En cours au Siège de l'ONU

1re et 2e séance plénière - matin et après-midi
PI/2326

Comité de l’information: le DCG façonne un « écosystème informationnel » sain et fiable, affirme la Secrétaire générale adjointe Melissa Fleming

Alors qu’elle est engagée, avec l’initiative UN80, dans une transformation visant à la rendre plus efficace, l’ONU doit plus que jamais démontrer sa pertinence, un effort auquel contribue le Département de la communication globale (DCG) en façonnant un « écosystème informationnel » sain, a expliqué, aujourd’hui, la Secrétaire générale adjointe, Mme Melissa Fleming, à l’ouverture de la quarante-septième session du Comité de l’information. 

Nous diffusons des informations précieuses et fiables, dans un contexte de multiplication des infox sur les réseaux sociaux, et nous fidélisons nos audiences avec des reportages marquants, axés sur des récits individuels, qui rencontrent un large écho, a expliqué la haute fonctionnaire, venue présenter les activités du DCG au cours des 12 derniers mois.  Les domaines stratégiques dans lesquels le Département cherche à faire la différence sont le multilatéralisme, l’aide humanitaire, l’action climatique et le développement durable, a-t-elle précisé, en annonçant que 70 millions de personnes suivent son action sur les réseaux sociaux.

Lancés en juin dernier par le Secrétaire général, les Principes mondiaux des Nations Unies pour l’intégrité de l’information constituent « un écosystème de l’information », « qui offre à tous le choix, la liberté, le respect de la vie privée et la sécurité, et dans lequel chacun, où qu’il se trouve, peut s’exprimer librement et prendre des décisions éclairées et indépendantes ».  Ce modèle de réponse globale à la mésinformation, à la désinformation et aux discours de haine s’assortit d’initiatives plus ciblées, a relevé Mme Fleming, comme celle qui vise à garantir l’intégrité de l’information sur les changements climatiques, un des chevaux de bataille du Secrétaire général de l’ONU de M. António Guterres.  Elle associe des États, des organisations multilatérales et des organisations de la société civile à la lutte contre les discours défaitistes et climatosceptiques.  Le Brésil a d’ailleurs annoncé avoir collaboré à cette dernière initiative, aux côtés de l’UNESCO.

Dans un monde où « il est devenu difficile de distinguer le vrai du faux », selon les mots du Président du Comité de l’information, le travail de sensibilisation des médias et leur liberté d’expression demeurent également crucial.  Il permet selon M. Rein Tammsaar de développer un esprit critique et de prendre des décisions éclairées, un discernement que le DCG s’efforce de relayer sur le terrain par l’intermédiaire des 59 Centres d’information des Nations Unies (CINU). 

La Secrétaire générale adjointe a rappelé que ce réseau, qui jette des passerelles entre l’ONU et les gouvernements, les influenceurs, les dirigeants politiques, les médias, le monde universitaire et la société civile, traduit et adapte les supports des campagnes onusiennes dans plus de 150 langues, dont certaines langues locales, comme le haoussa au Nigéria, qui est parlée par plus de 50 millions de locuteurs dans la région du Sahel. 

S’agissant des CINU, l’Égypte a demandé qu’à l’avenir, les pays hôtes soient consultés lorsque le DCG envisage de procéder à une réduction ou une rationalisation des ressources qui leur sont allouées.

Confronté à une crise de liquidités persistante, le DCG a dû faire preuve de créativité pour s’acquitter de son mandat face à la multiplication des défis mondiaux.  En témoignent les choix éditoriaux de sa Section des communiqués de presse (MCS), qui produit depuis un an des articles plus synthétiques et journalistiques sur les processus intergouvernementaux de l’ONU qu’elle a pour mandat de couvrir, plutôt que le format orateur par orateur, comme c’était le cas auparavant.  Un changement qui s’est traduit par un franc succès, a assuré Mme Fleming, en faisant valoir une hausse de la fréquentation du site Web de 34% entre septembre et octobre 2024, période durant laquelle a également été inaugurée une couverture en direct des réunions.  « Il s’agit ici de la plus forte augmentation en sept ans, exception faite du pic survenu après les horribles attaques perpétrées le 7 octobre 2023 par le Hamas en Israël », a observé Mme Fleming.

Par ailleurs, son département explore les possibilités offertes par l’intelligence artificielle (IA) pour produire des contenus et étendre la portée de son message dans plusieurs langues.  Différentes équipes intègrent ainsi des outils d’édition assistés par l’IA, des versions multilingues automatisées et d’autres technologies de pointe, dont les récits immersifs, a poursuivi la haute fonctionnaire. 

Simultanément, le Département a élaboré des lignes directrices pour une utilisation éthique de l’IA, avec la création d’un laboratoire d’innovation au sein de la Division des actualités et des médias.  Il a également actualisé sa stratégie de communication globale pour qu’elle reflète l’évolution du paysage médiatique, en harmonisant les entités du système des Nations Unies aux niveaux national, régional et mondial, a détaillé Mme Fleming. 

L’IA est porteuse d’autant de risques que d’opportunités, a tempéré le Président du Comité, en prévenant qu’elle peut diffuser des contenus erronés à une vitesse sans précédent, tout en étant capable de repérer la désinformation et les récits mensongers et de créer des contenus multilingues attrayants.  La clef est de trouver un équilibre « centré sur l’humain » et conforme à l’approche figurant dans le Pacte numérique mondial, adopté en 2024, a-t-il préconisé.

L’Union européenne a demandé au Département de réfléchir activement aux moyens de mettre l’IA au service d’un environnement informationnel « sûr, inclusif et digne de confiance » que le DCG s’efforce de créer, une demande reprise par la Lettonie, au nom des pays baltes, ou encore par la Thaïlande.  L’utilisation malveillante de technologies nouvelles et émergentes peut en effet constituer une menace pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales, a rappelé le Venezuela, au nom du Groupe des Amis de la défense de la Charte des Nations Unies. 

S’exprimant au nom du Groupe des Ambassadeurs francophones, la République démocratique du Congo (RDC) a abordé la question du recours croissant à l’IA à l’aune du multilinguisme: « Toute intégration de cette perspective en fin des cycles de vie de ces systèmes d’IA ne fera que perpétuer une culture de la traduction qui nous prive des apports de chacune des langues officielles », a mis en garde le représentant.

Comme chaque année, la question de la parité entre les six langues officielles de l’ONU –anglais, arabe, chinois, espagnol, français et russe–, est apparu comme un motif de préoccupation majeur pour des États Membres parfois frustrés de constater le manque de progrès accomplis à cet égard. 

Si le Mozambique, au nom de la Communauté des pays de langue portugaise, s’est félicité du travail considérable effectué par l’unité lusophone d’ONU-Info, en « croissance continue », l’Équateur a attiré l’attention, au nom du Groupe des Amis de l’espagnol, sur les disparités linguistiques existantes.  Or, l’espagnol est la deuxième plus usitée pour consulter les sites Web de l’ONU, devançant largement la langue suivante, s’est-il étonné. 

Fort de ces statistiques, son groupe a exhorté le DCG à élaborer des contenus originaux, en confiant ce travail à des personnels « qui pensent et voient le monde dans différentes langues ».  Afin d’y parvenir, l’Iraq, qui est intervenu au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a suggéré d’envisager des options de financement novatrices, notamment sous la forme de contributions volontaires, afin de compléter des ressources insuffisantes.

Certains États Membres ont aujourd’hui dénoncé la désinformation dont ils s’estiment victimes de la part de pays voisins: l’Ukraine a ainsi accusé la Fédération de Russie pour sa « guerre d’agression », qui s’accompagne d’une campagne systématique de désinformation et de propagande.  Cuba a fustigé les États-Unis, pour son « blocus économique, commercial et financier », qui porte atteinte notamment à son secteur des technologies de la communication et de l’information. Le Pakistan a montré du doigt les « forces d’occupation » du Jammu-et-Cachemire, qui cherchent à « museler la dissidence » et à « pénaliser la résistance », notamment en perturbant l’accès à Internet.

En début de séance, M. Youssouf Aden Moussa (Djibouti), Mme Carmen Rosa Rios (Bolivie), Alyson Calem-Sangiorgio (Monaco), Rawa Zoghbi (Liban) ont été élus aux postes de vice-présidents du Comité de l’information pour les années 2025 et 2026.

Le Comité de l’information reprendra son débat général demain, mardi 19 avril, à partir de 10 heures.

Déclaration de la Secrétaire générale adjointe du Département de la communication globale

La Secrétaire générale adjointe du Département de la communication globale (DCG), Mme MELISSA FLEMING, a présenté les activités du Département qu’elle dirige lors d’une année de défis considérables pour le monde et pour l’ONU.  Elle a estimé que le quatre-vingtième anniversaire de l’ONU représente une chance unique de changements.  Alors que le Secrétaire général l’a engagée dans une transformation visant à la rendre plus efficace, l’Organisation doit plus que jamais démontrer sa pertinence, a insisté la haute fonctionnaire, pour qui il faut renforcer le soutien du public au multilatéralisme, à l’aide humanitaire, à l’action climatique et au développement durable. 

Le Département de la communication globale (DCG), a-t-elle dit, contribue à cette tâche, en diffusant des informations précieuses et fiables, dans un contexte où les infox se multiplient sur les réseaux sociaux. Nous fidélisons le public avec des reportages marquants, y compris sur le plan iconographique, et axés sur des récits individuels, qui rencontrent un large écho. 

Ce travail est réalisé par plusieurs équipes, a expliqué Mme Fleming, à commencer par celles d’ONU-Info, qui propose des publications en 10 langues, assortis d’outils interactifs et de résumés adaptés à l’évolution des habitudes de consommation du public.  Elle a également mentionné la nouveauté que représentent les blogs « en direct », très appréciés des utilisateurs du site de l’ONU, grâce aux mises à jour en temps réel qu’ils offrent sur l’actualité de l’Organisation. 

Un autre aspect important consiste à amplifier la voix du Secrétaire général et des hauts fonctionnaires de l’ONU, ainsi que des diplomates et des dirigeants du monde, a observé Mme Fleming.  Nous y parvenons en couvrant au moment même de leur déroulement les points de presse, les plénières de l’Assemblée générale, les séances publiques du Conseil de sécurité, entre autres événements d’importance, et en veillant à leur retransmission rapide dans le monde, grâce à notre service de souscription audiovisuel, UNifeed. 

L’année dernière, les reportages réalisés par UNifeed ont été diffusés près de 240 000 fois par Al-Jazira, Al Arabiya, CCTV, BBC, CNN, Deutsche Welle ou encore France 24, s’est enorgueillie la Secrétaire générale adjointe, en citant les deux plus grands succès de 2024: la couverture de la Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29) à Bakou et du débat de haut niveau de la soixante-dix-neuvième session de l’Assemblée générale.

Lors de cette même session, UNTV -la télévision des Nations Unies- a créé un poste avec caméras et équipes techniques pour permettre aux participants prestigieux et aux hauts fonctionnaires de l’ONU de s’adresser au public, dans une initiative qui sera renouvelée cette année, a annoncé la Secrétaire générale adjointe.  UN Video, de son côté, continue de développer des collaborations stratégiques au sein du système des Nations Unies, avec des coproductions et des productions sur les priorités de l’Organisation. 

Parallèlement, le DCG étend sa présence sur les réseaux sociaux, où il touche déjà 70 millions de personnes, s’est félicitée Mme Fleming. L’année dernière, a-t-elle précisé, le Département a créé quatre nouvelles chaînes WhatsApp en arabe, en anglais, en français et en portugais, qui ont fidélisé près de 900 000 abonnés au cours des 10 premiers mois.  D’autres langues suivront, a-t-elle promis.  Pour diversifier son audience, le DCG cherche à étendre son réseau d’influenceurs, notamment sous la forme de collaborations avec des agences artistiques de premier plan.  En 2024, le Département a mobilisé près de 100 influenceurs, totalisant 130 millions d’abonnés. 

Le DCG s’efforce aussi d’améliorer son efficacité et d’éviter les doublons, comme en témoignent l’évolution de la Section de la couverture des réunions et des communiqués de presse, qui produit désormais des articles plus synthétiques sur les processus intergouvernementaux de l’ONU, plutôt qu’une couverture orateur par orateur.  Contournant ainsi la crise de liquidités qui secoue l’ONU, ce changement s’est traduit par un franc succès auprès du public.  La fréquentation de la page sur la couverture des réunions a augmenté de 34% entre septembre et octobre, période durant laquelle les articles synthétiques et la couverture en direct ont été lancés.  Il s’agit ici de la plus forte augmentation en sept ans, à l’exception du pic survenu après les horribles attaques perpétrées le 7 octobre 2023 par le Hamas en Israël, a fait observer Mme Fleming. 

Par ailleurs, le Département explore les possibilités offertes par l’intelligence artificielle (IA) pour produire des contenus et étendre la portée de son message dans plusieurs langues, a poursuivi la haute fonctionnaire.  Les équipes intègrent des outils d’édition assistés par l’IA, des versions multilingues automatisées et d’autres technologies de pointe, dont des récits immersifs, afin d’améliorer l’engagement avec le public et la puissance narrative. 

Simultanément, le Département a élaboré des lignes directrices sur une utilisation éthique de l’IA, avec la création d’un laboratoire d’innovation au sein de la Division des actualités et des médias.  Il a également actualisé sa stratégie de communication globale pour qu’elle reflète les évolutions du paysage médiatique, en harmonisant les entités du système des Nations Unies aux niveaux national, régional et mondial, a détaillé Mme Fleming. 

Le DCG plaide depuis longtemps pour des mesures visant à renforcer l’intégrité de l’information.  Lancés par le Secrétaire général en juin dernier, les Principes mondiaux des Nations Unies pour l’intégrité de l’information constituent « un écosystème de l’information » qui offre à tous le choix, la liberté, le respect de la vie privée et la sécurité, dans lequel chacun, où qu’il se trouve, peut s’exprimer librement et prendre des décisions éclairées et indépendantes. 

Ce faisant, les Principes offrent un modèle pour une réponse globale à la mésinformation, à la désinformation et aux discours de haine, s’est réjouie Mme Fleming.  Nous plaidons également, a-t-elle dit, en faveur d’initiatives visant à démentir les discours climatosceptiques, en prévision de la COP30 au mois de novembre. En coopération avec le Brésil et l’UNESCO, le DCG a d’ailleurs lancé l’Initiative mondiale pour l’intégrité de l’information sur les changements climatiques, qui réunit un réseau de partenaires comprenant des États, des organisations multilatérales et des organisations de la société civile pour contrer les discours défaitistes. 

Ces mesures complètent un autre pilier essentiel de la mission du DCG, à savoir son travail de sensibilisation et d’éducation, « souvent réalisé avec des ressources limitées », a rappelé la Secrétaire générale adjointe. Il permet de fournir une perspective factuelle sur les tragédies de l’histoire et leur pertinence actuelle, comme c’est le cas pour le Programme de sensibilisation « Holocauste et Nations Unies ».  Ce travail de sensibilisation est relayé dans le monde par les 59 centres d’information des Nations Unies (CINU), qui jettent des passerelles avec les gouvernements, les influenceurs, les dirigeants politiques, les médias, le monde universitaire et la société civile. 

Fournissant des services multilingues indispensables, les centres d’information traduisent et adaptent les supports des campagnes mondiales de l’ONU dans plus de 150 langues, y compris le haoussa au Nigéria, parlée par plus de 50 millions de locuteurs dans la région du Sahel.  Les conférences des Nations Unies sont également un moyen pour le DCG d’assurer la mission de sensibilisation, comme celles qui se tiendront au mois de juin à Nice, en France, sur les océans, puis à Séville, en Espagne, sur le financement du développement, a ajouté Mme Fleming.

 

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