LA DEUXIEME COMMISSION COMMENTE LA MISE EN OEUVRE DES TROIS CONVENTIONS
Communiqué de presse AG/EF/365 |
Deuxième Commission
20e séance – après-midi
LA DEUXIEME COMMISSION COMMENTE LA MISE EN OEUVRE DES TROIS CONVENTIONS
ISSUES DU “SOMMET DE LA TERRE” DE RIO
Après avoir terminé son débat sur le programme de mise en œuvre d’Action 21 – programme d’action adoptée en 2001 au Sommet de la Terre de Rio-, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a entamé un débat thématique sur les questions liées à l’environnement et au développement. Dans ce cadre, les délégations ont eu à commenter la mise en œuvre des trois conventions issues de Rio, à savoir la Convention sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique, la Convention sur la diversité biologique et la Convention sur les changements climatiques.
Ainsi, en ce qui concerne la première Convention, sur la lutte contre la désertification, les préoccupations ont surtout porté sur le principal obstacle de sa mise en œuvre qu’est l’absence de ressources financières. Des appels ont donc été lancés pour la création du Mécanisme mondial comme instrument permanent de financement. S’agissant de la Convention sur la diversité biologique, de nombreuses délégations se sont félicitées de l’adoption, en 2000, du Protocole de Carthagène sur la biosécurité qui, comme l’a souligné l’observatrice de la Suisse, constitue, pour la première fois dans le droit environnemental international, la reconnaissance du principe de précaution. Beaucoup de délégations ont dit attendre beaucoup de la sixième Conférence des Etats Parties, qui doit se tenir aux Pays-Bas, en avril 2002. Des progrès sont espérés dans la mise en place d’un régime de responsabilité civile pour les dommages causés par les organismes vivants modifiés et les organismes génétiquement modifiés, et l’accès aux ressources génétiques et aux bénéfices tirés de leur utilisation.
En ce qui concerne la Convention sur les changements climatiques, les commentaires ont surtout porté sur le Protocole de Kyoto relatif à la réduction des émissions de gaz à effet de serre dont les questions en suspens font l’objet de discussions au sein de la Conférence des Parties qui se tient en ce moment à Marrakech. Les participants au débat thématique ont également évoqué l’application du Programme d’action de la Barbade sur le développement des petits Etats insulaires en développement et celle de Stratégie internationale de prévention des catastrophes. Ils se sont félicités, à cet égard, du Mémorandum de coopération signé entre l’Equateur et l’Organisation météorologique mondiale (OMM) qui permettra la création, à Guayaquil, du Centre international de recherche sur le phénomène El Niño. La question des sources d’énergie nouvelles et renouvelables et celle de l’application du Programme solaire (1996-2005) a permis à Israël d’expliquer les avantages de la technologie photovoltaïque.
Outre les pays cités, les délégations dont la liste suit ont pris la parole au cours de cette réunion : Iran (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Fédération de Russie, Japon, Venezuela, Nigéria, Barbade, et Afrique du Sud. Les rapports dont était saisie la Commission ont été présentés par le Secrétaire exécutif de la Convention sur la lutte contre la désertification, le Directeur de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes, et le Fonctionnaire chargé du programme de la Convention sur la diversité biologique.
Sur le Programme de mise en œuvre d’Action 21, la Commission a entendu les délégations du Pérou, du Suriname, des Philippines et du Sri Lanka. Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales et Secrétaire général du prochain Sommet mondial pour le développement durable a répondu aux questions posées dans le cadre de ce débat.
La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, mercredi 31 octobre, à 10 heures.
ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE
Fin du débat général sur le Programme de mise en oeuvre d’Action 21
M. RAUL SALAZAR (Pérou) a souligné que l’objectif du développement durable est un impératif politique qu’on ne peut affaiblir. Pour lui, le Sommet de Johannesburg doit être l’occasion unique d’examiner les causes de problèmes tels que la pauvreté extrême et son impact sur l’environnement, et la marginalisation économique des pays en développement. Le Sommet, a insisté le représentant, doit définir des mesures pour obtenir que les pays développés tiennent leurs engagements financiers et ceux liés au transfert des technologies écologiquement saines et ce, sous les principes du pollueur-payer et de la responsabilité commune mais différenciée. L’incorporation de la dimension écologique dans toutes les activités de développement doit s’appuyer sur des mécanismes internationaux existants ou à créer.
Poursuivant, le représentant a jugé indispensable de respecter les engagements pris dans le cadre du Protocole de Kyoto. Les dangers de l’inaction sont bien réels, a-t-il dit, en citant les effets nocifs du réchauffement de la planète sur les écosystèmes du monde. Les dommages causés par le phénomène El Nino ont été dévastateurs, a-t-il aussi rappelé, avant d’appeler la communauté internationale à redoubler d’efforts pour lutter contre les causes de ces types de phénomènes.
Le représentant a aussi souligné l’importance de l’Année internationale de la montagne avant de déclarer que son pays participera au lancement de l’Année, le 11 décembre prochain, avec la présence de son Ministre des affaires étrangères. Il a, en outre, espéré que les travaux du Groupe de travail sur la répartition équitable des bénéfices tirés de l’utilisation des ressources génétiques seront couronnés de succès. Il a souhaité, dans ce cadre, que la Réunion ministérielle de l’OMC mette l’accent sur les connaissances traditionnelles. Le représentant a conclu en reconnaissant la nécessité d’une gouvernance environnementale internationale et en soulignant, dans ce cadre, le rôle du PNUE.
Mme IRMA LOEMBAN TOBING-KLEIN (Suriname) a souscrit aux déclarations du Groupe des 77 et de la Chine et de la Communauté des Caraïbes (CARICOM). Pour nous, le développement durable doit inclure la préservation de l’enfant et le développement économique et social, a dit la représentante. Beaucoup de promesses qui nous avaient été faites à Rio n’ont pas été tenues en ce qui concerne les financements, les transferts de technologie et le renforcement des ressources humaines. Mais malgré ces manquements internationaux, le Suriname s’est attelé à mettre en place un cadre national de promotion du développement durable. Nous nous efforçons d’utiliser de la manière la plus rationnelle nos ressources tout en veillant à donner à notre population le maximum d’opportunités de développement. Dans cette optique, nous nous efforçons de préserver nos forêts, dont une partie importante est classée “patrimoine de l’humanité”, tout en permettant aux populations autochtones d’assurer leur survie grâce à une exploitation limitée des ressources de ces forêts. Plus de la moitié de notre population vit sous le seuil mondial de pauvreté, et nous devons élaborer des politiques qui puissent lui donner une chance de sortir de cet état. Le Suriname a adhéré à Action 21 en 1992, et nous avons signé et ratifié tous les traités et conventions afférents au développement durable. Mais nous savons qu’il ne peut être le fait d’efforts isolés et espérons que la communauté internationale respectera les engagements qu’elle a pris en la matière pour permettre aux pays les plus faibles de bénéficier de leurs résultats au niveau mondial.
M. MIGUEL R. BAUTISTA (Philippines) a regretté qu’au niveau international, la mise en oeuvre d’Action 21 n’ait pas été aussi encourageante qu’au niveau national. Malgré leurs efforts, a dit le représentant, les pays en développement n’ont pas les ressources nécessaires à la réalisation des objectifs du Programme d’action. L’assistance de la communauté internationale n’a pas été à la hauteur de la tâche, a insisté le représentant en souhaitant que le Sommet de Johannesburg ne soit pas perçu comme une occasion de renégocier Action 21 mais comme le moment de mettre sur pied un Programme d’action concret, réalisable, assorti d’un calendrier de mise en oeuvre, et financé, de manière appropriée. Le financement de domaines tels que les biens publics mondiaux doit venir de sources nouvelles et additionnelles, a souligné le représentant.
M. Bautista a, en outre, souhaité que le principe de la responsabilité commune mais différenciée demeure le cadre des discussions. Il faut aussi, a-t-il ajouté, se concentrer sur la manière dont chaque pays peut relever les défis du développement, y compris ceux de la lutte contre la pauvreté, et dont la communauté internationale peut lui venir en aide. En attendant, a estimé le représentant, les processus préparatoires doivent tenir compte des points de vue de tous les acteurs intéressés dont le milieu des affaires et la société civile. Revenant au Sommet, il a souhaité qu’il mette l’accent sur le fait que la gouvernance internationale doit d’abord viser à renforcer la participation des pays en développement. En conséquence, l’approche en la matière doit être équilibrée et démocratique et éviter le chevauchement des efforts. Le renforcement des institutions et des mécanismes existants comme le PNUE devrait contribuer à la mise en oeuvre du Plan d’action de Johannesburg, a conclu le représentant.
M. KULATILAKA LENAGALA (Sri Lanka) a déclaré que le Sommet mondial pour le développement durable est d’une importance capitale pour tous les peuples et pays de la planète. Le Sri Lanka espère par conséquent que cette rencontre encouragera et renforcera la volonté de toutes les parties concernées: les gouvernements, le secteur privé et la société civile, pour qu’ils travaillent ensemble et de manière coordonnée en vue de réaliser les objectifs que s’est assignée la communauté internationale en matière de développement durable. Notre pays, a déclaré le représentant, est pleinement engagé dans le soutien à la mise en oeuvre d’Action 21, ce plan étant le principal outil de la promotion du développement durable. Nous attachons une grande importance à l’évaluation de ce programme et des différentes recommandations qui en sont le soubassement. Nous espérons que les négociations du processus préparatoire de Johannesburg seront couronnées de succès, et nous attendons que le Sommet lève les obstacles qui se posent à la mise en oeuvre des engagements pris à Rio.
QUESTIONS THEMATIQUES
Rapport du Secrétaire général sur la mise en oeuvre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (A/56/68-E/2001/63 et Corr.1)
Le Secrétaire général passe en revue, dans ce rapport, les effets des catastrophes naturelles et des autres désastres écologiques et technologiques, les concepts de base de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes naturelles, sa mise en oeuvre et les arrangements institutionnels. Dans ses recommandations, le Secrétaire général suggère au Conseil économique et social et l'Assemblée générale de lancer en 2002 le processus préparatoire de l'examen décennal des suites données aux décisions issues de la Conférence mondiale de Yokohama sur la prévention des catastrophes naturelles, en vue de disposer d'une évaluation approfondie des progrès accomplis en la matière et de déterminer comment mieux mobiliser la communauté internationale autour de cet objectif.
Le Secrétaire général recommande aussi que la composition de l'Equipe spéciale interinstitutions - principale instance pour la mise au point de politiques de prévention des catastrophes- soit revue pour accroître la présentation des organisations régionales et garantir la participation des organismes des Nations Unies clefs qui, de par leur action mondiale et le rôle actif qu'ils jouent dans la prévention des catastrophes, devraient être associés régulièrement aux travaux. Il estime, par ailleurs, que le Secrétariat interorganisations de la Stratégie internationale doit continuer à fonctionner comme une entité distincte relevant directement du Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires. Enfin, le Secrétaire général juge hautement souhaitable que les donateurs augmentent leurs contributions au Fonds d'affectation spéciale de la Stratégie internationale afin de doter le secrétariat et ses activités d'un financement adapté.
Rapport sur l’application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique (A/56/175)
Le rapport traite de l’Application de la résolution 54/223 de l’Assemblée générale et des liens administratifs avec l’ONU. Dans ses recommandations, le Secrétaire général recommande à l’Assemblée de lancer un appel en faveur du financement de la Convention, notamment en ce qui concerne les contributions au budget de base qui doivent être versées sans retard au 1er janvier de chaque année.
Convention sur la diversité biologique (A/56/126)
Le rapport du Secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique contenue dans la Note du Secrétaire général (A/56/126), détaille les activités menées au cours de l’année écoulée dans le cadre de la Convention. Il mentionne notamment la sixième réunion de l’Organe subsidiaire chargé de fournir des avis scientifiques, techniques et technologiques, la première réunion du Comité intergouvernemental pour le Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques, la réunion du Groupe d’experts sur l’accès et le partage des avantages et l’Atelier sur le Plan stratégique pour la Convention sur la diversité biologique. Le rapport précise également que, au 2 juillet 2001, 180 Etats étaient parties à la Convention, 100 Etats parties avaient signé le Protocole de Cartagena et cinq l’avaient ratifié. Le Chapitre II du rapport est consacré aux différentes réunions de la Convention sur la diversité biologique et le Chapitre III à la Coopération entre la Convention et l’Assemblée générale et autres institutions pertinentes des Nations Unies. Enfin, les annexes du rapport contiennent une liste des différentes réunions organisées par le secrétariat de la Convention (Annexe I) et une liste des réunions et ateliers organisés par le secrétariat de la Convention en vue de la préparation de la sixième réunion de la Conférence des Parties.
Au chapitre des grandes réunions de la Convention sur la diversité biologique, le rapport détaille les recommandations adoptées par la sixième réunion de l’Organe subsidiaire chargé de fournir des avis scientifiques, techniques et technologiques, qui s’est tenue du 12 au 16 mars 2001 à Montréal (Canada), dont le thème central était les espèces exotiques qui constituent, après la destruction des habitats, la menace la plus grave pour la diversité biologique. Ces recommandations portent, entre autres, sur les Groupes spéciaux d’experts techniques, sur la diversité biologique marine et côtière, sur la diversité biologique des écosystèmes des eaux intérieures, sur les évaluations scientifiques ou encore sur l’initiative taxonomique mondiale. Le rapport précise que la septième réunion de l’Organe est prévue du 12 au 16 novembre 2001 à Montréal. Il évoque ensuite les conclusions de la première réunion du Comité intergouvernemental pour le Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques qui s’est tenue du 11 au 15 décembre 2000 à Montpellier (France), la seconde réunion étant prévue du 1er au 5 octobre 2001 à Montréal (Canada). Le rapport précise que la réunion du Comité a adopté une série de recommandations relatives, entre autres, au partage des informations et au déclenchement de la phase pilote du Centre d’échanges pour la prévention des risques biotechnologiques, lancée le 5 avril 2001 par le secrétariat du Comité, et dont les objectifs sont d’enrichir l’expérience et de fournir des données pour la mise en place d’un centre fonctionnel et accessible, basé sur l’Internet, et dans un second temps d’identifier les besoins des pays et d’y répondre.
Le rapport mentionne ensuite la deuxième réunion du Groupe d’experts sur l’accès aux ressources génétiques et le partage des avantages, créé par la Conférence des parties, et qui s’est réuni à Montréal (Canada) du 19 au 22 mars 2001. La Conférence des Parties avait invité le Groupe à élaborer d’une part des lignes directrices en vue de réaliser les objectifs de la Convention et d’autre part un projet de principes directeurs internationaux tenant compte des conclusions de la première réunion du Groupe d’experts. Le Groupe d’expert a, dans ce cadre, admis que les directives internationales devraient être considérées comme faisant partie d’un ensemble de mesures ou d’approches complémentaires comprenant notamment des codes de conduite, des indicateurs et des accords types et il a également considéré que le développement des capacités devait constituer l’essence des travaux sur l’accès et le partage. Les conclusions du Groupe d’experts seront examinées par le Groupe de travail ad hoc sur l’accès aux ressources génétiques et le partage des avantages qui tiendra sa première réunion en octobre 2001 à Bonn (Allemagne). Enfin, l’Atelier sur le Plan stratégique pour la Convention sur la diversité biologique qui s’est tenu du 28 au 30 mai 2001 aux Seychelles a été l’occasion de faire des recommandations sur les mesures de suivi et sur le processus d’élaboration d’un plan stratégique dans la perspective de la sixième réunion de la Conférence des Parties. Au chapitre de la coopération avec l’Assemblée générale et les autres institutions pertinentes, le rapport souligne qu’elle a occupé une place centrale dans les délibérations de la Convention au cours de l’année écoulée. Il précise que la Convention sur la diversité biologique s’est penchée, entre autres, sur la coopération avec les conventions qui ont fait suite à la Conférence de Rio et l’examen décennal des progrès accomplis dans l’application des décisions issues de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED) et sur la contribution que la Convention pourrait apporter à cet exercice. Le rapport précise également que la coopération avec le dispositif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques a sensiblement progressé depuis le dernier rapport.
Environnement et développement durable: poursuite de l'application des décisions de la Conférence mondiale sur le développement durable des petits Etats insulaires en développement (A/56/170)
Dans l'introduction de ce rapport, le Secrétaire général rappelle que l'Assemblée générale a, dans sa résolution 55/202, invité les organes et organismes pertinents des Nations Unies ainsi que les commissions et organisations régionales à prendre, chacun en ce qui le concerne, et dans le cadre de leurs programmes respectifs, des mesures en vue de l'application du Programme d'action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement et d'arrêter les mesures qui permettraient d'en garantir l'efficacité. L'Assemblée a appelé, dans ce texte, les Etats Membres, en particulier la communauté de donateurs, ainsi que les organes et institutions pertinents de l'ONU et les commissions et organisations régionales, à soutenir les efforts que font les petits Etats insulaires en développement pour poursuivre la mise en oeuvre du Programme d'action en leur fournissant notamment des ressources techniques et financières adéquates, compte tenu de la Déclaration (de la Barbade) et du document relatif. Dans la même résolution, l'Assemblée a demandé aux organismes de l'ONU de soutenir les efforts que font les petits Etats insulaires pour y renforcer les moyens dont ils disposent pour pouvoir profiter des avantages qu'apporte la mondialisation et pour en atténuer les effets, notamment en comblant le fossé numérique et en leur ouvrant de nouvelles perspectives dans le domaine de technologies de l'information et de la communication (TIC). L'Assemblée demandait aussi instamment dans cette résolution à toutes les organisations pertinentes de mener d'urgence à bien leurs travaux relatifs à l'établissement d'un indice de vulnérabilité.
Ce rapport du Secrétaire général a trait à l'application des termes de la résolution de l'Assemblée générale sur la poursuite de la mise en oeuvre du programme d'action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement. Dans ses conclusions, le Secrétaire général indique que divers organes des Nations Unies ont entrepris d'aider les petits Etats insulaires en développement à faire face à la mondialisation et à la libéralisation des échanges commerciaux, en particulier dans le cadre des négociations menées au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), mais, relève-t-il, il ressort que la question des TIC n'a pas reçu toute l'attention voulue. Il ressort que le réseau d'informations électroniques mis en place au bénéfice du développement des petits Etats insulaires (SIDSNet) par les Nations Unies en vue de contribuer à la mise en oeuvre du Programme d'action n'a pas bénéficié d'un financement suffisamment. Les contributions de l'Allemagne, de l'Italie et de la Norvège n'ont permis d'assurer le financement de ses activités que jusqu'à juin 2001. Quant à la question de la vulnérabilité, elle est traitée par plusieurs organes de l'ONU et des organismes intergouvernementaux, indique le Secrétaire général. La CNUCED, la Commission du Pacifique Sud pour les sciences de la terre appliquées et l'Equipe de travail mixte sur les petits Etats de la Banque mondiale et du Secrétariat du Commonwealth ont réalisé d'importants travaux de recherche, note M. Kofi Annan. Mais il est manifeste que leurs travaux n'ont pas encore atteint le stade où il serait possible de décider définitivement de l'application d'un ou de plusieurs indices de vulnérabilité, constate-il.
Mesures concrètes prises pour la promotion des sources d'énergie nouvelles et renouvelables, y compris pour la mise en oeuvre du Programme solaire mondial 1996-2005 (A/56/129)
Dans sa résolution 53/7 du 16 octobre 1998, l'Assemblée générale a approuvé le Programme solaire mondial 1996-2005, en tant que contribution au processus général de développement durable, et dans ses résolutions 54/215 du 22 décembre 1999 et 55/205 du 20 décembre 2000, elle a lancé un appel pour que de nouvelles mesures soient prises afin que le Programme soit pleinement intégré dans les efforts déployés par les organismes des Nations Unies pour réaliser l'objectif du développement durable. Dans un bref aperçu figurant au début de ce rapport, le Secrétaire général rappelle que l'utilisation de l'énergie fossile entraîne une pollution de plus en plus préoccupante sur laquelle réfléchissent de plus en plus les milieux scientifiques. La base scientifique des décisions prises concernant les émissions de gaz à effet de serre est quant à elle de plus en plus solide, note
M. Kofi Annan. Le troisième rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution climatique (GIEC) intitulé : "Le changement climatique en 2001: base scientifique", énonce que l'impact des activités humaines sur le climat est beaucoup plus marqué qu'à l'époque du deuxième rapport d'évaluation, qui fut publié en 1995, et qu'il est probable que l'augmentation des concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre résultant des activités humaines a notablement contribué au réchauffement planétaire observé au cours des 50 dernières années.
Au vu de la demande mondiale d'énergie, il peut être avantageux d'envisager une exploitation des ressources renouvelables d'énergie, estime le Secrétaire général après avoir noté que 2 milliards de personnes environ n'ont pas accès à des sources d'énergie commerciale, et que la demande effective d'énergie dans les zones rurales de nombreux pays en développement est limitée par la faiblesse des revenus et par la faible densité de la population.
Dans les conclusions qu'il énonce à la fin de ce rapport, le Secrétaire général déclare que les mesures concrètes qui sont prises actuellement en vue de promouvoir l'exploitation des sources d'énergie nouvelles et renouvelables, notamment dans le cadre du Programme solaire mondial 1996-2005, permettant de se rapprocher des objectifs nationaux et internationaux du développement durable dans le domaine de l'énergie. L'analyse des obstacles à la réalisation de ces objectifs montre toutefois qu'il reste encore beaucoup à faire aux niveaux national, régional et mondial et permet d'imaginer de nombreux moyens de les surmonter. Dans le cadre des préparatifs du Sommet mondial pour le développement durable de 2002, l'Equipe spéciale interorganisations sur l'énergie continue d'encourager la coopération entre programmes, projets et activités de manière à ce qu'il soit pleinement tenu compte des objectifs du Programme solaire mondial 1996-2005 dans les travaux des organismes de l'ONU en matière de développement durable.
Déclarations liminaires
M. HAMA ARBA DIALLO, Secrétaire exécutif du Secrétariat de la Convention sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique, a indiqué qu’au cours de l’année écoulée, son Secrétariat s’est efforcé d’accorder une attention particulière à l’élaboration des programmes d’action nationaux. Le Secrétariat, a-t-il aussi expliqué, a aidé les autorités nationales à mener des consultations pour intégrer les programmes d’action dans les cadres de développement durable. A ce jour, quelque 40 pays ont adopté leur programme d’action, a indiqué l’orateur avant de parler des efforts déployés par son Secrétariat, aux niveaux régional et sous-régional. La quatrième session de la Conférence des Etats parties à la Convention a eu lieu, à Bonn, en décembre 2000, a-t-il poursuivi. L’examen des rapports a montré une mobilisation plus grande des pays touchés et de leurs partenaires du développement. L’adoption de l’Annexe cinq à la Convention est venue élargir le champ d’application de la Convention, a indiqué l’orateur avant d’en venir à la cinquième Conférence des Etats parties, qui s’est tenue à Genève, en octobre 2001.
Au cours de cette session, des décisions concernant les mesures pour faire progresser l’application de la Convention ont été prises. Des progrès ont été effectués en ce qui concerne le cadre institutionnel et le financement de la Convention. S’agissant des aspects financiers, la Conférence s’est félicitée de la décision du Fonds mondial pour l’environnement de faire de la dégradation des sols un domaine prioritaire. En outre, des appels ont été lancés pour la mise en place d’une source de financement prévisible.
M. SALVANO BRICEÑO, Directeur de la stratégie internationale pour la réduction des effets des catastrophes naturelles, a présenté les rapports du Secrétaire sur la réduction des effets des catastrophes naturelles. L’Assemblée, a rappelé l’orateur, a recommandé la création d’un Groupe de travail sur cette question, et depuis l’adoption à Yokohama, au Japon, de la stratégie et du plan d’action contre les catastrophes naturelles, nous avons compris que ces phénomènes sont bien souvent des conséquences de l’action humaine. La principale tâche de cette stratégie est donc de mettre en place une culture et des mesures de prévention. Nous n’ignorons pas non plus l’importance de ces mesures de prévention des catastrophes naturelles dans le cadre de la promotion du développement durable. L’Equipe interinstitutionnelle qui a été mise en place sur cette question comprend quatre équipes en son sein, chacune dirigée par un organisme international différent et traitant d’un aspect particulier des phénomènes de catastrophes naturelles. En tant que point focal le Secrétariat de la stratégie collabore avec toute une gamme d’organes de l’Organisation des Nations Unies et joue un rôle important dans la coordination des actions de l’Equipe inter-institutionnelle. Le Secrétariat publie aussi régulièrement des rapports mondiaux sur les initiatives qui sont prises et sur leur mise en oeuvre. Au cours des dernières années, les pertes dues aux conséquences des catastrophes naturelles se sont chaque année accrues de 10%. C’est le signe de l’aggravation et de la multiplication de ces phénomènes. 1% seulement des ressources affectées par la communauté internationale vont à la prévention des catastrophes, dont les pays en développement sont les plus grandes victimes, 90% des désastres naturelles les affectant. Le Secrétaire général a pensé que l’Equipe inter-institutionnelle et le Secrétariat sont les deux outils essentiels de la promotion de la mise en oeuvre de la stratégie de prévention des catastrophes. Il propose que le Secrétariat continue donc à s’acquitter de ses fonctions tout en resserrant ses liens avec les organismes régionaux qui travaillent sur la même question. Etant donné le besoin de prévisibilité des actions à mener, il serait important que les ressources allouées au Secrétariat soient renforcées et qu’elles soient inscrites au budget régulier de l’Organisation.
Concernant le phénomène El Niño, on sait que six millions de personnes ont du être déplacées du fait de ses conséquences. El Niño est le principal facteur créateur de catastrophes naturelles au monde. Quant à La Niña, les destructions qu’elle a provoquées sont-elles aussi importantes. Le colloque organisé à Guayaquil, en Equateur, a permis de tirer des enseignements importants à partir des dégâts subis par différents pays des suites de l’action d’El Niño. La communauté internationale devrait être mieux préparée pour faire face aux conséquences de ces phénomènes et le rapport du Secrétaire général contient un certain nombre de recommandations allant dans ce sens.
Répondant aux questions posées pendant le débat général sur le Programme de mise en œuvre d’Action 21, M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales et Secrétaire général du Sommet mondial pour le développement durable, a d’abord soulevé la question des mouvements locaux “Action 21” en rappelant qu’il s’agit d’initiatives reconnues comme de grands succès. Actuellement, a-t-il indiqué, une enquête est menée sur leur impact qui permettra de tirer les enseignements pour les actions futures. Quant aux évaluations nationales, M. Desai a jugé nécessaire de les finaliser avant le Sommet de Johannesburg pour être informés des problèmes que les pays ont rencontrés dans la mise en œuvre d’Action 21. Venant à la question de la nomination du Ministre de l’environnement des Pays-Bas comme Envoyé spécial du Secrétaire général et à celle de la composition d’un Groupe consultatif de personnalités éminentes, M. Desai a expliqué que par ces initiatives, le Secrétaire général montre son souhait d’obtenir directement des conseils en matière de développement pour assurer le succès du Sommet de Johannesburg.
L’Envoyé spécial se rendra ainsi auprès des dirigeants du monde entier pour s’enquérir de leurs points de vue et de leur évaluation des problèmes. Le Groupe consultatif, a insisté M. Desai, participe de la démarche qui donne lieu à la création de groupes pour les conférences des Nations Unies. Ce Groupe sera chargé de donner des conseils au Secrétaire général sur les questions de fond et à sensibiliser l’opinion publique dans les pays qui sont représentés en son sein. Terminant sur la question de sa nomination en tant que Secrétaire général du Sommet de Johannesburg, M. Desai a estimé que par cette décision, le Secrétaire général prouve que le centre des activités préparatoires se trouve bien au Siège des Nations Unies.
M. WERNER OBERMEYER, Fonctionnaire au Secrétariat de la Convention sur la biodiversité, a présenté le rapport du Secrétaire général sur la diversité biologique. La principale réunion qui a eu lieu cette année sur cette question a eu pour thème la lutte contre la propagation des espèces végétales étrangères qui souvent menacent la diversité biologique des régions où elles sont indûment transplantées. Les parties à la Convention de Carthagène sur la biodiversité ont aussi proposé de lier certains aspects de ce texte au Protocole de Kyoto. Nous avons aussi discuté de l’utilité d’une base de données qui serait disponible sur l’Internet. Bien que la Convention de Carthagène et le Protocole de Kyoto commencent à être appliqués, il est nécessaire de fournir aux parties des informations pertinentes, afin que les pays puissent prendre des décisions en ayant les meilleures informations disponibles. Du 19 au 21 mars a eu lieu, à Montréal, une réunion pour identifier diverses démarches qui pourraient permettre aux parties de prendre des mesures pertinentes sur la question. On a estimé lors de cette rencontre que le renforcement des capacités est un aspect crucial de la protection des ressources génétiques et biologiques. Ces capacités sont aussi indispensables au recensement des connaissances traditionnelles qui existent en matière de biodiversité. Le secrétariat de la Convention sur la biodiversité contribue activement à la préparation du Sommet de Johannesburg, la biodiversité étant un aspect important du développement durable.
Débat général
M. NASROLLAH KAZEMI KAMYAB (Iran) au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a d’abord évoqué la question de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes pour demander au Groupe de travail et au Secrétariat de la Stratégie de tenir dûment compte de la situation des pays en développement de leur région respective. Il a également jugé pour éviter les chevauchements que le Groupe de travail et le Secrétariat renforcent la synergie et la coordination avec les organisations et institutions pertinentes. Venant à la coopération internationale pour réduire les effets du phénomène El Niño, le représentant s’est félicité du Mémorandum de coopération signé entre l’Equateur et l’Organisation météorologique mondiale (OMM) qui devrait contribuer au lancement des activités du Centre international de recherche sur El Niño à Equateur. Le représentant s’est également félicité de la réunion du Groupe de travail sur le climat et les catastrophes qui a établi deux priorités pour son travail, à savoir le contrôle sectoriel et les systèmes d’alerte, et l’appui de la coopération internationale à la réduction de l’impact d’El Niño. Là aussi, le représentant a souhaité une plus grande synergie entre les divers groupes de travail qui traite de la question.
A propos de l’application de la Convention sur la diversité biologique et le Protocole sur la biosécurité, le représentant a dit attendre avec intérêt la sixième session de la Conférence des Etats Parties qui doit se tenir en avril 2002. A propos de la Convention sur la lutte contre la désertification, le représentant s’est dit satisfait de la décision de la Conférence des Etats Parties de créer un Comité pour évaluer la mise en œuvre de la Convention. Il a aussi salué la création d’un Groupe d’experts sur la désertification et la sécheresse au sein de la Commission de la science et de la technologie. En ce qui concerne les aspects financiers, le représentant a jugé que les sommes prévues dans le prochain exercice biennal sont encore loin de satisfaire les besoins de la Convention. Enfin, sur le Programme solaire mondial, il a souhaité que les obstacles à la promotion des sources d’énergie nouvelles et renouvelables soient levés. Il a, à ce propos, appuyé les recommandations de la Commission du développement durable sur l’énergie solaire, en particulier celle concernant le rôle des gouvernements dans le développement des services énergétiques dans les régions rurales et éloignées ainsi que leur rôle dans l’élimination des barrières à la mise en œuvre des politiques en la matière. Selon lui, les pays doivent recourir au Programme solaire mondial comme un moyen de renforcer l’utilisation de l’énergie et de la technologie solaires.
M. YURIY ISAKOV (Fédération de Russie) a déclaré que la Fédération de Russie attache beaucoup d’importance aux débats sur les questions de la mise en œuvre des grandes conférences et conventions des Nations Unies sur les questions d’environnement. Nous voyons ces discussions comme une contribution concrète de l’Organisation des Nations Unies à la mise en œuvre des engagements de Rio. La Fédération de Russie estime que la Convention pour la lutte contre la désertification dans les pays affectés par la sécheresse et particulièrement en Afrique est un instrument important de mise en œuvre d’Action 21 et représente une composante du système juridique international de coopération multilatérale en matière de protection de l’environnement.
Nous sommes satisfaits que depuis son entrée en vigueur, la Convention sur la diversité biologique ait contribué à la formation et au développement de politiques nationales et à l’amélioration de la coopération internationale en la matière, a ajouté M. Isakov. Nous percevons le Protocole de Carthagène comme un moyen d’amélioration et de concrétisation de la coopération dans le domaine de la biosécurité au niveau mondial. Son entrée en vigueur devrait contribuer à la création d’un système universel de biosécurité et à la mise au point d’un mécanisme de normalisation. Enfin, nous attachons la plus grande importance au renforcement de la coopération internationale entre les grandes conventions et autres instruments sur le développement durable.
M. KAZUHIKO KOKUBU (Japon) a fait part des efforts de son pays en matière de partage des connaissances dans le domaine de la désertification. A propos de la question de la Convention sur la diversité biologique, le représentant a appelé au respect des traditions locales en faisant remarquer que la participation des communautés locales est essentielle à l’utilisation durable des ressources génétiques. En la matière, a poursuivi le représentant, il est aussi nécessaire de protéger l’écosystème des organismes modifiés. A cette fin, le Japon s’apprête à ratifier le Protocole sur la biosécurité et appelle les autres pays à en faire autant. Terminant sur la question de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement, le représentant a indiqué, qu’en la matière, son pays place la priorité sur le développement des ressources humaines par le biais de l’éducation et de la mise en place des infrastructures. Le Japon s’est également engagé dans la promotion des pêcheries dans les petits Etats insulaires en développement, a encore indiqué le représentant.
M. DANIEL MEGIDDO (Israël) a déclaré qu’Israël a mis au point le programme IPALAC, qui est un programme international pour les cultures en milieu aride qui ont spécialement besoin d’irrigation. IPALAC est basé sur un modèle développé par Israël dans le désert du Néguev, qui repose sur l’introduction et la culture de plantes adaptées à leur environnement. Le Centre MASHAV, qui s’occupe en Israël de coopération internationale en matière agricole, a joué un rôle important dans la mise en place du programme IPALAC. MASHAV a parrainé pendant plusieurs années une formation sur l’usage des terres arides et les technologies qu’il faut leur adapter. Au cours des dernières années, MASHAV a financé deux autres types de formation, dont un cours sur la culture d’arbres en milieu aride et sur la culture du dattier. MASHAV a aussi conduit des missions pour les membres du programme IPALAC en Afrique. Israël cherche des partenariats et une collaboration avec tous les pays qui seraient désireux de partager des expériences dans ces différents domaines.
A son tour, M. ALI YAHYA (Israël) a indiqué qu’actuellement plus de 90% des citoyens israéliens utilisent l’énergie solaire à des fins ménagères. L’énergie solaire et la technologie photovoltaïque, en particulier, sont également en train d’acquérir un rôle plus important dans la recherche universitaire et le développement industriel. En Israël, la technologie photovoltaïque peut être utilisée pour fournir de l’énergie dans des régions éloignées qui ont des difficultés à recevoir les sources traditionnelles d’énergie. Parmi les avantages de la technologie photovoltaïque, le représentant a cité l’absence de pollution et parties mobiles et sa capacité à fonctionner sur une longue période sans maintenance. De plus, cette technologie se servant du soleil, l’énergie est gratuite et abondante. En conclusion, le représentant a dit que son pays était disposé à coopérer avec les autres pays dans le développement de cette technologie et à mettre son expérience et ses connaissances à la disposition des pays qui ont besoin de formation en matière d’utilisation de l’énergie solaire.
Mme JULIA LOPEZ-CAMACARO (Venezuela) a souscrit à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine. Concernant les catastrophes naturelles, notre pays, a dit la représentante, a créé un groupe de travail interdisciplinaire qui réfléchit à tous les aspects des conséquences de ces phénomènes naturels et soumet au gouvernement des solutions en vue de remédier aux effets de ces catastrophes. Quant à la Convention des Nations Unies contre la désertification, le Venezuela, dont 25% du territoire sont victimes de sécheresse saisonnière, est conscient qu’en dehors de l’Afrique, d’autres zones sont menacées par les phénomènes de désertification, et s’est joint aux efforts que mènent d’autres pays en vue d’appliquer la Convention. Quant à la question de la diversité biologique, notre pays vient d’adopter une loi visant à réduire les risques biologiques liés à l’usage des biotechnologies, notamment sur le plan alimentaire.
M. I. B. MOHAMMED (Nigéria) a d’abord évoqué la Convention sur la lutte contre la désertification en estimant que la lenteur des progrès dans son application vient du fait qu’elle ne jouit pas du même appui financier et technique que les autres conventions issues de Rio. S’il s’est félicité des efforts de la Banque mondiale, du PNUD et du PNUE pour appuyer le Secrétariat de la Convention, le représentant a néanmoins jugé que les contributions de ces institutions ne sont, en aucun cas, suffisantes étant donné qu’elles ne sont pas des mécanismes de financement de la Convention. Il a, par conséquent, souligné la nécessité de créer le Facilité mondiale pour l’environnement comme mécanisme de financement. Passant à la Convention sur la diversité biologique, le représentant a considéré que l’adoption, en 2000, du Protocole sur la biosécurité constitue une mesure susceptible d’améliorer la transparence dans les questions concernant les organismes vivants modifiés et les organismes génétiquement modifiés, qui peuvent avoir des effets néfastes sur la conservation de la diversité biologique.
Le représentant a souhaité que le principe de responsabilité de l’opérateur et celui du paiement des compensations pour les dommages causés à l’environnement ne soient pas compromis par des procédures complexes ou des difficultés juridiques. Il a dit attendre avec intérêt la Conférence des Parties qui doit se tenir aux Pays-Bas en avril 2002. Terminant sur les sources d’énergie nouvelles et renouvelables, le représentant a salué le travail de l’UNESCO, à travers son Programme d’éducation et de formation. Une attention particulière, a-t-il dit, doit être accordée au renforcement des capacités humaines et industrielles en matière de technologies et à l’accès aux ressources financières.
Mme JUNE CLARKE (Barbade) a déclaré que les efforts régionaux visant la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade continue d’être minés par l’absence d’un mécanisme régional de mise en œuvre. Ce genre de mécanisme est nécessaire pour permettre aux pays de partager leurs expériences et leur expertises respectives, et identifier les meilleures pratiques et développer des projets permettant de donner plus de chances de réussite au Programme d’action. La série de catastrophes naturelles que la Barbade et les autres Etats du CARICOM continuent de subir – ouragans, cyclones, tempêtes tropicales, inondations, sécheresses qui entraînent l’érosion des sols, et parfois éruptions volcaniques- renforcent les vulnérabilités de l’économie de ces Etats insulaires. Ces phénomènes détruisent chaque année certaines des infrastructures les plus vitales, et coûtent des sommes énormes aux économies locales. Ces phénomènes sont de plus en plus favorisés par le changement climatique qui s’opère sur toute la planète.
Toutes les déclarations entendues depuis le début des travaux de la Deuxième Commission mettent l’accent sur le fait que le Sommet de Johannesburg se tiendra en pleine récession mondiale. Les répercussions de cette récession pourraient se traduire par une diminution des moyens déjà limités que les pays mettent à la disposition de la mise en œuvre du Plan d’action de la Barbade. Nous lançons un appel pour que l’on n’oublie pas que la réalisation de ce Plan est indispensable à la survie de nos petites économies.
Mme JOELLE JENNY, Observatrice de la Suisse, en parlant de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes, a encouragé l’Equipe spéciale interinstitutions et ses quatre groupes de travail à renforcer la complémentarité de leurs efforts en vue d’atteindre des résultats concrets et durables. En ce qui concerne la Convention sur la lutte contre la désertification, la représentante a appuyé la création d’une nouvelle priorité thématique sur la dégradation des sols dans le cadre du Fonds pour l’environnement mondial. Une telle décision, a-t-elle dit, n’aura de sens que si les négociations pour la prochaine reconstitution du Fonds prévoient des montants spécifiques pour la mise en œuvre de la Convention.
Concluant sur la Convention sur la diversité biologique, la représentante a souligné l’importance du Protocole sur la biosécurité en insistant sur le fait que pour la première fois, dans le droit environnemental international, le principe de précaution est reconnu dans le cadre d’une procédure. Elle a souligné l’importance des efforts préparatoires réalisés dans le cadre du Protocole en vue du développement d’un régime de responsabilité civile pour les dommages causés par les organismes vivants modifiés. Elle a aussi dit l’attachement de son pays à l’élaboration de directives internationales volontaires pour faciliter l’accès aux ressources génétiques et au partage de leurs avantages.
La représentante a enfin appelé au renforcement de la cohérence et de la complémentarité entre la Convention sur la diversité biologique et les divers accords et instruments internationaux qui concernent d’autres secteurs comme les accords de l’OMC. Elle a aussi insisté sur la nécessité d’une cohérence plus marquée entre la Convention et celle sur le changement climatique.
Mme NOMBASA TSENGWA (Afrique du Sud) a déclaré que dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, qui vient de remplacer la place de la Nouvelle initiative africaine, les dirigeants africains ont identifié la désertification comme l’une des priorités de développement qu’ils doivent régler. Ils ont reconnu que la lutte contre la désertification fait partie dans la lutte contre la pauvreté et contre la malnutrition, et elle est de première importance pour le renouveau de l’Afrique. Sur la même question, les Ministres africains chargés des questions de développement ont estimé que cette question devait faire l’objet d’un accord de partenariat à Johannesburg l’année prochaine. L’Afrique appelle donc à la mise en œuvre la plus complète et la plus urgente de la Convention internationale contre la désertification. Nous espérons que l’assemblée générale du Fonds mondial pour l’environnement (GEF), prévue en octobre 2002, pourra agir efficacement et mettre au point un financement adéquat de la mise en œuvre de la Convention.
Concernant la question de la préservation de la biodiversité, l’Afrique du Sud partage les conclusions du Secrétaire général, quand il dit dans son rapport que « la diversité biologique est garante de la sécurité alimentaire, de la stabilité climatique, et de la présence d’eau potable en quantité acceptable et satisfaisante » sur la planète. L’Afrique du Sud, qui occupe le troisième rang mondial en matière de richesses biogénétiques, poursuivra ses efforts en vue de protéger et faire fructifier cet héritage culturel irremplaçable. Nous attachons de ce fait la plus grande importance à la Convention sur la diversité biologique. Notre pays se félicite des opportunités qu’offre le Protocole de Carthagène, en vue de minimiser l’impact des organismes vivants modifiés sur l’environnement naturel et sur la santé humaine. Nous soutenons les clauses du Protocole qui visent un meilleur contrôle des transferts frontaliers d’espèces végétales ou animales génétiquement modifiées. A cet égard, l’Afrique du Sud est en train d’élaborer des textes administratifs et juridiques qui lui permettront de participer à la mise en œuvre du Protocole.
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