AG/EF/410

LA COMMISSION S’INQUIETE DE L’ACUITE DES PROBLEMES DE BUDGET ET D’INTENDANCE QUI POURRAIENT PARALYSER LES ACTIVITES DE L’UNITAR

07/11/02
Communiqué de presse
AG/EF/410


Deuxième Commission

27e séance – matin


LA COMMISSION S’INQUIETE DE L’ACUITE DES PROBLEMES DE BUDGET ET D’INTENDANCE QUI POURRAIENT PARALYSER LES ACTIVITES DE L’UNITAR


“Si la pertinence des activités de l’UNITAR est reconnue, sa crédibilité institutionnelle devrait aussi l’être.  Les Nations Unies profitent directement des programmes de formation de diplomates aux affaires multilatérales, qui rendent le système multilatéral plus efficace.  Elles devraient donc au moins y contribuer en nature, notamment par la gratuité et l’entretien des locaux qu’occupe l’Institut”, a déclaré ce matin le Directeur général de l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR).  Il s’adressait aux membres de la Commission économique et financière (Deuxième Commission), et faisait ainsi référence à la question non résolue des loyers et des frais d’entretien, qui porte atteinte au fonctionnement de l’UNITAR. 


La question ainsi évoquée entrait dans le cadre de l’examen du point de l’ordre du jour de la Commission relatif à la formation et à la recherche.


M. Marcel Boisard a rappelé que depuis une décennie, l’Assemblée générale appelle, à travers des résolutions, tous les gouvernements, et notamment ceux des pays industrialisés, qui sont les premiers bénéficiaires des programmes de formation de l’UNITAR, à offrir un appui financier généreux à cet Institut.  Il a regretté que cet appel n’ait pas été entendu et que seuls sept pays développés aient contribué au budget du Fonds général de l’UNITAR.  Déclarant que l’UNITAR a du mal à faire face aux frais de loyer et d’entretien de locaux qui lui sont exigés par l’Organisation, et qui s’élèvent à 150 000 dollars par an, le Directeur général a annoncé que les ressources actuelles de l’Institut ne lui permettraient pas de dispenser aux diplomates et aux spécialistes des Etats pauvres en développement, les formations dont leurs pays ont besoin en cette période de mondialisation, alors que dans le même temps, les personnels des Etats les plus nantis bénéficient gratuitement des prestations de cet organisme totalement autofinancé.


Intervenant sur cette question, les délégations du Venezuela, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, de Belize, au nom de la Communauté des Caraïbes, du Pakistan, et du Nigéria, ont demandé que la Commission lance un appel à l’Assemblée générale pour qu’elle prenne une décision urgente qui accorderait à l’UNITAR la gratuité du loyer et de l’entretien des locaux qu’il occupe.  Reconnaissant l’importance des programmes de l’Institut, le représentant de la Fédération de Russie a quant à lui proposé qu’ils soient renforcés par l’introduction de matières ayant trait à la lutte contre le terrorisme, à l’appui aux pays en transition, et à la promotion du développement durable.


Dans le cadre de l’examen du point sur la formation et la recherche, la Commission a aussi discuté des activités de l’Université des Nations Unies (UNU).  La délégation du Japon a, à cet égard, apprécié que l’UNU se soit engagée dans la recherche académique sur des thèmes concernant la paix et la gouvernance, ainsi que la préservation de l’environnement, le développement humain et la promotion du développement durable.  Souhaitant que davantage d’Etats Membres contribuent au budget de l’UNU, le représentant a encouragé l’Université, qui est basée au Japon, mais travaille avec un certain nombre de centres de recherches universitaires situés à la fois dans les pays industrialisés et dans les pays du Sud, à établir des contacts plus étroits avec les gouvernements et le secteur privé, afin de bénéficier de leurs parrainages et de leurs contributions financières.


La Deuxième Commission avait, en début de séance, écouté la présentation, par la délégation du Venezuela, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, de trois projets de résolution relatifs à la mondialisation et l’interdépendance; à l’application des décisions prises par la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) et par l’Assemblée générale à sa XXVème session extraordinaire; et à la Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés.


Outre les délégations ci-dessus citées, la Commission a aussi entendu les interventions des représentants de la Suisse, de la Jordanie, d’Israël, et de l’Islande.  Le Recteur de l’Université des Nations Unies a également pris la parole.


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux cet après-midi, à 15 heures, en examinant le point de son ordre du jour relatif à la souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé.


Présentation de projets de résolution


Mondialisation et interdépendance


Le représentant du Venezuela, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a présenté à la Commission un projet de résolution relatif au rôle de l’Organisation des Nations Unies s’agissant de promouvoir le développement dans le contexte de la mondialisation et de l’interdépendance (A/C.2/57/L.29).  Aux termes de ce projet, l’Assemblée générale réaffirmerait que l’Organisation, en tant qu’instance universelle, a un rôle central à jouer s’agissant de promouvoir le développement, en particulier en favorisant un partage plus équitable des avantages de la mondialisation et en renforçant la cohérence des politiques concernant les questions de développement.


Application des décisions prises par la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) et par l’Assemblée générale à sa Vingt-cinquième session extraordinaire


La Commission a entendu sur ce point, la présentation, par le Venezuela, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, d’un projet de résolution intitulé «Vingt-cinquième session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée à un examen et une évaluation d’ensemble de l’application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) et au renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) (A/C.2/57/L.30)».  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale appellerait l’attention sur les engagements pris par les gouvernements aux fins de la mise en œuvre du Programme pour l’Habitat, de la Déclaration sur les villes et autres établissements humains en ce nouveau millénaire ainsi que de la réalisation de l’objectif de développement établi pour le Millénaire, qui consiste à améliorer sensiblement les conditions de vie d’au moins 100 millions d’habitants de taudis d’ici à 2020.  Elle demanderait instamment à tous les pays de renforcer leurs activités de développement ayant trait aux logements et aux établissements humains dans leurs cadres nationaux de planification du développement.


Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avances


Le représentant du Venezuela a ensuite présenté à la Commission, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, un projet de résolution relatif à la Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (A/C.2/57/L.31).  Aux termes de ce projet, l’Assemblée générale réaffirmerait que le suivi du Programme en faveur des pays les moins avancés (PMA) pour la décennie 2001-2010 à l’échelle mondiale devrait être essentiellement fondé sur l’évaluation des résultats économiques et sociaux des PMA, le suivi de l’exécution des engagements pris par ces derniers et leurs partenaires de développement aux niveaux national, sous-régional, régional et sectoriel, et l’examen des politiques mondiales, avec leurs conséquences pour les PMA.


Formation et recherche


Présentation de rapports


Université des Nations Unies


M. JOANNES VAN GINKEL, Recteur de l’Université des Nations Unies (UNU), a présenté à la Deuxième Commission le rapport du Conseil de l’Université des Nations Unies, publié sous la cote (A/57/31).  L’UNU a réussi à mettre en œuvre son plan de développement stratégique, a dit M. Van Ginkel, et nous avons mis au centre de cette stratégie le concept de l’intégration régionale.  L’Afrique est la première cible de mise en œuvre de ce concept.  Ensuite, l’UNU a lancé, à Tokyo, un programme de recherches sur la paix et la gouvernance.  Une initiative du même type, mais centrée sur la résolution des conflits et l’ethnicité, a été lancée en Irlande du Nord et l’Université collabore avec le Centre pour la paix et l’étude des conflits d’Ibadan au Nigéria (CEPACS) sur un projet de recherches intitulé “Recherche sur les conflits ethniques en Afrique: questions méthodologiques et éthiques dans la recherche sur les sociétés déchirées par la violence”.  Ce projet qui met l’accent sur les conflits à base ethnique, réunit des chercheurs originaires du Cameroun, du Congo, du Ghana, du Nigéria et de l’Afrique du Sud, qui collaborent avec leurs homologues venus d’Irlande du Nord, du Canada, des Etats-Unis et du Japon.


L’UNU travaille aussi dans le domaine de la préservation de l’environnement et de la promotion du développement durable.  A cet égard notre Centre de programmes sur l’environnement et la promotion du développement durable a poursuivi ses activités de renforcement des capacités dans le domaine de la surveillance des pollutions environnementales et de la gouvernance de l’hydrosphère côtière.  Ces projets sont essentiellement financés par le secteur privé, dont notamment la compagnie japonaise Shimadzu.  L’Institut de l’UNU pour les nouvelles technologies, basé à Maastricht, pays bas, a pour sa part poursuivi les recherches qu’il mène sur l’assimilation des technologies numériques et l’usage de l’Internet en Afrique.  Quant à notre Institut de recherches sur les ressources naturelles de l’Afrique (UNU-INRA), qui est basé à Accra au Ghana, il a poursuivi le renforcement de ses initiatives de développement et de renforcement des capacités humaines et techniques.  Nous avons constitué un groupe de travail chargé de promouvoir la connaissance des activités que mène l’UNU-INRA, et de renforcer la cohérence de ses programmes de terrain.  Ce groupe de travail devrait nous remettre son rapport le mois prochain.  J’ai personnellement visité trois pays d’Afrique: le Cameroun, la Côte d’Ivoire, et le Sénégal, pour identifier les domaines dans lesquels l’UNU-INRA pourrait collaborer avec eux.


Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (A/57/14). 


Le rapport du Directeur général de l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) couvre la période du 1er juillet 2000 au 30 juin 2002 et est présenté en trois grands chapitres: le programme de formation à la diplomatie multilatérale et à la gestion des affaires internationales; les activités du bureau de New York; les programmes de formation et de renforcement des capacités dans le domaine du développement économique et social. 


Dans sa première partie, sont abordées les questions relatives aux bourses de formation à la diplomatie, le rétablissement de la paix et diplomatie préventive, le programme de formation à l’application du droit à l’environnement et le programme d’enseignement par correspondance sur les opérations de maintien de la paix.


Dans le deuxième chapitre sont abordées les activités du Bureau de New York de l’UNITAR et dans le troisième chapitre les différents programmes de formation et de renforcement des capacités notamment dans le domaine de la gestion des produits chimiques et des déchets, sur les changements climatiques, à la coopération décentralisée et au développement durable mené par le Centre international de formation des autorités locales, aux technologies de l’information et des communications, aux aspects juridiques de la gestion de la dette et des finances en Afrique subsaharienne et au Viet Nam, enfin aux relations économiques extérieures. 


Le rapport précise entre autres que l’exécution des programmes de formation sont destinés au personnel, tous niveaux de responsabilité et fonctions confondus et des ministères des Etats Membres.  La plupart des programmes de formation en matière de développement économique se déroulent sur le terrain et les deux tiers des activités de l’UNITAR dans des pays en développement et des pays en transition.  Pendant la période examinée, 223 programmes, ateliers et séminaires ont été organisés sur les cinq continents et ont profité à plus de 11 400 personnes. 


M. MARCEL BOISARD, Directeur général de l’UNITAR, a déclaré que les programmes de formation, de recherche sur la formation et de renforcement des capacités se déroulent régulièrement et se consolident.  Il a précisé que chaque mois, une dizaine de séminaires, ateliers ou réunions de travail ont lieu sur l’un des cinq continents et que chaque année quelque 6 000 fonctionnaires des Etats Membres, a différents niveaux de compétences et de responsabilités, bénéficient des programmes de l’UNITAR.  Il a ajouté que toutes les exigences des instances de l’ONU, dont celles de la Deuxième Commission, ont été suivies par l’UNITAR, notamment sur les questions de son autofinancement, sur la focalisation des programmes plus orientés vers l’action, les priorités en direction de la gestion des affaires internationales et pour le développement économique et social.  Il a évoqué les efforts de son institution pour assurer une présence pertinente à New York, comme en témoigne l’organisation d’une cinquantaine de séminaires en 2002 dans cette ville.  A cet égard, il a précisé que tous les programmes de l’UNITAR sont conçus et conduits en étroite collaboration avec des organismes des Nations Unies en soulignant les efforts de cet organisme de se conformer aux récentes résolutions de l'Assemblée générale qui ont appelé à un engagement plus systématique de cet Institut aux travaux de l’ONU. 


Par ailleurs, M. Boisard a évoqué de récents développement dans les activités de l’UNITAR avec, entre autres, le prochain lancement de programmes de formation par voie électronique, initiative qui constitue la suite logique des programmes d’enseignement par correspondance déjà en cours.  En outre, il a énuméré les résultats considérés comme tangibles et positifs des activités de l’UNITAR.  S’il s’est félicité que la confiance dans la conduite administrative et financière de l’UNITAR soit revenue, il a formé le vœu que


celle-ci se traduise par une meilleure mobilisation des contributions volontaires.  Il a précisé que, dans leur dernier rapport pour le biennium se terminant le 31 décembre 2001, les commissaires aux comptes ont noté qu’au cours de cette période, la proportion des participants originaires de pays en développement a plus que doublé, passant de 13% à 29% et que seulement sept pays industrialisés ont contribué au Fonds général. 


En ce qui concerne le Fonds général, il a déclaré que sa vulnérabilité n’était pas saine car elle prive l’UNITAR de toute flexibilité pour répondre à des besoins avérés urgents de formation dans les pays en développement.  Il a regretté que la majorité des pays donateurs qui ont suspendu leurs contributions volontaires au plus fort de la crise de l’UNITAR, dans les années 80, ne les ont pas renouvelées depuis, malgré le succès de la restructuration de l’Institut. Dans ce contexte, il a suggéré à ces pays de reprendre leur contribution sans délai, même d’un montant correspondant à la moitié de ce qu’ils versaient avant la suspension de leur aide.  Si les programmes de l’UNITAR sont vraiment utiles et nécessaires, comme semblent le montrer toutes les évaluations conduites, a-t-il ajouté, il appartient à l’Organisation de prendre à sa charge des frais qui sont minimes pour le budget ordinaire global des Nations Unies, à savoir moins de 150 000 dollars US par an. Une des suggestions proposée par l’UNITAR serait de payer des coûts administratifs d’un taux à déterminer, plutôt qu’un loyer. 


Déclarations


Mme JULIA LOPEZ-CAMACARO.(Venezuela) a regretté la publication tardive des rapports concernant la question de la formation et de la recherche, et a déclaré, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, que l’apport des travaux menés par l’Université des Nations Unies (UNU) en cette période de mondialisation était précieux.  La formation des ressources humaines est en effet devenue cruciale dans les domaines de la gouvernance économique, environnementale et politique.  Le Groupe des 77 et la Chine encourage l’UNU à poursuivre sur cette lancée et à renforcer sa collaboration avec les centres de recherche régionaux qui sont ses partenaires en recherche et en formation dans les régions en développement.  Pour mener à bien ses tâches, l’UNU aura cependant besoin de ressources substantielles et prévisibles.  Aussi lançons-nous donc un appel à tous les Etats pour qu’ils lui apportent leur soutien.  Concernant l’UNITAR, nous constatons que ses programmes ont bénéficié à tous les pays. 


Les pays en développement se réjouissent notamment des cycles de formation qu’elle a organisés dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC).  Nous regrettons que les pays industrialisés, qui sont les plus grands bénéficiaires des programmes de formation de l’UNITAR, aient considérablement réduit la contribution budgétaire qu’ils lui versaient.  Il est aussi de plus en plus alarmant de constater que l’UNITAR continue d’avoir des problèmes de loyer.  Le Groupe des 77 et la Chine est d’avis que l’Assemblée devrait trouver une solution définitive à cette question, ceci à l’intérieur du budget ordinaire de l’ONU.  Comme les autres organismes de l’Organisation, nous pensons, a-t-elle dit, que l’UNITAR ne devrait pas avoir à payer des charges de loyer et d’entretien, alors qu’elle fait partie du système onusien.


M. MASASHI MIZUKAMI (Japon) a déclaré que depuis la création de l’Université des Nations Unies, il y a plus de 25 ans, de nouveaux problèmes sont apparus, qui exigent une démarche holistique à plusieurs volets.  Il s’est félicité de la capacité de l’Université de s’acquitter de son rôle et il s’est dit fier que le siège de cette université soit à Tokyo.  Il a salué les activités de cette université qui couvrent aussi bien les questions de paix et de bonne gouvernance que le développement environnemental, les programmes de développement durable et le développement des ressources humaines.  Il a noté que depuis la Conférence de Stockholm sur l’environnement humain, en 1972, et le Sommet de Rio, en 1992, des douzaines d’accords environnementaux multilatéraux ont vu le jour.  Dans ce contexte, il a formé le vœu que l’Université des Nations Unies prenne des initiatives appropriées pour que ces accords multilatéraux fassent l’objet d’activités coordonnées.  Il a remercié l’Université pour sa volonté d’établir des rapports avec les autres universités et académies à travers le monde.  Il a estimé opportun que l'Assemblée générale adopte une résolution qui fasse le point sur la contribution de cette Université et établisse une meilleure corrélation entre les travaux de celle-ci et le système des Nations Unies.  Il a formé le vœu d’un élargissement du nombre des contributeurs dans un souci d’efficacité et de développement de cette Université et des champs qu’elle couvre.  Par ailleurs, il a souligné les efforts en direction d’une meilleure visibilité de cette Université et des buts qu’elle poursuit. 


M. BORIS S. AVRAMENKO (Fédération de Russie) a déclaré que l’UNITAR a bien rempli, depuis une vingtaine d’années, le mandat qui lui avait été assigné.  Grâce à l’Institut, de nombreux personnels diplomatiques ont pu recevoir les formations dont ils avaient besoin.  La Fédération de Russie propose cependant que l’UNITAR introduise de nouvelles matières dans ses programmes, notamment dans les domaines de la lutte antiterroriste, du financement du développement et de la promotion du développement.  Notre pays est prêt à prendre part à la refonte des activités de formation de l’UNITAR.  La Fédération de Russie pense aussi que l’UNU devrait pourtant s’impliquer davantage dans la recherche sur les grandes questions qui se posent à la communauté internationale en ce nouveau millénaire et qui touchent, entre autres, à la sécurité internationale, à la mondialisation, à la réforme monétaire et financière internationale et au développement durable.


Mme ARIANE WALDVOGEL (Suisse) a salué les travaux de formation menés par l’UNITAR et que l’on peut regrouper en deux catégories : la première qui concerne la diplomatie multilatérale et la gestion des affaires internationales et la seconde ayant trait au développement économique et social.  Elle a précisé que l’un des grands atouts de l’UNITAR est la combinaison de connaissances et de savoir-faire acquis à la fois dans les négociations multilatérales et sur le terrain.  En mettant en valeur cette double compétence, s’est-elle félicitée, l’UNITAR assiste de manière extrêmement efficace les pays en développement et à économie en transition, ainsi que les pays industrialisés, dans les divers processus multilatéraux.  Dans ce contexte, il contribue activement à la mise en œuvre du Plan d’action 21 et des conventions environnementales et apporte un soutien à la gestion de l’initiative de la dette des pays pauvres les plus endettés. 


La représentante a par ailleurs déclaré que son pays était d’avis que l’UNITAR mérite un appui politique et financier soutenu.  Elle a regretté, qu’à l’instar d’autres organismes des Nations Unies, cet Institut ne reçoive aucune contribution financière directe du budget ordinaire de l’ONU. Tout en se félicitant de l’apport du Fonds d’affectation spécial pour financer les programmes de l’UNITAR, elle a regretté que les ressources à la disposition du Fonds général demeurent largement insuffisantes pour financer le bon fonctionnement de l’Institut. C’est pourquoi, elle a invité les Etats Membres, en particulier les pays industrialisés et ceux qui ont recours aux programmes de formation de l’UNITAR, à participer au financement du Fonds général, afin d’assurer la viabilité et le développement de ces programmes.  Elle a également précisé que la Suisse met gratuitement des locaux à la disposition de l’UNITAR dans la Maison internationale de l’environnement à Genève, situation qui semble contredire les paragraphes 3 et 14 du rapport du Secrétaire général sur cette question.  C’est pourquoi, elle a souhaité, de la part du Secrétariat, de plus amples informations sur le détail des frais qui incombent à l’UNITAR, à Genève et à New York, en vue d’une négociation fructueuse de la résolution  que l'Assemblée générale adoptera à ce sujet. 


M. WALID AL-HADID (Jordanie) a déclaré que l’Académie de leadership de l’Université des Nations Unies, basée à Amman en Jordanie, mène en ce moment un projet de recherches sur les défis auxquels les dirigeants du monde auront à faire face au cours de ce nouveau siècle.  A cet effet, l’Académie est en train de mener une série d’entretiens avec un certain nombre de responsables de l’ONU et de ses Etats Membres pour connaître leur vision de l’avenir et avoir une idée des exigences du nouveau type de leadership qui devra s’imposer.  L’Académie compte aussi développer des cycles de formation d’un type nouveau pour les professionnels en milieu de carrière.  Ces programmes s’adresseront essentiellement aux cadres administratifs et politiques des pays membres de la Ligue arabe.  L’Académie a aussi l’intention d’utiliser les liens qu’elle a avec l’Université de Jordanie pour utiliser le réseau vidéo satellite dont dispose la Banque mondiale au niveau global.  La Jordanie a enfin le plaisir d’annoncer que le bâtiment qui va abriter définitivement l’Académie sera bientôt, dans un délai d’un an, opérationnel.


S’exprimant au nom de la CARICOM, M. STUART W. LESLIE (Belize) a déclaré que le renforcement des capacités est une des clefs du développement des pays en développement.  A cet égard, il s’est félicité de la contribution et des travaux de l’UNUTAR et de l’UNUversité des Nations UNUes (UNU) en ce domaine.  La formation et le développement des compétences techniques sont décisives pour les pays en développement, notamment dans le domaine de la santé, de l’éducation et du développement économique et social.  Il a formé le vœu que l’on mette tout en œuvre pour que les technologies pertinentes soient accessibles aux pays les plus défavorisés.  Dans ce contexte, il a reconnu le rôle primordial des institutions de formation des Nations UNUes, tout particulièrement de l’UNUTAR et de l’UNU, pour aider les pays en développement à acquérir les compétences nécessaires pour maîtriser les outils des nouvelles technologies.  Il a souhaité que des études sur la gestion intégrée entre l’UNU et les Caraïbes soient développées.  Il a salué la contribution de l’UNUTAR pour la formation des diplomates des Caraïbes.  C’est pourquoi il a formé le vœu que cet Institut obtienne les moyens dont il a besoin pour s’acquitter de ses missions. 


M. AMOS NADAI (Israël) a dit que son pays appuie les travaux de l’UNITAR.  Israël soutient en particulier les programmes ayant trait aux technologies de l’information et de la communication (TIC), au renforcement des capacités et à celui des institutions de développement.  Pays sans ressources naturelles, Israël a toujours pensé que le développement des ressources humaines était la clef du développement économique et social.  Comme l’UNITAR, nous concentrons nos programmes d’aide et d’assistance aux pays en développement à la formation et à l’appui technique.  C’est essentiellement ce que fait le Centre Mashav, qui est chargé des activités de coopération d’Israël.  L’an dernier, Mashav a formé 3 000 spécialistes originaires de pays en développement.


M. THORSTEINN INGOFSSON (Islande) s’est félicité des travaux de l’Université des Nations Unies (UNU) qui est devenue un centre de réflexion dynamique des Nations Unies.  Il a souligné la qualité des travaux et des recherches qu’elle a entrepris en Islande en matière de sciences géothermiques développées entre l’Islande et l’UNU.  En 24 ans, a-t-il précisé à cet égard, 279 scientifiques et ingénieurs originaires de 39 pays ont participé à ces travaux.  43% d’entre eux provenaient d’Asie, 26% d’Afrique, 14% d’Amérique latine et 17% d’Europe centrale et de l’Est.  Depuis 1998, un deuxième programme de formation sur les pêches a débuté en Islande et une bonne coopération a déjà été nouée avec l’Ouganda, le Mozambique, la Gambie, le Cap-Vert, la Chine, le Viet Nam, Cuba et le Sri Lanka. 


L’Objectif de ce programme halieutique est d’aider les pays participants à former des experts en matière de pêche.  Le Gouvernement islandais, a-t-il précisé, est en train de canaliser son aide au développement à travers des programmes de coopération  avec les pays en développement en coopération avec les Nations Unies.  Il a précisé que la pêche et la géothermie sont d’une importance nationale en Islande, puisque 60% des recettes des exportations proviennent de la pêche alors que 50% de l’énergie primaire en Islande provient de l’énergie thermale.  L’utilisation et la gestion durable des ressources halieutiques du pays et le caractère renouvelable de ses ressources énergétiques ont permis de passer d’une situation de pays en développement, dans les années 60, au rang d’un des dix pays les plus riches en terme de PNB par habitant, et cela depuis les années 80. L’Islande qui souhaite partager cette expérience avec les pays en développement et les pays à économie en transition estime que l’Université des Nations Unies est le meilleur outil pour ce faire. 


M. AIZA AHMAD CHAUDHRY (Pakistan) a déclaré qu’il est temps de reconnaître les services bénéfiques que rend l’UNITAR aux Etats Membres de l’ONU.  Le Pakistan espère qu’au cours de sa présente session, l’Assemblée générale déclarera clairement que l’Institut doit bénéficier d’une gratuité de locaux de travail ainsi que de l’entretien gratuit de ses locaux sur la base du budget ordinaire de l’ONU.  Nous exhortons les autres Etats à reconnaître que les activités de formation de l’UNITAR et d’autres organes de l’Organisation doivent être renforcées par la mise à leur disposition de ressources adéquates leur permettant de s’acquitter de leurs mandats.


M. CHRISTOPHE C. CHUKWURAH (Nigéria) a souligné que les statuts de l’UNITAR ont été adoptés il y a 37 ans.  Il a salué la popularité croissante de cet Institut comme en témoigne une participation de plus en plus large des délégations à ses travaux.  Il a regretté que cet organe se heurte à un certain nombre de problèmes financiers qui l’empêchent de s’acquitter de ses responsabilités avec la plus grande efficacité.  Il a rappelé que la résolution  56/208 de l'Assemblée générale avait demandé que soient clarifiées deux questions: d’abord pourquoi l’UNITAR ne dispose pas d’un taux de location et d’entretien identique à ceux accordés à d’autres organismes des Nations Unies; d’autre part, il avait également été demandé de suggérer des solutions afin d’atténuer les difficultés financières de l’UNITAR découlant des frais de location et de maintenance.  Le représentant s’est félicité en outre des conclusions du rapport du Secrétaire général suggérant que les Nations Unies prennent en charge les frais de loyers et d’entretien des locaux de cet Institut.  Dans le même ordre d’idées, il a formé le vœu que l’on envisage la possibilité d’une dérogation pour les frais en cours, à hauteur de 300 000 dollars, afin de renforcer la capacité de l’Institut à réaliser de façon efficace ses programmes. 


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