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AG/EF/436

LA PARITE DES SEXES ET LA MOBILITE HUMAINE JUGEES ESSENTIELLES A LA REUSSITE DES PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT PAR LA DEUXIEME COMMISSION

14/10/03
Communiqué de presse
AG/EF/436


Deuxième Commission

9ème & 10ème séances – matin & après-midi


LA PARITE DES SEXES ET LA MOBILITE HUMAINE JUGEES ESSENTIELLES A LA REUSSITE DES PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT PAR LA DEUXIEME COMMISSION


Poursuivant ses travaux, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a examiné aujourd’hui les points de son ordre du jour relatifs au «développement durable et à la coopération économique internationale» et aux «activités opérationnelles de développement».  La Commission a entendu dans ce cadre, la présentation de quatre rapports portant respectivement sur une meilleure intégration des femmes à la vie publique et aux activités de développement; sur la mise en valeur des ressources humaines; les migrations internationales et le développement, et les activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme.


Après ces présentations de rapports, de nombreuses délégations ont souligné la nécessité d’inclure la mise en valeur des ressources humaines dans les stratégies de développement, notamment en faveur des groupes humains les plus défavorisés.  Elles ont insisté, à cet égard, pour que les questions d’égalité entre les sexes constituent un élément essentiel des programmes de mise en valeur et de renforcement des ressources humaines.  «L’émancipation de la femme et l’égalité entre les sexes ne sont pas seulement une question de développement mais bien un élément essentiel de tous les objectifs de développement», a ainsi plaidé le représentant du Canada.


Après que la Directrice de la Division de la promotion de la femme, à l’instar de plusieurs délégations, eut insisté, à son tour, sur le fait que la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire(ODM) ne pourra être atteinte si une «attention explicite» n’est portée à l’égalité entre les sexes, la Directrice du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme(UNIFEM) a rappelé aux délégations les références que sont la Plate-forme d’action de Beijing et la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’encontre des femmes (CEDAW).


Comme d’autres délégations, elle s’est inquiétée des incidences négatives de la mondialisation sur les femmes.  En écho à ces propos, le Haut Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits Etats insulaires en développement, M. Anrawul Chowdhury, a plaidé pour l’apport d’une assistance urgente à ces pays dans le domaine de la collecte et de l’analyse des données statistiques ventilées par sexe pour, comme l’a dit le représentant du Canada, comprendre l’incidence sociale et économique des décisions politiques.


«Phénomène complexe qui touche de plus en plus de pays et qui a des causes et des conséquences démographiques, sociales, économiques et politiques», la question de la migration internationale a fait l’objet de nombreux commentaires de la part des délégations.  Comme l’a rappelé le représentant du Burkina Faso,


ce phénomène concerne désormais quelque 175 millions de personnes, soit 3% de la population mondiale.  Dans ce cadre, la convocation d’une conférence internationale sur la migration et le développement a été défendue par de nombreux intervenants.


S’inquiétant, par exemple, de l’impact de la «fuite des cerveaux» du Sud vers le Nord sur les perspectives de développement des pays pauvres, le représentant du Maroc, intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a appuyé la convocation d’une telle conférence pour identifier les moyens d’optimiser la dynamique migrations internationales-développement.  A titre d’exemple, les représentants du Guyana et notamment du Liban, dont les migrants représentent le triple de la population nationale, ont fait valoir que si cette fuite des cerveaux sapait les capacités institutionnelles des pays en développement, les envois de fonds des migrants permettent, en revanche, de financer des activités productives au niveau local.


L’ampleur de ces envois de fonds, qui est plus grande que celle des flux de l’aide publique au développement (APD), est souvent comparable aux investissements étrangers, a affirmé le représentant de l’Equateur en indiquant que ces transferts ont représenté, en 2001, 9% du PIB national de son pays.  Le chiffre de 12 milliards de dollars par an a, pour sa part, été cité par la représentante des Philippines.  La mobilité humaine est un aspect nécessaire et inévitable de la mondialisation en matière de développement économique, a tranché, à ce propos, l’Observateur permanent de l’Organisation internationale des migrations (OIM).  Là encore, le représentant de l’Equateur a déploré que l’intégration du marché du travail demeure à la traîne par rapport à celle des biens et des capitaux.


L’Observateur de l’OIM a donc exhorté les gouvernements à faire de l’immigration une donnée positive prenant en compte les intérêts de tous, à savoir les pays d’origine, les pays de transit et ceux de destination, dont les intérêts ont été explicités par le représentant de l’Italie, au nom de l’Union européenne.  En attendant la tenue de la conférence internationale, le représentant italien et d’autres délégations qui avaient également sollicité la tenue d’une session spéciale de l'Assemblée générale à ce sujet, ont salué la récente constitution d’une «Commission globale» qui, organe indépendant composé d’éminentes personnalités, est chargé d’étudier les enjeux de la migration internationale et de faire des recommandations. 


Outre les intervenants cités, ont également pris la parole les représentants des pays suivants: Pakistan, Fédération de Russie, Venezuela, Sri Lanka, Inde, Croatie, Chili, Jamaïque, Indonésie, Mexique, Uruguay (au nom des pays du Mercosur), Tunisie, Ukraine, Israël, Arménie, Népal, Kenya et Azerbaïdjan; ainsi que l’Observateur de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), et les représentants des organisations suivantes: Division de l’appui au Conseil économique et social et de la coordination, Division de la population du Département des affaires économiques et sociales (DESA), Organisation internationale du Travail (OIT), Organisation internationale pour le développement industriel(ONUDI), Fonds des Nations Unies pour l’enfance(UNICEF).


La Commission économique et financière poursuivra l’examen des points inscrits à son ordre du jour demain, mercredi après midi 15 octobre à 15 heures.  Dans la matinée, de 9 heures 30 à 11 heures 30, elle entendra un exposé du Prix Nobel d’économie, M. Joseph Stiglitz, dans le cadre des événements organisés en parallèle de ses travaux. 


DEVELOPPEMENT DURABLE ET COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE


Démarginalisation des femmes et intégration d’une démarche tenant compte des sexospécificités dans la promotion de la croissance économique, de l’élimination de la pauvreté et du développement durable (A/58/135)


Ce rapport a trait à l’examen, lors des récentes conférences et réunions au sommet des Nations Unies, des questions relatives à la situation des femmes et aux objectifs visant l’égalité des sexes dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire et de la promotion de la croissance économique, de l’élimination de la pauvreté et du développement durable.  Dans son chapitre II, qui traite des progrès réalisés sur la question de la démarginalisation des femmes, le rapport, tout en saluant l’accroissement notable du taux et du niveau d’activité des femmes, regrette la persistance d’inégalités qui se traduisent par une disparité des revenus, la discrimination sur le marché du travail, et les taux élevés de chômage et de la pauvreté, qui sont plus élevés chez les femmes. 


Le Chapitre III du rapport insiste sur le rôle des conférences et des réunions au sommet organisées au niveau mondial par les Nations Unies, notamment le Sommet du Millénaire, qui ont contribué pour beaucoup à souligner la nature intersectorielle des questions relatives aux sexospécificités et leur importance dans la réalisation du développement durable, de la croissance économique et de l’élimination de la pauvreté.  Dans le chapitre IV de ce rapport, le secrétaire général souligne l’importance de la création et de l’utilisation d’instruments susceptibles de contribuer à l’application et au suivi des objectifs définis à l’échelon international.  A cet égard, il cite, entre autres, les rapports sur la mise en œuvre des objectifs du Millénaire au niveau national; les bilans communs de pays, le Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement, et les documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté. 


Dans les conclusions de ce rapport, le Secrétaire général propose, entre autres, d’inviter les gouvernements, en collaboration avec les organismes des Nations Unies, les organisations internationales et régionales, les ONG et la société civiles, à tenir expressément compte des sexospécificités dans la mise en œuvre des recommandations et plans d’actions issus des grandes conférences et réunions des Nations Unies.  Il souligne notamment à cet égard la nécessité de tenir compte de critères sexospécifiques lors des préparatifs du Sommet mondial sur la société de l’information afin de donner les moyens aux femmes de tirer pleinement parti des technologies de l’information et de la communication (TIC).


Mise en valeur des ressources humaines (A/58/348)


Ce rapport souligne l’importance de la mise en valeur des ressources humaines en tant que moyen de promouvoir la croissance économique, d’éliminer la pauvreté, de participer plus efficacement à l’économie mondiale et de tirer parti de la mondialisation et traite, à cet égard, du rôle qu’y jouent les technologies de l’information et de la communication (TIC).  Faisant suite au mandat défini dans la résolution 56/189 de l’Assemblée générale, ce rapport du Secrétaire général repose sur une vision plus globale de la mise en valeur des ressources humaines, telle qu’elle s’est dégagée ces dernières années.  Ce document met en outre, dans sa quatrième partie, l’accent sur la nécessité de disposer de ressources et de moyens de financement adéquats pour accroître les investissements dans la mise en valeur et le renforcement des ressources humaines.  Parmi les conclusions figurant dans son cinquième chapitre, le rapport recommande l’inclusion de la mise en valeur des ressources humaines dans les stratégies de développement ainsi que le renforcement des capacités et la création de débouchés pour toutes les tranches d’âge, et l’offre de meilleures perspectives aux groupes nécessitant une attention particulière, tels que les handicapés, les personnes âgées, les jeunes et les populations autochtones.  Dans ce contexte, le Secrétaire général souligne que les questions d’égalité entre les sexes devraient constituer un élément essentiel de la conception, de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation des politiques et des programmes de mise en valeur des ressources humaines.  Le rapport invite notamment la communauté internationale à déployer des efforts concertés pour accroître sensiblement les investissements dans les secteurs de la santé et de l’éducation afin de fournir un accès aux soins de santé et à l’éducation aux personnes, hommes et femmes, vivant dans la pauvreté, ainsi qu’aux groupes ayant des besoins particuliers.  S’agissant de la contribution des TIC, le rapport recommande que les politiques qui visent à accroître l’utilisation de ces technologies tiennent compte des capacités, des moyens et des possibilités des pays concernés en encourageant l’utilisation des ressources locales disponibles, y compris les systèmes d’information traditionnels.


Migrations internationales et développement (A/58/98)


Ce rapport récapitule les activités que mènent les organisations compétentes, aussi bien à l’intérieur qu’en dehors du système de l’ONU, sur les questions liées aux migrations internationales et au développement.  Selon l’ONU, le nombre total de migrants internationaux dans le monde s’élevait à 175 millions en 2000, contre 154 millions en 1990.  Même si ce chiffre ne représente que 3% de la population mondiale, estime le Secrétaire général dans ce rapport, le débat sur les mouvements transfrontières de personnes semble prendre de l’ampleur. 


Dans ce document, le Secrétaire général passe en revue les mécanismes susceptibles d’être créés au sein des Nations Unies pour examiner les questions relatives aux migrations internationales et au développement.  Dans ses conclusions, il déclare que bien que la convocation d’une conférence des Nations Unies sur ce thème demeure incertaine, on s’attend de plus en plus à ce que l’ONU fasse face à ce défi de manière globale.  La collecte des données sur le phénomène des migrations ; la recherche de leurs causes et impacts; la coordination des activités menées par les organisations concernées par le phénomène; la fourniture de services consultatifs et l’assistance technique, et la sensibilisation de l’opinion et des Etats, ainsi que la promotion de la ratification des instruments internationaux relatifs aux migrations internationales font partie des domaines dans lesquels l’ONU devra jouer un rôle de premier plan, conclut le Secrétaire général dans ce rapport.


ACTIVITES OPERATIONNELLES DE DEVELOPPEMENT


Activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (A/58/168)

Le rapport fait le point sur les programmes et activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) pour l’année 2002.  Il contient une évaluation de l’état d’avancement de l’application de la Stratégie et du Plan d’exécution d’UNIFEM pour 2000-2003, ainsi que des indications concernant les résultats concrets obtenus par le Fonds au cours de l’année 2002. 


La note dresse un aperçu des programmes d’UNIFEM centrés autour des trois objectifs principaux que sont le renforcement de la sécurité économique et des droits économiques des femmes, la participation accrue des femmes à la gestion des affaires publiques et à la consolidation de la paix, ainsi que la promotion des droits fondamentaux des femmes et l’élimination de la violence à leur égard en

mettant notamment l’accent sur les effets de la pandémie du VIH/sida sur les femmes.  Les programmes menés par UNIFEM en 2002 ont non seulement révélé la corrélation qui existait entre ces trois domaines thématiques mais ont également tiré parti du renforcement de la synergie entre les régions et de leur spécificité. 


Outre les acquis enregistrés, la note formule onze recommandations visant notamment à renforcer encore les programmes d’UNIFEM dans le domaine de la paix et de la sécurité; à élargir la portée du thème de la violence à l’égard des femmes; à poursuivre les partenariats stratégiques avec les organismes des Nations Unies ou encore, à redoubler d’efforts dans l’analyse des réalisations des objectifs du Millénaire qui ont un caractère sexospécifique. 


En matière budgétaire, le rapport encourage les donateurs à envisager d’allouer une partie plus importante de leurs contributions au budget de base d’UNIFEM.  Il recommande également que le Fonds étudie davantage la possibilité d’obtenir des entités du secteur privé, notamment des fondations, qu’elles versent des contributions pour l’aider à financer certaines de ses activités.


Présentation & débat général


Mme CAROLYN HANNAN, Directrice de la Division de la promotion de la femme, a estimé que la réalisation des objectifs de développement du Millénaire (ODM) ne pourra être atteinte que si une «attention explicite» est accordée à la question de la promotion des femmes et de l’égalité entre les sexes.  Elle a donc appelé à la mise au point d’indicateurs et à la détermination de cibles pour assurer la réalisation des objectifs voulus, conformément à des textes tels que le Consensus de Monterrey ou le Programme d’action de Johannesburg.  La Directrice de la Division de la promotion de la femme a rappelé, à ce propos, que l’égalité entre les sexes avait été identifiée comme une question multisectorielle dans le programme de travail de la Commission du développement durable.  En prévision du Sommet mondial sur la société de l’information, elle a regretté que très peu ait pu être fait aux Nations Unies avant l’examen de la question par la Commission de la condition de la femme en mars 2003. 


Les résultats de ce Sommet, a-t-elle voulu, doivent aborder les questions que pose l’inclusion de la dimension sexospécifique dans l’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC).  En concluant, Mme Hannan a souligné la nécessité d’une intégration plus systématique de la perspective sexospécifique dans les plans et instruments nationaux de soutien au développement existants, comme les documents stratégiques pour la réduction de la pauvreté, le Cadre d’assistance des Nations Unies pour le développement (UNDAF), ou encore les rapports nationaux sur la mise en oeuvre des ODM.


Présentant le rapport du Secrétaire général sur les activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme, Mme. NOELEEN HEYZER, Directrice exécutive de l’UNIFEM, a rappelé les références que constituent la plate-forme d’action de Beijing et la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’encontre des femmes (CEDAW).  Elle a présenté ces documents comme formant une ambitieuse feuille de route et contenant une série d’engagements qui mériteraient d’être mis en œuvre dans le souci d’assurer l’égalité des sexes, principe consacré comme l’un des Objectifs du Millénaire.  Alors que la mondialisation a offert des opportunités sans précédent à certains, elle crée

aussi de nouveaux dangers et des insécurités pour d’autres, les femmes en étant les principales victimes dans les pays en développement.  A cet égard, elle a cité l’escalade d’un nombre croissant de conflits régionaux et nationaux, les flux croissants de réfugiés, la persistance des violences contre les femmes, et l’augmentation de la prévalence du VIH/sida chez les femmes.


Dans ce contexte, Mme Heyzer a insisté sur la nécessité d’une meilleure collaboration et d’une harmonisation et simplification des activités des organismes des Nations Unies dans le souci d’assurer l’intégration de perspectives positives pour les femmes dans tous les efforts et objectifs de développement.  L’UNIFEM est conscient que son efficacité est liée à sa capacité à créer des partenariats.  Le rapport identifie trois domaines d’action: le renforcement de la sécurité économique et des droits économiques des femmes; la participation accrue des femmes à la gestion des affaires publiques et à la consolidation de la paix, ainsi que la promotion des droits fondamentaux des femmes et l’élimination de la violence à leur égard, en mettant notamment l’accent sur les effets de la pandémie du VIH/sida sur les femmes.  La féminisation de la pauvreté, a-t-elle ajouté, est au cœur du problème, du fait du manque d’accès des femmes à la terre et aux activités de production en général.  Elle a ensuite souligné la nécessité d’intégrer une dimension sexospécifique dans le cadre des activités macroéconomiques, et a insisté sur la nécessité de créer les conditions nécessaires à la promotion de la femme dans le but de parvenir à une réelle parité, qu’elle a défini comme un élément clef du développement humain. 


M. SARBULAND KHAN, Directeur de la Division de l’appui au Conseil économique et social et de la coordination, a souligné que la mise en valeur des ressources humaines était une question centrale dans la société du savoir qui prévaut aujourd’hui.  La réalisation des ODM exige une adaptation aux défis de la mondialisation et en conséquence, une progression constante des capacités humaines.  La mise en valeur de ces capacités doit être perçue comme le résultat de toute une gamme de politiques se renforçant les unes les autres.  M. Khan a cité en exemple les politiques d’éducation, celles de l’accès à l’eau ou à la santé, ou encore celles liées au commerce. 


Il a attiré l’attention de la Commission sur quatre domaines sur lesquels le rapport se concentre: à savoir l’appui de l’ONU aux efforts nationaux visant la mise en valeur des ressources humaines; la nécessité de mettre en place des politiques inclusives pour exploiter les capacités des femmes qui représentent la moitié de la population mondiale; l’accès aux TIC comme nouvel outil de mise en valeur des ressources humaines; et l’urgence de mobiliser des investissements aux fins de la mise en valeur des ressources humaines.


Le rapport, a-t-il conclu, met l’accent sur des stratégies visant à préparer les individus à une société du savoir et fondée sur la maîtrise des connaissances, et visant à développer des capacités et des opportunités pour les nouvelles générations et les groupes vulnérables.  Des efforts doivent être déployés pour accroître les investissements dans la santé et l’éducation et le rapport appelle au déploiement d’efforts urgents pour conjuguer les réponses humanitaires à court terme et les mesures de développement à long terme afin de reconstituer les capacités humaines perdues depuis la propagation de la pandémie du VIH/sida.


Présentant le rapport du Secrétaire général sur les migrations internationales et le développement, M. JOSEPH CHAMIE, Directeur de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a déclaré que ce document présentait les mécanismes susceptibles d’être créés au sein des Nations Unies pour examiner les questions relatives aux migrations internationales et au développement.  Il contient d’autre part le résultat d’une enquête réalisée auprès des Etats Membres sur l’opportunité d’organiser une conférence des Nations Unies sur le thème des migrations.  Compte tenu du faible nombre de réponses au questionnaire, auquel seulement 47 pays ayant répondu, il a été difficile de se prononcer sur le bien-fondé d’une telle conférence, a indiqué M. Chamie.  Parmi les réponses reçues, 22 exprimaient des réserves sur l’opportunité d’une telle conférence, et estimaient que les ressources disponibles seraient mieux utilisées pour la mise en œuvre des dispositions existantes matière de migrations, et que les négociations régionales et bilatérales sont le cadre le plus approprié pour apporter une réponse aux problèmes liés aux migrations internationales.  En conclusion, M. Chamie a indiqué que, compte tenu du nombre croissant d’immigrants à travers le monde, la question de la migration internationale restera un des problèmes principaux que la communauté internationale devra résoudre au cours du XXIème siècle. 


M. ANWARUL K. CHOWDHURY, Secrétaire général adjoint et Haut Représentant pour les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits Etats insulaires en développement (SIDS), a souligné que le Programme d’action décennal en faveur des PMA reconnaissait les «liens importants» qui existent entre le développement, l’élimination de la pauvreté et l’égalité entre les sexes.  Il a, à son tour, mis l’accent sur l’importance de la promotion de la femme pour une mise en œuvre réussie des Objectifs de développement du Millénaire (ODM).  La prise en compte de la dimension sexospécifique dans la coopération au développement, et la fourniture de l’assistance contribuent, de manière significative, à la réalisation des objectifs définis, a-t-il ajouté.  Saluant les activités des fonds et programmes des Nations Unies en la matière, le Haut Représentant a regretté que les documents stratégiques pour la réduction de la pauvreté, l’Evaluation commune par pays, et le Cadre d’assistance de l’ONU pour le développement, ne tiennent pas suffisamment compte de cette dimension.


Le Haut Représentant a ensuite plaidé pour qu’une assistance urgente soit offerte aux PMA dans le domaine de la collecte et de l’analyse des données statistiques ventilées par sexe.  Il a ensuite insisté sur l’importance de l’élaboration de cibles et d’indicateurs tenant compte de la dimension sexospécifique.  Aucune stratégie de développement, a-t-il noté, ne saurait être efficace sans une pleine implication des femmes.


S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. HASSAN ABOUTAHIR (Maroc), s’est félicité de la contribution que peuvent apporter les technologies de l’information et de la communication(TIC) en matière de renforcement des ressources humaines des pays en développement.


S’agissant de la situation des femmes, il s’est inquiété que la mondialisation et les transformations économiques qu’elle a engendrées aient abouti à l’aggravation de la situation de millions de personnes dont notamment de femmes.  Une des plus inquiétantes conséquences de ce processus a été la pauvreté accrue des femmes, définie aujourd’hui par le concept accepté de «féminisation de la pauvreté».  Faisant sienne une des recommandations du Plan d’action de Beijing, le représentant a souligné la nécessité d’une réelle démarginalisation des femmes, qu’il a présentée comme un moyen indispensable à l’élimination de la pauvreté.  Il faut transformer les rapports de pouvoir entre les femmes et les hommes, a-t-il ajouté, pour que les femmes soient capables à la fois de gérer leur propre existence et d’avoir accès à des activités de production.  Il est clair que l’égalité entre les sexes est un moyen efficace de lutte contre la faim et les maladies, et d’encouragement aux programmes de développement.


En ce qui concerne la migration internationale, le représentant a déclaré que ce phénomène a pris une grande importance au niveau mondial.  Il a estimé que la question devrait être discutée de manière prioritaire au niveau international, en vue de mieux comprendre le phénomène.  Abordant la question de la migration des capacités humaines du Sud vers le Nord, il a souhaité la tenue d’une conférence des Nations Unies sur la question, dans le souci d’examiner la complexité de ce problème et d’identifier les moyens de maximiser les impacts positifs que peuvent avoir les migrations internationales sur le développement


M. MARIO SERIO (Italie), qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, des pays adhérant et des pays associés, a d’abord accueilli avec satisfaction la décision du Conseil économique et social de consacrer, en 2004, son segment de coordination à un examen et une évaluation de la mise en œuvre, au niveau du système des Nations Unies, des conclusions agréées de 1997 sur l’intégration de la dimension sexospécifique dans les stratégies de développement.  Il a estimé, en l’occurrence, que la priorité devait être accordée à l’examen des politiques mises en place pour en relever les meilleures pratiques.  Sans une amélioration des capacités et de la sécurité des femmes et le renforcement de l’égalité entre les sexes, les ODM ne pourront être réalisés, a estimé le représentant.  La pleine réalisation des droits et des libertés fondamentales des femmes pour promouvoir de meilleures conditions en leur faveur, relève de la responsabilité de tous les Etats quels que soient leurs systèmes politique, économique ou culturel.  L’égalité des droits devant l’éducation, le travail, ou la politique, n’est pas une menace pour l’homme, mais l’absence de cette égalité peut menacer les progrès de l’humanité, a déclaré M. Serio.


Le représentant a insisté sur l’accès des femmes à la santé, à l’éducation et à la vie politique et a défendu leurs droits économiques et sociaux tout en appelant à une lutte renforcée contre la violence à leur égard.  Les Nations Unies, a-t-il ajouté, doivent intégrer la perspective sexospécifique dans leur programme de travail.  Il s’est donc félicité de l’intervention qu’a faite, pour la première fois, la Présidente de la Commission des droits de l’homme à la dernière session de la Commission de la condition de la femme. 


Venant à la question des migrations, le représentant a souligné la complexité du lien entre migration et développement.  Il a jugé important de rechercher les moyens d’offrir des choix aux migrants.  Le choix de s’installer ailleurs doit être une décision prise en toute liberté et non de manière désespérée, a-t-il insisté en indiquant le besoin d’une coopération internationale renforcée pour traiter des causes originelles de la migration, en particulier celles liées à la pauvreté et l’instabilité politique.  En la matière, le représentant a jugé important de tenir compte des intérêts légitimes des pays de destination.  Les questions ayant trait à la migration internationale doivent être intégrées d’une manière plus cohérente dans le contexte plus large de l’environnement économique et du développement social.  Dans ce contexte, il a souhaité une prise en compte de l’impact négatif sur les pays d’origine de la fuite des cerveaux et celui plutôt positif pour les pays de destination de la «circulation des cerveaux».  Il a ainsi indiqué que l’Union européenne est en train de mettre en place une politique commune pour lutter contre l’immigration illégale.  Il a estimé à cet égard que les Nations Unies devaient jouer un rôle pivot dans la collecte d’informations sur la migration internationale, et s’est félicité de la constitution d’une Commission sur la migration internationale, organe indépendant composé d’éminentes personnalités chargées d’analyser ce phénomène et de faire des recommandations.


Mme SIMIN MAHMOOD JAN (Pakistan) a déclaré que l’égalité entre les sexes était une condition à remplir si l’on voulait parvenir à une croissance économique soutenue et au développement durable.  L’intégration des femmes au développement exige que soient prises et appliquées un certain nombre de mesures aux niveaux local, national, régional et international.  Conscient des liens intrinsèques entre la parité des sexes et le développement, le Pakistan s’attelle à mettre en œuvre les mesures ambitieuses du Plan d’action de Beijing et a créé une commission nationale chargée d’examiner la mise en œuvre de ces recommandations, a déclaré Mme Simin Mahmood Jan.  Elle a indiqué que pour la première fois, 33% de sièges ont été réservés aux femmes lors des dernières élections visant à pourvoir les assemblées municipales, provinciales et nationales, ce qui a abouti à l’élection de près de 40 000 femmes. 


S’agissant du renforcement des ressources humaines afin d’atteindre les Objectifs du Millénaire, elle a déclaré que les pays en développement, qui supportent déjà le fardeau de la dette, n’ont pas les moyens de financer la mise en valeur des ressources humaines qui leur permettraient d’atteindre les objectifs de développement agréés.  En ce qui concerne les migrations internationales, elle a estimé que ce problème devait être abordé en respectant le principe de la responsabilité commune et partagée des nations dans le cadre de la coopération internationale. 


M. EVGENY A. STANISLAVOV (Fédération de Russie) a appelé au renforcement de la coopération internationale dans le domaine de l’éducation permanente.  Il faut, a-t-il dit, utiliser au mieux les possibilités d’enseignement à distance en vue d’encourager une plus grande mobilité physique et une plus grande mobilisation des compétences dans un monde mondialisé.  Le représentant a attiré l’attention de la Commission sur le fait qu’après la disparition de l’Union soviétique, la préservation et le maintien de la langue russe comme moyens de communication et de formation étaient devenus des questions importantes pour les Russes vivant en dehors de la Fédération de Russie.  Abordant la question de la migration, le représentant a jugé qu’elle ne pouvait être isolée des processus politiques et économiques.  Il a donc appuyé l’idée d’une conférence des Nations Unies sur la migration internationale et le développement. 


La Conférence devra, a-t-il dit, analyser les causes originelles de la migration, ses tendances, et son impact sur la situation politique et socio-économique des pays d’origine, des pays de transit et ceux de destination, et proposer des mesures pour réguler les flux migratoires et lutter contre l’immigration illégale.  Le renforcement de la coopération régionale est, en la matière, l’un des moyens les plus efficaces de régulation de la migration.  Le représentant a ensuite estimé, à cet égard, que la Conférence de Genève de 1996 sur les réfugiés, les personnes déplacées, la migration et l’asile dans les pays de la Communauté des Etats indépendants (CEI) avait jeté les bases d’un partenariat entre ces pays, d’autres pays intéressés, et les organisations internationales et non gouvernementales.


Mme ADRIANA P. PULIDO SANTANA (Venezuela) a regretté que la communauté internationale n’ait pu parvenir à des objectifs plus ambitieux en matière de sexospécificité.  Elle a souligné la responsabilité des gouvernements et de la communauté internationale en ce qui concerne l’assistance technique pour la mise en valeur des ressources humaines des pays en développement.  Il s’agit, a-t-elle ajouté, de faciliter le dialogue entre les institutions financières et commerciales internationales afin d’assurer la cohésion entre les objectifs de développement et le fonctionnement desdites institutions. 


En outre, elle a présenté les démarches du gouvernement du Venezuela se fondant sur le principe de la justice sociale dans le souci d’assurer un soutien aux populations les plus pauvres.  C’est dans ce contexte, a-t-elle précisé, qu’ont été mis en place une banque de la femme et un fonds de microfinancement, en vue de permettre la participation active des groupes les plus défavorisés aux structures de production.  Notre souci, a-t-elle insisté, est d’en faire de réels acteurs de la lutte contre la pauvreté.  S’agissant de la coopération internationale, elle a souligné l’importance de la coopération Sud-Sud et la responsabilité des gouvernements des pays développés dans la mise en place d’un environnement mondial favorable à la croissance des pays en développement.   


M. CHITHAMBARANATHAN MAHENDRAN (Sri Lanka) a consacré sa déclaration à la question de la migration qu’il a qualifiée de centrale pour le développement.  Ses implications et ses conséquences sont importantes pour le monde en développement et le monde développé, a-t-il ajouté en précisant que dans son pays, cette question touche la vie de millions de citoyens et leur impact sur l’économie nationale.  Au Sri Lanka, a-t-il encore dit, une étude est en train d’être menée sur l’interaction qu’il faudrait établir avec les pays de destination.  Le représentant a ensuite pris note, en le regrettant, du fait que seuls 47 pays ont réagi positivement à l’idée de convoquer une conférence internationale sur les migrations et le développement.  Prenant aussi note du fait que l’Union européenne se félicitait de la constitution d’une Commission mondiale chargée d’analyser le phénomène de la migration et de faire des recommandations, le représentant a espéré que cette initiative ouvrirait la voie à la tenue d’une conférence internationale.


M. A. GOPINATHAN (Inde) a estimé que la mise en valeur des ressources humaines pour contribuer à la croissance économique était importante.  Il a soutenu la proposition du Secrétaire général visant à intégrer dans les stratégies de développement des ressources humaines des programmes spéciaux qui permettraient un accès universel à l’éducation et aux soins de santé.  A cet égard, il a estimé nécessaire un financement de 5 à 10 milliards de dollars supplémentaires par an pour atteindre l’objectif de l’accès universel à l’éducation primaire.  Dans le même ordre d’idées, il a déclaré que 66 milliards de dollars étaient nécessaires pour parvenir à un créer impact positif sur la santé sur les pauvres dans les pays en développement. 


En ce qui concerne la migration, il a estimé que les politiques d’immigration avaient avant tout besoin de nouvelles politiques sociales.  Il a déclaré que la mondialisation avait engendré un lien croissant entre le phénomène de la migration et les questions liées au commerce, à la compétitivité, ou encore à l’emploi.  Soulignant l’impact de cette réalité pour son pays, il a indiqué que 20 millions d’Indiens résidaient à l’étranger.


JOHN LANGMORE, Directeur à l’Organisation internationale du Travail (OIT) a indiqué que l’objectif des quatre principaux instruments de l’OIT est l’élimination de la discrimination devant le travail et celle des conditions de vie auxquelles les migrants sont exposés.  Les instruments diffèrent dans leurs approches, a-t-il précisé en indiquant que certains de ces instruments interdisent aux autorités publiques l’inégalité de traitement, tandis que d’autres visent à promouvoir l’égalité des chances et à éliminer, dans la pratique, toute forme de discrimination.  En adoptant ces instruments, le but était de réguler les conditions dans lesquelles les processus de migration s’opèrent et de fournir une protection spécifique aux catégories vulnérables de travailleurs.  Les normes de l’OIT visent l’égalité de traitement entre les nationaux et les non nationaux, et ses instruments s’adressent à tous les travailleurs quelle que soit leur nationalité.  Ils s‘appliquent donc aux migrants, a insisté le Directeur en attirant l’attention sur d’autres instruments qui sont tout aussi essentiels à l’établissement de normes minimales relatives aux migrations.  Il a cité la Déclaration universelle des droits de l’homme, les Conventions internationales de l’ONU et les instruments régionaux relatifs aux droits de l’homme.


M. LUCA DALL’OGLIO, Observateur permanent de l’Organisation internationale des migrations (OIM) a déclaré que l’augmentation croissante des mouvements de capitaux, et l’aggravation des disparités entre les pays en développement et les pays développés, ainsi que celles qui existent sur le plan démographique, étaient autant de sources et de causes des migrations internationales.  La mobilité humaine est une donnée nécessaire et inévitable de l’économie globale du monde actuel, a-t-il ajouté.  Face à cette réalité, il a souligné la nécessité pour la communauté internationale de faciliter la migration de la main-d’œuvre tout en luttant contre la migration clandestine, la migration forcée et les trafics d’êtres humains. 


La réflexion semblant portée essentiellement sur les aspects négatifs de la migration sur le développement, il a précisé que les migrants sont des agents potentiels du développement grâce à leurs investissements et au rapatriement de ressources financières qu’ils opèrent.  La valeur totale de ces transferts de ressources a une influence positive sur la réduction de la pauvreté dans les pays en développement et contribue au bien-être des familles des migrants.  Le représentant a exhorté les gouvernements à faire de l’immigration un facteur positif dont les retombées bénéficient à tous. 


Mme IRENE FREUDENSCHUSS-REICHL, Organisation internationale pour le développement industriel (ONUDI), a présenté les initiatives de l’ONUDI visant l’intégration économique des femmes dans le développement industriel.  Elle a fourni des détails sur un certain nombre de projets spéciaux et a expliqué la teneur du Programme à moyen terme de l’ONUDI pour la période 2002-2005 qui, tenant compte des inégalités entre les sexes, fait la promotion de programmes destinés aux femmes d’affaires.  Les programmes de renforcement des capacités conjuguent des activités de gestion d’entreprise et de promotion de techniques sur la base d’une évaluation des besoins.  Les entreprises, a-t-elle dit, ne sont pas seulement un moyen de générer un revenu mais aussi de contribuer au développement économique et de promouvoir la femme socialement et financièrement.  Passant en revue la gamme des programmes mis en place par l’ONUDI, la représentante a ajouté que l’Organisation a mis au point des stratégies et des programmes pour la réduction de la pauvreté qui tiennent compte de la dimension sexospécifique. 


Par exemple, a-t-elle indiqué, le développement de la capacité des femmes à diriger des entreprises est un programme central visant à renforcer les capacités productives du secteur privé.  La majorité de ces programmes sont exécutés en Afrique et visent surtout les secteurs agro-industriels dans les domaines de l’alimentation, du textile et du cuir.  Les micro et petites entreprises peuvent jouer un rôle important pour appuyer l’économie et le développement équitable, a-t-elle souligné.


Mme IRENA ZUBCEVIC (Croatie) s’est félicitée de l’intégration des questions liées à la dimension sexospécifique dans les objectifs de développement.  Elle a estimé que dans la plupart des pays, il restait un long chemin à parcourir en matière de parité des sexes.  Elle a rappelé que l’investissement dans les femmes et les filles contribuait à promouvoir la croissance économique.  C’est dans ce contexte que la Croatie a adopté une loi sur l’égalité des sexes. 


S’agissant de la question de la migration, qu’elle a définie comme un facteur de développement économique, elle a souligné que l’envoi d’argent et de salaires des migrants constituait un complément important de revenu pour les familles restées au pays.  Cependant, elle a insisté sur la nécessité de lutter contre la migration clandestine.


M. CLAUDIO ROJAS (Chili) a souligné que les efforts en matière de coopération internationale aux fins du développement sont bien inférieurs aux besoins requis.  Le transfert de fonds publics, a-t-il dit, ne suffira pas à satisfaire les besoins des pays en développement.  Sans des mesures visant à attirer le secteur privé, la réalisation des ODM restera aléatoire, a prévenu le représentant en dénonçant l’écart entre les déclarations de bonne intention et les faits.  S’attardant aussi sur la question des indicateurs, le représentant a jugé important d’éviter les doubles emplois.  En concluant, il a souhaité que Monterrey et Johannesburg restent la feuille de route pour la réalisation des ODM.  Il a appelé les Etats et les organismes de l’ONU à un travail concerté pour permettre un suivi plus coordonné et plus intégré des résultats de ces conférences. 


M. GEORGE WILFRED TALBOT (Guyana) a indiqué que son pays s’était engagé à assurer une pleine participation des femmes à la vie publique.  Un tiers des sièges sont réservés aux femmes lors des élections, a-t-il indiqué.  En ce qui concerne les migrations, il a souligné le lien qui existe entre ce phénomène et le développement dans son pays qui, a-t-il dit, n’a pas de restriction contre les flux migratoires.  Tout en regrettant la perte nette de ressources humaines, qu’il a définie comme une grande source de préoccupation pour son pays, il a souligné l’importance des sommes d’argent transférées à leurs familles par les migrants.  Si la fuite des cerveaux sape nos capacités institutionnelles en faveur du développement, les ressources qui proviennent des salaires des migrants nous permettent de financer des activités locales de production, a-t-il noté en formant le vœu que l'Assemblée générale convoque une session extraordinaire sur la question des migrations dans le contexte de la mondialisation afin d’être en mesure de faire de nouvelles recommandations sur les actions à prendre pour réguler ce phénomène.


M. O’NEIL FRANCIS (Jamaïque) a souligné les aspects bénéfiques des migrations internationales sur le développement des pays en développement.  Il a précisé que les revenus de la migration constituent aujourd’hui des ressources plus stables que celles de l’APD et des investissements étrangers directs pour les pays en développement.  Dans ce contexte, il s’est inquiété du manque de soutien politique en faveur d’une conférence internationale sur les questions liées aux migrations internationales.  Il a invité la communauté internationale à mettre en place des moyens d’examiner les liens entre les migrations et le développement, afin de d’assurer que la migration contribue à la croissance des pays en développement de manière durable.  L’objectif ne devrait pas être d’entraver la mobilité, mais de mieux la gérer.  Malgré le manque de progrès, a-t-il ajouté, il faut tout mettre en œuvre pour renforcer la coopération internationale et le dialogue, afin que les questions liées aux migrations internationales soient mieux gérées. 


M. DER KOGDA (Burkisa Faso) a souligné que les migrations internationales constituent un phénomène extrêmement complexe qui touche de plus en plus de pays et qu’elles ont des causes et des conséquences démographiques, sociales, économiques et politiques.  Il a rappelé qu’environ 175 millions de personnes résident dans un pays autre que le leur, ce qui représente 3% de la population mondiale.  Entre 1990 et 2000, a-t-il encore rappelé, le nombre de migrants dans le monde a augmenté de 21 millions de personnes soit une augmentation de 14%.  Ces dernières années, l’immigration est devenue un sujet de préoccupation majeure dans un nombre croissant de pays.  Plus récemment, a ajouté le représentant, dans le sillage du 11 septembre, certains pays ont resserré leur politique à l’égard des immigrants, des réfugiés et des demandeurs d’asile.  Le représentant a donc appuyé l’idée de convoquer une conférence des Nations Unies sur les migrations internationales et le développement qui, selon lui, serait l’occasion d’ouvrir le dialogue, d’instaurer la confiance et de renforcer la coopération en vue de trouver des solutions adéquates aux problèmes engendrés par les migrations internationales.  Il a invité tous les Etats à aller au-delà de la perception de leurs seuls intérêts nationaux et à accepter la tenue de cette conférence.


Mme KARIN SHAM POO, Directrice adjointe du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a souligné l’importance que constitue l’éducation des filles, qui figure parmi les cinq priorités de l’UNICEF.  Le droit à l’éducation est l’un des droits qui, en ce qui concerne les filles, est le plus souvent violé.  65 millions de filles ne sont pas scolarisées, a-t-elle souligné.  Le lien entre l’éducation et le développement n’est plus à démontrer.  C’est pourquoi, l’investissement en direction des filles est l’investissement le plus productif qui soit.  Des femmes instruites ont plus d’options dans la vie et plus de moyens de contribuer à la production nationale.  Elles ont aussi plus de chance de se protéger contre la pandémie du VIH/sida.


Mme Sham Poo a par ailleurs précisé que l’UNICEF aidait les gouvernements à assurer aux filles une éducation de qualité et qu’elle avait choisi 25 pays pour y mener des activités spécifiques.  «En 2002, rien qu’en Afghanistan, nous avons permis l’entrée de 1 million de filles dans le secteur scolaire, pour arriver à un total de 4 millions d’enfants scolarisés à la rentrée 2003», a-t-elle précisé.  Parmi les recommandations de l’UNICEF figurent celles de créer des écoles le plus près possible du domicile, assurer la mise en place de programmes intégrés qui vont au-delà de l’école, ou encore aider financièrement les familles qui ont des filles scolarisées.  L’objectif de la parité des sexes d’ici 2005 exigera des investissements massifs en direction des services éducatifs, a-t-elle conclu, en ajoutant que l’éducation est un droit que l’UNICEF a la volonté d’assurer.


M. LUIS GALLEGOS CHIRIBOGA (Equateur) a mis l’accent sur le fait que les migrations internationales sont un phénomène mondial qui exige un traitement responsable de la part de la communauté internationale, en dénonçant ainsi la prédominance des politiques restrictives.  L’intégration du marché du travail est à la traîne par rapport à celle des biens et des capitaux, a-t-il poursuivi.  Dans différentes régions du monde, la recherche de meilleures conditions de vie dans un monde qui marginalise de plus en plus d’êtres humains a accéléré les courants migratoires.  Les différences de niveaux de revenus par habitant favorisent la migration vers les pays les plus riches.   Un tel phénomène ne peut être condamné, a estimé le représentant, lorsque l’on maintient les pays en développement dans une certaine dépendance économique en refusant l’accès de leurs produits aux marchés du Nord.  Dans les pays d’origine comme de destination, la migration dynamise les trois secteurs économiques, sociaux et financiers.  L’ampleur des envois de fonds est plus grande que celle des flux de l’aide publique au développement (APD) et est souvent comparable au niveau des investissements étrangers, a affirmé le représentant en donnant des chiffres selon lesquels en 2001, les envois de fonds ont atteint 9% du PIB de son pays.  Le traitement de ce phénomène exige le dialogue et la coordination aux niveaux régional et mondial.  Il faut reconnaître le problème et le principe de la responsabilité partagée qui en découle, a conclu le représentant. 


M. DUPITO DARMA SIMAMORA (Indonésie) a déclaré que le renforcement des capacités est essentiel au renforcement des efforts de développement des pays du Sud.  Il s’agit de renforcer les besoins locaux tout en tenant compte des réalités mondiales.  Nous partageons les vues de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) que les migrants doivent être considérés comme des agents potentiels du développement, d’autant plus que le total des revenus qu’ils transfèrent vers leurs pays d’origine dépasse largement aujourd’hui les montants de l’APD.  Dans ce contexte, le représentant a souhaité l’organisation d’une conférence internationale qui permettrait d’aboutir à la définition de dispositifs internationaux pour la gestion des migrations


M. GILBERT LAURIN (Canada) a attiré l’attention de la Commission sur le rôle des femmes dans le développement, et sur les aspects positifs de la mondialisation.  Il a d’abord cité la réduction du coût des marchandises de base découlant de la libération du commerce et son incidence positive sur les consommatrices que sont les femmes.  Il a ensuite souligné le rôle des TIC dans la promotion des femmes et de l’égalité entre les sexes.  Il a aussi fait observer que sans accès aux données ventilées par sexe et à l’analyse des sexospécifités, les planificateurs et les décideurs sont forcés de travailler sans suffisamment comprendre l’incidence sociale et économique de leurs décisions. 


L’égalité entre les sexes doit être intégrée dans toutes les activités, a-t-il insisté en se félicitant, dans ce contexte, de la collaboration entre le PNUD, l’UNICEF, la Banque mondiale et le Réseau du CAD de l’OCED pour sensibiliser davantage l’opinion au fait que l’égalité des sexes n’est pas seulement un objectif de développement mais un réel ingrédient de tous les autres objectifs de développement.  Le représentant a conclu en annonçant que son pays a conclu des négociations avec l’UNIFEM pour lancer un programme pluriannuel visant à renforcer la mise en œuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes dans sept pays de l’Asie du Sud-Est. 


Mme LETICIA RAMOS-SHAHANI (Philippines) a formé le vœu que la dimension sexospécifique continue d’être prise en compte dans les recommandations des différents sommets et conférences des Nations Unies.  S’agissant des migrations internationales, elle a souligné l’urgence de surmonter les défis posés par les mouvements transfrontaliers de populations.  Les migrations appellent à une coopération entre pays concernés, a-t-elle indiqué en déclarant que le nombre des migrants augmente de façon constante et a des impacts positifs sur les pays d’origine et de destination.  Parmi les priorités, elle a souligné la nécessité de traiter les causes profondes des migrations, dont la principale est la pauvreté; d’encourager un meilleur dialogue entre les pays d’origine et les pays destinataires; de mettre en évidence les conséquences positives des migrations internationales, et de faciliter la réintégration des migrants qui retournent dans leur pays d’origine. 


Par ailleurs, elle a souligné l’importance potentielle d’une contribution des Commissions régionales des Nations Unies pour trouver les réponses adéquates aux problèmes qui se posent.  A cet égard, elle a salué les travaux du Groupe d’experts sur les migrations qui s’est réuni dans la région Asie-Pacifique en 2001, à l’initiative de la Commission économique et sociale pour l’Asie-Pacifique (CESAP), en vue de renforcer les avantages issus des migrations internationales tout en réduisant leurs effets douloureux.  Elle a soutenu la déclaration du représentant de l’OIM qui estimait que les migrations pouvaient contribuer à la prospérité et à la croissance des pays d’origine et de destination.  Elle a

indiqué que la première conférence mondiale sur la contribution au développement des revenus issus des migrations se tiendrait à Shanghai, en Chine, en mai 2004.  A titre d’illustration, elle a indiqué que son pays percevait chaque année 12 milliards de dollars, dont quatre par des voies officieuses, au titre des revenus renvoyés par des migrants à leur famille, chiffre bien supérieur au montant de l’APD perçue par les Philippines.


M. FELIPE H. PAOLILLO (Uruguay) qui prenait la parole au nom du MERCOSUR, a fait part de la situation économique difficile à laquelle sont confrontés les pays membres du MERCOSUR.  Il a cité des données relatives à l’APD, qui montrent qu’en 2006, celle-ci passera à 26 milliards de dollars, son ratio avec le PIB des pays riches s’élevant à moins de 0,6%.  Ce chiffre, a averti le représentant, est inférieur à l’objectif fixé et bien en dessous des estimations de la Banque mondiale.  La Déclaration du Millénaire et le Consensus de Monterrey constituent deux aspects de la même problématique, a souligné le représentant.  Ces textes ayant consacré un partage des responsabilités entre les pays du Nord et les pays du Sud, leur mise en œuvre exige une coordination fondée sur une véritable solidarité. 


Le représentant a aussi estimé que la coopération internationale pour le soutien au développement ne saurait être considérée comme un palliatif.  Il a donc encouragé la recherche de voies novatrices, en se félicitant, dans ce cadre, du renforcement rôle des fonds et programmes des Nations Unies, et notamment du rôle de coordination assuré par le PNUD sur le terrain.  Le représentant s’est dit satisfait que les contributions au PNUD aient notoirement augmenté tout en regrettant l’augmentation insuffisante de ses ressources générales.  Il s’est tout de même félicité de l’augmentation de 2,4% des ressources accordées à la coopération technique entre pays en développement.  Il s’est, en outre, attardé sur les progrès de la coopération Sud-Sud en appelant à un appui financier et au soutien du secteur privé et de la société civile.  En la matière, il a demandé une démarche plus stratégique de manière à mettre à profit les connaissances et les ressources des pays au service des autres.  A cet égard, il a fait part de la détermination de son groupe à participer activement à la Conférence de haut niveau sur la coopération Sud-Sud qui doit se tenir à Marrakech.


M. JOSE RAMON LORENZO (Mexique) a souligné l’importance de l’égalité entre les sexes pour le développement économique et social.  Les conférences et sommets de l’ONU ont permis de mettre en relief le caractère multidimensionnel des questions d’égalité homme-femme.  Le représentant a défini la mise en valeur des ressources humaines comme un moyen d’assurer la croissance économique et d’éliminer la pauvreté.  La mise en valeur des ressources humaines, a-t-il ajouté, est décisive pour atteindre les ODM, notamment en ce qui concerne l’élimination de la pauvreté et la promotion du développement durable. 


Il a présenté les efforts déployés par son pays qui se traduisent dans les faits par des programmes et des campagnes en faveur de l’emploi tout en défendant les droits et les obligations des travailleurs.  Des programmes intitulés «ouvrir les espaces» sont adressés spécifiquement à des groupes défavorisés comme les personnes âgées ou handicapées.  Il faut des efforts concertés entre pays riches et pauvres pour améliorer les compétences techniques des individus des groupes les plus pénalisés et favoriser l’accès de tous aux fruits du développement.  En ce qui concerne la question des migrations internationales, il a souligné les liens complexes qui existent entre ce phénomène et le développement.  Dans ce contexte, il a souligné la nécessité de réponses coordonnées au niveau mondial en matière de gestion des migrations. 


M. MOHAMMED FADHEL AYARI (Tunisie) a, au nom de la mise en valeur des ressources, appelé les pays développés à augmenter l’APD pour qu’elle atteigne l’objectif fixé de 0,7% de leur PIB; à trouver une solution radicale au fardeau de la dette qui entrave le développement et détourne des ressources importantes; à ouvrir leurs marchés aux produits des pays en développement, et à accroître le flux des investissements étrangers directs (IED).  Après avoir fait part des efforts de la Tunisie dont le secteur de l’éducation absorbe près du tiers du budget de l’Etat, le représentant est passé à la question de l’égalité entre les sexes.  Il a ainsi souligné que son pays a été un pionnier dans le monde arabe et islamique en matière d’émancipation totale de la femme.  En 1993, un amendement a été apporté au Code du statut personnel pour faire évoluer les droits de la femme du stade de simple concept de l’égalité à celui du partenariat entre la femme et l’homme.  La présence de la femme est devenue visible dans tous les domaines même dans ceux qui étaient l’apanage exclusif des hommes, a affirmé le représentant. 


Concluant sur les questions de migrations internationales, il a appuyé la convocation d’une conférence internationale qui doit, selon lui, comporter trois axes: à savoir l’analyse des aspects économiques de l’émigration et sa place dans les structures et systèmes de production; l’étude des aspects démographiques et socioculturels de l’émigration en relation avec les besoins et potentialités en ressources humaines qualifiées; et l’analyse des aspects techniques et politiques de l’organisation de la gestion du phénomène migratoire.  En attendant la conférence, le représentant a souscrit à l’idée d’organiser une session extraordinaire de l’Assemblée générale sur la question


M. MAJDI RAMADAN (Liban) amis l’accent sur la nécessité de mettre fin à la marginalisation des femmes en soulignant la nécessité d’intégrer les questions de sexospécificité dans la mise en oeuvre des recommandations de la Déclaration du Millénaire.  Compte tenu des inégalités entre les hommes et les femmes, en matière de revenus, d’accès à l’emploi et aux soins, des programmes doivent être créés et mis en œuvre en vue de promouvoir l’inclusion des femmes dans les zones rurales et urbaines.  Soulignant les liens entre les migrations et le développement, il a déclaré que les migrations étaient bénéfiques aux pays destinataires et aux pays exportateurs de main-d’oeuvre.  Même si ces migrations se traduisent par une fuite des cerveaux, a-t-il reconnu, les transferts de salaires des travailleurs émigrés constituent une source de revenus pour les familles restées au pays et contribuent à la lutte contre la pauvreté.  Le Liban, dont les migrants représentent le triple de la population restée au pays, a-t-il conclu, est conscient de la contribution que lui apportent les migrations depuis de nombreux siècles, et nous remercions toutes les nations qui ont accueilli des migrants originaires de notre pays. 


M. SERHII SAVCHUK (Ukraine) s’est félicité des progrès accomplis dans la rationalisation des activités opérationnelles des Nations Unies en notant la coordination accrue entre le Siège et le terrain.  Il a aussi relevé le renforcement des capacités de l’ONU dans les domaines de l’évaluation, du contrôle, de l’intégration et de l’harmonisation des processus programmatiques des fonds et programmes.  Ce processus d’intégration, a poursuivi le représentant, doit continuer.  Il faut, en outre, tenir davantage compte des perspectives régionales et des cadres de partenariats plus élargis.  Parlant du financement de ces activités, le représentant s’est félicité de la hausse de l’APD tout en demandant des efforts renouvelés en ce qui concerne les ressources générales des fonds et programmes.  Il a estimé que la mobilisation des ressources financières doit être liée à la performance et s’est félicité, à cet égard, des cadres de financement pluriannuels. 


Après avoir salué le partenariat entre les agences opérationnelles de l’ONU, les institutions de Bretton Woods, les pays donateurs et les autres parties prenantes, le représentant a appelé à une meilleure articulation des priorités nationales de son pays dans les activités de l’ONU, en ce qui concerne, entre autres, les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl et la lutte contre le VIH/sida.  Il a, par exemple, dit attendre la pleine mise en œuvre de la Stratégie des Nations Unies sur Tchernobyl par le biais de projets pertinents.


M. ALI YAHYA (Israël) s’est félicité de la reconnaissance universelle de la contribution des femmes au développement.  Il a formé le vœu que les Etats Membres puissent tirer partie des consensus issus des grandes Conférences des Nations Unies pour améliorer la situation des femmes.  La promotion de la femme nécessite une nouvelle réflexion sur le rôle de la coopération internationale dans le souci de créer un monde plus équitable.  Les statistiques montrent que la majorité du milliard de personnes vivant dans la pauvreté abjecte sont des femmes, cette situation résultant du statut des nombreuses générations de femmes victimes de discrimination.  Il a souligné l’importance de l’éducation des filles, qu’il a définie comme le meilleur investissement en direction du développement. 


S’agissant des efforts de son pays, il a précisé qu’Israël, qui dispose d’une loi sur l’égalité des sexes depuis 1951, a également ratifié la convention internationale sur des droits civils et politiques.  Dans le domaine de l’agriculture et des PME, Israël axe ses efforts en matière de formation sur les besoins des femmes.  Bien qu’elles soient encore sous-représentées dans la société et que des obstacles se posent encore à leur promotion, il y a eu une amélioration marquée de leur condition en Israël depuis la Conférence de Beijing. 


M. ARMEN MARTIROSYAN (Arménie) a déclaré que face à la mondialisation, la migration internationale pouvait être un moyen de lutte contre la pauvreté.  Ce phénomène, a-t-il ajouté, peut aussi pallier les situations caractérisées par le vieillissement de la population.  Enfin, le représentant a, à son tour, évoqué la question des transferts de fonds pour défendre les migrations de travailleurs au niveau international.  Il a donc voulu que la mondialisation concerne aussi la mobilité de la population active, entre autres, pour lutter contre l’immigration illégale et les violations des droits de l’homme qui en découlent.  Le problème de la migration existe et s’aggrave et il est indispensable de le résoudre, a dit le représentant en appuyant le principe de la convocation d’une conférence internationale.


Mme YANKILA SHERPA (Népal) a défini la mise en valeur des ressources humaines comme le meilleur moyen de placer l’individu au centre de tous les programmes de développement.  C’est pourquoi elle a exhorté la communauté internationale à faire des efforts en matière de promotion de la formation, de l’éducation et de la santé dans les pays en développement et notamment en direction des groupes les plus défavorisés.  Précisant que les femmes constituent la moitié de la population mondiale et de la population active, elle a déclaré que sans leur participation égale au processus de développement, les sociétés en développement resteront faibles.  Après avoir été perçue essentiellement sous l’angle des droits de l’homme, la condition de la femme l’est aujourd’hui, à travers sa contribution décisive au processus de développement, comme un facteur décisif de la croissance économique.  Malgré les efforts du Népal pour la promotion des femmes, l’écart entre les sexes demeure important, notamment en matière de scolarisation.  La durée de vie des femmes est plus courte que celles des hommes, a-t-elle ajouté, alors que 40% des filles entre 15 et 19 ans donnent naissance à un premier enfant.


M. KENYORU (Kenya) a souligné le lien entre développement et égalité entre les sexes, en expliquant que dans son pays, des mesures importantes ont été prises pour garantir la présence des femmes dans les efforts de développement.  Il a également souscrit à l’idée selon laquelle la mise en valeur des ressources humaines et l’accès aux TIC sont la clef d’un développement durable.  Quant à la question des migrations internationales, le représentant a souhaité que la Deuxième Commission ne perde pas de vue les travaux effectués par l’OIM.  Tout en se félicitant de la constitution de la Commission globale, il a souhaité qu’elle réserve une place centrale aux travaux de l’OIM.


Mme HUSNIYYA MAMMADOVA (Azerbaïdjan) a défini la mise en valeur des ressources humaines comme le meilleur moyen de transformer en réalité les Objectifs de développement du Millénaire.  Le capital humain, a-t-elle ajouté, est la pierre angulaire d’une croissance économique durable et de la lutte contre la pauvreté.  C’est pourquoi, le gouvernement de l’Azerbaïdjan accorde une grande priorité à l’éducation primaire ainsi qu’à la formation aux nouvelles technologies.  Une meilleure main-d’oeuvre permettrait à chaque individu qualifié de mieux profiter des fruits de la croissance et du développement. 


La représentante a par ailleurs défini l’accès à l’eau potable, à l’alimentation et aux soins de santé comme une autre condition de la promotion du développement économique. S’agissant des activités opérationnelles de développement, elle s’est félicitée du rôle unique que joue l’UNIFEM en faveur de la sécurité économique des femmes et de leur promotion.  L’emploi des femmes, a-t-elle ajouté à cet égard, est une condition essentielle à la mise en place d’un marché du travail équitable et pour se faire la contribution des gouvernements est indispensable.  La représentante a ensuite présenté les efforts de son pays en faveur des femmes rurales.


M. SHAHID HUSAIN, Organisation de la Conférence islamique (OCI), a, après avoir souscrit au postulat qui sous-tend le rapport du Secrétaire général sur la démarginalisation des femmes, rejeté les allégations des médias sur le prétendu statut inférieur que la femme occuperait dans la société musulmane et la nécessité impérieuse de réformes.  L’Islam, a-t-il affirmé, consacre l’égalité entre les hommes et les femmes dans tous les aspects de la vie sociale et civique.  Le fait, que dans certains Etats membres de l’OCI, les femmes ne peuvent jouir de tous ces droits, est dû aux obstacles sociétaux, aux traditions et à la négligence coloniale.  Ces anomalies ont été reconnues et des mesures correctives sont introduites à divers degrés.  La rapidité avec laquelle des progrès peuvent et pourront être enregistrés dépend naturellement des ressources et de la faculté des gouvernements et des sociétés à s’opposer à des traditions anciennes.  Pour sa part, l’OCI accueille avec satisfaction l’appui technique et financier de l’ONU et de ses autres partenaires au développement.  


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