AG/EF/212

DEUXIEME COMMISSION: CONSENSUS SUR L'IMPORTANCE DE LA CONFERENCE DE HAUT NIVEAU CHARGEE D'EXAMINER LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT AU PLUS TARD EN L'AN 2001

19 mars 1998


Communiqué de Presse
AG/EF/212


DEUXIEME COMMISSION: CONSENSUS SUR L'IMPORTANCE DE LA CONFERENCE DE HAUT NIVEAU CHARGEE D'EXAMINER LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT AU PLUS TARD EN L'AN 2001

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La Deuxième Commission (économique et financière) a achevé cet après- midi son débat général relatif aux questions de politique macro-économique, et plus particulièrement le financement du développement, y compris le transfert net de ressources entre pays en développement et pays développés. La Commission a terminé ainsi les travaux de sa cinquante-deuxième session. Elle a entendu les délégations qui ont évoqué l'importance de la tenue, au plus tard en l'an 2001, d'une réunion internationale de haut niveau chargée d'étudier la question du financement. Un certain nombre de délégations ont souhaité que le processus préparatoire de cette conférence porte en priorité sur la définition d'un ordre du jour large qui comprenne non seulement les questions traditionnelles comme l'aide publique au développement, le poids de la dette ou la coopération au développement mais également celles relatives à la promotion d'un environnement propice au développement à l'échelle nationale et internationale, au rôle des échanges commerciaux, à l'accès aux marchés financiers, à la libéralisation du commerce ou encore au renforcement des capacités institutionnelles.

La Commission a en outre entendu son Président M. Oscar de Rojas (Venezuela) qui, dans sa déclaration de clôture, a fait état de certaines dispositions en vue de la préparation de cette réunion de haut niveau tout en appelant les gouvernements à maintenir l'élan d'aujourd'hui. Les pays suivants ont participé au débat: Guyana, Brésil, République dominicaine, Fédération de Russie et Australie. L'Observateur de la Suisse a fait une déclaration.

Débat

M. SAMUEL R. INSANALLY (Guyana) a souligné l'importance cruciale du financement du développement pour des pays tels que le sien. Il s'agit d'un thème central de la proposition du Gouvernement du Guyana pour un nouvel ordre humain mondial, dont l'un des principes de base est qu'un investissement dans le développement est aussi un investissement dans la paix et la sécurité mondiales. Il faut une évaluation claire de la situation et savoir où l'on veut aller. Le représentant a déploré le fait que les engagements déjà pris aient débouché sur de maigres résultats. Pour être efficaces, ils requièrent un support continu en matière d'aide publique au développement (APD) et des formes supplémentaires de financement. L'APD demeure, en effet, essentielle pour le développement de la plupart des pays en développement, en particulier pour les pays les moins développés. Une augmentation substantielle du financement des activités opérationnelles des Nations Unies pour le développement est également nécessaire. Le représentant a estimé qu'il était urgent de mieux défendre la cause du développement dans les pays développés. Une dynamique politique forte est essentielle et doit être maintenue tout au long des discussions. Il a également préconisé l'adoption d'approches nouvelles. Il a suggéré que le Centre sud et le secrétariat de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) harmonisent leur réflexion pour produire un rapport conjoint sur les nouvelles modalités de financement, qui permettrait d'examiner l'éventail des options disponibles. Le Secrétariat de l'ONU pourrait, pour sa part, réaliser une compilation des études réalisées par ses divers organes en matière de coopération au développement pour information et l'utilisation par les délégations.

M. ENIO CORDEIRO (Brésil) s'est associé à la position du Groupe des 77 et la Chine et a réitéré le soutien de son pays à ce processus de dialogue constructif dont la pierre angulaire a été l'adoption de la résolution 52/179 de l'Assemblée générale relative au partenariat mondial pour le développement. Ce que nous souhaitons, a rappelé le représentant, est la convocation au plus tard en l'an 2001 d'une réunion internationale chargée d'examiner la question du financement du développement à l'échelon intergouvernemental en vue de faire progresser le partenariat mondial pour le développement. Le représentant s'est opposé néanmoins à toute discussion relative aux modalités d'organisation d'un tel événement. Il a suggéré de concentrer les efforts sur la définition d'un ordre du jour qui intègre de façon systématique et globale les principaux thèmes qui seront soumis à examen. Pour cela, il importe de tenir compte du travail fourni par le système des Nations Unies et par les institutions qui n'en font pas partie comme les institutions de Bretton Woods.

Les pays en développement étant les principaux responsables de leur développement et de l'élimination de la pauvreté, il convient de promouvoir les capacités locales sans sous-estimer l'importance des sources de financement externes de la part du secteur tant privé que public, a-t-il souligné. Le représentant s'est déclaré en faveur d'un ordre du jour qui comprenne non seulement les questions traditionnelles comme l'aide publique au développement ou la coopération pour le développement mais également la

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promotion d'un environnement propice au développement à l'échelle nationale et internationale. Le rôle des échanges commerciaux, l'accès aux marchés financiers, la libéralisation du commerce, la nécessité de disposer d'une meilleure régulation des flux de capitaux privés et le renforcement des capacités institutionnelles doivent également faire partie de cet ordre du jour. Cette approche large, a ajouté le représentant, doit également reconnaître la participation croissante des pays en développement à l'économie et aux marchés financiers internationaux.

M. EMILIANO PEREZ (République dominicaine) a déclaré que le Gouvernement de la République dominicaine était parvenu à faire baisser de 10 %, en un an et demi, la dette extérieure du pays qui s'élevait à 3,875 milliards de dollars en 1996. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) accorde à chaque Dominicain pauvre un dollars par an, a-t-il noté. En 1997, la République dominicaine a payé plus au titre de sa dette extérieure que ce qu'elle a reçu en matière d'aide au développement, a-t-il affirmé. Cette situation est celle de nombreux pays en développement. C'est pourquoi, il faut régler le problème de la dette de manière durable et définitive. Le représentant a demandé la création de mécanismes qui permettraient de sensibiliser le secteur privé de chaque pays afin qu'il participe davantage au financement du développement. Il a plaidé, en outre, en faveur de l'octroi de capitaux pour le développement des communautés rurales pauvres.

M. MIKHAIL Y. SAVOSTIANOV (Fédération de Russie) a estimé que l'examen des questions de financement est de la plus haute importance et doit viser à donner un nouvel élan au renforcement des partenariats internationaux pour le développement. Cet examen doit être systématique et doit porter sur les aspects internes tels que la politique macro-économique des pays, la législation correspondante ou encore le rôle du secteur privé. Les aspects externes du financement comme l'aide publique au développement, le poids de la dette, les flux de capitaux privés, notamment les investissements étrangers et les investissements internationaux doivent également être pris en compte dans cet examen. Le représentant a suggéré d'associer au processus de préparation de cet examen les institutions financières et entités universitaires.

M. ALAN MARCH (Australie) a estimé que la crise actuelle en Asie illustre la précarité des flux financiers privés et la nécessité d'une plus grande flexibilité dans les programmes de développement. Pour l'Australie, l'important est ce qui est fait et réalisé avec les financements disponibles. Certains pays en développement, en particulier les pays les moins avancés et les petits Etats insulaires, évoluent dans des conditions très difficiles qui exigent des efforts et des mesures particulières, a-t-il observé. Dans de nombreux pays les moins avancés, les investissements privés constituent une option extrêmement contraignante et d'autres modalités, comme l'APD, devraient s'efforcer à la fois d'attirer de tels investissements et de fournir les capacités de développement et d'auto-assistance qui manquent.

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Pour l'Australie, tout examen du financement du développement doit prendre en compte les résultats et ne pas se limiter à l'aspect mobilisation des ressources. Les dimensions humaine et sociale du développement ne doivent pas non plus être oubliées lors d'un examen qui risque d'être dominé par des considérations financières et économiques. C'est pourquoi, il faut examiner soigneusement, à la fois, les sources de financement, les conditions susceptibles d'augmenter les flux et l'utilisation effective des sources de financement, ainsi que les niveaux de l'APD et l'efficacité. A cet égard, le représentant a suggéré de se pencher sur les pays qui ont réussi leur développement et de tirer les leçons de ces succès, d'évaluer le contexte actuel de développement, et de voir quelles sont les sources de financement du développement et comment les maximiser. Il a préconisé, en particulier, d'évaluer les conditions requises pour une mobilisation des ressources du secteur public national, du secteur privé national, de l'APD et des investissements du secteur privé étranger. Il a suggéré d'évaluer les acteurs principaux au sein de l'ONU, invitant, à cet égard, le Secrétariat à réaliser une synthèse des sources émanant des fonds et des divers organes. Parmi les autres sources, il a cité les institutions de Bretton Woods et de l'OCDE.

M. DINO BETI (Observateur de la Suisse) s'est félicité de l'adoption de la résolution 52/179 de l'Assemblée générale relative à la tenue d'une réunion internationale chargée d'étudier la question du financement du développement. Il a indiqué la participation de son pays aux délibérations du groupe de travail à composition non limitée qui formulera des recommandations sur la forme et le fonds d'une telle réunion. Il est important qu'en automne prochain le groupe de travail soit en mesure de commencer son travail, a-t-il estimé. Le représentant a suggéré que le groupe de travail ne limite pas sa réflexion à la question relative à l'aide publique au développement. Le groupe de travail devra placer la question du financement du développement dans un cadre plus large et donc analyser le sujet du point de vue de ce qui "est" et "pourrait" être investi et à quels résultats ces investissements mèneraient. Le processus en cours ne devrait ni freiner ni empêcher l'adoption de solutions, mêmes partielles, qui pourraient se dégager des négociations du Groupe de travail.

Déclaration de clôture de la cinquante-deuxième session

Le Président de la Deuxième Commission, M. Oscar de Rojas (Venezuela), a estimé qu'il appartenait aux gouvernements de faire en sorte que l'élan d'aujourd'hui ne soit pas perdu. Il s'est félicité de la décision des délégations de demander l'organisation de réunions d'information au cours des prochains mois en vue de la préparation de la réunion de haut niveau chargée d'étudier le financement du développement en l'an 2001 au plus tard. Il a indiqué qu'il y aurait aussi des réunions périodiques avec le Secrétariat afin de discuter de l'avancement des documents et rapports demandés. Le Président a estimé que les travaux de la cinquante-deuxième session de la Commission avaient été couronnés de succès. Il a fallu surmonter certaines difficultés mais des solutions satisfaisantes ont été trouvées aux problèmes évoqués. Le débat général 1997 fut riche et encourageant pour la suite des travaux. Entre

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octobre et décembre, malgré les difficultés, 32 résolutions importantes ont été adoptées. Cela montre que nous continuons de progresser dans notre rationalisation des travaux de la Commission en vue de parvenir à une plus grande efficacité. S'agissant du regroupement des points à l'ordre du jour, il s'est félicité des efforts visant à renforcer la coopération entre les Deuxième et Troisième Commissions, et a estimé que l'on pouvait encore avancer davantage dans ce sens. Pour renforcer l'efficacité, il faudrait toutefois pouvoir élire le Bureau et l'installer dans ses fonctions plusieurs semaines avant le début de l'Assemblée générale, a-t-il estimé. Le Président a souligné l'importance de la réunion du Conseil économique et social le 18 avril prochain.

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