En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/290

LA REVITALISATION DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL DONNERA PLUS DE COHERENCE AUX ACTIONS INTERNATIONALES EN FAVEUR DU DEVELOPPEMENT ET DE LA PAIX

9 novembre 1999


Communiqué de Presse
AG/EF/290


LA REVITALISATION DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL DONNERA PLUS DE COHERENCE AUX ACTIONS INTERNATIONALES EN FAVEUR DU DEVELOPPEMENT ET DE LA PAIX

19991109

Le rapprochement entre le Conseil économique et social et les institutions de Bretton Woods, l'examen approfondi des questions humanitaires, l'accent placé sur l'élimination de la pauvreté et la coordination des efforts dans la mise en oeuvre des conférences internationales des Nations Unies ont été au nombre des questions citées par les délégations pour se féliciter des activités du Conseil économique et social au cours de l'année 1999. Les délégations s'exprimaient devant la Commission économique et financière (Deuxième Commission) qui a examiné, cet après midi, le rapport du Conseil économique et social (ECOSOC), présenté par le Sous-Secrétaire général aux affaires économiques et sociales. A l'heure de la mondialisation, ont estimé les délégations, le Conseil économique et social a un avantage comparatif indéniable pour ce qui est de la recherche de solutions aux questions économiques et sociales et de la promotion d'une mise en oeuvre intégrée et coordonnée, au niveau multilatéral, des recommandations des principales conférences des Nations Unies. Le développement durable ne pouvant être promu sans l'inclusion et la mise en oeuvre d'actions concertées et cohérentes de lutte contre la pauvreté, les délégations se sont félicitées des mécanismes de dialogue établis entre le Conseil économique et social et les institutions de Bretton Woods, dialogue qui se révèle indispensable à la conception de politiques efficaces en période de mondialisation où l'économie mondialisée a un impact de plus en plus grand sur les politiques nationales.

Les délégations se sont félicitées en outre de ce que l'examen des questions humanitaires soit devenu une partie fondamentale de la session de fond du Conseil économique et social, bien que des améliorations doivent encore y être apportées pour correspondre davantage aux attentes de la communauté humanitaire, a précisé la Finlande au nom de l'Union européenne. La Fédération de Russie et l'Ukraine ont souhaité que le Conseil économique et social aille plus loin et ont appuyé, en conséquence, les propositions préconisant un dialogue entre le Conseil et le Conseil de sécurité sur la question de l'impact des sanctions sur les économies et les populations vulnérables des pays sous embargo. Ce dialogue faciliterait la cohérence des actions de l'ONU et de la communauté internationale en matière de paix et de sécurité et de développement économique. A cet égard, le Venezuela a demandé l'établissement au sein du Conseil économique et social d'un mécanisme souple

permettant aux membres du Conseil de se réunir d'urgence lorsqu'une catastrophe humanitaire survient. Cette délégation a toutefois mis en garde contre le détournement de l'aide au développement vers les besoins humanitaires. L'Union européenne a soulevé la question particulière des critères servant à la définition du statut des pays les moins avancés. Elle a souhaité des discussions plus avant sur les propositions reçues afin de mettre à jour la liste de ces pays.

Les représentants des pays suivants ont pris part au débat : Guyana (au nom du Groupe des 77 et de la Chine); Finlande (au nom de l'Union européenne); Fédération de Russie, Bélarus, Ukraine, Venezuela, Egypte et Chine.

Auparavant la Commission avait terminé son débat sur la souveraineté du peuple palestinien et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles. Elle a entendu, ce faisant, les représentants du Bahreïn, de la Tunisie, de l'Egypte, du Soudan, du Liban, de Qatar et du Pakistan. La Commission avait également entendu la présentation d'un projet de résolution par le Guyana, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, relatif aux liens et aux synergies existant entre les conventions relatives à l'environnement et aux questions connexes.

La prochaine réunion de la Commission sera annoncée dans le Journal.

ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE

La Commission était saisie d'un projet de résolution sur les liens et synergies existant entre les conventions relatives à l'environnement et aux questions connexes (A/C.2/54/L.22)

Aux termes de ce texte, l'Assemblée générale engagerait les Conférences des Parties et les secrétariats permanents de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, de la Convention sur la diversité biologique et de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification à continuer d'examiner les possibilités et mesures appropriées pour renforcer leurs complémentarités et perfectionner les évaluations scientifiques des liens écologiques existant entre ces trois conventions. L'Assemblée soulignerait l'importance qu'il y a à faciliter et à appuyer, notamment par l'intermédiaire du Programme des Nations Unies pour l'environnement, le renforcement des liens et de la coordination entre les conventions relatives à l'environnement et aux questions connexes dans le plein respect du statut des secrétariats respectifs des conventions et des prérogatives des conférences des parties auxdites conventions en ce qui concerne la prise de décisions autonomes et noterait, à cet égard, le rôle essentiel que pourrait jouer le groupe de la gestion de l'environnement.

SOUVERAINETE PERMANENTE DU PEUPLE PALESTINIEN DANS LE TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPE, Y COMPRIS JERUSALEM, ET DE LA POPULATION ARABE DANS LE GOLAN SYRIEN OCCUPE SUR LEURS RESSOURCES NATURELLES

Débat général

M. ABDULLA AHMED SALMAN AL-KHALIFA (Bahrain) a déclaré que la confiscation des terres palestiniennes par Israël a un impact sur les conditions de vie des Palestiniens dont les activités socioéconomiques en souffrent et sont handicapées par surcroît par les comportements des autorités israéliennes qui ignorent totalement toutes les résolutions des Nations Unies sur la question palestinienne. L'attitude israélienne entraîne des violations flagrantes des Conventions de Genève et ne sert pas le processus de paix dont les termes et l'esprit avaient été lancés à Madrid. Le droit du peuple palestinien à créer son propre Etat doit être respecté, et Israël doit respecter les frontières qui existaient avant le mois de juin 1967. Le Golan, quant à lui, est partie inaliénable du territoire de la Syrie, et Israël devra se plier à la volonté de la communuté internationale.

M. FADHEL AYARI (Tunisie) a souligné que les pratiques israéliennes énumérées dans le rapport dont est saisie la Commission sont contraires aux conventions internationales et aux résolutions de l'ONU. Le rapport décrit, à juste titre, le caractère angoissant des pratiques israéliennes et met en lumière l'intention d'Israël d'imposer le fait accompli. La confiscation des terres arabes est bien mise en évidence ainsi que les problèmes d'approvisionnement en eau, de la restriction de la circulation des personnes et de la main mise sur les ressources naturelles du peuple palestinien. Il convient d'appliquer tous les engagements découlant du processus de paix, a dit le représentant en souhaitant que tous les obstacles soient levés dans un proche avenir. Le peuple palestinien, a-t-il insisté, doit pouvoir exercer son droit à l'autodétermination et Israël doit, pour sa part, libérer toutes les terres palestiniennes et le territoire du Golan syrien occupé.

M. AHMED ABOUL GHEIT (Egypte) a déclaré que le Moyen-Orient ne pouvait connaître une paix véritable que si l'Etat d'Israël respectait les termes des accords signés avec les Palestiniens et si les résolutions des Nations Unies sur la question étaient totalement respectées et mises en oeuvre. L'Egypte pense que les pratiques israéliennes visent à placer le monde devant un fait accompli en absorbant purement et simplement les territoires palestiniens. L'isolation de ces territoires et celle du Golan syrien vise à annexer ces terres malgré les condamnations de la communauté internationale, et les discriminations pratiquées contre les Palestiniens sont là pour montrer le peu de cas dont Israël fait de ces populations. La manière dont les industries polluantes sont implantées dans les territoires est la manifestation d'un racisme écologique destiné à rendre les lieux insalubres pour les populations palestiniennes. Toutes les résolutions adoptées par l'Assemblée générale réaffirment la condamnation des mesures de peuplement israéliennes. Depuis 1967, Israël a mené des actes continuels d'agression contre le peuple des territoires occupés. Nous voudrions que la résolution 465 du Conseil de sécurité, qui insiste que des mesures soient prises pour préserver les ressources naturelles et notamment l'eau soit mise en oeuvre. L'Egypte espère qu'Israël cessera ses pratiques illégales dans les territoires palestiniens, et qu'un règlement définitif sera trouvé à l'issue du processus de paix. Mais pour cela, Israël doit reconnaître le caractère intangible du principe de la terre contre la paix, et doit se retirer de tous les territoires occupés, dont Jerusalem-Est. Il doit accepter la création d'un Etat palestinien indépendant, tout en se retirant du Golan syrien et en acceptant d'établir des relations de bon voisinage avec tous les pays de la région.

M. MUBARAK HUSSEIN RAHMTALLA (Soudan) a estimé que l'implantation de colonies israéliennes pose aujourd'hui de nombreux problèmes au processus de paix qui doit être réalisée conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et au principe de la terre contre la paix. Le rapport du Secrétaire général ne cache pas que la politique israélienne est le premier responsable de la détérioration des conditions de vie du peuple palestinien et des habitants du Golan syrien occupé. La politique israélienne, a poursuivi le représentant, touche la question de l'enseignement et de l'approvisionnement en eau pour ne citer que ceux-là et la situation du Golan syrien occupé n'est pas plus enviable. Le représentant a réitéré la nécessité de demander à Israël de cesser son occupation des territoires palestiniens et de lever les obstacles au commerce et à la circulation des personnes. Il a appelé Israël à cesser ses harcèlements du peuple palestinien qui se manifestent par la confiscation des terres ou la démolition des maisons. Il a demandé la cessation de toutes initiatives enfreignant le développement économique et social du peuple palestinien.

M. HUSSEIN MOUSSAWI (Liban) a déclaré que son pays, qui est victime de l'occupation israélienne depuis vingt ans, partage les points de vue de la communauté internationale en ce qui concerne les souffrances du peuple palestinien occupé. Parmi les pratiques illégales et brutales d'Israël, on retrouve les démolitions de propriétés et d'habitations palestiniennes, l'implantation de colonies de peuplement illégales, les tentatives constantes d'annexion de Jérusalem et les massacres de civils palestiniens perpétrés par les colons israéliens et les soldats de l'armée d'accupation. Les activités anarchiques d'Israël sur le plan économique sont, pour leur part, une source de graves soucis en ce qui concerne la pollution de l'environnement naturel, et nous partageons le point de vue selon lequel l'occupant pratique une forme de racisme écologique destinée à rendre les territoires palestiniennes insalubres. Les ressources en eau des Palestiniens et du plateau du Golan ont été quant à elles, détournées au profit des colons, et les civils syriens de la dernière région citée sont l'objet de mauvais traitements et de harcèlements sans fin. Israël est totalement hors des normes du droit et de la légalité internationale, et doit être rappelé au respect des résolutions du Conseil de sécurité et des termes des Accords de paix qu'il a signés avec les Palestiniens dans le cadre du processus de Madrid et des Accords d'Oslo et de Wye. Le bénéfice de l'exploitation des ressources naturelles des territoires occupés devra être remis à leurs propriétaires légitimes que sont les populations arabes de ces régions.

M. JAMAL NASSIR SULTAN AL-BADER (Qatar) a indiqué que le rapport montre bien jusqu'où va la politique d'occupation d'Israël qui prétend oublier les termes du processus de paix dans lequel il s'est lui-même engagé. Il est également regrettable, a dit le représentant, qu'Israël continue de refuser de donner suite aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Le représentant a, en conséquence, une nouvelle fois invité Israël à prendre des mesures sérieuses pour assurer la stabilité de la région et à cesser de provoquer la population arabe en confisquant ses terres et ses ressources naturelles. De même, il a invité Israël à reprendre les négociations avec la Syrie.

M. NAVID HANIF (Pakistan) a déclaré que les activités économiques "sauvages" israéliennes dans les territoires occupés entraînent de graves problèmes de santé pour les populations palestiniennes. L'accusation de "racisme écologique" portée contre Israël est fondée, et les travailleurs Palestiniens sont d'autre part exploités et payés à des taux très inférieurs à ceux des autres employés. La fermeture des territoires et l'incertitude de leurs frontières, et le statut incertain qui leur est donné par Israël, en ont fait fuir les investisseurs potentiels. Les Accords d'Oslo et les termes de l'Accord de Wye doivent être intégralement mis en oeuvre si on veut vraiment la paix dans la région. La communauté internationale doit veiller au bien-être des Palestiniens, et les champions de la démocratie ne doivent pas faire la politique des deux poids deux mesures. Il est inacceptable qu'à l'aube du 21ème siècle certains peuples continuent de vivre en quasi situation de colonisés, ce qui est le cas des Palestiniens.

RAPPORT DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL

Rapport du Conseil économique et social (A/54/3)

Dans son avant-propos, le Président du Conseil économique et social souligne que l'année 1999 a été une année marquante notamment parce que le Conseil a été à même de renforcer ses liens avec les institutions de Bretton Woods et qu'il a pu retrouver la place qui est la sienne parmi les principaux organes des Nations Unies. Pour le Président du Conseil économique et social, de grands progrès ont été réalisés cette année dans la revitalisation du rôle du Conseil et dans le rétablissement de son identité. Il reste cependant beaucoup à faire, en particulier dans la revitalisation et le renforcement des fonctions du Conseil en matière de coordination vis-à-vis des fonds et programmes des Nations Unies et des institutions spécialisées. Le rapport du Conseil comporte 86 pages et est divisé en sept chapitres de fonds relatifs aux travaux de cette année. Ces travaux concernent notamment la réunion spéciale de haut niveau avec les institutions de Bretton Woods; le rôle de l'emploi et du travail dans l'élimination de la pauvreté; l'analyse des activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement; le renforcement de la coordination des politiques et des activités des institutions spécialisées et autres organismes des Nations Unies dans le développement de l'Afrique; la nature de l'assistance économique spéciale, l'aide humanitaire et le secours en cas de catastrophes; et l'examen des autres questions dont le Conseil est saisi.

Note du Secrétaire général transmettant le rapport du Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population sur le Prix des Nations Unies en matière de population (A/54/407)

Le rapport indique qu'au total, 32 candidatures ont été présentées pour le Prix des Nations Unies de 1999, 18 dans la catérogie individuelle et 14 dans la catégorie institutionnelle. En avril 1999, le Comité d'attribution des Prix a désigné M. Seyed Alireza Marandi de l'Iran dans la catégorie individuelle et le Comité national pour la population et la planification familiale du Viet Nam dans la catégorie institutionnelle. M. Marandi a été choisi pour avoir pratiquement seul, réussi à faire évoluer la politique démographique irainienne. Le Comité a lui été choisi pour son importante contribution aux résultats obtenus dans les domaines de la population et de l'orthogénie au Viet Nam. Le rapport fait observer qu'au 1er janvier 1998, les avoirs du Fonds d'affectation spéciale se chiffraient à 736 511 dollars et le montant des dépenses engagées, y compris les prix décernés, s'est élevé à 30 228 dollars. Au 31 décembre 1998, le solde de fin d'exercice s'établissait donc à 746 752 dollars.

Rapport du Secrétaire général sur le projet de budget-programme pour l'exercice biennal 2000-2001 (A/54/443)

Le Secrétaire général rappelle qu'un fonds de réserve est créé pour chaque exercice biennal et est destiné à couvrir les dépenses additionnelles résultant de décisions prises par les organes délibérants et qui ne sont pas inscrites dans le projet de budget-programme. Ainsi, si l'on propose des dépenses additionnelees qui dépassent le niveau du fonds de réserve, les activités concernées ne peuvent être exécutées que moyennant un transfert de ressources provenant de domaines de moindre priorité ou la modificiation d'activités en cours. Faute de quoi, les activités nouvelles doivent être reprotées à un exercice biennal ultérieur. Le Secrétaire général indique donc qu'il faudra prévoir un montant supplémentaire de 440 300 dollars en plus des ressources prévues aux chapitres du budget-programme relatifs au commerce et au développement et aux droits de l'homme. Ce montant serait imputé sur le fonds de réserves et de ce fait devrait l'objet d'une ouverture de crédits supplémentaires d'un montant de 86 900 dollars pour le chapitre "commerce et développement" et de 335 400 au titre du chapitre "droits de l'homme".

Déclaration liminaire

M. PATRIZIO CIVILI, Sous-Secrétaire général du Département des affaires économiques et sociales, a présenté le rapport du Conseil économique et social pour 1999 en indiquant que le Conseil a une année particulièrement fructueuse et que la session du Conseil de juillet dernier a donné au Conseil une nouvelle vocation qu'il s'agisse de la méthode de travail ou du fond des travaux. La principale contribution de la réunion ministérielle que le Conseil a tenue a été l'intégration de la dimension emploi dans la lutte contre la pauvreté. Le Conseil ne s'est pas contenté de commenter les recommandations du Sommet mondial pour le développement social mais a fait de véritables recommandations pour la réalisation des objectifs fixés. Le Conseil s'est aussi penché sur les questions essentielles des conséquences de la crise financière et de la mondialisation ou encore sur le financement des activités de développement. L'élimination de la pauvreté a été au centre du segment de coordination qui s'est concentré sur le développement en Afrique. Le Conseil a demandé une harmonisation plus claire des initiatives en la matière et un meilleur financement de la part des pays bénéficiaires. S'agissant des affaires humanitaires, le Conseil s'est penché sur la coopération internationale, en particulier sur le passage des activités de secours aux efforts de reconstruction. En matière d'allégement de la dette, le Conseil a mené une réflexion approfondie et demandé une coordination dans les initiatives en la matière. Un autre fait important a été l'adoption de la résolution sur Haïti qui comprend des recommandations sur la présence des Nations Unies. Un grand nombre d'autres recommandations visaient à renforcer l'intégration en ce qui concerne le suivi des grandes conférences internationales des années 90. Au-delà de la session de juillet, le Conseil a été reconnu être le principal interlocuteur des institutions de Bretton Woods. La réunion de haut niveau a fait apparaître une unité d'objectifs entre ces institutions et le Conseil. Le Conseil économique et social est de retour, a conclu M. Civili, en paraphrasant le représentant des Etats-Unis lors d'une de ces interventions. Il a conclu sur la nécessité de renforcer davantage la coordination entre le Conseil et le Comité administratif de coordination (CAC) et d'encourager une participation plus avant des ONG. Il convient aussi de renforcer les liens avec les institutions de Bretton Woods pour que les deux instances se complètent dans la réalisation des objectifs communs.

Débat

M. GEORGE TALBOT (Guyana) a déclaré, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, que le Conseil économique et social (ECOSOC) est le point de rencontre des institutions de l'ONU dans les domaines économique et connexe. L'ECOSOC a renforcé ses échanges avec les institutions de Bretton Woods, ce qui mérite d'être encouragé, et des rencontres communes ont désormais lieu entre l'ECOSOC et ces institutions. Le Groupe des 77 et la Chine accordent de l'importance à ces échanges, et ceux-ci doivent être plus soutenus et développés. Le Secrétariat de l'ONU a joué un rôle positif dans le renforcement du dialogue entre l'ECOSOC et les institutions de Bretton Woods et il mérite nos félicitations. L'élaboration d'idées communes peut mener à des actions plus fructueuses et concertées permettant d'obtenir de meilleurs résultats. Il serait important d'examiner dans un second temps, les rapports entre l'ONU et les autres organisations. Le Conseil a joué un rôle précieux lors de ses débats de haut niveau, notamment concernant les questions de la pauvreté et de l'accès aux marchés. L'amélioration de la condition de la femme et les progrès accomplis dans ce domaine sont des thèmes intéressants, et nous soutenons le choix de la session de l'an prochain, qui sera centrée sur les technologies nouvelles et la mondialisation. Nous estimons qu'il serait important que l'Assemblée générale prenne des dispositions pour discuter des questions de technologie pour tirer avantage des travaux de l'ECOSOC. L'usage de l'internet et du web pour disséminer les travaux de l'ECOSOC et des Nations Unies est une heureuse initiative dont le mérite revient au Conseil. Nous l'en félicitons. Les 77 et la Chine veulent cependant attirer l'attention sur la publication tardive, cette année, des rapports de l'ECOSOC. Le problème devrait être réglé et la documentation devrait nous parvenir dans de meilleurs délais si l'on veut faciliter la tâche aux petites délégations. Les 77 et la Chine rendent hommage au travail effectué par M. Paolo Fulci et ses collaborateurs et attendent beaucoup de M. Wibisono d'Indonésie pour donner un nouvel influx aux travaux du Conseil économique et social.

M. MATTI KAARIAINEN (Finlande) au nom de l'Union européenne et des pays associés, a commenté le rapport du Conseil économique et social. Il s'est notamment félicité du renforcement des contacts de haut niveau entre le Conseil économique et social et les institutions de Bretton Woods. La réunion d'avril, s'est réjoui le représentant, a rassemblé les décideurs dans les domaines de la coopération au développement, des affaires étrangères et des finances. Les dernières réunions de la Banque mondiale et du FMI ont été, selon le représentant, une autre occasion de faire avancer le dialogue et d'établir la confiance dans les domaines social et économique. L'Union européenne attend avec impatience la poursuite de ce processus sur une base similaire. En ce qui concerne la session de fond de juillet dernier, le représentant a qualifié de réussite le dialogue politique de haut niveau qui a-t-il dit, a su créer un cadre élargi pour les délibérations de l'ensemble de la session. En mettant l'accent sur le rôle des femmes dans l'élimination de la pauvreté, le segment de haut niveau a réussi à placer les questions sexospécifiques à l'ordre du jour de la session de fond. Le représentant s'est félicité de la bonne ambiance qui a prévalu lors des délibérations du segment de coordination. L'approche coordonnée et intégrée des problèmes multidimensionnels de l'Afrique est une donnée essentielle et l'engagement double du Conseil économique et social et du Conseil de sécurité est extrêmement appropriée, a estimé le représentant en poursuivant sur l'examen par le Conseil économique et social des questions humanitaires. Il s'est donc félicité qu'en deux ans, le segment humanitaire soit devenu un forum productif et utile pour la fourniture de l'assistance humanitaire.

Tout en se félicitant que le segment humanitaire soit devenu une partie fondamentale de la session de fond du Conseil économique et social, le représentant a estimé qu'il convient d'y apporter des améliorations pour rendre ce segment plus pertinent aux yeux de la communauté humanitaire. Il a poursuivi en regrettant que le Conseil économique et social n'ait pas été en mesure de prendre une décision sur les recommandations du rapport du Comité des politiques de développement. Ces recommandations, a expliqué le représentant, comportaient une série révisée de critères que le Comité proposait pour le prochain examen triennal du statut des pays les moins avancés. Le processus de discussion doit continuer au cours des mois à venir et l'Union européenne espère que l'établissement de critères largement acceptés pourra être achevé dès que possible, afin de mettre à jour la liste des pays les moins avancés. S'agissant du segment général, le représentant a souhaité que son ordre du jour soit plus rationalisé afin de permettre au Conseil de tenir des discussions ciblées sur les questions inscrites à son ordre du jour.

M. VASSILI A. NEBENZIA (Fédération de Russie) s'est félicité de la collaboration et de la concertation établies entre l'ECOSOC et les institutions de Bretton Woods. Concernant la mondialisation, la Russie se félicite des efforts déployés pour trouver des solutions aux questions liées aux normes de travail. Un autre aspect important du travail de l'ECOSOC a été, cette année, celui porté à l'aide humanitaire, dont l'examen a clairement démontré que les interventions humanitaires ne pouvaient, en aucun cas, justifier une mise à l'écart du Conseil de sécurité. Nous notons l'attention portée, cette année, à la question d'Haïti, et pensons que la contribution de l'ECOSOC aura été décisive. Concernant les questions de développement pures, les études et les débats, de cette année, lors du segment général de haut niveau, ont démontré que le rôle de l'ONU était primordial vis-à-vis de la promotion d'un développement en Afrique. Nous apprécions d'autre part le rôle que jouent le Bureau de l'ECOSOC et son Président M. Paolo Fulci pour identifier ou ramener au devant de la scène des thèmes importants qui pourraient, autrement, être injustement minimisés.

M. ALEX MOSHUKHOV (Bélarus) a estimé que l'année 1999 a été un jalon important pour le renforcement de l'efficacité des activités du Conseil économique et social. Des progrès ont été enregistrés sur tous les principaux plans, en particulier en ce qui concerne l'Assemblée du Millénaire. Le représentant a salué l'examen pragmatique de la mise en oeuvre des grandes conférences internationales des années 90. Il a mis, en particulier, l'accent sur la réunion qui a porté sur l'élaboration des indicateurs pour la coordination des activités des institutions spécialisées des Nations Unies et l'examen du rôle de l'emploi dans la lutte contre la pauvreté. Le représentant a estimé que le rapprochement des approches entre le Conseil économique et social et les institutions de Bretton Woods peut conduire à une promotion efficace de la croissance économique et du progrès social des Etats. Le dialogue doit être poursuivi pour débattre des initiatives nouvelles de coopération en matière de finance, de macro-économie et de développement et en ce qui concerne l'élaboration de la nouvelle architecture financière mondiale. L'Assemblée doit aussi, selon le représentant, adopter une décision appelant à une plus grande coopération entre le Conseil, l'OMC et la CNUCED notamment pour les questions concernant l'établissement d'un système multilatéral de commerce véritablement universel. L'examen par le Conseil des questions humanitaires mérite aussi l'appui de l'Assemblée générale, a estimé le représentant en ajoutant que les problèmes des technologies de l'information et de l'évaluation des progrès de l'ONU dans la mise en oeuvre coordonnée des décisions des conférences correspondent à l'objectif de renforcement du rôle de coordination de l'ONU en matière sociale et humanitaire et de protection de l'environnement. Il faut aussi, a estimé le représentant, poursuivre l'examen de la structure des organes subsidiaires et renforcer la coordination à l'échelle du système du Conseil économique et social pour mettre en oeuvre une politique intégrée susceptible de contribuer au développement, à l'heure de la mondialisation et de l'interdépendance. Les questions de la transformation des négociations de l'OMC en cycle de négociations sur le développement mérite aussi un appui urgent de l'Assemblée générale qui doit se manifester avant le début des travaux de la troisième conférence ministérielle de l'OMC, a conclu le représentant.

M. VOLODYMYR RESHETNIAK (Ukraine) a déclaré que son pays attache une grande importance aux travaux du Conseil économique et social (ECOSOC). L'Ukraine soutient les conclusions du segment de haut niveau sur les stratégies de lutte contre la pauvreté et appuie le programme d'actions suggéré par le Communiqué ministériel de la session de fond de l'ECOSOC. Nous partageons aussi les propositions pour une collaboration entre le Conseil de sécurité et l'ECOSOC sur la question de l'impact des sanctions économiques, particulièrement sur les femmes et les groupes humains les plus vulnérables. La résolution 1999/59, adoptée lors de la session de fond, a réaffirmé le rôle important de l'ECOSOC dans les efforts d'assistance économique déployés par la communauté internationale et le système de l'ONU en faveur des Etats affectés par des problèmes résultant de sanctions imposées par le Conseil de sécurité. Nous pensons que le Conseil économique et social devrait continuer à examiner ce problème en vue de trouver des solutions aux problèmes qui touchent les populations de ces pays. Mme DELMA MORALLES (Venezuela) s'est félicitée de ce que le rapport du Conseil économique et social montre bien que la pauvreté n'échappe pas à la dynamique imprimée par la mondialisation. Les liens entre la lutte contre la pauvreté et les autres questions intéressant les pays en développement exigent un examen global et intégré de la question du développement. Cet examen exige donc le renforcement des liens entre le Conseil économique et social et les institutions de Bretton Woods. La représentante a estimé que le lancement d'une nouvelle série de négociations au sein de l'OMC offre l'occasion de réfléchir au lien entre l'économie mondiale et la lutte contre la pauvreté. Partant du postulat convenu que la croissance économique est une condition nécessaire mais non suffisante à l'élimination de la pauvreté, la représentante a ajouté que cette croissance économique n'est ni nécessaire ni suffisante à la réalisation du développement socio-économique. Si le XXIème doit être celui de l'élimination de la pauvreté, il convient alors, a dit la représentante, d'équilibrer les engagements multilatéraux des pays développés et ceux des pays en développement. Venant aux questions humanitaires, la représentante a proposé que le Conseil économique et social établisse un mécanisme souple de consultations pour assurer une coordination plus dynamique de l'aide humanitaire fournie par les Nations Unies. Le Conseil doit être en mesure de se réunir chaque fois qu'une catastrophe humanitaire survient pour coordonner l'aide de l'ONU et l'aide extérieure. La représentante a toutefois souhaité que l'aide humanitaire de l'ONU ne se fasse au détriment de l'aide au développement. Elle a mis en garde contre tout détournement des maigres ressources de l'aide au développement vers les besoins humanitaires.

M. AHMED DARWISH (Egypte) a déclaré que sa délégation souhaiterait avoir une explication sur le contenu du rapport de l'ECOSOC sur les ressources naturelles. Le Conseil économique et social a adopté plusieurs résolutions sur cette question mais, étant donné le caractère complexe et technique de ces questions, l'Egypte pense qu'elles devraient désormais être traitées seulement par la Commission du développement durable (CDD). Il y a un risque de flou et de double-emploi. Les questions d'énergie et de ressources naturelles doivent relever d'un forum plus adéquat que celui de l'ECOSOC, qui n'est pas assez technique et spécialisé. Etant donné que la 8ème session de la CDD traitera de la question des terres et des ressources en eau, nous estimons que l'adoption de recommandations par l'ECOSOC dans ce même domaine démontre un conflit de mandats qui entraîne lui- même des pertes inutiles de ressources financières. Nous voudrions réaffirmer la compétence de l'Assemblée générale pour régler certains aspects de la Charte, notamment en ce qui concerne la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats dans l'exploitation de leurs ressources naturelles et notamment l'eau.

M. LIU JINGTAO (Chine) a souligné l'avantage comparatif du Conseil économique et social dans la recherche de solutions aux problèmes économiques et sociaux et dans la promotion d'une mise en oeuvre intégrée et coordonnée des principales conférences internationales des Nations Unies. Maintenant que les secteurs économique et social des Nations Unies ont parachevé leur phase de réformes, a poursuivi le représentant, il faut qu'ils concentrent leur attention sur la mise en oeuvre des mesures agréées et la consolidation de leurs acquis. L'objectif ultime des réformes est de renforcer le rôle des Nations Unies et pas de l'affaiblir. Le renforcement de l'efficacité et l'élimination des doubles-emplois ne sauraient servir d'excuses pour affaiblir le rôle des Nations Unies dans le domaine du développement. A l'heure actuelle, la priorité pour les Etats membres ne doit pas être d'entamer un nouveau cycle de négociations sur les réformes mais bien de respecter les engagements pris pour la revitalisation des Nations Unies et renverser la tendance d'un appui réticent aux activités de développement des Nations Unies. Le processus de mondialisation a facilité la coopération régionale, a dit le représentant en soulignant l'importance, dans ce contexte, de mettre en oeuvre les programmes d'action des principales conférences au niveau régional. Pour lui, le Conseil économique et social doit continuer à examiner la manière de mener les activités au niveau régional et de réfléchir aux moyens de tirer parti des avantages comparatifs des commissions régionales des Nations Unies. Il est clair, a ajouté le représentant, que l'évaluation de la mise en oeuvre des principales conférences internationales des Nations Unies exige une utilisation optimale des statistiques et des indicateurs. Il est donc nécessaire que les organisations des Nations Unies abandonnent leur pratique d'indicateurs distincts et différents pour simplifier et unifier leur méthodologie afin d'alléger le fardeau qui pèse sur les Etats membres qui doivent aujourd'hui encore fournir des indicateurs à plus d'une organisation. Il faut espérer que les institutions spécialisées des Nations Unies utiliseront leur énergie à aider les Etats membres à renforcer leur capacité à collecter et à analyser les statistiques et les indicateurs. Le représentant a conclu en se félicitant des résultats de la session de fond du Conseil économique et social tout en estimant que beaucoup reste à faire. Des efforts doivent être déployés, a-t-il dit, pour rationaliser l'ordre du jour du Conseil et renforcer le travail préparatoire des sessions de fond. Le Conseil doit clairement analyser les mandats de ses Commissions et réglementer les relations entre elles. Lors de la définition de son ordre du jour et le choix du thème d'une réunion, le Conseil doit tenir compte du fait que les réunions des commissions sont de plus en plus importantes. De plus, les délibérations du Conseil sur les rapports de ses organes subsidiaires doivent être plus approfondies et conduire à des directives substantielles plutôt qu'à de simples recommandations formelles.

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