En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/219

DEUXIEME COMMISSION: LES DELEGATIONS DEMANDENT DES MESURES STRUCTURELLES POUR RESOUDRE LA QUESTION DE L'ENDETTEMENT

16 octobre 1997


Communiqué de Presse
AG/EF/219


DEUXIEME COMMISSION: LES DELEGATIONS DEMANDENT DES MESURES STRUCTURELLES POUR RESOUDRE LA QUESTION DE L'ENDETTEMENT

19971016 Certains pays sont trop pauvres pour pouvoir s'endetter et devraient donc bénéficier d'une aide internationale non remboursable

La Deuxième Commission (économique et financière) a achevé cet après- midi l'examen des chapitres relatifs d'une part au financement du développement, y compris le transfert net de ressources entre pays en développement et pays développés, d'autre part à la crise de la dette extérieure du point de son ordre du jour intitulé "Question de politique macro-économique". La plupart des délégations ont insisté sur la nécessité d'alléger le fardeau de la dette. Un des représentants a fait remarquer que les 51 pays les plus lourdement endettés auraient besoin, au rythme d'un remboursement d'un dollar par seconde, de 75 ans pour rembourser leur dette actuelle. Les initiatives prises par les pays créanciers ou les institutions financières internationales en faveur d'un allègement de la dette ont été saluées, mais jugées insuffisantes. Il faut trouver une solution structurelle à la question et non se limiter à ces mesures conjoncturelles, a estimé un représentant. Il faut également admettre que certains pays n'ont pas les moyens de s'endetter et doivent bénéficier de financements non remboursables.

La Commission a entendu les délégations qui ont demandé qu'on fournisse aux pays en développement les moyens suffisants, financiers et techniques favorisant une solution au problème de la baisse de l'aide publique au développement, qui frappe particulièrement les pays les plus pauvres. Plusieurs délégations ont souhaité à cette fin la convocation d'une conférence internationale sur le financement du développement. Elle a entendu en outre dans le cadre de son débat les représentants des pays suivants: Egypte, Jordanie, Inde, Pakistan, Indonésie, Colombie, Nigeria, République islamique d'Iran, Nouvelle-Zélande, Koweït, Jamaïque (au nom des pays membres de la Communauté caraïbe) Iraq, Ukraine, Ouganda, Malaisie (au nom des pays membres de l'ASEAN) et Guyana. L'observateur de la Suisse a également pris la parole. Plusieurs délégations se sont par ailleurs plaintes du retard apporté dans la distribution de la documentation dans l'ensemble des langues officielles de l'Organisation et ont rappelé la règle selon laquelle cette documentaiton officielle doit être disponible dans les six langues officielles six semaines avant l'examen des points auxquels elle se rapporte.

(à suivre 1a)

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La Deuxième Commission poursuivra, demain vendredi 17 octobre à 10 heures, l'examen du point de son ordre du jour intitulé "Question de politique macroéconomique". Elle examinera dans ce cadre le chapitre relatif à la science et la technologie au service du développement.

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Débat

M. ADEL ABDELLATIF (Egypte) a indiqué que le problème de la coordination mentionnée dans la résolution pour le financement du développement n'a pas été abordé. Le problème principal est en effet constitué par les ressources de financement qui doivent financer des secteurs sociaux pour un développement durable. L'organisation d'une conférence internationale sur le problème du financement du développement est certes une chose importante. Il faut se demander comment les engagements, et même ceux qui ont déjà été pris, seront financés dans le domaine économique, social et environnemental. Le recul de l'APD surtout en Afrique et pour les pays les moins avancés est inquiétant et des solutions doivent être trouvées rapidement.

M. BASHEER ZOUBI (Jordanie) a déclaré que l'endettement extérieur est un problème commun à la plupart des pays en développement et la Jordanie n'y échappe pas. La Jordanie souffre de difficultés économiques depuis les années 80. Depuis 1989, avec l'aide de la Banque mondiale, elle a mis au point un programme global de redressement économique mais elle a été frappée par des circonstances économiques extérieures, et en 1990, par les conséquences politiques de la crise puis de la guerre du Golfe. Notamment, 300.000 travailleurs jordaniens expatriés ont été contraints de rentrer, provoquant un taux record de chômage et obligeant le Gouvernement à de gros efforts pour leur fournir les services de base. En même temps, le blocus a affecté les exportations de la Jordanie. Après la guerre du Golfe, la Jordanie a poursuivi l'application de son programme. Pourtant, après 7 ans de réformes, et malgré des efforts intenses et le soutien de partenaires extérieurs, la Jordanie fait encore partie des 51 Etats classés par la Banque mondiale comme lourdement endettés. Faisant remarquer que même en remboursant leur dette au rythme de 1 dollar par seconde, il faudrait à l'ensemble de ces pays plus de 75 ans pour rembourser leur dette, le représentant a demandé s'il ne conviendrait pas de trouver une solution durable au problème de la dette.

Mme MARGARET ALVA (Inde) a limité ses remarques à quelques points importants sur la question du financement du développement. Il faut se poser la question de savoir si la nature et la distribution des flux de capitaux correspondent aux besoins des PED. En effet, il n'y a que 10 pays qui représentent les trois quarts des flux. Les investissements étaient principalement en portefeuilles, ce qui ne répond peut-être pas aux exigences des pays en développement. Les politiques nationales à elles seules ne sont pas suffisantes pour réétablir l'ordre dans les politiques macro-économiques, surtout lorsqu'il faut faire face aux spéculations financières internationales.

Mme Alva a indiqué que les pays en développement doivent mettre en place des instruments budgétaires et monétaires nationaux adaptés à la mondialisation. Les transferts extérieurs nets des ressources ont représenté moins de 1% du PIB de ces pays. Il faut que les conditions nécessaires soit

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réunies pour qu'une épargne soient possible dans les pays en développement. Les flux extérieurs influenceront certes ce processus. Ce fait est d'autant plus valide pour les pays lourdement endettés. Mme Alva a déclaré que la communauté internationale doit continuer son assistance sous forme de ressources publiques. Lors de conférences sur le financement du développement, il faudra notamment aborder des questions telles que le débat des systèmes financier et monétaire internationaux pour affronter le 21ème siècle.

M. FAROOQ HASSAN (Pakistan) a déclaré que le développement continue d'oublier les pays les moins développés. Ils n'ont pas suffisamment de ressources et il faut compter avec un environnement international défavorable marqué par la dégradation des termes de l'échange, les conséquences défavorables de la mondialisation et l'existence de barrières protectionnistes. La situation est encore aggravée par le poids de la dette, qui touche aussi des pays à revenu moyen. Une réduction de 5% du fardeau de la dette permettrait de réorienter les fonds au profit de la lutte contre la pauvreté. Il faudrait assouplir les conditions d'accès au mécanisme d'allégement de la dette mis en place dans le cadre de l'Initiative en faveur des pays les plus endettés des moins avancés. Mais, même en cas de rééchelonnement de la dette, les capacités de développement seraient encore dépendantes de l'aide internationale privée, qui est instable, ou publique, et qui est en baisse. Il faut un système international et financier moins vulnérable et moins instable. Le Pakistan, qui a réussi à attirer des investissements privés mais pas de manière suffisante, est favorable à la convocation d'une conférence internationale sur les sources de financement du développement.

M. HERIJANTO SOEPRAPTO (Indonésie) a insisté sur le fait que, malgré les efforts de la communauté internationale et les initiatives du FMI et de la Banque mondiale, le problème de l'endettement des pays en développement (PVD) et en particulier des pays les plus pauvres, nécessite une stratégie internationale de gestion de la dette qui tienne compte des objectifs de développement de ces pays. Les réajustements ponctuels et les rééchelonnements des dettes extérieures s'avèrent n'être que des solutions à court terme. Une stratégie de gestion de la dette à long terme doit pour cela tenir compte des données suivantes: la nécessité de réduction du poids de la dette des PVD en vue de permettre leur développement et un environnement international favorable à leur développement dans un monde de plus en plus interdépendant. Cela suppose que la communauté internationale oeuvre à la mise en place d'un environnement international permettant aux PVD d'accéder aux marchés de capitaux et à la technologie, de pouvoir exporter sans discrimination leurs produits, d'avoir des taux de change stables et des taux d'intérêts bas. Les politiques de développement internes viendraient alors en complément à l'échelle locale, des efforts internationaux.

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M. Soeprapto a réitéré son soutien à l'appel des pays non alignés pour la réduction de toutes les catégories de dette par les grands créditeurs de pays développés, en particulier, les dettes multilatérales. Il a appelé la Banque mondiale à donner une priorité absolue aux programmes d'éradication de la pauvreté et a salué a cet effet les efforts de l'Initiative relative aux pays les plus pauvres et le soutien de cette initiative par la Banque mondiale et le FMI. Il a rappelé que le Gouvernement indonésien soutient cette initiative par une contribution à son fonds d'affectation spéciale.

En conclusion, concernant l'Initiative, il a demandé certains éclaircissements relatifs aux conditions d'éligibilité qu'il considère comme trop restrictives; à l'importance de s'assurer que les pays donateurs continuent à verser leurs contributions au FMI et partant, lui permettre de participer au fonds d'affectation spéciale sans avoir nécessairement à vendre une partie de son stock d'or à cet effet, comme cela avait été suggéré.

M. ARMADO OLARTE (Colombie) a déclaré que les pays en développement continuent d'avoir besoin d'un financement externe et de la coopération technique internationale. Les sources de financement doivent être variées. Pour les pays les plus pauvres et les plus vulnérables, il faut une assistance technique permanente et une aide financière non remboursable dans le cadre des organismes d'aide des Nations Unies, aide dont le montant doit être augmenté. La communauté internationale doit admettre que certains pays n'ont pas les moyens de s'endetter. Il faut aussi verser des prix raisonnables pour les produits exportés par les pays en développement. Mais, a ajouté le représentant, les pays en développement ne peuvent actuellement se montrer optimistes sur l'évolution des dons ou sur un meilleur paiement pour leurs matières premières. En revanche, on peut se montrer relativement optimiste sur les sources de financement que sont les crédits extérieurs et les investissements étrangers privés. L'investissement étranger a trois avantages. Il est efficace pour les transferts technologiques dans tous les domaines et il améliore les capacités des entreprises. En outre, il est bon que les pays en développement aient des partenaires étrangers et pas seulement des créanciers. Les institutions de Bretton Woods doivent, elles, augmenter leurs programmes de formation d'experts venus des pays en développement. Les pays en développement pourront alors préparer des projets économiquement viables qui correspondent à leurs besoins. La Colombie souhaite que l'Assemblée générale convoque lors de la présente session une conférence internationale sur le financement du développement.

On a trouvé des solutions conjoncturelles au problème de la dette extérieure, a estimé le représentant. Mais il faut une solution structurelle, qui ne sera obtenue que lorsque les pays en développement recevront des prix justes pour leurs exportations, ce qui leur permettra de rembourser la dette par les recettes d'exportation.

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M. ISAAC E. AYEWAH (Nigéria) a déclaré qu'en plus de la dette extérieure, la situation dans les pays en développement a été aggravée par le déclin de l'aide publique au développement (APD) qui a détérioré les termes de l'échange et l'imprévisibilité des investissements étrangers directs (IED). Le service de la dette extérieure représente en moyenne plus de 30% en Afrique et empêche les pays en développement de prendre des mesures adéquates et efficaces pour un redressement économique durable. M. Ayewah a indiqué que les pays développés et les institutions de Bretton Woods doivent trouver une solution visant l'allégement de la dette, surtout dans les pays pauvres lourdement endettés. Les initiatives passées, qui ont tenté de résoudre le problème de la dette extérieure n'ont pas été satisfaisantes. L'Initiative, par exemple, ne garantit pas la durabilité. Il faut se demander comment les pays en développement, notamment en Afrique, pourraient résoudre leurs problèmes d'ajustement structurel et se rendre compétitifs sur le marché mondial et honorer le remboursement de leur dette simultanément. M. Ayewah a rappelé que le niveau de l'endettement est souvent peu viable pour certains pays en développement et que les institutions de Bretton Woods doivent absolument trouver des solutions pour réexaminer les conditions financières de remboursement imposées aux pays en développement, notamment celles qui ont trait au rééchelonnement de la dette sur 3 et 6 ans.

M. MOHAMMAD JABBARI (République islamique d'Iran) a soutenu sans réserve l'idée de convoquer une conférence internationale sur le financement du développement. Le temps est venu de fournir les ressources nécessaires pour mettre en oeuvre les plans d'action adoptés lors des conférences internationales du début de la décennie, a-t-il affirmé. La conférence pourrait tenter d'inverser la tendance actuelle au déclin de l'aide publique au développement et veiller à ce que le montant de celle-ci atteigne en l'an 2000 l'objectif de 0,7% du PIB des pays donateurs. La conférence pourrait aussi décider d'augmenter de façon significative les ressources du FMI, améliorer les termes de l'échange, réduire les dépenses militaires pour affecter les ressources au développement, etc. Les pays en développement ont mobilisé la plupart de leurs ressources en faveur du développement, a estimé le représentant. Toutefois, cette mobilisation de l'épargne est parfois insuffisante. La répartition des flux financiers entre pays est également restée très inégale et ces capitaux ne répondent pas au besoin urgent de développement des infrastructures. Il faudrait les réorienter et veiller à ce qu'ils soient moins instables, afin de les adapter aux besoins réels des pays en développement. L'aide publique au développement est, elle, au plus bas, avec de graves conséquences pour les pays les moins avancés. En outre, une part croissante de l'aide publique au développement est orientée vers des aspects humanitaires et ne sert plus au développement.

Mme NICKY MC DONALD (Nouvelle-Zélande) a déclaré qu'il faut mettre sur pied un environnement propice pour attirer les flux privés. L'aide publique au développement doit se poursuivre et combler les lacunes que représentent souvent le manque de rendement des investissements provenant du secteur privé. Elle a indiqué que jusqu'à présent les flux ont été concentrés sur certains

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pays en développement et qu'il fallait une répartition plus équitable. A cet égard, Mme Mc Donald a soutenu la proposition d'une conférence de haut niveau pour examiner le financement du développement. Mme Mc Donald a déclaré que la Nouvelle-Zélande regrette que les données qui figurent dans le tableau 2 du document A/52/399 et qui sont basées sur les données statistiques de l'OCDE ne reflètent pas les dépenses en matière d'aide publique au développement de son pays. Cela a déjà été discuté avec l'OCDE. Les statistiques reflètent en fait des dépenses pour l'aide publique au développement bilatérale relativement faibles. L'APD de la Nouvelle-Zélande continue de s'accroître en termes réels, et en 1996/97, le Gouvernement a contribué pour 0,24% de son PNB.

M. AL-BANNAI (Koweït) a estimé que le problème de la dette extérieure s'aggrave. Le fardeau de la dette freine les efforts de développement des Etats endettés. Le représentant a remercié la Banque mondiale et le FMI pour leur initiative en faveur des pays les moins avancés les plus endettés. Il leur a lancé un appel en faveur de plus de souplesse et a demandé aux Etats créanciers membres ou non du Club de Paris de faire preuve de générosité. Il a rappelé que le Koweït a décidé d'annuler les intérêts sur ses créances envers les pays les plus pauvres et affirmé que son pays est à l'avant-garde lorsqu'il s'agit de contribuer à la construction des infrastructures de développement des autres Etats.

M. DAVID PRENDERGAST, (Communauté des Etats Caraïbes, CARICOM) a remarqué que le problème de l'endettement extérieur des pays en développement (PVD) reste une préoccupation majeure pour la communauté internationale, et cela au moment où la situation globale des pays en développement s'améliore. Il a souligné que la stratégie internationale de gestion de la dette n'a pas été efficace pour de nombreux pays, notamment les pays les plus pauvres pour lesquels le poids de la dette extérieure reste souvent trop lourd, excédant leur capacité de paiement et ayant un lourd coût social et économique pour les pays, ceci en dépit des progrès enregistrés.

Le représentant a salué l'Initiative visant la suppression ou l'allégement de la dette extérieure en particulier celles des pays pauvres les plus endettés. Il s'est toutefois interrogé sur l'efficacité réelle de ces mesures en raison du fait que peu de pays peuvent en bénéficier étant donné les contraintes financières et leurs conditions de solvabilité. Il a salué les propositions de la Banque mondiale d'allouer un montant supplémentaire de 250 millions de dollars au fonds de l'Initiative et de transférer l'équivalant de 180 millions de droits de tirage spéciaux pour des financement d'opérations d'ajustement structurel. Il a rappelé les problèmes majeurs rencontrés par les PVD tels que le financement de la dette, les critères d'éligibilité à l'allégement de la dette, et le partage des coûts de financement entre endettement bilatéral et multilatéral. M. Prendergast a rappelé la situation des pays à revenus intermédiaires pour lesquels le service de la dette extérieure représente aussi des coûts élevés, ce qui induit une certaine vulnérabilité économique. Compte tenu de ce qui précède, il a appelé à

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l'application d'une stratégie internationale de gestion de la dette extérieure des PVD et à un renforcement des ressources financières destinées à l'aide internationale, notamment par la vente d'une partie du stock d'or du FMI. M.Prendergast a noté l'accès difficile des PVD aux marchés de capitaux, et partant aux sources de financement privé.

M. KHALED ALHITTI (Iraq) s'est dit déçu de l'augmentation de l'endettement des pays en développement. Ce fardeau nuit aux programmes de développement. Il faut trouver une solution permanente à cette crise, notamment en réduisant le volume de la dette, particulièrement son service. Il ne faut soumettre cet allégement à aucun critère politique. Les modalités d'allégement appliqués par le FMI et la Banque mondiale devraient être révisés. Il faut ensuite assurer un transfert net de ressources aux pays en développement par une meilleure coopération, une meilleure ouverture des marchés, des termes de l'échange plus favorables et un transfert de technologies, a déclaré le représentant.

M. V. RESHETNYAK (Ukraine) a déclaré que le développement durable ne pourra être atteint au niveau mondial que si le problème de la dette extérieure est résolu. L'Ukraine se félicite des mesures entreprises au sein du Club de Paris et des conditions de Naples et de Toronto qui tentent de réduire le fardeau de la dette aux pays en développement. Il s'est également félicité des mesures de Lyon, d'Halifax et de Denver qui visent à donner une stabilité financière mondiale. Ces mesures réduiront, entre autres, les risques des marchés émergents. Il faut continuer d'assister les pays pauvres lourdement endettés, afin de leur permettre de réduire le fardeau que constitue la dette. M. Reshetnyak a déclaré que l'initiative des institutions de Bretton Woods traite le fardeau de la dette de manière globale. De cette manière, cette initiative devrait aller de pair avec une politique saine et stable dans les pays débiteurs. Il faut cependant aussi adopter une approche individuelle pour le remboursement de la dette et cela vaut pour l'Ukraine. En effet, le fait que le pays ait mis tout en oeuvre pour l'ajustement structurel et pour remédier au désastre de Tchernobyl constitue des faits tangibles.

M. DINO BETTI (observateur de la Suisse) a estimé que l'Initiative en faveur des pays les plus pauvres les plus endettés a bien progressé puisque trois pays ont été jugés éligibles à cette initiative et que les candidatures de trois autres sont actuellement examinées. Cependant, la Suisse est préoccupée par les critères d'éligibilité à cette initiative. On risque de sous-estimer les besoins en allégement de la dette et de fixer des objectifs macro-économiques trop ambitieux dans le cadre des programmes d'ajustement structurel mis en place par les pays élus. Il est en outre évident que pour nombre de candidats le cadre actuel fixé par le Club de Paris ne sera pas suffisant pour parvenir à une solution durable. Mais est-il réaliste de penser que le Club de Paris ira au-delà de l'actuelle réduction de 80% de la dette? Cela est douteux. Il serait souhaitable que tous les donateurs fassent un effort supplémentaire important pour financer le fonds de l'Initiative.

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Du chemin a été fait, mais il faut maintenant que des institutions bilatérales fassent un effort pour que l'initiative puisse remplir sa promesse. La Suisse, en coopération avec l'Autriche, le Danemark et la Suède, a décidé de lancer un programme de mobilisation des ressources en faveur des pays les plus fortement endettés dès ce printemps.

M. HAROLD HACEMA (Ouganda) a déclaré que sans ressources adéquates et prévisibles, l'aide au développement n'aboutira pas aux résultats escomptés. Il est regrettable qu'à un moment où l'aide publique au développement (APD) est plus indispensable que jamais, elle est en train de diminuer. Il a donc lancé un appel aux pays développés à respecter leur engagement de 0,7% du PNB au service de l'aide publique au développement. M. Hacema a soutenu la proposition d'une conférence et a proposé que les experts par région soient désignés pour analyser les problèmes du financement du développement. L'Ouganda apprécie les assistances financière et technique dont elle a bénéficié jusqu'à ce jour, mais indique qu'il faut encore d'autres investissements privés pour améliorer la situation économique et sociale.

M. IBRAHIM SUKHRI (Malaisie, au nom des pays membres de l'ASEAN) s'est inquiété de la baisse de l'aide publique au développement, qui est indispensable dans des secteurs qui n'intéressent pas les investissements étrangers privés. L'Afrique est la région qui a le moins accès aux formes de développement autres que l'aide publique au développement et a donc besoin de celle-ci. La majeure partie des pays à faibles revenus ont adopté des politiques et stratégies favorables à la croissance et au marché mondial. Mais la plupart des pays les plus pauvres sont mal armés en capital humain et matériel et risquent donc d'être encore plus marginalisés. La libéralisation des marchés rend plus imprévisibles les marchés financiers et les taux de change, comme plusieurs pays d'Asie du Sud-Est viennent d'en faire l'expérience. Les difficultés auxquelles sont confrontés les pays qui ont déjà progressé donnent une idée de celles qui attendent les retardataires, a estimé le représentant, qui a déclaré que les engagements pris lors des récentes conférences des Nations Unies doivent être respectés.

M. GEORGE TALBOT (Guyana) a déclaré qu'il souscrit à la déclaration du représentant de la Tanzanie au nom du groupe des 77 et la Chine, et du représentant de la Jamaïque au nom de la CARICOM. Il va sans dire que le financement pour le développement est indispensable pour arriver à l'équité dans le monde. M. Talbot a indiqué qu'il faut une mobilisation des ressources et une démocratisation du système financier et monétaire international pour faire face aux causes profondes de la pauvreté et au sous-développement. Il faut en effet libérer le potentiel des plus pauvres pour leur donner accès au développement. M. Talbot a parlé du destin du dividende de la paix Il faut s'assurer que ces bonnes intentions ne restent pas lettre morte. Les Nations Unies doivent soulager la situation et engager un dialogue pour le problème du financement du développement. M. Talbot a indiqué qu'en matière d'environnement et de développement durable, la taxe Tobin et les autres prélèvements possibles en matière d'environnement pouvaient générer des

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ressources significatives. Il faut cependant trouver de nouvelles manières de trouver des financements multilatéraux. A cet égard, il a considéré que la proposition d'une conférence sur le financement du développement était très appropriée.

M. Talbot a rappelé que la situation pour les PMA reste critique et qu'il faut urgemment trouver une solution qui vise le développement économique et social durable. L'Assemblée générale a approuvé l'Initiative de la Banque mondiale et du FMI vis-à-vis des pays pauvres lourdement endettés. Cependant, le rythme de la mise en oeuvre de l'Initiative n`est pas ce qu'on espérait et l'incertitude quant au bien-fondé du financement reste encore source d'inquiétude. Une action coordonnée des créditeurs et des ressources suffisantes pour le financement devraient tenter de résoudre ce point critique à moyen terme.

M. Talbot a indiqué que l'Assemblée générale et l'ECOSOC ont un rôle important à jouer avec les institutions de Bretton Woods dans le problème du financement de la dette. Le défi de la Banque Mondiale et le FMI demandent aux débiteurs de garantir les services nationaux dans les domaines de la santé, de la justice et qu'il devaient mettre en place des politiques économiques saines. Pour atteindre ces objectifs, les pays en dévelopement auraient besoin de plus d'assistance internationale.

Reprenant la parole à l'issue du débat, M. Kinniburgh, Directeur de la Division des politiques macro-économiques au Département des affaires économiques et sociales, a jugé très constructif l'échange de vues sur l'endettement. En ce qui concerne la dette, il fut un temps où il eût été inimaginable d'envisager un débat sur le montant des flux de capitaux privés en faveur des pays en développement. On a souligné qu'un groupe de pays a été ignoré par les flux financiers, mais il est probable qu'avec quelques changements dans les politiques des Etats concernés, qui sont souvent des économies de petites dimensions, des flux financiers se produisent à l'avenir, qui auront un impact réel sur les économies. Nous ne connaissons pas en revanche la réponse au problème de l'instabilité des flux financiers et de la vulnérabilité de certains pays, dont les institutions et infrastructures ne sont pas assez résistantes, a déclaré le directeur. Nous reconnaissons aussi le problème du déclin de l'aide publique au développement mais il n'est pas sûr que nous soyons d'accord sur les moyens d'y remédier. Quant à la dette, la situation n'évolue malheureusement guère. On a tenté de résoudre la question de manière partielle et fragmentée durant la dernière décennie, mais sans succès. On ne peut pour l'instant faire de commentaires sur l'initiative en faveur des pays pauvres les plus endettés. Mais cette initiative, comme la Deuxième Commission le fait depuis des années, cherche une solution durable à la question de l'endettement. Il est très important qu'elle soit perçue ainsi.

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