IL EST SUGGERE QUE L'ASSEMBLEE GENERALE SE REUNISSE EN SESSION EXTRAORDINAIRE SUR LE SUIVI D'HABITAT II
Communiqué de Presse
AG/EF/202
IL EST SUGGERE QUE L'ASSEMBLEE GENERALE SE REUNISSE EN SESSION EXTRAORDINAIRE SUR LE SUIVI D'HABITAT II
19961107 APRES-MIDI AG/EF/202 La Deuxième Commission achève son débat général sur les questions de commerce et de développement ainsi que sur les produits de baseLa Commission économique et financière (Deuxième Commission) a été saisie cet après-midi d'un projet de résolution intitulé Application des décisions adoptées par la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (HABITAT II). Aux termes de ce projet, l'Assemblée générale déciderait de convoquer, en 2002, une session extraordinaire de l'Assemblée générale qui procéderait à une étude et à une évaluation générales concernant l'application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (HABITAT II). Elle a été saisie en outre d'un projet de résolution portant sur les produits de base par laquelle l'Assemblée générale engagerait les pays développés à continuer d'appuyer les efforts faits par les pays en développement, en particulier, les pays africains, pour diversifier leurs produits de base.
La Commission a conclu son débat général sur les questions de commerce et de développement ainsi que sur les produits de base. Sont intervenus dans ce cadre les représentants des pays suivants : Japon, Uruguay, Philippines, Sénégal, Afrique du Sud, Iran, Venezuela, Ouganda, Egypte, Inde, Niger, Libye, Bangladesh et Ghana. Un représentant du Forum du Pacifique Sud est également intervenu. Un inspecteur du Corps commun d'inspection a fait une déclaration.
La Commission a entendu les représentants qui ont regretté que les pays en développement, et en particulier les pays africains et les pays les moins avancés, n'aient pas tiré les bénéfices escomptés des Accords conclus au terme du cycle d'Uruguay. Les intérêts de ces pays doivent être protégés et des compensations doivent être fournies, chaque fois qu'elles sont applicables, aux pays en difficulté, a-t-il été souligné. La réunion de Singapour devait être l'occasion de faire le bilan de la mise en oeuvre des Accords et d'arrêter une stratégie favorable aux pays les moins avancés, ont estimé certains intervenants. D'autres ont noté que la mondialisation et la libéralisation de l'économie ont eu des effets négatifs sur l'économie des pays en développement, et que par conséquents, des mesures compensatoires devraient être envisagées pour venir en aide aux pays les moins avancés.
La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain vendredi 8 novembre à 16 heures.
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Développement durable et coopération économique internationale
Aux termes du projet de résolution intitulé "Application des décisions adoptées par la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (HABITAT II) (A/C.2/51/L.15), l'Assemblée générale demanderait à tous les gouvernements, organismes des Nations Unies et autres acteurs s'occupant des établissements humains et des problèmes de gestion urbaine, tels que les autorités locales, les organisations intergouvernementales et non gouvernementales, les parlementaires, le secteur privé, les syndicats, les milieux universitaires et les autres groupes communautaires, d'appliquer pleinement et efficacement la Déclaration d'Istanbul sur les établissements humains et le Programme pour l'habitat et d'assurer à ces deux instruments la diffusion la plus large possible. L'Assemblée demanderait à tous les gouvernements de créer des mécanismes participatifs pour l'application, l'évaluation, l'examen et le suivi du Programme pour l'habitat et des plans d'action nationaux, ou de renforcer les mécanismes existants selon qu'il conviendra.
L'Assemblée déciderait en outre de convoquer en 2002 une session extraordinaire de l'Assemblée générale qui procéderait à une étude et à une évaluation générales concernant l'application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (HABITAT II), en précisant notamment les obstacles rencontrés, afin d'examiner les mesures et les initiatives à prendre dans l'avenir.
L'Assemblée demanderait au Conseil économique et social de réexaminer le mandat de la Commission des établissements humains, conformément à la résolution 50/227 afin de le renforcer compte tenu des responsabilités incombant à la Commission dans la mise en oeuvre du Programme pour l'habitat (...). Elle déciderait que la Commission (...) suivra, contrôlera et évaluera la mise en oeuvre du Programme pour l'habitat aux niveaux national, régional et international. Elle déciderait également que, à partir de 1997, la Commission des établissements humains se réunirait tous les ans afin de suivre de façon continue et d'accélérer la mise en oeuvre des décisions et recommandations de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (HABITAT II) aux niveaux national, régional et international. Elle réaffirmerait que le Centre des Nations Unies pour les établissements humains serait l'organe chef de file et l'organe de coordination, à l'intérieur du système des Nations Unies, pour la mise en oeuvre du Programme pour l'habitat.
Questions de politique macro-économique
La Commission économique et financière a examiné un projet de résolution sur les "Produits de base" (A/C.2/51/L.14) aux termes duquel l'Assemblée se féliciterait des résultats de la neuvième Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement. L'Assemblée reconnaîtrait que c'est aux pays en développement lourdement tributaires des produits primaires qu'il incombe au premier chef de continuer à promouvoir une politique intérieure et un environnement institutionnel qui encouragent la diversification et renforcent la compétitivité.
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L'Assemblée soulignerait qu'il faut créer d'urgence un environnement international plus favorable aux politiques internationales de soutien de façon à améliorer le fonctionnement des marchés des produits de base grâce à des mécanismes efficaces et transparents de formation des prix, notamment à l'institution de bourses de marchandises et à l'utilisation d'instruments de gestion des risques en ce qui concerne les prix des produits de base. Elle engagerait les pays développés à continuer d'appuyer les efforts faits par les pays en développement, en particulier les pays africains, pour diversifier leurs produits de base. L'Assemblée soulignerait qu'il importe que les pays en développement traitent une part importante de leurs produits de base, et insisterait à cet égard sur la nécessité qu'ils obtiennent de nouveaux débouchés pour leurs produits de base traités et semi-traités. Elle engagerait les producteurs et les consommateurs de produits de base à intensifier leurs efforts visant à renforcer leur coopération et leur assistances mutuelles.
L'Assemblée demanderait à l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture de continuer à prêter un appui technique au secteur alimentaire de base des pays en développement, en particulier des pays importateurs nets de produits alimentaires, en les aidant notamment à respecter les engagements qu'ils ont souscrits dans le cadre du cycle d'Uruguay.
Déclaration
M. FRANCESCO MEZZALAMA, Inspecteur du Corps commun d'inspection (CCI), a présenté les résultats de l'évaluation effectuée par le CCI sur le soutien fourni par les organisations du système aux pays en développement d'Asie et du Pacifique. Il a indiqué que le CCI avait constaté que ce soutien a été très positif dans le domaine de la science et de la technologie au service du développement. La façon dont certains projets ont été soutenus par les organisations sont de véritables cas d'école de ce que le système des Nations Unies devrait faire pour aider au développement des capacités technologiques et scientifiques des pays en développement, a-t-il déclaré. L'inspecteur a fait observer que l'expérience asiatique en matière de développement et d'application de la science et de la technologie offre des exemples intéressants pour les autres pays en développement. Il a estimé que les organisations du système occupent une position unique pour faire connaître cette expérience à travers les mécanismes interrégionaux Sud-Sud et qu'elles devraient recourir plus systématiquement à l'exemple fourni par ces régions.
Débat
M. KEN OKANIWA (Japon) a observé que le rôle de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement est de promouvoir l'intégration des pays en développement et en particulier des pays les moins avancés à l'économie mondiale. Il a estimé que la coopération Sud-Sud dans le domaine du commerce et de l'investissement doit être encouragée et a indiqué que le Japon est favorable à ce que l'on mène une analyse des expériences des pays d'Asie de l'Est en matière de développement et que l'on évalue la possibilité de répéter ces expériences pour résoudre les problèmes rencontrés en Afrique. Le Japon a apporté une contribution de 300 000 dollars au projet de la CNUCED intitulé "Développement en Asie de l'Est : Une leçon pour un nouvel environnement mondial".
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Le représentant a également indiqué que son pays a contribué pour 450 000 dollars au projet de la CNUCED intitulé "Diversification du secteur des produits de base africains grâce à la coopération Sud-Sud. Un projet triangulaire en faveur d'une collaboration technique et économique en matière de commerce et d'investissement". Il a jugé nécessaire que les activités de la CNUCED soient reflétées dans la politique d'ajustement structurel des institutions de Bretton Woods ainsi que dans les efforts du PNUD en matière de création de capacité.
M. BORIS SVETOGORSKY (Uruguay) a indiqué que les différents déséquilibres économiques et financiers qui existent entre les nations industrialisées et les pays en développement, conjugués aux difficultés inhérentes à la dette extérieure, du protectionnisme commercial et le manque de ressources internationales destinées à la coopération au développement engendrent une conjoncture mondiale qui requiert une attention spéciale. Il a expliqué que la première urgence est de créer un cadre politique qui permette aux pays en développement et à économie en transition de progresser dans le domaine économique. L'inclusion de cette préoccupation dans le plan à moyen terme des Nations Unies pourrait confirmer la nécessité d'établir une collaboration entre la CNUCED et l'OMC dans un objectif de complémentarité face à la conjoncture économique actuelle. M. Svetogorsky s'est déclaré opposé à l'application de mesures ou sanctions unilatérales de nature extraterritoriale car elles ne sont pas en conformité avec les principes fondamentaux du droit international. Il a mis en avant l'intégration et a donné pour preuve l'efficacité productive, l'élan imprimé aux investissements étrangers et les résultats encourageants du développement technologique de l'Uruguay. Le représentant a appuyé les processus régionaux et sous-régionaux d'intégration économiques qui améliorent les possibilités de développement et donne une nouvelle dynamique au commerce. Il a cité l'initiative de création d'une zone de libre-échange en Amérique latine, sous l'impulsion du MERCOSUR, et les dialogue en cours entre les pays du Groupe andin, comme des preuves tangibles des heureuses réalisations de la région. Il a suggéré que soit renégocié à Singapour l'aspect agricole des Accords d'Uruguay et a conclu en mettant l'accent sur l'interaction entre le commerce et le développement et sur le fait que l'assistance au développement est une question politique. L'un des principaux facteurs de développement résidera dans l'assistance économique prêtée à bon escient aux destinataires appropriés.
M. FELIPE MABILANGAN (Philippines), au nom des pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE), a indiqué que les pays de l'ANASE sont satisfaits des réalisations de la CNUCED depuis sa création en 1964. Ils saluent également les résultats de la neuvième session de la Conférence qui réaffirment que la CNUCED est le principal organe des Nations Unies en matière de gestion intégrée du développement et des questions qui s'y rattachent dans les domaines du commerce, des finances, de la technologie, de l'investissement et du développement durable. Ils sont convaincus que la CNUCED est particulièrement bien placée pour participer à un examen complet des questions nouvelles et émergentes liées directement au commerce.
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C'est pour cette raison que ces questions nouvelles devraient être d'abord soigneusement étudiées par la CNUCED. Le représentant a déclaré que les pays de l'ANASE se félicitent des résultats des négociations du cycle d'Uruguay et demandent leur application immédiate. Ils espèrent que la Conférence ministérielle de Singapour donnera l'élan nécessaire à une mise en oeuvre rapide de ces accords.
M. OUMAR DEMBA BA (Sénégal) a observé que la conclusion du cycle d'Uruguay ainsi que la création de l'OMC traduisent un acte de foi de la communauté international dans l'aménagement d'un système commercial intégré, propice à l'intensification des échanges et fondé sur le respect des règles d'équité, de transparence et de non-discrimination. Il a ajouté que, si du point de vue de ses objectifs institutionnels et de son dispositif réglementaire le système commercial international offre à tous les pays de réelles opportunités de croissance et de développement, le partage inégal des avantages nés de la libéralisation enseigne en réalité que pour la quasi totalité des pays en développement les conditions d'une pleine intégration dans ce système sont loin d'être réunies.
Il s'est demandé comment des pays dépendants d'un nombre restreint de produits de surcroît injustement rémunérés, auquel s'ajoute l'effritement progressif des régimes préférentiels accordés par différents arrangements multilatéraux, et qui se heurtent trop souvent à des barrières tarifaires et non tarifaires rigides peuvent tirer bénéfice du système commercial actuel. La perpétuation de ce cercle vicieux, outre les énormes pertes en devise qu'elle entraîne, retarde considérablement le processus d'industrialisation des pays en développement. Le représentant a adhéré au Programme global d'assistance technique en faveur de l'Afrique conjointement élaboré par l'OMC, la CNUCED et le Centre du commerce international avec, entre autres priorités, l'identification des possibilités commerciales résultant du cycle d'Uruguay; un plus grand accès aux informations commerciales et aux techniques du commerce extérieur; et des conseils pratiques sur le type de législation nationale requise pour respecter les obligations commerciales multilatérales.
M. MATHE DISEKO (Afrique du Sud) a observé que la neuvième session de la CNUCED à Midrand a clairement consacré l'opportunité offerte à la communauté internationale de renouveler son engagement en faveur d'un partenariat effectif et équilibré entre pays développés et en développement. L'esprit de partenariat qui a régné à Midrand devrait être une source d'inspiration et orienter les activités de mise en oeuvre. La CNUCED revitalisée, née à Midrand, demande l'appui de tous les Etats Membres qui doivent tous faire montre de leur volonté politique. Les pays africains et les moins avancés sont touchés plus que d'autres par les tendances actuelles de l'économie mondiale. Il s'est félicité de la coopération étroite qui existe déjà entre cette organisation et l'OMC. M. Diseko a jugé particulièrement méritoires les actions menées dans le cadre de l'initiative en faveur de l'Afrique dans les années 90 et les efforts dans la mise en oeuvre de l'UN-NADAF. D'autre part, la Conférence de la Communauté pour le développement de l'Afrique austral (SADEC) sur le commerce international qui a eu lieu en février 1996 en Afrique du Sud a donné naissance, un mois plus tard, au Protocole de la SADEC sur le commerce.
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Il s'agit là de mesures importantes visant à intégrer les relations économiques de la région, pour restaurer la valeur réelle des monnaies, juguler l'inflation et équilibrer les finances publiques. Le représentant a évoqué les accords de paix de Lusaka sur la situation en Angola qui ne manqueront pas de favoriser la stabilité de la région et son développement économique.
Il a fait état de l'adoption par la SADEC de la stratégie sur le commerce, le développement et la promotion dont les objectifs consistent à resserrer la communauté régionale et à établir des investissements orientés vers les exportations en ouvrant de nouvelles opportunités aux produits et marchés. Il a rappelé l'engagement de la SADEC à la coopération Sud-Sud et a évoqué plusieurs accords avec des organisations régionales en Asie, Afrique et Amérique latine. En ce qui concerne la coopération Nord-Sud, M. Diseko a salué les résultats de la Conférence ministérielle SADEC/Union européenne qui vient de se terminer à Windhoek, en Namibie, ainsi que la Déclaration de Berlin qui l'a précédée.
M. MOHAMMAD-ALI ZARIE-ZARE (Iran) a fait observer qu'une coopération constructive et réelle entre la CNUCED et l'OMC fondée sur la complémentarité de leurs fonctions et tenant compte de l'avantage comparé de la CNUCED sur les questions de développement liées au commerce et d'investissement devait être instaurée. La CNUCED devrait également aider à optimaliser les effets positifs de la mondialisation et de la libéralisation de l'économie en aidant à l'intégration effective des pays en développement dans le système du commerce international. Le représentant a remercié le Secrétaire général pour son rapport sur les mesures destinées à améliorer la situation du transport en transit en Asie centrale. La République islamique d'Iran attache une grande importance à la coopération régionale en Asie et dans le Pacifique, a-t-il indiqué. Pour cette raison, elle estime que l'extension du réseau routier en Asie est primordiale pour la promotion du développement économique et social de la région dans la mesure où il favorise le commerce. Dans ce contexte, l'Iran a créé et développé un réseau de communications ferroviaire, aérien, maritime et routier reliant le pays aux Etats d'Asie centrale en investissant dans des projets d'un montant de plusieurs milliards de dollars. A titre d'exemple, le dernier tronçon de la route de la soie qui relie le Nord-Est de l'Iran au Turkménistan a été achevé en 1996. Il a insisté sur l'importance de l'aide financière, technique et technologique dans ce domaine.
M. IEREMIA TABAI (Forum du Pacifique Sud) a fait observer que les questions touchant à la macro-économie et au commerce, traitées par la Deuxième Commission, intéressaient particulièrement le Forum du Pacifique Sud, un groupement politique d'Etats indépendants du Pacifique. Il a souligné que ces Etats avaient accompli des progrès considérables dans ces domaines. Le lien existant entre une bonne gestion des affaires publiques et une économie solide est désormais reconnu par les Etats de la région. Ils sont tombés d'accord sur le fait que la réforme économique exige un engagement politique au plus haut niveau, le sens de la responsabilité, la transparence et une participation de la communauté. Au niveau national, les mesures adoptées comprennent des réductions substantielles dans la fonction publique, la privatisation du secteur public, des réformes fiscales et la réduction des subventions aux entreprises nationalisées.
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Les Etats du Pacifique Sud ont compris qu'ils ne pouvaient pas se permettre d'être laissés de côté par les développements mondiaux, a indiqué le représentant. La participation totale de ces Etats n'est peut-être pas la meilleure option pour eux. Devenir membre de l'OMC entraîne des responsabilités administratives que nombre d'entre eux ne peuvent assumer. En conséquence, ils ont choisi de calquer leurs réformes dans les domaines du commerce et du développement sur les normes définies par l'OMC, signalant ainsi aux investisseurs potentiels que la région du Forum souhaite sérieusement encourager et promouvoir l'investissement étranger direct.
M. AMADEO VOLPE (Venezuela) a estimé que la neuvième Conférence sur le commerce et le développement et la prochaine réunion ministérielle de l'OMC sont deux événements qui visent la mise en place d'un système commercial multilatéral équitable, sûr, transparent et normatif. La volonté politique manifestée confirme qu'il est possible d'avancer avec détermination dans les domaines du commerce, y compris les plus délicats, même si la mise en oeuvre des décisions ne se fera pas sans difficulté. La réunion de Singapour permettra d'évaluer dans quelle mesure ont été appliqués les Accords du cycle d'Uruguay. L'ordre du jour de cette réunion devrait être équilibré sur la base de critères sélectifs pour traiter les thèmes en relation avec le commerce international. Pour le règlement des controverses, il a salué la nouvelle procédure de l'OMC citée dans le rapport du Secrétaire général A/51/270. Il a jugé importante la relation entre le commerce et le développement, la coopération entre la CNUCED et l'OMC, le FMI et la Banque mondiale, notamment à la lumière du sens que revêtent les politiques monétaire et financière pour le développement économique des pays.
M. HAROLD ACEMAH (Ouganda) a fait observer qu'à l'approche de la réunion ministérielle de l'OMC, des pressions continuent à se manifester pour que soient inscrites à l'ordre du jour ce qu'il est convenu d'appeler les nouvelles questions. Il a indiqué que sa délégation souhaite d'abord évaluer les implications de ces propositions et leurs effets sur la politique commerciale avant qu'elles ne soient examinées par l'OMC. Les conseils et l'analyse de la CNUCED seraient à cet égard une contribution importante, a-t-il souligné.
En ce qui concerne la restructuration en cours à la CNUCED, le représentant a insisté sur le fait que les réformes ne doivent ni porter atteinte au mandat de la CNUCED ni compromettre son indépendance sur les questions de politique. Il a estimé que l'édification d'un partenariat en faveur du développement au niveau du système et le renforcement de la coopération avec les institutions de Bretton Woods dans les domaines couverts par le mandat de la CNUCED étaient impératifs.
M. ADEL ABDELLATIF (Egypte) a rappelé que les pays en développement ont grandement contribué aux négociations du cycle d'Uruguay en vue d'établir un système qui veille à l'établissement de libres échanges commerciaux, au démantèlement des barrières protectionnistes et à la non-discrimination. Force est de constater que nombre de pays en développement rencontrent des difficultés à leur accès aux marchés et l'on voit se profiler de nouveaux critères qui n'ont jamais été négociés.
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Il a évoqué les efforts de réforme engagées par les pays en développement pour s'adapter aux nouvelles exigences du commerce international, tout en insistant sur la promotion des ressources humaines et celle des entreprises. Les pays en développement appellent à ce que le système commercial international tienne compte de leurs efforts et leurs besoins.
La réunion ministérielle de Singapour devra évaluer les possibilités d'accès des pays en développement aux marchés. Il serait prématuré d'engager des négociations sur de nouveaux sujets, car le mieux serait de se concentrer sur les questions qui avaient fait déjà l'objet d'un accord mais qui nécessitent quelques rectifications dans leur orientation. A Midrand, la communauté internationale a abouti à un consensus sur le rôle de la CNUCED en tant qu'organe efficace de promotion du commerce et du développement qui serait l'organe principal des Nations Unies chargé d'examiner la relation entre commerce et développement et l'impact du commerce sur les investissements. Cette mission se fonde sur l'équilibre entre les aspects anciens et nouveaux du commerce international. Il est important de soutenir cette organisation car il est un modèle réussi de la réforme du système des Nations Unies.
M. KAMALUDDIN AHMED (Inde) a fait observer que si certains pays avaient tiré des bénéfices considérables de l'augmentation des échanges commerciaux, la Commission devait prendre en compte le fait que les pays en développement doivent encore améliorer les termes de l'échange en ce qui concerne leurs exportations. Les intérêts de ces pays doivent être protégés et des compensations doivent être fournies, chaque fois qu'elles sont applicables, aux pays en difficulté. Il faut les aider à corriger leurs déséquilibres structurels et à absorber les avancées technologiques. Leurs propres efforts doivent être complétés par les institutions financières et celles intervenant dans le secteur du commerce international. Le représentant a estimé que la réunion de Singapour devait être l'occasion de faire le bilan de la mise en oeuvre des Accords du cycle d'Uruguay. Ce bilan doit identifier les progrès enregistrés et les échecs exigeant des efforts renouvelés et concertés de façon à stimuler cette mise en oeuvre dans les différents domaines en particulier en ce qui concerne l'exportation des pays en développement. Il faut également que cette réunion ne soit pas perturbée par des idées nouvelles et inacceptables, a-t-il déclaré.
M. BACHARD ISSOUFOU (Niger) a estimé que malgré la qualité et la pertinence des informations figurant dans le rapport du Secrétaire général de la CNUCED, il constate l'absence de propositions concrètes suffisantes pour mettre fin aux attitudes des opérateurs économiques internationaux, véritables responsables du cercle vicieux du sous-développement dans lequel se trouve enfermée l'économie des pays en développement et celles des pays les moins avancés en particulier. Le rapport indique que le défi à relever consiste, aux niveaux national et international, à créer les conditions voulues pour que le courant des investissements et des échanges dans le monde contribuent à combler les disparités économiques et sociales à l'intérieur des nations et entre elles, a noté le représenté. Ce défi peut consister, en un premier temps, à créer les conditions d'assurer à chaque individu, le minimum vital au plan de l'alimentation, de la santé et de l'éducation, et cela, quel que soit le niveau de développement que les uns et les autres peuvent atteindre.
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Il a indiqué qu'à cet égard, les déclarations d'intention ne suffisent pas pour faire tomber les obstacles de toute nature, qui empêchent les populations des pays en développement de bénéficier des produits de leur travail. Les Nations Unies devraient trouver des formules capables de mettre fin aux spéculations financières et boursières sur les produits de base, et de contrôler les flux commerciaux et financiers internationaux, afin de sauvegarder les intérêts des nations économiquement faibles.
M. HADI ASBAIE (Jamahiriya arabe libyenne) a attribué notamment la faiblesse de l'économie des pays en développement au fardeau de la dette et aux mesures coercitives imposées à certains d'entre eux et au fait que les pays développés ont failli à leurs engagements. Les pratiques de consommation à l'échelle mondiale de nos jours et les moyens d'information, et leur imposition dans les marchés des pays en développement ont converti les populations en développement en consommateurs de produits en contradiction flagrante avec leurs besoins réels et leur culture, de même qu'avec les décisions de toutes les conférences internationales sur le développement. Le représentant a mis en valeur les efforts des Nations Unies et des institutions spécialisées dans le cadre du renforcement de la coopération économique internationale entre les pays du monde, en vue de rapprocher les positions et de favoriser un partenariat équilibré entre pays développés et en développement. Certains pays développés persistent à imposer leur diktat aux pays en développement, en maintenant des mesures coercitives contre des populations en développement, parmi elles celle de Libye, a observé le représentant. Il a appelé à l'amélioration des marchés pour les produits de base et a dénoncé l'imposition de l'embargo, le gel d'avoirs et l'imposition de mesures extraterritoriales qui constituent une violation de la souveraineté des pays et du droit international. Les Nations Unies et leurs institutions doivent assumer leur rôle irremplaçable dans l'établissement et le maintien d'un dialogue en vue d'une coopération économique mondiale plus équitable et avantageuse pour tous.
M. MUHAMMAD ALI SORCAR (Bangladesh) s'est félicité de l'évolution de la CNUCED et des efforts fournis par les Etats Membres, de concert avec le Secrétariat, pour donner de nouvelles orientations aux travaux futurs de l'Organisation. Il a considéré que la 43ème session du Conseil du commerce et du développement a pris une série d'importantes décisions, en particulier l'élaboration de programmes nationaux intégrés pour le développement des capacités des exportations et services des pays les moins avancés. Il a salué la création du Fonds spécial pour ces pays qui représentera la pierre angulaire de la mise en oeuvre de ces programmes nationaux de la CNUCED. A Midrand, il a été convenu de traiter la question des pays les moins avancés d'une manière transversale et le bureau du coordonnateur spécial pour les PMA a été mis en place. D'autre part, un comité spécial, sous l'égide du Secrétaire général de la CNUCED fournira les directives nécessaires en vue de l'application des activités élargies de la CNUCED dans les pays les moins avancés. M. Sorcar a estimé que la réunion ministérielle de Singapour est un événement de taille qui exigera des membres de l'OMC d'accorder l'attention nécessaire aux problèmes auxquels sont confrontés les PMA dans la réalisation des Accords du cycle d'Uruguay et a appelé la réunion à adopté un plan d'action pour les PMA qui contiendrait des mesures concrètes dans le secteur de l'accès aux marchés, y compris l'élimination immédiate de toutes mesures tarifaires et non tarifaires sur toutes les exportations futures en provenance de cette catégorie de pays.
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M. MESSIE AMOAH (Ghana) a déclaré que la mondialisation et la libéralisation croissantes de l'économie conduisent à l'interdépendance et à l'établissement de liens plus étroits dans les relations économiques et commerciales. Simultanément, les flux commerciaux internationaux augmentent, offrent de nouvelles opportunités et présentent de nouveaux défis. Les tendances récentes de l'économie internationale ont déjà obligé les pays en développement à engager des réformes drastiques afin de créer les conditions internes nécessaires à leur intégration dans le système commercial international. Malgré cela, leurs efforts tendant vers la croissance économique et l'expansion commerciale n'ont pas abouti puisqu'ils sont constamment confrontés à un environnement économique international hostile caractérisé notamment par les tendances au protectionnisme et une dégradation des termes de l'échange commercial. Les pays en développement ont bien voulu accepter le remplacement de l'accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) par l'Organisation mondiale du commerce (OMC) car ils nourrissaient le grand espoir de tirer profit de l'établissement d'un régime commercial multilatéral plus solide qui constituerait un mécanisme fiable de résolution des conflits et assurerait un système réglementé, prévisible et non-discriminatoire. Au contraire, de nouvelles formes de mesures protectionnistes de nature non économiques sont introduites dans le système commercial international pour frustrer les espoirs d'intégration des pays en développement. Le représentant s'est déclaré gravement préoccupé par les effets pervers de la concurrence et les nouveaux risques imposés par les Accords du cycle d'Uruguay aux pays les plus pauvres, surtout ceux d'Afrique, en raison de l'érosion du système généralisé des préférences. Il a suggéré que toutes ces questions soient sérieusement examinées par la réunion de Singapour, sur la base d'un mécanisme ouvert qui garantisse la participation de tous.
Parlant de la situation critique de l'Afrique et du fait que l'on attribue ses difficultés à son incapacité de se diversifier en matière économique et de dépendre totalement de ses produits de base, le représentant a considéré qu'il est du devoir de la communauté internationale d'assister les producteurs de produits de base à gagner plus, grâce à des politiques touchant à la diversification, la valeur ajoutée, la formation et les réformes fondamentales du mécanisme de commercialisation de leurs produits.
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