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SC/15739

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur la situation en République démocratique du Congo

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de juinM. Joonkook Hwang (République de Corée):

Les membres du Conseil de sécurité ont condamné avec la plus grande fermeté la récente série d’attaques menées par le Mouvement du 23 mars (M23), lesquelles ont fait des victimes civiles et un blessé parmi les soldats de la paix.  Ils ont également condamné les récentes attaques menées par les Forces démocratiques alliées (ADF) ainsi que l’attaque lancée contre le camp de personnes déplacées de Mugunga le 3 mai 2024, qui ont fait un grand nombre de victimes civiles dans la province du Nord-Kivu.  Ils ont présenté leurs sincères condoléances aux familles des victimes et souhaité un prompt rétablissement aux soldats de la paix blessés. 

Les membres du Conseil ont exprimé leur profonde inquiétude quant aux répercussions de ces attaques, qui minent une sécurité et une stabilité déjà fragiles en République démocratique du Congo et dans la région et aggravent la situation humanitaire actuelle et les problèmes de protection, en particulier pour les civils vivant dans des sites destinés aux personnes déplacées.  Ils se sont également dits extrêmement préoccupés par l’intensification des attaques systématiques lancées par les Forces démocratiques alliées et par l’offensive que le M23 mène actuellement en direction de Kanyobagonga, qui a fait 350 000 déplacés la semaine dernière et entraîné la suspension des opérations de distribution de vivres et la prestation de services hospitaliers.  Ils ont exhorté tous les donateurs à intensifier leur soutien pour donner suite au plan de réponse humanitaire 2024. 

Les membres du Conseil ont de même fermement condamné toute attaque lancée contre la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) ainsi que les menaces et les pressions inacceptables que le M23 fait peser sur la Mission.  Ils ont condamné l’utilisation d’armes lourdes à proximité des bases des forces de maintien de la paix des Nations Unies, qui met en danger les civils comme les soldats de la paix.  Ils ont réaffirmé qu’ils soutenaient la MONUSCO et les pays qui lui fournissaient des contingents s’agissant de maintenir sans fléchir la posture robuste de la Mission afin de protéger les civils et de faire en sorte que l’aide humanitaire puisse circuler librement pour parvenir aux personnes déplacées.  Ils ont demandé au Secrétaire général, aux États Membres et au Gouvernement de la République démocratique du Congo de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sûreté et la sécurité du personnel de la MONUSCO, en application de la résolution 2518 (2020) et conformément aux directives et aux meilleures pratiques de l’Organisations des Nations Unies visant à améliorer la sécurité des soldats de la paix.

Les membres du Conseil ont exhorté toutes les parties à respecter le droit international, notamment le droit international humanitaire, et, conformément aux dispositions applicables de ce dernier, à permettre et à faciliter un accès humanitaire complet, sûr, rapide et sans entrave à tous les civils qui en avaient besoin, en particulier aux femmes et aux enfants.

Les membres du Conseil se sont dits préoccupés par les informations concernant la persistance des violations du droit international humanitaire ainsi que des violations des droits humains et des atteintes à ces droits, notamment celles qui impliquent des violences fondées sur le genre et des violences sexuelles commises en période de conflit, le recrutement, l’enlèvement et l’utilisation d’enfants ou des attaques visant les écoles et les hôpitaux, et en ont exigé la cessation immédiate.  Ils se sont également dits préoccupés par l’intensification des actes de mésinformation et de désinformation, notamment ceux qui visent la MONUSCO.  Ils ont de nouveau condamné les discours de haine ciblant toute communauté et alimentant les violences intercommunautaires. Ils ont souligné qu’il importait de protéger les civils et de veiller à ce que les auteurs de ces violations et atteintes, notamment des violences sexuelles commises dans les situations de conflit et d’après-conflit, en répondent. 

Les membres du Conseil ont demandé à toutes les parties d’intensifier le dialogue diplomatique en vue d’une désescalade et d’une solution durable, pacifique et viable au conflit qui perdure dans la région. Ils ont dit appuyer tous les efforts déployés pour parvenir à une cessation des hostilités, notamment le rôle déterminant des processus de paix régionaux, de la MONUSCO, du Bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs et des partenaires internationaux, et ont salué en particulier l’action menée par le Président de l’Angola et Président de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), João Lourenço, pour assurer une médiation entre la République démocratique du Congo et le Rwanda dans le cadre du processus de Luanda.  Ils ont souligné qu’il importait que les femmes participent pleinement, à égalité, véritablement et en toute sécurité à tous les processus. 

Les membres du Conseil ont condamné à nouveau tous les groupes armés présents en République démocratique du Congo, y compris le M23, les Forces démocratiques alliées et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).  Ils ont par ailleurs condamné l’appui militaire extérieur fourni au M23 et à tout autre groupe armé opérant en République démocratique du Congo et ont exigé de toutes les parties extérieures fournissant un tel soutien qu’elles y mettent un terme et se retirent immédiatement du pays.  Ils se sont déclarés vivement préoccupés par les informations communiquées par le Groupe d’experts sur la République démocratique du Congo concernant l’appui militaire extérieur apporté au M23 et des interventions militaires directes sur le territoire congolais.  Ils ont également condamné l’appui apporté, notamment par les forces militaires, à certains groupes armés tels que les FDLR, et ont exigé qu’il y soit mis un terme.  Les membres du Conseil ont demandé instamment que les groupes armés étrangers retournent dans leur pays d’origine et que soient intégralement mis en œuvre les processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration pour tous les groupes armés opérant en République démocratique du Congo. 

Les membres du Conseil ont réaffirmé leur ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo et de tous les États de la région.  Ils ont renouvelé leur plein soutien à la Représentante spéciale du Secrétaire général, Bintou Keita, et à l’action de stabilisation menée par la MONUSCO.

 

 

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