AG/EF/233

LES DELEGATIONS SALUENT LE PROTOCOLE DE KYOTO LIE AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET INSISTENT SUR LE PRINCIPE DE LA RESPONSABILITE PARTAGEE MAIS DIFFERENCIEE

22 octobre 1998


Communiqué de Presse
AG/EF/233


LES DELEGATIONS SALUENT LE PROTOCOLE DE KYOTO LIE AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET INSISTENT SUR LE PRINCIPE DE LA RESPONSABILITE PARTAGEE MAIS DIFFERENCIEE

19981022 La Commission économique et sociale (Deuxième Commission) a poursuivi cet après-midi son débat général sur la question de l'environnement et du développement durable, en mettant l'accent sur les applications des décisions de la Conférence mondiale sur le développement durable des petits Etats insulaires en développement et des dispositions de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique, et celles de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

La Commission a entendu dans ce cadre les délégations commenter les progrès enregistrés dans la mise en oeuvre de la Convention-cadre. Elles ont estimé que l'adoption du Protocole de Kyoto, en décembre 1997, lors de la troisième Conférence des Etats Parties à la Convention-cadre, constitue une étape décisive dans la voie de l'application des objectifs visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le Protocole vise à réduire les émissions mondiales de dioxyde de carbone et de cinq autres gaz à effet de serre d'environ 5,2% en dessous de leurs niveaux de 1990 au cours de la période 2008-2012. Les délégations ont souhaité que la quatrième Conférence des Etats Parties à la Convention-cadre, qui doit se tenir à Buenos Aires du 2 au 13 novembre, conduise à la finalisation des négociations sur les mécanismes de flexibilité prévus par le Protocole que sont le système de crédits liés aux émissions, la mise en oeuvre conjointe et le mécanisme de développement fondé sur des techniques non polluantes. Les délégations des pays en développement ont mis l'accent sur le principe de la responsabilité partagée mais différenciée pour dire qu'il incombe aux pays développés de prendre l'initiative en la matière puisque ce sont leurs modes de consommation et de production qui sont responsables au premier chef de la grande majorité des gaz à effet de serre. Insistant sur le coût des politiques de développement écologiquement sain, elles ont souligné la nécessité de renforcer la coopération internationale en matière de ressources et de transfert de technologie.

(à suivre - 1a)

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Le représentant du Bénin, intervenant au nom du Groupe africain sur la Convention sur la lutte contre la désertification, a indiqué que lors de la deuxième Conférence des Parties, qui aura lieu à Dakar du 30 novembre au 11 décembre, le Groupe mettra l'accent notamment sur le fonctionnement du Mécanisme mondial, les synergies potentielles entre les trois Conventions issues de Rio et les autres Conventions en matière d'environnement et de développement et sur les modalités pratiques de financement de projets relatifs à la lutte contre la désertification.

En matière de développement durable des petits Etats insulaires en développement, les délégations, et notamment celle du Guyana, au nom des pays du CARICOM, ont insisté sur la validité du Programme d'action de la Barbade, et ont regretté le manque de progrès dans sa mise en oeuvre. Elles ont espéré que la Session extraordinaire de l'Assemblée générale sur la question permettra de redonner vie à la coopération internationale requise par les textes de la Conférence. Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Indonésie (au nom du Groupe des 77 et la Chine), Bénin (au nom du Groupe des Etats africains), Brésil, Fédération de Russie, Norvège, Barbade (au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires), Australie, Ethiopie, Maldives, Inde, Guyana, Malte, République de Corée, Costa Rica et Israël.

La Commission poursuivra son débat général demain vendredi 23 octobre à 10 heures.

ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE

Protection du climat mondial pour les générations présentes et futures

Note du Secrétaire général transmettant le rapport du Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques sur les résultats de la troisième session de la Conférence des Parties (A/53/449)

Le Secrétaire exécutif indique que la troisième session de la Conférence des Parties, qui s'est tenue à Kyoto du 1 au 11 décembre 1997, a donné pour résultat important l'adoption du Protocole de Kyoto qui a été signé par 50 Etats mais ratifié, à ce jour, par un seul pays. Le Protocole vise à réduire les émissions globales de dioxyde de carbone et de cinq autres gaz à effet de serre d'environ 5,2% en dessous de leurs niveaux de 1990 au cours de la période 2008-2012. Le Protocole devrait aussi avoir des incidences économiques sur le long terme puisque le mécanisme de développement fondé sur des techniques non polluantes, qu'il prévoit notamment, permettra de favoriser le développement durable dans les pays en développement, tout en aidant les pays industrialisés à tenir leurs engagements en matière d'émissions. Le Secrétaire exécutif fait savoir que la quatrième session de la Conférence des parties se tiendra à Buenos Aires du 2 au 13 novembre 1998 et devrait consister à chercher à encourager tant le respect des engagements inscrits dans la Convention que les préparatifs de l'entrée en vigueur du Protocole de Kyoto. Pour ce qui est de la Convention, les résultats pourraient notamment mener à un accord sur les mesures viables relatives au transfert de technologie dans les pays en développement et à une décision quant au statut du Fonds pour l'environnement mondial. Les résultats relatifs au Protocole pourraient eux conduire à un accord autour des règles de base régissant le mécanisme de développement fondé sur des techniques non polluantes et à des décisions sur l'action intergouvernementale et sur l'action du secrétariat au sujet des systèmes de comptabilité des émissions et des procédures d'application.

Application des décisions de la Conférence mondiale sur le développement durable des petits Etats insulaires en développement

Rapport du Secrétaire général sur l'Etablissement d'un indice de vulnérabilité concernant les petits Etats insulaires en développement (A/53/65-E/1998/5)

Le rapport signale que le Département des affaires économiques et sociales a effectué des études initiales afin de définir le cadre théorique de l'élaboration de l'indice de vulnérabilité. Un document de base a été établi. En décembre 1996, il a été distribué pour observations aux gouvernements des petits Etats insulaires en développement, aux organisations appartenant au système des Nations Unies, aux instituts universitaires et de recherche.

( suivre)

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Ce document analyse les vulnérabilités intrinsèques des petits Etats insulaires en développement, indique une manière possible d'aborder la question de la vulnérabilité et suggère l'élaboration de deux indices distincts – un indice de vulnérabilité économique et un indice de vulnérabilité écologique – composés chacun d'un certain nombre d'indicateurs pertinents.

En 1997, le Département des affaires économiques et sociales a engagé deux consultants chargés, chacun en ce qui le concerne, de mettre au point un indice de vulnérabilité économique et un indice de vulnérabilité écologique. Il a également réuni un groupe spécial d'experts chargé d'examiner les conclusions des études techniques et de faire des recommandations. Le groupe d'experts estime que l'intérêt des indices de vulnérabilité consiste à mettre en évidence la sensibilité économique et écologique relative d'un pays aux chocs exogènes, en d'autres termes, le risque que ce pays ne soit affecté par de tels chocs. L'indice de vulnérabilité doit servir à déterminer quels groupes de pays outrepassent un seuil de vulnérabilité au-delà duquel ceux-ci sont particulièrement exposés aux risques et de garantir que les organismes d'assistance leur prêtent une attention particulière. L'indice et ses composantes doivent aussi permettre d'envisager dans une optique multidimensionnelle la sélection de programmes visant à réduire les risques encourus par les pays exposés à des facteurs exogènes susceptibles d'entraver leur développement. Le groupe d'experts a convenu que les indices de vulnérabilité devaient être simples à concevoir, fondés sur des indicateurs aisés à comprendre et immédiatement significatifs, et adaptés aux comparaisons interpays ou rendant compte de la vulnérabilité relative des petits Etats insulaires en développement ou autres.

D'après les résultats d'un certain nombre d'études menées selon divers points de vue, notamment deux rapports du Secrétariat du commonwealth, le rapport de la CNUCED et ceux des consultants, le groupe d'experts a conclu que, en tant que groupes, les petits Etats insulaires en développement sont plus vulnérables que d'autres groupes de pays en développement. Cette vulnérabilité est une vulnérabilité structurelle qui dépend de facteurs que les autorités nationales ne peuvent maîtriser lorsque les chocs se produisent. Le groupe d'experts a étudié d'un point de vue conceptuel la pertinence et la faisabilité d'un certain nombre d'indicateurs susceptibles de faire apparaître la vulnérabilité économique et écologique structurelle des pays. S'agissant de la vulnérabilité écologique, le groupe s'est accordé à reconnaître que les indices devraient rendre compte de la probabilité relative que les pays pâtissent, d'un point de vue économique, de catastrophes naturelles et que leur équilibre naturel soit compromis par des facteurs anthropiques ou exogènes; le premier de ces indices traduisant la vulnérabilité économique imputable à l'environnement, le second la vulnérabilité écologique.

( suivre)

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Rapport du Secrétaire général sur les plans et les projets de développement durable des petits Etats insulaires en développement, mis en oeuvre, en cours de réalisation ou envisagés pour la période 1999-2003 par des donateurs bilatéraux, des organismes des Nations Unies, des organisations régionales et des organisations internationales n'appartenant pas au système des Nations Unies (A/53/358)

Le Secrétaire général rapporte que les projets mis en oeuvre par des donateurs bilatéraux et des organisations régionales et multilatérales peuvent être classés dans deux grandes catégories. D'une part les projets "conceptuels", qui concernent principalement l'analyse, la planification et la coordination des politiques et des techniques et qui prennent la forme d'ateliers, de séminaires, de réunions d'experts, de stages de formation, de publications, de services consultatifs techniques et d'activités d'assistance, et d'autre part, les projets "concrets", qui portent principalement sur le développement des infrastructures, notamment la mise en place de digues et de dispositifs de protection, la construction de routes et de ponts, la modernisation d'équipements et d'installation, la construction de ports et d'écoles, etc. Le coût des projets varie considérablement, allant de moins de 10 000 à plusieurs millions de dollars. Deux domaines ont été particulièrement soutenus : les institutions et les capacités administratives nationales ainsi que la mise en oeuvre des ressources humaines. Par ailleurs, les donateurs bilatéraux ont accordé une place importante au développement des pêches ainsi qu'aux transports et aux communications.

En ce qui concerne les projets en cours de réalisation, on observe une augmentation de projets dans des domaines qui en comptaient peu, tels que la gestion des déchets, les institutions régionales et la science et la technologie. En revanche, les projets prévus pour les cinq prochaines années sont beaucoup moins nombreux.

Convention sur la diversité biologique

Note du Secrétaire général transmettant le rapport du Secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique (A/53/451)

Le rapport est rédigé en réponse à la résolution 52/201 de l'Assemblée générale invitant le Secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique à lui rendre compte des résultats des réunions futures de la Conférence des Parties à la Convention. Le Secrétaire exécutif indique que la Conférence des Parties a tenu sa quatrième réunion à Bratislava du 4 au 6 mai 1998 qui a marqué la conclusion du premier programme de travail à moyen terme relatif à la Convention.

( suivre)

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Au cours de cette réunion, la Conférence des Parties a adopté un programme de travail qui orientera le développement de la Convention dans un avenir immédiat. Les décisions prises ont réaffirmé l'approche axée sur les écosystèmes et entériné des programmes de travail dans les domaines de la diversité biologique marine et côtière, de la diversité biologique des écosystèmes des eaux intérieures et de la diversité biologique agricole.

En ce qui concerne la diversité biologique et côtière, le programme définit des objectifs opérationnels et des activités prioritaires dans le cadre de cinq éléments de programmes essentiels : gestion intégrée des zones marines et côtières, ressources biologiques côtières et marines, zones marines et côtières protégées, mariculture et espèces étrangères. Il définit aussi un cadre pour l'application des activités visant à donner effet au mandat de Djakarta sur la conservation de la diversité biologique marine et côtière jusqu'en l'an 2000, ce cadre pouvant néanmoins être maintenu au-delà de l'an 2000.

S'agissant de la diversité biologique des écosystèmes aquatiques intérieurs, le programme de travail comprend deux annexes. L'annexe I concerne l'évaluation de l'état et des tendances de la diversité biologique de ces écosystèmes et le recensement des options en matière de conservation et d'utilisation rationnelle; les modalités de la fourniture d'avis scientifiques et d'autres directives facilitant l'élaboration au plan national de l'annexe I de la Convention; les méthodes d'évaluation de la diversité biologique; et les mesures requises en ce qui concerne la taxonomie. L'annexe II porte elle sur un projet de calendrier que l'Organe subsidiaire chargé de fournir des avis scientifiques, techniques et technologiques et le Secrétaire exécutif doivent examiner dans le cadre de leurs travaux sur les eaux intérieures.

Pour ce qui est de la diversité biologique et l'agriculture, le programme de travail comporte trois éléments que sont l'évaluation des activités en cours et les instruments existants; la réalisation d'études de cas; et la mise au point et l'application de stratégies nationales sur la base des orientations fournies. Le Secrétaire exécutif de la Convention ajoute, concernant la diversité biologique des forêts, que l'examen de la question a été compliqué à cause des chevauchements entre le mandat de la Conférence des Parties et celui du Groupe intergouvernemental sur les forêts et de son successeur, le Forum intergouvernemental sur les forêts. Après consultations avec les deux organes, il est apparu que la Convention pouvait poursuivre le développement de certains aspects avant que le Forum ne termine ses travaux. Le programme de travail a donc été axé sur la recherche, les critères et les indicateurs, et sur la mise au point des techniques requises pour la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique des forêts.

( suivre)

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Le programme esquisse dans leurs grandes lignes les quatre activités prévues consistant à synthétiser l'état des connaissances actuelles sur les approches holistiques et intersectorielles axées sur les écosystèmes susceptibles de mieux intégrer la conservation de la diversité biologique forestière dans les systèmes de gestion forestière; analyser l'impact des activités humaines sur la diversité biologique et évaluer les moyens d'en réduire au minimum ou d'en atténuer les effets préjudiciables; élaborer des méthodes de mise au point de critères et d'indicateurs de la diversité biologique forestière; et établir les priorités pour la recherche et les technologies.

Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique

Rapport du Secrétaire général sur l'application de la résolution 52/198 de l'Assemblée générale (A/53/516)

Le Secrétaire général indique dans ce rapport que suite à la décision de la Conférence des Parties d'accepter l'offre du Gouvernement allemand d'accueillir le secrétariat de la Convention à Bonn, le secrétariat a négocié avec le Gouvernement allemand et le Secrétaire général un accord de siège qui a été signé le 18 août 1998. Cet accord entrera en vigueur lorsqu'il aura été ratifié par le Parlement allemand et adopté par la Conférence des Parties. En ce qui concerne le Mécanisme mondial, le Secrétaire général indique que le FIDA - siège du Mécanisme -, le PNUD et la Banque mondiale ont créé un comité de facilitation dans le but de promouvoir leur coopération conformément à la demande de l'Assemblée générale. Il indique aussi que suite à l'offre du Gouvernement sénégalais d'accueillir à Dakar, du 30 novembre au 11 décembre 1998, la deuxième session de la Conférence des Parties, le secrétariat de la Convention a eu des entretiens avec le Gouvernement sénégalais au sujet des arrangements relatifs à cette session et a signé avec ce gouvernement un accord de siège, le 1er septembre 1998.

Débat général

M. MAKARIM WIBISONO (Indonésie), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a déclaré que la Conférence de Kyoto a été largement appréciée comme étant une étape décisive de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, a ajouté le représentant, il est clair qu'il subsiste des incertitudes d'ordre scientifique, technique et économique concernant les nouveaux mécanismes prévus par le Protocole et leurs implications. Il semble au premier abord que ces mécanismes peuvent compromettre la primauté des Etats dans la prise de décision. Il est donc important d'élaborer des normes internationales de contrôle et de vérification mais surtout de déterminer un régime de non-respect relatif à l'article 18 du Protocole.

( suivre)

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En outre, pour le Groupe des 77 et la Chine, les activités que doivent mener les Etats parties, en vertu des nouveaux mécanismes, ne doivent venir qu'en complément des mesures internes. Ils estiment aussi que la responsabilité première en matière de réduction d'émissions de gaz à effet de serre incombe aux pays développés, historiquement responsables. Cela est d'autant plus vrai que les pays en développement ont besoin de temps et d'espace pour se développer. Les activités requises par le Protocole nécessitent des ressources financières et une technologie qui doivent provenir des pays développés. A cet égard, la quatrième Conférence des Etats parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques, qui doit se tenir à Buenos Aires au mois de novembre, aura notamment à résoudre ces questions.

Il est parfaitement injuste et inacceptable que les pays en développement, qui luttent déjà pour réunir les conditions d'une vie décente, soient sommés de limiter leurs activités industrielles et de se joindre aux efforts tendant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et ce, pour permettre aux pays développés de donner libre cours à leurs modes de production et de consommation non durables. Conformément au principe de responsabilités partagées mais différenciées, les pays développés doivent prendre la tête de la croisade contre les émissions de gaz à effet de serre, ne pas se contenter d'une petite réduction mais modifier complètement leur tendance bien ancienne d'émissions anthropogéniques et leurs modes de production et de consommation. Le principe de responsabilités partagées mais différenciées, convenues dans le cadre de la Conférence de Rio et d'Action 21, doit être respecté. Les Conférences des Etats Parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques doivent respecter le mandat de la Convention et ne pas se laisser distraire par des questions étrangères à l'esprit et à la lettre de la cette Convention.

M. ROGATIEN BIAOU (Bénin) a indiqué, au nom du Groupe des Etats africains, que les pays africains, au niveau national, ont dans l'ensemble poursuivi résolument la mise en oeuvre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification. En outre, l'élaboration des programmes d'action nationaux est en cours dans tous les pays africains. L'approche participative adoptée par ces programmes constitue une garantie pour le succès des actions entreprises grâce à l'adhésion des populations concernées. Au niveau sous-régional, les organisations intergouvernementales spécifiques sont chargées de l'élaboration des programmes d'action sous-régionaux. Au niveau de chaque sous-région, des mesures sont prises pour la mise en place d'un fonds de facilitation chargé de financer l'élaboration et la mise en oeuvre du programme d'action sous-régional.

Une concertation régionale africaine préparatoire à la deuxième session de la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification aura lieu à Tunis du 2 au 5 novembre 1998.

( suivre)

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Elle permettra de procéder à des échanges de vue sur les stratégies de lutte contre la désertification et/ou l'atténuation des effets de la sécheresse et d'établir un rapport sur l'état de la mise en oeuvre de la Convention en Afrique. Au niveau interrégional, la Plate-forme de coopération interrégionale a retenu plusieurs domaines de partenariat entre l'Afrique, l'Amérique latine et les Caraïbes, parmi lesquels l'identification commune de normes scientifiques, techniques, institutionnelles et d'expertises pour lutter contre la désertification, la promotion, l'adaptation et la diffusion des meilleures connaissances, de technologies et de pratiques traditionnelles de lutte contre la désertification, l'atténuation des impacts négatifs de la désertification sur la santé humaine dans les zones touchées, l'identification du phénomène de la désertification comme cause et/ou effet de migration des populations, l'amélioration de l'accès aux marchés des matières premières en provenance des zones arides, semi-arides et sub-humides sèches, et le renforcement de l'approche participative dans le processus d'élaboration des programmes d'action régionaux, sous-régionaux et nationaux.

Le Groupe Africain, aux cours des assises de la deuxième Conférence des Parties à Dakar, souhaiterait mettre un accent particulier sur les points suivants: l'examen et l'adoption du Mémorandum d'entente entre le Secrétariat de la Convention et le FIDA sur le fonctionnement du Mécanisme Mondial; les synergies potentielles entre les trois conventions de la génération de Rio et d'autres Conventions en matière d'Environnement et de développement; les modalités pratiques de financement par le GEF de certains projets et activités relatifs à la lutte contre la désertification et l'atténuation des effets de sécheresse; l'examen des mesures relatives à la valorisation des meilleures connaissances, technologies et pratiques traditionnelles de lutte contre la désertification; la participation des ONG au programme de travail officiel de la Conférence des Parties; et la question des indicateurs et des repères des progrès accomplis dans la mise en oeuvre de la Convention.

M. ENIO CORDEIRO (Brésil) a indiqué, en matière de changement climatique, que le Brésil est l'un des pays qui a le mieux réussi à limiter l'émission de gaz carbonique dans l'atmosphère, grâce à la mise en place d'une série de politiques fiscales, industrielles et technologiques assorties de programmes particuliers consacrés à l'efficacité et à la conservation de l'énergie. Par conséquent, l'émission de gaz carbonique par tête au Brésil ne dépasse pas 0,3 tonnes de carbone par an, comparé à 5,0 aux Etats-Unis, 3,0 au Japon et 2,5 en Europe. Les initiatives qui visent à rendre l'adhésion des pays industrialisés aux engagements du Protocole de Kyoto dépendante de la participation des pays en développement n'est pas seulement une mauvaise interprétation, mais un discrédit fondamental des principes fondamentaux de la Convention sur les changements climatiques. Cette Convention reconnaît les responsabilités historiques des pays de l'Annexe I et reconnaît que les émissions provenant des pays en développement devront s'accroître afin de répondre aux besoins économiques et sociaux de ces pays.

( suivre)

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L'une des principales tâches à laquelle nous devons nous atteler lors de la Conférence des Etats parties à Buenos Aires réside dans l'établissement des arrangements institutionnels qui permettront de rendre opérationnel le Mécanisme pour un développement propre. Ce Mécanisme est un instrument innovant. Le représentant est persuadé que le succès de ce Mécanisme dépendra de la mise en oeuvre par les pays d'Annexe I de régulations nationales limitant leurs émissions. Cela dépendra également de l'établissement de règles sanctionnant le non-respect aux objectifs d'émissions sur lesquels on s'était mis d'accord à Kyoto.

Le Brésil attache la plus grande importance à la mise en oeuvre de la Convention sur la lutte contre la désertification. La désertification est un problème qui affecte la vie de centaines de millions de personnes sur tous les continents, et notamment en Afrique. Au Brésil, des études récentes montrent que la dégradation des terres touche plus de 42% de la partie Nord-Est du pays, environ 11% du territoire national, et une zone qui abrite essentiellement une population rurale. Au Brésil, la désertification coûte approximativement 300 millions de dollars par an. L'application du Plan national contre la désertification et la sécheresse est donc une priorité du Gouvernement brésilien. Le Brésil se propose d'accueillir à Récife, en août 1999, la Troisième Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies contre la désertification.

M. YURY N. ISAKOV (Fédération de Russie) a réitéré l'intérêt de son pays pour une solution constructive à la question du changement climatique. Il a souligné que son pays continue de s'acquitter de ses obligations découlant de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et qu'il a déjà considérablement réduit le niveau d'émissions de gaz à effet de serre depuis 1990. Le représentant a loué l'adoption du Protocole de Kyoto qui détermine les obligations des Etats Parties après l'an 2000. Il a formé le voeu que la quatrième Conférence des Etats parties à la Convention permettra la conclusion d'accords sur des questions aussi importantes que l'élaboration d'un système international juste et efficace du commerce des quotas des émissions de gaz à effet de serre. La Fédération de Russie estime que de telles mesures favoriseront le développement économique des Etats Parties, c'est pourquoi la Russie insiste sur la nécessité de fonder ce mécanisme sur une base volontaire. Il est donc important de stipuler le droit des Etats parties à choisir la possibilité de ne pas épuiser les quotas d'émissions afin de les réaliser plus tard ou de les échanger pour attirer ainsi les investissements étrangers.

Venant à la question de la diversité biologique, le représentant a estimé que la mise en oeuvre de la Convention sur la question a contribué à préserver la diversité biologique de son pays. Le cadre juridique pertinent est en train d'être finalisé et des efforts sont déployés pour élargir le système fédéral de protection des zones et de la conservation des espèces animales et végétales rares.

( suivre)

- 10 - AG/EF/233 22 octobre 1998

Le représentant a souligné qu'en principe son pays ne s'oppose pas à une adhésion à la Convention sur la diversification. Il voudrait tout simplement s'assurer que les intérêts des pays d'Europe centrale et d'Europe de l'Est seront dûment pris en compte.

M. PETER KOLBY (Norvège) a indiqué que les Conférences des Parties sont des organes autonomes mais qu'elles devraient être encouragées à tirer bénéfice de l'efficience et de l'efficacité qui pourraient découler d'une meilleure coordination. La Norvège soutient le rôle central du Programme des Nations Unies pour l'environnement en matière de suivi des recommandations et considère que l'Assemblée générale pourrait jouer un rôle utile en la matière.

La quatrième Conférence des Parties à la Convention sur les changements climatiques à Buenos Aires devrait permettre de maintenir l'élan créé par l'adoption du Protocole de Kyoto. Cette réunion devrait aboutir à des progrès tangibles en matière de clarification des principes, des règles. La Norvège est favorable à le tenue en Afrique de la deuxième Conférence des Parties à la Convention sur la désertification. La dégradation des terres et l'insécurité alimentaire sont avant tout des problèmes de pauvreté. La communauté internationale devrait agir pour atteindre l'objectif de 0,7% du PIB fixé pour l'APD. La quatrième Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique a rendu possible l'application de davantage de décisions prises lors de la Convention. Le Programme d'action pour le développement durable des petits Etats insulaires pose les bases d'un développement durable dans les petits Etats insulaires en relation avec Action 21 et les Conventions adoptées à Rio.

M. CARLSTON BOUCHER (Barbade), au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires, s'est félicité de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques pour dire que pour les petits Etats insulaires, l'accroissement du niveau de la mer constitue le danger le plus imminent et le plus grave. Aujourd'hui, la plupart de ces pays font l'expérience de l'impact croissant et alarmant de l'érosion côtière et de l'infiltration saline dans les sources d'eau potable. Ces dernières semaines, ces pays ont subi les affres des ouragans les plus dévastateurs de l'histoire qui, soufflant sur la région des Caraïbes, ont emporté avec eux, en quelques heures, les acquis de plusieurs années de développement économique. Il faut garder à l'esprit que les modes de consommation non durables et le gaspillage excessif des combustibles fossiles constituent la cause principale du réchauffement de la planète. Partant, les mesures recommandées par la réunion intergouvernementale sur les changements climatiques doivent être prises en compte pour améliorer l'efficacité énergétique et tracer la voie de l'exploitation de sources d'énergie alternatives.

( suivre)

- 11 - AG/EF/233 22 octobre 1998

Il est regrettable, a poursuivi le représentant, de constater la résistance de certains acteurs qui refusent même d'envisager une lutte contre le gaspillage irresponsable des ressources naturelles. Il s'est déclaré particulièrement préoccupé par l'attitude de certains cartels qui continuent de s'accrocher à leurs gains rapides, s'employant ainsi à compromettre la mise en oeuvre de la Convention-cadre. A l'heure où nous parlons, a dit le représentant, des publicités inappropriées et fausses, produites par l'industrie du pétrole, sont diffusées sur la plus grande chaîne câblée. Les pays de l'Alliance se félicitent de l'étape décisive que constitue l'adoption du Protocole de Kyoto. Il a indiqué que lors de la quatrième Conférence des Etats Parties, les pays de l'Alliance vont une nouvelle fois concentrer leurs efforts sur les questions importantes découlant de la Convention comme l'adaptation des besoins, le renforcement des capacités, l'information et l'éducation.

Intervenant également sur l'examen du Programme d'action de la Barbade, le représentant a estimé que la communauté internationale est à un moment critique puisqu'elle se trouve dans la phase des préparatifs de la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur le premier examen de la mise en oeuvre du Programme qui doit se tenir l'an prochain. Les pays de l'Alliance, a-t-il indiqué, sont particulièrement préoccupés par les évaluations d'éminents experts qui indiquent que la situation actuelle est pire encore qu'en 1992. Dans de telles circonstances, le représentant s'est demandé si l'esprit de Rio ne s'était pas tout simplement évaporé. Il s'est toutefois félicité des événements organisés pour récupérer l'élan du Programme et assurer sa viabilité à court terme, en citant parmi ceux ci la table ronde des donateurs prévue en 1999. Il a aussi salué les efforts du Département des affaires économiques et sociales pour améliorer la mobilisation des ressources aux fins de la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade, du système des Nations Unies et de ses diverses organisations.

Mme PENNY WENSLEY (Australie) a déclaré que la quatrième Conférence des Etats Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui doit se tenir à Buenos Aires au mois de novembre, représente l'occasion d'accélérer la mise en oeuvre du Protocole de Kyoto, adopté au cours de l'année dernière. Les mécanismes de flexibilité fournis par le Protocole, comme le système de crédits liés aux émissions, la mise en oeuvre conjointe et le mécanisme de développement, fondés sur des techniques non polluantes, semblent être les moyens indiqués pour s'assurer le respect des engagements pris au moindre coût possible. Considérant que les pays développés seuls ne pourront réaliser l'objectif ultime de la Convention, l'Australie attend de la quatrième Conférence des Etats parties qu'elle établisse un cadre global pour les négociations des questions importantes de façon à ce que l'élan de Kyoto soit maintenu dans le futur.

( suivre)

- 12 - AG/EF/233 22 octobre 1998

L'Australie se félicite de la tenue, en février prochain, de la dernière session de négociations sur un protocole relatif à la biodiversité, protocole additionnel de la Convention sur la diversité biologique. Ce Protocole, qui doit traiter du mouvement transfrontalier des organismes modifiés génétiquement et de leur impact potentiel sur la diversité biologique, constitue une initiative importante. Pour la représentante, il est essentiel que le Protocole se limite aux mouvements transfrontaliers de ces organismes et ne tente pas de dicter aux Etats Parties la gestion interne de ces organismes. Le Protocole doit servir de base de données internationale susceptible de parfaire les connaissances des Etats Parties et les règles en la matière. Il est important que les procédures demeurent conformes aux règles du commerce multilatéral que la communauté internationale a mis tant de soin à négocier au sein de l'OMC.

Au cours de la session à venir, la Commission du développement durable aura à établir le lien entre les thèmes des océans, du développement des petits Etats insulaires et du tourisme. A cet égard, l'Australie annonce qu'elle accueillera, au cours du mois prochain, un Symposium sur l'initiative internationale sur les massifs coraux et sur la planification d'une gestion internationale de l'environnement tropical marin. Les résultats du Symposium fourniront un exemple probant de la valeur de ce type d'approche intégrée pour la gestion durable des océans et des zones côtières, a estimé la représentante.

M. BERHANU KEBEDE (Ethiopie) a indiqué que les progrès ont été lents et incapables de faire face aux nouveaux défis, en dépit des promesses et des engagements de la Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement. En outre, la communauté internationale doit mettre en oeuvre d'autres mécanismes visant à l'établissement d'un lien cohérent entre les différentes conventions internationales sur l'environnement.

En matière de diversité biologique, pour les pays en développement, l'impact du système de droits de propriété intellectuelle est extrêmement important sur les cultivateurs, les communautés rurales et la conservation de l'environnement. L'Ethiopie est l'un des pays les moins développés qui souffre le plus des problèmes de dégradation de l'environnement. Les changements et désastres climatiques ont rendu environ 73% des terres vulnérables à la sécheresse et à la désertification. La proportion des terres couvertes de forêts a chuté de 40 à 3% environ. Des réformes ont été entreprises en Ethiopie pour que les problèmes environnementaux et de développement durable soient placés au premier rang de l'ordre du jour du développement. La mise en oeuvre de la Stratégie nationale de conservation est maintenant achevée. Le rêve qui vise à transformer les résultats de Rio en action effective ne deviendra une réalité que si suffisamment de fonds sont réunis. Sans la collaboration internationale, la protection de l'environnement et l'application des plans et programmes du Sommet de la Terre sont impossibles.

( suivre)

- 13 - AG/EF/233 22 octobre 1998

M. HUSSAIN SHIHAB (Maldives) a regretté que la mise en oeuvre de certains aspects du Programme d'action de la Barbade soit demeurée inachevée. La communauté internationale n'est pas arrivée à la hauteur de la coopération et de l'engagement dont il est question dans la Déclaration. Le message puissant du Programme d'action destiné à prouver au monde la possibilité d'une action conjointe fondée sur le partenariat n'a jamais vu le jour. Déplorant ces faits, le représentant a dit attacher une grande importance à la session extraordinaire que doit tenir l'Assemblée générale en 1999 sur l'examen de la mise en oeuvre du Programme d'action. Ce Programme, a-t-il insisté, reconnaît à juste titre que le développement durable des petits Etats insulaires nécessite des ressources financières adéquates, prévisibles, nouvelles et additionnelles. Le représentant a regretté que la promesse relative à l'aide publique au développement n'ait pas été tenue. Il a souhaité que la Commission du développement durable, organe préparatoire de la session extraordinaire, tienne dûment compte dans ses travaux des résultats de la réunion des petits Etats insulaires et de la réunion future des donateurs qui doit se tenir du 24 au 25 février 1999. Sur la question de la vulnérabilité des petits Etats insulaires, le représentant a souligné la nécessité, pour les Nations Unies de poursuivre l'élaboration d'un indice de vulnérabilité économique et écologique en vue de refléter au mieux la réalité et de contribuer à un rééquilibrage des critères de désignation des pays les moins avancés.

M. K. R. MALKANI (Inde) a indiqué que notre planète est pillée. Certains pays contribuent à la pollution mondiale en se débarrassant de leurs déchets qu'ils envoient vers les pays les plus pauvres. La règle d'or est "le riche règne". Cette situation où les entreprises font la loi ne peut plus durer. Des progrès importants ont été accomplis au niveau national en Inde depuis le Sommet de Rio. Beaucoup de pays en développement ont mis en oeuvre des Programmes d'Action 21 locaux. L'Inde essaie de faire participer tous les secteurs de la société aux questions de l'environnement, notamment les femmes. Toutefois, les engagements pris dans le cadre d'Action 21 n'ont pas tous été tenus et le partenariat créé à Rio est sapé par certains pays. Les efforts visant à rendre les pays en développement pour n'avoir pas réalisé les objectifs de Rio ne sont pas justifiés. Il faut prendre des mesures immédiates et allouer aux pays en développement les ressources indispensables pour qu'ils s'acquittent de leurs engagements dans le cadre des Conventions. Ils faudrait renforcer davantage la cohésion entre les différentes conventions de même que les liens entre les différentes Conférences des Parties et le PNUD. Le PNUD doit jouer un rôle transsectoriel.

Mme ALISON DRAYTON (Guyana), au nom des pays du CARICOM, a estimé que près de cinq ans après la Conférence de la Barbade, la validité de la Déclaration et du Programme d'action issus de cette Conférence demeure intacte. Elle a insisté sur l'importance que les pays du CARICOM attachent à leurs mises en oeuvre et à leur viabilité à long terme.

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Elle s'est toutefois déclaré préoccupée par le nombre limité de projets réussis. Elle a précisé, à cet égard, qu'en de nombreux cas les projets n'ont pas été achevés ou maintenus, après la phase de mobilisation des ressources, en raison du manque de capacités à l'échelle nationale et régionale. Elle a attiré l'attention de la Commission sur le fait qu'à l'échelle régionale, l'absence d'approches intégrées dans la planification des projets et des programmes a fait que la mobilisation et l'utilisation des ressources sont restées insuffisantes. Partant, les leçons tirées de l'expérience ont stagné dans les dossiers nationaux permettant aux pays de continuer à répéter les erreurs du passé. Beaucoup de pays de la région demeurent paralysés par la faiblesse persistante des institutions et les limites des ressources humaines et financières, a souligné la représentante.

Elle a expliqué que c'est conscients de ces faits que les Gouvernements du CARICOM ont décidé d'accorder la plus haute priorité au développement des ressources humaines et au renforcement de la capacité institutionnelle. Au cours de la réunion ministérielle des Caraïbes sur la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade, en novembre dernier, les Ministres ont fixé comme priorité la création d'un mécanisme permanent de mise en oeuvre. Cette détermination à mettre en oeuvre le Programme d'action est inspirée, a dit la représentante, par la ferme conviction que la responsabilité première en la matière incombe aux gouvernements eux-mêmes. Il est tout aussi clair, a-t- elle ajouté, que le succès des initiatives dépend largement d'un environnement économique international favorable et de l'appui continu des partenaires du développement. Se félicitant du rapport du Secrétaire général sur l'élaboration d'un indice de vulnérabilité pour les petits Etats insulaires en développement, la représentante a salué également la décision de la Banque mondiale, du FMI et du Secrétariat du Commonwealth de travailler avec le Groupe de travail sur la question et d'entreprendre un examen détaillé des circonstances particulières des petites économies afin d'élaborer un indice de vulnérabilité universellement acceptable.

M. PIERRE HILI (Malte) a souligné que le Gouvernement de Malte attache une grande importance à Action 21, dans la mesure où elle constitue la pièce centrale de la coopération internationale au sein du système des Nations Unies en matière de développement et d'environnement. Malheureusement, l'état de l'environnement ne cesse d'empirer. La délégation de Malte appelle en conséquence la communauté internationale à s'engager davantage à coopérer au sein du système des Nations Unies pour mettre un terme à la dégradation des ressources naturelles de base. Malte, en tant que petit Etat insulaire, est particulièrement vulnérable. Le manque d'eau potable, la grande densité de la population et l'érosion des zones côtières représentent des questions qui se posent avec acuité. Aussi, Malte réitère l'appel au soutien international et considère que le Mécanisme pour un développement propre, qui résulte du Protocole de Kyoto, est insuffisant pour inverser les effets destructeurs dus aux changements climatiques.

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Malte, en raison de sa situation géographique est touchée directement par la désertification et la dégradation des terres. Ce faisant, Malte a récemment ratifié la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.

Mme OH YOUNG-JU (République de Corée) a déclaré qu'elle partage les préoccupations mondiales en ce qui concerne la menace que pose les changements climatiques. Elle a réitéré l'engagement de son pays à la réalisation des objectifs de la Convention-cadre des Nations Unies. Pour elle, le Protocole de Kyoto, adopté l'année dernière, constitue une étape décisive dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre puisqu'il fixe des objectifs allant au-delà de l'an 2000. Elle a espéré que la quatrième Conférence des Etats parties à la Convention maintiendra l'élan de Kyoto et fera avancer les travaux sur une élaboration plus avant des dispositions du Protocole. La représentante a souhaité particulièrement des résultats sur les détails opérationnels des mécanismes de flexibilité tels que le système de crédits liés aux émissions, la mise en oeuvre conjointe et le mécanisme de développement fondé sur des techniques non polluantes. Elle a également appelé de ses voeux une discussion sur la promotion du transfert de technologie aux pays en développement. En tant que pays importateur d'énergie, a-t-elle précisé, la République de Corée considère la conservation de l'énergie et la limitation des émissions de gaz à effet de serre comme partie intégrante de sa stratégie à long terme de développement durable et de sécurité en matière d'énergie.

M. MELVIN SAENZ (Costa Rica) a indiqué, au nom des pays d'Amérique centrale, que l'Amérique centrale compte plus de 33 écorégions. La richesse en mammifères et espèces végétales de ces pays appartient au patrimoine de l'humanité. Depuis juin 1992, les pays d'Amérique centrale ont développé des dispositions juridiques visant à protéger leurs richesses biologiques. Depuis le 12 octobre 1994, les dirigeants de l'Amérique centrale ont élaboré une alliance pour le développement durable qui permette la mise en place de zones protégées. En ce qui concerne le cadre juridique, des stratégies nationales qui définissent la biodiversité ont été mises au point. L'Amérique centrale a en outre invité le Mexique à créer le Système centraméricain sur la biodiversité. La région de l'Amérique centrale accorde une importance particulière au renforcement des zones protégées qui sont au nombre de 415 aujourd'hui. La moitié de ces zones le sont devenues au cours des 12 dernières années. L'instrument le plus important qui permet de respecter les conventions est l'établissement d'un programme de couloir de zones naturelles. Pour construire cette gestion biorégionale, un programme particulier, qui s'articule autour de trois axes (local, national et régional), a été mis en place.

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La volonté politique qui vise à protéger la biodiversité exige des ressources financières appropriées. La question de la diversité biologique s'inscrit dans le cadre du processus de paix et de développement. L'inégalité de la répartition de la diversité biologique impose que le Nord, qui est plus pauvre biologiquement, aide à protéger la diversité biologique du Sud.

M. MICHAEL ARBEL (Israël) a insisté sur les liens entre diversité biologique, désertification et changement climatique. En ce qui concerne le lien entre désertification et biodiversité, il a expliqué que la désertification n'est que la conséquence d'une mauvaise gestion de la biodiversité. En effet, la surexploitation de la végétation conduit à l'érosion des sols et donc à la réduction de leur productivité. Cette végétation surexploitée signifie en fait réduction de la biodiversité. S'agissant du lien entre changement climatique et biodiversité, le représentant est parti du postulat que le changement climatique ou réchauffement de la planète accélère la désertification par l'évaporation de l'eau qui conduit à la sécheresse des terres et à l'aridité des régions. Cette perte d'humidité engendre une fuite plus grande d'énergie solaire qui cause le réchauffement de la couche inférieure de l'atmosphère et réduit ainsi les pluies. Partant, la désertification et le changement climatique sont intrinsèquement liés. Ils ne sont tous deux que des manifestations du développement non durable. Dans le même temps, la désertification peut être causée par la réduction de la diversité biologique et entraîne une réduction de biodiversité plus avant. En effet, la réduction de la biodiversité réduit les zones vertes et aggrave, par conséquent, le changement climatique. Partant, c'est la perte de la biodiversité qui initie ici le cercle vicieux de la désertification et du changement climatique. Il existe pourtant une différence entre désertification, changement climatique et perte de biodiversité. Si les émissions de gaz à effet de serre sont réduites, le système climatique peut être rétabli et les terres désertiques recultivées alors que la perte d'espèces végétales ou animales ne peut jamais être rattrapée.

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