LA CHUTE DES PRIX DES PRODUITS DE BASE ET LE FARDEAU DE LA DETTE AU CENTRE DES PREOCCUPATIONS DE LA COMMISSION
Communiqué de presse AG/EF/395 |
Deuxième Commission
8e et 9e séances – matin & après-midi
LA CHUTE DES PRIX DES PRODUITS DE BASE ET LE FARDEAU DE LA DETTE
AU CENTRE DES PREOCCUPATIONS DE LA COMMISSION
Les délégations saluent la tenue en 2003 de la réunion
internationale sur la coopération en matière de transport et de transit
Réunie sous la présidence de M. Marco Antonio Suazo (Honduras), la Deuxième Commission a entamé aujourd’hui ses travaux sur les questions de politiques macroéconomiques. Dans ce cadre, elle a entendu les interventions des délégations sur les thèmes de la chute des prix des produits de base, du fardeau de la dette, du fonctionnement du système financier international et des préparatifs de la Réunion ministérielle internationale sur la coopération en matière de transport et de transit.
Les problèmes de la chute des prix des produits de base et du fardeau de la dette ont été au centre de leurs préoccupations. Dans sa présentation du rapport du Secrétaire général sur les produits de base, M. Victor P. Busuttil, Chef de la Direction exécutive et de la gestion de la CNUCED, a noté que depuis 1997, la chute des prix de produits essentiels comme le coton, le café et le sucre a été dramatique, entraînant d’énormes pertes économiques pour les pays en développement. Si les prix avaient été maintenus à leur niveau de 1998, a-t-il précisé, les pays producteurs de café auraient gagné 19 milliards de dollars en plus que lors de la période 1999-2002, tandis que les producteurs de sucre auraient reçu un supplément de 1,4 milliard de dollars et les producteurs de coton, 1 milliard de dollars de plus, si les marchés avaient été équitables. Plusieurs délégations ont reconnu la nécessité et la difficulté de se diversifier et d’ajouter de la valeur ajoutée à leurs exportations afin de ne pas être dépendant à l’égard des produits de base.
S’agissant de la dette, il a été rappelé que le Consensus de Monterrey a démontré que cette question était l’un des points centraux des politiques de développement. Il a été regretté que seuls 6 des 26 petits pays très endettés (PPTE) soient éligibles pour le programme d’allègement de la dette. Illustrant les difficultés de son pays dans ce domaine, le représentant du Pakistan a expliqué que le ratio entre les services de la dette et du budget national est de 58%. Le représentant du Venezuela, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a exhorté la communauté internationale à trouver des solutions novatrices et durables pour la résolution de l’endettement. La représentante du Danemark, intervenant au nom de l’Union européenne a dit que le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté est d’offrir aux pays en développement de nouveaux accès aux marchés occidentaux. Elle a évoqué les
délibérations en cours au sein de l’Union européenne qui s’est engagée à conclure les négociations entamées à Doha en ce domaine d’ici le 1er janvier 2005. Dans le même ordre d’idées, le représentant des Etats-Unis s’est dit favorable à la suppression des subventions commerciales, et tout particulièrement des subventions agricoles, car cela permettrait indirectement de promouvoir la production agricole des pays en développement, en les rendant plus compétitifs. Il s’agirait de la meilleure façon de lutter contre la pauvreté.
De son côté, M. Anwarul K. Chowdhury, Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement a exposé le problème du manque d’accès à la mer, l’insuffisance d’infrastructures pour les transports et les procédures très lourdes qui handicapent les pays en développement sans littoral et nuisent à leur compétitivité. Soulignant les difficultés de ces pays, de nombreuses délégations ont indiqué qu’elles se traduisent par une ponction de leurs recettes d’exportation deux fois plus que les autres pays pour le paiement des infrastructures de transport et les assurances, et trois fois plus que les pays développés. Dans ce contexte, ils ont salué la décision de l'Assemblée générale de tenir en 2003 une Réunion ministérielle internationale sur la coopération en matière de transport et de transit dont le but est d’examiner les moyens de faire face aux défis spécifiques de ces pays; d’adopter un programme mondial d’action afin de limiter les contraintes dues à l’éloignement géographique, les coûts élevés de transit et le non-accès à la mer; d’aider les pays en développement à atteindre plus rapidement leurs objectifs de développement et de participer au commerce mondial.
Par ailleurs, de nombreuses délégations ont souligné la nécessité d’améliorer la gouvernance et la cohérence des systèmes monétaires, financiers et commerciaux internationaux. Plusieurs se sont interrogées sur la légitimité du régime financier international actuel et ont formé le vœu que la communauté internationale considère la création d’une autorité financière mondiale chargée de surveiller les flux de capitaux et d’assurer une véritable transparence. D’une manière générale, il a été évoqué l’urgence d’une amélioration de la gouvernance économique mondiale et du renforcement du rôle de premier plan de l’ONU pour promouvoir le développement.
Outre les délégations citées ci-dessous, la Commission a entendu le déclarations des délégations du Mexique, de Guyana, de la Fédération de Russie, de l’Equateur, de la Suisse, de la République populaire et démocratique Lao, du Burkina Faso, de l’Azerbaidjan, de la Mongolie, de la Barbade (au nom de la Communauté des Caraïbes), de l’Afghanistan, du Kazakhstan, de la Croatie, du Yémen, de la Thaïlande, de la Géorgie (au nom du Groupe de GUUAM), de la Chine, du Népal, du Kenya, de l’Indonésie, du Burundi, du Bhoutan, de la Jordanie, de l’Ouganda et de la Bolivie. La représentante de l’Organisation internationale du travail (OIT) a également pris la parole.
La prochaine réunion de la Deuxième Commission sera annoncée dans le Journal
Présentation et débat général
M. ANWARUL K. CHOWDHURY, Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement, a évoqué les besoins particuliers de ces pays qui souffrent de handicaps géographiques. Le manque d’accès à la mer, l’insuffisance d’infrastructures pour les transports et des procédures très lourdes se traduisent par des coûts additionnels en matière de transports. De plus, bon nombre de pays en développement n’ont souvent pas les moyens de développer eux-mêmes des infrastructures en matière de transport. Il a précisé que les pays en développement enclavés prélèvent de leurs recettes d’exportation deux fois plus que les pays développés pour le paiement des infrastructures de transport et les assurances. Cette situation a pour effet d’augmenter les coûts des importations pour ces pays et de limiter leurs possibilités à s’approprier de parts de marchés.
Par ailleurs, M Chowdhury a précisé que la Déclaration du Millénaire appelle à des partenariats à l’échelle mondiale pour répondre aux besoins spécifiques des pays en développement enclavés. En plus des problèmes affectant les pays les moins avancés, les difficultés spécifiques que connaissent les pays en développement enclavés et les petits Etats insulaires en développement constituent l’une des priorités des objectifs de développement du Millénaire. Dans ce contexte, le Représentant s’est félicité de la décision de l'Assemblée générale de tenir en 2003 une réunion ministérielle internationale sur la coopération en matière de transport et de transit dont le but est d’examiner en priorité les moyens de faire face aux défis spécifiques de ces pays. Ce sera une occasion unique, a-t-il ajouté, de réunir des partenariats et de galvaniser les énergies pour permettre aux pays en développement enclavés de participer pleinement au commerce international. Cette conférence devrait adopter un programme mondial d’action afin de limiter les contraintes dues à l’éloignement géographique, les coûts élevés de transit et le non-accès à la mer, pour aider les pays en développement à atteindre plus rapidement leurs objectifs de développement et de participer au commerce mondial. En conclusion, il a précisé que la Réunion ministérielle susmentionnée devrait se tenir en août 2003, à la suite d’une réunion préparatoire qui pourrait avoir lieu en juin.
M. VICTOR P. BUSUTTIL, Chef de la Direction exécutive et de la gestion de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a présenté le rapport sur les produits de base (A/57/381) et celui relatif à la crise de l’endettement extérieur et le développement (A/57/253). Commençant par le rapport du Secrétaire général sur les tendances et perspectives mondiales concernant les produits de base, il a déclaré que la part des pays en développement dans les exportations de produits de base s’est lègèrement accrue en volume au cours des années 1990, bien qu’elle soit restée cependant inférieure à ce qu’elle était avant 1985. En vue d’améliorer les conditions de vie des 2,5 milliards de personnes dont l’existence dépend étroitement de ce commerce, et en vue de réaliser les Objectifs de développement du Millénaire dont le plus essentiel vise à diminuer de moitié le nombre de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour d’ici à 2015, il est indispensable d’améliorer la productivité et la compétitivité agricoles des pays en développement. La suppression des crêtes tarifaires contribuerait à l’accroissement des exportations de produits agricoles transformés et celle des normes sanitaires et autres barrières artificielles faciliterait la diversification de la production des pays du Sud. L’élimination des subventions agricoles dans les pays développés ouvrirait plus de possibilités d’exportation aux agriculteurs des pays en développement en rendant le cadre commercial plus équitable à la fois au niveau national et sur les marchés mondiaux. La tendance à la baisse des prix des produits de base s’est poursuivie, et leur niveau est désormais égal, en dollars constants, à ce qu’il était au début de l’année 1970. Depuis 1997, la chute des prix de certains produits essentiels comme le coton, le café et le sucre a été dramatique, entraînant d’énormes pertes économiques et la paupérisation de nombreux pays en développement. Si les prix avaient pu être maintenus à leur niveau de 1998, les pays producteurs de café auraient gagné 19 milliards de dollars en plus de ce qu’ils ont gagné au cours de la période 1999-2002, tandis que ceux producteurs de sucre auraient gagné un supplément de 1,4 milliard de dollars et ceux producteurs de coton, 1 milliard de dollars de plus, si les marchés avaient fonctionné de manière équitable.
Concernant le rapport du Secrétaire général sur la crise de la dette extérieure et le développement (A/57/253), M. Busuttil a déclaré que le Consensus de Monterrey a clairement démontré que la résolution de la question de la dette était l’un des points centraux des politiques de développement. Bien que certains créditeurs bilatéraux aient continué à effacer certaines des dettes qui leur étaient dues, notamment par les pays bénéficiant aussi de la réduction de la dette de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), on constate que de nombreux pays dits à revenu intermédiaire qui ne bénéficient pas de ces initiatives sont eux aussi en difficulté. Le programme PPTE a lui-même besoin d’être simplifié, et une évaluation de ses conditionnalités devrait être faite. Les critères de performance liés à de bons résultats obtenus dans la lutte contre la pauvreté devraient être encouragés, comparativement aux critères jusqu’ici inclus dans les plans d’ajustement structurel dont l’efficacité et le bien-fondé sont doûteux. Au vu de la faiblesse de leur épargne nationale, la réduction de la dette et l’augmentation de l’aide publique au développement (APD) auront un rôle critique dans l’amélioration de la croissance des pays en développement. Concernant les crises de la dette, les cas de l’Argentine et de la Turquie ont montré que la gestion de la dette extérieure est étroitement liée à la qualité de la gestion des politiques fiscales, des questions macroéconomiques, des taux de change et du régime des capitaux. Mais on constate une certaine incohérence dans les décisions prises au niveau mondial. Alors que la Turquie a bénéficié d’un apport substantiel de fonds pour faire face à sa crise financière, ce qui lui a permis de ne pas déclarer faillite, l’Argentine pour sa part n’a pas reçu ce genre de soutien et a dû se résoudre à suspendre le service de sa dette, le FMI lui ayant refusé tout nouveau décaissement de crédits. La même incohérence est en train d’être observée dans la crise qui menace de frapper l’Uruguay, le Paraguay et le Brésil, est-il noté dans le rapport.
Présentant le rapport intitulé Système financier international et développement (A/57/151), M. IAN KINNIBURGH, Directeur de la division d’analyses politiques, a souligné la nécessité pour la communauté internationale d’augmenter sensiblement l’aide publique au développement et de procéder intégralement aux allègements de dette en faveur des pays à faibles revenus comme convenu dans le Consensus de Monterrey. Il a salué l’accord des pays développés pour le financement du Fonds pour le développement de l’Afrique et du Fonds de l’IDA ainsi que pour l’adoucissement des termes financiers. Il a précisé que tous les pays, qu’ils soient développés, en développement ou en transition, doivent lutter contre les irrégularités comptables des entreprises afin de redonner confiance aux investisseurs. Le nouveau Comité international de la normalisation de la comptabilité (IASB) peut contribuer dans une large mesure à l’adoption et à l’application de normes comptables strictes et appropriées.
Evoquant les nouvelles normes proposées par le Comité de Bâle, il a précisé qu’il faudra prendre le temps pour s’assurer que les nouvelles règles soient fondées sur les meilleures pratiques actuelles, qu’elles renforcent ces pratiques et qu’elles n’imposent pas de contraintes disproportionnées sur telle ou telle structure du marché financier, segment de marché, secteur économique ou groupe de pays, ce qui implique nécessairement de larges consultations. Dans le même ordre d’idées, il a souligné les efforts du FMI et de la Banque mondiale en consultation avec le GAFI pour lutter contre le blanchiment d’argent et a appelé les pays développés à aider les pays en développement en ce domaine. En ce qui concerne la restructuration de la dette, il a déclaré qu’il faut que l’examen par la communauté internationale des principales propositions de réforme soit aussi large que possible de façon à parvenir à un résultat aussi efficace que possible.
En outre, il a salué les efforts du FMI qui a engagé des fonds substantiels en faveur d’un certain nombre de pays émergents à économie de marché. Il a formé le vœu que le FMI puisse disposer de ressources suffisantes, et que l’on puisse juger la distribution de ses ressources en fonction des circonstances. Dans ce contexte, il s’est félicité des deux nouvelles facilités mises en place par le FMI, à savoir la Facilité de réserve supplémentaire (FRS) – qui permet d’accorder des prêts importants à des pays qui connaissent une crise de leur balance de paiement - et la Ligne de crédit préventive (LCP) – conçue pour limiter les risques de contagion - introduites respectivement en 1997 et 1999. Par ailleurs, il a souligné l’importance de renforcer la cohérence du système monétaire, financier et commercial international à l’appui du développement. Dans ce contexte, il a souligné la nécessité d’améliorer l’accès des pays en développement aux marchés et d’assurer durablement le financement des échanges et des investissements dans les pays en développement. Au niveau des pays, il a reconnu que le développement du secteur financier doit s’accompagner parallèlement d’une libéralisation des flux de capitaux. Enfin, il a évoqué les préoccupations traitées dans la partie du Consensus de Monterrey consacrées aux problèmes systémiques, en reconnaissant l’urgence d’améliorer la gouvernance et la cohérence des systèmes monétaires, financiers et commerciaux internationaux. A cette fin, il a souligné l’importance d’une amélioration de la gouvernance économique mondiale et du renforcement du rôle de premier plan de l’ONU pour promouvoir le développement.
M. VICTOR P. BUSUTTIL, Chef de la Direction exécutive et de la gestion de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a présenté le rapport sur les produits de base (A/57/381) et celui relatif à la crise de l’endettement extérieur et le développement (A/57/253). Commençant par le rapport du Secrétaire général sur les tendances et perspectives mondiales concernant les produits de base, il a déclaré que la part des pays en développement dans les exportations de produits de base s’est légèrement accrue en volume au cours des années 1990, bien qu’elle soit restée cependant inférieure à ce qu’elle était avant 1985. En vue d’améliorer les conditions de vie des 2,5 milliards de personnes dont l’existence dépend étroitement de ce commerce, et en vue de réaliser les Objectifs de développement du Millénaire dont le plus essentiel vise à diminuer de moitié le nombre de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour d’ici à 2015, il est indispensable d’améliorer la productivité et la compétitivité agricoles des pays en développement. La suppression des crêtes tarifaires contribuerait à l’accroissement des exportations de produits agricoles transformés et celle des normes sanitaires et autres barrières artificielles faciliterait la diversification de la production des pays du Sud. L’élimination des subventions agricoles dans les pays développés ouvrirait plus de possibilités d’exportation aux agriculteurs des pays en développement en rendant le cadre commercial plus équitable à la fois au niveau national et sur les marchés mondiaux. La tendance à la baisse des prix des produits de base s’est poursuivie, et leur niveau est désormais égal, en dollars constants, à ce qu’il était au début de l’année 1970. Depuis 1997, la chute des prix de certains produits essentiels comme le coton, le café et le sucre a été dramatique, entraînant d’énormes pertes économiques et la paupérisation de nombreux pays en développement. Si les prix avaient pu être maintenus à leur niveau de 1998, les pays producteurs de café auraient gagné 19 milliards de dollars en plus de ce qu’ils ont gagné au cours de la période 1999-2002, tandis que ceux producteurs de sucre auraient gagné un supplément de 1,4 milliard de dollars et ceux producteurs de coton, 1 milliard de dollars de plus, si les marchés avaient fonctionné de manière équitable.
Concernant le rapport du Secrétaire général sur la crise de la dette extérieure et le développement (A/57/253), M. Busuttil a déclaré que le Consensus de Monterrey a clairement démontré que la résolution de la question de la dette était l’un des points centraux des politiques de développement. Bien que certains créditeurs bilatéraux aient continué à effacer certaines des dettes qui leur étaient dues, notamment par les pays bénéficiant aussi de la réduction de la dette de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), on constate que de nombreux pays dits à revenu intermédiaire qui ne bénéficient pas de ces initiatives sont eux aussi en difficulté. Le programme PPTE a lui-même besoin d’être simplifié, et une évaluation de ses conditionnalités devrait être faite. Les critères de performance liés à de bons résultats obtenus dans la lutte contre la pauvreté devraient être encouragés, comparativement aux critères jusqu’ici inclus dans les plans d’ajustement structurel dont l’efficacité et le bien-fondé sont douteux. Au vu de la faiblesse de leur épargne nationale, la réduction de la dette et l’augmentation de l’aide publique au développement (APD) auront un rôle critique dans l’amélioration de la croissance des pays en développement. Concernant les crises de la dette, les cas de l’Argentine et de la Turquie ont montré que la gestion de la dette extérieure est étroitement liée à la qualité de la gestion des politiques fiscales, des questions macroéconomiques, des taux de change et du régime des capitaux. Mais on constate une certaine incohérence dans les décisions prises au niveau mondial. Alors que la Turquie a bénéficié d’un apport substantiel de fonds pour faire face à sa crise financière, ce qui lui a permis de ne pas déclarer faillite, l’Argentine pour sa part n’a pas reçu ce genre de soutien et a dû se résoudre à suspendre le service de sa dette, le FMI lui ayant refusé tout nouveau décaissement de crédits. La même incohérence est en train d’être observée dans la crise qui menace de frapper l’Uruguay, le Paraguay et le Brésil, est-il noté dans le rapport.
M. H.E. VICENTE E. VALLENILLA (Venezuela) a déclaré qu’au vu des difficultés qui sont révélées dans les rapports du Secrétaire général, la communauté internationale devrait trouver des solutions novatrices pour donner aux pays en développement le juste prix qui devrait leur revenir en matière de commerce de produits de base, et elle devrait trouver des solutions durables à la question de la résolution des crises de l’endettement. Nous lançons un appel aux pays industrialisés pour qu’ensemble nous parvenions à créer un ordre économique mondial plus équitable. Le Groupe des 77 et la Chine demandent que des décisions soient prises pour donner aux Etats de ce Groupe la place qui leur revient dans les prises de décisions qui engagent l’économie de la planète. L’absence de résolution de la question de la dette fait vivre la plupart des pays en développement, y compris ceux à revenu intermédiaire, dans une instabilité constante. Nous demandons aux institutions internationales une annulation pure et simple de la dette, qui souvent a été remboursée plusieurs fois, en vue de permettre à nos pays de se lancer dans un développement durable. Nous regrettons que l’Initiative PPTE ne bénéficie pas des financements qui lui permettraient d’être efficace. Concernant les produits de base et le commerce mondial, nos pays sont conscients qu’ils pourraient constituer leurs premières sources de revenus pour promouvoir le développement. Mais les règles du jeu seront toujours complètement faussées tant que l’accès aux marchés du Nord leur sera refusé et que des pratiques protectionnistes et des crêtes tarifaires seront injustement imposées à leurs produits. Nous sommes inquiets du retour actuel au protectionnisme dans les pays industrialisés, qui marque un véritable retour en arrière et remet en question tous les accords commerciaux obtenus à ce jour. Le Groupe des 77 et la Chine participeront activement d’autre part à la préparation et à la tenue de la conférence ministérielle internationale sur la coopération en matière de transport de transit.
S’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés,
Mme ELLEN MARGRETHE LOJ (Danemark) a souhaité la tenue d’un débat de fonds sur tous les problèmes relatifs au financement du développement. Elle a déclaré que l’application des décisions de Monterrey et de Johannesburg devrait nous rapprocher de la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire. Nous formons le vœu d’un rapport spécifique à propos du Fonds de financement du développement pour avoir une discussion ciblée.
Evoquant d’une part la lutte contre la pauvreté, les conséquences de la démographie galopante, la corruption, la bonne gouvernance et la démocratie, Mme Loj a estimé d’autre part que la création d’un climat d’investissement favorable dans un cadre réglementaire sain favorisera certainement le développement. Pour atteindre ces objectifs, il est vital de s’assurer du concours du secteur privé. La Représentante a ajouté que l’obtention de nouveaux débouchés commerciaux et un accès aux marchés des pays développés auraient une incidence considérable dans la lutte contre la pauvreté. Dans ce contexte, elle a fait part des délibérations en cours au sein de l’Union européenne qui s’est engagée à conclure, d’ici le 1er janvier 2005, les négociations entamées à Doha en ce domaine.
En outre, elle a souligné que la réforme nationale constitue la meilleure solution en regrettant que la plupart des PAM ne pourront atteindre leurs objectifs sans une aide importante au développement. Elle a précisé que l’Union européenne s’est engagée collectivement à atteindre une moyenne de 0,39% de son PNB en faveur du développement d’ici 2006 en soulignant que cette augmentation doit être accompagnée d’une efficacité et d’une plus grande responsabilité. Par ailleurs, elle a formé le vœu que l’Association pour le développement international collabore plus étroitement avec les Nations Unies et toute la famille des donateurs. Le travail sur les questions liées au système financier international repose sur une action à la fois nationale et internationale.
Elle a également souligné les problèmes liés à la dette en suggérant que toute l’aide dans ce domaine devrait être renforcée et réservée prioritairement aux pays les plus endettés. Pour ce qui est des pays qui ont demandé une aide au remboursement de leur dette, il faudrait les aider à améliorer leur productivité, a-t-elle ajouté. En conclusion, elle a appelé la Banque mondiale et le FMI à renforcer la transparence du système financier international dans le souci d’une plus grande efficacité et dans l’objectif de lutter contre les abus.
M. MAURICIO ESCANERO (Mexique) a déclaré que la lutte contre la pauvreté doit être menée à travers des politiques soigneusement coordonnées entre les Etats, les institutions de Bretton Woods, la société civile et le système des Nations Unies. Le Mexique se réjouit des engagements pris à Monterrey, qui doivent maintenant être mis en œuvre. Le ralentissement de l’économie mondiale peut apparaître comme un obstacle majeur à la mise en œuvre des termes du Consensus de Monterrey. Mais les pays ne doivent pas prendre cette conjoncture économique comme prétexte pour se lancer dans des pratiques protectionnistes qui vont à l’encontre des tendances et des accords internationaux. Le Mexique estime d’autre part que malgré la place croissante qu’occupent le secteur privé et la société civile, les Etats doivent recommencer à jouer un rôle social qui leur a trop longtemps été nié au cours de la décennie écoulée. Car le manque de structures et d’investissements sociaux rend difficile la promotion même du développement dans les pays où la pauvreté affecte durement les populations. Le commerce mondial, notamment celui des produits agricoles, est le domaine où les pays pauvres pourraient avoir une chance de sortir de l’ornière dans laquelle les ont jetés les mécanismes économiques actuels. Aussi est-il nécessaire d’équilibrer les conditions dans lesquelles se pratiquent les échanges mondiaux. Nous pensons qu’en premier lieu, il faut éliminer les subventions agricoles qui sont sept fois supérieures à l’APD et qui faussent les règles
de compétitivité tout en détruisant les capacités de production des pays en développement les plus faibles. Concernant la question des crises financières, le Mexique propose que soient créés des plans d’urgence qui seraient appliqués dans les pays menacés par un effondrement de leur système. Ces plans devraient être élaborés de façon consensuelle en tenant compte des besoins et des spécificités de chaque pays. Le Mexique appuie pleinement l’élargissement des conseils d’administration des organes chargés de mener des réflexions et de prendre des décisions sur les questions financières et économiques. Nous sommes pour une réforme de leur mode d’opération. Les pays en développement doivent pleinement y avoir voix au chapitre.
S’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. GARFIELD BARNWELL (Guyana) a déclaré que la production des produits de base a un aspect et un impact sur la vie de millions de personnes de nombreux pays en développement, notamment les petites économies de la CARICOM du fait de leurs particularités géographiques, historiques et internationales. Il a fait siennes les conclusions du rapport du Secrétaire général sur les produits de base qui indiquent que l’avenir des pays tributaires de produits de base repose sur l’effort de la communauté internationale. En ce qui concerne le secteur agricole, il a formé le vœu d’obtenir des marchés plus libéralisés. Il a appelé à considérer la question du financement en tenant compte des circonstances socioéconomiques de chaque pays, de leur vulnérabilité et de la séquence des mesures d’ajustements. Il a salué le rôle et la portée du Guichet de financement compensatoire et de réserve et du Fonds commun pour les produits de base du FMI.
Il a évoqué les problèmes d’ajustements structurels des institutions de Bretton Woods qui ont freiné la capacité de nombreux pays en développement. Il s’est dit favorable au renforcement de la CNUCED pour lui permettre de remplir son mandat, notamment en matière de transfert de technologies. Les Etats Membres du CARICOM, a-t-il ajouté, sont préoccupés par la tension croissante entre certains pays débiteurs et les institutions financières internationales et demandent qu’une attention aprticulière soit portée d’urgence à la situation de certains de ces pays, notamment africains, pour que soit assoupli le mécanisme d’allégement de la dette. Tous les efforts doivent être entrepris pour permettre aux pays qui appliquent les principes de la bonne gouvernance et de la démocratie d’atteindre leurs objectifs en matière de développement.
M. YURIY N. ISAKOV (Fédération de Russie) a déclaré que les efforts visant à inclure le secteur privé dans la mise en œuvre des engagements de Monterrey doivent être renforcés. Un renforcement des secteurs bancaires et financiers nationaux doit accompagner la réforme indispensable de l’architecture financière internationale, comme cela a été conclu à Monterrey. Malgré l’importance de sa dette extérieure, la Fédération de Russie a pris des mesures pour s’en acquitter le plus rapidement possible, en vue de réorienter ensuite les ressources à ce jour absorbées par le service de la dette vers des investissements nationaux productifs. Concernant le commerce mondial, nous sommes pour que l’OMC devienne une organisation réellement universelle, et pour que les conditions de l’accession des pays à cette institution soient rendues plus simples et plus transparentes. La Fédération de Russie, qui accorde des régimes préférentiels d’accès à ses marchés à de nombreuses catégories de pays en développement, dont les PMA, demande que le système de commerce multilatéral soit rendu plus équitable. Les Etats doivent travailler à partir des même règles et doivent appliquer les mêmes normes sur un principe réciproquement bénéfique.
M. HUMBERTO JIMENEZ (Equateur) a tout particulièrement évoqué le problème de la dette et de ses lourdes conséquences sur l’économie des pays en développement qui doivent faire face à des niveaux de remboursement insupportables. L’allégement du service de la dette, a-t-il précisé, n’a pas été suffisant pour permettre de libérer des moyens nécessaires au développement. La dette constitue un des grands problèmes des pays en développement y compris les pays à revenus moyens. Dans cette circonstance, il faut une résolution durable de ce problème. Il a déclaré qu’il est important de revoir et d’étudier la nature et la structure de la dette extérieure qui sont très différentes de ce qu’on observait dans les décennies précédentes. Il a appelé à ce que soient revues et corrigées les conditionnalités du Fonds monétaire international et que soient élargis les mécanismes d’allégement. Dans le même ordre d’idées, il a expliqué qu’il fallait renforcer la Banque de développement multilatérale régionale et sous-régionale, tout particulièrement la Banque andine de développement et la Banque interaméricaine de développement.
M. OLIVIER CHAVE (Suisse) a déclaré que la Réunion ministérielle de l’OMC tenue à Doha a ouvert de nouvelles perspectives commerciales aux pays en développement et aux économies en transition, notamment en ce qui concerne l’assistance technique et l’accès aux marchés. La Suisse pense que les capacités humaines et institutionnelles de ces pays doivent être renforcées; que les politiques commerciales doivent être pleinement intégrées dans leurs analyses et programmes macroéconomiques; que leur intégration au commerce multilatéral doit se fonder sur un meilleur commerce régional et sous-régional, et enfin, que certaines contraintes, liées entre autres aux questions d’approvisionnements et aux barrières tarifaires qui créent des faiblesses dans les capacités d’exportation des pays en développement doivent être surmontées.
Concernant la question de la dette et des crises financières, nous ne pensons pas que de nouvelles allocations de droits de tirage spéciaux (DTS) au sein du FMI pourraient résoudre les crises actuelles, comme le pensent certains. Concernant le système financier international, nous voulons souligner que les ressources domestiques qu’arrivent à mobiliser les pays en développement devraient être complétées par des ressources en provenance des pays industrialisés et de certains pays émergents, pour répondre aux besoins d’investissements des pays pauvres. Quant à la question des produits de base, la Suisse pense que les pays du Sud ne devraient pas exclusivement baser leurs économies sur quelques produits. La fluctuation des cours les rend vulnérables, et elle affecte même les résultats des programmes de réduction de la dette comme celui de l’Initiative PPTE. L’APD pourrait compenser les manques à gagner que l’on constate année après année du fait de la dégradation des termes de l’échange, et à ce sujet, la Suisse s’efforce d’améliorer l’efficacité de l’aide financière qu’elle apporte aux pays en difficulté.
M. ALOUNKEO KITTIKHOUN (République démocratique populaire Lao) s’est félicité de la programmation de la Réunion ministérielle internationale sur la coopération en matière de transport et de transit en 2003 et a remercié le Kazakhstan d’accueillir cet événement. Il a souligné les problèmes particuliers des pays en développement sans littoral, dont 16 sont des PMA. Les handicaps géographiques et l’isolement dont ils souffrent les mettent dans une situation très difficile, a-t-il ajouté. Il a rappelé que ces pays, du fait des handicaps de leur enclavement, dépensent le double, en rapport à leurs recettes d’exportations, de ce que dépensent les pays non enclavés en matière de transport et d’assurance et souvent le triple de ce que dépensent les pays développés. Dans ce contexte, il a formé le vœu que des mesures concrètes soient trouvées visant à améliorer les systèmes de transit des pays enclavés et sans littoral et que cette Réunion ministérielle adopte un programme mondial avec des mesures visant à réduire les conséquences des contraintes liées au non accès à la mer et aux coûts prohibitifs.
Il a formé le vœu que les réunions régionales et sous-régionales s’inspirent des expériences de la communauté internationale et fournissent des propositions adéquates en matière de facilitation du commerce et de mise en place d’infrastructures de transport.
Il a appelé tous les acteurs concernés à tous les niveaux à intervenir au cours des processus préparatifs. Il a salué les premières mesures prises par le bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits états insulaires en développement pour jeter les bases des réunions de préparations régionales et sous-régionales. Il s’est félicité du rôle particulier de la CNUCED qui connaît très bien les problèmes de transit et qui jouit d’une grande expérience dans le domaine des infrastructures de transport. Il est important, a-t-il précisé, de trouver des moyens pour financer cette Réunion ministérielle et a invité tous les partenaires au développement à contribuer dans une large mesure au succès de cet événement. Nous pourrions ainsi trouver les réponses adéquates aux problèmes spécifiques des pays en développement sans littoral.
M. DER KOGDA (Burkina Faso) a déclaré que son pays, qui est situé à plus de 1000 kilomètres de la mer, accorde une importance particulière à la Réunion ministérielle internationale sur la coopération en matière de transport de transit prévue en 2003. Conscient que les problèmes de transport en transit ne peuvent être résolus à l’échelle nationale, notre pays a multiplié les concertations avec les pays voisins. Notre pays contribue aux efforts entrepris sur cette question par les Etats d’Afrique de l’Ouest et par le centre créé pour l’amélioration des systèmes de transport en transit, et pour la construction, la réhabilitation et la maintenance des infrastructures. Le Burkina Faso participe activement à plusieurs initiatives en cours au niveau d’institutions sous-régionales d’intégration, comme l’Union économique et monétaire Ouest-africaine (UEMOA), la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Organisation maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (OMAOC). Nous espérons que la présente session de la Deuxième Commission permettra de faire des progrès significatifs sur la question, en prélude à la Réunion ministérielle prévue en 2003 au Kazakhstan.
M. ASHRAF SHIKHALIYEV (Azerbaïdjan) s’est félicité de la programmation de la Réunion ministérielle internationale sur la coopération en matière de transport et de transit en 2003. Il a précisé que le succès de cette réunion dépendra du bon suivi des réunions préparatoires aux niveaux régional et sous régional. Il a souligné les efforts de son pays pour promouvoir un environnement favorable au transport par la simplification des formalités douanières, des documents de charge et lettres de transport ainsi que de la réduction des taxes. Il a invité les experts de la CNUCED à effectuer une étude de faisabilité sur cette question en Azerbaïdjan. Il faut que les pays de transit et leurs voisins déploient de sérieux efforts. Il a formé le vœu que des mesures concrètes soient trouvées visant à améliorer les systèmes de transit des pays enclavés et sans littoral et que cette Réunion ministérielle adopte un programme mondial avec des mesures permettant de pallier les conséquences néfastes de l’enclavement et du non-accès à la mer. Nous utilisons le plus rationnellement possible nos réseaux routier et ferroviaire, mais nous ressentons durement les conséquences de l'occupation de 20% de notre territoire et le blocus organisé à notre égard par les pays voisins, ce qui a abouti à une grande instabilité dans le sud du Caucase. Le désavantage des pays sans littoral a une incidence sur l’économie et le développement économique et social et empêche leur accès aux marchés internationaux. Le transfert de technologies dans le domaine de l’information et de la communication pourrait éviter bien des problèmes en matière de transport et de transit. C’est pourquoi, il a exprimé son attente, à l’égard du Sommet de l’information qui se tiendra respectivement à Genève en 2003 et Tunis en 2005.
M. MUHAMMAD HASSAN (Pakistan) a déclaré que des études récentes montrent que “pour 1 dollar qu’il verse à l’APD, le monde industrialisé reçoit en retour 9 dollars en provenance des services de la dette des pays en développement”. Il est donc temps que les pays riches réévaluent leurs politiques. Le Pakistan pense que les Nations Unies devraient avoir leur mot à dire sur la question de la dette. Un programme de réduction de cette dette insoutenable devrait être élaboré sous l’égide de l’ONU. En ce moment, le ratio entre PNB et service de la dette est de 58% dans notre pays, ce qui veut dire que nous consacrons plus de la moitié de nos revenus nationaux au service de la dette. Nous soutenons les recommandations faites par le Secrétaire général lors de la 55ème session de l’Assemblée générale. Il demandait alors la création d’un groupe indépendant chargé de proposer des solutions durables au problème de la dette des pays du Sud. Ensuite, nous soutenons la proposition faite lors du Sommet du Millénaire de donner aux Nations Unies un mandat de médiation entre débiteurs et créditeurs. Troisièmement, le Pakistan, par la voix de son chef d’Etat, a proposé que dans le cadre d’un accord international couvrant toute la question de l’annulation de la dette, les sommes qui vont habituellement au service de la dette, soient automatiquement investies dans la construction et la promotion de services sociaux. Enfin, nous proposons que soient mises en œuvres les dispositions du Consensus de Monterrey relatives au problème de la dette.
Mme BATTUNGALAG (Mongolie) a abordé la préparation de la prochaine Réunion ministérielle internationale sur la coopération en matière de transport et de transit en 2003. Elle a émis l’espoir que cette réunion pourra répondre aux attentes des pays en développement sans littoral qui prélèvent deux fois plus de leurs recettes d’exportation, pour le transport et le transit, que les autres pays, et trois fois plus que les pays développés. Cette situation, a-t-elle ajouté, contribue à réduire nos gains et notre compétitivité sur la scène internationale, alors que le manque d’infrastructures a tendance à effrayer les investisseurs potentiels. Nous espérons que l’examen de nos problèmes contribuera à soutenir nos efforts pour atteindre les objectifs du Millénaire et aboutira à des engagements précis en accord avec ce qui a été souligné à l’issue de la 3ème conférence des Nations Unies qui s’est tenue en mai dernier à Bruxelles.
Mme Battungalag s’est félicitée des efforts du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits Etats insulaires en développement ainsi que du Secrétaire général de la CNUCED pour mobiliser des ressources volontaires visant à favoriser le processus préparatoire de cette Réunion ministérielle. Elle a également remercié la CNUCED pour sa contribution à la mise en place d’un programme cadre en matière de transport et de transit entre la Fédération de Russie, la Chine et la Mongolie en espérant qu’il soit conclu avant la tenue de la future Réunion ministérielle de 2003. En conclusion, elle a formé le vœu que
des mesures concrètes soient trouvées visant à améliorer les systèmes de transit des pays enclavés et sans littoral et que la future réunion ministérielle adopte un programme d’action mondial permettant de répondre aux attentes de ces pays en matière de transport et de transit et tout particulièrement d’accès à la mer pour leur permettre de participer pleinement au commerce international.
M. MASASHI MIZUKAMI (Japon) a déclaré qu’il est indispensable de parfaitement identifier les défis de développement auxquels font face les pays pauvres. C’est dans ce cadre que le Japon soutient l’organisation de la Réunion ministérielle internationale sur la question de la coopération en matière de transport et de transit. Le Japon apporte un soutien substantiel au développement des pays enclavés. Nous fournissons une assistance soutenue en matière de construction d’infrastructures, de routes et de ponts pour faciliter l’accès des produits des pays enclavés aux marchés mondiaux. Nous agissons dans ce sens dans les pays d’Asie du Sud-Est et d’Asie centrale, et étendons notre aide à l’Afrique. Les problèmes des pays sans littoral ne sont pas cependant seulement des problèmes d’infrastructures. L’harmonisation des règles douanières faciliterait aussi le transport des produits de ces pays et nous soutiendrons tous les efforts allant dans ce sens.
M. H.E. MOVSES ABELIAN (Arménie) a évoqué la situation particulièrement difficile des pays en développement sans littoral qui exige une attention particulière des Nations Unies. A cet égard, il s’est félicité de la création du Bureau du Haut Représentant pour les pays les moins avancés, des pays en développement sans littoral et des petits Etats insulaires en développement ainsi que de la programmation de la Réunion ministérielle internationale sur la coopération en matière de transport et de transit en 2003 qui témoignent de l’attention accordée par la communauté internationale à ce problème. Les pays enclavés sont désavantagés géographiquement et font face à de grands obstacles en matière d’exportation et d’importation avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer en matière économique et sociale. L’Arménie, a-t-il ajouté, se félicite du rôle du transit pour la promotion du commerce international et souligne la nécessité d’un véritable dialogue entre toutes les parties concernées pour promouvoir une véritable coopération internationale en matière de transport et de transit. Située au croisement de l’Asie et de l’Europe, l’Arménie a pour ambition de participer à la mise en place d’un véritable corridor de transport entre ces deux régions. Evoquant les spécificités de son pays, il a déclaré que l’Arménie possède un système de transmission moderne de gaz. En conclusion, il a dénoncé les tentatives de ceux qui souhaitent isoler son pays en formant le vœu d’une plus grande coopération entre toutes les parties concernées et acteurs du développement pour promouvoir le transport et le transit et l’accès à la mer dans l’intérêt de la prospérité économique de toute la région.
M.AMRAIYA NAIDU (Fidji) a déclaré que le rapport du Secrétaire général sur les produits de base montre parfaitement les tendances négatives auxquelles font face les pays en développement dont les économies dépendent de ces produits. Si les revenus tirés de ces produits sont aujourd’hui égaux à ce qu’ils étaient en 1970, nous craignons que cette chute ne s’aggrave et que nos populations ne connaissent encore plus de pauvreté. C’est un défi monumental que nous devons relever. Les pays développés doivent donc répondre positivement à l’appel qui leur est lancé pour que s’établissent des rapports économiques plus justes. Fidji dépend essentiellement des ressources qu’il tire du commerce du sucre et de quelques autres produits. Les conditions mondiales de la commercialisation de ce panier de produits de base sont donc pour nous une question de vie ou de mort. 24.000 petites exploitations agricoles cultivent le sucre à Fidji et 3000 raffineries transforment la canne à sucre. Ce secteur est le premier employeur de l’archipel fidjien, qui compte 300 îles. Nous avons essayé de diversifier notre base économique, mais à cause de la nature de nos sols, de notre climat et d’autres vulnérabilités, aucune autre culture ne pourra prendre la place qu’occupe le sucre dans notre économie. Fidji demande donc que soit examinées les propositions relatives à la mise en place de mécanismes de compensation financière qui pourraient amortir le manque à gagner dû aux fluctuations des cours des matières premières, dont le sucre. Le principe des traitements spéciaux et différenciés en faveur des pays développés devrait être rendu plus efficace, ceci dans le cadre des accords sur l’agriculture, si on pouvait y créer un “volet de développement” qui rendrait la libéralisation du commerce agricole complémentaire aux objectifs de développement de pays comme le Fidji, l’un de ces objectifs étant la sécurité alimentaire.
Mme DONNA MICHELLE FORDE (Barbade) a déclaré qu’à l’heure de l’intégration des marchés, dans un environnement libéralisé, les pays ne sont plus à l’abri des dysfonctionnements qui se produisent dans les marchés voisins. Elle s’est interrogée sur la légitimité du régime financier international actuel et a rappelé que la communauté internationale suggère la création d’une autorise financière mondiale chargée de surveiller les flux de capitaux et d’assurer une véritable transparence dans ce domaine. Dans le même ordre d’idées, elle a suggéré la création d’une organisation fiscale internationale qui serait chargée de ces questions plutôt que de les transmettre à des organisations aux compétences limitées. Elle a souhaité la mise en place de codes et de normes dont le rôle serait de prévenir les crises et d’arriver à une gestion réellement mondiale dans la transparence la non discrimination. Il faudrait en même temps mettre en place une coopération fiscale à l’échelle mondiale pour promouvoir la croissance économique et une véritable coopération internationale pour le développement.
Mme CAROLINE LEWIS (Organisation internationale du travail –OIT-) a déclaré que la libéralisation de l’économie mondiale ne s’est pas révélée comme la panacée qui avait été promise aux pays en développement. La formule d’un développement humain dont les nécessités constitueraient la base même de la réflexion sur le développement devrait être mieux considérée par la communauté internationale. Les politiques budgétaires et fiscales devraient être assainies pour que les efforts économiques puissent permettre de stabiliser les taux et les conditions de l’emploi. Le taux de croissance de l’emploi dépend de choix politiques qui devraient être laissés à l’initiative de chaque pays. La promotion de meilleurs services de santé et d’éducation contribuerait à la création de conditions de travail meilleures que celles que l’on observe à l’heure actuelle.
M. RAVAN A. G. FARKADI (Afghanistan) a souligné l’importance historique de la Réunion ministérielle internationale sur la coopération en matière de transport et de transit qui se tiendra en 2003. L’Afghanistan, a-t-il ajouté, est un exemple typique de pays sans littoral qui a besoin de transit pour accéder à la mer. Nous formons les vœux que cette Réunion soit orientée vers l’action et que les pays donateurs y participeront très activement en faisant preuve d’une réelle détermination politique. Car les pays sans littoral ont besoin d’assistance internationale, a-t-il précisé. A cet égard, il a souligné la contribution très importante que peuvent apporter non seulement la Banque Mondiale, mais aussi des institutions comme l’Organisation maritime et l’Union internationale des télécommunications eu égard à leurs compétences techniques. Il a évoqué des accords de transit auxquels son pays a souscrit avec l’Iran et le Pakistan. Mais, a-t-il ajouté, mon pays a besoin d’une assistance pour le commerce de transit Nord-Sud et Est-Ouest car, pour le continent asiatique, les routes qui traversent l’Afghanistan sont essentielles pour le commerce de toute la région.
Mme MADINA B. JARBUSSYNOVA (Kazakhstan) a déclaré que la décision de son gouvernement d’organiser la Réunion ministérielle internationale sur la coopération en matière de transport de transit, au mois d’août 2003, vient peut-être du fait le Kazakhstan est le pays enclavé le plus éloigné de la mer, 3750 kilomètres le séparant en effet de l’océan le plus proche. Nous avons acquis une expérience que nous aimerions partager avec les autres pays sans littoral en matière de transport de transit en Asie centrale. Grâce au soutien de la Commission économique des Nations Unies pour l’Asie-Pacifique (CESAP), nous avons développé un Programme spécial conjoint pour les économies d’Asie centrale, qui couvre toutes les questions pertinentes dans le domaine des transports et des transits. Nous pensons que les initiatives régionales en matière de transport qui incluent une participation majeure des pays enclavés, comme la Déclaration de Baku, signée en 1998 sur la question de la création du corridor de transport Europe-Caucase-Asie, doivent être encouragées. Nous apprécions les premiers efforts déployés par le Représentant spécial du Secrétaire général pour les PMA, les pays sans littoral et les petits Etats insulaires en développement, pour lancer des consultations entre les principales parties prenantes à l’organisation de la Réunion ministérielle qui aura lieu chez nous. Nous remercions en particulier à cet égard l’Union européenne, le gouvernement du Japon, et les secrétariats de la CNUCED, de la Commission économique pour l’Europe, et de la CESAP, pour leurs contributions aux aspects organisationnels et substantiels de la Réunion. Nous enjoignons, en soutenant en cela l’appel du Secrétaire général, tous les Etats Membres de l’ONU à apporter un soutien concret à l’organisation et à la tenue de la Réunion.
Mme IRENA ZUBCEVIC (Croatie) a déclaré que pour combattre la pauvreté et promouvoir un développement durable, en coopération avec tous les acteurs du développement, il fallait des politiques cohérentes et la mise en commun de ressources. Un effort massif est indispensable, a-t-il ajouté, pour édifier un système économique et commercial plus propice au développement. Il faudrait d’autre part s’efforcer de mettre en place des standards et des codes en matière de politiques macroéconomiques et de régulation financière, en impliquant les pays eux-mêmes dans la définition de ces standards et l’assistance technique à diffuser pour les mettre en place. A cet égard, il a souligné la contribution majeure que peut apporter le nouveau Conseil international des normes comptables pour encourager les entreprises à suivre les normes professionnelles agréées et la bonne gouvernance.
La représentante de la Croatie a, par ailleurs, regretté que le système financier international n’ait toujours pas de stratégies d’ensemble pour répondre au problème de la dette. En ce qui concerne les transports, le Représentant de la Croatie s’est félicité de la tenue en novembre prochain à Genève d’une réunion d’experts sur le commerce et le transport afin de faciliter la pleine participation des plus démunis au commerce international.
M. AHMED AL-HADDAD (Yémen) a souscrit à la déclaration faite par le Venezuela ce matin au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et a déclaré que le poids de la dette et son service portent atteinte à la stabilité des pays en développement. Le remboursement de la dette absorbe la majeure partie des ressources des pays endettés. Il faudrait donc, dans l’esprit de Monterrey, trouver des solutions durables à ce problème. L’allègement du fardeau de la dette devrait s’inscrire dans les politiques de réduction de la pauvreté, qui restent la priorité actuelle. L’éligibilité des pays à l’Initiative PPTE devrait se baser sur des critères simplifiés et les bénéfices de ce programme devraient être étendus à un plus grand nombre de pays. Il faudrait d’autre part mettre fin aux pratiques qui consistent à pousser les pays à emprunter pour rembourser des dettes qui s’accumulent dans un cycle sans fin.
M. KULKUMUT SINGHARA NA AYUDHAYA (Thaïlande) a souligné la nécessité, en ce qui concerne le système financier international, d’une cohérence dans les domaines du commerce et de la finance et une fidèle application du Consensus de Monterrey. Il a précisé que l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE) et les 3 pays qui lui sont associés sont en train de mettre en place un système d’alerte précoce pour lutter contre les risques liés aux flux des capitaux, dans l’objectif d’aboutir à une véritable stabilité financière. S’agissant de la dette, il s'est déclaré d'avis qu'il fallait partager la responsabilité entre débiteurs et créanciers dans la gestion de cette crise. Il a invité les institutions financières internationales à permettre une participation des pays en développement aux prises de décision qui les concernent. Pour ce qui est de l’investissement, nous formons le vœu d’une augmentation de l’aide publique au développement et qu’il en soit de même pour les flux de capitaux privés. En ce qui concerne les produits de base, il a estimé qu'il fallait faciliter l’accès aux marchés et octroyer une meilleure assistance technique aux pays en développement. En conclusion, il a précisé que son pays a participé à la construction, au niveau de la sous-région, de routes commerciales et s’est félicité de la tenue en 2003 de la Réunion ministérielle internationale sur la coopération en matière de transport et de transit, en souhaitant qu’elle puisse répondre aux attentes des pays enclavés.
M. REVAZ ADAMIA (Géorgie) a déclaré, au nom des Etats du Groupe de GUUAM (Géorgie, Ukraine, Ouzbékhistan, Azerbaïdjan et Moldova), que le Groupe GUUAM pense que la communauté internationale devrait faire preuve de souplesse dans le règlement du problème de la dette, notamment en tenant compte des recommandations énoncées à Johannesburg sur le concept du développement durable. Le Groupe GUUAM demande que tous les efforts possibles soient déployés pour une mise en œuvre harmonieuse des engagements du Sommet pour le développement durable. Nous aimerions voir à ce propos de meilleures relations s’établir entre les secteurs public et privé dans le domaine des financements et des investissements. Le Consensus de Monterrey a, de façon juste, estimé qu’il fallait que les responsabilités soient équitablement partagées entre toutes les parties prenantes dans le règlement des crises d’endettement. Il est temps de mettre fin à certaines des conditionnalités qui sont imposées aux Etats, et dont les effets ne sont pas positifs. Nous soutenons l’opinion du Secrétaire général quand il estime qu’il faudrait lier les critères de performances à des objectifs bien définis de réduction de la pauvreté, au lieu de lier la réduction de la dette seulement aux critères des programmes d’ajustement structurel. Nous devrions reconnaître que les pays en transition ont des besoins particuliers pour rendre leur dette extérieure soutenable.
M. ZHANG YISHAN (Chine) a salué la décision prise par la Banque mondiale et le FMI de se mettre d’accord à l’issue des réunions de printemps et d’automne des institutions de Bretton Woods sur la nécessité d’intégrer le Consensus de Monterrey dans leurs travaux futurs. Néanmoins, a-t-il ajouté, il y a encore beaucoup à faire pour améliorer l’efficacité des instances financières internationales. Il a précisé que l’expérience nous montre qu’il n’y a pas de modèle économique unique et qu’il est nécessaire de mieux écouter les pays en développement. A cet égard, il a salué les leçons que nous offre le NEPAD sur l’inadéquation du libéralisme qui est parachuté dans certains pays en développement. Le test absolu de toute politique, a-t-il précisé, est la croissance, la réduction de la pauvreté et l’augmentation du niveau de vie. Il a également appelé à renforcer la prise de participation des pays en développement à l’échelle mondiale.
Le représentant chinois a, par ailleurs, formé le vœu que la deuxième révision des quotas soit l’occasion d’augmenter les ressources disponibles au FMI. Il a précisé que la formulation de nouvelles normes et de codes internationaux devraient permettre une meilleure participation des pays en développement. Nous avons tiré beaucoup d’enseignements des crises financières du Mexique, de l’Asie et de l’Amérique latine.
Nous pensons que les institutions financières internationales doivent tenir pleinement compte des capacités des pays émergents pour répondre aux conséquences des crises en prenant des mesures appropriées en direction de ces pays. En conclusion, il a rappelé que la question de la dette restera irrésolue tant que les pays développés ne seront pas capables d’ouvrir leurs marchés et de mettre fin au système de subventions commerciales.
M. DHAN PRASAD PANDIT (Népal) a déclaré que la crise de la dette a accéléré la détérioration des conditions économiques des pays en développement. Malgré tous leurs efforts et sacrifices, les pays pauvres, qui se sont heurtés au manque de souplesse et de compréhension de leurs créanciers, se sont retrouvés asphyxiés par un fardeau qui absorbe l’essentiel de leurs budgets déjà réduits. L’assistance actuelle à l’aide publique au développement (APD), qui s’élève environ à 50 milliards de dollars, alors qu’elle devrait être au moins le double de cette somme, est largement insuffisante si l’on veut vraiment empêcher les pays en développement de sombrer dans la pauvreté. Les programmes comme l’Initiative PPTE sont largement insuffisants, aussi bien dans leur portée financière que dans leurs critères d’éligibilité. Il faudrait à la fois en augmenter le financement et en ouvrir les portes à un plus grand nombre de pays. Le Népal, pays enclavé, demande d’autre part à la communauté internationale de mieux soutenir les pays sans littoral, non seulement en matière de transport et de transit, mais aussi en ce qui concerne les investissements et l’accès des produits de ces pays aux marchés.
M. JOHN W. DAVISON (Etats-Unis) s’est félicité des stratégies de développement entreprises dans le cadre du Sommet de Johannesburg pour s'attaquer à la pauvreté. Il a précisé que la liberté politique et économique ainsi que les droits de l’homme doivent rester au centre de nos préoccupations dans toutes nos initiatives en faveur du développement économique. C’est dans ce contexte que nous avons décidé, lors de la Conférence de Doha, d’éliminer les barrières commerciales qui entravent le développement. Le représentant a préconisé une restructuration des travaux et de se borner à atteindre des cibles mesurables. Après avoir loué le travail effectué par la CNUCED pour améliorer le climat commercial dans les pays en développement, le représentant des Etats-Unis a encouragé la libéralisation agricole qu’il a définie comme l'un des objectifs les plus importants. Nous nous sommes engagés à éliminer les subventions agricoles, a-t-il ajouté, et nous avons fait des propositions à cet effet. Pour faire face à la pauvreté, il faudrait en premier lieu promouvoir la production agricole. En ce qui concerne le problème de la dette, il est essentiel de s’assurer que les nouveaux investissements n’aboutissent pas à l’alourdissement de ce fardeau. En conclusion, il a salué la contribution de l’ONU pour forger un consensus en faveur du développement en appelant à accorder une priorité à la question du commerce dans nos débats sur la politique macroéconomique.
M. NEHEMIAH ROTICH (Kenya) a déclaré qu’il est urgent de trouver et de mettre en œuvre les voies et moyens qui permettraient de stabiliser les prix des produits de base agricoles sur les marchés mondiaux. La Réunion ministérielle de l’OMC, qui a eu lieu à Doha, a souligné l’urgence de l’arrêt de toutes les formes de subventions à l’exportation et de celui des pics tarifaires, notamment dans les domaines qui sont d’une importance vitale pour les pays en développement. Nous espérons que les décisions prises à Doha seront rapidement et complètement mises en application, surtout en ce qui concerne les questions ayant trait à l’accès aux marchés de nos produits agricoles. Nous sommes, d’autre part, inquiets de l’ampleur de la crise de la dette, notamment pour les pays d’Afrique subsaharienne. Des engagements ont été pris à Monterrey, qui soulignent la nécessité de trouver une réponse durable à ce problème. A travers le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), notre continent a reconnu l’importance de la mobilisation de ressources domestiques en vue de financer les programmes dont il a besoin. Cet effort a besoin d’être soutenu par un apport de financements extérieurs qui pourraient venir des partenaires de l’Afrique.
M. DARMANSJAH DJUMALA (Indonésie) a souligné la nécessité d’améliorer les environnements nationaux et internationaux et de mobiliser les ressources financières nécessaires en accord avec le Consensus de Monterrey si nous voulons atteindre les objectifs de la Déclaration du Millénaire. Il s’est dit préoccupé de constater que les pays en développement ont enregistré une sortie nette de ressources financières pour la cinquième année consécutive, pour atteindre 180 milliards de dollars en l’an 2000. En ce qui concerne le système financier international, il a souhaité la mise en place de normes et
de codes internationaux, d’une plus grande transparence et d’une participation accrue des pays en développement aux prises de décisions des institutions financières. Il a déclaré qu’il attache une grande importance à la réforme de la surveillance du FMI et des conditions régissant l’utilisation des fonds du FMI. Une telle surveillance mondiale, a-t-il suggéré, devrait s’accompagner d’une plus grande surveillance au niveau des pays.
Il a également évoqué le fardeau de la dette en précisant que la dette totale des pays en développement s’élevait à 2500 milliards de dollars en 1999, ce qui représente 40% de leurs budgets, et qui entrave gravement leurs efforts. Dans le même ordre d’idées, il a précisé que sur les 26 petits pays très endettés (PPTE) éligibles, seuls 6 sont arrivés au point d’achèvement en 2002 en ce qui concerne le processus d’allègement de la dette.
M. MARC NTETURUYE (Burundi) a invité les pays donateurs, les pays de transit, les institutions financières internationales, les agences de l’ONU et le secteur privé à apporter tout leur soutien à l’organisation et au déroulement de la Réunion ministérielle internationale sur la coopération en matière de transport et de transit. Cette réunion devra aboutir à des engagements concrets visant à soulager les pays sans littoral du fardeau qui pèse sur eux. Il est nécessaire de renforcer la coopération entre pays en développement sans littoral et les pays voisins de transit, notamment en harmonisant les procédures douanières. La dynamisation des structures régionales peut ici jouer un rôle crucial. Les embargos économiques contre un pays sans littoral devraient être interdits, car ce sont les populations qui en souffrent le plus et non les gouvernements. Il convient ensuite d’augmenter l’assistance internationale, afin de permettre aux pays enclavés et aux pays de transit de construire et d’entretenir efficacement les infrastructures de transport si indispensables à leurs économies.
M. TSHERING GYALTSHEN PENJOR (Bhoutan) s’est félicité de la tenue d'une Réunion ministérielle internationale sur la coopération en matière de transport et de transit et a remercié le Gouvernement du Kazakhstan d’accueillir cette grande rencontre. Le transport et l’accès à la mer jouent un rôle capital pour le développement économique. Pour ce qui est de l’investissement étranger, il a noté que 30 pays sans littoral sont les bénéficiaires de moins de 0.3% de l'APD total et que la majorité de ces pays se trouvent dans une situation très critique. Il a formé le vœu que la prochaine Réunion ministérielle offre l’occasion d’examiner les moyens de faire face aux défis spécifiques de ces pays en précisant d’adopter un programme mondial d’action pour aider les pays enclavés à participer pleinement au commerce mondial.
M. AL-AYED (Jordanie) a expliqué puisque la dette est la principale entrave au développement, il est donc indispensable de trouver une solution radicale à ce problème qui épuise les ressources dont les pays en développement ont besoin pour améliorer le sort de leurs populations. Notre délégation trouve anormal, qu’alors que le poids de la dette est déjà très élevé, on laisse l’endettement se poursuivre à travers le cycle incontrôlable
généré par le besoin d’honorer le service de la dette et le paiement de ses intérêts qui s’accumulent; dans le même temps, les rentrées fiscales s’amenuisent à cause de la dégradation des termes de l’échange. La Jordanie est d’autre part très impliquée dans la préparation de la Réunion ministérielle sur les questions de transport et de transit qui affectent les pays sans littoral. Nous espérons qu’elle sera un succès et sera suivie de l’application de mesures concrètes et efficaces.
M.FRANCIS MUMBEY-WAFULA (Ouganda) s’est félicité de la programmation d’une Réunion ministérielle internationale sur la coopération en matière de transport et de transit au Kazakhstan en 2003. Il a précisé que 16 des 30 pays en développement sans littoral se trouvent en Afrique et dépensent une part considérable de leurs ressources au transport, ce qui a pour effet d’affaiblir leur compétitivité. C’est une grande priorité du NEPAD et nous invitons les partenaires au développement à jouer un rôle actif dans la préparation de cette Réunion et de fournir une aide financière conséquente pour sa réussite. En outre, il a évoqué le problème du déclin cyclique des prix des produits de base et de ses effets très négatifs sur les produits d’exportation. Il s’est félicité du rapport du Secrétaire général qui évoque les conséquences du déclin des produits de base et les phénomènes qui l’expliquent. Nous sommes conscients, a-t-il ajouté, que nous devons sortir d’une logique de dépendance à l’égard des produits de base, en mettant plus de valeur ajoutée à nos exportations. Mais le problème réside dans la difficulté d’accéder aux marchés des pays développés et dans nos manques de ressources.
M. APARICIO (Bolivie) a déclaré que les méthodes de calcul adoptées par l’Initiative PPTE n’étaient pas fondées sur les données réelles des pays en développement. La viabilité de la dette, telle qu’elle est définie selon la méthode PPTE, est donc loin de refléter la réalité. La Bolivie fait partie des pays qui devraient bénéficier d’un régime de réduction de leur dette, et elle espère que les mécanismes de l’Initiative PPTE seront revus et corrigés.
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