AG/EF/403

DEBAT SUR LE FORMAT DE LA CONFERENCE ANNUELLE D’ANNONCES DE CONTRIBUTIONS AUX ACTIVITES OPÉRATIONNELLES DE DEVELOPPEMENT DE L’ONU

28/10/02
Communiqué de presse
AG/EF/403


Deuxième Commission

18e et 19e séances – matin & après-midi


DEBAT SUR LE FORMAT DE LA CONFERENCE ANNUELLE D’ANNONCES DE CONTRIBUTIONS AUX ACTIVITES OPÉRATIONNELLES DE DEVELOPPEMENT DE L’ONU


Réunie aujourd’hui sous la Présidence de M. Marco Antonio Suazo (Honduras), la Deuxième Commission a entendu, dans le cadre de son examen des questions relatives au développement durable et à la coopération économique internationale ainsi qu’aux activités opérationnelles de développement, des interventions sur l'efficacité de l'actuelle Conférence annuelle des Nations Unies pour les annonces de contributions aux activités de développement du système de l'ONU. 


Soulignant l’inadéquation de la formule actuelle d’annonces de contributions, la représentante du Danemark, a déclaré au nom de l’Union européenne et des pays associés, qu’ils ne participeraient pas à la Conférence d’annonces de contributions prévue la semaine prochaine.  Intervenant sur ce point au nom du Groupe des 77 et de la Chine, la délégation du Venezuela, soutenue en cela par les représentants du Pakistan et du Yémen, a estimé qu’il n’y avait pas de stratégies de financement idéales sans volonté politique des donateurs.  Il serait maladroit, a précisé le représentant pakistanais, d’attribuer les baisses de contributions que nous avons constatées à des faiblesses ou manques d’efficacité des instances de contributions, alors que la source du problème vient du manque de volonté des pays donateurs. 


De leur côté, les représentants du Japon et des Etats-Unis ont jugé inopportunes les propositions visant à organiser des manifestations de haut niveau dans le contexte de l'Assemblée générale ou du Conseil économique et social dans le but de donner plus de visibilité politique et susciter des annonces de contributions.  Néanmoins, de nombreuses délégations ont souligné la nécessité d’adapter les activités opérationnelles aux nouveaux défis de la mondialisation et des mutations profondes et croissantes qu’elle engendre.


S’agissant de la coopération Sud-Sud la plupart des délégations, notamment les pays en développement, se sont félicitées de l’intérêt qui lui est accordé.  Ils l'ont présentée comme une stratégie qui contribuera à promouvoir la participation des pays en développement à la prise de décision au niveau international et leur intégration dans l’économie mondiale.  Illustrant ce débat, le représentant du Viet Nam a souligné que la coopération Sud-Sud est un instrument qui peut permettre aux pays en développement de trouver des solutions à des problèmes communs, de mobiliser leurs propres ressources au service du développement, de développer une assistance mutuelle pour promouvoir leur commerce, leur accès à la technologie, l’alimentation, l’agriculture, le renforcement des capacités et une participation équitable à l’économie mondiale.  De nombreuses délégations se sont félicitées des grandes étapes de cette coopération comme les grandes Conférences de Buenos Aires en 1978 de Caracas en 1981, du Caire en 1986, de San José en 1997, de Bali en 1998 et tout particulièrement le Sommet du Sud de La Havane en 2000.  Néanmoins, de nombreux intervenants ont regretté le manque de ressources financières et ont exhorté la communauté internationale, notamment les pays développés, à verser une aide substantielle, en matière technique et de ressources humaines, à la coopération Sud-Sud. 


Ces débats faisaient suite à la présentation par le représentant du Venezuela, intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, d’une résolution intitulée “Dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat” (E/C.2/57/L.15).  La Commission a aussi entendu les présentations de trois rapports portant sur les « Activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme » (A/57/125), « Les mesures propres à favoriser et faciliter la coopération Sud-Sud » (A/57/155) et « Les mécanismes de contributions au financement des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies » (A/57/332)


Outre les intervenants cités, sont également intervenus les représentants des pays suivants : Norvège, Fédération de Russie, Bangladesh, Inde, Cuba, Suisse, Namibie, Brésil (au nom des Etats du MERCOSUR), Burkina Faso, Belarus, République de Corée, Algérie, Israël, Canada, Chine, Népal, Indonésie, Iran, Ukraine, Antigua-et-Barbuda (au nom du groupe des CARICOM).  Les représentants du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme, du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, de l’Unité spéciale pour la Coopération technique entre les pays en développement du Programme des Nations Unies pour le développement, du Service des politiques de coopération pour le développement du Département des affaires économiques et sociales, de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et de la Conférence islamique ont également pris la parole.


La prochaine réunion de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) sera annoncée dans le Journal.


DEVELOPPEMENT DURABLE ET COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE


Présentation du projet de résolution


Présentant le projet de résolution intitulé “Dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat” au nom du Groupe des 77 et de la Chine,   M. VALLENILLA (Venezuela) a déclaré que ce projet est le résultat des accords conclus lors du rendez-vous historique de Monterrey en matière du financement du développement.  Il a précisé le rôle essentiel que l’Assemblée générale est amenée à jouer en tant que point central du suivi de la mise en œuvre des engagements de Monterrey.  Aux termes de cette résolution, a-t-il dit, on déciderait d’organiser un dialogue de haut niveau tous les deux ans au niveau ministériel et d’en tenir un en octobre 2003, immédiatement après la réunion annuelle d’automne du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.  Cette échéance permettrait une participation ministérielle de haut niveau et la présence des chefs de secrétariat des institutions financières et commerciales et des autres organisations compétentes.  En outre, ce dialogue, prévu pour durer trois jours et se dérouler en séances plénières, permettra la concertation avec les parties intéressées sur l’application des décisions et recommandations de la Conférence internationale sur le financement du développement.  Ce projet met également l’accent sur la nécessité d’amorcer des dialogues préparatoires avec toutes les parties concernées mais aussi de discuter de l’efficacité des institutions financières internationales. 


ACTIVITES OPERATIONNELLES DE DEVELOPPEMENT


Suite à donner aux résultats de la session extraordinaire consacrée aux enfants


Documentation


Note du Secrétaire général sur les activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (A/57/125)


Dans le cadre de cette note le Secrétaire général transmet à l'Assemblée générale le rapport sur les activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), établi en application de la résolution 39/125 de l'Assemblée générale en date du 14 décembre 1984.  Ce rapport fait le point sur les activités de l’UNIFEM pour l’année 2001 et évalue les progrès accomplis par l’UNIFEM dans l’application de sa stratégie et de son plan d’exécution pour 2002-2003.  Il précise qu’en juin 2001, l’action de l’UNIFEM relative aux sexospécificités, aux droits de l’homme et à la pandémie du VIH/sida s’est intensifiée à l’occasion de la toute première session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au VIH/sida. 


Il est précisé que les programmes de l’UNIFEM visent trois objectifs stratégiques: a) renforcer la sécurité économique des femmes et leurs droits en la matière; b) veiller à ce que les femmes prennent une part active à la gestion des affaires publiques et à la consolidation de la paix; c) promouvoir les droits fondamentaux des femmes et éliminer la violence dont elles sont victimes.  Ce rapport se félicite des efforts de l’UNIFEM pour aider les gouvernements et les ONG à effectuer des analyses budgétaires tenant compte des sexospécificités, mais aussi pour contribuer au suivi de la résolution 1325 du Conseil de sécurité.  Il prend acte de l’écart croissant entre les demandes de subventions dont est destinataire le Fonds et les ressources dont il dispose.  Il encourage l’instauration d’une collaboration étroite avec le PNUD et encourage l’UNIFEM à tirer parti de l’évaluation de la Conseillère spéciale pour la parité entre les sexes et la promotion de la femme.  Dans sa stratégie et son plan d’exécution pour la période 2002-2003, l’UNIFEM s’est fixé pour objectif ambitieux d’atteindre la barre des 40 millions de dollars d’ici à 2003.


Rapport sur les mesures propres à favoriser et faciliter la coopération Sud-Sud (A/57/155)


Ce rapport décrit l’évolution du programme d’action de la coopération Sud-Sud, à compter de la Conférence des Nations Unies sur la coopération technique entre pays en développement de 1978.  Il examine les principaux documents de politique générale publiés à l’issue des réunions ministérielles du Groupe des 77, les décisions du premier Sommet du Sud, tenu à La Havane en 2000, et le consensus de Téhéran de 2001.  Il dresse un bilan global des progrès réalisés et des mesures qui peuvent être envisagées pour consolider, actualiser et revitaliser le programme de la coopération Sud-Sud dans le contexte des grandes mutations mondiales.  Il recommande également des mesures concrètes visant à promouvoir la coopération Sud-Sud. 


Il rappelle que les actes fondateurs de cette coopération sont la conférence de Bandung de 1955, la création du Mouvement des pays non alignés en 1961 et celle du Groupe des 77 en 1964.  Il présente les concepts de la Coopération technique entre pays en développement (CTPD) et de la Coopération économique entre pays en développement (CEPD) et de la Coopération Sud-Sud.  Il situe les grandes conférences fondatrices de cette coopération avec, entre autres, la conférence des Nations Unies sur la Coopération technique entre pays en développement de Buenos Aires (1978); la conférence de haut niveau sur la Coopération économique entre pays en développement, Caracas (1981); la Réunion de haut niveau sur la Coopération économique entre pays en développement, le Caire (1986);.de même qu’avec la Conférence Sud-Sud sur le commerce, l’investissement et les finances, San José, (1997), la Conférence de haut niveau sur la Coopération économique régionale et sous-régionale, Bali (1998); le Sommet du Sud, La Havane (2000); la dixième Session du Comité intergouvernemental de suivi et de coordination sur la Coopération économique entre pays en développement, Téhéran (2001); la Coopération Sud-Sud et la mise en œuvre des objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire. 


Dans ses recommandations, le rapport souligne la nécessité de recentrer les initiatives, d’assurer l’adéquation avec les objectifs du développement du Millénaire, la nécessité de s’attaquer aux facteurs menaçant les acquis du développement, de renforcer les capacités de recherche et d’analyse, de consolider les partenariats, d’améliorer la coordination et le suivi, de constituer un ensemble de bonnes pratiques, d’améliorer les mécanismes de financement, de sensibiliser et d’informer et enfin donner un nouvel élan. 


Rapport sur les mécanismes d’annonce de contributions au financement des activités opérationnelles de développement des Nations Unies (A/57/332)


Le présent rapport a été établi comme suite au paragraphe 26 de la résolution 56/201 de l'Assemblée générale en date du 21 décembre 2001 relative à l’examen triennal des activités opérationnelles de développement des Nations Unies.  Il propose différentes modalités susceptibles de remplacer l’actuelle conférence annuelle des Nations Unies pour les annonces de contributions aux activités de développement, dont la tenue régulière d’une manifestation consacrée aux annonces de contributions.  Après avoir examiné les modalités, le fonctionnement et l’efficacité de la Conférence annuelle d’annonce de contributions, le rapport aborde les sessions de financement convoquées au titre des plans de financement pluriannuels ainsi que la valeur en tant que mécanismes d’annonce de contributions.  Sont ensuite énoncées quelques variantes possibles des arrangements actuels, qui définissent de nouvelles perspectives pour des initiatives susceptibles de multiplier les opérations de mobilisation de ressources aux fins d’activités opérationnelles de développement, tout en renforçant le dialogue sur ces questions.  Un certain nombre de critères sont en outre proposés pour aider l’Assemblée à choisir les mécanismes les plus appropriés. 


Présentation et débat général


Mme NOELEEN HEYZER, Directrice exécutive du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), a déclaré, en présentant le rapport du Secrétaire général sur les activités de l’UNIFEM (A/57/125), que l’appel du Secrétaire général en faveur d’une plus grande coordination entre les différentes agences des Nations Unies est aussi un appel en faveur de l’inclusion des femmes, de la sexospécifité, et des droits des femmes, dans tous les efforts de développement.  L’inclusion de l’équité sexuelle comme un des Objectifs de développement du Millénaire (ODM) est une victoire pour les femmes et pour tous les pays.  L’égalité des droits en faveur de la femme est une composante essentielle de la réalisation des ODM.  Dans le domaine de la sécurité et des droits économiques, l’UNIFEM aide les femmes à améliorer leurs capacités pour leur permettre de prendre avantage des opportunités que leur offre la mondialisation.  Nous soutenons les politiques de développement qui sont en faveur du droit des femmes à accéder à la propriété et aux ressources économiques.  L’UNIFEM soutient aussi l’accès des femmes au leadership en matière de gouvernance et de maintien et de construction de la paix.  A cet égard, nous travaillons à promouvoir une perspective sexospécifique dans les domaines constitutionnels, électoraux et judiciaires.  Les partenariats que nous avons créés avec les autres agences de l’ONU dont le PNUD, le HCR et l’OIT, ont permis, entre autres, de faire participer les femmes à la gestion du retour à la paix en Afghanistan et au Timor oriental.  Nous soutenons en ce moment la participation féminine au Dialogue intercongolais.  L’UNIFEM œuvre en faveur de la promotion des droits humains de la femme, ce qui nous a amené à aborder la dimension sexospécifique de la pandémie du VIH/sida.  Le Mémorandum que nous avons signé avec l’ONUSIDA a permis d’introduire cette dimension dans les programmes anti-sida qui sont menés dans un certain nombre de pays, dont le Sierra Leone, le Nigéria, et l’Inde.


Mme KARIN SHAM POO (Directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations Unies pour l’enfance) s’est félicitée du succès du Sommet de l’enfance qui a eu lieu à New York il y a plus de six mois et qui a montré que les principaux problèmes auxquels nous avons à faire face ne pourront être réglés que lorsque la communauté internationale placera le droit des enfants au cœur de la réflexion de tous nos efforts en faveur du maintien de la paix et du développement.  Les gouvernements se sont mis d’accord pour mettre en place des programmes précis d’ici fin 2003, pour mettre les enfants à l’abri des traitements abusifs et des besoins.  Elle s’est dite heureuse de constater que de nombreux pays en Asie, en Amérique latine et aux Caraïbes ont déjà mis en place des programmes nationaux en faveur des enfants.  Si les gouvernements ont la principale responsabilité de l’application de programmes en faveur du droit des enfants, le rôle des Nations Unies est de leur fournir soutien et appui appropriés et l’UNICEF s’est engagé à jouer le rôle qui lui revient.  Si nous n’avons pas une base solide et si nous ne faisons pas d’efforts, nous ne serons pas en mesure d’atteindre les objectifs du Millénaire qui sont de réduire de deux tiers la mortalité des enfants de moins de cinq ans et de trois quarts la mortalité maternelle d’ici 2015. 


M. YIPING ZHOU, Directeur adjoint de l’Unité spéciale pour la Coopération technique entre les pays en développement du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a présenté le rapport du Secrétaire général publié sous la cote (A/57/155).  Il a à cet égard déclaré que la mise en œuvre du programme de coopération Sud-Sud pour le développement requiert un soutien accru de la communauté internationale.  Comme mentionné dans le rapport, les pays en développement ont renforcé leurs efforts en la matière, aussi bien individuellement que collectivement.  Mais une meilleure coordination leur est nécessaire, s’ils veulent obtenir de meilleurs résultats aux niveaux national, régional ou mondial.  Les pays industrialisés, note le rapport, ont accru leur soutien aux initiatives Sud-Sud.  Une des leçons apprises de leur soutien est que quand une initiative Sud-Sud reçoit un soutien adéquat du Nord, l’action commune ainsi lancée peut aboutir à de meilleurs partenariats et à une plus grande appropriation du projet concerné par le pays récepteur.  Le rapport du Secrétaire général fait une dizaine de recommandations appelant notamment à consolider les programmes Sud-Sud et à améliorer les synergies entre l’agenda de coopération technique Sud-Sud et les objectifs des grandes conférences de l’ONU, dont ceux du Sommet du Millénaire.  Ces recommandations visent aussi à créer un environnement international plus favorable à la coopération Sud-Sud et aux projets de coopération triangulaire, et elles lancent un appel à l’amélioration des capacités de coordination, de mise en œuvre et d’évaluation de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire.


M. MASSIMO D’ANGELO(Chef du Service des politiques de coopération pour le développement du Département des affaires économiques et sociales) a évoqué les questions posées par de nombreuses délégations sur le mécanisme d’annonces de contributions aux activités de développement.  Les remarques des délégations on fait l’objet d’un paragraphe 26 de la résolution 56/201 qui demande au Secrétaire général un rapport contenant des propositions de remplacement de l’actuelle Conférence annuelle des Nations Unies pour ces annonces de contributions.  Il a souligné l’importance de voir les activités


opérationnelles de développement financées de manière prévisibles et permanentes.  L’examen et l’évaluation de la Conférence annuelle pour les annonces de contributions montrent que la performance de cette Instance n’a pas répondu aux attentes placées en elle, car elle n’a jamais pu mobiliser les ressources nécessaires sur une base régulière.  Parmi les mécanismes proposés figure une série de manifestations d’annonces de contributions au titre de plans de financement pluriannuels, selon un calendrier unique et des

manifestations de haut niveau qui font appel à la coopération internationale pour le développement.  Ces manifestations pourraient être organisées selon les formules suivantes : un débat du Conseil économique et social consacré aux activités opérationnelles du système des Nations Unies concernant la coopération internationale pour le développement ou une Manifestation de haut niveau sur le financement au titre des activités opérationnelles pour le développement dans le contexte de l’Assemblée générale.  M. D’angelo s’est dit ouvert à toute proposition que les délégations souhaiteraient émettre à cet effet. 


M. VICENTE VALLENILLA (Venezuela) a déclaré, au nom des Etats membres du Groupe des 77 et de la Chine, que la mondialisation pose des défis de plus en plus difficiles à relever pour les pays les plus pauvres.  La stagnation de l’aide publique au développement (APD) et la multiplication des mécanismes bilatéraux compliquent la coordination et la cohérence des efforts de développement des pays du Sud.  La Conférence de Monterrey sur le financement du développement a néanmoins été un signe positif en ce qui concerne la relance à la hausse du niveau de l’APD.  Mais les offres faites en la matière sont nettement insuffisantes.  Concernant la question de la dette, beaucoup, sinon tout, reste encore à faire.  Les pays du Sud ont besoin d’une meilleure intégration aux échanges mondiaux, et le Groupe des 77 et de la Chine estime que l’ONU doit jouer un rôle plus efficace et plus central dans la mise en œuvre des différents engagements pris par la communauté internationale au cours des années 1990 en faveur du développement des pays les moins nantis.  Le Venezuela est d’avis que dans la coordination des activités opérationnelles, l’intégration et la mise en œuvre des décisions prises au niveau multilatéral devraient constituer la priorité au sein du système de l’ONU.  Les pays doivent cependant rester seuls maîtres des priorités de leur développement économique et social et du choix des politiques indispensables à la mise en œuvre des mesures choisies.  Au niveau mondial, l’assistance technique et un système financier stable devraient être assurés aux pays du Sud.  Nous pensons que les investissements étrangers directs (IED) doivent être encouragés et doivent venir renforcer la mobilisation de l’épargne qui se fait déjà au niveau national.  Il faudrait que le financement des activités de développement de l’ONU se fasse sur une base sûre, efficace, et prévisible.  Le G7 encourage une meilleure coopération entre les fonds et programmes de l’ONU et les institutions de Bretton Woods, ceci dans le respect des mandats respectifs de ces différents organes.  Nous sommes en faveur de l’intégration de la sexospécifité et des droits de la femme dans toutes les activités de développement menées au sein de nos pays, dont les gouvernements et les sociétés civiles déploient de grands efforts à cet égard.


S’exprimant au nom de l’Union européenne, Mme PIA STARBAEK SZCZEPANSKI (Danemark) a déclaré que l’actuelle Conférence annuelle des Nations Unies pour les annonces de contributions aux activités de développement ne répond plus aux attentes formées en son endroit à l’origine, à savoir de mobiliser des ressources prévisibles et continues.  A titre d’illustration du manque d’efficacité de cette instance, elle a précisé que le FNUAP n’a pu augmenter les contributions dont elle est bénéficiaire que de 0,04%, à l’issue de la dernière Conférence annuelle qui a eu lieu en novembre 2001 et que le PNUD et l’UNICEF ont rencontré les mêmes problèmes.  De plus, a-t-elle ajouté, le succès des plans de financement pluriannuels des Fonds et programmes des

Nations Unies et leur volet annonces de contributions font que la Conférence annuelle a une utilité très limitée aujourd’hui, d’autant plus qu’elle n’est pas fondée sur la réalisation et le succès de tel ou tel programme.  Pour toutes ces raisons, les Etats membres de l’Union européenne ne participeront pas à la prochaine Conférence annuelle pour les annonces de contributions qui est prévue les 5 et 6 novembre prochains. 


La représentante de l’Union européenne a par ailleurs souligné la nécessité de continuellement guider et appuyer les instances des Nations Unies pour renforcer les activités opérationnelles sur le terrain.  Elle a appuyé les plans de financement pluriannuels car ils permettent d’avoir une vue d’ensemble des activités opérationnelles et de prévoir des contributions plus importantes ainsi que des efforts constants vers une simplification des procédures des fonds et programmes des Nations Unies.  Le financement des activités de développement ne peuvent être vu indépendamment des résultats obtenus sur le terrain, a-t-elle encore ajouté.


Mme THERESE AALBERG (Norvège) a déclaré que les activités opérationnelles des Nations Unies sont un des outils les plus efficaces de la lutte contre la pauvreté.  C’est pourquoi nous les soutenons.  Notre délégation soutient, comme le recommande le Secrétaire général, une meilleure coordination de ces activités, et notre pays contribuera de manière substantielle au financement des activités des organismes de l’ONU.  La Norvège estime que l’ONU joue un rÔle crucial dans le domaine de la coopération pour le développement.  Ces stratégies devront avant tout et de plus en plus être basées sur celles dont se sont dotés les pays eux-mêmes.  Nous sommes en faveur d’une intégration totale des droits de l’homme et de la sexospécifité dans ces activités et nous soutenons, à cet égard, les programmes de l’UNIFEM.  La Norvège encourage la coopération Sud-Sud et nous continuerons à œuvrer en faveur de son développement.  Concernant le suivi du Sommet mondial sur les droits de l’enfant, nous acceptons le rapport qui nous est soumis, bien que nous ayons souhaité voir clairement mentionnée la question cruciale des droits de l’enfance, notamment en matière de santé.  Nous proposons que des plans d’action régionaux soient élaborés en vue de soutenir la mise en œuvre des propositions et engagements figurant dans le document intitulé “Un monde pour les enfants”.  

M. MUHAMMAD HASSAN (Pakistan) s’est inquiété de l’insuffisance des ressources en faveur des activités opérationnelles pour le développement.  Il a regretté que dans le contexte actuel les priorités soient dressées par les donateurs plutôt que par ceux qui sont dans le besoin sur le terrain.  On peut toujours améliorer les choses et les modifier, a-t-il ajouté, mais il n’y a pas de stratégies de financement idéales s’il n’y a pas une réelle volonté politique des donateurs.  Il serait maladroit d’attribuer les baisses de contributions que nous avons constatées à des faiblesses ou manque d’efficacité des instances de contributions, alors que la source du problème vient du manque de volonté des pays donateurs.


M. ZAGREKOV (Fédération de Russie) a déclaré que les activités opérationnelles de l’ONU sont un facteur important de la mise en œuvre des ODM.  Le financement adéquat de ces activités serait un gage de neutralité dans la réalisation des ODM.  Nous regrettons que des objections se soient manifestées contre le principe des annonces de contributions aux activités de l’ONU, et qu’une tendance se fasse jour en faveur du financement de certaines institutions de l’ONU et en excluant d’autres.  La Fédération de Russie, d’autre part, considère comme très prometteurs les plans de coopération technique trilatérale élaborés à travers les organes de promotion de la coopération technique entre pays en développement.


M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) s’est félicité de constater que les ressources de l’UNIFEM ont augmenté tout en regrettant l’insuffisance de cette augmentation face aux ambitions et programmes de cet organisme.  Il s’est demandé comment l’UNIFEM fera pour atteindre son objectif de réunir 35 milliards de dollars d’ici fin 2003.  En matière de Coopération Sud-Sud, il s’est félicité de la contribution de la Coopération technique entre pays en développement (CTPD) et des commentaires sur les raisons qui empêchent d’élargir la coopération Sud-Sud au niveau mondial.  Il a salué les conclusions du Sommet du Sud, qui s’est tenu à la Havane en 2000, sur la nécessité de renforcer la coopération Sud-Sud dans le domaine social pour lutter contre la pauvreté et répondre aux besoins des populations.  Il a formé le vœu que les Nations Unies accordent plus d’importance aux questions sociales.  S’agissant des insuffisances de la Conférence annuelle d’annonces de contribution, il s’est dit prêt à contribuer aux débats sur les propositions à formuler pour gagner en efficacité dans ce domaine.  En conclusion, il a signalé que la plupart des pays en développement continuent de faire des annonces de contributions annuelles. 


M. S. JAIPAL REDDY (Inde) a déclaré que l’approche d’une coopération pour le développement imposée de l’extérieur et basée sur les droits de l’homme n’est pas toujours la bonne pour toutes les  sociétés et pour tous les pays.  Chaque peuple et chaque nation, dont l’Inde, font figurer les droits de leurs citoyens dans leur constitution et dans leurs politiques publics.  Une approche imposée de l’extérieur et se fondant sur des préjugés et des dogmes, selon lesquels l’éradication de la pauvreté dans les pays du Sud ne peut se faire à cause du manque de bonne gouvernance et d’une supposée absence d’autonomisation des populations, est fausse.  Elle est d’essence

paternaliste et ignore les vrais réalités de chaque pays, dont sa culture et ses valeurs.  La supériorité morale dont se targuent les donateurs et leur prétention, qui leur fait croire qu’ils savent mieux que nous ce dont nous avons besoin, est inacceptable.  Etant moi-même membre du Parlement de mon pays, a dit l’orateur, je me demande ce qui pourrait amener qui que ce soit à penser que les populations, qui m’ont élu pour la 5ème fois, se sont chaque fois trompées, et ne connaissent pas leur propres intérêts.  Faire passer la coopération pour le développement d’un modèle favorisant l’assistance technique et le renforcement des capacités humaines, techniques et institutionnelles, à un modèle basé sur la seule promotion des droits politiques de l’individu nous semble érroné.  Le second modèle ne satisfera jamais les besoins et les droits économiques, sociaux et cultrurels de nos peuples et des pauvres.  L’Inde a toujours attaché la plus grande importance à l’éthique publique et nous le ferons en ce qui concerne la coopération internationale pour le développement.


Mme MARIA CARIDAD BALAGUER LABRADA (Cuba) a déclaré que la coopération entre pays en développement, en particulier la coopération technique, revêt une importance particulière dans le contexte des efforts déployés par les pays du Sud pour faire face aux nouveaux défis.  Elle a réitéré son appui à la Coopération technique et économique entre pays en développement (CTPD et CEPD) tout en précisant que rien ne pourrait remplacer la portée de la coopération Nord-Sud.  Il y a un grand manque d’appui financier des donateurs à la coopération Sud-Sud, a-t-elle regretté.  Si l'effort des pays développés à l'égard des pays en développement avait été couronné de succès, a-t-elle ajouté, les pays en développement en auraient tiré des avantages considérables.  Mme Balaguer a fait observer que Cuba a octroyé une aide substantielle à des dizaines de pays en développement en matière de santé, d'agriculture, d’éducation et de sport.  Par ailleurs, elle a vivement contesté des chiffres et données avancés par la Banque mondiale sur la situation économique de son pays.  Elle a également déclaré que le but des rapports des Nations Unies est de travailler pour les Etats Membres et non contre eux et qu’elles se doivent de répondre aux attentes des ces Etats. 


M. OLIVIER CHAVE (Suisse) a déclaré que le format actuel de la conférence de contributions est devenu ineffectif et inadéquat en termes de mobilisation de ressources et de  planification financière au sein du système de l’ONU.  Nous devrions examiner comment remplacer cette conférence, et après avoir lu avec intérêt le rapport du Secrétaire général, nous nous déclarons disposés à soutenir de nouveaux mécanismes d’engagement et de mobilisation de ressources.  Le genre de mécanismes que nous sommes disposés à soutenir respecterait les sessions de contributions convoquées, à titre individuel, dans le cadre du financement pluriannuel, dont le concept est lié à la notion de performance.  Ces sessions d’annonces de contributions devraient se tenir en début d’année comme c’est déjà le cas pour l’UNICEF.  La Suisse propose que dans l’avenir, ces évènements soient organisés dans le contexte des deux journées de rencontres conjointes des Conseils d’administration des Secrétariats exécutifs du PNUD, du FNUAP, de l’UNICEF et du Programme alimentaire mondial (PAM).  Nous suggérons aussi que soit créée une rencontre comparable à celle du Comité de développement de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI).  Ceci veut dire que des rencontres au niveau ministériel devraient régulièrement se tenir sur les activités opérationnelles de développement de l’ONU, y compris leurs modalités de financement, en vue d’améliorer leur visibilité et l’engagement politique dont elles ont besoin.

M. AHMED AL-HADDAD (Yemen) a estimé qu’il faudrait accorder davantage de ressources aux fonds et programmes des Nations Unies afin d’atteindre les objectifs du Millénaire en matière de développement et de lute contre la pauvreté.  Il a évoqué la nécessité pour tous les organismes des Nations Unies de concentrer leurs efforts conformément aux priorités établies par les pays concernés et a formé le vœu que les activités opérationnelles soient financées volontairement. 


S’agissant du rapport sur les mécanismes d’annonces de contributions, et des options qu’il propose pour remplacer les procédures adoptées depuis 1977, il a constaté que la Conférence annuelle pour les annonces de contributions aux activités de développement est devenue de moins en moins efficace, du point de vue de la participation comme de l’évaluation de la performance.  Le problème fondamental, a-t-il précisé, est un problème de régression des ressources consacrées au développement et la nécessité de souligner l’importance de l’accroissement de ces ressources pour financer le développement.  Il faut adopter de meilleures procédures pour la tenue de ces conférences d’annonces de contributions.  


En ce qui concerne la coopération Sud-Sud, il a souligné l’importance des programmes de coopération au service des pays en développement.  Il a évoqué les grandes étapes du développement de la coopération Sud-Sud, depuis la création du Mouvement des non-alignés et du Groupe des 77 et les nombreuses conférences qui ont suivi, réunions qui ont toutes mis en évidence le bien-fondé d’une plus grande coopération économique et technique entre pays du Sud pour leur permettre de faire face aux profondes transformations que connaît notre monde.  S’agissant du rapport sur l’UNIFEM, il s’est félicité des succès remportés par cet organisme grâce aux partenariats qu’il a su développer, notamment dans la promotion du rôle d’avant garde que la femme est appelée à jouer dans notre société en transformation. 


Mme NDAHAFA NGHIFINDAKA (Namibie) a déclaré que la Namibie attache beaucoup d’importance aux questions touchant à la sexospécifité et aux droits de la femme.  Notre délégation soutient donc les actions et les programmes de l’UNIFEM, et nous sommes heureux de constater que les progrès sont évidents en la matière.  Pays membre du Comité consultatif de l’UNIFEM, la Namibie a joué un rôle actif dans la présentation et l’adoption de la résolution qui a été adoptée par l’Assemblée générale en faveur de ses stratégies le 19 décembre 2001 (Rés/56/1307).  Nous encourageons l’UNIFEM à poursuivre les efforts qu’elle déploie en faveur du renforcement de ses ressources, de manière à atteindre la somme de 35 millions de dollars qu’elle s’est donnée comme objectif à la fin de l’année 2003.


S’exprimant au nom des Etats du Mercosur et des pays associés, Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a déclaré qu’il ne manque pas de consensus nouveau, mais la volonté réelle de mettre en œuvre ce qui a été convenu.  Elle a déclaré que les pays en développement faisaient des efforts qui allaient au-delà de leurs moyens pour atteindre les Objectifs du Millénaire.  Elle a souligné le rôle considérable des institutions et fonds des Nations pour promouvoir le développement en formant le vœu que leurs activités se traduisent par un appui technique au développement des capacités


endogènes pour la mise en valeur des ressources humaines des pays en développement.  Elle a insisté sur la nécessité d’augmenter les ressources de base de ces fonds et programmes pour maintenir le caractère universel des interventions de l’Organisation des Nations Unies et promouvoir la réalisation des objectifs fixés par les différentes conférences internationales. 


Mme Ribeiro Viotti s’est dite persuadée, qu’il y aurait davantage de résultats si cette coopération Sud-Sud bénéficiait de ressources financières et d’une coopération technique de la part des pays développés.  Les pays du Mercosur, a-t-elle conclu, pensent qu’il est essentiel que les activités des Nations Unies soient renforcées et bénéficient d’un appui permanent de nous tous.


M. DER KOGDA (Burkina Faso) a déclaré qu’il est nécessaire de combler systématiquement les lacunes qui forment des obstacles à l’efficacité et à l’impact positif des activités opérationnelles de développement de l’ONU.  Il importe également de renforcer et de dynamiser les mécanismes et les outils de suivi, d’évaluation et de contribution au financement de ces activités.  C’est dans ce contexte que le Burkina Faso accueille favorablement le rapport du Secrétaire général sur les mécanismes d’annonces de contribution, qui propose à l’Assemblée générale plusieurs formules nouvelles d’appels de fonds.  Les activités opérationnelles de développement de l’ONU sont vitales pour de nombreux pays en développement, notamment les PMA.  Ces activités visent à promouvoir de meilleures conditions d’accès aux services spéciaux de base et à satisfaire les besoins essentiels des populations les plus pauvres.  C’est pourquoi l’ONU doit conserver les avantages comparatifs qu’elle a dans ce domaine en menant des actions axées sur la recherche de résultats.  Concernant le suivi de la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur les droits de l’enfant, le Burkina Faso souhaite qu’elle se fasse, de la manière la plus appropriée, selon les indications de l’Assemblée générale et que tous les organes de l’ONU puissent s’en saisir, en vue de trouver des solutions aux problèmes urgents et critiques qui se posent aux enfants.


M. GERUS (Belarus) s’est félicité des efforts entrepris en matière de réforme des activités opérationnelles des Nations Unies.  En ce qui concerne, tout particulièrement le PNUD, il s’est dit heureux de constater que cet organisme ait pu porter ses contributions à 2,6 milliards de dollars en 2001, ce qui représente une augmentation de 6,9% par rapport à 2000.  Il s’est dit préoccupé par les problèmes de mobilisation des ressources ordinaires et a exhorté les fonds et programmes des Nations Unies à concentrer leurs efforts sur la recherche d’un montant suffisant de contributions et sur le caractère universel de ces ressources.  Le représentant a souligné l’importance de renforcer la planification des activités opérationnelles en formant le vœu que ces débats, documents et rapports contribueront au renforcement des activités d’aide au développement.  En conclusion, il a appelé la communauté internationale à faire preuve d’efforts soutenus pour aider son pays à faire face aux conséquences de la catastrophe de Tchernobyl. 


Mme OH HYUN-JOO (République de Corée) a déclaré, sur la question des mécanismes d’annonces de contribution, que la baisse de participation des pays donateurs au format actuel devrait amener l’Assemblée générale à créer un nouveau mécanisme d’appels de fond.  Notre pays ne pouvait efficacement participer au mécanisme actuel, du fait de l’incompatibilité du moment de sa tenue avec notre cycle budgétaire national.  Notre pays est cependant prêt à participer à des rencontres d’annonces de contributions basées sur les recommandations que fait le Secrétaire général dans son rapport.  Nous prenons note de la proposition visant à consacrer un segment de la session du Conseil économique et social à des annonces de contributions, et nous réaffirmons notre ferme soutien aux activités opérationnelles des Nations Unies aux fins du développement.


M. DJIHED-EDDINE BELKAS (Algérie) a déclaré que la poursuite des activités opérationnelles et leur renforcement appelle à un travail d’adaptation aux mutations et aux bouleversements induits par la  mondialisation.  L’Algérie appuie l’insistance du Secrétaire général sur la nécessité d’adapter les activités opérationnelles aux nouveaux défis de la mondialisation et aux mutations profondes et constantes qu’elle engendre.  C’est dans cette optique que l’Afrique a adopté le NEPAD comme nouvelle démarche collective du continent, qui nécessite pour la réussite de sa mise en œuvre, l’assistance et la contribution de la communauté internationale et en particulier le concours des Fonds, des Programmes et des agences spécialisées de l’ONU.  Ceux-ci disposent en effet, avec le NEPAD, d’un cadre de référence approprié pour mener leurs activités opérationnelles en Afrique avec plus d’efficacité.  Notre délégation se félicite que les sommes dévolues à la coopération en faveur des pays en développement par le système de l’ONU, Groupe de la Banque mondiale non compris, aient augmenté de 17% en 2001, soit 1,7 milliard de dollars américains.


M. AMOS NADAI (Israël) s’est dit préoccupé par la situation des femmes dans les pays en développement et sur les questions de sexospécificité.  Il a noté que deux tiers des 300 millions d’enfants sans accès à l’éducation sont des filles.  Les femmes assument une grande part de la pauvreté et la contribution qu’elles apportent à la société est sous-évaluée.  Il a souligné les efforts de son pays en matière de formation en faveur des pays en développement pour encourager la participation sociale des femmes dans tous les secteurs de la Société.  Selon lui, l’apport des ONG pour favoriser la participation des femmes est tout aussi importante.  La formation de ceux qui participent à l’éducation de la petite enfance est essentielle et nous organisons des séminaires pour les femmes aux postes de responsabilité pour établir des réseaux entre elles afin de les habiliter dans leur propre pays.  Les corrélations entre la formation et les changements sont reconnues et tous les indicateurs montrent que dès l’instant où il y a une forte participation de toutes les composantes de la société et notamment des femmes, les choses s’améliorent. 


Mme GINETTE LACHANCE (Canada) a déclaré que son pays, qui est en faveur d’un soutien efficace aux activités opérationnelles de développement de l’ONU, partage cependant la conclusion du Secrétaire général sur la formule actuelle de la conférence des Nations Unies pour les annonces de contributions.  Ce mécanisme est devenu manifestement inefficace.  Les plans de financement pluriannuels ont de leur côté obtenu le soutien de très

nombreux donateurs.  Le Canada appuie donc la suggestion faite par le Secrétaire général de tenir des séances d’annonces de contributions au sein des conseils d’administration des fonds et programmes dans le cadre des plans de financement pluriannuels.  Nous trouvons qu’il serait intéressant de tenir ces séances à l’occasion d’une réunion conjointe des conseils d’administration du PNUD, du FNUAP et de l’UNICEF, avec la participation du PAM.


M. HUANG XUEQI (Chine) a évoqué la Conférence annuelle des Nations Unies pour les annonces de contributions aux activités de développement en regrettant que les ressources permanentes aient baissé d’année en année depuis 1990 en limitant ainsi les activités de développement.  Il a exhorté les pays développés à faire preuve de volonté politique en matière d’aide publique au développement.  Nous sommes d’avis, a-t-il ajouté, qu’il faudrait réformer ce mécanisme pour que les contributions puissent être versées dans les délais de manière prévisible.  En ce qui concerne la coopération Sud-Sud, la Chine y participe activement depuis les années 70.  C’est une stratégie qui contribuera à promouvoir la participation des pays en développement à la prise de décision et à leur intégration dans l’économie mondiale.  Il a lancé un appel aux pays développés pour qu’ils apportent une aide supplémentaire aux pays en développement dans leur coopération Sud Sud. 


M. TAPAS ADHIKARI (Népal) a déclaré que la coopération entre pays du Sud pourrait leur permettre, si elle était mieux soutenue, de partager les expériences positives dont ils peuvent mutuellement s’inspirer.  La mondialisation a aggravé la marginalisation et la paupérisation des pays les plus défavorisés, et notamment des PMA.  Le Népal demande à la communauté internationale qu’elle accorde une importance particulière à la mise en œuvre des engagements figurant dans la Déclaration de Bruxelles.  L’urgence de la situation est telle que les PMA et notamment ceux qui sont sans littoral ont peu d’espoir de voir leur sort s’améliorer si une aide extérieure efficace et soutenue ne leur est pas accordée en matière financière, technique et commerciale.


M. MASASHI MIZUKAMI (Japon) a salué le rapport sur les mécanismes annonces de contributions aux activités de développement et les propositions qui y sont faites en vue de mobiliser des ressources prévisibles et constantes.  Il a jugé inopportune celle qui consiste à organiser des manifestations de haut niveau dans le contexte de l'Assemblée générale ou du Conseil économique et social compte tenu des coûts logistiques supplémentaires qu’elles susciteraient.  Si ce qui est attendu grâce à ces mécanismes est uniquement une annonce de contributions sans aucun débat, a-t-il ajouté, il n’y a alors pas lieu de tenir de réunion, et le Secrétariat peut tout simplement effectuer ces annonces par courrier.  Si, par contre, les annonces de contributions sont accompagnées d’un véritable dialogue, alors il faudrait que ces dialogues deviennent partie intégrante de la contribution, avec des débats sur l’orientation des Nations Unies, ses priorités et l’évaluation de leurs activités.  L’important toutefois est de pouvoir garantir un niveau de ressources stables et prévisibles. 


En ce qui concerne la coopération Sud-Sud, le Japon a pris un engagement dans ce domaine dès 1975.  Actuellement, il développe des programmes auprès de 33 pays en développement qui ont accueilli 2200 stagiaires dans le cadre de 133 cours de formation en 2001.  Le Japon est le premier contributeur auprès de 45 pays en développement et le deuxième contributeur auprès de 26 autres pays.  Par ailleurs, il contribue à lui seul à 26% de l’Aide publique au développement.  Il a également salué le succès des fonds et programmes de l’UNIFEM, auquel le Japon a accordé un don supplémentaire de 3 millions de dollars pour soutenir son programme de lutte contre le VIH/sida en Asie, en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes.  En matière de dette, le japon est créditeur à hauteur de 4,8 milliards de dollars répartis entre 26 pays. 


M. DARMANSJAH DJUMALA (Indonésie) a déclaré qu’un financement adéquat des activités opérationnelles de l’ONU en faveur du développement demeure un des problèmes essentiels auxquels l’Organisation doit faire face.  En regardant de près cette question, l’érosion des ressources de base a été un résultat direct de la baisse générale de l’aide publique au développement (APD).  Mais malgré cette tendance négative, le gouvernement de l’Indonésie réaffirme que les ressources de base destinées aux programmes de développement doivent être versées de manière transparente, prévisible, et sûre.  Ces ressources sont la base du caractère multilatéral des activités de l’ONU en faveur du développement.  Nous nous félicitons que les donateurs aient pris à cet égard des engagements lors de la Conférence sur le financement du développement de Monterrey; et la décision prise récemment par la Banque mondiale d’améliorer la qualité et la quantité des financements qu’elle met à la disposition des pays à bas revenu est aussi un signe encourageant.  Concernant les engagements de contribution, nous sommes en faveur de solutions qui préserveraient la visibilité politique et la transparence des annonces de contribution.  Nous notons avec intérêt les propositions faites par le Secrétaire général en vue d’améliorer l’efficacité du mécanisme d’engagement de contribution.


M. NGO DUC THANG (Viet Nam) a déclaré que la coopération Sud-Sud est un instrument qui peut permettre aux pays en développement de trouver des solutions à des problèmes communs, de mobiliser leurs propres ressources au service du développement, dans une assistance mutuelle pour promouvoir leur commerce, leur accès à la technologie, l’alimentation, l’agriculture, le renforcement des capacités et une participation équitable à l’économie mondiale.  La coopération au service du développement s’est accrue pour couvrir beaucoup d’aspects de la coopération économique et sociale, et le développement des ressources humaines.  La Déclaration de Sommet du Sud de la Havane en 2002, a mis la coopération Sud-Sud à un nouveau niveau en soulignant le rôle du Groupe des 77.  La coopération Sud-Sud, a-t-il regretté, manque d’un mandat institutionnel et de ressources financières.  Le potentiel de la coopération Sud-Sud n’a pas encore été modifié de façon efficace et le soutien de la communauté internationale, et des pays développés en particulier, est encore trop faible.  Il a exhorté le PNUD et l’OMC à faire plus d’efforts pour aider, d’un point de vue technique et financier, la coopération entre les pays du Sud dans l’intérêt de l’ensemble de l’humanité. 


M. NASROLLAH KAZEMI KAMYAB (Iran) a déclaré que les activités opérationnelles de développement devaient se poursuivre dans l’esprit multilatéral qui caractérise l’Organisation.  Il est essentiel de voir leur financement sous cet angle.  On remarque un manque d’enthousiasme et de volonté politique des pays développés envers la conférence d’annonces de contributions.  Cette absence de volonté politique est la vraie raison des demandes qui sont faites de supprimer cette conférence.  Des modifications avaient cependant été apportées à cette manifestation, mais elles ont semblé être ignorées par les pays industrialisés.  Quand on voit les alternatives qu’offre le Secrétaire général pour remplacer la conférence d’annonces de contributions, on se rend compte que c’est tout le dialogue de la coopération


technique pour le développement qui doit être revu.  L’Iran souhaite que les annonces de contributions bénéficient de visibilité politique et qu’elles soient destinées à générer des financements substantiels dans un esprit conforme à celui de la Charte.  Concernant la coopération technique entre pays en développement, l’Iran estime, tout en la soutenant et en l’encourageant, qu’elle n’est pas destinée à remplacer la coopération technique Nord-Sud.  Au contraire, les échanges techniques Sud-Sud doivent venir seulement compléter ceux qui doivent exister entre les pays en développement et les nations industrialisées.


M. SERHII SAVCHUK (Ukraine) a souligné le rôle crucial des activités opérationnelles des Nations Unies pour aider les pays en développement à atteindre leurs objectifs.  Nous pensons, a-t-il ajouté, qu’il faudrait accorder une attention accrue aux aspects interagence des activités opérationnelles, en soulignant leurs actions en commun plutôt que leurs actions individuelles.  Il a salué les résultats de l’examen politique des activités opérationnelles et l’adoption de la résolution 2002/29 du Conseil économique et social.  Il y a encore des problèmes majeurs comme le manque de fonds de roulement.  Evoquant les tendances positives que constitue la stabilisation financière du PNUD et de l’UNICEF, le représentant a expliqué que les ressources pour le développement devraient reposer sur des bases prévisibles.  Il s’est félicité du rapport du Secrétaire général sur les alternatives aux modalités de la Conférence annuelle pour les annonces de contributions en soulignant l’efficacité des plans de financement pluriannuels et leur volet relatif aux annonces de contributions.  En ce qui concerne les partenariats entre les institutions spécialisées et autres parties prenantes, il les a définis comme essentiels.  Nous formons le vœu, a-t-il ajouté, que les partenariats avec le secteur privé et les ONG soient pleinement utilisés.  Il a formé le vœu que la communauté internationale aide son pays à faire face aux conséquences de la catastrophe de Tchernobyl. 


Mme WHITTEMORE (Etats-Unis) a déclaré que les Etats-Unis sont conscients de l’importance du rôle de l’UNIFEM, dont on a pu voir l’efficacité en Afghanistan.  Sans la pleine participation des femmes à la vie économique et sociale, il sera impossible de réaliser les Objectifs de développement du Millénaire.  Concernant la coopération Sud-Sud, les Etats-Unis ne soutiennent pas des actions de l’ONU qui auraient pour but d’aider les pays du Sud à parvenir à des positions qui les amènent à élaborer des politiques dites communes pour des négociations Nord-Sud.  Nous estimons ce genre de démarche hors de propos dans le contexte actuel et complètement dépassé.  Notre délégation ne partage pas les conclusions de certains rapports relatifs à la coopération scientifique et technique.  Il revient aux pays en développement de prendre eux-mêmes en charge les travaux et les financements nécessaires à la promotion de la coopération technique entre pays du Sud.  Il n’est donc pas avisé, à notre avis, de créer un nouveau secrétariat ou groupe de travail s’occupant de cette question.  Quant à la conférence d’annonces de contributions, les Etats-Unis sont sceptiques vis-à-vis de toute nouvelle formule de conférence d’engagement de contributions qui se tiendrait, à des intervalles réguliers, au niveau ministériel.


S’exprimant au nom du groupe des CARICOM, M. PATRICK ALBERT LEWIS (Antigua-et-Barbuda) a déclaré que l’intensité croissante des catastrophes naturelles et la pandémie du VIH/sida ont accentué la vulnérabilité de ces pays.  A cet égard, il a réaffirmé le rôle clef du PNUD et des autres institutions des Nations Unies pour promouvoir le développement dans les petits États insulaires, en tenant compte de la spécificité de chaque pays.  Les ressources destinées au CARICOM ont été considérablement réduites avec des répercussions sur les activités du PNUD et des conséquences sur les groupes les plus vulnérables de nos sociétés, les femmes, les enfants et les personnes âgées.  Les pays du CARICOM se félicitent du rapport du Secrétaire général, sur les activités de l’UNIFEM en 2001, qui insiste sur l’égalité des sexes et les mesures à prendre pour lutter contre le VIH/sida.  Les Caraïbes, a-t-il précisé, sont en deuxième place en ce qui concerne les conséquences du VIH/sida après l’Afrique subsaharienne.  C’est pourquoi, les Etats du CARICOM forment l’espoir que cette question de la pandémie du VIH/sida et de ses conséquences soit abordée à toutes les prochaines rencontres des Nations Unies.


M. ENCHO GOSPODINOV, Chef de la délégation de la Mission d’observation de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a déclaré que la Fédération espérait que l’esprit de Monterrey allait continuer à présider aux activités internationales en faveur du développement.  Nous participons à un certain nombre de programmes internationaux en faveur de la coopération internationale pour le développement.  Nous sommes engagés en ce moment auprès du Programme alimentaire mondial (PAM) en Afrique australe pour faire face aux menaces que posent la famine et le VIH/sida aux populations de la région.  Un lien évident a été établi entre les activités qui doivent être menées dans les situations d’urgence et de secours et les programmes de développement.  Nos actions s’inscrivent dans ce cadre nouveau, auquel il faut ajouter les programmes que nous mettons en œuvre, en accord avec les organes de l’ONU, pour promouvoir la réduction et la prévention des risques dus aux catastrophes naturelles.  Notre Fédération pense que dans la lutte contre la pauvreté, l’accès à des structures de santé abordables est une composante essentielle des programmes à mettre en œuvre.


M. SHASHID HUSAIN (Conférence islamique) a souligné l’importance de la coopération Sud Sud.  Il a déclaré que l’Organisation de la Conférence islamique faisait siennes toutes les recommandations figurant aux paragraphes 64 à 76 du rapport du Secrétaire général.  Nous soutenons tout particulièrement les recommandations qui concernent, d’une part, la mise en place d’un groupe d’experts de haut niveau chargé d’aligner les programmes de coopération Sud-Sud avec les Objectifs du Millénaire et d’autre part, une collaboration entre le PNUD, l'UNICEF et l’UNESCO afin d’inclure l’éducation à la paix comme une norme à tous les programmes scolaires.


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