LE PRINCIPE DE LA PLEINE ET ABSOLUE EGALITE POLITIQUE DOIT CONTINUER D’ETRE LA NORME POUR CE QUI EST DU PROCESSUS D’AUTODETERMINATION DES PEUPLES
Communiqué de presse CPSD/221 |
Quatrième Commission
6e séance – après-midi
LE PRINCIPE DE LA PLEINE ET ABSOLUE EGALITE POLITIQUE DOIT CONTINUER D’ETRE LA NORME POUR CE QUI EST DU PROCESSUS D’AUTODETERMINATION DES PEUPLES
La Quatrième Commission a terminé, cet après-midi, son débat général sur les questions de décolonisation. Les délégations ont réaffirmé que l’objectif majeur de la deuxième Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme est l’exercice du droit à l’autodétermination par les peuples des 17 territoires non autonomes restants, et ce indépendamment de leur spécificité stratégique, géographique et économique. Le principe de la pleine et absolue égalité politique doit continuer d’être la norme pour ce qui est du processus d’autodétermination des petits territoires, a-t-il été réaffirmé.
« Nous ne pouvons pas nier les aspirations des peuples à cause de leur taille ou de leur vulnérabilité », a affirmé le représentant de l’Ouganda en déclarant que la deuxième Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme ne devra pas représenter une nouvelle « décennie perdue » pour les 17 territoires non autonomes restants et qu’il est du devoir des Nations Unies de mener à bien leur mission historique et d’atteindre les objectifs de la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Faisant écho à ce propos, le représentant du Zimbabwe a réaffirmé que le droit de choisir sa destinée est un droit de l’homme que doit pouvoir exercer toute personne quels que soient sa race, son statut social, son niveau d’éducation, et son niveau de développement technologique.
Les délégations ont également souligné qu’il convenait que la communauté internationale, et en premier lieu les puissances administrantes, veillent au développement économique et social harmonieux des peuples des territoires non autonomes. A cet égard, la représentante du Venezuela a souligné que l’accès des territoires non autonomes aux différents programmes des Nations Unies faciliterait grandement le processus de décolonisation et a plaidé pour la tenue de réunions entre l’ECOSOC et le Comité en vue de définir les modalités de cet accès. L’exploitation illégale des ressources naturelles des territoires non autonomes par les puissances administrantes ainsi que les activités militaires menées par celles-ci ont en outre été dénoncées.
Abordant la question du Sahara occidental, le représentant du Gabon a estimé que cette question connaissait aujourd’hui une nouvelle impulsion avec les nouvelles propositions du Secrétaire général et de son Envoyé spécial qui constituent, a-t-il dit, une contribution vers un dénouement juste et définitif de cette question. Il a exprimé l’appui de son pays au projet d’accord-cadre sur le statut du Sahara occidental et a invité les parties à poursuivre leurs efforts dans un esprit d’ouverture en vue du règlement de cette question. D’autres délégations ont, à l’instar de Maurice, réaffirmé que la solution au conflit passait par la pleine application du plan de règlement et la tenue d’un référendum juste et impartial d’autodétermination du peuple sahraoui.
En début de séance, le Président de la Commission a exprimé les félicitations de la Commission au Secrétaire général et au Secrétariat pour l’obtention du prix Nobel de la paix. C’est un grand jour pour les Nations Unies. Cela nous donne un motif d’inspiration vers la réalisation des objectifs que nous nous sommes fixés, y compris dans cette Commission, a-t-il déclaré.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole : Pakistan, Zimbabwe, Espagne, République populaire démocratique de Corée, Ghana, Ouganda, Maurice, Venezuela, Ethiopie, Equateur, Bahreïn, République Unie de Tanzanie et Gabon.
Les représentants du Royaume-Uni, de l’Argentine, de l’Inde et du Pakistan ont exercé leur droit de réponse.
La Quatrième Commission se réunira à nouveau, mardi 16 octobre 2001, à partir de 10 heures. Elle adoptera les projets de texte dont elle est saisie au titre des questions relatives à la décolonisation.
DEBAT GENERAL SUR TOUS LES POINTS RELATIFS A LA DECOLONISATION
Déclarations
M. TARIQ S. CHAUDHRY (Pakistan)a déclaré que, d’après la Charte, il est de notre devoir d’intensifier les efforts de lutte contre le colonialisme et l’occupation étrangère. Nous sommes satisfaits, a dit M. Chaudhry, de constater que ces dernières années des progrès ont été réalisés dans nombre de territoires, y compris la Nouvelle-Calédonie, le Sahara occidental et le Timor oriental. La Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, ainsi que la Charte des Nations Unies reconnaissent le droit des peuples à l’autodétermination. Pourtant, c’est l’exemple contraire que fournissent les peuples infortunés du Cachemire et de Palestine. Nous nous félicitons du dialogue continu entre les parties concernées au sujet de la Palestine. Le processus de paix en Palestine rencontre encore des difficultés, mais le contraste est saisissant avec la situation au Cachemire ou aucun dialogue significatif n’a eu lieu depuis plus d’un demi-siècle.
Soyons clairs, a poursuivi M. Chaudhry, le Cachemire, à ce stade, ne fait partie intégrante d’aucun pays. Ceux qui disent le contraire démentent leurs propres affirmations. Des tentatives d’amalgame ont été faites au sein de cette Commission entre droit à l’autodétermination et terrorisme. Ce qui se passe au Cachemire, c’est une lutte juste contre l’asservissement, la domination et l’exploitation, comme il l’est écrit dans le premier principe de la Déclaration. Nous condamnons le terrorisme, c’est l’anathème de ce nouveau siècle. Ceux qui emploient l’appareil d’état pour combattre les droits fondamentaux et inaliénables que cette Déclaration cherche à protéger, sont aussi des terroristes. Si le terrorisme se définit par des actes, et non par une description de ses auteurs, alors les occupants étrangers répondent à ces critères.
Nous restons attachés à un règlement définitif de la question du Cachemire, en accord avec les souhaits du peuple du Cachemire et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Nous exhortons ceux qui s’intéressent à la paix dans notre région à intensifier leurs efforts pour résoudre ce différend qui a provoqué tant de souffrances à tant de gens et qui a empêché l’Asie du sud d’exploiter ses réelles potentialités, a conclu M. Chaudhry
M. MISHECK MUCHETWA (Zimbabwe) a réaffirmé que le droit de choisir sa destinée est un droit de l’homme que doit pouvoir exercer toute personne quels que soient sa race, son statut social, son niveau d’éducation, et son niveau de développement technologique. En ce qui concerne les préférences politiques, a-t-il poursuivi, personne ne peut penser à la place de quelqu’un. Ceux qui prennent les décisions politiques doivent le faire en bonne connaissance de ce que cela signifie pour ceux qui sont concernés. A cette fin, le Zimbabwe continuera d’appeler les Nations Unies à s’engager pleinement dans le processus de décolonisation des territoires non autonomes restants. Les puissances administrantes, a-t-il poursuivi, doivent coopérer avec les Nations Unies afin que les processus de décolonisation soient justes pour les habitants des territoires non autonomes. L’expérience du Timor oriental a été un révélateur de l’engagement des Nations Unies en faveur de la décolonisation. Le fait d’être traité comme un instrument dans son propre pays, de ne pas se voir reconnaître le droit de vote et d’être obligé de respecter des lois qui sont élaborées sans votre participation, est une expérience déshumanisante. Telle est la situation au Sahara occidental, telles sont les tactiques visant à retarder la tenue d’un référendum au Sahara occidental. Chaque individu soumis au joug colonial a le droit d’exprimer son choix, de devenir indépendant ou de rejoindre d’autres Etats. Les Etats ne doivent pas pouvoir bloquer ce processus pour quelque raison que ce soit , historique, culturel ou autres. Le Zimbabwe, a-t-il déclaré, est opposé à toute dilution du Plan de règlement accepté par les deux parties au conflit du Sahara occidental. Nous lançons par conséquent, a-t-il dit, un appel pour son application dans les meilleurs délais. Les Nations Unies ne devraient pas hésiter à imposer des sanctions contre une partie qui n’appliquerait pas l’accord susmentionné. La délégation du Zimbabwe appelle les pays développés à exercer des pressions sur les parties afin que le non-respect des accords entraîne l’imposition de sanctions. La situation au Sahara occidental ne peut pas rester dans les limbes sans mettre en danger la paix et la sécurité de la région. Les pays développés ont le pouvoir de mettre fin aux souffrances du peuple sahraoui s’ils appliquent justement les concepts des droits de l’homme et de la démocratie à ce territoire.
M. ROMAN OYARZUN (Espagne) a rappelé que le Ministre espagnol des affaires étrangères et le Secrétaire d’État au Foreign Office s’étaient rencontrés à Londres le 26 juillet pour relancer les discussions sur Gibraltar. Les deux Ministres ont insisté sur leur intention et leur volonté politique d’aplanir leurs divergences et de faire des efforts pour que ces pourparlers aboutissent à une solution rapide et satisfaisante au bénéfice de toutes les parties concernées. Ils ont par ailleurs exposé leurs idées sur des mesures pratiques permettant de traiter les questions de coopération et de souveraineté.
Les deux Ministres ont confirmé que la participation de Gibraltar était un élément important pour faire avancer le processus et ont approuvé la présence du Ministre principal de Gibraltar aux prochaines réunions. Il a été convenu d’organiser une réunion ministérielle cet automne. La position de l’Espagne sur le contentieux n’a pas évoluée a ajouté le représentant de l’Espagne, et je vous renvoie a-t-il conclu, à la déclaration faite par la délégation espagnole le 18 juin 2001 devant le Comité de décolonisation.
M. RI KYONG IL (République populaire démocratique de Corée) a fait observer que la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux a été adoptée il y a 40 ans et qu’il était donc anormal qu’il existe encore des colonies sur la planète. La Déclaration dispose que chaque nation a le droit à l’autodétermination et à l’égalité sans distinction de race, de langue ou de religion. Cependant plusieurs nations continuent d’être soumises au joug colonial en raison de leur emplacement stratégique et de la petitesse de leur population. Ces populations souffrent de pillages économiques et sont les victimes de la course aux armements. Nous ne pouvons pas considérer que le droit à l’autodétermination des populations de ces territoires ait été exercé par annexion à la puissance administrante ou par la dévolution d’une certaine autonomie.
Garantir l’autodétermination des peuples des territoires non autonomes signifie que leur histoire, leur culture et leur langue sont préservées, de même que leurs droits et libertés. Il est impératif que les puissances administrantes respectent et garantissent les principes d’égalité et d’autodétermination pour toutes les nations soumises au joug colonial. Elles doivent veiller à ce que les peuples des territoires non autonomes connaissent leurs droits et accepter que des missions de visite se rendent dans les territoires. Elles doivent par ailleurs prendre des mesures concrètes pour promouvoir le développement social et politique harmonieux et la protection des ressources humaines et naturelles des territoires non autonomes. Les peuples des territoires non autonomes ne doivent pas être victimes des exercices militaires des puissances administrantes sur leur territoire. Les puissances administrantes doivent mettre fin à ces exercices militaires et aux tests nucléaires dans les territoires non autonomes et retirer leurs bases militaires de ces territoires.
M. YAW O.OSEI (Ghana) a déclaré que notre devoir était dicté par le fait que le colonialisme sous toutes ses formes et tous ses aspects sapait le développement, exploitait le peuple et le privait du droit de gérer ses affaires internes. Il ne peut y avoir de justification à ce système, à ce stade de l’évolution de l’humanité, a-t-il dit. Le Ghana continue à soutenir les droits des peuples coloniaux à l’autodétermination et appelle les puissances administrantes à respecter les droits des peuples qu’elles administrent. En attendant l’autodétermination, a poursuivi le délégué du Ghana, nous les prions d’agir avec discernement, en respectant les droits de l’homme mais aussi les intérêts politiques et économiques des peuples des territoires non autonomes.
La semaine de solidarité avec les peuples des territoires non autonomes, organisée par le Comité spécial au cours de son séminaire régional à Cuba, a été bénéfique. Elle a permis, a souligné le délégué du Ghana, de mettre en lumière la situation de ces territoires et de la faire connaître au niveau international. Nous devons poursuivre l’organisation de ce type de séminaire à notre niveau régional respectif.
Nous continuons, a poursuivi le délégué, à soutenir le Gouvernement de Nouvelle-Zélande pour l’esprit de coopération dont il fait preuve avec le Comité spécial, en ce qui concerne tous les aspects du travail du Comité relatif au territoire des Tokélaou. Le Comité spécial doit par ailleurs continuer à explorer de nouvelles voies afin de renforcer son efficacité; ceci devrait impliquer l’identification de mesures de confiance pour qu’un dialogue plus important puisse s’établir entre le Comité et les puissances administrantes.
S’agissant de la question du Sahara occidental, le Ghana continue à soutenir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Le Ghana ressent et partage la frustration de ce peuple et des médiateurs qui s’occupent de cette question. Il est cependant regrettable qu’en dépit des efforts des médiateurs, le Plan de règlement, qui aurait ouvert la voie à un référendum, soit aujourd’hui dans l’impasse. Nous maintenons notre appui à l’Accord de Houston et au Plan de règlement, a dit M. Yaw O.Osei, nous pensons qu’il doit exister un moyen de sortir de l’impasse. Nous demandons à toutes les parties impliquées dans le conflit de ne pas seulement se montrer accommodantes mais de faire preuve de souplesse et d’esprit de compromis afin d’explorer toutes les voies qui aideraient à trouver un règlement à une question qui semble insoluble.
M. SEMAKULA KIWANUKA (Ouganda) a déclaré que la deuxième Décennie internationale pour l’élimination du colonialisme ne devra pas représenter une nouvelle « décennie perdue » pour les 17 territoires non autonomes restants. Il est du devoir des Nations Unies, a-t-il dit, de mener à bien sa mission historique et de réaliser les objectifs de la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Dans ce contexte, l’Ouganda exhorte la communauté internationale à s’assurer que les territoires non autonomes soient aidés sans délais sur la voie de l’indépendance. Ma délégation, a-t-il déclaré, n’accepte pas l’argument avancé par certaines personnes et certaines puissances administrantes selon lequel la plupart des territoires sont trop petits et trop vulnérables. Nous ne pouvons pas nier les aspirations des peuples en raison de leur taille. Laissons les peuples exercer leur droit à l’autodétermination, y compris leur volonté de se « fédérer » avec des entités plus importantes, a-t-il poursuivi.
Venant à la question du Sahara occidental, M. Kiwanuka a rappelé que la résolution 55/141 de l’Assemblée générale appelle à la décolonisation du territoire du Sahara occidental par le biais de l’application du Plan de règlement et la tenue d’un référendum libre et impartial d’autodétermination du peuple du Sahara occidental et a exprimé la déception de sa délégation devant la lenteur des progrès enregistrés. Dans ce contexte, il a exhorté les parties à rester engager en vue du règlement de ce conflit.
M. JAGDISH KOONJUL (Maurice) a déclaré que Maurice, en tant qu’ancienne colonie, estime que l’existence du colonialisme, qu’elle qu’en soit la forme, va à l’encontre des principes de la Charte des Nations Unies. Les peuples qui vivent sous occupation coloniale doivent avoir le droit inaliénable à l’autodétermination quelle que soit la taille du territoire, sa situation géographique et ses ressources naturelles. Les Nations Unies et la communauté internationale ont l’obligation de faciliter le processus de décolonisation et, pour cela, la coopération des Puissances administrantes est essentielle.
Concernant la question du Timor oriental, M. Koonjul s’est félicité du fait que les efforts soutenus des Nations Unies, de la communauté internationale, associés à la forte détermination des Timorais aient conduit à l’avènement d’un Timor oriental libre et démocratique. Il a félicité l’ATNUTO, en affirmant qu’elle avait joué un rôle essentiel dans le processus. Bien que la tâche de cette dernière ait maintenant besoin d’être redéfinie, nous sommes heureux que le Conseil de sécurité ait jugé important de laisser une présence internationale non négligeable au nouveau Timor oriental indépendant.
Contrairement au peuple timorais, a poursuivi M. Koonjul, le peuple du Sahara occidental continue à lutter pour l’exercice de son droit à l’autodétermination. Nous avons pour devoir de faire aboutir rapidement le processus de décolonisation du Sahara occidental. Le Plan de règlement avait été approuvé à la fois par le Maroc et le Front Polisario et avait reçu l’agrément de la communauté internationale. Dix ans plus tard, le référendum n’a toujours pas été organisé. Nous savons que des obstacles ont empêché son application, notamment en ce qui concerne le processus d’identification des électeurs. Le Front Polisario, pour surmonter ces obstacles, a fait des propositions qui doivent être examinées soigneusement dans un esprit ouvert et constructif. Nous avons aussi noté que des propositions, sous la forme d’un projet d’accord-cadre, ont été faites par l’Envoyé personnel du Secrétaire général, M. James Baker. Nous restons cependant convaincus, qu’actuellement, l’application du Plan de règlement reste la seule voie viable pouvant conduire à un règlement de la question du Sahara occidental, à moins que les deux parties n’arrivent à se mettre d’accord sur une solution alternative.
Nous demandons à toutes les parties intéressées de coopérer avec le Secrétaire général et son Envoyé personnel pour surmonter les obstacles qui ont empêché de parvenir à un accord viable et durable que les deux parties pourraient accepter. Nous tenons aussi, a conclu M. Koonjul, à saluer le travail très important effectué par le personnel sur le terrain.
Mme CEDENO REYES (Venezuela) a réaffirmé le ferme engagement du Venezuela à la cause de la décolonisation et à la réalisation des objectifs de la deuxième Décennie internationale du colonialisme. Elle a affirmé que l’impératif était pour la communauté internationale de faire preuve de la volonté politique nécessaire à la réalisation des objectifs de cette Décennie. Le Venezuela a toujours orienté son action vers l’obtention d’un environnement permettant un dialogue fructueux entre les parties et considère que le Comité spécial est une instance privilégiée à cette fin. Il ne fait aucun doute que les activités exécutées par le Comité ont été d’une importance vitale dans le processus de décolonisation. Parmi ces activités, la tenue de séminaires régionaux est cruciale car elle permet de mieux évaluer les conditions spécifiques à chaque territoire. A l’aube de la nouvelle Décennie, a-t-elle poursuivi, ces mécanismes devraient prendre davantage d’importance. Le défi est d’élaborer une stratégie permettant de libérer les peuples des territoires non autonomes du joug colonial. Dans ce contexte, la productivité et l’efficacité du travail du Comité dépend de la coopération des puissances administrantes, a-t-elle souligné.
Venant à la question du Sahara occidental, Mme Reyes a réitéré l’appui de sa délégation à la tenue dans un proche avenir d’un référendum libre et impartial. Elle a regretté que malgré les immenses efforts déployés la tenue du mécanisme de consultation n’ait pu se faire. Il faut trouver, a-t-elle dit, une solution acceptable par les deux parties car sinon cette solution ne pourra pas être viable. Puisque le Front Polisario refuse le projet d’accord-cadre, il faut poursuivre les efforts pour trouver une solution acceptable. Dans ce contexte, sa délégation, a-t-elle poursuivi, demande aux parties de continuer à chercher pacifiquement une solution durable au conflit. S’agissant des Malvinas, la représentante a réaffirmé que son pays appuie les revendications de l’Argentine sur la souveraineté de ces dernières et a indiqué que le processus de dialogue de haut niveau entre l’Argentine et le Royaume-Uni offrait les conditions nécessaires pour initier les négociations. S’agissant de l’assistance aux territoires non autonomes, elle a fait observer que leur accès aux différents programmes des Nations Unies faciliterait le processus de décolonisation. Elle a souligné la pertinence des réunions qui sont envisagées entre l’ECOSOC et le Comité.
M. ABDULMEJID HUSSEIN (Ethiopie) a déclaré qu’il était évident que la question de la décolonisation était devenue aujourd’hui plus complexe et qu’elle nécessitait par conséquent des approches pragmatiques et innovatrices en vue de rechercher une solution spécifique à chacun des territoires qui restent encore non autonomes. Le système des Nations Unies et les agences spécialisées, en coopération avec les puissances administrantes, doivent continuer à prendre toutes les mesures nécessaires à l’accélération du processus visant à permettre aux peuples des territoires non autonomes à exercer leur droit à l’autodétermination. Au 21ème siècle, a affirmé M. Abdulmejid Hussein, il ne devrait plus exister un seul territoire non autonome et avec ce même 21ème siécle devrait s’achever le travail du Comité de décolonisation.
En ce qui concerne notre région, a poursuivi le délégué de l’Ethiopie, le Sahara occidental est le seul territoire africain restant à décoloniser et nous soutenons fermement le peuple sahraoui dans sa lutte pour le droit à l’autodétermination. Nous saluons le travail accompli par le Secrétaire général, en coopération avec l’OUA, en faveur du peuple du Sahara occidental. Ce travail a abouti l’élaboration du Plan de règlement. Mais sommes préoccupés par les multiples problèmes relatifs à l’application de ce plan.
En conséquence, nous demandons instamment aux deux parties de pleinement coopérer avec le Secrétaire général, son Envoyé spécial et son Représentant pour appliquer les différentes phases du Plan de règlement et de surmonter les difficultés qui subsistent malgré les progrès déjà accomplis. L’Ethiopie reste totalement attachée à l’idéal de la décolonisation, a conclu le délégué, et nous accordons notre plein soutien aux efforts de la communauté internationale pour réaliser ce noble objectif.
M. BENJAMIN VILLACIS (Equateur) a déclaré que son pays a toujours appuyé le droit des peuples à régir eux-mêmes leur destin. L’existence du colonialisme est incompatible avec les principes de la Charte, a-t-il déclaré. Il a affirmé l’appui de sa délégation à la déclaration faire par le Chili au nom du Groupe de Rio, en particulier en ce qui concerne les îles Malvinas et le Timor oriental.
Venant à la question du Sahara occidental, il a déclaré que son pays appuie le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et au plan de paix accepté par les deux parties et a affirmé que seule la pleine application du plan de paix permettrait un règlement durable du conflit.
M. AL-ZAYANI (Bahreïn) a rappelé que l’on venait de marquer le quarantième anniversaire de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux et que la Déclaration du Millénaire avait accentué le rôle des Nations Unies en matière de décolonisation. L’ONU, dans sa quête persistante en faveur de la décolonisation, a pu être fière des succès réalisés au cours des dernières décennies. Son rôle découle de la Charte et de ses dispositions par lesquelles les peuples du monde ont réaffirmé leur foi dans le droit à l’autodétermination des peuples et dans le progrès de l’humanité. L’assujettissement des peuples à la domination coloniale et le déni de leurs droits fondamentaux constituent une violation de leurs droits fondamentaux et une violation du droit international, a-t-il déclaré. Pour libérer le monde du colonialisme, l’Organisation n’a reculé devant aucun obstacle. La plupart des peuples colonisés ont réussi à tourner la page de la colonisation et à rompre leurs chaînes en se libérant du joug du colonialisme et en prenant la place qui leur est due au sein du concert des nations. Le Comité spécial s’est fondé dans ces efforts sur le Programme d’action de la Décennie et sur la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Alors que la poursuite du colonialisme entrave le développement et la coopération économique, nous sommes aujourd’hui appelés à réaliser l’objectif d’un monde exempt de colonisation, a-t-il conclu.
M. DAUDI MWAKAWAGO (République unie de Tanzanie) a déclaré que sa délégation voulait d’abord rendre hommage au travail du Comité spécial de la décolonisation. Mais, a-t-il dit, un travail critique reste à accomplir en vue de l’élimination totale du colonialisme. Pour l’Afrique, il s’agit de la question du Sahara occidental. La Tanzanie espère avec ferveur que la recherche d’une solution durable s’inscrira dans le cadre du Plan de règlement.
Nous saluons, a poursuivi le représentant, les efforts du Comité et nous espérons une meilleure coopération des puissances administrantes avec lui. Les peuples des territoires non autonomes doivent pouvoir disposer librement de leur propre avenir, et parvenir à une autonomie intégrale Ils n’ont malheureusement pas été sensibilisés aux possibilités qui s’offrent à eux en matière de statut politique, c’est pourquoi ma délégation se félicite de la tenue de séminaires régionaux, comme celui de la Havane. L’Assemblée générale s’est préoccupée ces dernières années des activités militaires des puissances administrantes sur les territoires non autonomes. Ces activités, a insisté M. Mwakawago, doivent être jugulées puisqu’elles vont à l’encontre des intérêts des peuples de ces territoires.
Nous espérons, a poursuivi le représentant, que nous pourrons être témoins de progrès tangibles en matière de décolonisation dans un avenir pas trop éloigné. Nous espérons également, a-t-il conclu, que la détermination de l’Organisation des Nations Unies dans sa lutte contre le terrorisme ne nous détournera pas de la lutte contre le colonialisme et l’occupation étrangère.
M. ALFRED MOUNGARA MOUSSOTSI (Gabon) a déclaré que la question du Sahara occidental est un dossier auquel le Gabon attache énormément de prix eu égard aux excellentes relations qu’il entretient avec les pays du Maghreb. C’est à ce titre, a-t-il poursuivi, que le Gabon a toujours plaidé en faveur d’un règlement pacifique et négocié de la question et appuyé les efforts du Secrétaire général de l’ONU en ce sens. Aujourd’hui, a-t-il déclaré, la question du Sahara occidental connaît une nouvelle impulsion avec les nouvelles propositions du Secrétaire général et de son Envoyé spécial qui constituent une contribution vers un dénouement juste et définitif de cette question. Le représentant du Gabon a exprimé l’appui de son pays au projet d’accord-cadre sur le statut du Sahara occidental et a félicité le Secrétaire général et son Envoyé spécial pour les efforts louables qu’ils n’ont cessé de déployer afin de trouver une solution à ce problème. Ce faisant, il a invité les parties à poursuivre leurs efforts dans un esprit d’ouverture dont elles ont su faire montre comme le témoigne le projet de résolution dont cette Commission est saisie sur cette question.
Droits de réponse
La représentante du Royaume-Uni a déclaré que la position de son pays sur Gibraltar n’a pas changé et est identique à celle présentée le 14 septembre 2000 à l’Assemblée générale par le représentant du Royaume-Uni. Elle s’est dite reconnaissante au représentant de l’Espagne d’avoir appelé l’attention de la Commission sur les entretiens relancés par l’Espagne et sur l’importance de la participation des représentants de Gibraltar. Le Royaume-Uni se féliciterait de leur participation aux futures négociations. Répondant aux délégations du Venezuela et de l’Equateur, elle a rappelé que la position de sa délégation était bien connue et qu’elle l’avait rappelée dans son droit de réponse le 8 octobre.
Le représentant de l’Inde a rejeté catégoriquement que le représentant du Kakistan ait mentionné son pays en relation avec Jammu et Cachemire faites par le représentant du Pakistan. Ces provinces sont une partie de l’Inde. La position de l’Inde sur la Palestine est bien connue et il est regrettable que le délégué du Pakistan cherche à lier cette question aux récents actes terroristes.
Le représentant de l’Argentine a précisé sa position sur la question de la souveraineté des Malvinas. L’Argentine, a-t-elle déclaré, n’a aucun doute sur ses droits de souveraineté sur ces îles, sur la Géorgie du Sud et sur les îles Sandwich du Sud. A cet égard, l’Argentine remercie les délégations qui ont fait des déclarations de solidarité à son endroit. L’Assemblée générale a adopté de nombreuses résolutions visant à ce que le différend en matière de souveraineté soit résolu entre le Royaume Uni et l’Argentine. L’Argentine est disposée à reprendre les négociations avec le Royaume-Uni.
Le représentant du Pakistan a indiqué que la référence aux Tokélaou dans son texte était une erreur typographique. Répondant au délégué de l’Inde, il a déclaré qu’il faut encourager les progrès sur la question de Jammu et Cachemire qui continue d’avoir un impact négatif sur les relations entre l’Inde et le Pakistan et sur la région de l’Asie du Sud. C’était le but de notre déclaration, a-t-il déclaré.
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