9783e séance - matin
CS/15898

République centrafricaine: le Conseil de sécurité reconduit à l’unanimité le mandat de la MINUSCA pour un an

Les membres du Conseil ont approuvé aujourd’hui à l’unanimité la reconduction du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) pour une année supplémentaire, jusqu’au 15 novembre 2025. 

Présentée par la France, la résolution 2759 (2024) prévoit le maintien du plafond actuel de troupes de 14 400 militaires et 3 020 policiers.  Elle conserve les tâches prioritaires de la Mission, telles que définies récemment dans la résolution 2709 (2023), tout en actualisant la partie « assistance électorale » pour répondre à la demande formulée par les autorités centrafricaines en vue des élections présidentielle et législatives, prévues en 2025 et 2026. 

C’est la première fois depuis 2020 que le mandat de la MINUSCA est renouvelé à l’unanimité.  L’Algérie, qui s’exprimait au nom des A3+ (Algérie, Guyana, Mozambique et Sierra Leone) a salué l’unité dont le Conseil a su faire preuve. 

Soulignant le rôle critique de la MINUSCA –notamment pour élargir l’autorité et renforcer la présence de l’État– le représentant algérien a mentionné l’aide fondamentale que la Mission est en mesure de fournir pour organiser les prochaines élections.  Selon le dernier rapport du Secrétaire général, ces scrutins font encore face à des difficultés d’ordre financier, opérationnel et technique, ainsi qu’à des divergences concernant leur caractère inclusif.

Les A3+ ont toutefois exprimé leur déception face aux nouveaux libellés jugés trop faibles concernant l’utilisation de partenaires locaux centrafricains dans les processus de passation de marché et dans le cadre des acquisitions de la Mission.  Une question également soulevée par la Russie, qui a insisté sur la nécessité d’augmenter les achats locaux en vue de contribuer au regain économique du pays. Pour sa part, la Chine a exhorté le Conseil de sécurité à écouter les requêtes de la République centrafricaine afin d’assurer la conformité des priorités de la Mission avec la stratégie nationale de développement du pays.

Remerciant ces pays pour leur soutien, le représentant centrafricain s’est félicité que la résolution mentionne désormais la nécessité de favoriser la passation vers les marchés locaux et d’user de ressources locales, par exemple dans les projets de construction de la Mission.  Une telle mesure fait sens dans le cadre de la fonction multidimensionnelle de la MINUSCA, a-t-il estimé, ajoutant que la préservation de la paix et de la sécurité passe également par le redressement économique du pays.

Plus généralement, le représentant centrafricain a salué un renouvellement qui s’inscrit dans la continuité du mandat précédent, jugeant que ce dernier a démontré sa pertinence dans le cadre de la restauration de l’autorité de l’État, mais aussi la protection des civils et l’organisation d’élections locales.  Cette approche demeure essentielle pour favoriser une meilleure diffusion du processus de paix au sein de la population, a-t-il estimé.  Réitérant la foi de son pays en la décentralisation comme un gage de stabilité, il a exhorté la communauté internationale à appuyer le processus des élections locales.

Enfin, malgré son soutien au texte adopté, la Fédération de Russie a tenu à préciser sa position face à certains éléments du texte.  La représentante a ainsi dénoncé les références à la Cour pénale internationale (CPI), qualifiant l’institution d’instrument politique.  La CPI ne contribue pas à la paix, mais sert les intérêts égoïstes de ses maîtres occidentaux, a-t-elle affirmé.  Elle a considéré que les tribunaux nationaux sont les seules instances à même de lutter contre l’impunité sans politisation. Elle a aussi déploré la dilution des dispositions clefs du mandat de la MINUSCA sur des sujets qui ne relèvent pas de la compétence directe du Conseil de sécurité, comme la protection de l’environnement. 

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