvel élan aux efforts en la matière. 


M. RAIMOND DUIJSENS (Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge), a parlé de la réduction des risques de liés aux catastrophes et à leurs conséquences sur le développement durable.  Il a indiqué que les pertes économiques dues aux catastrophes annuelles se sont élevées dans les années 90 à environ $63 milliards de dollars par an.  Les catastrophes, a-t-il ajouté, sapent le développement et appauvrissent encore plus les pauvres.  La montée du niveau des mers rend les petits Etats insulaires vulnérables, et 13 millions de personnes continuent de mourir chaque année de maladies contagieuses.  Le représentant a souligné la nécessité de renforcer la résistance des communautés aux effets néfastes des catastrophes naturelles.  Il faut, a-t-il insisté, travailler sur des perspectives à long terme et se donner les capacités d’anticiper le déclenchement des catastrophes naturelles.  Les connaissances actuelles sur des questions comme la croissance démographique, l’urbanisation, ou les maladies contagieuses, doivent permettre aujourd’hui d’anticiper les effets des catastrophes et de réduire leur impact négatif sur le développement. 


Mme AL SUWAIDI (Emirats arabes unis) a indiqué que son pays a pris une décision stratégique pour la mise en œuvre Action 21 en publiant un certain de lois relatives à la protection de l’environnement.  Concernant la désertification, des programmes de développement rural ont été appliqués avec la plus grande énergie.  Quelques 90 projets ont, en effet, été mis en place, notamment en ce qui concerne le recours aux sources d’énergie nouvelles et renouvelables.  En la matière, le pays a veillé à consolider les partenariats avec les organisations internationales, dont les fonds et programmes des Nations Unies.  Cette année, les Emirats arabes unis ont organisé une conférence sur l’énergie et l’environnement, ainsi que la Conférence asiatique sur l’environnement.  Un prix pour la protection de l’environnement a été en outre créé et est doté d’une somme de 1 million de dollars. 


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