Conseil de sécurité: l’ONU tire la sonnette d’alarme alors que l’année 2024 est d’ores et déjà la plus meurtrière de l’histoire pour le personnel humanitaire
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Le Conseil de sécurité s’est réuni, aujourd’hui, pour suivre l’application de sa résolution 2730 (2024) concernant la protection du « personnel humanitaire ainsi que du personnel des Nations Unies et le personnel associé ». Des représentants des composantes humanitaire et de sécurité des Nations Unies comme de la société civile ont mis l’accent sur « l’effroyable » augmentation du nombre des employés tués ou blessés ces deux dernières années, en particulier du fait de la guerre à Gaza.
Adoptée le 24 mai dernier, la résolution 2730(2024), qui fait fond sur la résolution 2175 (2014) adoptée 10 ans plus tôt, demande à tous les États de respecter et protéger ces personnels, ainsi que leurs locaux et leurs biens. Elle leur rappelle également, ainsi qu’aux parties à un conflit armé, leurs obligations au titre des Conventions de Genève de 1949 et de leurs protocoles additionnels de 1977 et 2005. Par la résolution 2730, le Conseil de sécurité priait aussi le Secrétaire général de lui présenter, dans un délai de six mois, « des recommandations sur les mesures à prendre pour prévenir » les attaques contre le personnel humanitaire des Nations Unies « et y répondre ».
Avec un total de 282 tués en 2024, chiffres fournis par la Base de données sur la sécurité du personnel humanitaire, le personnel humanitaire aura payé l’an passé le plus lourd tribut jamais enregistré pour venir en aide aux civils dans les situations de conflits, ont relevé les intervenants. Mais la tendance la « plus inquiétante de ces dernières années » est la part croissante des « acteurs étatiques » dans ce bilan, ont-ils aussi noté.
Selon les statistiques, l’année 2024, non encore révolue, dépasse déjà en nombre de tués l’année 2023, pourtant répertoriée comme l’année la plus meurtrière avec 280 décès signalés, soit plus du double de la moyenne annuelle des 10 années précédentes, a fait observer Mme Abby Stoddard, cofondatrice de Humanitarian Outcomes, pour qui il ne s’agit pas là d’un « pic à court terme », mais plutôt d’un « changement radical ». C’est une augmentation effroyable de 137% par rapport à 2022, s’est émue Mme Lisa Doughten, Directrice de la Division du financement et des partenariats du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Cette évolution tragique reflète les guerres majeures et les pertes massives de civils à Gaza et au Soudan, ainsi que les violences actuelles au Soudan du Sud et dans 17 autres contextes d’intervention humanitaire où des travailleurs humanitaires ont perdu la vie, a analysé Mme Stoddard.
À ces morts, a poursuivi la représentante de l’OCHA, s’ajoutent les nombreux autres travailleurs humanitaires qui ont été blessés, kidnappés, attaqués ou encore qui sont détenus arbitrairement dans des pays comme l’Afghanistan, la République démocratique du Congo, l’Éthiopie, le Liban, le Mali, le Myanmar, le Soudan du Sud, le Soudan, la République arabe syrienne, l’Ukraine et le Yémen.
Gaza: des attaques contre le personnel humanitaire sans comparaison dans l’histoire récente
Les intervenants ont toutefois noté qu’aucune situation de conflit de l’histoire récente n’est comparable à celle de Gaza où, depuis le 7 octobre 2023, plus de 330 travailleurs humanitaires ont perdu la vie, comme l’a rappelé Mme Doughten, qui a précisé que « la plupart d’entre eux » étaient des employés de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
« Aidez-moi à protéger mes collègues à Gaza! » a lancé Mme Doughten. Gaza, où le conflit « a poussé jusqu’aux dernières limites du risque acceptable », a ajouté le Secrétaire général adjoint à la sûreté et à la sécurité, M. Gilles Michaud. Gaza, qui a été au centre de plusieurs interventions des membres du Conseil.
Ainsi, pour le représentant de l’Algérie, l’occupation meurtrière israélienne est l’unique responsable du nombre « record » de morts parmi les membres de l’UNRWA à Gaza. Les États-Unis ont saisi l’occasion pour demander à Israël d’en faire davantage pour protéger les personnes et leurs biens et les infrastructures civiles à Gaza et au Liban. Dans ces zones, l’aide humanitaire doit être acheminée sans entrave, a insisté la délégation.
La Fédération de Russie a toutefois critiqué le fait que les recommandations du Secrétaire général omettent « l’essentiel » : l’entente et la coordination entre les autorités nationales et les acteurs humanitaires déployés dans des pays tiers. La Russie s’était abstenue lors du vote de la résolution 2730 (2024).
Un point de vue réfuté par la Suisse, porte-plume de la résolution 2730 (2024), pour qui les recommandations du Secrétaire général offrent, au contraire, des voies concrètes d’actions pour une meilleure mise en œuvre du document et du droit international humanitaire.
Le Japon, qui a également fait siennes ces recommandations, a d’ores et déjà contribué à hauteur de 364 000 dollars au projet « Renforcement des capacités en matière de soutien psychosocial en cas de crise » du Département de la sûreté et de la sécurité (DSS).
La Chine a soutenu l’envoi de missions pour protéger le personnel et l’équipe de pays pour l’action humanitaire des Nations Unies en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain.
Quant au Royaume-Uni, il a proposé trois mesures, notamment la demande aux États d’enquêter rapidement sur les attaques et de demander des comptes à leurs auteurs. Sa représentante a également jugé nécessaire de prendre de nouvelles mesures pour lutter contre la désinformation, laquelle constitue une menace croissante pour le personnel des Nations Unies et le personnel humanitaire.
Pour sa part, le représentant de la France a rappelé que celle-ci a organisé des réponses aux crises humanitaires en Ukraine, à Gaza, au Soudan et au Liban. En septembre, elle a ainsi participé à New York, avec le Brésil, la Chine, la Jordanie, le Kazakhstan et l’Afrique du Sud, à une initiative mondiale lancée par le Comité international de la Croix-Rouge pour revitaliser l’engagement politique en faveur du droit international humanitaire et réaffirmer son universalité.
Mieux réprimer les violences à l’encontre du personnel humanitaire
Mais la principale préoccupation tient à l’absence de responsabilité en cas de violence visant les humanitaires et le personnel de l’ONU, a déploré le Chef du DSS. C’est dans ces domaines qu’aujourd’hui plus que jamais « nous avons besoin que vous agissiez », a lancé M. Michaud à l’adresse des États Membres.
Lorsque les parties à un conflit prennent délibérément pour cible les travailleurs humanitaires ou choisissent d’ignorer leurs obligations, en vertu du droit international, « aucune gestion de la sécurité ne peut les protéger », a développé Mme Doughten.
La séance du jour est précisément l’occasion de demander au Conseil de sécurité et à l’ensemble des États Membres de l’ONU de prendre des mesures spécifiques pour renforcer drastiquement la protection des travailleurs humanitaires, a ajouté la responsable de l’OCHA.
Le représentant russe en a profité pour demander pourquoi aucune enquête n’avait encore été lancée pour faire la lumière sur la mort de centaines de membres de l’UNRWA à Gaza.
C’est justement face à cette absence d’enquête et de poursuite que Mme Stoddard a proposé que le Conseil crée des tribunaux ad hoc ou encore promeuve d’autres moyens juridiques internationaux « permettant d’obtenir justice et de décourager ces attaques ». Il s’agit d’encourager une action collective pour améliorer les protocoles et créer des mécanismes de responsabilité, a-t-elle ajouté.
À cet égard, les trois exposants ont déploré que les « acteurs étatiques » soient désormais responsables de la plus grande partie des décès de travailleurs humanitaires, par opposition aux groupes armés non étatiques et aux criminels.
Or, a rappelé le Chef du DSS, c’est aux États hôtes et aux autres États Membres de l’ONU qu’incombe en premier lieu la responsabilité de la sûreté et de la sécurité du personnel humanitaire.
C’est pourquoi M. Michaud a plaidé pour un soutien aux cadres normatifs existants, tels que la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé et son protocole facultatif, qui devraient être universellement soutenus. Or, a-t-il déploré, seuls 95 États ont souscrit à la Convention depuis son adoption en 1994 et 33 à peine à son protocole facultatif. Pire, depuis près d’une décennie aucun nouveau signataire n’est venu les rejoindre.
Il faut, dès lors agir, a pressé la cofondatrice de Humanitarian Outcomes, avant de mettre en garde contre le déclin des « normes de décence et d’humanité », faisant de l’impensable la nouvelle normalité.
PROTECTION DES CIVILS EN PÉRIODE DE CONFLIT ARMÉ
Déclarations
Mme LISA DOUGHTEN, Directrice de la Division du financement et des partenariats du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a dessiné le sombre tableau des travailleurs humanitaires ayant perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions. Rendez-vous compte qu’en 2023, nous avons perdu 280 travailleurs humanitaires dans 20 pays, selon la Base de données sur la sécurité du personnel humanitaire, a-t-elle fait observer.
Il s’agit là d’une augmentation effroyable de 137% par rapport à 2022, s’est émue Mme Doughten, qui a précisé qu’à ces morts s’ajoutent les nombreux autres travailleurs humanitaires qui ont été blessés, kidnappés, attaqués ou encore qui sont détenus arbitrairement dans des pays comme l’Afghanistan, la République démocratique du Congo, l’Éthiopie, le Liban, le Mali, le Myanmar, le Soudan du Sud, le Soudan, la République arabe syrienne, l’Ukraine et le Yémen.
Sur la situation à Gaza, Mme Doughten a estimé que les chiffres présentés par le Département de la sûreté et de la sécurité témoignent d’un manque de respect inquiétant pour la vie des civils et des travailleurs humanitaires. Aucune situation comparable à Gaza n’existe dans l’histoire récente, a-t-elle ajouté, rappelant que la séance du jour est précisément l’occasion de demander au Conseil de sécurité et à l’ensemble des États Membres de l’ONU de prendre des mesures spécifiques pour renforcer drastiquement la protection des travailleurs humanitaires.
« Aidez-moi à protéger mes collègues à Gaza! » s’est exclamée Mme Doughten avant d’appeler le Conseil à sortir des vœux irréalistes en veillant plutôt à ce que toutes les parties à tel ou tel conflit respectent le droit international humanitaire et protègent les civils, comme le droit international les y oblige.
Depuis octobre, et dans le contexte qui vient d’être rappelé, les opérations humanitaires à l’échelle mondiale ont toutefois permis de fournir une aide vitale à plus de 116 millions de personnes, a poursuivi la responsable de l’OCHA, saluant un succès remarquable rendu possible par l’incroyable ingéniosité, la résilience et le courage des travailleurs humanitaires qui font face à des défis extraordinaires.
Mme Doughten a également salué l’efficacité du Département de la sûreté et de la sécurité de M. Michaud, dont l’action autorise les travailleurs humanitaires à venir en aide à des populations vivant dans des zones à haut risque pour eux et dont l’accès est toujours plus difficile.
Toutefois, lorsque les parties à un conflit prennent délibérément pour cible les travailleurs humanitaires ou choisissent d’ignorer leurs obligations, en vertu du droit international, de les épargner, « aucune gestion de la sécurité ne peut les protéger ».
C’est pourquoi, Mme Doughten a souligné combien il importe que la résolution 2730 (2024) soit pleinement mise en œuvre. Pour elle, cette application passe par des condamnations claires des attaques contre les travailleurs humanitaires, la reddition de comptes et un soutien accru aux travailleurs humanitaires qui ont été pris pour cible par des belligérants. En somme, c’est nous qui exhortons, à travers la résolution 2730, ce Conseil à défendre des mesures qui protègent le personnel humanitaire et des Nations Unies, des mesures qui désignent à la justice ceux qui leur font du mal, des mesures, enfin, qui aident les rescapés et leurs familles à reconstruire leur vie, a conclu Mme Doughten.
M. GILLES MICHAUD, Secrétaire général adjoint à la sûreté et à la sécurité, a fait observer qu’il intervenait au Conseil de sécurité pour la première fois depuis cinq ans qu’il est à la tête de ce département. Il y a vu un signe à la fois de l’importance accordée à la question de la sécurité du personnel et de la gravité de la situation actuelle.
M. Michaud a exhorté à « l’action collective » afin de protéger ceux qui consacrent leur vie aux personnes dans le besoin. Leur sécurité n’est pas seulement une obligation morale, elle est essentielle au succès des mandats confiés, a-t-il fait valoir.
Or, ce personnel est aujourd’hui confronté à des situations beaucoup plus complexes et des risques bien plus élevés, à davantage de menaces, lesquelles émanent notamment d’acteurs étatiques, a-t-il fait remarquer.
« Nous sommes passés de gérer une à deux grandes situations d’urgence par an à devoir naviguer des crises multiples qui se chevauchent et d’une ampleur sans précédent », a ajouté le Secrétaire général adjoint.
M. Michaud a abordé en premier lieu la situation à Gaza, où le conflit « a poussé jusqu’aux dernières limites du risque acceptable ». La guerre inflige un tribut psychosocial au personnel de l’ONU et leur famille, avec des effets qui s’étendent par-delà l’épicentre de la crise, a-t-il expliqué, avant d’ajouter que la tendance est aujourd’hui similaire au Liban.
Le Secrétaire général adjoint a également mentionné la situation en Haïti, où le conflit urbain « met à l’épreuve notre approche en matière de gestion du risque sécuritaire », et en Somalie, où « nombre des membres du personnel recrutés au plan local prennent des mesures extrêmes pour travailler ». Certains cachent leur identité onusienne au sein de leur communauté, et parfois même, gardent secret leur emploi au sein de leur famille, a-t-il détaillé.
Le groupe de gestion du stress traumatique au sein du Département de la sûreté et de la sécurité (DSS) estime que près de la moitié du personnel de l’ONU dans les zones de conflit fait état de tels symptômes. Le personnel recruté au niveau local qui représente l’essentiel du personnel touché, en particulier les femmes, assume bien souvent le plus lourd fardeau.
M. Michaud a préconisé des partenariats efficaces pour travailler en toute sécurité, citant des exemples au Soudan ou en Ukraine.
Le Secrétaire général adjoint a toutefois affirmé que sa principale préoccupation tient à l’absence de responsabilité en cas de violence visant les humanitaires et le personnel de l’ONU. C’est dans ce domaine qu’aujourd’hui plus que jamais « nous avons besoin que vous agissiez », a-t-il lancé à l’adresse des États Membres. Les États hôtes et les États Membres de l’ONU assument la responsabilité première de la sureté et de sécurité, a rappelé M. Michaud.
Pour le Secrétaire général adjoint les cadres normatifs, telle que la Convention sur la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé et son protocole facultatif devraient être universellement soutenus. Or, a-t-il déploré, seuls 95 États ont souscrit à la Convention et 33 à peine à son protocole facultatif. Pire, depuis près d’une décennie aucun nouveau signataire n’est venu les rejoindre.
Pour M. Michaud, c’est la communauté des États Membres tout entière qui doit s’exprimer clairement sur la nécessité de protéger les travailleurs humanitaires et d’assurer le principe de responsabilité en cas de violence, de la part d’acteurs étatiques comme non étatiques.
M. Michaud a enfin livré au Conseil une remarque opérationnelle en demandant que les questions de sécurité soient intégrées à la planification des phases de transition ou de clôture des opérations de paix. Il a ainsi fait observer qu’au Mali, où le retrait de la Mission a dû s’effectuer rapidement en raison des exigences du pays hôte, le DSS avait dû s’adapter en urgence avec une baisse radicale de ses effectifs, ce qui a affecté la sécurité du personnel de la Mission. Ces changements fondamentaux exigent une planification anticipée et devraient être dûment prise en compte par votre Conseil lorsque vous discutez des transitions et des clôtures des missions, a-t-il conclu.
Mme ABBY STODDARD, cofondatrice de Humanitarian Outcomes, a alerté sur le bilan alarmant de l’intensification des attaques contre le personnel humanitaire, avec un total de 282 tués en 2024, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré par la Base de données sur la sécurité du personnel humanitaire.
Selon ces données, l’année 2024, non encore révolue, dépasse en nombre 2023 pourtant répertoriée comme la plus meurtrière avec 280 décès signalés, soit plus du double de la moyenne annuelle des 10 années précédentes, a ajouté Mme Stoddard, qui a estimé qu’il ne s’agit pas là d’un « pic à court terme », mais plutôt d’un « changement radical ».
Se basant sur les données de Humanitarian Outcomes, qui remontent jusqu’à la fin des années 90, Mme Stoddard a fait observer que les chiffres montrent une nette augmentation de l’insécurité dans les opérations humanitaires.
Il y a 30 ans, les attaques mortelles contre les travailleurs humanitaires n’étaient pas courantes et les principales menaces pesant sur le personnel humanitaire étaient les accidents et les maladies. Aujourd’hui, c’est la violence, qu’elle soit collatérale ou ciblée, qui coûte la vie aux travailleurs humanitaires, plus que toute autre cause liée au travail, a déploré l’intervenante.
Cette augmentation reflète les guerres majeures et les pertes massives de civils à Gaza et au Soudan, ainsi que les violences actuelles au Soudan du Sud et dans 17 autres contextes d’intervention humanitaire où des travailleurs humanitaires ont perdu la vie, a analysé Mme Stoddard.
L’intervenante a aussi rappelé que 96% des victimes sont des travailleurs humanitaires nationaux, qui apportent une aide aux populations de leur propre pays.
Une autre « tendance alarmante » de ces dernières années tient à ce que les « acteurs étatiques » sont désormais responsables de la plus grande partie des décès de travailleurs humanitaires, par opposition aux groupes armés non étatiques et aux criminels.
Enfin, de plus en plus de preuves font état de l’augmentation des détentions et des obstacles bureaucratiques à l’accès du matériel et du personnel humanitaires, imposés par les gouvernements et les armées des États, a fait observer Mme Stoddard. À ses yeux, le fait que les acteurs mêmes qui sont chargés de faire respecter le droit international humanitaire, de protéger et de faciliter l’aide humanitaire, soient devenus au contraire la principale source de menace et d’entrave à cette aide témoigne de la gravité de la situation.
À cet égard, Mme Stoddard a pressé le Conseil d’agir pour réduire les risques encourus par les travailleurs humanitaires, à la faveur notamment de la resolution 2730 (2024). Dans cette optique, l’organe et les États Membres pourraient, également, intervenir de manière décisive en prenant des mesures supplémentaires et concrètes pour lutter contre l’impunité.
Or, a rappelé l’intervenante, les attaques contre les travailleurs humanitaires ne font presque jamais l’objet d’enquêtes ou de poursuites. C’est pourquoi elle a proposé que le Conseil crée des tribunaux ad hoc ou encore promeuve d’autres moyens juridiques internationaux « permettant d’obtenir justice et de décourager ces attaques ». Elle a, en outre, encouragé une action collective pour améliorer les protocoles et créer des mécanismes de responsabilité.
Enfin, Mme Stoddard a plaidé pour que les acteurs humanitaires locaux et nationaux bénéficient des mêmes protections que les personnels des agences des Nations Unies et d’autres agences internationales, avant de mettre en garde contre le déclin des « normes de décence et d’humanité » en faisant de l’impensable la nouvelle normalité.
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