Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur le Soudan
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois d’avril, M. Jérôme Bonnafont (France):
Les membres du Conseil de sécurité se sont déclarés vivement préoccupés par l’escalade de la violence, constatée notamment à l’intérieur et autour d’El-Fasher, au Darfour septentrional.
Les membres du Conseil ont fermement condamné les attaques répétées menées ces derniers jours par les Forces d’appui rapide contre El-Fasher ainsi que contre les camps de déplacés de Zamzam et d’Abou Chok. Ils se sont déclarés profondément préoccupés par les informations selon lesquelles les attaques perpétrées par les Forces d’appui rapide auraient fait au moins 400 morts parmi les civils, dont des enfants et au moins onze travailleurs humanitaires. Ils ont demandé que les Forces soient tenues responsables de ces attaques.
Rappelant la résolution 2736 (2024), les membres du Conseil ont exigé une nouvelle fois que les Forces d’appui rapide mettent fin au siège d’El-Fasher et redemandé l’arrêt immédiat des combats et la désescalade à l’intérieur et autour de la ville.
Les membres du Conseil ont demandé aux parties au conflit de protéger les civils et d’honorer les obligations qui leur incombaient en vertu du droit international, notamment le droit international humanitaire, ainsi que d’appliquer la résolution 2736 (2024) et de respecter les engagements qu’elles avaient pris dans la Déclaration de Djedda. Ils ont également demandé que les Forces d’appui rapide et tous les auteurs d’attaques visant des civils ou de violations des droits humains ou d’atteintes à ces droits au Soudan soient tenus responsables.
Les membres du Conseil ont demandé à toutes les parties au conflit de respecter et de protéger le personnel, les locaux et les biens humanitaires, conformément aux obligations qui leur incombaient en vertu du droit international. Ils ont demandé aux parties de permettre et de faciliter un accès humanitaire sûr et sans entrave à tout le territoire soudanais, conformément aux dispositions applicables du droit international et aux principes directeurs des Nations Unies en matière d’aide humanitaire, en particulier l’humanité, l’impartialité, la neutralité et l’indépendance.
Les membres du Conseil ont exprimé leur profonde inquiétude au sujet du conflit au Soudan, à l’occasion de son deuxième anniversaire, et de ses répercussions sur le peuple soudanais et la région. Ils ont demandé aux parties au conflit d’œuvrer à une cessation immédiate des hostilités. Ils ont encouragé les parties à engager, de bonne foi, un dialogue politique afin de parvenir à un cessez-le-feu durable et à une solution politique globale et inclusive que les Soudanais pouvaient s’approprier. Ils ont invité les parties à profiter de l’occasion offerte par les pourparlers indirects menés par l’ONU pour s’entendre sur la marche à suivre en vue d’atteindre rapidement ces objectifs et pour œuvrer en faveur d’une fin durable de la crise au Soudan.
Les membres du Conseil ont exhorté tous les États Membres à s’abstenir de toute ingérence extérieure qui viserait à attiser le conflit et à aggraver l’instabilité et à appuyer au contraire l’action en faveur d’une paix durable, et rappelé à toutes les parties au conflit et aux États Membres qu’ils avaient l’obligation de se conformer aux mesures d’embargo sur les armes énoncées aux paragraphes 7 et 8 de la résolution 1556 (2004) et réaffirmées dans la résolution 2750 (2024).
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur ferme attachement à la souveraineté, à l’unité et à l’intégrité territoriale du Soudan.