En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/217

DEUXIEME COMMISSION: LES DELEGATIONS DEMANDENT UN VERITABLE PARTENARIAT EN FAVEUR DE LA COOPERATION POUR LE DEVELOPPEMENT

15 octobre 1997


Communiqué de Presse
AG/EF/217


DEUXIEME COMMISSION: LES DELEGATIONS DEMANDENT UN VERITABLE PARTENARIAT EN FAVEUR DE LA COOPERATION POUR LE DEVELOPPEMENT

19971015 La Deuxième Commission (économique et financière) a poursuivi cet après- midi son débat général. Comme lors des séances précédentes, plusieurs délégations ont insisté sur la nécessité d'un véritable partenariat en faveur de la coopération pour le développement et pour le développement durable, afin d'empêcher que certains Etats soient marginalisés par la mondialisation. D'autres ont rappelé que les engagements souscrits lors des conférences internationales en faveur du développement, organisées durant le présente décennie doivent être respectés et les programmes d'action mis en oeuvre. Des délégations ont fait part de leur déception devant le bilan dressé par l'Assemblée générale lors de sa session extraordinaire consacrée à l'examen de la mise en oeuvre du programme de Rio. Elles ont souhaité que l'Agenda pour le développement, salué comme un bon programme d'action à moyen et long terme, puisse être effectivement mis en application. Plusieurs ont demandé la convocation, avant l'an 2000, d'une conférence internationale consacrée aux sources de financement de la coopération en faveur du développement. Une délégation a rappelé que le principal défi que confronte la communauté mondiale à l'aube du XXIe siècle consiste à concilier le développement et la lutte contre la pauvreté avec la protection de l'environnement pour les générations présentes et futures.

La Commission a entendu les représentants des pays suivants qui ont pris la parole: Emirats arabes unis, Nigéria, Mongolie, Kenya, Népal, ex-République yougoslave de Macédoine, République islamique d'Iran, Malte, Bulgarie, El Salvador, République populaire démocratique de Corée et Roumanie. Elle achèvera, demain, jeudi 16 octobre, à 10 heures, son débat général. Elle entamera ensuite l'examen du point de son ordre du jour intitulé "Question de politique macro-économique" et plus particulièrement les points relatifs au financement du développement, y compris le transfert net de ressources entre pays en développement et pays développés. La crise de la dette extérieure et de développement figure en outre à l'ordre du jour de la Commission.

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Débat général

M. GHAZI ABDULLAH ASHUR (Emirats arabes unis) a déclaré que certains pays ont expérimenté les effets négatifs du processus de la mondialisation. Des efforts doivent être faits pour que tous les pays bénéficient des mêmes chances en ce qui concerne les avantages de la mondialisation. Il faut une stabilisation universelle et un bien-être économique mondial de l'intégration économique mondiale. M. Ashur a indiqué que l'élimination de la pauvreté est une nécessité économique impérieuse pour le développement économique et social. Il a appelé tous les pays en développement à travailler ensemble dans le but d'un développement durable. Dans beaucoup de PED, les réformes structurelles n'ont pu être mises en oeuvre à cause des problèmes sociaux qui subsistent. La coopération entre Etats est donc essentielle. Il faut, entre autres, éliminer la dette et le service de la dette. M. Ashur a appelé les pays développés à respecter leur engagement de 0,7% de leur PNB en faveur de l'aide publique au développement (APD).

M. Ashur appuie un marché commercial pluraliste basé sur les conventions internationales de l'OMC et sur les mécanismes internationaux pertinents. Aux vues des résultats décevants de certains pays du Sud, il faut améliorer leur politique macro-économique. Il a mentionné les dispositions de la CNUCED garantissant la participation de tous les pays au commerce mondial. Il a indiqué que les Emirats arabes unis tiennent à rappeler l'importance de la souveraineté du peuple palestinien dans le Golan et dans les territoires occupés. Les Palestiniens doivent pouvoir administrer leur territoire, y compris Jérusalem Est. La création d'un climat international doit être basé sur l'égalité des chances pour tous. M. Ashur a appuyé le plan de réforme, et tout particulièrement les réformes ayant trait au secteur économique et social et à l'ECOSOC.

M. ISAAC AYEWAH (Nigéria) a déclaré que de nombreux pays en développement, affectés par la dégradation des termes de l'échange, le poids de la dette extérieure et le caractère imprévisible des marchés mondiaux, ont mis en oeuvre depuis les années 80 des réformes structurelles afin d'éviter la marginalisation. Souvent, ces réformes ont durement affecté la vie de leurs peuples. Le Nigéria a ainsi pris des mesures pour enrayer l'investissement à la fois national et étranger et a lancé en 1996 le plan Vision 2010, qui vise un développement au profit du peuple et cherche à parvenir à une croissance économique durable en traitant le problème de la pauvreté. L'Afrique a besoin du soutien de la communauté internationale, a déclaré M. Ayewah. Les organisations internationales et les institutions financières, en particulier, doivent mettre en oeuvre des politiques commerciales et financières qui permettent aux pays en développement d'accéder aux marchés des pays développés. La mondialisation doit offrir les mêmes opportunités à tous et permettre à chacun de jouer un rôle actif dans l'économie mondiale. Il est donc essentiel de mettre en oeuvre les accords du cycle de l'Uruguay.

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La coopération internationale pour le développement entre pays développés et en développement doit engendrer un esprit de partenariat et d'intérêt mutuel, a déclaré le représentant. Le Nigéria reconnaît l'importance du "Renouveau du dialogue sur le renforcement de la coopération économique internationale à travers le partenariat". Renforcer ce dialogue est devenu essentiel au vu des résultats décevants de la 19e session extraordinaire de l'Assemblée générale sur la mise en oeuvre du plan Action 21. Les pays en développement doivent insister sur l'importance du suivi de la mise en oeuvre des engagements pris lors des grandes conférences internationales des Nations Unies tenues depuis le début de la décennie. Le Nigéria se félicite aussi de l'adoption de l'Agenda pour le développement et demande là encore qu'il soit effectivement mis en oeuvre.

M. Ayewah a déclaré que, malgré les mesures prises récemment en faveur de l'allégement de la dette, il faut faire plus pour trouver une solution durable. Le Nigéria soutient la proposition d'une conférence internationale sur le financement et le développement avant l'an 2000. Les pays développés doivent aider les pays en développement à résoudre leurs difficultés. Cela suppose une aide financière et des transferts de technologie. Les pays développés doivent, notamment, respecter les engagements pris en fournissant une aide publique au développement suffisante, alors que cette dernière a baissé durant les dernières années.

M. GAN ANKHUYAG DAMBYN (Mongolie) a déclaré que les avantages de la mondialisation sont très inégalement répartis, y compris entre les pays en développement. En particulier, les petits Etats insulaires ou les Etats enclavés en développement ont besoin de mesures positives pour pouvoir accéder aux marché ou encore recevoir des flux de capitaux privés plus importants. Il est alarmant de constater une nouvelle baisse de l'aide publique au développement que les investissements privés étrangers ne peuvent compenser. Ils sont en effet concentrés sur un petit nombre de pays et ne répondent pas à certains types de besoins.

Le représentant s'est réjoui de l'adoption de l'Agenda pour le développement et a souhaité une application rapide de celui-ci. Il a souhaité que la réforme des Nations Unies permette de renforcer les capacités de l'Organisation à porter assistance aux pays en développement. La Mongolie soutient les efforts du Secrétaire général.

Le représentant a estimé que les pays en développement enclavés sont particulièrement désavantagés et a souhaité que l'Assemblée générale réponde effectivement aux besoins spécifiques de ces derniers. A cet égard, la première réunion consultative sus-régionale des pays d'Asie d Nord-est sur la coopération régionale en matière de transport en transit tenue à Oulan Bator a été prometteuse. Le représentant s'est également prononcé en faveur de la coopération Sud-Sud. Il a jugé particulièrement importante la coopération mondiale dans la lutte contre la désertification mais il s'est dit déçu par les résultats de la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur la mise en oeuvre du programme de Rio.

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M. NJUGUNA M. MAHUGU (Kenya) a déclaré que le Kenya s'associait à la déclaration du représentant de la Tanzanie au nom du Groupe des 77 et la Chine. Il a indiqué qu'il fallait une croissance économique durable d'au moins 7% pour contribuer à la stabilité macro-économique dans les pays en développement (PED). Le problème de la dette est important, particulièrement en Afrique où elle s'élève à 235.4 milliards de dollars à la fin 1996. Les PED utilisent leurs ressources pour le remboursement de leur dette, ce qui entrave la mobilisation de ces mêmes ressources dans le secteur social, en particulier l'éducation et la santé. Ce problème est exacerbé par les effets négatifs de programmes d'ajustement structurel, la diminution de l'aide publique au développement (APD) et l'insuffisance des investissements étrangers directs (IED). M. Mahugu a indiqué qu'il fallait trouver une solution durable qui pourrait se traduire par une élimination de la dette, étant donné que les mesures prises jusqu'à présent pour son allégement n'ont pas porté leurs fruits. Il a appelé les pays développés à respecter leur engagement en fournissant notamment les ressources financières nécessaires pour permettre aux pays en développement de mettre en oeuvre les plans d'action des conférences et sommets des Nations Unies.

M. Mahugu a déclaré que la libéralisation du commerce mondial n'a pas eu que des effets positifs en Afrique, particulièrement, où elle a mis en danger les marchés traditionnels. Les pays africains ont donc besoin d'assistance de la communauté internationale pour diversifier leurs marchés, qui permettra à leur économie de croître et d'atteindre l'objectif du développement durable. Il a indiqué que le Kenya fait des efforts visant l'intégration régionale, notamment en coopération avec les Etats de l'Afrique de l'Est. Il a déclaré que les Nations Unies ont un rôle important à jouer dans les efforts de coopération économique internationale. Il faut renforcer le mandat de l'Organisation de manière à lui permettre de suivre les programmes d'action qui ont été adoptés à l'issue des conférences internationales. Les réformes des secteurs économique et social devraient renforcer et améliorer la coordination des activités du Conseil économique et social (ECOSOC) qui devraient assurer la mobilisation des ressources nécessaires pour le développement économique et social.

M. SONAM TSHERING SHERPA (Népal) s'associe à la déclaration du Président du Groupe des 77 et de la Chine. Il a constaté que de plus en plus de personnes bénéficient des progrès de la démocratisation. Les progrès accomplis dans le monde technologique, et plus particulièrement dans le domaine de l'informatique, ont donné une nouvelle justification au processus de mondialisation et de libéralisation de l'économie. La marginalisation constante des plus faibles et des plus pauvres a été responsable de l'isolement. La communauté internationale doit tout mettre en oeuvre pour une participation des PED qui est absolument indispensable pour l'intégration économique mondiale. L'ONU est très bien placée pour garantir cette participation.

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M. Sherpa a indiqué que l'Agenda pour le développement de l'ONU met bien en exergue la nécessité de la transparence et de l'équité des politiques économiques internationales. Lorsque l'on parle d'intégration dans le processus de mondialisation des PMA, il faut penser au redressement intérieur qui, quelquefois, frôle la catastrophe. Le ralentissement de la croissance économiques des PMA connaît en plus une diminution des IED. Il a indiqué qu'il fallait que les membres du Club de Paris respectent leur engagement concernant le rééchelonnement de la dette extérieure de ces pays. Il a ajouté qu'on ne peut remplacer l'APD par les flux d'IED.

M. Sherpa a indiqué que le manque d'accès direct à la mer pour les pays sans littoral provoque une contrainte qui est celle du manque d'intérêt de la part des investisseurs étrangers. Il faut que les pays développés apportent leur soutien en développant un accès plus important aux marchés mondiaux.

M. IGOR DZUNDEV (ex-République yougoslave de Macédoine) a déclaré s'associer à la déclaration du Luxembourg au nom de l'Union européenne. Il a jugé qu'il existe une tendance positive de la croissance mondiale, mais que cette tendance ne profite pas à tous, notamment aux pays en développement et aux pays à économie en transition. La mondialisation a eu des effets positifs. Mais elle a toutefois mise en danger les économies les plus faibles. Le rôle des institutions financières internationales devrait être beaucoup plus important et le rôle de la CNUCED et de l'OMC en particulier devrait être renforcé. Il a jugé importante l'adoption de l'Agenda pour le développement. Il a également mis l'accent sur l'Accord de coopération signé entre son pays et l'Union européenne. Il a mentionné les mesures législatives internes prises par son pays pour accéder à l'économie de marché. Le pays souffre cependant d'un chômage important, les investissements étrangers y étant insuffisants. La réforme du secteur bancaire est encore inachevée. L'économie de la Macédoine est dépendante de celle des pays de la région. Les efforts externes jouent un rôle important dans l'économie du pays. C'est pourquoi la Macédoine est en faveur de l'intégration des Balkans dans les structures économiques européennes, en particulier de l'union européennes.

M. MEHDI DANESH-YAZDI (République islamique d'Iran) a déclaré que comme tous les pays avaient déjà expliqué clairement quels étaient les problèmes liés aux différents points inscrits à l'ordre du jour de la deuxième Commission, il allait se concentrer sur deux points à savoir: le bilan de l'économie mondiale qui inspire des sentiments mitigés à la fois optimistes et pessimistes et l'élargissement du fossé entre les riches et les pauvres, le processus de mondialisation et la marginalisation des pays en développement les plus pauvres autant de phénomènes troublants. Pour lui, la solution du problème fondamental du développement réside dans l'équilibre à long terme entre les responsabilités nationales et internationales. M. Danesh-Yazdi a souscrit à la Déclaration faite par le représentant de la Tanzanie au nom du Groupe des 77 et de la Chine, notamment sur la responsabilité collective internationale en matière de développement. Une attention particulière doit

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être portée à son avis sur les pays les moins avancés. Cependant un problème conceptuel existe à savoir qu'il faut avoir une compréhension commune du développement. Dans les efforts entrepris dans tous les secteurs du développement, force est de constater que nombreux sont les contraintes auxquelles les PED doivent faire face.

M. Danesh-Yazdi a mis l'accent sur le suivi des conférences internationales qui doit se traduire non seulement par des discours mais surtout par des actes. Les ressources nécessaires pour ce faire ne sont ni rares ni mal canalisées, seule l'aide publique au développement laisse encore à désirer, a-t-il déclaré. Il faut une conception à long terme qui se préoccupe de la majorité des populations du monde et non pas de l'intérêt d'un petit groupe de pays privilégiés.

M. GEORGE SALIBA (Malte) a estimé que le défi le plus important à l'aube du XXIe siècle consiste à concilier les préoccupations nevironnementales et les besoins du développement. Les efforts en vue d'un développement durable, en particulier ceux des Nations unies, doivent se concentrer sur la lutte contre la pauvreté dans l'intérêt de la dignité humaine et de la justice sociale, et ceci alors que le fossé toujours croissant entre les riches et les pauvres a atteint des proportions alarmantes. Les questions du dévloppement durable doivent être examinées dans le cadre plus large de la qualité de la vie, a estimé le représentant. Malte estime que le monde ne pourra jouir de la paix et de la prospérité si les droits fondamentaux de l'homme ne sont pas respectés et si les Etats n'adoptent pas un sytème de gouvernement démocratique.

C'est dans un tel cadre que Malte entend consolider son développement économique. Alors même que nous tentons de réduire un déficit budgétaire inacceptable, nous prenons soin de ne pas porter atteinte aux aspects sociaux et humanitaires qui caractérisent la communauté nationale maltaise, a affirmé M. Saliba. Les intérêts d'un Etat ne peuvent être séparés du cadre régional et international, a rappelé le représentant. C'est particulièrement vrai pour les questions d'environnement et de développement. La dégradation de l'environnement ne connaît pas de frontières et il faut donc y répondre par des politiques de coopération régionale et internationale, afin de mettre en oeuvre les dispositions des conventions internationales déjà signées et qui peuvent donner des résultats dans un avenir proche. C'est notamment le cas pour les prochaines négociations de Kyoto sur le changement climatique. Les mêmes défis s'appliquent à la coopération pour le financement des activités de développement. Nous devons partager la responsabilité du développement harmonieux des générations présentes et futures, et cette responsabilité concerne non seulemnt la négociation d'accords, mais plus encore leur mise en oeuvre.

Malte est particulièrement préoccupée des inégalités démographiques et économiques qui se creusent dans la région méditerranéenne entre des pays du nord de plus en plus riches et un Sud sous-développé, où la détérioration des conditions de vie avive l'extrémisme. Les Nations Unies doivent accorder plus

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d'attention et consacrer plus de temps à la coordination d'actions efficaces tendant à apaiser les souffrances et à freiner la dégradation d'un environnement dans lequel vivent des milliards de personnes. Malte a toujours été à la pointe des initiatives régionales, y compris pour la mise en place de la Commission méditerranéene du développement durable dans le cadre de la Convention de Barcelone et du Programme d'action méditerranéen, a affirmé le représentant. Petit Etat insulaire, conscient de sa vulnérabilité et estimant que les principales menaces actuelles sont de nature sociale, économique et environnementale, Malte a pris depuis 20 ans, et plus encore depuis Rio, de nombreuses initiatives pour protéger l'environnement. Elle appelle notamment à la mise en oeuvre des engagements pris lors de la Conférence de la Barbade et espère un examen de celle-ci par l'Assemblée générale en 1999.

M. PHILIP DIMITROV (Bulgarie) a rappelé que son pays s'est déjà associé à la déclaration prononcée du représentant du Luxembourg au nom de l'Union européenne et de plusieurs autres Etats. Il a réitéré le soutien de son pays au processus de réforme des Nations Unies et a souhaité que le nécessaire consensus des Etats soit acquis au plus vite. Il est particulièrement important de renforcer le rôle de l'Organisation dans la promotion de la coopération internationale en faveur du développement et d'un partenariat pour un développement durable. La Bulgarie se réjouit notamment de la rationalisation des fonds et programmes des Nations Unies spécialisés dans l'assistance économique, qui devrait permettre une amélioration de la coordination entre les différentes institutions travaillant dans le même domaine. Dans ce cadre, la Bulgarie se réjouit de la transformation du bureau du PNUD installé à Sofia en un centre expérimental spécialisé dans l'assistance au développement.

Le représentant a noté que la mondialisation présente à la fois des opportunités et des risques. le coût de la mondialisation peut être atténué par des mesures saines dans les domaines social, économique et de la protection de l'environnement. Il a estimé que son pays, avec ses ressources limitées, a réalisé toute une série d'objectifs très importants. M. Dimitrov a rappelé que les conséquences défavorables sur des pays tiers des sanctions imposées par le Conseil de sécurité, en application du Chapitre VII de la Charte, représentent un problème très important pour son pays. Il a réaffirmé que le poids de ces conséquences devait être partagé par la communauté mondiale et a rappelé les résolutions déjà adoptées en ce sens par l'Assemblée générale.

Mme GERALDINE BENEKE (Salvador) a déclaré que son pays souscrivait à la Déclaration du représentant de la Tanzanie au nom du Groupe des 77 et la Chine. Il est important de promouvoir la coopération économique et sociale. Obtenir des avantages de la mondialisation n'est pas chose évidente dans tous les PED. Les flux d'investissements de capitaux ne sont pas répartis de manière équitable. L'APD n'a cessé de diminuer au cours des dernières années. Mme Beneke indique que cette aide est indispensable pour assurer le

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développement durable et que les priorités nationales de développement doivent être prises en considération et garanties même lorsqu'il s'agit d'assistance internationale. Elle a lancé un appel aux pays développés à respecter leur engagement du 0,7% du PNB en faveur de l'APD.

En parlant de la relance économique dans son pays, Mme Beneke a indiqué que l'inflation a été réduite de 10% en 1996 et elle espère que cela continue en 1997. La libéralisation du marché international, et plus particulièrement des dispositions du cycle de l'Uruguay et des travaux de l'OMC, recherche un commerce libre et équitable de biens et de capitaux. L'élimination des barrières douanières reste encore un idéal qui n'est pas devenu réalité pour tous. Mme Beneke a indiqué que les pays développés ont soumis des conditions aux produits venant du monde en développement.

Mme Beneke a déclaré que certains engagements politiques ont été tenus dans le suivi de la Conférence de Rio. En matière d'environnement, elle a encouragé les pays à mener à bien l'établissement d'objectifs clairs à Kyoto pour réduire, entre autres, les gaz à effet de serre. Mme Beneke a indiqué que M. Rodriguez, ressortissant du Salvador, recevra un prix aux Nations Unies pour sa contribution à la lutte contre la pauvreté avec son projet international de reboisement.

M. RI KWANG NAM (République populaire démocratique de Corée) a rappelé qu'une série de conférences internationales ont été organisées au début des années 90 à partir du postulat commun qu'il ne peut y avoir de paix durable sur la planète sans développement durable. Ces réunions ont produit des décisions politiques et des programmes d'action destinés à renforcer la coopération internationale en faveur du développement. En particulier, l'Agenda pour le développement, adopté après plusieurs années de difficiles négociations, définit les grandes priorités du développement et fournit des lignes directrices pour les activités de l'ONU en matière de coopération internationale en faveur du développement économique et social. Pourtant, les inégalités entre pays continuent de se creuser et de nombreuses délégations ont mis en lumière les conséquences négatives de la mondialisation lors du présent débat général ou devant l'Assemblée générale. Pire, l'aide publique au développement ne cesse de diminuer. Du coup, des pays en développement, surtout les moins avancés, se trouvent marginalisés. La communauté internationale doit en priorité établir des relations économiques équitables fondées sur le partenariat appliquant les engagements et mettant en oeuvre les plans d'action adoptés lors des conférences internationales. Sinon, aucun pays ne pourra compter sur une coopération sincère dans le domaine du développement durable et les défis ne pourront être correctement relevés.

Il faut accorder des conditions préférentielles aux pays en développement dans le commerce international, a estimé le représentant, pour qui aucune condition préalable sans rapport avec le commerce ne devrait être imposée. De même, personne ne devrait pouvoir empêcher un Etat de choisir sa propre voie vers le développement. Quant aux sanctions économiques, elles

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devraient être interdites. Le représentant a appuyé l'idée de réunir une conférence internationale sur le financement de l'aide au développement. Il a estimé qu'il faut restructurer l'ONU pour qu'elle puisse apporter une plus grande contribution en faveur du développement économique et social des pays en développement.

M. ION GORITZA (Roumanie) a appuyé sans réserve la Déclaration du Luxembourg au nom de la Communauté européenne et des Etats associés. La mondialisation croissante rend plus nécessaire que jamais, a-t-il affirmé, la réforme des Nations Unies. Les Etats Membres au sein de cette assemblée ont l'occasion historique de répondre aux besoins de paix et de prospérité pour tous. Ces propositions seront bénéfiques pour l'Organisation et pour ses Etats membres.

M. Goritza a déclaré qu'il faut donner un nouvel élan aux travaux de la Deuxième Commission et a offert quelques suggestions à cet égard. A l'ère de la mondialisation, l'interdépendance croissante entre Etats exige une assistance plus grande des institutions internationales comme la Banque mondiale et le FMI. L'intégration et la coopération économique régionale sont également des processus importants pour la mondialisation, dans la mesure on elles assurent une meilleure productivité aussi bien aux niveaux national que régional. Une réduction constante du secteur public doit s'accompagner d'une augmentation constante du rôle du secteur privé qui devient une force motrice de la mondialisation.

M. Goritza a indiqué que les petites et moyennes entreprises sont devenues les plus appropriées aux différents types de marchés, et ce, par leur dynamisme, leur mobilité et leur flexibilité. Elles s'adaptent également plus facilement aux diverses réalités. A présent que le concept de développement durable est accepté par tous, il faudrait redéfinir le concept du partenariat qui pourrait devenir un jeu d'où chacun sort gagnant.

M. Goritza a noté que le Département des affaires économiques et sociales devient un département central dans l'optique de la réforme. Reconnaissant l'importance de la restructuration de ce département, il a suggéré qu'il s'occupe entre autres de promouvoir la dynamique du débat du développement économique et social au sein des Nations Unies, ainsi que de la coordination de l'échange d'information entre les différentes institutions spécialisées. Ce Département devrait aussi assurer et contrôler le suivi des grandes conférences de l'ONU. De nouvelles analyses reflétant des nouvelles tendances socio-économiques devraient être régulièrement publiées par ce Département.

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