Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la situation en République démocratique du Congo
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de janvier, M. Amar Bendjama (Algérie):
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur plein soutien à la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), qui agit dans le cadre de son mandat et fait un travail essentiel en République démocratique du Congo, notamment près de Goma, et se sont dits fermement attachés à la sûreté et à la sécurité de ses Casques bleus. Ils ont rendu hommage à tous les soldats de la paix qui mettent leur vie en danger. Ils ont adressé leurs plus sincères condoléances et exprimé toute leur solidarité aux familles des Casques bleus tués ainsi qu’à l’Afrique du Sud, au Malawi et à l’Uruguay. Ils ont également adressé leurs condoléances à l’Organisation des Nations Unies. Ils ont souhaité un prompt et complet rétablissement aux Casques bleus blessés. Ils ont réaffirmé que les attaques contre les soldats de la paix pouvaient constituer des crimes de guerre. Ils ont souligné que le fait de préparer, d’ordonner, de commanditer ou de commettre des attaques contre des Casques bleus de la MONUSCO était un motif de sanctions en application de résolutions du Conseil.
Les membres du Conseil ont engagé vivement le Rwanda et la République démocratique du Congo à reprendre les pourparlers diplomatiques afin de parvenir à un règlement durable et pacifique du conflit qui perdure dans la région, notamment en abordant les questions relatives à la présence de membres de la Force de défense rwandaise dans l’est de la République démocratique du Congo et au soutien apporté par la République démocratique du Congo aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), comme l’a indiqué le Groupe d’experts. Ils ont réaffirmé leur soutien indéfectible aux efforts de médiation entre la République démocratique du Congo et le Rwanda actuellement déployés dans le cadre du processus de Luanda, dirigé par le Président de l’Angola, João Manuel Gonçalves Lourenço, médiateur désigné par l’Union africaine.
Les membres du Conseil sont également profondément préoccupés par la poursuite des activités de brouillage et d’usurpation du Système mondial de localisation (GPS) à l’appui des opérations du M23 dans le Nord-Kivu, qui représentent un risque imminent pour la sécurité de l’aviation civile et entravent la fourniture d’aide humanitaire aux populations dans le besoin. Ils ont demandé qu’il soit mis fin au brouillage et à l’usurpation du système GPS ainsi qu’au déploiement de missiles sol-air, qui menacent la sûreté et la sécurité du personnel de maintien de la paix des Nations Unies et entravent l’exécution de son mandat de protection des civils.
Les membres du Conseil ont condamné la persistance des violations du droit international humanitaire et des violations des droits humains et atteintes à ces droits dans l’est de la République démocratique du Congo, notamment des cas de violences sexuelles et fondées sur le genre, de recrutement et d’utilisation d’enfants soldats et d’exécutions sommaires par des groupes armés. Les membres du Conseil ont demandé que tous les responsables soient amenés à répondre de leurs actes. Ils ont exhorté les deux parties à honorer rapidement tous les engagements qu’elles ont pris dans le cadre du processus de Luanda et à coopérer pleinement et de bonne foi avec l’Angola pour accélérer la mise en œuvre du plan harmonisé de neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et du désengagement des forces. Les membres du Conseil ont également souligné qu’il importait de reprendre les consultations dans le cadre du processus de Nairobi, sous la direction de l’ancien Président Uhuru Kenyatta, afin de régler la question persistante des groupes armés, y compris le M23, qui opèrent en République démocratique du Congo, et de tracer la voie à suivre pour instaurer la paix et la stabilité dans la région.
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo et de tous les États de la région. Ils ont rappelé la résolution 2765 (2024) et exprimé leur plein soutien à la MONUSCO et au Bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs.