L’ALLEGEMENT DE LA DETTE, L'ACCROISSEMENT DE L'APD ET DE L'IED AINSI QUE L’OUVERTURE DES MARCHES FAVORISERAIENT LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT
Communiqué de presse DEV/2281 |
Comité préparatoire de la réunion DEV/2281
internationale de haut niveau chargée 12 février 2001
d'examiner la question du financement du
développement à l'échelon intergouvernemental
Deuxième session
1re séance - matin
L’ALLEGEMENT DE LA DETTE, L'ACCROISSEMENT DE L'APD ET DE L'IED AINSI QUE L’OUVERTURE DES MARCHES FAVORISERAIENT LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT
Le Comité préparatoire de la Réunion internationale de haut niveau chargée d’examiner la question du financement du développement à l’échelon intergouvernemental a entamé ce matin les travaux de sa deuxième session, en présence du Président de l’Assemblée générale, M. Harri Holkeri et du Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan. En prévision de la Réunion internationale, qui doit se tenir au premier semestre de l’an 2002, le Comité préparatoire est chargé de réfléchir aux moyens de mobiliser les ressources nationales et internationales nécessaires à la réalisation des objectifs de développement que quelque 150 chefs d’Etat et de gouvernement ont réaffirmé au cours du Sommet du millénaire, en septembre 2000. Les dirigeants du monde avaient fixé comme priorités d’ici à l’an 2015, la réduction de la pauvreté de moitié, l’accès pour tous à l’enseignement de base, la réduction de moitié de la mortalité maternelle et de deux tiers de la mortalité infantile; et l’arrêt et la réduction de la propagation du VIH/sida, du paludisme et d’autres maladies importantes. Ils avaient estimé que la Réunion internationale de haut niveau est cruciale pour éliminer les obstacles auxquels font face les pays en développement pour mobiliser des ressources aux fins du développement, a rappelé, ce matin, M. Kofi Annan.
Le Secrétaire général a identifié deux tâches essentielles en la matière, à savoir l’adoption de politiques consensuelles, aux niveaux national et international, portant sur les ressources publiques et privées et favorisant les flux de capitaux privés en direction du monde en développement ainsi que la stabilité de ces flux. La deuxième tâche consiste, selon le Secrétaire général, à faire que les questions de développement deviennent l’affaire de tous, des gouvernements comme de la société civile. Dans ce cadre, une action doit être menée auprès du monde développé pour le sensibiliser aux questions de la dette, de l’aide au développement et de l’ouverture des marchés. Cet avis est partagé par le représentant de la Banque mondiale qui a observé que la levée des barrières douanières pourrait favoriser le développement. Le Directeur du Cabinet du Directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et le Représentant du Fonds Monétaire international (FMI), ont réaffirmé l'engagement du FMI et de l'OMC en faveur du processus préparatoire de la Réunion internationale. Les délégations de l’Iran, au nom du Groupe des 77 et la Chine et de la Suède, au nom de l’Union européenne et des pays associés, ont commenté les questions soulevées dans le rapport du Groupe de haut niveau chargé de la question du financement du développement, dirigé par l’ex-Président du Mexique, M. Ernesto Zedillo*.
Ces délégations ont proposé leurs solutions aux questions relatives à la mobilisation des ressources nationales, à l’attraction des flux internationaux de capitaux privés, à la libéralisation du commerce et la fourniture de l’aide publique au développement (APD). La résolution de la question de la dette et la nécessité d’une plus grande coopération et cohérence entre les Nations Unies, les institutions de Bretton Woods et l’OMC ont été soulignées. La question de la dette a retenu l’attention des délégations et la plupart d’entre elles se sont félicitées de l’Initiative HIPC/PPTE renforcée. Elles ont néanmoins fait remarquer la complexité de ses procédures et le caractère intrusif de ses conditionnalités. L’Initiative ne concernant à ce jour que 20 pays, des délégations ont attiré l’attention sur le fait qu’elle ne résout qu’une fraction de la dette totale des pays en développement, soit 220 milliards de dollars sur 2 500 milliards de dollars. Les délégations ont plaidé pour une approche plus globale incluant également les pays à revenus intermédiaires. A ce propos, l’Union européenne a estimé que l’annulation ou la réduction de la dette de ces pays ne sauraient être qu’une solution qui finirait par compromettre leur solvabilité. Elle a réitéré la pertinence des mécanismes prévus par les Club de Paris et de Londres.
Le Pakistan rappelé quelques propositions qui avaient été faites en matière de dette, à savoir créer un groupe d’experts indépendants chargé de trouver une solution durable à la question de la dette; confier aux Nations Unies un rôle de médiateur entre créanciers et débiteurs; et réaffecter les fonds consacrés au paiement du service de la dette aux budgets sociaux.
Outre le Ministre des affaires étrangères de Sainte-Lucie, qui s’est exprimé au nom de la Communauté des pays des Caraïbes, les représentants du Danemark, Pakistan, Chili et Mexique ont pris la parole.
Le Comité préparatoire poursuivra ses travaux cet après-midi à 15 heures.
* A paraître au mois de mai 2001
Déclarations
M. HARRI HOLKERI, Président de l'Assemblée générale, a déclaré que le Sommet du millénaire et la déclaration subséquente ont clairement démontré la détermination des chefs d'Etat et de gouvernement à faire de ce nouveau siècle une période meilleure pour l'humanité. Ils ont souligné, en ce qui concerne le développement, son lien avec l'endettement. Ils ont signifié qu'il fallait faire reculer la pauvreté de moitié d'ici à l'an 2015. Le financement du développement sera l'occasion d'un grand nombre d'échanges au niveau international. Il faut chercher, ensemble, des solutions, plutôt que de se préparer séparément à prendre des mesures unilatérales. Le processus doit s'appuyer sur une philosophie visant à faire progresser l'intérêt commun. Les questions inscrites à l'ordre du jour provisoire de cette réunion préparatoire sont des questions importantes qu'il faut discuter ouvertement. J'estime que le cadre et les mécanismes du financement du développement peuvent être améliorés. La cohérence est nécessaire à cet effet. J'en appelle aux responsables du commerce et des finances de mon propre pays, la Finlande. Ce processus doit s'appuyer sur la contribution de toutes les parties prenantes, en particulier les Etats, les institutions internationales et la société civile. Des questions difficiles vont se poser que vous devrez ouvertement discuter, et le travail de ce Comité doit parvenir à formuler des idées pouvant assurer la mise en place des mécanismes d'un financement du développement durable et efficace.
M. KOFI ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a rappelé que lors du Sommet du millénaire, les dirigeants des Etats Membres avaient décidé que, d’ici à l’an 2015, ils mèneraient à bien les tâches consistant à réduire de moitié la pauvreté, à garantir l’enseignement de base pour tous, à réduire de trois quarts la mortalité maternelle et de deux tiers, la mortalité des enfants, et à arrêter et commencer à réduire, la propagation du VIH/sida, du paludisme et d’autres maladies importantes. En fixant ces objectifs, a estimé le Secrétaire général, les dirigeants du monde savaient que cela exigerait des efforts de la part de nombreux acteurs, les riches comme les pauvres, le secteur public comme le secteur privé, les milieux commerciaux comme les milieux volontaires.
En fait, a insisté le Secrétaire général, ils ont exprimé leurs préoccupations face aux obstacles auxquels doivent faire face les pays en développement pour mobiliser les ressources dont ils ont besoin pour financer un développement soutenu. Ils ont considéré que la réunion de haut niveau était cruciale pour éliminer ces obstacles et c’est dans ce contexte qu’ils ont décidé de faire tous les efforts possibles pour assurer son succès. Les Etats Membres présents à cette session du Comité préparatoire ont une lourde part de responsabilité dans le succès ou l’échec, au niveau mondial, des objectifs du millénaire, a souligné M. Annan qui a jugé que deux séries de tâches sont essentielles dans le processus engagé. Il s'agit d’abord de celles consistant à convenir des principales politiques qui doivent être appliquées, à la fois aux niveaux national et international. Ces politiques doivent aussi bien porter sur les ressources publiques que sur les ressources privées, a souligné M. Annan qui a ajouté qu'il faudra déterminer ce qui est nécessaire pour permettre à tous les
pays en développement de mobiliser des capitaux privés et de trouver les moyens d’assurer la stabilité des flux de capitaux privés pour qu’ils ne deviennent pas la cause de crises qui replongent des millions de personnes dans la pauvreté. Les politiques doivent faire l’objet d’un accord entre tous les différents acteurs et parties intéressées, y compris les gouvernements, le secteur privé, la société civile et les institutions internationales telles que la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
L’ONU, a poursuivi le Secrétaire général, doit travailler en partenariat étroit avec ces institutions. Au niveau international, il est particulièrement important que les pays en développement soient mieux représentés dans les débats sur les politiques. Nous aurions dû depuis longtemps abandonner l’idée que les priorités du développement peuvent être arrêtées dans des clubs où seuls les pays riches exercent une influence réelle, a regretté le Secrétaire général.
Notre deuxième tâche consiste à attirer l’attention de dirigeants politiques et des milieux financiers du monde entier. Le développement est beaucoup trop important pour être confié à des ministères ou organismes spécialisés. Il doit mobiliser les énergies des gouvernements et de la société civile dans son ensemble. Il faut aider les pays en développement à s’organiser d’une manière qui encourage les investisseurs. Il faut motiver les populations et les gouvernements des pays industrialisés pour qu’ils soient disposés à consacrer davantage de ressources à l’allègement de la dette et à l’aide au développement et à ouvrir plus largement leurs marchés aux produits des pays en développement.
Notre tâche, maintenant, est de faire en sorte que les engagements qui ont été pris ne soient pas oubliés et que les moyens de parvenir aux objectifs fixés bénéficient également d’un appui de haut niveau. Si toutes les institutions internationales travaillent ensemble et si les peuples du Nord comme du Sud font preuve de la volonté politique requise, il y a une possibilité réelle que la Réunion de haut niveau marque un tournant dans le destin des pays pauvres et des populations pauvres, dans le monde entier.
M. MATS KARLSSON, Vice-Président de la Banque mondiale pour les affaires extérieures et les Nations Unies, a déclaré que les mesures prises, ces derniers temps, pour promouvoir le développement durable sont de bon augure pour ce qui concerne le financement du développement. Il reste à améliorer la cohérence et la convergence des actions qui seront prises à cet égard. Le rapport du Secrétaire général est encourageant et constitue une base solide de discussion parce qu'il émet des idées visant à jeter les bases d'un partenariat efficace entre la communauté internationale, en particulier la Banque et les Etats en développement et en transition notamment. Si nous adhérons au principe commun d'un bon partenariat, nous trouverons alors les moyens de combattre efficacement la pauvreté. Les douze mois qui restent avant la Conférence internationale nous permettront de peaufiner les propositions avancées. La Banque soutient les idées énoncées par le Secrétaire général pour améliorer la mobilisation des ressources internes des pays. Cela revient à rationaliser les dépenses et à mieux gérer les ressources disponibles. La capacité d'un pays à mobiliser ses ressources dépend d'une dynamique interne susceptible d'attirer les investisseurs. Beaucoup de pays en développement estiment que les efforts qu'ils ont déployés en matière d'amélioration de leur cadre interne n'ont pas reçu un soutien international suffisant et n'ont pas été récompensés par un afflux de capitaux.
Concernant le commerce, la Banque estime qu'il faut que les pays riches lèvent leurs barrières douanières. Des signaux positifs ont été émis en faveur des PMA, mais il ne faudrait pas que la levée des barrières classiques soit ensuite suivie de la création de nouveaux obstacles, plus subtils mais aussi dévastateurs. Quant à l'Aide publique au développement (APD) il faut qu'une impulsion ait lieu en ce début de nouveau millénaire pour respecter les engagements pris au niveau international. La simplification des procédures pourrait améliorer le cadre de versement et d'emploi de cette APD en vue de la rendre plus efficace. Beaucoup de questions sont à résoudre si l'on ne veut pas que s'accroisse davantage le niveau de la qualité de vie entre riches et pauvres. La lutte contre le sida, la criminalité internationale, la protection de l'environnement ne peuvent se faire que par la coopération et la coordination au niveau international. L'"Initiative des biens publics communs" lancée par la communauté internationale doit nous amener à ne pas détourner des ressources déjà rares au niveau des pays du Sud pour les transférer ailleurs. L'Initiative PPTE et ses mécanismes ne touchent qu'une petite partie des ressources en provenance des pays du Sud. L'accès futur au crédit de ces pays doit être préservé et pourrait être servi par des mécanismes plus adaptés que ceux qui existent en ce moment. Ensuite, concernant les prises de décisions au niveau international, nous pensons que l'ONU est un cadre approprié pour ce débat, mais nous aimerions que soient respectés les mécanismes et mandats des différentes institutions. Le renforcement de la capacité de participation des pays aux débats internationaux pourrait être amélioré par la coordination au niveau régional et sous-régional. La Banque est constamment engagée dans le processus du financement international du développement. La preuve du succès de ce processus ne sera pas dans la beauté ou le contenu des documents finaux, mais dans la capacité à mettre en œuvre les recommandations auxquelles nous parviendrons.
M. RHEINHARD MUNZBERG, Représentant spécial du Fonds monétaire international (FMI) auprès des Nations Unies, a plaidé pour l’établissement d’un ordre du jour commun qui permette véritablement la réalisation des objectifs du développement. Il a énuméré les questions cruciales en matière de financement du développement en insistant sur la nécessité de politiques macroéconomiques saines, le renforcement des capacités, et l’appropriation par les Etats de leur destin. Le représentant a insisté sur l’équilibre qui doit exister entre le niveau national et le niveau international. Cet équilibre, a-t-il estimé, passe notamment par l’ouverture des marchés des pays du Nord et la stabilisation du système monétaire international. Pour le FMI, l’objectif est de favoriser le consensus mondial sur ces questions et de créer un forum d’échanges de vue libre et transparent pour mieux appréhender le financement et contribuer ainsi à alléger la pauvreté.
M. PATRICK LOW, Directeur du Bureau de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a insisté sur l’engagement de l’OMC dans le processus préparatoire de la Réunion de haut niveau. Il a indiqué que l’OMC prépare son propre rapport qui sera soumis la semaine prochaine au Comité préparatoire. En tant que garant des règles applicables au commerce international, l’OMC peut apporter un apport important au processus de réflexion sur le financement du développement. La libéralisation du commerce et les réformes des politiques commerciales favorisent la croissance et l’augmentation d’échanges internationaux, a dit le représentant en soulignant que cela implique une disparition plus avant des barrières commerciales. S’il faut poser la question du rythme à imprimer à la
libéralisation commerciale, il ne faut pas pour autant perdre de vue que les pays qui ont ouvert leur marché ont connu la plus grande croissance, a insisté le représentant de l’OMC. Il a poursuivi en insistant sur l’ouverture des marchés des pays du Nord aux pays du Sud et sur l’aide à apporter aux PMA pour qu’ils augmentent leur production. Il a souhaité que les efforts en la matière ne se fassent pas au détriment d’autre pays en développement.
La composante commerce dans le financement du développement ne saurait être isolé du reste, a conclu le représentant en plaidant pour plus de cohésion et pour un processus séquentiel. Le développement exige que les efforts commerciaux fassent partie d’un ensemble de stratégies qui se renforcent mutuellement. Il faut que les pays donateurs, les pays en développement et les institutions internationales mettent au point des stratégies éclairées par le bon sens et soutenues par la volonté politique au plus haut niveau.
M. BAGHER ASADI (Iran) a déclaré, au nom des Etats Membres du Groupe des 77 et de la Chine, que la rencontre sur le financement du développement ne doit pas être perçue comme un événement isolé, mais plutôt comme un tournant majeur visant à développer un processus innovateur et continu pouvant contribuer à la création de paramètres et d'un environnement favorables à la naissance d'un consensus international. Ce consensus doit lui-même amener la communauté internationale à définir des objectifs et buts collectifs à atteindre et les moyens d'y parvenir. Les consultations intergouvernementales ont clairement démontré que le processus du financement du développement devrait être défini dans le contexte de la mondialisation et des défis et bénéfices qu'elle génère. Beaucoup des concepts qui avaient jusqu'à maintenant régi la pensée et les actions économiques et financières, sont aujourd'hui obsolètes. Le processus de changement global actuel et ses conséquences ont des effets dévastateurs sur les pays en développement, y compris dans les procédures qui régissaient le financement de leurs activités de développement. Les changements dus à la mondialisation doivent nous amener à adopter de nouvelles politiques. Les bénéfices de la mondialisation doivent être notamment mieux distribués si l'on veut construire un système international stable et prévisible.
Le principal défi auquel nous devons répondre est celui de nous donner les moyens de promouvoir des mesures favorables à un développement durable et équilibré. Pour y parvenir, toutes les parties prenantes au processus doivent démontrer leur volonté politique et prendre l'engagement d'arriver aux objectifs que nous devons nous fixer en commun. Seule la volonté politique la plus engagée nous permettra de faire face aux questions difficiles que ce Comité doit aborder. Le Groupe des 77 et de la Chine est satisfait des thèmes proposés dans le programme du processus de financement du développement et des recommandations du rapport du Secrétaire général. Concernant la question de la mobilisation des ressources, nous pensons qu'en plus de mettre l'accent sur la mobilisation des ressources internes des pays, un environnement international plus propice à la mobilisation de ressources extérieures d'investissement doit être créé. Le commerce est le mécanisme le plus approprié par lequel la plupart des pays en développement pourraient mobiliser les ressources dont ils ont besoin. Pour y parvenir, la facilitation de l'accès de leurs produits aux marchés des pays riches est une impérieuse nécessité. Il faut pour cela aborder et résoudre la question des barrières tarifaires et autres obstacles artificiels posés par les pays du Nord. L'Investissement étranger direct (IED) est lui aussi une question que nous devons sérieusement aborder. Les flux de capitaux et d'IED devraient être orientés selon des mécanismes et politiques promouvant l'idée fondamentale du développement durable, et éviter les instabilités et les spéculations à court terme. La dette est un des obstacles majeurs au développement des pays du Sud et notamment les plus pauvres. Nous pensons que des mesures allant bien au-delà de l'Initiative PPTE devraient être prises. Nous comptons soulever la question des conditionnalités irréalisables qui sont posées aux pays qui voudraient bénéficier du PPTE. Concernant les questions systémiques, le Groupe des 77 et de la Chine pense sincèrement que les arrangements internationaux actuels sont loin de répondre à la nécessité de mieux intégrer les processus économiques et financiers internationaux. La participation des pays en développement doit être améliorée, à tous les niveaux de la réflexion et de la prise de décision internationale. Nous pensons que l'architecture financière internationale devrait être réformée de manière à la rendre plus ouverte aux priorités des pays en développement en matière de croissance et de développement, en vue de promouvoir plus de développement et d'équité économique et sociale. La question de la coopération internationale et de l'APD sera un des points majeurs de nos débats, et notre souhait serait que soient respectés les objectifs et recommandations des grandes conférences organisées sous l'égide de l'ONU au cours des années 90.
MME RUTH JACOBY (Suède), au nom de l’Union européenne et des pays associés, a d’abord commenté la question de la mobilisation des ressources nationales. Elle a ainsi souligné que ces ressources sont et continueront d’être la première source de financement pour le développement. La mobilisation de ces ressources, a dit la représentante, exige le même environnement que nécessitent les flux internationaux de capitaux privés, les flux d’investissement étranger direct (IED) et l’utilisation adéquate de l’aide publique au développement (APD). Pour la représentante, cet environnement se caractérise par un cadre macroéconomique sain, la bonne gouvernance et la stabilité politique et sociale.
La représentante a ensuite commenté la question des flux internationaux de capitaux privés en plaidant pour des formes novatrices de garanties liées aux investissements multilatéraux et bilatéraux, la diffusion auprès du secteur privé de meilleures informations sur les opportunités d’investissements dans les pays en développement et des discussions plus avant avec le secteur privé sur l’impact des investissements sur le développement. Venant à la question du commerce, la représentante a invité la communauté internationale à reconnaître qu’un système commercial multilatéral ouvert, transparent et stable ainsi qu’une libéralisation plus poussée des échanges commerciaux, dans les pays développés comme dans les pays en développement, sont des éléments essentiels de l’intégration des pays en développement dans l’économie mondiale au même titre que la coopération et l’intégration régionale et sous-régionale. L’élimination des barrières tarifaires est également importante, a dit la représentante, en citant aussi le renforcement de la coopération dans les domaines liés au commerce, le transfert des technologies, l’accès à l’information, les stratégies de promotion des investissements et le développement du secteur privé.
Le commerce, a souhaité la représentante, doit devenir une partie intégrante des stratégies de réduction de la pauvreté. En la matière, les coûts de réforme du système commercial, de la libéralisation et de ses implications sur les revenus publics doivent être reconnus et traités, a ajouté la représentante avant d’aborder la question de l’APD. Elle a jugé important qu’en la matière, les pays récipiendaires soient les vrais propriétaires des politiques de développement et de réduction de la pauvreté. La représentante a ensuite évoqué la question de la protection des biens publics régionaux et internationaux avant d’aborder celle de la dette. Elle a estimé qu’à long terme le succès dépendra de la capacité des politiques nationales à utiliser, de manière constructive, les ressources ainsi libérées et à considérer l’allègement de la dette comme un instrument important de mobilisation des ressources nationales. Parlant aussi des pays à revenus intermédiaires, la représentante a estimé que pour eux la réduction ou l’annulation de la dette ne saurait être qu’une solution qui, à terme, aurait un impact négatif sur leur solvabilité. Pour ces pays, la solution est dans le recours aux mécanismes des clubs de Paris et de Londres.
La représentante a terminé sur les questions systémiques en appuyant le renforcement de la coopération et de la cohérence entre les Nations Unies, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et les institutions de Bretton Woods lesquelles coopération et cohérence doivent être appuyées par une coopération régionale et une coordinations sous-régionale renforcées en matière de finances, de développement et de commerce. La représentante est d’avis que les Nations Unies représentent le forum adéquat pour les questions monétaires, financières et commerciales dans la perspective du développement. La clé n’est pas l’établissement de nouveaux mécanismes mais dans l’amélioration des mécanismes existants, a dit la représentant avant de s’attarder sur le rôle du FMI. Elle a ainsi souhaité que le Fonds, dans son rôle de créancier, demeure un instrument pour mobiliser d’autres formes de financement, en particulier auprès du secteur privé. Etant donné le caractère limité des réserves officielles, il est important qu’un cadre clair soit mis en place pour l’intervention du secteur privé dans la résolution des crises financières. Le renforcement de la transparence de la part de tous les acteurs, y compris le secteur privé, est essentiel à une évaluation complète de la situation financière de chaque pays et donc à la prévention des crises, a conclu la représentante.
M. JORGEN BOJER (Danemark), Vice-Président du Comité préparatoire, a fait au Comité un compte-rendu des consultations du Bureau du Comité avec le Directeur général et les Administrateurs de la Banque mondiale, et le Conseil d'administration du FMI la semaine dernière. Ces entretiens, a dit M Bojer, ont commencé par une rencontre avec la Banque mondiale dont la collaboration avec l'ONU est fort appréciée. Le rapport du Secrétaire général, a dit le Directeur général de la Banque, M. Sandstrom, est un exemple de ce que peuvent faire ensemble les deux institutions, les recommandations de ce rapport étant des vues partagées par les deux entités. La Banque a souhaité que les Ministres des finances des Etats Membres soient dans l'avenir associés à cet exercice. L'impératif de cohérence et de coordination a été souligné au cours de cette rencontre, a dit M. Bojer. Cet impératif doit aller jusqu'à encourager l'implication de tous les ministères pertinents qui travaillent dans le domaine de la promotion et de la coordination des politiques de développement et de financement dans le processus du financement du développement et dans la promotion de la lutte contre la pauvreté. Il est apparu que le processus du financement du développement pourrait contribuer à éliminer le scepticisme qui persiste envers les actions de la Banque. La coordination entre la Banque et l'ONU a été approuvée durant les entretiens que nous avons eus à Washington, mais il a été suggéré qu'il y ait dans l'avenir plus de sélectivité dans le choix des sujets à débattre entre les deux institutions. Certains administrateurs de la Banque ont plaidé pour la création de nouveaux fora de discussions pouvant faciliter une prise de décision consensuelle. La recherche du bien commun et l'amélioration des conditions de santé et d'éducation ont été évoquées par des administrateurs, qui
se sont aussi inquiétés de la trop grande importance donnée aux marchés. Ceux-ci ne peuvent pas s'autoréguler ont dit certains. La question du commerce a été évoquée comme un des domaines dans lequel il fallait promouvoir des mesures innovatrices. Tous les pays en développement ont besoin de meilleures possibilités d'exportation, ont conclu les administrateurs de la Banque.
La rencontre avec les administrateurs du FMI a été la première du genre, a dit M. Bojer, en faisant remarquer que tous les administrateurs, le Directeur général du FMI, M. Hörst Köhler, et les hauts cadres ayant pouvoir de décision du Fonds étaient présents. Le nouveau Directeur général du FMI a réitéré qu'il voyait le financement du développement s'articuler autour de deux axes essentiels: une meilleure gestion de leurs affaires par les Gouvernements des pays en développement, et un soutien accru de la communauté internationale aux pays les plus affectés par la pauvreté et les instabilités systémiques. Pour ce qui est du renforcement du dialogue, les administrateurs ont félicité l'administration du FMI pour la collaboration désormais établie avec l'ONU. Ils ont souligné la nécessité de promouvoir la collaboration avec les ministères à caractères économique, financier et social des Etats Membres. Certains participants ont estimé que l'un des objectifs primordiaux de la Réunion internationale devait être de réduire les inégalités croissantes entre pays riches et pauvres. Le Directeur général du FMI a dit qu'il y avait une nécessité de faire prendre conscience à chaque partie de ses responsabilités. Concernant le rôle des institutions financières internationales, certains administrateurs ont dit qu'il n'était pas question que la Réunion redéfinisse ou réduise les mandats d'une institution ou d'une autre. Ils ont insisté que le mandat du FMI devait être pleinement respecté et à cet égard ont relevé que leur contribution devait être essentiellement orientée vers les aspects financiers du développement. L'importance accordée par le rapport du Secrétaire général à la coopération économique internationale a été bien accueillie. Certains administrateurs ont souligné l'intérêt qu'ils accordent au respect du versement de l'APD au niveau agréé. Concernant l'impératif de coordination, ils ont dit que le FMI pouvait coordonner lui-même ses propres politiques et actions et que la coopération avec l'ONU pouvait mieux s'exprimer dans le domaine de la cohérence. S'agissant de la question de l'efficacité des actions, la nécessité d'élaborer un code de conduite s'impose pour mieux utiliser les ressources disponibles et éviter les déperditions de fonds et la corruption. Certains administrateurs ont dit que les mêmes normes devraient s'appliquer à tous les pays. Concernant la dette, certains administrateurs se sont montrés réticents à accorder des allègements de la dette aux pays à revenu intermédiaire. Les rencontres que nous avons eues à Washington, a dit M. Bojer nous ont permis de conclure que des rencontres de ce genre peuvent aider à créer des consensus sur des questions parfois difficiles.
M. AHMAD SHAMSHAD (Pakistan) a estimé que la mondialisation économique a fini par signifier la domination de l’économie mondiale par le marché. Si le marché peut être le meilleur moyen de réaliser certains objectifs économiques, il ne doit en aucun cas être autorisé à avoir la moindre influence sur les décisions politiques et sociales, a dit le représentant. Il a ainsi rejeté la théorie selon laquelle “personne ne contrôle la mondialisation” ou “qu’il n’existe pas d’alternative à la mondialisation”. Cet état d’esprit a été décrit par lui comme fondé sur l’idée de rémunérer le capital au détriment du travail et donc de transférer les richesses des segments pauvres de la société aux segments les plus riches.
Le représentant a donc estimé que la Réunion de haut niveau est l’occasion de trouver des moyens novateurs pour le financement du développement et de susciter la volonté politique nécessaire. Il a tout de même souligné que trouver des moyens novateurs pour offrir “la même part du gâteau à tous” ne peut être la solution puisque cela ne conduirait qu’à une multiplication des parts et non à l’augmentation de la taille du gâteau pour satisfaire les besoins de tous. Consacrant le reste de sa déclaration au rapport du Groupe de haut niveau sur la question du financement du développement, le représentant s’est attardé sur la question de la mobilisation des ressources internes.
Il a remis en question le conseil donné aux pays en développement de mettre en place un cadre macroéconomique à moyen terme en soulignant qu’en réalité, ce sont souvent les tendances extérieures du commerce qui compromettent la stabilité du cadre. Le Groupe de haut niveau aurait donc dû, selon le représentant, proposer des actions spécifiques pour la création d’un environnement international favorable et pas, comme il le fait, insister sur des directives et sur la bonne gouvernance qui de toute évidence, mènent à des conditionnalités. Le Groupe de haut niveau n’offre pas de mesures concrètes pour garantir les flux financiers vers les pays en développement mais se contente de faire l’inventaire des meilleures pratiques à l’intention des seuls pays en développement, a encore regretté le représentant en arguant qu’il en va de même pour l’APD où le Groupe ne va pas plus loin qu’un appel aux pays industrialisés pour qu’ils donnent suite à leur engagement de consacrer 0,7% de leur produit national brut à l'aide publique au développement des pays en développement. Les mêmes critiques valent pour la question de l’investissement direct étranger (IED), a estimé le représentant, en reprochant au Groupe ne pas avoir traité de la question plus large d’une distribution plus équitable de l’IED.
Concernant le commerce, le représentant a déploré que le Groupe de haut niveau ait plaidé pour une libéralisation commerciale accrue dans les pays en développement en écartant les risques liés à cette libéralisation dont les coûts d’ajustement. Le Groupe de haut niveau aurait dû établir le lien entre la question des transferts des ressources et celle de la détérioration et des fluctuations des termes de l’échange, a dit le représentant avant d’évoquer la question de la dette en démontrant le caractère limité de l’Initiative HIPC/PPTE. Il a donc plaidé pour une approche plus globale en la matière qui viserait aussi les pays à revenus intermédiaires. En la matière, le représentant a attiré l’attention sur les propositions tendant à créer un groupe d’experts indépendants chargé de rechercher une solution durable à la dette; à ce que les Nations Unies jouent un rôle de médiateur entre les créanciers et les débiteurs; et à réaffecter les ressources consacrées au paiement du service de la dette vers le développement social.
Concluant sur la réunion internationale en tant que telle, le représentant a déclaré qu’elle doit être considérée comme le début du processus du financement du développement. Pour lui, la réunion doit redonner au développement sa place d’objectif central de l’activité économique et faire que tous les acteurs pertinents coordonnent leurs politiques dans la promotion du développement. La Réunion doit aussi reconnaître la place des Nations Unies comme un forum adéquat pour exploiter le potentiel de la mondialisation dans le financement du développement. Venant aux résultats de la Réunion de haut niveau, le représentant a souhaité qu’elle donne lieu, à une déclaration politique exprimant la détermination de la communauté internationale à prendre une action collective pour résoudre les questions du financement; à un programme d’action couvrant les domaines du commerce, de l’accès du marché, de la dette extérieure, des flux des capitaux nationaux et internationaux et de la création d’un environnement favorable; à la mise en place d’un mécanisme de suivi; et à la création d’un forum chargé de procéder à des examens périodiques de la mise en œuvre du Programme d’action et à une évaluation des problèmes émergents.
M. JUAN GABRIEL VALDES (Chili) a déclaré au nom des Etats du Groupe de Rio que la rencontre internationale sur le financement du développement devait être l'occasion de prendre en compte les soucis de tous les Etats sur cette question. Le Chili et les autres Etats du Groupe de Rio se félicitent de l'organisation de consultations au niveau régional dans le cadre du processus préparatoire. Nous pensons que la création par le Secrétaire général du Panel d'experts de haut niveau présidé par M. Ernesto Zedillo, ancien Président du Mexique, est une heureuse initiative qui nous permettra d'avoir une idée plus précise des besoins en financement du développement des pays du Sud. Le Groupe de Rio approuve l'ordre du jour proposé pour la Réunion internationale, dont les grandes lignes semblent répondre aux principaux soucis des pays en développement. Nous soutenons les démarches entreprises par l'ONU en vue de faire participer à ce processus tous les acteurs internationaux du développement et les ministères des Etats Membres qui travaillent dans ce domaine.
Il est indispensable de revoir les mécanismes qui régissent en ce moment la mondialisation et notamment la répartition de ses bienfaits et bénéfices. Il faudrait rendre plus fonctionnel le système financier mondial en commençant par la résolution de la question de l'endettement des pays pauvres, qui est bien souvent insoutenable. Pour de nombreux pays, il faut stabiliser la manière dont circulent les flux de capitaux internationaux. Le système international de commerce et les questions qui s'y posent devraient faire l'objet d'engagements politiques fermes, en vue de le rendre plus favorable aux pays en développement. Il en est de même de l'APD, dont les montants doivent être revus à la hausse. Au cours des deux semaines qui viennent, il s'agira d'arrêter des objectifs communs pour la conférence que nous voulons voir se tenir en 2002. Il faut que nous travaillions dans un esprit de consensus et évitions les affrontements Nord-Sud, et il faut aussi que soient respectés les attributions et mandats des divers participants, notamment en ce qui concerne les institutions internationales. Le Groupe de Rio soutient l'implication des ministères des finances, du développement et des affaires étrangères des Etats Membres à ce processus.
M.GEORGE W. ODLUM, Ministre des affaires étrangères de Sainte-Lucie, au nom des membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a également commenté le rapport du Groupe de haut niveau en se montrant préoccupé par le traitement réservé aux pays en développement. De l’avis du Ministre des affaires étrangères, le Groupe de haut niveau s’est gardé de tenir compte du caractère hétérogène des pays en développement en matière de besoins en financement du développement. Il a, dans ce cadre, énuméré les spécificités des petits Etats insulaires telles que leur petite taille, la limitation de leurs marchés intérieurs, leur dépendance par rapport au commerce international, leur faible capacité institutionnelle et la vulnérabilité de leur environnement. De plus, a dit le Ministre des affaires étrangères, le rapport ne fait aucune différence entre la croissance et le développement, alors que la première est basée sur les capacités de développement
alors que la deuxième dépend d’autres facteurs comme l’amélioration des conditions de vie, la lutte contre le chômage et l’égalité des revenus et la bonne utilisation des ressources naturelles. Si, comme le Groupe de haut niveau le conseille, il faut considérer un rôle plus élargi pour les marchés et le secteur privé, il faut tenir au préalable une discussion intergouvernementale sur la surveillance et la régulation des marchés, a dit le Ministre des affaires étrangères avant d’aborder la question de la mobilisation des ressources nationales.
Il a ainsi souligné l’incapacité des pays de la CARICOM à générer l’épargne et l’investissement interne en raison du caractère fragile de leurs économies. Les ressources publiques sont faibles, a-t-il dit, en expliquant cette situation par la nécessité pour les pays concernés d’offrir des incitations fiscales aux capitaux étrangers et domestiques. Les fonds extérieurs restent donc importants pour ces pays, a insisté le Ministre des affaires étrangères en insistant sur le coût de la mise en œuvre des politiques visant à attirer les capitaux privés étrangers. Il a, dans ce contexte, dit la préférence des pays de la CARICOM pour l’investissement direct étranger (IED) qu’il a décrit comme moins volatile et plus à même de contribuer au transfert de technologies et au développement des secteurs d’exportation.
L’APD est d’une importance capitale pour les petits Etats insulaires en développement, a poursuivi le Ministre des affaires étrangères en dénonçant le fait que ces pays continuent d’être écartés des processus de financement concessionnel des institutions financières internationales parce qu’elles s’attachent au seul indicateur du revenu par habitant au lieu de tenir compte des indices de volatilité et de vulnérabilité. En matière de commerce, le Ministre des affaires étrangères a tenu à rappeler qu’un accès réel aux marchés mondiaux peut véritablement remplacer l’assistance. Il a mis l’accent, à cet égard, l’érosion des préférences qui obligent les producteurs régionaux à procéder à des transformations structurelles de leur production et de leur système de distribution. Il est important, a estimé le Ministre des affaires étrangères, que ces efforts de diversification soient appuyés, au niveau international, par un financement du commerce, une assistance technique et le transfert des technologies.
Le Ministre des affaires étrangères a appuyé, dans ce cadre, la création d’un Fonds pour traiter des besoins en renforcement des capacités des pays en développement. Il a aussi plaidé pour un accès aux marchés des pays développés pour les producteurs régionaux. Il a aussi défendu l’octroi aux pays de la CARICOM d’un traitement spécial et différencié dans le cadre des arrangements commerciaux multilatéraux. Le Ministre des affaires étrangères a, par ailleurs, appuyé la création d’un Fond mondial d’intégration pour aider la transition des pays d’un marché préférentiel à un marché concurrentiel.
Commentant aussi la question de la dette, le Ministre des affaires étrangères a demandé une accélération de l’Initiative des procédures liées à l’HIPC/PPTE et l’annulation de la dette des pays lourdement endettés. Terminant sur les questions systémiques, le Ministre des affaires étrangères a voulu une pleine participation de tous les pays aux processus de prise de décisions et davantage de cohérence entre les systèmes financiers, monétaires et commerciaux. Il a aussi mis l’accent sur la nécessité d’une plus forte coopération et d’une plus grande cohérence entre les Nations Unies, les institutions de Bretton Woods, l’OMC et les autres organismes.
M. JORGE EDUARDO NAVARETTE (Mexique) a dit que son pays accorde les plus hautes priorités et importance à l'organisation de la Réunion internationale sur le financement du développement qui devrait avoir lieu à travers un processus totalement ouvert pour que des changements significatifs se produisent dans les domaines économique et financier mondiaux. Le Mexique s'associe à la déclaration du Groupe de Rio, et nous avons suivi avec beaucoup d'intérêt le point de vue des pays de la CARICOM représentés par Sainte-Lucie. Le Mexique pense que le rapport du Secrétaire général sur le financement du développement cerne bien les questions dont devrait discuter la Réunion internationale à l'heure d'un monde de plus en plus intégré et interdépendant. Nous nous intéressons particulièrement à la question de la création de liquidités financières internationales et à la nécessité, pour le FMI, d'en accroître les réserves existantes en vue d'aider les pays en difficulté à redresser leurs équilibres financiers sans déflation sévère. Il faudrait pouvoir conduire des ajustements structurels "dans la croissance" pour éviter aux pays et à leurs populations des politiques extrêmement difficiles sur le plan social. Nous sommes aussi forts soucieux de voir se dégager des solutions aux questions de l'accès aux capitaux et au crédit pour les pays en crise.
Le Mexique présente sa candidature pour accueillir la Conférence internationale sur le financement du développement. Nous pensons que son organisation au Mexique lui donnerait la visibilité dont elle a besoin. Si un accord se dégage sur notre candidature, nous pensons que l'esprit de coopération et d'harmonie qui doit présider aux travaux de la Conférence pourrait rapidement s'installer durant le reste du processus préparatoire. Notre délégation est prête à se charger de la conduite de consultations avec les autres Etats et participants aux travaux de cette session préparatoire sur cette proposition qui, nous l'espérons, fera l'objet d'un consensus.
* *** *