Quarante-sixième session
1re & 2e séances – matin & après-midi
PI/2317

Comité de l’information: face aux crises alimentées par la désinformation numérique, le DCG mise sur les cellules de crise et l’intégrité de l’information

En cette « période dangereuse » alimentée par la désinformation numérique, la Secrétaire générale adjointe à la communication globale a indiqué, à l’ouverture de la quarante-sixième session du Comité de l’information, que le Département de la communication globale (DCG) qu’elle dirige entend s’appuyer sur les cellules de communication de crise, l’innovation et les Principes mondiaux pour l’intégrité de l’information des Nations Unies pour soutenir les efforts de paix et de sécurité de l’ONU. 

Face aux défis interconnectés des conflits, de la crise climatique, des inégalités et de la polarisation, Mme Melissa Fleming a vu des « raisons d’espérer » dans l’intensification des efforts visant à établir des garde-fous contre la désinformation en ligne.  À cet égard, les cellules de communication de crise constituent un élément clef du soutien du Département aux efforts de paix et de sécurité de l’ONU.  Celles-ci sont chargées d’examiner les informations, de convenir d’une stratégie, d’assurer la cohérence des messages diffusés, de s’attaquer à la désinformation, et de coordonner la réponse aux requêtes des médias et aux réseaux sociaux.  Actuellement, ces cellules de crise concentrent leurs activités sur l’Ukraine, le Soudan, Haïti, ainsi qu’Israël et les territoires palestiniens occupés. 

Le portail de crise du site Web principal de l’ONU, actualisé quotidiennement dans toutes les langues officielles de l’ONU, aide le public à comprendre ces événements, a expliqué la Secrétaire générale adjointe, ainsi que la position de l’ONU sur ces questions.  Il regroupe des contenus provenant de l’ensemble du système onusien, dont des résumés de réunions, des déclarations et des mises à jour d’entités humanitaires.  Depuis son lancement en octobre 2023, ce portail a généré plus de 700 000 vues, tandis que 5,4 millions de personnes se sont tournées vers la couverture d’ONU Info.  Des informations largement reprises par les médias du monde entier, s’est félicitée Mme Fleming. 

Compte tenu des cycles d’information courts des médias et de l’évitement croissant du public, il s’agit là, selon la haute fonctionnaire, d’un « véritable exploit ».  « C’est pourquoi nous communiquons de manière stratégique, avec un discours qui sonne l’alarme et incite les gens à s’en soucier. »  Ainsi, de décembre 2023 à la fin mars 2024, les mises à jour sur la situation en Ukraine ont suscité plus de 650 000 vues sur ONU Info. Le Département a engagé des efforts similaires pour aider à recentrer l’attention du monde sur le Soudan et Haïti. 

« Faire entendre les messages de l’ONU est plus difficile et complexe que jamais », a reconnu Mme Fleming devant l’ampleur sans précédent avec laquelle la désinformation et les discours de haine peuvent « polluer nos écosystèmes informationnels ».  Elle s’est également inquiétée de la manière dont les outils de l’intelligence artificielle (IA) sont déployés pour diffuser des récits « faux, trompeurs et haineux ».  Fort de ce constat, le DCG a poursuivi ses efforts pour élaborer un code de conduite pour l’intégrité de l’information, désormais appelé Principes mondiaux pour l’intégrité de l’information des Nations Unies. 

Tout en formant le vœu que les contributions des États Membres soient prises en compte dans l’élaboration de ces Principes, le Président du Comité, M. Muhammad Usman Iqbal Jadoon, du Pakistan, a souligné que la communauté internationale doit être « informée au mieux » pour lutter contre de tels discours.  Ainsi, a indiqué Mme Fleming, pour surmonter le défi de communiquer l’urgence climatique de manière à sonner l’alarme sans « effrayer ni désespérer » les gens, le Département a lancé le 22 avril, Journée de la Terre, l’initiative Verified for Climate, qui s’appuie sur le succès du modèle Verified de l’ONU.  Pour le Président du Comité comme pour le G77 et la Chine, le Costa Rica ou encore la Côte d’Ivoire, néanmoins, il ne saurait y avoir de progrès sur ces questions sans d’abord combler la fracture numérique Nord-Sud. 

Lors du débat général qui a suivi, les pays baltes ont rappelé la responsabilité première des États d’assurer un environnement informationnel sain et de s’abstenir de recourir à des campagnes de manipulation et d’ingérence. Les pays baltes s’efforcent quant à eux de promouvoir un environnement en ligne ouvert et libre, mais également sûr et sécurisé afin de renforcer la résilience face à la désinformation. 

Les campagnes de communication du DCG doivent être menées dans le plein respect du multilinguisme, a insisté l’Union européenne, y compris en temps de crise, afin d’atteindre les groupes vulnérables.  « Les déficits dans la mise en œuvre intégrale du multilinguisme au niveau des organes et du Secrétariat nuisent à l’égale participation des États Membres aux discussions internationales », a martelé le Groupe des ambassadeurs francophones.  Même son de cloche de la part de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) qui a incité le Département à respecter la diversité linguistique et culturelle des États Membres ainsi que leurs différents niveaux de développement numérique.  Enfin, compte tenu de la croissance de l’audience des sites hispanophones de l’Organisation, le Groupe des Amis de la langue espagnole au sein des Nations Unies et la Colombie ont demandé au DCG de produire davantage de contenus originaux dans cette langue. 

En début de séance, le Comité de l’information a procédé à l’adoption de son ordre du jour provisoire et de son programme de travail pour la présente session qui se tiendra du 29 avril au 10 mai.  Il a ensuite admis Haïti et l’Ouganda en tant que nouveaux membres du Comité.  Pour guider ses travaux, celui-ci était saisi de trois rapports du Secrétaire général portant sur les activités du DCG, soit les services relatifs aux campagnes et aux opérations, les services d’information et les services de diffusion et de partage du savoir

Le Comité de l’information poursuivra son débat général demain, mardi 30 avril, à compter de 10 heures.

OUVERTURE DE LA SESSION

M. MUHAMMAD USMAN IQBAL JADOON, Président du Comité de l’information, a mis en garde contre la manipulation et la déformation de l’information dans le contexte actuel de tensions géopolitiques et de crise climatique. Il peut parfois être difficile de comprendre où se trouve la vérité, a-t-il reconnu, ce qui a un impact sur l’impartialité et la crédibilité de l’ONU.  Étant donné que les discours de haine sèment la discorde et sont la cause de la violence, le rôle du Comité consiste selon lui à assurer le flux rapide et fiable des informations sur ces questions.  Le rôle des médias pour façonner l’opinion publique, la fracture numérique Nord-Sud ainsi que la lutte contre la désinformation et les contenus nuisibles sont autant de questions dont le Comité débattra au cours de prochaines semaines, a annoncé le Président.  Afin d’aider l’Organisation à remplir ses objectifs, il a souligné l’importance de promouvoir la réalisation des objectifs de développement durable, de stimuler l’action en faveur du climat et d’évaluer les activités entreprises par l’ONU pour promouvoir la paix et à sécurité ainsi que la diversité culturelle. La diversité culturelle doit en effet figurer au nombre de nos efforts de normalisation afin d’encourager le respect des différentes cultures.  Or, a-t-il ajouté, il ne saurait y avoir de progrès sur ces questions sans combler la fracture numérique, permettre une connectivité universelle et l’accès de chacun aux données.  « Pour lutter contre les discours de haine, la communauté internationale être informée au mieux », a dit le Président. Il a en outre espéré que les contributions des États Membres seront prises en compte dans l’élaboration des Principes mondiaux pour l’intégrité de l’information.

Mme MELISSA FLEMING, Secrétaire générale adjointe à la communication globale, a constaté une fois de plus que le Comité entame ses travaux en une période dangereuse, marquée par des inégalités alarmantes et une polarisation alimentée par la désinformation numérique.  En parallèle, les conflits armés, le terrorisme et la violence prolifèrent du Moyen-Orient à l’Afrique centrale en passant par l’Europe de l’Est. Pourtant, a-t-elle ajouté, il y a des raisons d’espérer, à commencer par les avancées enregistrées dans la révolution des énergies et l’intensification des efforts visant à établir des garde-fous contre la désinformation en ligne.  Le Département de la communication globale (DCG) communique ces défis et les progrès réalisés pour les surmonter auprès du public mondial, a expliqué Mme Fleming, en créant et en diffusant des informations « claires, précises et impartiales ».  Ses informations, campagnes et activités de sensibilisation permettent selon elle de toucher des millions de personnes en leur montrant les moyens de s’impliquer et en renforçant le soutien à l’Organisation.  Les équipes du DCG communiquent avec le public mondial dans toutes les langues officielles de l’ONU et les 10 langues utilisées par ONU Info, a expliqué Mme Fleming, pour amplifier non seulement la voix du Secrétaire général et de l’Organisation, mais aussi celle des États Membres.  Le DCG couvre en outre les derniers développements au Siège et sur le terrain, tandis que les centres régionaux d’information de l’ONU produisent, traduisent et adaptent des documents dans quelque 153 langues, en plus des langues officielles de l’Organisation. 

Dans ce contexte, la Secrétaire générale adjointe a noté que les cellules de communication de crise constituent un élément clef du soutien du Département aux efforts de paix et de sécurité de l’ONU.  Celles-ci sont chargées d’examiner les récits, de convenir d’une stratégie, d’assurer la cohérence des messages diffués, de s’attaquer à la désinformation, et de coordonner la réponse aux requêtes des médias et aux médias sociaux. Actuellement, les cellules de communication de crise concentrent leurs activités sur l’Ukraine, le Soudan, Haïti, ainsi qu’Israël et les territoires palestiniens occupés.  Évoquant le conflit qui déchire la bande de Gaza et Israël depuis les horribles attaques terroristes d’octobre dernier, Mme Fleming a constaté que « les yeux du monde et ceux de l’histoire nous regardent ».  Le portail de crise du site Web principal de l’ONU, www.un.org, mis à jour quotidiennement dans toutes les langues officielles de l’ONU, aide le public à comprendre ces événements, ainsi que la position de l’ONU sur ces questions.  Il regroupe des contenus provenant de l’ensemble du système des Nations Unies, y compris des résumés de réunions, des déclarations et des mises à jour des entités humanitaires.  Depuis son lancement, en octobre 2023, ce portail a généré plus de 700 000 vues, a-t-elle noté, alors que 5,4 millions de personnes se sont tournées vers la couverture d’ONU Info.  Des informations largement utilisées par les médias du monde entier, dont les correspondants internationaux qui n’ont pu entrer à Gaza.  Ces communications ont été soutenues par les centres d’information des Nations Unies au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. 

Au-delà du Moyen-Orient, Mme Fleming a noté que le DCG veille à ce que d’autres crises restent au premier plan de l’attention du monde.  Il s’agit là, selon la haute fonctionnaire, d’un « véritable exploit », compte tenu des cycles d’information courts des médias et de l’évitement croissant du public.  « C’est pourquoi nous communiquons de manière stratégique, avec un discours qui sonne l’alarme et incite les gens à s’en soucier. »  Ainsi, de décembre 2023 à la fin mars de cette année, les mises à jour sur la situation en Ukraine, les entrevues et d’autres publications sur le conflit ont rassemblé plus de 650 000 vues sur UN News.  Le Département a engagé des efforts similaires pour aider à recentrer l’attention du monde sur le Soudan, souvent qualifié de « guerre oubliée ». De même, les vidéos explicatives et contenus sur les réseaux sociaux concernant Haïti offrent un aperçu de la situation sécuritaire et humanitaire dans le pays. 

Parallèlement, a poursuivi Mme Fleming, l’urgence climatique crée un défi de taille pour le Département, celui de communiquer cette urgence de manière à tirer la sonnette d’alarme sans « effrayer ni désespérer » les gens.  À cet égard, la stratégie de communication climatique du DCG repose sur trois piliers, soit informer, inspirer et mobiliser le public pour qu’il agisse et s’exprime.  Pour y parvenir, il a mis au point l’initiative Verified for Climate, qui s’appuie sur le succès du modèle Verified de l’ONU, réorienté vers la lutte contre la désinformation liée au climat.  Cette nouvelle campagne, lancée le 22 avril, Journée de la Terre, s’intitule « L’avenir vous remercie ».  Compte tenu de la demande croissante de contenu sur l’action climatique, la Secrétaire générale adjointe a estimé que cette campagne présente un « grand potentiel », la fréquentation du site Web sur le climat ayant multiplié sa fréquentation par 20 au cours des trois dernières années, passant de 941 000 pages vues en 2020 à 18,8 millions en 2023. 

Depuis un an, la Division de l’information et des médias du DCG a fait de grands progrès dans la production plus rapide de contenus originaux, a continué la haute fonctionnaire.  Elle produit des pièces explicatives adaptées aux réseaux sociaux, en s’appuyant sur des infographies et d’autres éléments visuels saisissants.  Or, comme « à l’ère du numérique, la vitesse est également essentielle », ONU Info a piloté des « pages en direct », ou « blogs en direct », afin de rendre compte en temps réel des réunions clefs du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale.  Ce faisant, les lecteurs restent plus longtemps sur nos sites et y reviennent, a-t-elle constaté.  Mme Fleming y a vu un exemple révélateur de l’innovation de ses équipes de presse, qui continuent en parallèle à fournir des services tels que la couverture des réunions de l’ONU. 

L’innovation se trouve également au cœur du succès des comptes de réseaux sociaux @UnitedNations, lesquels comptent plus de 71 millions de followers à travers le monde, a relevé la haute fonctionnaire.  Des comptes Threads ont également été ouverts pour communiquer avec plus d’un million de personnes, ainsi qu’un filtre Instagram de réalité augmentée, qui permet aux utilisateurs d’encourager leurs propres abonnés sur les réseaux sociaux à ActNow for the SDGs (Agissons en faveur des objectifs de développement durable).  Le Département a par ailleurs mis au point des initiatives telles que Football for the Goals, qui engage 280 entités de l’industrie du ballon rond à inspirer l’action en faveur des objectifs de développement durable et des droits humains. Il continue d’investir dans des initiatives telles qu’impact universitaire de l’ONU ou encore Simul’ONU, lesquelles jouent un rôle déterminant dans les efforts visant à enseigner le multilatéralisme aux jeunes.  Mme Fleming s’est dite impatiente de collaborer avec les États Membres pour traduire le Guide des Nations Unies sur la simulation des Nations Unies dans davantage de langues. 

La Secrétaire générale adjointe a annoncé qu’en 2023, la Bibliothèque numérique des Nations Unies a franchi une étape remarquable avec plus de 61 millions de téléchargements depuis plus de 12 000 emplacements à travers le monde.  Grâce à iSeek, le Département fournit une plateforme unifiée où plus de 185 000 membres du personnel de l’ONU se réunissent pour recevoir des messages importants, en anglais et en français.  Autre partenaire clef: l’industrie des médias qui travaille avec le Département dans le cadre du Pacte des médias en faveur des ODD.  Mme Fleming a en outre indiqué que l’ONU participera à l’Osaka Kansai Expo de 2025, avec un pavillon dédié. 

« Faire entendre les messages de l’ONU est plus difficile et plus complexe que jamais », a observé Mme Fleming, face à l’ampleur sans précédent avec laquelle la désinformation et les discours de haine peuvent « polluer nos écosystèmes informationnels ».  Elle s’est également inquiétée de la manière dont les outils de l’intelligence artificielle (IA) sont déployés pour disséminer des récits « faux, trompeurs et haineux, ciblant parfois des individus ou des groupes », et créant un terrain fertile pour la désinformation.  Dans cette optique, le DCG s’est efforcé d’élaborer un code de conduite pour l’intégrité de l’information, désormais formulé sous le nom de Principes mondiaux pour l’intégrité de l’information des Nations Unies.  Lors d’un dialogue informel qui s’est tenu le 15 avril, de nombreux États Membres ont apprécié que les Principes mondiaux répondent aux préoccupations liées aux technologies de l’IA.  Mme Fleming a souligné le travail indispensable des centres d’information de l’ONU dans le processus de consultation sur l’intégrité de l’information. 

Enfin, la Secrétaire générale adjointe a indiqué que le Département avait déployé, dans plusieurs langues, la phase initiale d’une campagne numérique en vue du Sommet de l’avenir.  Elle a notamment évoqué le défi « Agissons: Sommet de l’avenir », lancé en avril lors du forum des jeunes du Conseil économique et social (ECOSOC), qui englobe l’appel « Speak Up » pour montrer aux décideurs que les citoyens du monde entier prennent position en faveur d’un avenir plus durable.  Jusqu’à présent, quelque 300 000 actions ont été enregistrées. 

DÉBAT GÉNÉRAL 

Le représentant de l’Ouganda, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a salué l’attention placée par le DCG sur la lutte contre la mésinformation et la désinformation.  Il a noté que ce phénomène contribue à la montée du racisme, de la xénophobie, des stéréotypes négatifs et autres, en appelant le DCG à veiller à publier des informations claires, vérifiées et impartiales.  Il a noté que la fracture numérique représente une nouvelle source d’inégalités et a appelé l’ONU à trouver un bon équilibre entre les médias traditionnels et numériques, en attendant de pouvoir atteindre une économie numérique inclusive dans le cadre du Programme 2030.  Il a appelé le DCG à mobiliser des ressources adéquates pour promouvoir le multilinguisme sur tous ses supports et dans toutes ses activités. Le G77 et la Chine souhaitent en outre que le rôle des CINU soit renforcé, a-t-il ajouté. 

Le représentant de l’Union européenne (UE) a estimé qu’en ces temps où les flux d’informations deviennent plus diffus et opaques et où la désinformation se propage comme une traînée de poudre, l’ONU doit rester une plaque tournante d’informations fiables et factuelles sur les crises et la manière de les résoudre.  Selon lui, les activités et les campagnes de communication du DCG doivent être menées dans le plein respect du multilinguisme, y compris en temps de crise, et atteindre les personnes appartenant à des groupes marginalisés et vulnérables, notamment les personnes handicapées, les femmes et les enfants.  À cette aune, il s’est dit préoccupé par les effets de la manipulation intentionnelle de l’information et de la désinformation sur le travail de l’ONU et l’intégrité de l’information dans son ensemble.  Dans ce contexte, il a fermement condamné le fait que la Russie utilise ces moyens pour tenter de justifier son agression contre l’Ukraine, y compris à l’ONU, en tirant parti de son statut de membre permanent du Conseil de sécurité. « Il est de notre intérêt commun que l’ONU soit équipée pour résoudre ce problème qui affecte nos objectifs et priorités collectifs », a plaidé le représentant, pour qui il est intolérable que la désinformation –qui est souvent l’œuvre d’acteurs étatiques malveillants– compromette les efforts des opérations de maintien de la paix et sape la lutte contre les changements climatiques et la mise en œuvre des objectifs de développement durable. 

Saluant la détermination du Secrétaire général à relever ces défis ainsi que le travail accompli par le DCG dans l’élaboration des Principes mondiaux des Nations Unies pour l’intégrité de l’information, le représentant a appelé à faire davantage pour garantir l’agilité de l’ONU face à ces menaces informationnelles.  Il a ainsi soutenu la création d’une équipe centrale d’intégrité de l’information au sein du DCG, qui agirait en tant que plateforme de détection et d’analyse pour anticiper et traiter les risques liés à l’information.  Il a également invité le Département à évaluer les moyens de son adaptation aux défis et aux opportunités des technologies émergentes, notamment de l’intelligence artificielle, afin de promouvoir un environnement d’information sain. 

En sa qualité de Président du Groupe des ambassadeurs francophones, le représentant de la République démocratique du Congo (RDC) a constaté que les déficits dans la mise en œuvre intégrale du multilinguisme au niveau des organes et du Secrétariat nuisent à l’égale participation des États Membres aux discussions internationales.  Il s’est néanmoins réjoui que le Secrétariat offre des supports de communication en les rendant disponibles dans les six langues officielles. Il a toutefois noté l’application toujours inégale des normes minimales pour le multilinguisme des sites Web de l’ONU dans les différentes entités du Secrétariat, appelant ce dernier à redoubler d’efforts dans ce domaine.  De même, il a invité l’ensemble des entités du Secrétariat à rétablir le nécessaire équilibre entre les six langues dans les contenus produits pour les médias sociaux. S’agissant de la couverture radiophonique multilingue de l’ONU, le représentant a encouragé la diffusion d’informations auprès des populations locales, dans les langues officielles comme dans les langues locales.  Saluant les efforts de sensibilisation menés par les centres d’information des Nations Unies dans d’autre langues que les langues officielles, il a estimé que « l’ONU doit parler à tout le monde ».  Il a par ailleurs souhaité que l’approche multilingue guide les réponses des entités du Secrétariat au phénomène de désinformation, se faisant l’écho des propositions partagées par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dans le cadre des consultations engagées par le DCG sur les Principes mondiaux des Nations Unies pour l’intégrité de l’information sur les plateformes numériques.

La représentante de la République dominicaine, qui s’exprimait au nom du Groupe des Amis de la langue espagnole au sein des Nations Unies, a rappelé que ce groupe est composé de 20 États Membres issus de trois continents et plaide pour la pleine mise en œuvre de la langue espagnole dans tous les travaux de l’Organisation, ainsi que pour la défense du multilinguisme en tant que valeur fondamentale et principe de travail transversal qui favorise le respect, l’égalité, la promotion du multiculturalisme, l’inclusion, la diversité et la paix internationale.  Arguant que le multilinguisme permet à l’Organisation d’être une source d’information faisant autorité, elle a estimé qu’il contribue aussi, en fin de compte, à toucher le plus grand nombre de personnes possible. Le Groupe demande que le développement et la planification des contenus du site Internet de l’ONU se fasse équitablement entre les différentes langues officielles et souligne la nécessité de repenser le développement de ces contenus afin qu’ils soient réellement multilingues.  La représentante a donc demandé au DCG d’éviter les traductions automatiques et de produire des contenus dans la langue d’origine, en respectant le principe de parité des six langues officielles de l’Organisation. 

Préoccupés par l’existence de différences substantielles dans les six langues officielles sur le site Web de l’Organisation, les États Membres du Groupe trouvent particulièrement grave que le site Web de l’ONU destiné à la société civile ne soit disponible qu’en anglais.  C’est précisément la société civile, dans toute sa diversité, qui doit pouvoir accéder à ces informations dans les six langues officielles afin de garantir son inclusion et sa participation aux travaux de l’Organisation, a souligné la représentante, en demandant au DCG d’y remédier.  La déléguée a ensuite mis en exergue les contributions importantes des centres d’information des Nations Unies (CINU) et le travail réalisé conjointement avec les différents départements, les bureaux extérieurs, ainsi que les coordonnateurs résidents, qui permettent l’élaboration de contenus multilingues, ainsi que leur traduction et leur adaptation aux publics locaux. 

Quant à l’utilisation de l’espagnol, la déléguée a cité la hausse du nombre de visites sur les sites Web de l’Organisation dans cette langue, qui occupe la deuxième place après l’anglais.  Entre le 1er juillet et le 1er novembre 2023, les sites anglais et espagnol ont continué d’obtenir le plus important pourcentage de l’audience du site Web.  Au cours de cette période, le site en espagnol de l’Organisation a enregistré 6,1 millions de pages vues et 3,4 millions d’utilisateurs, ce qui correspond à près de 27% du nombre total de visites.  En outre, pour la quatrième année consécutive, le site Web d’ONU Info en espagnol a été le plus fréquenté des neuf sites Web d’ONU Info entre juillet 2021 et novembre 2023.  Cela souligne la nécessité de répondre à l’intérêt croissant des populations hispanophones pour les travaux de l’ONU, a-t-elle argué, avant d’exhorter le DCG, en coordination avec le Département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences et avec le soutien du Coordonnateur pour le multilinguisme, à assurer la parité dans la publication des documents et pour le suivi des événements commémoratifs. 

S’exprimant au nom de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), la représentante du Brésil a encouragé le Département à continuer de diffuser les idéaux et les activités de l’ONU dans autant de langues que possible, en respectant la diversité linguistique, le contexte culturel et les niveaux de développement numérique des différents pays.  Saluant le fait que l’ONU utilise des dizaines de langues dans ses produits d’information, elle a souligné le rôle des centres d’information des Nations Unies (CINU) à travers le monde dans l’élaboration de stratégies de communication, en particulier pour atteindre les populations vulnérables avec des informations opportunes dans leurs langues locales.  Elle a rappelé à cet égard que le portugais est la langue officielle d’environ 260 millions de personnes dans le monde et la langue la plus parlée dans l’hémisphère Sud, avant de se féliciter de la croissance continue d’ONU info en portugais.

Au nom des pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie), le représentant de la Lettonie a salué le travail effectué par le DCG concernant les Principes mondiaux pour l’intégrité de l’information, les jugeant urgents pour préserver l’efficacité des démocraties et de l’ONU.  Il a appelé à reconnaître la responsabilité première des États d’assurer un environnement informationnel sain et de s’abstenir de recourir à des campagnes de manipulation, d’ingérence et de désinformation de l’information.  Il est tout aussi impératif à ses yeux d’harmoniser les Principes mondiaux avec le Pacte numérique mondial et le Pacte pour l’avenir afin de relever le défi de la désinformation. 

Pour leur part, les pays baltes s’efforcent de promouvoir un environnement en ligne « libre et ouvert », a expliqué le représentant, mais également « sûr et sécurisé » en tant que condition préalable au renforcement de la résilience face à la désinformation.  Pour atteindre cet objectif, ils s’efforcent de promouvoir l’éducation aux médias et à l’information aux niveaux national et international.  Les pays baltes sont signataires de la Déclaration mondiale sur l’intégrité de l’information en ligne, dont l’une des principales tâches consiste à lutter contre les risques de manipulation de l’information liés à l’intelligence artificielle.  Le représentant a dénoncé le recours à la désinformation par la Fédération de Russie pour étayer son agression contre l’Ukraine ainsi que sa répression des activités médiatiques indépendantes.  De même, la vague de désinformation visant les forces de maintien de la paix de l’ONU exige une attention urgente, a-t-il réclamé. 

La représentante du Costa Rica s’est alarmée de l’influence des modèles d’apprentissage automatique, en particulier dans les régions présentant des déficits de gouvernance, qui amplifie la méfiance à l’égard des institutions et expose la population à une « désinformation généralisée ».  Ce phénomène pose un défi important aux États en développement en entravant leur capacité à protéger leurs citoyens contre la consommation de « fausses nouvelles » et en portant atteinte aux sources médiatiques légitimes.  Pour faire face à ces menaces, elle a prôné une approche concertée et multilatérale englobant tous les secteurs de la société.  Une telle approche permettrait selon elle non seulement de lutter contre les mensonges en ligne, mais aussi de « démanteler la perpétuation de normes de genre régressives », qui entravent les progrès en matière d’égalité des sexes et le développement.  La représentante s’est en outre inquiétée que l’écart numérique entre les sexes se creuse à mesure que l’intelligence artificielle accroît les disparités existantes en matière d’accès à Internet et d’utilisation de la technologie, limitant d’autant l’accès des femmes à l’éducation. 

Le représentant de la Fédération de Russie s’est dit profondément préoccupé par la tendance continue à la dégradation de la situation en ce qui concerne la garantie de la liberté d’expression et l’égalité d’accès à l’information, principalement dans les pays de l’Occident collectif et dans les pays de même sensibilité, où la censure politique est imposée.  Il a constaté que de ce fait, le monde est aujourd’hui confronté à une fragmentation rapide de l’espace mondial de l’information et à l’émergence de « bulles » d’information presque impénétrables.  Une image unilatérale, déformée et parfois tout simplement fausse du monde est imposée aux sociétés qui se trouvent dans ces bulles, sans accès à d’autres sources d’information, a relevé le représentant.  Le leader incontesté dans l’imposition de restrictions draconiennes aux médias et aux journalistes est le régime Zelenskyy, a-t-il affirmé, lui reprochant de commettre les crimes les plus sophistiqués pour éradiquer toute critique et toute dissidence.  Tous les médias d’opposition ont été interdits en Ukraine et l’accès à des milliers de ressources Internet a été coupé, a-t-il affirmé, alors que la russophobie est depuis longtemps devenue une partie intégrante et fondamentale de la politique médiatique moderne du régime de Kiev.  Le délégué a également abordé la « situation épouvantable de la liberté des médias » dans les pays baltes qui, sous prétexte de lutter contre la « propagande russe », ont organisé une répression contre les représentants des médias de langue russe, en appelant à y prêter une attention particulière. Il a souligné que l’absence de réaction des organisations internationales compétentes face à des incidents qui ne correspondent pas au discours pro-occidental, à des violations des obligations internationales, à des crimes purs et simples, voire à des actes terroristes contre les médias et les journalistes, que ce soit en Ukraine, dans les pays occidentaux, dans les États baltes ou en République de Moldova, témoigne de la partialité et des préjugés de leurs dirigeants actuels et de leur incapacité à s’acquitter de leur devoir professionnel en toute bonne foi et impartialité.  Le silence sur les problèmes liés à la liberté d’expression donne aux autorités de ces pays carte blanche pour poursuivre la répression des médias et des journalistes indésirables, et transforme en fait les institutions de défense des droits humains en complices, a tranché le délégué.  Il a ensuite abordé les problèmes liés à la transformation numérique mondiale qui méritent une attention particulière.  Profitant du fait que les pays occidentaux détiennent les principaux leviers de contrôle d’Internet et que tous les grands monopoles informatiques se sont établis dans les juridictions de ces pays, principalement aux États-Unis, il a accusé Washington d’avoir sanctionné certains processus en concluant que ce pays cherche à établir une dictature numérique mondiale, y compris en termes d’intelligence artificielle. 

Assurant que la Fédération de Russie soutient pleinement la mise en place de mécanismes transparents de lutte contre la désinformation sous l’égide de l’ONU, le représentant a toutefois estimé que la nouvelle initiative proposée par le Secrétaire général sur les Principes mondiaux des Nations Unies pour l’intégrité de l’information (anciennement Code de conduite sur les plateformes numériques) soulève de nombreuses questions.  En particulier, il a pointé la nature non transparente du travail sur ce document, qui, même dans une version intermédiaire, n’a pas été présenté après trois cycles de consultations.

Le représentant du Pakistan a estimé qu’en cette période de tensions géopolitiques croissantes, l’engagement actif et constructif en faveur de la coopération internationale et du multilatéralisme doit être vigoureusement propagé par l’ONU, via le DCG.  Dans ce cadre, la priorité doit être accordée, selon lui, à la réalisation du Programme 2030 et des objectifs de développement durable, avec un accent particulier mis sur le soutien financier aux pays en développement et le besoin d’une réforme de l’architecture financière.  Favorable à des campagnes de communication menées en collaboration avec les États Membres et appuyées par le réseau mondial des centres d’information des Nations Unies, le représentant a mis en garde contre les dangers liés à la désinformation, qui, favorisée par l’utilisation des médias numériques, « accélère la propagation de fausses informations, promeut l’islamophobie et justifie l’occupation et l’agression étrangères », en particulier à Gaza et au Jammu-et-Cachemire occupé. 

Rappelant que son pays est à l’origine de la résolution 76/227 de l’Assemblée générale sur la désinformation, il a assuré que le suivi de ce texte se fera en consultation avec les États Membres.  Pour lutter plus efficacement contre ce fléau, et notamment contre l’utilisation croissante de l’intelligence artificielle dans la diffusion de fausses informations et la surveillance numérique, il s’est prononcé pour l’élaboration d’un code de conduite intergouvernemental pour l’intégrité de l’information sur les plateformes numériques.  Il a par ailleurs jugé crucial de formuler des politiques en matière de souveraineté numérique, qui respectent le droit des pays à gouverner leurs espaces en ligne conformément à leurs propres lois et valeurs, compte tenu de l’influence des sociétés technologiques multinationales, des plateformes centralisées et des normes déterminées unilatéralement dans le cyberespace. 

Le représentant de la Côte d’Ivoire a jugé crucial de renforcer l’efficacité de la communication sur l’action des Nations Unies, évoquant « l’extraordinaire développement » des médias sociaux et d’Internet.  Il s’est préoccupé des nombreux défis associés aux nouvelles technologies de l’information, notamment le fossé numérique, ainsi que des menaces de cybersécurité et de la cybercriminalité.  Il a appelé à répondre aux multiples défis inhérents au développement, à l’accessibilité et à la sûreté de l’environ du numérique qui connaît une dimension prodigieuse avec l’émergence de l’intelligence artificielle.  De même, il a appelé au renforcement de la coopération internationale en vue de parvenir à un accès universel à ces nouvelles technologies.  À cet égard, des investissements massifs sont nécessaires pour le développement et la sécurité des infrastructures de communication afin de parvenir à une inclusion numérique équitable qui ne laisse personne de côté, a-t-il souligné. Le délégué a ensuite appelé au succès des négociations en cours pour l’adoption du pacte numérique mondial, ainsi qu’à la mise en œuvre intégrale des résolutions relatives au multilinguisme afin de parvenir à l’emploi équitable des six langues officielles des Nations Unies. 

Le représentant de l’Arabie saoudite s’est dit convaincu du rôle important joué par les médias pour sensibiliser les populations sur les questions internationales.  Selon lui, les médias doivent s’acquitter de cette mission cruciale en transmettant l’information rapidement et objectivement, en analysant les faits et en formant l’opinion publique à des notions telles que la coopération et la solidarité internationales.  Les médias sont les principaux outils de la communication humaine, ce qui impose de les utiliser à bon escient, notamment pour renforcer la paix et stabilité mondiales.  Évoquant les réformes réalisées par son pays depuis l’adoption en 2016 de sa « Vision 2030 », le représentant a relevé l’accent mis par ce plan de développement sur la diversité culturelle et artistique, ainsi que sur les loisirs.  Il a également fait état d’un important effort de modernisation des infrastructures numériques du Royaume, conformément aux normes internationales. 

À cet égard, il s’est alarmé de la progression de la désinformation, largement relayée par les plateformes numériques, avant d’inviter le DCG à viser l’exactitude et la fiabilité des informations pour faire barrage à ce fléau.  Le représentant a par ailleurs appelé les Centres d’information des Nations Unies à renforcer leur présence auprès des médias dans toutes les langues de l’ONU, dont l’arabe.  Le DCG, a-t-il ajouté, doit sensibiliser l’opinion publique mondiale aux progrès réalisés par les pays de la région arabe et mettre en lumière les problématiques arabes telles que la question de Palestine, et ce, sans falsification ni partialité.  Enfin, après avoir demandé au DCG de continuer de rendre compte des souffrances du peuple palestinien, en écho à la volonté des États Membres, il a exhorté l’ONU à mener des campagnes de sensibilisation sur les effets délétères des discours de haine et de l’islamophobie.

La représentante de la Colombie a souligné l’importance des campagnes de communication stratégiques que le Département continue de mener, en particulier concernant le Programme 2030 et les objectifs de développement durable, l’action climatique et autres questions prioritaires, afin d’impliquer pleinement la communauté internationale.  Ces campagnes doivent en outre véhiculer des contenus adaptés aux contextes nationaux dans des formats multilingues.  Elle a réaffirmé une fois de plus la nécessité pour les équipes du Département de travailler à la création de contenus multilingues « dynamiques et pertinents » à l’intention des publics du monde entier, tout en notant que les contenus en espagnol génèrent l’une des deux plus grandes audiences du site Web de l’ONU.  Compte tenu de l’interaction croissante des utilisateurs hispanophones avec les activités de l’Organisation, la déléguée a demandé que la version espagnole d’ONU Info soit renforcée.  Or, a-t-elle noté, dans certains mécanismes de l’ONU, notamment les sites Internet des principaux organes, il reste encore « un long chemin à parcourir » à cet égard.  « Le multilinguisme est la clef pour une Organisation plus diversifiée, inclusive et accessible », a ajouté la déléguée.

Le représentant d’Haïti, dont le pays vient d’adhérer au Comité de l’information ce matin, s’est engagé à collaborer activement avec tous les autres membres pour renforcer les politiques et les activités de l’ONU dans le domaine de l’information.  Sa délégation est particulièrement intéressée par la promotion d’un nouvel ordre mondial de l’information et de la communication, qui soutienne non seulement la paix et la compréhension internationale, mais promette aussi une meilleure compréhension entre les peuples à travers une diffusion et répartition plus juste et plus équilibrée de l’information à l’échelle mondiale, a indiqué le représentant, et en particulier par la manière dont ces stratégies de communication peuvent être adaptées et appliquées pour mieux refléter les réalités et les besoins de tous les États Membres, y compris les petits États insulaires en développement.  Le délégué a ensuite souligné l’importance de lutter contre la mésinformation et la désinformation, qui constituent un défi majeur pour la paix et la sécurité internationales.  Il a soutenu les efforts du DCG dans la coordination de la communication de crise et s’est dit intéressé par les initiatives visant à renforcer l’intégrité de l’information.

La représentante de l’Uruguay a demandé au DCG de diffuser de manière fluide, transparente et en temps voulu des informations précises, exactes, complètes et équilibrées en vue de renforcer la confiance dans le multilatéralisme.  Elle a salué les campagnes de sensibilisation du Département, y compris celles sur la lutte contre les changements climatiques et la défense des droits humains. Insistant sur l’importance du multilinguisme, la déléguée a demandé le respect de la parité entre les six langues officielles de l’ONU, qu’il s’agisse du site Internet, des communiqués de presse ou d’autres produits du Département, en vue de susciter une plus grande attention sur les activités de l’ONU.  Elle a plaidé pour l’affectation de ressources adéquates pour que les propos de chaque État Membre soient compris dans chacune de ces six langues officielles. 

La représentante du Brésil a souligné l’importance d’une communication basée sur des informations fiables, avant d’inviter les États, les organisations de la société civile, la presse, les entreprises et toutes les parties prenantes concernées à s’unir pour lutter contre la mésinformation, la désinformation et les discours de haine en ligne.  À cet égard, elle a estimé que les Principes mondiaux des Nations Unies pour l’intégrité de l’information contribueront à un espace numérique plus sûr, tout en garantissant la liberté d’expression et la vie privée des personnes.  Elle a ajouté que, dans le cadre de sa présidence du G20, le Brésil organise cette semaine à São Paulo un événement parallèle intitulé « Promouvoir l’intégrité de l’information: lutter contre la désinformation en ligne, les discours de haine et les menaces envers les institutions publiques », dont Mme Fleming sera l’intervenante principale.  Enfin, après avoir plaidé en faveur d’une formation en communication stratégique dans l’ensemble du système des Nations Unies, notamment dans le contexte des missions de maintien de la paix, la représentante a souligné l’importance du multilinguisme dans la diffusion des idéaux de l’ONU.  Rappelant que le portugais est parlé par environ 260 millions de personnes dans le monde, elle s’est félicitée de l’influence croissante du service d’information de l’ONU en portugais et a souhaité que le DCG dispose d’un personnel diversifié et multilingue, capable de diffuser des informations précises, claires, opportunes et accessibles sur toutes les plateformes de l’ONU. 

Le représentant de l’Allemagne a souligné l’importance de la lutte contre la désinformation dans le cadre des travaux du Comité de l’information.  Il incombe au Comité et au DCG de diffuser des informations transparentes fondées sur les faits, a-t-il souligné, avant de reconnaître que, face aux conflits et aux tensions actuels, il est difficile pour les équipes éditoriales de l’ONU de maintenir l’impartialité des informations transmises.  Ce problème majeur ne concerne toutefois pas que l’ONU: nous devons, tous ensemble, lutter contre la vague de manipulation de l’information et la polarisation, a plaidé le représentant, pour qui les fausses informations et les discours de haine diffusés à des fins politiques représentent des menaces pour tout l’ensemble multilatéral, notamment pour les missions de maintien de la paix de l’ONU. 

Le délégué a également attiré l’attention sur les élections européennes, qui se tiendront durant cette session du Comité. À l’occasion de ce processus démocratique, il importe d’éviter que des ingérences et des manipulations de l’information sèment la discorde, a-t-il dit, avant de faire état de cas de piratage informationnel à grande échelle opérés par la Russie dans le but de saper le soutien de l’Allemagne à l’Ukraine.  Dénonçant en outre la propagande de guerre russe diffusée dans les organes des Nations Unies, il a souhaité que le DCG, les Centres d’information des Nations Unies et tout le système onusien soient le fer de lance de l’intégrité de l’information, en s’appuyant sur la Charte de l’Organisation, les droits humains et les objectifs de développement durable. À cette fin, il a invité le DCG à procéder à un examen indépendant pour permettre le renforcement des capacités en matière d’intégrité de l’information et ce, dans tout le système des Nations Unies. 

Le représentant de l’Inde a mis en garde contre la vague de désinformation et de mésinformation dans le monde en appelant à protéger l’intégrité de l’information, notamment sur les plateformes numériques, d’autant plus que le fonctionnement de la démocratie dépend de l’accès à l’information.  Il a donc encouragé la publication d’un code de conduite numérique sous les auspices de l’ONU, tout en saluant les efforts du DCG en ce sens, y compris la campagne Verified.  En outre, sa délégation apprécie la mise en place de l’unité en hindi au sein du Département, en souhaitant toutefois une approche plus proactive pour la diffusion des informations dans cette langue.  La page Internet de l’ONU en hindi a connu une croissance en termes d’abonnés, a-t-il souligné, avant de saluer aussi le travail du Centre d’information de New Delhi, notamment à travers le réseau des ambassadeurs de bonne volonté.  Le DCG doit se tourner vers des outils innovants, au-delà de la levée de fonds, pour s’acquitter de sa tâche, a-t-il estimé y compris pour promouvoir la parité linguistique.  Sur le Jammu-et-Cachemire, il a affirmé que cette région fait partie intégrante de l’Inde, en appelant à faire preuve de sagesse dans la communication sur cette question.

Le représentant du Liban a mis l’accent sur la prolifération des fausses nouvelles en ces temps de fortes tensions internationales. Cette désinformation, si difficile à contrôler en dépit des efforts gouvernementaux, attise le fanatisme et l’intolérance, a-t-il constaté, appelant les États, l’ONU et les réseaux sociaux à déployer tous les efforts possibles pour contenir et contrer ce danger. Le délégué a également rappelé les responsabilités des parties concernées quant à la vérification des informations avant diffusion. À ses yeux, faire barrage à la désinformation peut être atteint par le biais de politiques coordonnées entre les secteurs public et privé et via une autonomisation du public sur le plan numérique, l’objectif étant de pouvoir fournir des informations fiables en temps réel et opportun, et de sensibiliser l’opinion à des questions aussi existentielles que les effets des changements climatiques. 

Dans ce contexte, le représentant a souligné l’importance du programme d’information relevant du DCG pour accroître la sensibilisation de la communauté internationale à la question palestinienne. Après s’être félicité des activités du DCG en matière de promotion des capacités, notamment la formation annuelle qu’il prodigue aux journalistes palestiniens, il a rappelé que, dans le cadre de leur « guerre génocidaire » contre Gaza, les forces d’occupation israéliennes ont tué plus de 97 journalistes et professionnels de l’information depuis le 7 octobre dernier. Il a ajouté que, durant son agression contre le Liban, l’armée israélienne a visé des personnels de presse de manière directe, faisant 3 morts parmi les journalistes. Ces attaques, qui sont des crimes de guerre qualifiés, visent à terroriser les journalistes pour les empêcher de couvrir ces événements et de documenter des violations du droit international, a-t-il accusé, reprochant par ailleurs à Israël de diffuser des informations mensongères sur l’ONU.

Le représentant des Philippines a réaffirmé son soutien aux activités du DCG en tant que messager de l’ONU qui fournit des informations fiables et en temps opportun.  Il a appuyé les campagnes contre la mésinformation et la désinformation menées par le DCG, qu’il s’agisse de théâtres de conflit ou des changements climatiques.  Les Philippines sont donc favorables à un code de conduite pour le numérique, a indiqué le représentant, en arguant que la diffusion de fausses informations sape la capacité de prendre des décisions éclairées.  Il a également appelé à défendre la sûreté des journalistes et la liberté des médias.  Il faut en outre s’attaquer au fossé numérique et augmenter la connectivité dans le monde, a estimé le délégué, tout en reconnaissant la pertinence des médias traditionnels.  Il a également encouragé le DCG à veiller au respect du multilinguisme sur tous ses supports.

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